Reyo ∞ Comme on se retrouve !

-- Outfit-- Tu as eu besoin de prendre l’air ce soir. Ce n’était pas arrivé depuis longtemps en réalité. Ces derniers temps, c’est un peu comme si ta vie était en sursis. Tu ne sors plus, et le peu de fois où cela arrive tu es dans un état d’esprit de vigilance extrême de peur que ton cher oncle ne te tombe dessus pour terminer ce qu’il a pu entreprendre. Odessa est morte, et si au début ça avait anéantie toute perspective d’avenir, tu éprouves à présent un certain soulagement à ne plus endosser ce rôle de cheffe de réseau. Après l’attaque tu as pu compter sur le soutien indéfectible de ton suisse préféré. Levin a été et est encore d’une patience à rude épreuve avec toi… et si sa présence au quotidien est d’une nécessité de plus en plus absolue, tu sais aussi que tu demandes parfois si tu es vraiment ce dont il a besoin dans sa vie.


Tu es tombée amoureuse de lui sans réellement t’en rendre compte. Il est purement et simplement totalement différent de ce que tu as pu connaître auparavant. S’il possède de la noirceur en lui, il n’en reste pas moins un type bien et… Tu es encore toi-même la première étonnée de constater qu’il a l’air de tenir à toi. Dis comme ça, ça a l’air d’être un petit compte de fée qui s’est dessiné. Mais tu es pourtant à deux doigts de tout détruire à la moindre embuche sur votre histoire. La dernière en date t’a fait cramer une voiture, que tu avais d’abord foutue en pièce avec un club de golf. Si ton taux d’alcoolémie était loin de la limite ce soir-là, il n’en reste pas moins que ton comportement l’a éprouvé. Et tout cela parce que tu es incapable de te modérer lorsque tu es amoureuse. Voilà ce que tu penses depuis quelques temps… Est-ce que cette magnifique rencontre, cet homme fabuleux et divin a besoin d’une telle furie dans sa vie ? Est-ce qu’un homme tel que lui a besoin de s’enticher d’une pauvre psychopathe telle que toi ? Et cette fille… Celle qui est son employée comme il l’a dit ? Elle a beau t’être insupportable, elle est sans nul doute bien plus équilibrée que toi au fond. Peut-être que c’est ce genre de femmes qu’il devrait choisir. Ce sont ces pensées là que tu viens faire taire dans ce bar à cocktail réputé, ce soir. Accoudé dans un coin sur l’un des tabourets, tu te tiens à l’écart, et observe par intermittence les personnes qui entrent et sortent de l’espace. Tu as fait en sorte de te positionner dos au mur, afin de voir toute personne s’approchant. Et en parlant de personne s’approchant…


A quelques mètres de toi, ton regard est happé par des iris que tu reconnais. Elles ont beau être masqués par des lunettes de soleil de play boy, tu les reconnaitrais entre milles. L’espace d’un instant, tes lèvres s’entrouvrent et un sourire en surgit sur ton visage alors que tu désapprouves en baissant les iris sur ton cocktail. Leo. Un air de séducteur née, une prétention sans aucune égale et un don pour la provocation qui t’émerveillera toujours. D’ailleurs en parlant d’arrogance tu le vois approcher, et ton regard se dépose sur lui comme on déposerait du tissu sur une peau. Il te salue, à sa manière bien à lui, se flattant d’avoir de la chance en te croisant. Oh… mon pauvre si tu savais…


- Léo… Au vu de l’heure je pensais que tu aurais déjà trouvé ta proie de la soirée.


Tu élargis un sourire en coin. Léo et toi ça se résume assez facilement. Il était sexy, savait comment faire pour te séduire, t’hypnotiser et te donner du plaisir. Votre histoire se résume à plusieurs semaines de débauche dont tu pourrais sans doute encore rougir si tu n’avais pas Levin dans ta vie. Entre le beau brun et toi aucun sentiment, votre relation s’était résumée a beaucoup de plaisir et aucune prise de tête. Puis finalement vos chemins se sont écartés aussi facilement qu’ils s’étaient enchevêtrés. En le revoyant, tu revois le brasier ardent dans lequel tu plongeais si facilement il y a quelques temps. Son corps parfaitement sculpté, sa mâchoire carrée que tu adorais mordre. Léo est un chasseur, le genre d’homme qui adore convoiter et prendre. Être sa proie durant quelque temps était relativement excitant. Léo est un poison, le genre de poison qui pénètre votre peau jusqu’à la moelle pour vous en rendre véritablement folle de passion. Ouais… Mais tout cela était il y a très longtemps. Il s’installe et dit être content de te revoir. Tu penches doucement la tête, en faisant doucement tourner ta paille contre le verre de ton cocktail afin d’y mélanger les saveurs.


- Ça fait un bail… Tu as l’air en forme.

-- Outfit-- Il n’a que peu changé. Léo est toujours d’un charme fou, d’une attirance folle malgré les mois passées sans que l’un et l’autre ne vous soyez revu. Leo est arrivé à un moment de ta vie où tu avais besoin d’oublier la pression, de relâcher les tensions et d’avoir simplement de la légèreté dans ton quotidien. Il était l’échappatoire dont tu avais besoin, l’évasion qu’il te fallait. Il savait être présent et sans trop l’être. Une relation folle, passionnelle et délicieuse mais qui ne comprenait aucune promesse d’aucune sorte. Pas de confidences, pas de confessions si ce n’était le serment que vous ne penserez à rien d’autres qu’au corps de l’autre durant des heures. Au fond tu sais qu’il n’avait pas besoin de plus, non plus. Vous deux c’était de la chimie, de la chaleur durant des heures, des explosions folles avant un nouveau round. Vos moments étaient sauvages, primitifs et bestiales. L’épuisement signant la fin de vos rendez-vous. Des nuits entières à oublier que tu avais la tête d’une organisation, et que la vengeance de ton père arriverait bientôt. Léo était ce dont tu avais besoin durant un temps. Et puis vos chemins se sont séparés sans vraiment que l’un ne manque à l’autre. En tout cas, de ton côté.


Le revoir face à toi, ces iris joueuses et son sourire charmeur, te fait penser à un temps révolu mais qui n’est pas si loin. Il dit ne plus être dans le Game, son air est penaud et son attitude inoffensive mais pourtant tu sais à quel point l’image d’un agneau peut être trompeuse le concernant. De plus, croire sur paroles les mots de Léo peut être assez dangereux. Tu détailles ces iris alors qu’il prend place à tes côtés et que vos regards s’enfoncent l’un dans l’autre en silence. L’étincelle de malice qu’il possède t’a toujours beaucoup séduite. Être regardé par cet homme à un côté très flatteur, même si tu doutes que cela ne suffise aujourd’hui. Tu restes silencieuse un instant, refoulant au passage sa manière de t’aborder. Il mime une atteinte en plein cœur et tu élargis ton sourire en tournant doucement le liquide présent dans ton verre, baissant ton regard l’espace d’un instant avant qu’il ne revienne sur lui et ces accusations. Tu fais mine d’y songer avant de finalement susurrer.


- Tu devrais savoir que les mensonges ne sont pas vraiment mon truc. Et je suis contente de te voir espèce d’idiot !


Un petit coup d’épaule gentillet contre la sienne comme pour le rendre complice de tes dires. Leo retrouve de son sourire et fait signe au barman de vous servir. Galant, il t’offre naturellement ta consommation et tu le gratifie d’un magnifique regard dont tu as le secret avant de diriger tes iris sur le barman et lui redemander un sex on the beach. La boisson qui accompagne bien souvent tes moments de mélancolie. Tu ignores un peu pourquoi… Leo passe sa commande et vos regards se retrouvent complices malgré le temps vous ayant séparé. Bon sang ce que sa légèreté peut te manquer parfois. Si toutes les histoires étaient aussi simples que la vôtre, le monde serait tellement plus paisible. Tu inspires et l’écoute te demander ce qu’il est arrivé pour toi dernièrement.


- Dernièrement ? J’ai manqué de me faire buter par l’homme qui m’a volé Odessa. Tous mes hommes y sont restés, même mon bras droit. Me laissant seul face au monde. Ça m’a valu un bel isolement chez un homme dont je suis tombé amoureuse. Oh, et je t’ai dit que j’avais mis le feu à sa caisse sur un coup de sang ?


Tu lui offres un magnifique sourire, doublé d’un regard innocent avant d’hausser les épaules comme si tu lui annoncé que tu avais jardiner et fait des courses. Tu prends son verre qu’il te propose à défaut de sa bouche, pour le goûter à même le cristal, tes doigts effleurant doucement ces doigts. Quoi ? Tu as partagé bien plus que cela à une époque avec cet homme. Ton sourire feutre sur tes traits alors face à son arrogance.


- Goûter sur tes lèvres ? Je ne suis pas certaine de ce qu’elles ont pu toucher avant.


Tu pouffes de rire à ta remarque, son attitude de branleur te contamine et tu soupires en repensant à ce pourquoi tu t’étais isolé dans le monde ce soir. A pourquoi tu es parti loin de Levin… Léo à le pouvoir pour te rendre aussi espiègle qu’il ne l’est. C’est ce qu’il a de bien avec lui, rien ne parait jamais insurmontable en sa présence.

-- Outfit-- C’est dingue comme le revoir apporte de la douceur au sein de cette tempête qui fait rage en toi. Levin ne quitte pas tes pensées, ça serait trop facile si Leo pouvait juste d’une boutade effaçait tout le bordel qui se trame dans ton crâne. Il y a un temps où cela fonctionné, ton Ukrainien en sa présence été envoyé valser bien loin de ta conscience lors de ces instants. Sauf que Levin est bien plus tenace à ton être que Derk pouvait l’être. Si tu te croyais amoureuse à l’époque, tu dois bien reconnaître qu’avec ton avocat la douleur est bien ravageuse que ce que tu avais pu vivre auparavant.


Tu détailles l’allure de cet homme qui a fait rêver bien des nuits de ton passé. La pétillance de ces prunelles, la virilité dans son comportement, la ravageuse façon qu’il a de sourire et de vous mettre le feu au corps juste pour le plaisir de le faire. Tu es heureuse de le revoir, c’est sans doute ton amertume qui t’oblige à afficher ce prime abord froid et agacé, mais il n’en est clairement pas l’origine. La cause c’est tout simplement ces semaines de merdes qui viennent de passer, et ta dispute avec Levin. Léo t’invite à prendre un verre et naturellement ta nature taquine revient au galop, tout comme son aptitude à te chercher, à vouloir te taquiner. Il fut un temps où vous étiez très doués tout les deux, pour les taquineries sur fond de corps en brasier. Tu le détailles alors que la question des nouveautés se posent et que c’est avec franchise que tu y réponds. Leo n’est un adversaire, il n’est pas non plus une relation professionnelle, ou pire une relation amoureuse. Il est ce qui a été le plus proche d’un confident il fut un temps, il est digne de confiance et tu l’es aussi vis-à-vis de lui. Les trahisons de secret ne sont pas vraiment son genre ni le tien. Alors tu lui confies le désastre récent de ta vie en ne résistant pas au pouffement de rire qu’il t’arrache en te suppliant de ne jamais tomber amoureuse de lui. Tu lui offres un regard plein de malice avant de susurrer.


- Non, toi j’étais certaine que je t’aurais anéanti avant notre première semaine ensemble, j’ai eu pitié, j’ai préféré trouver quelqu’un de plus solide.  


Tu le charrie encore et encore c’est plus fort que toi. Tu lui tire doucement la langue en affichant un petit regard plein d’innocence sur un fond de doux sourires. Tes mots peuvent paraitre assez durs mais ils ne sont pas ce qu’ils paraissent. Leo doit savoir que ton franc parlé est bien souvent sans velours. Tu n’es pas tombé amoureuse de lui, ce n’était faute d’entente ou d’alchimie, ce n’était tout simplement pas ce que vous recherchiez à l’époque tout les deux. Il dit être désolée pour toi, et tu hausses doucement les épaules en agitant ta paille dans ton verre et en revenant à lui, le temps de voir son doux sourire et ce petit coup d’épaule comme pour te rendre le tien.


- Je suis toujours debout. Je devrais m’en remettre.


La question se pose pour lui et rapidement tu comprends que les dernières semaines de ton ex amant n’ont pas été plus tranquilles que les tiennes. Tu l’écoutes dire qu’il a eu au moins le mérite d’être chaste et prude, plus par obligation d’après toi que par envie. De son côté c’est une menace russe qui l’on obligeait à chuter d’un toit et tu l’observes avec attention lorsqu’il se décrit comme cafard. Tu es de cette espèce là toi aussi. Née dans les rues, obligée de survivre aux épreuves, de sans cesse se relever malgré l’envie de ne plus le faire. Tu te saisis de ton verre et vient doucement le faire trinquer dans le sien, la lueur dans tes yeux prenant une nuance plus sexy en susurrant d’une voix feutrée.


- A nos ADN de cafard et notre fouteuse manie de tout surmonter.  


Tu lui souris, et apporte ton verre contre tes lèvres en l’écoutant dire que vous n’êtes pas vraiment tel le commun des mortels concernant vos nouvelles récentes. Tu l’écoutes partir dans un dialogue imaginaire et tu pouffes de rire en apportant la rondelle de citron de ton cocktail contre tes lèvres pour te retenir d’éclater de rire. Tu lui lances un regard complice en rajoutant.


- Franchement c’était plutôt calme.  


Tu attrapes la petite olive et te souviens que c’était lui en général qui la mangeait quand vous buviez tous les deux de tes doigts approche sans réfléchir de sa bouche, tu l’apportes non loin de ces lèvres d’un geste involontaire et te rend compte de ce que tu fais bien tard. Tu rougis doucement en murmurant après un temps de silence.


- Hum… Désolée vieux réflexe. Tu la prends ou je te l’enfourne ?


Tu pinces tes lèvres à ta vanne et tente malgré toi de te retenir de rire.

-- Outfit-- Il est le symbole d’une époque insouciante, une partie de ta vie qui a ses côtés étaient d’une facilité et d’une intensité incroyable. Contrairement à ce que ton apparence laisse penser, ton regard hautain, ta stature indifférente, tu es véritablement contente de le revoir. Léo et toi c’était intense et pleins de pulsions érotiques oui. Mais ça n’a jamais été qu’uniquement un plan cul. Si ça l’avait été tu sais que tu te serais lassé après une ou deux rencontres. Non… La vérité c’est qu’il était amusant, distrayant, et capable de réellement te faire oublier tes déboires et tes peines sans vouloir y gagner autre chose. Léo est le genre de gars que la plupart des femmes détestent… en tout cas, une fois la phase de séduction passée, et que la frivolité de monsieur engage une fin. Il est arrogant, sûr de lui, incorrigiblement libre et sans attache. Toi tu n’avais aucunement besoin qu’il soit autrement. Ça t’allait totalement qu’il ne souhaite rien de plus que de l’euphorie sans conséquence. Et il était réellement tout ce dont tu pouvais avoir besoin, il fut un temps.


Tu reviens sur cette époque de ta vie, l’écoutant te dire en réponse au fait que tu as trouvé quelqu’un ayant des épaules plus solides, que vous savez tout les deux qui anéantissait l’autre, et que tu aimais ça. Impossible d’objecter. Des flashs de soirées chaudes de tension te reviennent en mémoire, son attitude folle de domination lorsqu’il désirait faire de toi sa partenaire de la nuit. Tu repenses à ces moments sans forcément les envier de nouveau, ce sont simplement des souvenirs qui étaient délicieux. Tu élargis un sourire charmeur, tout en plongeant ton regard dans le sien. L’éclat dans tes prunelles sombres ne laissent aucune place au doute sur ce à quoi tu penses.


- Tu m’anéantissais c’est une certitude, mais à ton avis, qui faisait en sorte de te pousser à le faire ? C’est ça le vrai talent Mickaelson !


Tu marques un sourire des plus innocents avant d’amener ton verre contre ta bouche sans le quitter du regard. Vos échanges sur vos péripéties passées s’estompent le temps d’évoquer vos vies chaotiques et dangereuses. Celles que vous n’avez pas forcément totalement choisies, en tout cas pour ta part. Sans ton flic préféré tu serais sans doute morte à l’heure qu’il est… Sans Levin, tu l’aurais sans doute été quelques heures, jours plus tard. Ton rire cependant se déclenche devant l’idée que vous formiez un club de survivant. Oh bordel, non ! Il propose une réunion par mois, et des badges et tu avales presque une gorgée de ton alcool de travers.


- Un badge ? Non… Il y a sans doute deux trois petites choses que je préférerais éviter de coller sur un badge !


L’art et la manière de sans cesse le contredire, c’est l’un des traits de ta personnalité que tu peines bien le plus à dissimuler. Tu fais tinter ton verre dans le sien et achève de le boire, alors que Leo demande au barman un mètre de shot. Les shots… L’une des caractéristiques de vos petites soirées de débauche. Sauf qu’aujourd’hui tu n’es plus très sûr de vouloir qu’elle se finisse de la même manière. Tu devrais rentrer, tu es presque sûr qu’il s’inquiète de ne pas savoir où tu es. Tu ne lui as pas parlé de cette soirée que tu t’octroies, juste un mot posé sur la table pour lui indiquer que tu avais besoin d’air. Tu t’en veux… Il ne mérite sans doute pas ton silence depuis des jours, depuis… Tu serres la mâchoire en regardant ton téléphone… est ce que tu devrais lui laisser un message ? Non ! Il n'a qu’à demander à sa foutue connasse d’assurance vie de te trouver. Elle douée pour ça après tout, non, le va chercher ? Tu vois le regard de Léo plonger dans le tien comme pour savoir si ça va et tu retire doucement la veste que tu avais sur les épaules, en te levant de ton tabouret. Tu piétines à moitié sur place, comme si tu étais une athlète en préparation, en talon haut. Tu veux oublier le présent, oublier que la bouche de cette divine pouffe s’est liée à la bouche de l’homme dont tu es amoureuse. Tu veux oublier que tu es démasquée que Levin a tout découvert de ta noirceur alors que tu envisageais de la planter là, dans le hall de son appartement. Tu veux contenir la rage, tu veux…


- Ok vas y envoie les shots, Tienoc* (bébé*)


Tu as repris ta langue natale pour le surnom que tu lui donnais à l’époque « bébé » en Hébreu. Tu lui offres un air plein de sensualité lorsque tu lui tends l’olive restante dans ton verre par automatisme. Tu n’as même pas conscience des airs que tu adoptes en sa présence, comme si le passé s’offrait de nouveau à ta mémoire, et qu’il n’y a qu’une seule et unique solution pour l’honorer. Ces doigts se ferment sur ton poignet et un petit frisson court ta peau à la pression de ces phalanges sur ta peau. Tu souris en coin en le regardant faire sentant la chaleur de sa bouche sur ton index qu’il suce volontairement en perçant ton regard. Tu sais parfaitement ce qu’il fait en dictant ce type de conduite, il cherche à allumer la flamme et tu n’es pas assez naïve pour ne pas t’en rendre compte. Il te dit qu’il aime que certaines habitudes ne se perdent pas. Il mordille sa lèvre en t’examinant et tu te retiens de rire alors qu’il s’approche et que tu écoutes son souffle te susurrer que c’est un jeu dangereux en sa compagnie. Tu ne le redoutes pas, tu le connais trop bien.


- Encore et toujours trop sur de toi Léo. N’oublie pas qui est la femme en face de toi…


Tu le repousses pour qu’il se repose son fessier sur son tabouret, délicatement tu t’avances et cette fois c’est à toi de murmurer au creux de son oreille à présent.


- Je connais chaque putain de technique que tu emploies pour séduire une nana… Je ne suis pas une innocente petite demoiselle naïve de tes charmes… Maintenant dit moi plutôt pourquoi on joue…


Tu effleures de ton nez l’arrête de sa mâchoire avant de te retirer et d’affronter ces iris.


- Que la partie commence, Mickaelson.

-- Outfit-- La complicité que tu lis dans son regard, cette manière familière de t’aborder te ramène à des souvenirs qui était d’une légèreté presque insouciante et réconfortante. Léo et toi c’était la passion, l’adrénaline et l’incendie dans un seul regard. Il n’y avait pas besoin de beaucoup de bla-bla pour savoir l’un comme l’autre ce dont vous aviez besoin. Tu avais besoin qu’il prenne les commandes, qu’il te fasse oublier ton monde, quant à lui… Tu ne seras jamais vraiment certaine de ce qu’il pouvait vouloir de vos rendez-vous. Sans doute une manière de relâcher la pression, d’oublier lui aussi que demain serait peut-être le dernier jour de votre vie. Vos tempéraments étaient deux effluves de lave en fusion se rencontrant, et c’est peut-être encore le cas aujourd’hui lorsque tu l’entends te dire qu’il a toujours aimé que tu puisses croire qu’il était une proie. Il continue de penser qu’il a raison et dans son regard tu vois qu’il le croit. Ton sourire s’élargit à sa réplique, un demi sourire au coin des lèvres plein d’arrogance mais aussi d’amusement.


- Conteste les faits autant que tu le veux, tu avais tout de la biche demandant à être dévorée.


Tu te moques, tu charries, tu ridiculises. Mais tout cela sur un fond de séduction familière qui est tout simplement propre à votre relation. Pourquoi tu le fais ? Sans doute comme il y a longtemps, pour oublier que certaines équations dans ta vie te font de la peine. Que certaines données t’angoissent, te tracasse au point de te faire péter véritablement les plombs. Et ton dernier plomb à bien faillit te faire décapiter une femme sous les yeux de son patron. Tu es un monstre, une femme pleine de déviances, de limites floues que tu franchis régulièrement avec plus ou moins de culpabilité. Léo n’en a jamais rien eu à foutre de ce que tu étais. Simplement parce que le fait que tu sois équilibré ou non n’entrait pas en ligne de compte. Concernant un certain avocat de la ville c’est sans nul doute différent. Putain et si tu avais déjà simplement tout brisé… Tu as besoin de boire, d’oublier, de fuir. Ouais, parce que la seule solution que tu as toujours connue à ce qui te faisait peur, c’était de courir. Toujours plus loin et toujours plus vite. Ça te rappelle une série à la con qui avait ce slogan d’ailleurs. Tu plonges alors dans le jeu de Léo, lui sera te faire oublier. Il l’a toujours fait. Tu te lèves de ton tabouret, aguiche un peu le monsieur qui se trouve être bien trop sûr de lui à ton goût. Tu sens la pulpe de ces doigts parcourir ton galbe et un sourire en coin né, alors que tes mains s’apposent sur ces avants bras, les descendent et abaissent sèchement ces mains de ton fessier. Ton regard sombre s’électrise, en disant long sur le fait que tu ne le laisseras pas gagner facilement. Tu te mets en position face au bar alors que le mètre de shooter s’installe sous les doigts du barman. Tu le laisses réfléchir à ce que gagne celui l’emportant, et en entendant sa formulation, tu reviens te perdre dans ces yeux.


- Hum… Monsieur adapte sa technique on dirait… J’espère que tu as la descente nécessaire à tes propositions.


Tu le cherches encore et toujours, continuellement. Parce que c’est ainsi que ça a toujours fonctionné entre vous. C’est plus fort que toi, plus fort que lui peut être. Et pourtant tu sais pertinemment que les enjeux aujourd’hui ne sont plus les mêmes qu’hier pour toi. Et malgré cela tu défis ces iris… Que peut-il t’arriver après tout ? Levin te quittera dans quelques jours, quelques heures. Il a vu ton pire visage et s’il ta retenu c’est simplement parce qu’il n’avait pas le cœur à te ridiculiser plus que tu ne l’étais déjà. Peut être également que tu lui faisais peur qui sait… Ca ne serait pas la première fois après tout. Et puis… Léo finira sans doute tellement bourrer que tu n’auras rien à concéder en cas d’échec. Tu l’écoutes te dire que tu as peut-être mieux à proposer et tu soulèves l’un de tes sourcils avant de chuchoter.


- Deux heures ? C’est bien ça ?


Tu le vois se lever, glisser son corps dans ton dos, éveillant une décharge électrique passant de la racine de tes cheveux à ta colonne vertébrale en une secousse délicieusement intense. Tu fixes les verres face à toi et élargit un sourire en sentant son bassin se presser contre ton fessier. Il tente de te déstabiliser et tu le sais. Il attrape un verre et tu lèves doucement l’index comme pour spécifier une condition. Ton fessier se bombe légèrement contre son bassin, s’y frottant dans le mouvement juste histoire que tu ne sois pas la seule en difficulté.


- Trop de bla-bla Léo… Tu vois c’est pour ça que j’ai dû rompre…


Tu élargis ton sourire alors que tu sais qu’aucun de vous deux n’a eu à prendre ce genre de décision. Vous vous appeliez quand vous en aviez envie, et un jour il n’y a simplement plus eu d’appels. Tu profites de son inattention pour prendre ton premier shoot et l’avaler d’une traite, renversant ton verre sur le plat du bar, en te passant du citron pour l’amertume douloureuse de ta gorge. Tu abandonnes un rire moqueur, bien prête à ne rien lui donner comme avance.