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 Il y a comme un malentendu || Chayra

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Chayra Russo
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MessageSujet: Il y a comme un malentendu || Chayra   Il y a comme un malentendu || Chayra EmptyJeu 26 Oct - 13:25



La liberté est pour moi un concept étrange que je ne connaitrais jamais. Je suis passé de l’autorité violente et intransigeante de mon père à celle de mon mari. La fuite n’est pas une option pour moi, pas plus que le divorce. Ou du moins pas si je tiens à la vie, et même si mon existence est loins d’être rose j’y tiens. Mon discours serait peut être différent si dans ma vie il n’y avait pas Alicia, mon petit rayon de soleil. Elle a cinq ans, et le simple fait de la voir sourire ou de l’entendre rire m’apaise et fais déborder mon coeur de bonheur. Avec Mateo nous avons que peu de point commun mais elle est l’un d’eux. Il l’aime, il ne la perçois pas comme mon père me percevais moi quand j’étais enfant et c’est tout ce qui m’importe. Pour elle je peux tout endurer, pour elle je peux déplacer des montagnes et affronter tous les démons.

Ma vie est ce qu’elle est et je m’en accommode. Je n’ai de toute manière pas le choix, mes voeux de mariage sont à l’image du serment que prête les hommes quand il intègre nos rangs “J’y entre vivante et j’en ressortirais morte”. C’est affreux à dire mais c’est ainsi. Je suis la femme du chef de la Cosa Nostra, et dans les apparences je me dois d’être irréprochable. Une gentille petite Italienne qui se fais belle pour son maris et surtout qui est docile et soumise. Vue de l’extérieur c’est le cas les apparences sont sauves, mais dans notre intimités c’est une tout autre histoire. D’un point de vue extérieur je me dois d’être irréprochable, et je le suis. Même quand je sors seule je fais attention à mes faits et geste et à mon apparence. Si l’envie lui prenais de me surveiller et je l’en sais capable le moindre faux pas pourrait me foutre dans une merde noire.

Aujourd’hui, Alicia est à l’école, Mateo absent alors je profite de ce temps libre pour manger au restaurant à midi, avec une séance au SPA l’après midi. Je finirais peut être avec un peu de shopping ? Peut être, ça dépendra de mon humeur et du temps qui me restera. Je shopping c’est un peut un éxutoire pour moi quand je suis énervé. Je dépense son fric rageusement pour me calmer. C’est con je sais, mais ça m’évite au moins de le provoquer d’avantage. J’arrive au restaurant, un petit resto Italien calme ou on y mange divinement bien. Je me présente dans le hall, le maître d’hôtel me dis que mon amie est déjà arrivée et qu’elle m’attend depuis un petit moment déjà. Quoi ? Je m’apprête à lui dire qu’il doit se tromper que je devais manger seul mais il me coupe la parole et me conduit au cœur de la salle avant même que je puisse articuler le moindre mot. Merde je me retrouve embarquée dans dans un quiproquo que je devrais tout de suite dénoncer, pourtant je ne le fais pas. La raison ? J’en sais rien, mon regard se pose sur la jeune femme installée à table. Je lui offre mon pus beau sourire, elle ne semble pas particulièrement surprise de me voir apparaître. Elle ignore le visage de son rendez-vous ? Peut-être. Je devrais la détromper tout de suite mais au lieu de ça je lui tends la main pour la saluer avant de m’installer juste en face d’elle.

« Pardonnez-moi pour mon retard. »

Le serveur nous laisse après nous servir deux verres de vin alors que je me laisse prendre à un jeu dont j’ignore totalement l’issus. Je ne devrais pas pousser le bouchon plus loins mais j’ai envie de jouer et puis c’est plus sympas que de manger seule non ? J’attrape le verre et le porte à mes lèvres là fixant non sans un sourire amusé. Pour l’instant j’attends de voir si elle se doute que je ne suis pas du tout celle qu’elle doit rencontrer ou non… de plus je ne sais absolument pas l’objet de cette rencontre j’y vais à l aveugle j’improvise. Une part de moi me répète que j abuse et que je joue peut être avec des flammes que je suis incapable de dompter mais c’est plus fort que moi, et puis je suis déjà allé trop loins dans cette supercherie. Ça serait dommage de reculer maintenant.

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MessageSujet: Re: Il y a comme un malentendu || Chayra   Il y a comme un malentendu || Chayra EmptyJeu 26 Oct - 18:04


Il y a comme un malentendu.


- Outfit - Rencontrer un nouveau client est un moment que j’apprécie particulièrement, ça a quelque chose d’excitant tout en étant terrifiant à la fois. Certaines de mes collègues veulent tout savoir de leurs clients avant même la première rencontre, selon moi, cela casse le charme de cette première fois. Il y a bien sûr le premier contrat avec un nouveau client, mais pour moi la véritable première fois c’est ce moment que l’on prend pour se rencontrer, pour voir s’il y a cette alchimie qui sera nécessaire pour tisser un lien de confiance. Contrairement à mes collègues je laisse à Achille le soin de prendre les infos importantes dans le dossier que je reçois, tout ce que je veux savoir c’est si c’est un homme, une femme parce qu’on ne charme pas les deux de la même manière au premier regard, la première impression est toujours importante, quoi qu’on en dise.

Aujourd’hui tout ce que je sais c’est que c’est une cliente que je vais rencontrer, elle souhait un endroit pas trop guindé, mais cosy, public bien entendu et à autre bout de la ville par rapport à son lieu de travail et de son domicile. J’ai rapidement compris que ce devait être une première pour elle, une femme qui ne semble pas prête à assumer au grand jour son attirance pour les femmes. Je ne la blâme pas, je ne la juge pas, j’ai plusieurs fois été engagée de manière régulière par des hommes pour jouer le rôle de leur compagne, je crois que ce sont des contrats que j’aime honorer parce qu’il n’y a pas de sexe impliqué, même si j’aime ça, je ne vais pas mentir, je ne pourrais pas effectuer ce travail si je n’aimais pas m’abandonner aux plaisirs charnels. Mais chaque client, chaque cliente est différente, je trouve cela parfois un peu triste que des femmes ou des hommes doivent se résoudre à payer plutôt que de pouvoir aimer qui ils veulent aux yeux de tous. Mais ça fait mes affaires, je ne vais pas m’en plaindre.

"Alors tu l’imagine comment ?" La question de la part d’Achille dans la voiture me fait sourire, lui il sait, il a vu la photo, il a pris connaissance du dossier, mais jamais je ne jouerai au poker contre lui, il est indéchiffrable en tout cas dans le travail, dans le privé c’est un peu différent. Je ferme les yeux quelques secondes avant de répondre. "Je vais partir soit sur une femme d’âge mûr, working girl qui n’a jamais pris le temps de se poser et qui doit avoir peu de temps pour elle, que je vais devoir chouchouter. Ou à l’opposé, une jeune femme, à peu près mon âge mais qui n’a pas la chance de pouvoir assumer son amour des femmes à cause … de ce qu’on pourrait dire d’elle à son job, genre que ça lui coûte une promotion … ou alors qu’elle se cache parce que l’homosexualité est très mal vu dans sa famille, culture, ou religion … je sais pas mais dans tous les cas je me réjouis de la rencontrer, tu sais que j’aime les premiers rendez-vous  !" Il se gare et je lui colle une belle trace de rouge sur la joue en riant avant de sortir de la voiture et rejoindre le restaurant, le maître d’hôtel m’accompagne à ma table au milieu de la salle mais près d’un mur, un peu d’intimité tout de même.

Arriver en retard à un premier rendez-vous, soit elle a le trac, soit elle a changé d’avis, ou alors j’espère qu’il ne lui est rien arrivé de grave, quand je suis sur le point de faire signe au maître d’hôtel je le vois escorter une sublime jeune femme, j’attire rapidement l’attention d’un serveur pour lui commander deux verres de vin. Lorsqu’elle arrive à ma table elle me tend sa main que je serre chaleureusement alors qu’elle s’excuse pour son retard, je lui offre mon plus beau sourire alors que le serveur vient nous apporter nos verres de vins et les cartes. "Pour une aussi ravissante apparition, j’aurais pu attendre même encore un peu plus longtemps." Un premier compliment, je veux la tester, savoir si elle est à l’aise que je le fasse ou si cela va la bloquer, autant que je sache tout de suite à qui j’ai à faire. Je saisi mon verre et le lève vers le sien pour tinquer. "À cette première rencontre ! Est-ce que cela vous convient si on utiliser directement nos prénoms, cela sera moins formel, vous pouvez m’appeler Alba." Ma manière d’obtenir son prénom sans la froisser de ne pas avoir potasser son dossier, je l’observe du coin de l’œil, elle est vraiment très jolie, je me demande comment femme aussi belle ne trouve pas de femme par elle-même, mais je me réjouis d’en apprendre d’avantage à son sujet.
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MessageSujet: Re: Il y a comme un malentendu || Chayra   Il y a comme un malentendu || Chayra EmptyMer 1 Nov - 22:37

Ma journée prend un tournant inattendu quand le maître d'hôtel se méprend sur mon identité et me conduis à la table d’une jeune femme à la beauté saisissante. Sa réaction me laisse penser qu’elle qui elle attend exactement. Si elle savait, elle serait surprise de me voir prendre place en face d’elle. Je ne suis pas celle qu’elle attend et pourtant je ne dis rien, je ne le détrompe pas. Pourquoi ? La situation m’amuse, je trouve cela particulière distrayant et puis rien ne m’empêchera de rétablir la vérité plus tard. Mon petit jeu prendre fin dès que la vraie intéressée se pointera. Parce qu’elle viendra non ? Et si elle ne vient pas ? Et bien je suppose que tôt ou tard elle se rendra compte que je ne suis pas la personne qu’elle croit.  

Mon sourire ne laisse absolument rien présager de cette “supercherie”, il est radieux et naturelle. Mes doigts s’enroulent autour du pied du verre à vin pour trinquer avec elle comme si tout cela était normal. Je pousse le vice jusqu’à m’excuser pour mon retard mais sa rétorque enflamme mes joues, les faisant rosir délicieusement. Mes iris sombres plongeant dans les siens, comme si je cherchais à sonder son âme alors que nous trinquons ensemble à cette nouvelle rencontre. Je porte mon verre à mes lèvres non sans esquisser un sourire avant. Une première rencontre... Je comprends mieux pourquoi elle n’a pas tiqué quand je suis venue m’installer en face d’elle. Mon regard dans le sien, je me surprends à espérer que celle qu’elle attend en réalité ne vienne pas. Les minutes en sa compagnie défilent et elles sont plaisantes. Elle propose que l’on s’appelle par nos prénoms. J’en conclu sans mal qu’elle ne connait absolument rien de l’identité de celle qu’elle attend. Je m’interroge sur les motivations de cette première rencontre. Professionnelle ? Personnelle ? J’en ne sais absolument rien et je crois que cette situation m’amuse et attise une curiosité que je ferais probablement mieu de contenir. Je m’enfonce dans un jeu dont je ne connais pas les règles, je joue avec les flammes d’un feu qui pourrait bien finir par me brûler, mais je trouve cela tellement grisant et excitant.

« En effet, ce sera plus agréable ainsi, je suis ravie de faire enfin votre connaissance Alba, moi c’est Chayra. »  

Je porte mon verre à mes lèvres, me demandant si finalement j’aurais dû lui donner un faux nom. Non, ça ne rimerait absolument à rien et si ce repas ne sera pas sa première rencontre avec la dame initiale ce sera le nôtre. C’est étonnant, mais son sourire à le don de me mettre à l’aise.  

« J’espère ne pas vous avoir trop fait attendre...  » Je repose délicatement mon verre devant moi après en avoir bu une autre gorgée. Je plante mon regard dans le sien et arbore un sourire à la fois radieux et empreint d’une certaine timidité. « Je m’excuse, mais pour être totalement honnête avec vous Alba j'étais un peu intimidée...  » Un nouveau sourire timide. Je songe à sa première remarque, pour un rendez-vous pro elle ne m’aurait jamais qualifiée de “ravissante apparition” alors j’opte pour la seconde option, continuant à avancer mes pions prudemment tout en ne sachant pas exactement ou Est-ce que je suis en train de mettre réellement les pieds. « Et pour être totalement honnête, je le suis encore un peu. » Je pourrais ajouter qu’elle est d’une beauté étourdissante, mais le rouge teintant subitement mes joues semble vouloir parler pour moi. Et puis j’avance prudemment, un pas après l’autre.  
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MessageSujet: Re: Il y a comme un malentendu || Chayra   Il y a comme un malentendu || Chayra EmptySam 4 Nov - 21:40


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- Outfit -  Me présenter en lui proposant d'utiliser directement nos prénoms pour que cela soit plus simple et moins formel c'est ma manière d'essayer de la mettre à l'aise sans pour autant qu'elle puisse penser que je n'ai pas fait correctement mon job et que je ne m'intéresse pas à mes clients. Au contraire, elle m'intéresse beaucoup, encore plus maintenant que je découvre qu'il s'agit d'une jeune femme au charme ravageur et de ma tranche d'âge, je ne peux m'empêcher de me demander ce qui l'amène à vouloir faire appel à mes services. Je ne veux cependant pas la brusquer ni lui poser mes questions de but en blanc, et la mettre ainsi mal à l'aise, mon but est toujours que ce premier rendez-vous soit agréable, simple, sans prise de tête afin que l'on voit si le feeling passe, si je suis la personne le plus à même de répondre à ses attentes et ses demande ou s'il faut que je mentionne à Lady Grey de l'orienter vers quelqu'un de plus adapté. Je ne suis pas de celle qui veuille sauter sur le moindre contrat, j'ai monté les échelons et aujourd'hui je suis réputée pour fournir un service de qualité, je souhaite ce qui est le mieux pour les clients de Lady Grey, même si parfois cela veut dire ne pas accepter un contrat. "Chayra … je me trompe peut-être mais seriez-vous Italienne ? C'est un très beau prénom, et pas si commun, on ne peut pas l'oublier !" Je lui adresse un large sourire, si nous avons nos origines en commun c'est déjà un bon début, je porte mon verre à mes lèvres et en prends une gorgée avant de balayer d'un geste ses excuses pour son retard avant de lui sourire à nouveau sincèrement. "Ne vous en faites pas pour ça voyons, vous n'avez que quelques minutes de retard, je vous aurais attendu bien plus longtemps vous savez !"

Son regard vient se plonger dans le mien et je dois dire que même si ce n'est de loin pas la première fois que je fais connaissance avec une cliente au lieu d'un client, je crois que c'est la première fois que je risque d'accepter un contrat avec une femme aussi splendide. Il y a quelque chose dans son regard qui me donne envie d'en savoir davantage sur elle, son parcours, ses attentes, aussi lorsqu'elle m'avoue avoir été un peu intimité avant de continuer, un sourire timide sur les lèvres avant de m'annoncer qu'elle l'est encore un peu. Elle est touchante de sincérité, je me demande si c'est la première fois qu'elle fait une démarche de ce genre, qu'elle en vient à faire appel à une professionnelle comme moi pour, je ne sais pas encore, quelle mission à ses côtés. Je la trouve charmante et je sais au moins qu'avec elle, si c'est une compagnie rapprochée qu'elle recherche, je n'aurais pas vraiment de soucis à honorer ce contrat avec elle.

Pouvant percevoir son trouble et découvrir ses joues joliment s'empourprer, je tends ma main à travers la table et dépose mes doigts sur son poignet dans un geste délicat en lui souriant avant de la rassurer d'une voix douce et calme. "Chayra, il n'y a aucune raison, si je suis là, rappelez-vous que c'est pour vous, ce rendez-vous n'est qu'une première prise de contact, sachez que si vous ne le sentez pas, nous pourrons en rester à ce repas tout simplement." Je caresse doucement son poignet de mes doigts avant de relâcher sa main et reprendre mon verre, je ne veux pas qu'elle se sente stressée, oppressée, tout ce que je veux c'est qu'elle se sente bien. "Détendez-vous, je vous assure, je suis curieuse de vous connaître, d'en savoir d'avantage sur vous, mais vous devez avoir des questions vous aussi, je suis là pour y répondre, alors sentez-vous libre de les poser, pas de tabou entre nous !" Voyant le serveur revenir vers vous je l'interroge du regard pour savoir si elle souhaite que nous commandions à manger ou si elle veut que nous en restions là si elle ne se sent pas à l'aise pour rester en ma compagnie, je serais sans doute un peu déçue parce qu'elle m'intrigue grandement, mais jamais je ne forcerais qui que ce soit à faire quelque chose pour laquelle elle n'est pas prête.
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MessageSujet: Re: Il y a comme un malentendu || Chayra   Il y a comme un malentendu || Chayra EmptyMar 14 Nov - 17:58

Je ne sais pas à quoi je joue en venant m’installer en face d’elle, dans cette situation ambigüe et incertaine, je m’enfonce lentement mais sûrement dans un malentendu profond dont je ne pourrais rapidement plus m’extirper. À chaque seconde qui passe, à chaque moment où je choisis de rester silencieuse, je m’engage un peu plus dans cette voie et je réduit à néant mes opportunités pour lui dire la vérité, pour clarifier cette situation qui semble de plus en plus inextricable. Pour une raison qui m’échappe, plus mon mensonge s’installe, moins j’ai envie de j’ai envie de rétablir la vérité. Je suis comme hypnotisée par son aura solaire, par cette énergie positive qui semble émaner d’elle. Ses iris pétillant, brillant comme deux étoiles dans la nuit, me donnent envie d’en savoir plus sur elle, de comprendre qui elle est vraiment, de découvrir ce qui se cache derrière ce regard captivant.

Je comprends rapidement qu’elle ne sait elle-même pas exactement qui elle attend, j’écarte rapidement le rendez-vous professionnel. Le tutoiement et l’utilisation de nos prénoms respectifs, ne colle pas du tout à cette option. Il reste quoi ? Quelques choses de plus personnel, un sorte de rencard ? Cette idée embrases mes joues. Les rencards c’est le genre de truc banal que vivent normalement toutes les jeunes femmes. Pas moi. Moi, je suis passée du giron trop protecteur de mon père au mari qu’il m’a choisi. Mes doigts effleurent mon alliance qui m’enchaîne à cet enfer éternelle ou mon mari est mon maître quand elle me demande si je ne suis pas Italienne. Je relève mes grands yeux sombre sur elle et lui adresse un sourire radieux.

« Ben fatto, signorina. Sono originario della Sicilia. E tu ?  »

Ma langue natale me chatouille les lèvres. Je trinque avec elle et porte mon verre à mes lèvre non sans lui adresse un sourire plus charmeur que je le devrais. Je ne sais pas exactement ce qui me prend, je me prends au jeu sans savoir où je vais et c’est grisant. Galvanisant. Je m’excuse une nouvelle fois pour mon retard, peinant à croire qu’on est pus poser un lapin à une aussi belle femme. Je n’ai jamais envisagé pouvoir être séduite par une femme, je n’ai même soyons honnêtes jamais envisagé être séduite tout court. Mes souhaits, mes désirs n’ont jamais eut leurs places dans ma vie. Mes désirs, mes choix… mon existence toute entière est dictée pas LUI.

En repensant à lui mon sourire se ternis légèrement, retrouvant tout son éclat seulement lorsqu’elle me flatte. J’aime cette image qu’elle renvoie, cette assurance incroyable qu’elle dégage. Je me sent tellement insignifiante, pas à ma place. Je ne le suis pas, je n’ai rien à faire là, je ne suis pas celle qu’elle attend et je suis probablement bien incapable de lui offrir ce qu’elle est venue chercher autour de cette table. Pourtant, je ne parviens pas à détacher mon regard du sien, je lui avoue être intimidée. Un fait, une réalité, que j’avoue avec ce rouge léger qui vient enflammer mes joues. Un hoquet de surprise m’échappe lorsque ses doigts viennent effleurer ma peau. Une part de moi sait que je devrais m’écarter, retire ma main, mais je ne bouge pas d’un millimètre, profitant de la douceur rassurante de ce contact. J’écoute la douceur de ses mots tout en profitant de la tendresse de ses caresses.

« Seulement pour moi ? » Petit à petit elle me donne des indices, les éléments qui me manquent pour comprendre davantage cette situation dans laquelle je me suis mise sans réfléchir. Mes doigts s’enroulent autour pieds du verre de vin que je porte à mes lèvres. «  Je crois que je serais plus à l’aise si on se tutoyez. »  j’avance à pas prudent dans ses eaux troubles, je ne sais ou je vais, ni se que je fais et c’est à la fois angoissant est excitant. « et toi dans tout ça ? Tu voudrais quoi ? tu n’espère rien de ce rendez vous ?  »  J’incline ma tête légèrement sur le côté tout en arborant un souvenir tendre. Ma curiosité l’emporte sur tout le reste, je crois qu’il serait encore temps de lui dire que je ne suis pas celle qu’elle veut connaître, que je suis pas celle qu’elle crois, mais quelques choses en moi m’en empêchent. Mes doigts reviennent agripper les siens, retrouvant le contact étrangement rassurant de la douceur de sa peau. Je ne sais pas pourquoi j’agit ainsi, ça ne me ressemble pas, mais je passe un bon moment en sa compagnie et je me laisse porter par les minutes qui défilent.  « Tu as dis vouloir apprendre à me connaître… Il n'y a pas grand-chose à savoir sur moi. Comme tu l’as remarqué, je viens d’Italie, je suis venue ici pour suivre mon mari. J’ai une petite fille qui a cinq and. Alicia. La prunelle de mes yeux.  » Lorsque j’evoque mon mari mon sourire se teinte d’une tristesse qui m’est difficile à dissimuler, heureusement le simple fait d’évoquer ma fille me redonne le sourire. Je ne cache rien et je suis honnête malgré le fait que je ne sois pas celle qu’elle pense que je suis. Discuter sans craindre des représailles, c’est agréable, je sais que je la connais à peine mais elle m’inspire confiance. « Si tu as des questions à mon sujet je t’en pris, n’hésite pas. » Je lâche sa main et porte mon verre à mes lèvres avant de reprendre «  et toi ? Moi aussi j’aimerais en savoir plus sur toi. »
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MessageSujet: Re: Il y a comme un malentendu || Chayra   Il y a comme un malentendu || Chayra EmptyMer 15 Nov - 22:09


Il y a comme un malentendu.


- Outfit -  Un prénom peu usuel et à sa réponse dans ma langue maternelle je sais que je ne me suis pas trompée. Sicilienne hein ? Cela m'évoque des souvenirs que je chasse aussitôt de mon esprit, je n'y ai plus pensé depuis des années et je ne tiens plus à y penser. Je lui souris des plus sincèrement en lui répondant "Sono nata qui, negli Stati Uniti, ma i miei genitori sono italiani e ho trascorso tutte le estati con la mia famiglia in Toscana." Je ne m'étends pas sur le fait que je n'ai plus vraiment de contact avec ma famille, elle n'a pas à la savoir, je ne partage que ce qui est nécessaire avec mes clients, je suis sensée être ce qu'ils souhaitent que je devienne pour eux, et elle, elle m'intrigue au plus haut point.

Elle semble surprise lorsque mes doigts viennent doucement caresser sa main, je peux percevoir ses joues qui se teintent d'un charmant rose, mais elle ne retire pas sa main pour autant, c'est déjà un bon début, je ne retire pas tout de suite mes doigts, lui prodiguant une douce caresse alors qu'elle semble étonnée que je sois là uniquement pour elle. Elle finit par échapper à mes doigts en reprenant son verre en main et me proposant que l'on se tutoie, que ça la mettra plus à l'aise, j'acquiesce d'un signe de tête et d'un sourire. "Bien sûr comme tu le souhaite Chayra !" Elle me fait sourire lorsqu'elle me demande ce que moi j'attends de ce rendez-vous, répondre à une question par une question, le signe qui ne trompe pas qu'elle ne sait pas vraiment quoi ou comment me répondre, je décide donc de lui répondre en premier, lui laissant le temps de réfléchir à sa réponse peut-être. "Que notre rendez-vous débouche sur quelque chose de sympa pour la suite entre nous, aujourd'hui ce n'est qu'un dîner pour voir si le feeling passe entre nous. Tu es venue, tu sais c'est déjà un premier pas important, je sais que ce n'est jamais facile, mais ce que j'espère c'est que je te mette suffisamment à l'aise pour que tu te sentes bien en ma compagnie, que je puisse répondre à tes attentes. Mon but, c'est que tout se passe bien pour toi Chayra !" Je sais que pour certains clients, surtout lorsque c'est la première fois qu'ils font appel à un service d'escort, surtout haut de gamme comme celui auquel j'appartiens, c'est un saut dans l'inconnu. Je ne suis pas la prostituée lambda que l'on appelle juste pour se satisfaire durant quelques dizaines de minutes et qu'on renvoie ensuite sur son bout de trottoir. Non je fais partie de l'élite, je suis celle que l'on souhaite avoir à son bras pour une soirée mondaine, qui a de la conversation et qui fait tout pour vous mettre en valeur, bien sûr avec la plupart de mes clients, le contrat continent des prestations sexuelles mais il faut toujours que je sois celle qui accepte cette partie du contrat, si je ne le sens pas, soit le client se contente de ma compagnie, soit il choisi quelqu'un d'autre. Mais il arrive que les clauses du contrat évoluent au fil du temps, j'ai un milliardaire imbu de lui-même qui a fini par me charmer quand il a fourni des efforts pour ne plus me traiter uniquement comme une coquille vide.

C'est à son tour de laisser ses doigts venir agripper les miens et je souris de la voir prendre un peu d'assurance, elle me touche est pas uniquement par ce geste. Elle se confie un peu sur elle et lorsqu'elle évoque un mari qu'elle a dû suivre aux États-Unis, son regard se voile mais je retrouve rapidement cette brillance dans ses yeux lorsqu'elle parle de sa fille. C'est donc ça son "secret" elle est mariée, elle a un enfant et elle n'est pas heureuse dans sa vie de femme et cherche quelque chose qui puisse la faire vibrer à nouveau ? Est-ce qu'elle a dû cacher sa nature profonde, ses attirances pour maintenir les apparences et qu'elle s'est retrouvée prisonnière de ce mariage ? Ou alors peut-être qu'elle est heureuse dans son mariage mais cherche un petit piment à côté de cela ? Quoi qu'il en soit je ne la juge pas, je ne juge jamais mes clients pour les raisons qui les poussent à prendre contact et réclamer mes services. Elle termine en me disant que si j'ai des questions, que je n'hésite pas à les lui poser et c'est ce que je fais, enfin ce que je suis sur le point de faire parce qu'elle porte son verre à ses jolies lèvres avant de me dire qu'elle a envie d'en savoir davantage sur moi.

"Je pense que ma question principale c'est ce qui t'as poussé à me contacter, à vouloir que l'on se rencontre, quelles sont tes attentes envers moi ?" Je sais que si je ne pose pas la question elle n'osera sans doute pas aborder elle-même le sujet, alors s'il lui faut un petit coup de pouce pour qu'elle m'exprime ses attentes, ce qu'elle souhaite de notre contrat, bien sûr tout cela sera ensuite discuter de manière plus formelle pour établir le contrat avec l'agence, mais j'aime avoir un avant-goût. Est-ce qu'elle cherche juste une amie et confidente, une amante, un savant mélange des deux ? Je n'aime pas me confier sur moi-même à mes clients, je préfère livrer les informations qu'ils attendent, répondre aux questions qui leur brûle les lèvres. "Qu'est-ce que tu veux savoir de moi Chayra, je répondrais à toutes tes questions, ou du moins j'essaierais." Je ponctue ma phrase d'un clin d'œil alors que le serveur vient prendre notre commande, j'opte pour une insalata caprese et des spaghetti cacio e pepe parce que c'est ici que j'ai mangé celles qui ressemble le plus à celles de ma tante, là-bas en Italie.
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MessageSujet: Re: Il y a comme un malentendu || Chayra   Il y a comme un malentendu || Chayra EmptyMer 29 Nov - 11:33

C’est amusant de tomber sur une Italienne ici, complètement par hasard. C’est à croire que la vie se démène pour me rappeler mes racines, me berce quotidiennement de ce pays cher à mon cœur qui m’a vu naître. J’ai beau être ici, en Amérique, la Sicile coule dans mes veines, et est d’une certaine manière constamment avec moi. Le fais que nos origines soient semblablement nous rapproche naturellement. Bien que je ne sache presque rien d’elle, je me sens étrangement bien et en confiance en sa compagnie.

Je ne suis pas celle qu’elle attend, oui ça moi, je le sais parfaitement. Elle en revanche semble l’ignorer. Petit à petit, au fil de notre discussion, je glane mine de rien quelques informations, j’analyse et procède par élimination. Je pourrais lui dire que je ne suis pas celle qu’elle veut voir immédiatement, mais pour une raison qui me reste inconnue, je ne le fais pas. L’envie de jouer ? De m’abandonner dans une nouvelle rencontre à l’issue floue et intrigante ? Je n'ai que trop rarement l’occasion de m’abandonner à ce genre d’instant, alors oui quand il se présente à moi je le saisi au vol. Elle aura tout le loisir de m’en vouloir lorsque je ne pourrai plus cacher ma supercherie. Celle qu’elle attend réellement finira bien par arriver non ? on ne pose pas de lapin à une femme comme elle.

Ses doigts dessinant de douce arabesques sur le dessus de ma main, je l’écoute me rassurer, sa voix est emprunte d’une douceur électrisante. L'atmosphère est à la fois légère et intense, pimentée par un brin de mystère et d'incertitude. Qu’est-ce que j’attends de se rendez-vous ? Y répondre sans me compromettre me semble difficile, voir quasi impossible et je ne veux pas que cet instant se ponctue tout de suite d’un point final. Je veux la connaître davantage et profiter plus longtemps de sa douce compagnie. Répondre par une autre question est la preuve d’une anxiété ou d’un malaise par rapport à la situation. Ajoutez à cela le rouge léger qui colore mes joues, traduisant une anxiété que je ne peux pas dissimuler totalement.

Je l’écoute me répondre avec la plus grande attention, buvant ses paroles lorsqu’elle me félicite d’avoir fait le premier pas. Ce qui me paraissait être qu’un simple rendez-vous galant semble prendre une autre tournure. Elle est là pour moi, elle veut me mettre à l’aise, elle s’adresse à moi comme si j’étais sa… sa cliente ? Cette idée me fais que rougir davantage. Je ne peux pas en être encore certaine, mais les pièces du puzzle semble s’assembler lentement dans mon esprit encore perturbé. J’aime la manière dont le prononce mon nom, un sourire fin et tendre naît instantanément sur mon visage, étirant mes lèvres pendant que mes doigts caressent le dessus de sa main. Doucement. Avec une tendresse surprenante. Je consens à lui parler de moi, de mon mari et de ma fille. Je risque à relever mes grands yeux sombres sur elle, cherchant à lire dans son esprit. Je suis mariée, et je suis là à me prêter à un étrange jeu de séduction, je ne devrais probablement pas me soucier de l’image que je renvoie et pourtant, c'est le cas.

« Pour être totalement honnête avec toi, c’est la première fois que je me prête au jeu…  » Mes doigts dessinent de douces arabesques sur le dessus de sa main, les battements de mon cœur s’accélèrent comme si je peinais à assumer pleinement de jouer avec le feu, des flammes hypnotisantes et terriblement attirantes.   « C’est nouveau pour moi et ce que je veux est encore floue dans mon esprit. » Je relève la tête et plante mes iris dans les siens, esquissant un sourire timide avant de poursuivre : « Mais si je suis venue ici, jusqu’à toi, c'est que j’ai des attentes oui, que j’ai encore du mal à assumer.   » Mes lèvres se pincent quand oui, je joue un rôle, mais en y mêlant une part de vérité et de sincérité troublante. « Je veux de la douceur… et oublier la dureté de mon quotidien. »

Ces mots viennent du plus profond de mes entrailles, en les prononçant mes caresses sur sa main s’intensifie quelques instants avant de s’arrêter net. J’ai formulé des attentes que je n’assume clairement pas. Je me prends à mon propre jeu, ce qui devait être qu’un amusement, une distraction prend une tout autre direction.

Le serveur nous interrompt  quelques instants le temps de prendre notre commande avant de nous laisser à nouveau en tête-à-tête. Alba me demande ce que je veux savoir à son sujet. Tellement de choses, cette femme m’intrigue énormément. Même si j’ai des doutes sur les réelles raisons de sa présence ici, je ne peux pas formuler ma question distinctement sans me trahir moi-même. La crainte qu’elle m’abandonne là si elle apprend que je ne suis pas celle qu’elle attend est trop grande pour que je conçoive à prendre ce risque.

« Tu fais ça depuis longtemps ? Tu sembles tellement à l’aise… »

J’attrape mon verre, prenant une gorgée de courage liquide avant de le reposer, plongeant mes iris brillant d’envie et de curiosité dans les siens. Ma main repose à plat sur le côté de la table, je n’ose pas venir ressaisir la sienne malgré l’envie qui se fait ressentir, je reste là, immobile.
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MessageSujet: Re: Il y a comme un malentendu || Chayra   Il y a comme un malentendu || Chayra EmptyMer 29 Nov - 20:04


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- Outfit -  Ce rendez-vous à quelque chose de rafraichissant, je ne sais pas si c'est parce qu'elle a sans doute le même âge que moi, que nous partageons nos racines italiennes, ou que ce soit cette sorte d'innocence qui se dégage d'elle envers ce premier pas qu'elle fait en choisissant de se jeter à l'eau et de faire appel à mes services. J'ai tant de questions quand elle fini par me parler de son mari et de sa fille, et quelque chose me dit qu'elle ne me dit pas tout, loin de là, après tout nous venons de nous rencontrer et j'ai envie de creuser, je sens qu'il y a quelque chose de plus profond en elle que j'ai envie de découvrir. Je vois qu'elle prend de l'assurance et je souris lorsque c'est elle qui caresse ma main, je ne la retire pas, bien au contraire, j'aime ce doux contact, une sorte de première étreinte des plus chastes, après tout je ne sais pas encore ce qu'elle attend clairement de moi et de notre contrat. Je peux voir ses joues rosirent un peu et je me demande ce qui peut se passer dans sa tête, elle plonge ses yeux dans les miens en m'avouant que c'est la première fois qu'elle se prête au jeu, mon sourire s'élargit alors que j'apprécie les arabesques que ses doigts dessinent sur le dos de ma main, me procurant d'agréables petits frissons. "Pour être tout à fait honnête, je l'avais deviné mais ce n'est pas une tare, bien au contraire tu peux être fière de te lancer et de vouloir faire quelque chose pour toi." Elle me confirme que c'est encore nouveau et flou pour elle et je ne peux pas lui en vouloir, je l'observe et je lui offre un sourire sincère lorsqu'elle relève son regard vers moi, l'encourageant à poursuivre et elle se livre un peu, m'annonçant qu'elle a des attentes mais qu'elle peine à les assumer, je me contente de l'encourager d'un regard pour qu'elle ose formuler ce qu'elle a en tête et après la voir se pincer les lèvres elle m'avoue avoir envie de douceur, de vouloir oublier la dureté de son quotidien. Je sens la sincérité dans ses paroles et ses petites caresses sur ma main s'arrêtent net, comme si elle se rendait compte de ce qu'elle avait dit, je sais que ce n'est pas simple pour elle et même si elle ne peut pas s'en rendre compte, je suis fière de cette jeune femme qui semble vouloir prendre une partie de sa vie en main tout en préservant les apparences. Le serveur vient prendre notre commande et lorsqu'il disparait je prends une gorgée de mon verre de vin et lui confie. "Je suis là pour toi Chayra, et on trouvera une manière pour que tu puisses concilier ton quotidien, et t'apporter la douceur que tu recherches !"

Elle se lance et je lui ai donné le feu vert pour me poser les questions qu'elle a en tête, me demandant depuis combien de temps je fais ça, qu'elle me sent à l'aise et je souris alors qu'elle me scrute en avalant une gorgée de son vin. "Cela fait plus de sept ans maintenant, mais tu sais, je ne suis pas forcément toujours à l'aise avec chaque premier rendez-vous, chaque personne est différente." Ma main rejoint la sienne sur la table et mes doigts caresse doucement sa paume avant de serrer ses doigts entre les miens, me plongeant à nouveau dans son regard. "C'est toi qui décideras des termes du contrats et ensuite ce sera à moi de voir si je les accepte, c'est comme ça que ça fonctionne en général, on peut bien sûr en discuter ensemble, mais je ne veux pas que tu te sentes pressée ou gênée par quoi que ce soit, c'est pour ça que j'aime ces premiers rendez-vous avec mes clients, pour voir si le feeling est bon, et ensuite le reste c'est de la paperasse avant que je puisse être là pour toi et combler tes attentes." Le serveur revient et nous apporte nos plats, je relâche doucement sa main en lui adressant un sourire, je ne cache rien, je lui dis les choses telles qu'elles sont, ce n'est pas non plus parce qu'elle établira des demandes précises que je les approuverai, c'est ce que j'aime dans mon travail pour Lady Grey, que j'ai le choix et mon mot à dire dans les contrats que je décide d'accepter.

Commençant à goûter à mon plat après lui avoir souhaité un bon appétit, j'ai une question qui me trotte en tête, une qui me revient à chaque premier rendez-vous, parce que j'ai besoin de savoir, savoir si c'est pour ma personnalité et mes compétences qu'on m'a choisie auprès de Lady Grey ou si ma plastique et le fait que j'ai pu être une femme très exposée et connue joue quelque chose dans la décision de porter son choix sur mon profil en particulier. "Dis-moi, je suis curieuse, en voyant mon profil, est-ce que tu m'avais déjà vu ou tu fais partie des rares personnes rafraichissantes qui ignore mon passé médiatique ?" J'ai durant deux ans été l'une des femmes les plus photographiées du pays et ensuite du monde avec mes titres mais tout le monde ne suit pas les infos, la presse à scandale ou les potins mondains. Mais c'est une question récurrente chez moi, je préfère savoir si la personne ne le sait pas ou fait juste semblant de ne pas savoir qui j'ai pu être. Après tout cela arrive encore que lorsque je suis sur un contrat, je croise la route de quelqu'un qui me demande une photo ou un autographe, des conseils, j'aime pas devoir expliquer sur le moment à la personne que j'accompagne pourquoi il m'arrive de me faire accoster en public, autant que mon client, ou ici ma cliente, sache tout de suite le pourquoi du comment.
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MessageSujet: Re: Il y a comme un malentendu || Chayra   Il y a comme un malentendu || Chayra EmptyJeu 11 Jan - 21:14

Rien, absolument rien n’était calculé, j’ai profité de l’erreur de la serveuse pour me faire passer pour une femme que je ne suis pas. Je comprends peu à peu ce qu’est venue chercher celle dont j’ai pris la place, enfin je crois, je n’en suis pas totalement certaine et on peut dire que je marche clairement sur des œufs. J’avance à tâtons pour ne pas me faire prendre dans ma tromperie et aussi parce que je m’avance sur un sentier dont je ne sais absolument rien. Alors oui, c’est plaisant et vivifiant, mais ce n’est pas totalement sans risque.

Comme dans tout mensonge, il est important de garder une part de vérité. Alors j’aborde mon mariage loin d’être beau et rose, et je lui parle de ma fille, mon Alicia que j’aime plus que tout au monde. Je lui révèle en réalité bien peu de chose, je ne peux pas dire grand-chose sans me mettre en danger. Être la femme du Don de la Cosa Nostra comporte son lot de risque, j’en ai parfaitement conscience. Je suis née dans ce milieu, j’ai connu que ça. Je suis passée du giron surprotecteur de mon père à celui de mon mari, la liberté est un concept qui m’est totalement étranger. Pour une raison qui m’échappe encore, j’aime le contact des doigts d’Alba contre les miens, c’est même moi qui reviens agripper une nouvelle fois ses doigts des miens. Un geste tendre qui m’apaise réellement. Mes joues prennent une teinte légèrement rosés, témoin flagrant de mon manque d’assurance. Pendant que mes doigts dessinent sur sa peau de douces arabesques, je me livre un peu plus. Je lui avoue enfin ne pas être aussi à l’aise que je le voudrais, je lui avoue que je ne sais pas ce que je veux, pas totalement, et pour cause je ne devrais pas être ici, mais ça, je me garde bien de le lui dire. Je joue le jeu, poursuis ma supercherie. Combien de temps ? Je me mords la lèvre. Je n’en sais rien. Serais-je seulement en mesure de lui avouer que je la trompe ? Que je ne suis pas celle qu’elle croit ? Je n’en sais rien. Peut-être l’apprendra-t-elle d’elle même plus tard.

« Merci. C’est étrange, on se connait à peine et pourtant tu as le don de me mettre instantanément à l’aise. »

Pour le coup, mon aveu est criant de vérité et d’une sincérité singulière. Puisqu’elle m’en donne l’occasion, je me permets d’être curieuse. Je la questionne, cherchant sincèrement à en apprendre davantage elle et ce qu’elle fait. Je l’écoute et bois ses paroles avec la plus grande attention tout en me laissant aller à la douceur de ses doigts au creux de ma main. Je m’égare là ? Certainement mais c’est tellement bon. Les termes “client” et “contrat” tombent, me clarifiant totalement la situation si j’en doutais encore. Sa cliente ? Moi ? C’est ce que je suis réellement ? Je m’empourpre instantanément, comme si je prenais brutalement conscience de tout cela. C’est le cas.

« Je crois que je préfère le côté rendez-vous, que paperasse, mais je suppose que nous devrons en passer par là. »

J’esquisse un sourire amusé, un brin taquin. L’administratif, c'est le genre de chose que je n’ai jamais apprécié, mais comme elle l’a si gentiment proposé, elle est là pour m’aider. Mes attentes ne sont pas claires, bien loin de là même, mais peut-être qu’elles se dessineront plus précisément à l’issue de ce rendez vous. Je ne me suis jamais laissé aller à ce genre d’écart avec une femme. Je suis attirée ? Je crois. Intrigué en tout cas, oui, totalement.

Nos mains se séparent lorsque le serveur nous apporte nos plats. Nous le remercions chacune poliment avant qu’il nous laisse à nouveau en tête-à-tête. Je commence à manger mon plat lorsqu’elle me demande ce ui m’a attirée sur son profil si j’ai connaissance de son passé médiatique. Je relève mes iris sombrent sur elle, les paupières papillonnant comme si j’atterrissais. Je ne peux pas lui dire que je n’ai même pas choisi son profil que je suis là à cause de l’erreur d’un serveur. Non, je ne peux pas et il va falloir que je lui réponde sans susciter sa méfiance.

« Je suis désolé, mais c’est seulement la douceur de tes traits et la perfection de ton visage qui m’a attirée, qui m’a pousser à m’appesantir sur ton profil. »

Non je n’ai pas grandit dans une grotte mais disons que j’ai été coupé de la presse people d’une manière général durant au moins toute mon enfance. Mon père m’a forgé toute ma vie pour être la parfaite épouse celle qui saura ravir son futur mari, un homme de la Cosa Nostra, c’était une obligation. Ma vie était tracée et gravée depuis ma naissance. Seulement je n’ai jamais était la belle et charmante épouse que j’aurais dû être. Je le suis en public, certes, mais en privée je tiens davantage de la furie. Une part de ma personnalité que je réserve à mon cher étendre, Alba elle aura que la douce et tendre Chayra, cette jeune femme en manque de tendresse et de douces attentions.

« Pour être totalement honnête avec toi, j’ai mis des journées entières pour oser franchir le pas et prendre rendez-vous… »

C’est faux, mais si je m’étais trouvé dans la position de sa réelle cliente, c'est probablement comme ça que j’aurais réagi. Hésitante et intimidée. Je mange tranquillement, relevant de temps à temps sur elle des œillades complices et taquines. Je ne saurais pas expliquer cette attraction qui me pousse à me montrer à ce point séductrice et audacieuse, mais ça me plait.

« Et à présent je crois que je regrette presque de ne pas avoir oser le faire avant… »

Mes joues s’empourprent lorsque je lui fais cet aveu. Je navigue en eaux troubles et j’aime énormément celà. Et si ce repas venait aux oreilles de mon mari ? Je préfère ne pas penser à cette éventualité. Il a mieu à faire qu’épier mes moindres faits et gestes.
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