Jolie comme un bouquet de roses. // Alviness 2

Je me tiens devant le miroir, mon regard fixé sur mon reflet. Les émotions tourbillonnent en moi, mêlant désir et appréhension. Ce soir, je retrouve Alya au Bloody Night un bar réputé sympa, mais malgré la magie que nous avons partagée cette nuit-là, nous ne sommes pas en couple, je ne sais pas trop ce qu'on est d'ailleurs. Surement parce que prendre ce stop en pleine gueule m'a poussé à me retrancher en moi même. Ne rien laisser paraître, faire comme si j'étais capable de traiter ce rejet sans m'effondrer. Pourtant cette réalité me pèse, et mon cœur se serre à l'idée de devoir faire bonne figure, de masquer cette douleur qui me consume. J'ai jamais été comme ça, je mesure mal ce qui m'arrive. Passer d'un lit à l'autre, sans me poser de question, ça je maîtrise... mais cette putain d'envie de me perdre dans ses yeux pour ne jamais en sortir. Non !

Pourtant, je refuse de me laisser abattre. Je suis déterminée à être la plus belle, la plus séductrice possible, peut être à lui montrer ce qu'elle perd, dans une pseudo revanche d'égo un peu conne. Je me prépare minutieusement, choisissant avec soin ma tenue et chaque détail de ma mise en beauté. Les vêtements que j'enfile me donnent une confiance fragile, une armure contre l'incertitude qui m'envahit. Cette robe blanche n'a rien de virginale, elle moule chaque courbe de mon corps pour la mettre en valeurs.

Mes gestes deviennent presque mécaniques. Je coiffe mes cheveux avec soin, les laissant tomber en cascades ondulées autour de mon visage. Le rouge à lèvres glisse sur ma bouche, accentuant la courbe de mes lèvres, symbole de la passion qui brûle en moi, et nouvelle armure à offrir au monde. Mon regard est souligné d'un trait d'eyeliner, intensifiant l'éclat de mes yeux, fenêtres de mon âme tourmentée. Je me regarde une dernière fois, m'assurant que chaque détail est parfait et puis je me force à sourire. Je respire profondément, cherchant à apaiser les battements frénétiques de mon cœur. Je veux me sentir prête à affronter cette soirée, à affronter Alya, même si cela va forcément me coûter de devoir dissimuler mes sentiments. Le mariage c'était y'a quoi deux semaines et demi ? Trois? J'en sais rien... le temps s'étire et s'étiole sans que je n'y trouve de prise.

Je quitte mon appartement, emplie d'une détermination teintée de mélancolie. Les rues de la ville défilent sous mes pas, tandis que mes pensées vagabondent entre souvenirs et espoirs. J'arrive enfin devant le bar, mon cœur tambourinant dans ma poitrine. J'inspire profondément, me préparant à franchir cette porte qui me mènera vers elle. Je pousse la porte du Bloody Night, pénétrant dans une ambiance chaleureuse et animée, saluant de la tête ceux qui viennent à m'observer. Mon regard balaye la salle à la recherche de son visage familier. Je la repère finalement, assise à une table, son sourire éclatant m'arrachant un frisson de bonheur mêlé de tristesse, comment fait elle ça? Je m'avance lentement vers elle, mes jambes tremblant légèrement sous l'effet d'une anticipation presque insoutenable. J'ai l'impression d'être une ado à son premier rendez-vous... alors que c'est même pas un rendez-vous. En tout cas clairement pas un date. Tout va trop vite Ness... putain de bordel de merde ce que je peux haïr cette phrase. Moi qui n'ai jamais voulu faire un pas en avant, dans une relation, je m'y suis risquée... J'aurais surement pas du. Je me sentirais surement mieux, maintenant, mais ça m'aurait privé du goût de ses baisers, du bruit de ses soupirs... alors non, je refuse de regretter.

Le contact visuel est établi, nos regards se croisent, et un courant électrique parcourt tout mon être. Je lui adresse un sourire, espérant qu'il masque les tourments qui me rongent. Je m'approche de sa table, ma démarche oscillant entre assurance feinte et vulnérabilité dissimulée. Ce soir, je serai celle qui attire tous les regards, qui fait palpiter les cœurs. Je m'efforcerai d'être celle qu'on désire, même si cela me fait mal au plus profond de moi. Je suis prête à jouer ce rôle, à faire face aux conséquences, car je ne peux pas m'empêcher de ressentir ce tourbillon d'émotions contradictoires qui me submerge graduellement. Chaque pas me rapproche d'elle, mais en même temps, je sens que je m'en éloigne davantage. J'ai peur de me perdre en chemin, de me noyer dans mes attentes et cette incertitude. Elle me regarde, ses yeux pétillants d'amitié et d'insouciance. Elle est si belle, si rayonnante, je dois me rappeler que nous ne sommes qu'amies, que cette nuit magique pour moi n'était pour elle qu'un moment d'égarement. C'est ce que je suis... un simple moment d'égarement. Je m'assois en face d'elle, cherchant à masquer mes véritables sentiments derrière un masque de légèreté. Alors que je me perds dans ses yeux, captivée par leur profondeur, leur éclat, et ce, même si mon cœur se serre un peu plus à chaque instant. Peut être que je n'aurais pas du venir ? Je ne suis sans doute pas encore prête à l'affronter, à me trouver aussi près d'elle. -"Bonsoir ma douce, tu es rayonnante." Peut elle voir que je ne suis plus que l'ombre de moi même ? Non... je m'y refuse, alors je souris et je crois que je suis assez convaincante pour qu'il monte graduellement jusqu'à faire pétiller mes yeux. Détachée, à l'aise, séductrice. Normale en somme...

❝ Jolie comme un bouquet de roses ❞

- Alya Flores & Vigo Lindell & Ness Calloway -

Il est parfois bien difficile de lutter contre ces propres envies, parfois on en oublie l'enjeu

-OutFit- Ce mariage a monopolisé tes pensées durant de longs jours. Le soir même tu as cru avoir simplement trop bu, tu as cru pouvoir en reparler avec ton amie le lendemain et effacer ce moment d’égarement qui persistait à te donner des migraines. A affoler tes sens, autant que ta crainte de la perdre en ressentant des choses pareilles. Sauf qu’en réveillant le lendemain, tu ne ressentais pas l’envie d’en parler avec Ness. Tu ressentais toute autre chose, des envies qui te dépassait totalement, des flashbacks te revenant encore et encore de sa bouche sur la tienne, de sa peau contre la sienne, de ce qu’elle a été capable de faire avec toi sur ce Kiosque. Les vertiges te saisissant dès qu’un message d’elle te parvenait, les bouffées de chaleur qu’elle produisait juste en affichant son nom sur ton téléphone. Vous vous êtes revues depuis oui, et tu t’es évertuée à repousser aussi loin que possible toute insinuation à cet instant. Coupant Ness dans ces questionnements par un « je ne suis pas encore prête. » Pourquoi ? Tu l’ignores totalement. La peur ? Ou peut être juste l’idée qu’elle a pu ressentir cela avec des dizaines d’autres partenaires et que ça n’a été pour elle qu’un moment sympathique de plus. Non ! Tu sais que tu n’as pas rêvé les mots qu’elle a employé ce soir-là, tu sais aussi que tu n’as hallucinée ces regards. Ness est une prédatrice redoutable mais elle n’est pas cette femme-là, avec toi. Et en réalité tu ne sais pas si ça te déçoit ou si cela te rassure. N’étant pas certaine de vouloir le savoir tu as donc passé sous silence ce moment parfait entre vous deux. Même si parfois quand sa main rencontre la tienne, où que vos souffles s’échangent lors d’une bise, tu dois te retenir d’en vouloir plus sans l’assumer. Elle n’est pas dupe, tu vois bien dans ces moments là qu’elle est aussi perturbée que toi, mais tu fais en sorte systématiquement d’en détourner son attention.

Tu es la première à passer la porte du Bloody Night. Tu échanges un ou deux sourires polis avec quelques personnes déposant leur regard sur toi, même ce genre d’attitude à tendance à te rendre plus nerveuse qu’autre chose. Tu t’installes à une table dans le fond de la pièce, face à la porte, histoire de savoir quand elle franchira la porte. Tu sors ton petit miroir, ainsi que ton rouge à lèvre afin d’en faire une retouche si besoin, avant de finalement relever les yeux à l’instant même où elle pénètre l’endroit. Ta respiration s’arrête net en voyant sa robe blanc immaculé, moulant ces courbes telle une déesse. Tu fais claquer ton miroir en le refermant et en rangeant ton maquillage dans ta pochette, alors que ton plus beau sourire s’affiche sur ton visage quand vos iris se rencontrent. Elle est d’une beauté en t’en faire pâlir, en a-t-elle conscience ? Dans la pièce qui commence à se remplir, la moitié des personnes l’ont regardé. Ton ventre se contracte imperceptiblement alors que tu penches doucement la tête en la voyant approcher. Ton regard coule sur elle innocemment, comme une amie observant une autre. Elle a l’air parfaitement à l’aise, détendue dans cette pièce contrairement à ce que toi tu feintes.

- Hey… Je ne la connaissais pas celle-là, elle te va divinement.

Tu te lèves, et t’approche pour embrasser sa joue, attitude que tu as toujours embrassée, et que tu regrettes à l’instant où ta bouche touche sa peau, et que tes narines respirent son parfum. Un violent rappel te revient en pleine tronche mais tu tentes de rester imperméable. Elle te décrit comme rayonnante et tu hausses timidement les épaules en susurrant.

- Je viens simplement de passer 1h pour appliquer mon Make Up. Faut bien que tout ces efforts soient récompensées !

Tu lui offre ton plus beau sourire, avant de lever la main pour attirer l’attention du serveur. Tu comptes vraiment prendre cette soirée pour profiter d’elle et tenter d’oublier à quelle point l’attirance qu’elle fait naître en toi est pesante.

- Qu'est ce que tu bois ma belle ?

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@Vigo Lindell @Ness Calloway

Il était midi et le soleil tapait fort. Armando, un agriculteur proche de la paroisse vient de faire tinter le carillon à côté de la chapelle. Le père Sanchez est installé et bois un thé. Je me lève avant le frère Allan et je vais saluer l’homme qui tient une cagette d’oranges de son verger et quelques légumes. Il vient de faire le marché et plutôt que de jeter, il préfère nous en faire don. Je le remercie chaleureusement pour son don. C’est d’une incroyable gentillesse et c’est vrai que ça améliore le quotidien frugal. Et puis ce n’est pas le petit potager du père Sanchez qui va nous nourrir tous les trois. Armando s’en va et je regarde rapidement la petite boite aux lettres. Un pli s’y trouve. En un instant, j'ai compris et fourre la lettre dans ma poche. Elle est manuscrite et sans avoir lu ce qui se trouvait dessus, j’ai juste avisé trois points de couleur sur l’enveloppe. Un noir, un rouge et un doré. Ils forment un triangle. Cette lettre m’est adressée directement par l’ordre des Lames. Ils rivalisent de moyen de me signaler des choses, mais toujours ce symbole est récurent, c’est discret, élégant et ça ne signifie quelque chose que pour une poignée d’homme sur cette planète… De retour dans la cuisine, le père Sanchez jubile de plaisir. Il prend l’orange la plus abimée et la détaille pour en manger des quartiers en buvant son thé. Les Oranges du verger d’Armando sont son plaisir. Une fois le repas terminé, le père Sanchez va faire sa sieste et le frère Allan et moi nous occupons de faire du ménage. Au détour d’un couloir, je plonge la main dans ma poche et lit le message de l’ordre. Le message est codé selon nos techniques de diffusions et je peux le lire sans que personne ne le comprenne.

Les infos que j’ai données la dernière fois sont précieuses. Honnêtement, je me demande en quoi ? Mais visiblement le Cardinal trouve son compte dans les éléments que je lui ai rapportés. Il m’indique qu’un informateur pourrait me rencontrer dans une soirée qui se passe en ville. C’est un bar branché et je dois m’y fondre. Je mets en place ma sortie. J’ai des somnifères spéciaux que le soir, je glisse dans les verres des deux prêtres qui rapidement se mettent à bâiller et vont dormir. Il est l’heure de filer pour moi. Je prends le temps de réfléchir à ma tenue. Je veux du clair pour éviter de rappeler ma tenue de prêtre. Le noir serait approprié, mais on ne sait jamais. Je réfléchis un instant à prendre une couleur flashy pour attirer les regards et m’en servir pour détourner l’attention en cas de complication, mais je me rabats sur un look simple avec une fausse paire de lunettes de vue. Je me change et je file en douce. Je passe la porte discrète du côté de la chapelle et trois pas plus tard, on me prend pour un mec qui passe dans la rue.

__LE STYLE__

Je n’ai besoin que de faire quelques pas et rapidement une voiture arrive. Elle fait un code en appuyant d’une certaine manière sur le frein pour me donner le signal. Je rentre dedans et me laisse mener. J’ouvre la boite à gant et trouve un téléphone portable qui va me servir à faire des photos et récolter mes infos et bien sûr aucune arme à feu ni rien d’autre. J’observe et ça s’arrête là. Je réfléchis alors que même si c’est moi l’agent des Lames sur place, le Vatican possède des agents de partout et même ici visiblement. Je suis donc surveillé, on va dire. Pas forcément chouette comme info, mais parfaitement cohérente en termes de stratégie et je suis impeccablement professionnel. Peut-être que depuis la mort de Laslo, ils veulent s’assurer de ma loyauté totale ? Il me dépose à deux rues de ce bar et je m’y rends à pied. Le bar est simple et branché à tel point qu’ils ont mis deux énormes colosses à l’entrée. Pas bon signe ça. Souvent, c'est ce que le patron est louche. Je rentre en les saluant poliment au passage, baissant les yeux pour faire le mec un peu impressionné par leurs carrures. Une fois dedans, je me mets à la recherche de mon contact. C’est alors que mes yeux se posent sur deux femmes attablées au fond du bar. Non, c'est impossible… De tous les bars de la ville, il fallait qu’elles viennent ici ? Comment oublier ces deux paires d’yeux à tomber. Ces deux irrévérencieuses jeunes femmes aux visages d’anges. Les courbes affolantes de leurs corps et leur manière de venir flirter avec l’interdit et le sacrilège. Et cette soudaine sensation de désir d’aller les voir, de me confronter à elle alors que j’ai une mission et que leur seule présence la met en péril… Je me déplace de sorte qu’elles ne puissent pas voir mon visage, la tenue et les lunettes feront l’affaire. Je vais me commander un sex on the Beach afin de renforcer mon personnage alors que je cherche la personne avec le symbole qui me permettra de savoir que c’est elle que je dois rencontrer. Mais à chaque fois que je regarde, mes yeux se tournent vers cette table. Je me dis que c’est parce que je suis sans doute inquiet qu’elles me reconnaissent, mais c’est plus moi qui n’arrive pas à regarder ailleurs. D’ailleurs, je ne suis pas le seul. De nombreux hommes les observent et je n’aime pas les regards de certains…

Tout est une épreuve ce soir, c'est fou, mais c'est le cas. Moi qui aime sortir, apprécie la foule et l'animation, je ne suis quasiment pas sortie de mon appart' depuis le mariage. J'ai tej' toute personne qui a tenté de discuter et je suis seulement restée comme une conne à tenter de faire le point sur une situation qui ne fait pas sens pour moi. Quand je la rejoins et qu'on s'embrasse comme deux amies, j'ai envie de hurler de frustration, pourtant, je lui adresse un sourire radieux en retour, espérant que mes émotions intérieures restent bien dissimulées. Je veux être celle qui lui fait oublier ses soucis, celle qui l'émerveille et la séduit, pas une espèce de loque rampante, dans le goût de ce que Priska m'a fait la veille au soir...

Je m'efforce de parler d'une voix légère, même si mon esprit est en constante ébullition, cherchant des signes, des indices sur ce que nous sommes réellement l'une pour l'autre. Comme pour me convaincre que je n'ai pas tout imaginé, que tout n'est pas le fruit de mon esprit malade. -"Rien à côté de la tienne, mais le blanc et la lumière noire." Un petit geste, l'air de dire "tu vois ce que je veux dire." Ma manie d'attirer tous les regards et de m'en délecter... Pourtant, malgré mes efforts pour me montrer détachée et confiante, mon cœur bat la chamade dans ma poitrine, trahissant les tourments qui m'assaillent. Je m'accroche à l'espoir que peut-être, quelque part au fond d'elle, Alya ressent la même intensité que moi, qu'elle a eu peur, mais que... j'ai pas tout faux. Que peut-être, elle lutte contre les mêmes doutes et incertitudes qui me tourmentent ? Non Ness tu rêves encore éveillée.

Je fais que ça en même temps... rêver. De lui arracher ses fringues, de moment où nous discutons, rions, partageons des souvenirs et des anecdotes. La complicité entre nous est indéniable, et cela alimente le feu qui brûle en moi, même dans mes putains de songes. Je suis à la fois emplie de joie d'être près d'elle et de tristesse de ne pas pouvoir lui parler sans restriction, comme avant. Elle hèle le serveur et j'attends tranquillement, souriant à mon amie quand elle me demande ce que je bois. Je tends la main, pour chopper la carte. À un moment donné, nos mains se frôlent, créant une connexion électrique entre nous. Je sens mon souffle se couper, mon corps réagir à ce simple contact et je me maudis intérieurement. Bordel NESS tu n'as plus 15 ans ! Je voudrais que ce soit le prélude à une étreinte passionnée, et c'est ce qui me fait presque suffoquer. Pourtant je me suis bien répété qu'on ne peut pas précipiter les choses, que je veux qu'elle vienne à moi de son propre chef, sans contrainte ni pression, si elle finit par réaliser que je ne suis pas un putain de plan cul !

Le serveur arrive et je penche la tête sur le côté, sans minauder, mais en plantant dans ses yeux tout le charme hypnotique des miens. "Il paraît qu'il y'a des planches de shooters ici, non ?" Il acquiesce et je lui fait un clin d'oeil. -"Pour moi ce sera parfait." Je viens de commander douze shots? Oui... clairement. Je sais même pas pourquoi... Me mettre la tête à l'envers ne résoudra rien. Mais peut être que ça desserrera un peu le putain de nœud coulant que je sens en travers de ma gorge ? En tout cas, je pense que ça se tente. Je fais un petit sourire à Alya et je me sens gauche, alors ça me saoule et je me lève avec une moue d'excuse pour gagner l'espèce de micro piste de danse, comme si le morceau en cours me mettait le feu au cul. Le pire? C'est une espèce de vieux standard de blues et je peux seulement onduler lentement au rythme des basses. Ness Calloway se donnant en spectacle... pas une nouveauté. Elle ne pourra même pas se douter à quel point mes raisons sont toutes différentes. Alors l'honneur est sauf ! Pensée presque salvatrice alors que je ferme les yeux, mes mains remontant de mes cuisses à mes hanches, tandis que je suis le rythme du morceau.

Zique:

❝ Jolie comme un bouquet de roses ❞

- Alya Flores & Vigo Lindell & Ness Calloway -

Il est parfois bien difficile de lutter contre ces propres envies, parfois on en oublie l'enjeu

-OutFit- Difficile de faire abstraction de ce qui s’est passé au mariage de votre amie commune Rose. Depuis cette nuit, tu oscilles entre incertitudes de ce que tu as ressenti pour Ness, et crainte de te dire qu’en réalité que dans une certaine mesure tu as profondément aimé ce qui s’est passé. Dans tes relations passées, c’était souvent doux, passionnel, en tout cas pour toi. Tu es forcée de constater qu’il y avait toujours quelque chose qui te déplaisait. Et que même si tes instincts t’hurlait que tu te fourvoyé complétement avec ton partenaire, tu t’efforçais d’y croire à chaque fois que ça en valait la peine. Quitte à y croire parfois pour deux. Naïve c’est ce que tu es, lorsque tu t’entiches de quelqu’un. Tu trouves toujours le moyen de voir en un abruti quelque chose à aimer. Mais lors de ce mariage… C’est comme si tout été décuplée. Sensations, euphorie, colère, tristesse, pulsions. Ce que tu as vécue avec Ness n’avait absolument aucune équivoque de ce que tu as pu connaître auparavant. Tu as aimé chaque instant, même ceux où vous vous êtes fait du mal en réalité… Quel genre de femme détraquée tu deviens ? Mais pourtant tu le penses. Tu as aimé quelle te pourchasse sans te laisser le choix, tu as aimé sentir sa bouche te convoiter, tu as aimé gémir contre ses lèvres, aimé qu’elle te force à ressentir de folles envies. Tu as aussi aimé la traquer, l’arracher au bras d’un autre type qui s’évertuait à se mettre sur ta route, aimé être possessive comme tu ne l’avais jamais été. Tu as aimé qu’elle te choisisse à la place de sa petite copine, et définitivement tu as vénéré l’instant où ta passion t’a menée à lui céder tout ton être. Tu n’as jamais eu d’attraits pour les femmes. Jamais. Mais elle… Elle, tu ne fais qu’y penser depuis.

Elle est divine ce soir, ces courbes de déesse sont soulignés avec une agaçante précision. Si tu n’as pas vraiment le tempérament à être jalouse, tu dois avouer que tu détestes à cet instant la manière dont certains hommes peuvent la fixer. Tu as bien du mal à te reconnaître depuis cette nuit, alors la seule manière de pouvoir être encore proche d’elle sans prise de tête, c’est de faire comme si pour le moment rien ne s’était passé. Tu refuses que votre amitié en pâtisse parce que tu n’es pas foutue de savoir jusqu’ou tu veux aller avec elle. Elle te complimente sur ta tenue et tu lui offres un sourire tout aussi chaleureux que le sien quelques minutes auparavant. Le serveur se pointe afin de prendre vos commandes et c’est plus fort que toi, tu profites qu’elle ai l’attention détournée pour déposer sur elle, un regard des plus attendrie. Vos doigts s’effleurent et tu sens en toi la délicieuse montée de désir qui décharge dans tes fibres nerveuses. Elle est magnifique, et une part de toi se demande pourquoi la main qu’elle a sur la table n’est pas la tienne ? Pourquoi ces magnifiques lèvres rouges qui s’agitent pour passer sa commande ne sont pas entre tes dents et cajolées par les tiennes. Tu déglutis et détourne le regard, rougissant quelque peu malgré toi de tes pensées. Sa manière de séduire le serveur vient prendre le pas sur l’émerveillement que tu ressentais il y a quelques secondes, tu forces une inspiration en tentant de rester discrète, les yeux se portant un instant sur ton téléphone comme pour dissimuler l’agitation qu’elle fait naître dans ton être à jouer d’autre sous ton nez. Tu te fais violence en retrouvant un sourire lorsque l’attention revient sur toi et que tu penches la tête pour déposer tes iris sur le serveur qui vient de rougir en ayant bénéficier du clin d’œil de Ness. Lamentable !

- Un bleu lagon, ça sera parfait.

Tu essayes de rester fidèle à toi-même et de ne plus boire comme à ce mariage où finalement toutes pulsions pour elle était impossible à maitriser. Tu reportes ton attention sur elle, l’espace d’un instant tu entrouvres la bouche, tu devrais lui parler de cette nuit, du fait que tu y penses… beaucoup. Mais à l’instant même où tu t’apprêtes à te lancer, elle se lève son sourire magnifique sur le visage et tu déglutis en l’observant rejoindre la piste. Tu la vois commençait à onduler et tu es captive de son image, du moins jusqu’à ce qu’un duo de mecs se pointent à votre table.

« Hey, Salut… on se demandait si on pouvait passer un petit moment avec vous ? Ta copine et toi vous êtes sacrément jolies. On t’offre à boire ? »
- Oh euh... Ok.

Le duo est charmant, grands, deux regards claires et charmeurs, des sourires à tomber. Abandonnant Ness des yeux, tu leurs souris, alors que l’un des deux s’éclipsent après deux petites minutes pour afficher un air malicieux en rejoignant Ness. La minute suivante, il danse contre elle, avec une sensualité palpable, alors que le deuxième s’attèle à te faire la conversation. Il dit s’appelait Diego et que son pote s’appelle Vince. Ton regard se porte régulièrement sur Ness, tu n’apprécies pas tellement la proximité que ce mec a avec elle. Sauf que tu dois apprendre à la fermer et à rester l’amie que tu as toujours été. Tu reviens alors à… Comment il s’appelle déjà ? Ah ouais Diego. Il bosse dans la com, dit être un fan de groupe de rock, et être célibataire depuis peu. Comme par hasard. Si ton premier instinct t’indique qu’il te ment probablement, tu te laisses pourtant séduire pour une raison qui t’échappe. Ta consommation arrive et tu bois en sa compagnie, le laissant remettre une mèche de tes cheveux derrière ton oreille, souriant à ces paroles, riant à ces blagues.

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@Vigo Lindell @Ness Calloway

J'ai beau faire tout mon possible, je suis en train de passer mon temps à les regarder toutes les deux. Je ne suis presque pas certain qu’elles pourraient me reconnaitre en me voyant habillé normalement. Mais non, je sais que ce serait une connerie. Pourtant j’ai adoré éveiller chez ces deux femmes superbes un intérêt et j’avoue que j’ai aimé qu’elles m’abordent et me drague… C’était inattendu et j’avoue que mes yeux ont immédiatement été attirés par elles. D’ailleurs, je ne suis pas le seul. Deux mecs se sont carrément invités à leurs tables. Je sens une pointe de jalousie monter en moi, mais je la chasse tout de suite. Je suis un soldat envoyé par mon ordre pour une mission… Une mission… Sans doute est-ce la raison de cette attitude que j’ai et que je ne reconnais pas. Laslo mort de ma main, je ne vois plus vraiment d’utilité, de sens à mes actions. Enquêter ici sur cette « secte » pour l’heure ce sont juste des mafieux organisés autour de concepts religieux découlant de christianisme et qui ont une organisation tentaculaire, mais pas au niveau de certains groupes qui existent par delà le monde. Alors pourquoi mettre une Lame du Cardinal sur ce genre de mission ? Je fais la pire chose pour un bon soldat, me poser des questions. Un soldat fait confiance à la hiérarchie et applique sans discernement. Mais Laslo a insinué le doute en moi. Son sourire au moment où j’ai planté mon couteau dans son corps après une lutte acharné. J’y ai lu de la fierté, mais étais-ce de la pitié ? Ou le simple geste d’un mentor et ami qui par son sacrifice m’ouvre le chemin à ma propre réflexion ? Ma propre voie ? Je laisse aller mes pensées et reviens au réel au moment où le barman pose mon Sex on the Beach devant moi en me fixant avant de me susurrer « t’es trop mignon pour être hétéro toi » je lève mes yeux vers lui et lâche un petit sourire énigmatique avant de lui faire un petit clin d’œil. Je glisse sur la table un billet de 20$.

« Garde la monnaie »

Je me lève et me tourne. Je m’apprête à regarder mes deux dames du mariage, mais mon regard se pose sur une marque. La personne qui vient de passer devant moi semble téléphoner et sur sa main sont dessinés les symboles que je dois suivre. Je regarde où se rends mon contact et avalant une gorgée de mon cocktail un brin trop chargé d’alcool, je jette un dernier regard vers les deux déesses en charmante compagnie. Décidément, j'ai un souci avec ces deux là. Elles accaparent toute mon attention… Je marche à l’écart et passe dans un couloir en direction de l’escalier qui monte à l’étage. Je remarque la caméra de surveillance et fait mine de boire en regardant çà et là jouant le mec un peu ivre pour donner la sensation que je ne tiens à peine debout. J’arrive dans l’escalier et montant, je sens une main saisir mon bras libre. Du coin de l’œil, je réalise que la personne tient une lame dans son autre main. Saisir et planter. Stupide, technique de petit voyou qui prend en traitre… Le contenu de mon verre lui part au visage. Surpris, il ferme les yeux. Son bras continue son geste, mais un mouvement de bassin esquive la lame. J’éclate le verre sur son visage, mes yeux étant protégés des éclats par mes lunettes. Le mec titube et je rattrape son bras armé que je tords d’une clef rapide avant de le désarmer. Sa lame finie dans ma main, mon bassin pivote alors et mon coude se tend avant de le frapper sèchement en pleine mâchoire. J’ai un couteau en main et un mec K.O. Je me tourne vers le type avec la marque sur la main. Ce fils de pute a les yeux qui brillent.

« Putain, les lames du Cardinal, c’est encore plus fou que dans les légendes. »

Mon regard reste lisse et je fais tourner la lame dans ma main avec aisance. Ce type est des nôtres, mais depuis quand on crée ce genre de conneries surprises pour « tester » un agent de terrain, surtout pour simplement avoir une démonstration ? C’est risqué et stupide. Je me tourne vers lui et il panique et réalise sans doute que je n’aime pas ce qu’il a fait. Il doit interpréter mon silence, mais mon regard ne lui dit rien, c'est sans doute ce qui doit l’inquiéter le plus en ce moment. Il me tend une enveloppe avec une clef USB et des documents. J’ouvre la lettre et regarde quand du coin de l’œil, je perçois un léger mouvement. Il est nerveux et près de moi. Il tire de sa poche un pistolet de poche. Petit calibre qui ne fera pas de bruit vu l’ambiance de la boite. Mortel à bout portant et bout touchant. Je lâche les documents et plonge en avant. Ma main gauche décale son bras et je me retrouve sur son flanc. La lame dans la main droite ouvre son ventre. La lame remonte et l’entaille sous le bras. Sa main se relâche. La seconde suivante, je suis dans son dos et je glisse mon bras autour de son cou. La lame ouvre son torse de haut en bas avant que la pointe ne se pose sur son cœur.

« Dis-moi pour qui tu travailles et je t’offre une mort rapide. »

« Pour nous, je voulais faire mes preuves… Tuer une lame et prendre sa place»

Il réalise qu'il est en train de mourir et pleure. Ma lame se plante dans son cœur et lui ôte la vie. Je le tiens contre moi le temps qu’il s’effondre.

« Requiescate in pace… Imbecile…»

Je me redresse et déplace les corps dans une remise. Je n’aime pas tuer. Heureusement, je n’ai pas de sang sur moi. Un coup rapide et placé ne laisse pas ou peu de projection quand on fait entrer la lame dans une zone non mortelle et qu’on l’oriente après pénétration vers une artère. Je dégaine un téléphone spécial et une voix réponds de l’autre côté.

« L’agent a tenté de me doubler pour faire ses preuves, choisissez mieux la prochaine fois, il compromet la mission et a impliqué une autre personne. Nettoyage au premier étage. »

Prego répond la voix. Je referme le débarras et verrouille la porte en la crochetant avant de ramasser mes infos au cas où. Je reste instant songeur. Je chipe un verre au hasard sur une table et je me déplace vers l’espace où se trouvent des gens. Je m’installe au niveau de la barrière qui surplombe la salle basse et la piste de danse et observe les deux femmes qui sont toujours aux prises avec leurs deux cavaliers improvisés. J’ai une sensation étrange en regardant ces types… Est-ce ça ou l’idée que le Cardinal aurait probablement organisé ça pour vérifier si je suis toujours au niveau ou pour m’éliminer au cas où ? Non, il aurait envoyé plus fort, il n’aurait pas fait d’erreur et je crois que ma réponse froide et tournée vers la mission va rassurer le cardinal. Les lames ne sont plus que trois et doivent attendre la formation de nouveaux d’ici 5 ans. L’ordre est fragilisé et cet incident joue en ma faveur… Je crois… J’espère… Je ne sais plus…

Je pensais qu'elle allait me suivre sur les shoots... enfin non j'en sais rien en fait. Elle fait bien ce qu'elle veut, ça elle me l'a démontré. Le problème c'est que... je voudrais que "ce qu'elle veut" ce soit moi. C'est encore plus criant maintenant que je suis là avec elle et ça me monte avec tellement de puissance à la tête que la seule solution que je trouve c'est de me tirer sur la piste. Y'a personne qui danse et je sais très bien que son côté plus discret, va faire barrage. Alors je me tire, en espérant retrouver un peu de sérénité. Je suis blessée, ok, triste, on a compris, mais surtout je suis totalement hors de ma zone de confort. Moi l'habituée des relations kleenex, je ne veux surtout pas la perdre, parce que bien avant d'avoir été une amante passionnée entre mes bras, elle est mon amie. Sans doute ma meilleure amie... Alors faut que je me reprenne. D'urgence.

Mes mouvements sont fluides et gracieux, mes hanches se balançant au rythme langoureux de la musique. Je laisse mes pensées s'échapper, me laissant emporter par les notes envoûtantes qui résonnent dans mes oreilles. Les regards curieux des autres clients se posent sur moi, mais je les ignore, me perdant dans ma propre bulle d'émotions. Je m'en cogne, ça a toujours été le cas, celui que ça dérange n'a qu'à détourner le regard. Je prends une large inspiration, songeant qu'il sera plus facile de mettre mon putain de cerveau sur pause quand la chaleur de l'alcool commencera à se répandre dans mon corps, apaisant légèrement la tension qui m'habite encore. Chaque gorgée de ces douze shots sera une tentative désespérée de libérer mon esprit des tourments qui l'assaillent et même si je sais que c'est d'une connerie sans nom, je me dis que ça se tente.

Je sens une présence près de moi et ouvre les yeux pour découvrir un type qui s'est joint à moi sur la piste de danse. Son sourire complice me fait plisser les yeux, il se présente et je fais de même. Il se montre clairement entreprenant, venant coller son bassin contre mes fesses, me serrant contre lui. Mes doigts se referment sur son poignet, décalant sa main, alors que ma tête mime un "non" presque imperceptible. Clairement je ne suis pas d'humeur. Je danse pourtant, le laissant me suivre, sans lui laisser m'imposer le moindre rythme ou rapprochement. En principe le message est clair non ? En tout cas sans doute beaucoup plus que les signaux qu'envoient Alya... Je la vois toute mignonne à papillonner des yeux à ce connard qui replace ses cheveux comme... comme si c'était normal qu'il la touche putain !

Mon sang bout, j'ai envie de les rejoindre et de lui demander si ça le dérange pas de poser ses sales pattes sur ma meuf... mais je suis pas sa meuf, je suis son amie, ça je crois qu'elle me l'a plutôt bien signifié. Putain de bordel de merde j'ai envie de lui effacer son sourire à ce connard. Je regarde son pote en serrant les mâchoires et alors que le blues se transforme peu à peu en une mélodie plus entraînante, je le plante là. Les lumières tamisées de l'endroit créent une ambiance intimiste, propice à l'expression de soi, j'aurais sans doute kiffé de continuer à danser mais là, super connard est en train d'atteindre mes limites.

Alors je reprends le chemin de notre table, me laisse retomber sur ma chaise et regarde ce mec comme on regarderait un cafard sur le plan de travail de la cuisine à l'heure du petit-déjeuner. -"Tu ne me présentes pas ton ami Alya ? Pourtant il a l'air hilarant, j'ai vraiment envie de rire aussi." Offensif force 13, ok, c'est exactement pour ça que c'est mieux quand je prévois en amont ce que je veux dire.

J'imaginais cette petite danse comme une pause dans la tourmente, je crois qu'on peut clairement afficher que c'est un epic fail. Les douze shots m'attendent et je descends le premier, pour le poser renversé sur la table avant d'attraper le second pour lui faire subir le même sort. Finalement je devais avoir un pressentiment quand je les ai commandé. Je devais déjà pressentir que ça allait être la merde. Je me sens totalement ridicule dans cet éclat de possessivité, pourtant ma voix gronde encore -"Si tu pouvais occuper tes mains autrement qu'en la tripotant à la première occasion ce serait pas mal." Il est temps de prendre un nouveau départ, mon cul putain ! D'affronter les nœuds coulants qui étranglent ma gorge ? Ouais cours toujours... Pourtant je dois réussir à trouver une issue, car son amitié et la complicité que j'ai avec elle sont vraiment capitales à mon équilibre, je peux pas me vautrer... alors j'ajoute sur un ton un peu plus conciliant peut être. -"Attend au moins qu'elle te le demande." Cette simple idée me file la nausée, et mal au ventre à en crier. Je suis accro... et c'est la merde putain.

❝ Jolie comme un bouquet de roses ❞

- Alya Flores & Vigo Lindell & Ness Calloway -

Il est parfois bien difficile de lutter contre ces propres envies, parfois on en oublie l'enjeu

-OutFit- Difficile de réellement garder ton attention sur un quelconque partenaire alors que Ness est là-bas, à quelques mètres de toi sur une piste de danse quasiment vide. Tu as bien du mal à ne pas toutes les 5/6 secondes tout au plus, tourner ton attention vers elle. Entrouvrir la bouche très légèrement parce que sa simple vision fait modifier ta respiration. Et dans ta tête, le chaos s’installe, des flashbacks de votre nuit à ce mariage te revient. La douceur de ses caresses, la chaleur vos corps qui s’emboitait, dansait et se donnait du plaisir comme tu n’en avais jamais vécu. Depuis ce soir-là, tu n’es plus capable de passer une seule heure sans te demander si elle pense à toi. Pas un seul jour ne passe sans que tu ne regardes tes photos, dont celle de vous deux en dérivant à observer ces formes qui te font prendre un bon degré chaque fois. Est-ce qu’elle fait cet effet à chaque mec ou nana qu’elle drague ? Est-ce qu’après avoir couché avec eux, eux aussi en sont réduits à haleter en matant un profil où elle figure belle comme une déesse. Est-ce qu’eux aussi ressentent le manque, l’absence ? Non… C’est ton foutu esprit détraqué et romantique qui parle ? Il n’y a que toi pour rendre une amitié aussi romantique. En attendant tu fantasmes sur elle continuellement, pendant qu’elle attende que tu te décides de ce que tu veux vraiment. Elle avait promis de ne te mettre aucune pression et elle respecte ces dires mais pourtant, toi tu es comme une pile électrique à deux doigts d’exploser. Encore plus quand elle est là dans la même pièce que toi.

Diego est toujours là, il parle de… De quoi déjà ? tu t’es laissé absorbé par les mouvements gracieux que Ness était en train d’effectuer. Sans compter que ce mec-là qui l’accompagné, vient de rejoindre Ness et se colle à elle. Instantanément leur rapprochement te donne un effet de déjà vu avec ce connard de témoin au mariage, tu déglutis et oblige ton attention à la quitter. Non, tu ne veux pas ressentir cela à nouveau. Ton cœur se serre déjà à l’idée de la voir faire ça. Diego continue son baratin qui contrairement à ce qu’il pense ne fonctionne absolument pas sur toi. Si tu lui souris et offre ton regard de chat sur lui c’est uniquement pour qu’il t’aide à ce que tu ne puisses plus voir Ness se frotter à un autre gars. Diego est plaisant à regarder mais depuis le mariage, rien n’est en mesure d’éclipser le souvenir de l’effet de Ness sur toi. Alors tu tentes de te focaliser sur ces conneries masculines. Il aime les voitures… c’est étonnant. Il te flatte, te complimente jusqu’à remettre cette mèche de cheveux derrière ton oreille. Il s’approche et tu t’apprête clairement à reculer si Ness n’était pas venue dans un timing parfait, reposer son fessier sur ce tabouret et coupait toute intimité que ce mec voulait mettre entre toi et lui. Ness dans toute sa splendeur se pointe, sa voix tranchante et son air quelque peu hautain fixant le monsieur en exigeant presque à être présenter. Tu inspires et dissimules sur l’instant le malaise que tu ressens à avoir été proche de ce gars alors qu’elle était juste là, tu désapprouve en retrouvant ton sourire naturellement enjouée pour répondre.

- Ness ! Je te présente Diego, je crois que son ami été venu te rejoindre sur la piste… Diego voici ma meilleure amie Ness.

Tu attrapes ton cocktail pinçant la paille que tu mènes contre tes lèvres alors que Ness articule qu’il avait l’air drôle qu’elle aimerait rire elle aussi. Tu déposes ton regard azuré sur elle alors qu’elle enchaine deux shots et que tu fronces les sourcils en te demandant si elle va bien. Elle avait l’air plus détendue il y a quelques minutes, se serait il passé quelque chose sur la piste ? Tu tournes ton regard vers celle-ci, le Vince n’est plus là, un coup d’œil rapide t’attire vers un type à une veste grise, lunettes et cocktail rouge entre les mains. Tu fronces un instant les sourcils en pensant reconnaitre un air mais finalement non. Tu reviens à l’ambiance de la table pile à l’instant où les yeux perçants de la divine créature face à toi articule qu’avant de faire quoi que ce soit, il pourrait attendre que tu le demandes. Tu relâches doucement la paille de ta bouche et inspire doucement. Pourquoi ton cœur s’emballe-t-il soudainement aussi vite. Tu tournes la tête et susurres.

- En parlant de demander, Diego ça t’ennuierait d’aller nous chercher des nouveaux shots ?
« Euh ouais sans problème… mais vous avez encore tous ce qu’il faut je crois… »

Tu restes silencieuse en le regardant et il lève alors les mains en approuvant. Tu lui rends son sourire jusqu’à ce qu’il dégage, et revient alors à Ness. Tu l’examines et murmure doucement.

- Qu’est ce qui se passe ? Il y a eu quelque chose sur la piste ?

Tu approches doucement ta main d’elle, pour rejoindre malgré les limites que tu te fixais, sa main.

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@Vigo Lindell @Ness Calloway

Je reste là, perdue dans mes pensées, fixant cette petite rangée de verres vides sans vraiment la voir. Les paroles que j'ai prononcées résonnent dans ma tête, amplifiant mes sentiments contradictoires. Je sais que j'ai été blessante, mais ma jalousie et ma frustration ont pris le dessus sur ma raison, ça me déborde et je ne sais pas trop comment gérer ça. Je suis en train de saboter notre amitié, et ça me fait mal au moins autant que ça me terrifie. Le truc avec moi, c'est que la peur, ou la peine, ça se change vite en... colère. Plus facile à gérer.

L'ambiance dans le club devient de plus en plus oppressante, amplifiant mes tourments intérieurs. La présence d'Alya à mes côtés, tandis qu'elle papillonne des yeux devant ce type, est comme un poignard enfoncé profondément dans mon cœur déjà meurtri. La colère et la jalousie bouillonnent en moi, et je peine de plus en plus à le contenir. Elle envoie son jules chercher à boire, sans que je sache bien pourquoi et elle me parle ensuite d'une voix douce et concernée, mais... je sais pas, ça me rend juste folle. Sa main, sur la mienne, ça éveille des frissons en moi, qui dévalent ma colonne et me replongent dans cette nuit féérique. Je ferme les yeux et l'image de sa peau diaphane, éclairée par la lune, me saute au visage. Je pousse un petit gémissement et rouvre les yeux.

Je me lève brusquement de ma chaise, libérant ma main. -"Tu veux dire à part ce connard qui te touche et à qui tu fais des sourires radieux?" Ma voix est empreinte de fureur, et je ne peux cacher l'amertume qui colore mes mots. -"Faut croire que "ta meilleure amie", ne le vit pas aussi bien que toi."
J'ai fait les guillemets avec mes doigts, histoire de bien signifier que ça bloque et que je n'aime pas du tout qu'elle m'ait rangé dans cette case de nouveau. La tristesse se peint sur mon visage, mêlée à la rage et à une pointe de frustration. -"J'en ai marre en fait ! Marre ok ?" J'attrape un shooter et le vide, me foutant totalement qu'on me regarde ou non. Je n'ai pas élevé la voix, mais la tension dans mon attitude est clairement perceptible.

Dans mon dos, ce mec revient et ose. Je te raccompagne? Je ris d'un rire sarcastique, rempli d'amertume. -"Mais va manger tes morts toi ! Ou baiser ta rombière, au lieu d'essayer de jouer au célibataire en goguette." Mon majeur se dresse à sa destination et mes yeux flamboient d'une rage incroyable. Facile... cette colère totalement injustifiée est en train de me libérer de toutes les émotions qui me rongent depuis le mariage.

-"J'ai fini, c'est bon... passe une bonne soirée." Je récupère mes affaires, avant de la regarder, et de fermer les yeux une seconde avant de dire. -"Je ne veux pas être spectatrice de tes flirts pendant que je meurs à petit feu, à cause du manque de... toi. Je ne peux pas... c'est trop dur." Peut être que j'y arriverais de nouveau ? Peut être qu'un jour, j'arriverais à passer au dessus de cette tempête interne? J'en doute, mais... putain je le dois. Je veux qu'elle soit heureuse, même si c'est sans moi... Mais bordel ce que ça fait mal. Sans attendre sa réponse, je quitte la table d'un pas décidé, traversant le bar avec rage et détermination. Je me fraye un chemin vers la sortie, laissant derrière moi les lumières tamisées et les rythmes enivrants. La nuit est froide, mais la fraîcheur de l'air me fait du bien. Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer le tumulte qui secoue mon esprit.

Je suis blessée, en colère et triste, mais surtout, je suis complètement hors de ma zone de confort. J'ai toujours été habituée aux relations éphémères, aux amours passagères, mais avec Alya, c'est différent. Elle est bien plus qu'une amante passionnée entre mes bras, elle est mon amie, ma meilleure amie. Et je ne veux pas la perdre. Elle est ... tout ce que je désire et je crève de pas pouvoir lui dire.

Je sais que je dois me reprendre, rapidement. Je dois trouver un moyen de mettre de côté ma jalousie dévorante et d'aborder la situation avec calme et maturité. Je ne peux pas laisser mes démons intérieurs détruire ce lien si précieux, mais je me comporte comme une conne. Mes paumes effacent mes larmes et je m'éloigne du bar de nuit, décidée à retrouver un peu de sérénité, même si je sais que la route sera longue. Je marche dans les rues silencieuses, mes pensées se bousculant dans ma tête, cherchant des réponses et des solutions. Je ne sais pas encore comment je vais faire face à tout cela, mais une chose est sûre : je ne peux pas laisser la jalousie et l'amertume m'aveugler, parce que je ne peux pas la perdre. Il faut trouver un équilibre entre mes sentiments et notre relation, telle qu'elle la souhaite... La nuit s'étend devant moi, pleine d'incertitudes, mais je suis déterminée à trouver la voie vers la réconciliation et la paix intérieure, en tout cas, je vais essayer. Déambuler me fait du bien, lentement ça me pose.

❝ Jolie comme un bouquet de roses ❞

- Alya Flores & Vigo Lindell & Ness Calloway -

Il est parfois bien difficile de lutter contre ces propres envies, parfois on en oublie l'enjeu

-OutFit- Tu as une drôle d’impression qui émerge en toi. C’est latent, à peine perceptible. Comme une bonne montée d’angoisse que tu faisais lorsque tu étais gamine. Tu fixes Ness, là face à toi. Et tu ignores comment tu le sais mais tu es certaine qu’elle ne va pas bien. Est-ce que c’est à cause de toi ? Est-ce que tu as fait quelque chose de mal ? A l’intérieur de toi, tu sais que oui. Tu es la cause du changement d’attitude soudain de ton amie. Tu n’as même aucun doute là-dessus, mais tu n’as rien fait de mal si ? Tu tentes de remonter les quelques minutes qui viennent de se dérouler entre le moment où elle a quitté la table et où elle est revenue. Tu n’as pas bougé, juste échanger deux trois phrases avec ce mec… Diego. Il t’a semblait gentil. Ok, tu n’es pas naïve au point de ne pas comprendre que s’il est, c’est parce que comme tout mec se pointant dans ce genre d’endroit il a envie de jouer à la séduction. Mais tu n’as pas joué à son jeu, en tout cas pas consciemment.

Tu t’empares de sa main, la regardant avec douceur. Tu n’as pas la moindre envie de te disputer avec elle, pas la moindre envie de recommencer à te prendre la tête comme le début de soirée à ce mariage. Tu détestes sentir de la pesanteur entre vous, tu détestes la sentir distante, triste. C’est plus que dérangeant chez toi, ça te rend malade quand ça la touche elle. En sentant sa peau, tu ressens l’émotion sensuelle revenir. Celle te rappelant en flashback votre nuit, le contact de vos peaux et l’alchimie de ce moment. Il y avait de la passion, oui il en avait énormément… Mais il avait aussi de la douceur, de la tendresse. Si toi tu te contentes d’inspirer pour ravaler la bouffée d’attirance que ce contact engendre, elle… elle fermes les yeux. Pire, elle gémit et retire sa main avant de se lever totalement comme si ton contact l’avait… Brûlé ? Heurté ? Tu reviens à ces iris l’entendant te répondre avec un énervement à peine contenue. Elle te reproche de te laisser séduire par ce type que tu viens d’envoyer chier il y a deux secondes. De lui sourire. Tu la regardes, les yeux ne cachant pas leur impression de la situation qui t’échappe totalement. Elle te dit qu’il faut croire qu’elle ne le vit pas aussi bien que toi, et la boule d’angoisse vient remonter le long de ton œsophage. Tu sens l’humidité venir s’agglutiner sur le bas de tes iris bleutées.

- Ness Je… Non ! On faisait rien de mal !

Aucune chance qu’elle te laisse reprendre la parole et terminer une quelconque explication. Tu te lèves à ton tour pourtant, tentant de contourner cette table pour venir à elle, alors qu’elle te dit en avoir marre. Son ton ne laisse aucunement de place à la contestation. Tu t’avances alors qu’elle recule et c’est pile à cet instant que l’un des deux mecs se pointent de nouveau en demandant si elle souhaite être raccompagnée. Quoi ? Elle part ? Non. Tu tentes de lui attraper de nouveau la main mais elle anticipe et envoie royalement chier le type avant de lui foutre son majeur en pleine face. Ton cœur prends de la vitesse alors qu’elle te souhaite une bonne soirée. Non ! Tu n’as pas la moindre envie de la voir s’en aller. Tu… Tu ne voulais pas lui faire le moindre mal, tous ce que tu voulais c’était passé un peu de temps avec elle, retrouver votre amitié avant… avant que votre rapprochement ne change tout à jamais. Tes iris lisent les siennes et tu y vois une chose qui te détruis immédiatement, comme un bon coup de tranchant dans ton cœur. Tu y lis de la tristesse, mais aussi de la colère et tout ça t’es destiné. Sa dernière phrase t’achèvera. Disant qu’elle ne peut pas être spectatrice de tes flirts, pendant qu’elle meurt à petit feu et que tu lui manques. Tu abandonnes une larme le long de ta joue et même si tu as toute l’envie du monde de la retenir, tu déglutis en la regardant s’en aller. Alors c’est relativement clair, cette nuit au mariage, tout était vrai. Chaque mot qu’elle a pu te dire, chaque caresse te laissant comprendre que tu n’étais pas qu’une conquête. Et définitivement que tu ne pourrais plus non plus être son amie. Juste son amie. Lire dans ces iris que tu viens de lui faire du mal est insupportable. Diego lui, ne se formalise pas, il se contente de lui faire signe et de reprendre son sourire en te présentant un verre. Tu inspires, tentant de revenir au présent alors qu’il susurre.

- Elle n’avait pas l’air de très bonne humeur ta copine.

L’envie de lui dire de se faire foutre est au bord de ta bouche, mais au lieu de ça, tu prends les shots devant toi, ceux que ton nouveau partenaire vient de déposer il y a quelques secondes. Tu en enchaines un puis un deuxième. Tu inspires, essuyant d’un revers de ta main les larmes qui tâche ton visage. Tu reprends un troisième shot et déglutit en émettant presque un grognement alors que Diego lui sourit grandement. Son ami que tu avais perdu de vu apparaissant sur ta droite. Tu captes difficilement ce qui se passe, tes yeux sont encore rivés sur la porte que Ness à franchit il y a quelques secondes. Pourquoi tu ne lui as pas couru après ? Pourquoi faut-il qu’elle refuse de vous laisser du temps ? Oui, vous avez couché ensemble. Non c’était clairement plus que ça, vous avez fait l’amour et ceux une nuit entière, et tu en as adoré chaque minute. Mais tu as aussi passé des jours à chercher à comprendre si tu étais une conquête ou plus que ça pour elle ? Tu as cherché à savoir si tu étais prête à te lancer dans une aventure avec elle, au risque de la perdre ? Et plus que tout, tu as tenté de faire en sorte de ne rien lui dire tant que tu ne serais pas certaine que tu voulais vivre ce bout de chemin avec elle. Elle avait promis pourtant, qu’elle respecterait, que ça ne changerait rien…. Et… Putain ça fait un mal de chien. Tu reprends un shot.

« Eh bien, tu es une sacrée nana toi… Tu viens… On va danser ? »

Tu n’as aucunement envie de danser, tu as envie de retrouver Ness. De lui dire de t’écouter, de lui prendre la bouche et l’obliger au silence parce que simplement la savoir en souffrance te rend folle. Tu sens pourtant que tes actes ont des conséquences, ton corps répond nettement moins bien à tes envies, tes pensées s’embrument, deviennent moins évidentes à fixer et lorsqu’on prend ta main, tu n’émets aucune objection. Tu rejoins la piste, tes larmes encore sur le visage alors que tu entends le doux son d’une musique rythmée te saisir. Tu commences à bouger sous les encouragements des hommes t’accompagnant, pour une raison que tu ignores ton état de tristesse commence à s’échapper, à sa place une douce euphorie commence à s’installer alors que Diego dépose ces mains sur toi, son corps se collant au tien, alors qu’un autre vient te presser dans ton dos. Tu crois reconnaître son pote Vince. Tu sens le vertige te guettait, ta vision devenant par moment trouble. Mais dans ton crâne tu ne te souviens de moins en moins bien de ce qui précédé ce moment. Où est Ness ? Tu étais pourtant là avec elle. Ton sourire vient illuminer ton visage, tes gestes ondulants sensuellement contre ces deux mecs. Tu ris toute seule te plongeant dans une euphorie toujours plus folle. L’un des mecs contre toi commence à oser de ces mains des endroits plus intimes, et tu saisies sa main instantanément en désapprouvant. On te murmure un « chut » à l’oreille alors que tu articules.

- Faut que je retrouve ma copine… Elle était avec moi.
"Détends toi bébé, tu vas voir tu vas adorer ça !"

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@Vigo Lindell @Ness Calloway

Accoudé à cette rambarde qui surplombe la salle en contrebas, et qui en haut mène à une mezzanine, j’attends en cherchant nonchalamment du regard l’agent nettoyeur du Vatican qui va sortir le cadavre. Alors que j’attends, histoire de donner l’impression d’être un homme qui profite de la soirée, mon regard se glisse sur les deux femmes du mariage. Les deux mecs sont toujours là. Ils sont très tactiles et je connais cette approche, elle consiste à détourner l’attention des proies en rendant le contact si régulier qu’elles vont finir par détourner les yeux quand ils vont bouger une main et c’est suffisant pour glisser un truc dans un verre. J’observe, mais Ness veille au grain. Toujours aussi jolie elle. Sa copine, Alya me semble plutôt du genre à ne pas chercher à faire trop de vagues ni se faire remarquer. J’ai beau me concentrer au mieux, mon regard revient toujours à ces deux-là et à leurs prétendants. Ness veille et ça me rassure ou du moins son caractère empêche les deux mecs d’arriver à leurs fins. Mais soudain, elle parle à Alya et s’en va. Merde ce n'est pas bon ça… J’observe Ness et soudain mon téléphone vibre. J’ai une couleur, un objet et une durée. Je range mon téléphone et vois Ness sortir. Alya est avec les deux à table. Je vois déjà cette poudre fine qu’ils mettent dans le verre qu’ils lui tendent… Bande de fils de putes…

Le nettoyeur entre, écharpe rouge à rayures et timing parfait. Il m’avise d’un regard et monte. Je me détourne, vide la moitié de mon verre dans un pot de fleurs et le dépose sur une table. L’agent arrive et je lui désigne la porte en question. Il entre et je regarde la piste. Alya danse entre les deux hommes. Elle rit. Son regard est brumeux, son corps bouge comme désarticulé et ce sont les deux hommes qui rendent ça discret. Elle passe pour une nana ivre qui se donne à fond pour chauffer salement deux mecs. Habile… Demain si y’a des témoins de cette scène, ils seront blanchis de viol par un bon avocat parce qu’elle donnait les signaux qu’elle s’était largement chauffée avec eux. Le nettoyeur ressort et accepte de gérer. Il me dit que je peux vider les lieux, qu’il prend le relais. Je file et alors que je descends pour rentrer. Ils sont déjà en train de tripoter Alya… Je fulmine alors qu’ils continuent. Je m’adosse à un mur, faisant alors mine de lire des trucs sur mon téléphone, mais je ne lâche pas Alya des yeux. Si je me glisse entre eux trois, je vais être de suite repéré et identifié comme celui qui crée le trouble et je dois rester discret pour ma couverture. Ici je suis un prêtre. C’est ma couverture. Je n’ai aucun intérêt à aider cette fille, elle met ma couverture et ma mission ici en péril. Et, pourtant je suis encore là. Une heure passe et je m’arrange même pour éviter le nettoyeur du Vatican quand ce dernier s’en va après avoir tout arrangé. Alya n’arrête pas de boire leur drogue. Une quantité infime qu’ils lui font avaler gramme par gramme avec l’alcool. Elle n’a presque plus de volonté et ne cesse de rire. Enfin, ils sortent.

Un mec me bloque alors que je m’élance et me dit que je suis vraiment trop mignon pour être hétéro. Je lui adresse mon sourire de charme le plus torride que j’ai en réserve et caresse sa joue. Ma bouche se pose sur la sienne avec tendresse et ma langue plonge tendrement vers la sienne. Je suis un soldat capable d’endosser de nombreux rôles. Je n’ai aucun mal à faire croire que ce type me plait et que je partage sa sexualité. Il me regarde à la fois hébété et charmé par mon audace et je lui dis alors sans cesser de sourire et en caressant sa joue de mon pouce.

« Je rentre me coucher, je travaille tôt demain… 559 - 4232, je m’appelle Matthew et je déteste qu’on me fasse attendre 24h avant de m’envoyer un message. »

Je souris de plus belle et lui vole un baiser du bout des lèvres avant de me détacher de lui. Je quitte la boite et dehors, je me mets en chasse. Je n’ai aucun mal à savoir quoi faire. Je me mets un instant à la place des deux mecs et je prends une rue. Une voiture noire. Alya est emmenée sur la banquette arrière où elle se fait allonger. Je ramasse une pierre au sol. Je dois agir vite et fort et ne laisser aucune trace. La pierre vole et éclate-la caméra de sécurité à l’angle de la rue. C’est parfait. Je m’avance dans la rue et retire ma veste. J’arrive derrière le premier connard alors que l’autre est déjà en train de décaler les pans de sa robe pour venir lui toucher les seins. Ma veste se retrouve sur la tête du premier et je tire en arrière pour le cambrer et le frappe du talon à l’arrière des genoux. Il tombe au sol et je lui fais taper la tête sur la voiture en plein sur le nez. L’autre veut se tourner, mais je tape par-derrière entre ses jambes avec mon pied. Pointe vers le haut et je fusille littéralement ses baloches. Je retire ma veste du visage de l’autre avant qu’il ne saigne du nez. Je lâche la veste qui tombe au sol. Le mec au nez pété lève les yeux et avant qu’il ne me voit mes doigts frappent ses yeux pour lui couper la vue. Il crie et mon genou le prend sous le menton, envoyant ensuite sa tête frapper la voiture. K.O le second gémit de douleur et tente de me calmer et de me proposer du fric. Je frappe de nouveau ses couilles et lui éclate les doigts qu’il retire. Je glisse mon bras autour de son cou et commence un étranglement. Il se débat mollement. Déjà, le manque d’air l’empêche de bouger. Il a mal et son sang pompe plus vite. Sa respiration bloquée, il commence à tourner de l’œil. Il se met à baver et ça suffit. Je l’allonge au sol en PLS et pique leurs portefeuilles pour faire croire à une agression. L’argent des portefeuilles ira aux dons de l’église de San Sebastian… Je regarde Alya qui est tout épuisée et abandonnée. Je réajuste délicatement sa robe sur son corps que ces connards voulaient profaner.

« Ça va aller… »

Je prends ma veste et l’enveloppe avec. Je la prends contre moi et l’installe coté passager. Je l’attache et me mets au volant. Je pars avec la voiture et fais quelques rues. À un feu rouge, je tape un texte sur mon téléphone et lui fait poser une question avec une voix de Google.

« Donnez-moi votre adresse, je vous ramène chez vous »

Une fois de femme, ça va aider à brouiller les pistes. Je tiens sans le vouloir mon téléphone près d’elle, le tenant avec ma main où se trouve une cicatrice sur mon avant-bras. J’attends sa réponse. Avec la drogue qu’ils lui ont donné, elle va sans doute coopérer facilement.

❝ Jolie comme un bouquet de roses ❞

- Alya Flores & Vigo Lindell & Ness Calloway -

Il est parfois bien difficile de lutter contre ces propres envies, parfois on en oublie l'enjeu

-OutFit- Ça tourne autour de toi, comme si soudainement on t’avait propulsé dans un manège qui refusait de s’arrêter. Les formes qui s’agitent autour de toi sont comme au ralenti, ondulant de gauche à droite sous tes yeux. Des lumières et de la musique accompagnant leurs mouvements. Deux sourires se font réguliers sous tes yeux. Ceux de deux hommes qui dansent contre toi. Ca t’amuse toutes ces formes qui bougent bizarrement, ça te provoque même des éclats de rire. Et en même temps ça t’inquiète sans que tu ne saches pourquoi ? Est-ce que c’est ce que tu as voulu ? Comment tu as atterri ici, entres eux ? Ils ont l’air de s’amuser, de se frotter plus fort à toi, exprimant sans la moindre once de gêne leurs envies, à chaque seconde passante, et quelques brides d’émotions te parviennent. Ta main sur celle de Ness, le regard bleuté de ton amie qui se voile de douleurs. Ta poitrine se serre, ton regard s’éloigne de tes deux danseurs pour tenter de l’apercevoir au loin. Elle n’allait pas bien ? Pourquoi elle n’allait pas bien ? D’ailleurs où elle est ? « Je ne veux pas être spectatrice de tes flirts pendant que je meurs à petit feu, à cause du manque de... toi. Je ne peux pas... c'est trop dur. » La phrase te revient comme un poing s’enfonçant violemment dans ton abdomen. Tu portes ta main à ta tête, la cherchant plus fort du regard, alors que l’homme derrière toi, amène sa main contre ton bas ventre et la laisse délicatement plongé vers le bas en direction de ton entre jambe. Non… Non ce n’est pas ce que tu veux. Tu tournes la tête afin de lui spécifier un « non » et essayer de te formuler mentalement une excuse qui t’aide à quitter cette piste de danse. Mais tes lèvres se font prendre d’otage par une bouche, envieuse et exigeante. Une main se posant sur ta gorge et tu tentes mollement de repousser le contact en tournant ta tête.

- Ness… Je… Elle doit me chercher…

Le deuxième homme glisse sa bouche contre ton cou en susurrant que personne n’est en train de te chercher. Oh ? Ah bon ? Tu sens le vertige devenir plus virulent, tes membres sont désarticulés, répondant très mal à ce que tu voudrais. Tu sens la pression d’un des garçons devenir plus forte et il articule tout contre ton oreille que tout va bien se passer. Que tu sembles fatiguer et qu’ils vont t’emmener dans un endroit pour te reposer. Tu approuves faiblement, sentant tes iris se fermaient presque d’elles même soudainement. Depuis quand tu es si fatiguée ? Un climat plus frais vient lentement lécher ta peau et les lumières semblent disparaitre, comme la musique assourdissante d’ailleurs. Tu gémis mollement alors qu’on t’installe sur le dos sur une banquette, ça a l’air confortable.

« Tout va bien ma jolie, on va t’aider à te faire passer un moment mémorable. »

Tu ne saisie que la moitié des mots qu’il peut te dire. Ta tête tourne encore et encore, et tes paupières sont tellement lourdes, tu peines à rester consciente, bordel tu as tant bien que cela ? Tu sens des mains te caresser, un souffle chaud se propageait sur ta peau, des lèvres t’embrasser, un parfum épicé et virile mais sans attrait. Tu te laisses à imaginer qui peut bien te faire ça ? Mais tes pensées sont désordonnées, difficiles à fixer. Tu revois un lit, de la pénombre, des boucles sombres, une langue douce se promenant sur ton corps, des iris sensuelles sculptées sur un corps aux courbes divines et féminines.

« Magne toi putain. Tu n’es pas le seul à avoir envie de te la faire. »
« Ça va, laisse-moi kiffer deux minutes, elle est stone tu veux qu’elle fasse quoi ? »

Tu prends la notion du temps ou de ce qui se passe, mais soudainement il n’y a plus de main qui te caresse. Plus de souffles chauds contre ta peau, ni de lèvres qui t’aguichent. Le parfum bon marché épicé s’estompe dans un râle, un gémissement et des bruits de claquement. Comme un objet en heurtant un autre. Puis soudain il y a un autre parfum qui flotte dans l’air, c’est frais, virile une note suave et qui pour dieu sait quelle raison te fait te sentir en sécurité. Une voix raison, pour une raison purement folle tu as l’impression de la reconnaitre. Tu n’as pas la force de poursuivre une réflexion plus poussée, ni la force… ni les aptitudes en réalité. La voix te dit que ça va aller, et pour une seconde fois tu ignores pourquoi tu acceptes de la croire sur paroles. Des mains te touchent mais ce n'est aucunement indécent, c’est délicat, c’est respectueux. Tu entrouvres les yeux le temps d’apercevoir un visage, un regard. Celui d’un homme, brun, une barbe soignée. On t’enveloppe dans un tissu, c’est chaud et réconfortant puis on… te bouge ? On t’installe contre un siège ? Et tu crois reconnaître que tu es dans une voiture. Bon sang tu es avec qui ? Ness va te chercher, elle sera inquiète. La voix d’une femme raisonne, te demandant ton adresse et tu fronces les sourcils c’était un homme qui t’installait il y quelques secondes, non ?

- Quartier de la… Jolla. 12, Gaslamp Quarter. Appartement 26.

Tu entrouvres les yeux en voyant la main de la personne tenant le téléphone, tu inspires en te recouvrant un peu plus de la veste de l’homme qui te la donner. Tu constates une cicatrise sur son poignet, pourquoi tu as l’impression de reconnaitre cette cicatrise ? Tu sens tes méninges s’activaient mais tu as tellement envie de t’effondrer. La peau est trop pilleuse pour être celle d’une femme, le poignet trop large, les doigts trop… larges. Tu bats des paupières en t’enfonçant plus fort dans ton siège.

- Ça a du vous filez de filer des sacrés complexes des poignets pareils avec une voix aussi féminines…

Tu n'es pas stupide, tu es complètement défoncée, ça ne t'empêche pas d'analyser encore et toujours. Tu renonces à te battre, tu laisses le sommeil te gagnait lentement, ton visage se plaquant contre le siège en direction du conducteur. Tes yeux se ferment, incapable de rester ouvert ou de s’ouvrir même. Tu inspires, le parfum qu’il porte est sécurisant. Parce que oui, c’est un homme tu en es certaine même complètement imbibé comme tu l’es. Tu te laisses bercer par la voiture, proie à l’inconscience lorsque tu chuchotes.

- Il est arrivé quoi à votre poignet ?

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@Vigo Lindell @Ness Calloway

La précipitation, l’improvisation. Ce sont deux choses parfois incontournables de mon activité et de mes tâches au sein des lames. Ce soir, j'ai dû tuer un homme sans que ce soit prévu. Je dois m’adapter et je crois que c’était un test pour savoir comment je pourrais réagir suite à la mort de Laslo. Mais, si je pense avoir bien géré cette partie, je dois avouer que la seconde… J’ai plus de doutes. J’aurais dû partir. Ne pas m’arrêter sur ces deux femmes. Elles ne m’avaient pas vu du tout. J’aurais pu partir et… Non… Je ne vais même pas aller au bout de cette phrase. Personne ne mérite de subir ce que ces deux ordures étaient prêtes à faire à cette femme. J’ai dû improviser. Si j’ai appris à être froid et méthodique, que la mission passait avant le reste, depuis la mort de Laslo, je dois avouer que je suis complètement changé. Je n’ai plus la même impression au sujet de mon ordre et si j’avais abandonné cette femme à son sort, je m’en serais terriblement voulu par la suite. C’est assez étrange, mais de toute manière quel bien serait, il sortit de laisser cette femme se faire violer sans broncher juste pour une mission ? Ce genre de pensée est indigne des Lames, mais c’est finalement ce que je questionne. Je suis un soldat en proie au doute. Là, où je faisais confiance à ma chaîne de commandement, j’en suis réduit à penser par moi-même et c’est une chose qui pose soucis quand on doit exécuter des ordres rapidement.

Quand je sors, je limite les perspectives de poursuite en détruisant une caméra de sécurité. Une bonne pierre à l’ancienne. Puis je m’occupe des mecs. Aucun d’eux ne parvient à me voir. Ils finissent au sol et je prends leurs portefeuilles pour faire croire à une agression. J’embarque la voiture que j’irai bruler plus loin dans la nuit. Alors que je roule, je parle à la fille avant de penser à utiliser l’application sur mon téléphone qui parle à ma place. Elle me donne son adresse et je me mets en route. J’ouvre la fenêtre et balance dans une ruelle un portefeuille qu’un SDF pourra ramasser et le second termine sa course dans une bouche d’égout. C’est alors qu’elle me dit que ça a dû me filer de sacré complexe des poignets pareils avec une voix aussi féminine. Je souris amusé et prends mon téléphone pour lui faire parler la voix de la femme et répondre.

« Un peu, mais j’ai fait avec »

Ce qui est impressionnant, c'est que malgré son état et la drogue qui circule dans son organisme, elle parvient à parfaitement récolter des informations et les analyser. Elle peine à regarder vers moi et se calfeutre dans ma veste. Elle est toute embrumée par la drogue et me demande alors ce qui arrivé à mon poignet. Mince, elle a remarqué ça aussi ? Cette cicatrice ? Celle-là même qu’elle avait remarqué lors du mariage. Le pire, c'est que je pourrais me sentir en danger de ça, mais il est fort probable que demain, elle ait oublié et je crois que je trouve charmant qu’elle ait fait cette remarque. Je souris et tape sur le téléphone la réponse qui vient avec une voix de femme.

« C’est un accident de jardinage »

Je souris vraiment amusé alors que je continue de rouler. Sagement, je n’attire pas l’attention. Je vais garer la voiture plus loin de chez elle après avoir fait un tour de quartier pour vérifier que l'on ne me suit pas et si tout est calme. Je coupe le moteur et sort. Je viens chercher Alya et doucement, je l’aide à marcher pour la raccompagner chez elle. Je pousse la porte et monte à l’étage la portant plus que je ne la soutiens. Je tape le message sur mon téléphone qui lui exprime alors avec cette voix de femme robotique.

« Tout va bien Alya, vous allez vous coucher et dormir et demain tout ira bien. »

Je n’ai pas ses clefs. Je regarde autour de moi et rapidement, je crochète sa serrure avant d’entrer avec elle. Je me dirige vers la chambre et installe la jolie jeune femme sur son lit. Elle est presque prête à s’endormir. Je lui retire ses chaussures et rien d’autre. Je les dépose au pied du lit, mais j’entends un bruit. Rapidement, je me décale et dans l’interstice de la porte, je vois Ness, sublime et qui avance en essayant d’être discrète et silencieuse. Mince qu’est-ce qu’elle fout là ? Elle m’a vu ? Je prends ma veste et penché sur Alya, je pose un baiser sur son front avant de murmurer.

« La prochaine fois, sois prudente. »

Ness va entrer, je passe par le balcon. Rapidement, je me glisse sur la balustrade et descends. Juste en dessous, mes pieds touchent le balcon d’après. Je prends appuie dessus et lâche mes mains. Je descends en quelques secondes et touche le sol. Je me déplace et me rends à la voiture aussi rapidement et calmement que possible sans me retourner pour cacher mon visage, adoptant une démarche différente de celle que j’ai d’ordinaire pour éviter que l'on me reconnaisse. Je dois repartir et détruire la voiture avant de rentrer chez moi… J’ai encore le parfum d’Alya qui me chatouille le nez et qui a imprégné ma veste. C’est très agréable.

Faire volte face, c'était facile, fuir droit devant moi... aussi. Pourtant quand l'air du soir me frappe le visage, je sais déjà obscurément que j'ai fait une connerie. La douleur me taraude et me fait clairement faire n'importe quoi. Je secoue doucement la tête, puis m'éloigne du bar. Une averse pointe son nez, mais je m'en fiche, je reste sous l'eau, sans essayer de me préserver et je crois qu'elle me rince doucement de ma rage.

Alors que je continue de déambuler sans but précis, les rues deviennent mon refuge. L'obscurité m'enveloppe, et je me sens étrangement en phase avec cet environnement solitaire. Les lumières des réverbères se reflètent dans les flaques d'eau, créant des éclats argentés qui semblent accompagner mes pensées tourmentées.

Je me laisse porter, marchant longtemps, essayant de faire le point. Je me suis comportée comme une conne possessive... je viens de faire tout ce que je déteste, alors qu'elle m'a demandé du temps... et que j'ai eu le culot de le lui promettre. Mais j'en suis incapable, je ne veux pas, je ne peux pas lui laisser du temps, pas quand un tel feu me dévore. Je soupire, relève la tête et me rends compte que je suis dans un quartier que je connais bien, celui où Alya habite... évidemment. Comme si mes pas me ramenaient à elle, même malgré moi. Elle est mon pôle, c'est une évidence. Je prends une large inspiration, essayant de faire le point sur mes ressentis. Malgré la douleur qui m'envahit à l'idée de la voir dans les bras d'un autre homme, une part de moi a besoin de la voir, de s'assurer qu'elle va bien, même si c'est seulement en tant qu'amie.

Alors je continue, retirant mes talons qui sont plus encombrants qu'autre chose. J'arrive en bas de l'immeuble et je compose le code de la porte d'entrée. Je sais pas ce que je vais dire, ni ce que je viens réellement faire, mais je monte. Alors que je m'apprête à frapper à la porte de chez Alya, mon cœur battant dans ma poitrine, je m'aperçois qu'elle est entrouverte et je fonce les sourcils avant de la pousser le plus doucement possible pour entrer. J'entends des murmures étouffés venant de l'intérieur, de sa chambre... J'ai l'impression que ça me fait l'effet d'un coup de poignard en plein coeur, pourtant je m'avance, comme incapable de me préserver de l'image de son corps emmêlé à celui d'un autre que moi. La porte de sa chambre est grande ouverte, et je me retrouve face à un homme dont la silhouette me semble étrangement familière. Mon regard se fige sur eux, mes yeux s'écarquillant d'étonnement alors qu'il embrasse son front puis se redresse. Il m'a entendue et se tourne, je croise un instant des prunelles grises que je ne parviens pas tout à fait à resituer, mais qui pourtant me sont familières.

Je reste là, figée, incapable de prononcer un mot. Sans réfléchir, je me précipite finalement à l'intérieur de l'appartement, cherchant des réponses, cherchant à comprendre ce qui vient de se passer et pourquoi ce... ce type me dit vraiment quelque chose. J'arrive à sa chambre en quoi, quelques secondes à peine, pourtant il a déjà disparu. Le balcon? Il est sérieux lui? J'avance et je le vois en train de dévaler la façade comme si c'était une promenade de santé. Demi-tour... sprint. Je ne sais pas pourquoi mais... je veux des réponses. Je cours comme une dingue, me lançant dans la cage d'escalier que j'avale ventre à terre. La porte s'ouvre à la volée et je cavale dans la rue... pour arriver au cul de cette bagnole qui se part tranquillement.

Mon visage est maculé de larmes, c'est là que j'en prends conscience. Pourquoi est ce que je pleure? J'en sais foutrement rien... j'ai peur. Peur pour ma meilleure amie que j'ai abandonné là-bas pour la retrouver ensuite complètement groggy ? Mais quel genre d'amie ferait ça? Je suis un monstre en fait... Je m'essuie rageusement les joues et j'adresse un fuck à la voiture. Comme si ça avait un impact... super mature ça encore. Je fais demi tour, prenant conscience que ma robe a salement morflé au cours de ma virée. Elle n'a plus de blanche que le nom. Je m'en fous. Je retourne vers l'appart, remontant, lentement, le souffle haletant.

Les émotions contradictoires continuent de se bousculer en moi, entre le soulagement de savoir qu'elle est en sécurité désormais, et la peine. Comment connaissait il son adresse lui d'ailleurs? Je prends une profonde inspiration pour calmer mes nerfs à vif et j'entre de nouveau dans l'appart. Je me rends à son chevet et caresse doucement son front. -"Désolée, Alya... Je suis confuse et bouleversée. J'ai réagi de manière excessive. C'est juste que... tout cela est nouveau pour moi, ces sentiments que j'éprouve pour toi. Je ne veux pas te perdre, mais je ne sais pas comment gérer cette jalousie qui me consume." Je murmure et embrasse doucement sa joue. -"Que s'est il passé?" Je suis terrorisée à l'idée qu'on ait pu lui faire du mal et ça s'entend surement dans ma voix.

La présence d'Alya pénètre doucement mon cœur meurtri, apportant un léger baume à mes blessures émotionnelles, même si la profondeur de ces lacs gris continue de me questionner, de clairement me... perturber. Je lui adresse un sourire doux, laissant derrière moi l'explosion de jalousie et de ressentiment qui m'a submergée, essayant en tout cas, de me concentrer uniquement sur son bien être.

❝ Jolie comme un bouquet de roses ❞

- Alya Flores & Vigo Lindell & Ness Calloway -

Il est parfois bien difficile de lutter contre ces propres envies, parfois on en oublie l'enjeu

-OutFit- Ta conscience ne se limite qu’à des actes simples, respirer, parler, marcher si ta posture te le permet et à l’heure actuelle tu as bien du mal à faire que ce soit le cas. A part respirer dans une veste chaude une odeur inconnue qui te réconforte pour une raison totalement absurde. Tu as vraiment bu autant pour être dans un état pareil, tu aurais juré avoir pris quoi ? Cinq ? Six shots peut-être ? Et si la raison ne te parvient plus à l’esprit, tu sens en toi que c’était à cause d’une douleur. Ouais, tu as vaguement souvenir d’une vive agonie qui a commencé, alors que l’envie de pleurer était là dominante, comme jamais. En apparence tu es là, amorphe et d’un ralentissement extrême, incapable de te mobiliser avec ta fluidité habituelle. Mais dans ton crâne c’est la déchéance. Un foutue mélange de pensées imbriquées les unes aux autres comme un bon vieux paquet de nœuds. Tu en as le vertige rien qu’à tenter de te souvenir. Putain… Si Ness était là, elle te raconterait tout, elle remettrait les pièces du puzzle en place, en te disant ouvertement que tu as merdée, elle se moquerait aussi de toi probablement après t’avoir fait un petit sermon et elle te regarderait avec des iris pétillantes. Ouais… Ces yeux… Hum les plus beaux que tu as jamais pu croiser. Tu fronces les sourcils, resserrant la veste sur toi, un peu comme pour te protéger. D’ailleurs où est ce qu’elle est ? Tu sens ton pouls s’accélérer, elle va te chercher… elle le fait toujours. Elle s’assure toujours que tu vas bien avant de partir avec un mec ou une nana, peu importe la soirée elle veille toujours à ce que tu sois en sécurité. Pourtant… Tu revois des mains te toucher désireuse de plus qu’un simple flirt, des corps se frotter contre toi sur un rythme lent. Ton crâne te lance alors qu’un autre flash émerge, un mec sur toi alors que tu es étendue sur… une banquette ? On te touche, tu n’en as pas envie… Tu secoues doucement la tête, et soudainement ta main s’agite et agrippe quelque chose. C’est chaud, c’est doux, une légère enflure détectable sous tes doigts alors qu’une voix de femme dit. « Un peu, mais j’ai fait avec ». Tes yeux s’entrouvrent et tu revois ce poignet que tu viens de critiquer, là juste sous tes doigts. Bordel, c’est possible de faire des sauts temporels sans s’en rendre compte ? Peut être que tu as un pouvoir magique ? Le poignet tien un téléphone, mais c’est tout ce que tu distingueras avant de sentir de nouveau tes paupières se fermer sans que tu n’en ai donné l’ordre. Tu questionnes cependant la personne avec toi sur cette plaie marquant sa peau et la réponse te ramène à un vague souvenir. Du jardinage… Tu as l’impression d’avoir déjà entendu ça quelque part. Un élan douloureux dans ton crâne anéantie le court de ta pensée alors que tu gémis doucement.

Tu peines à garder conscience et d’ailleurs tu n’es plus dans ce siège où tu étais tout à l’heure. On te porte, enfin tu crois ? Tu sens un mouvement de balancier alors que l’air semble fouetter ta peau dans la fraîcheur obscure. Tu ne sais pas où on t’emmène mais un seul et unique mot sort de ta bouche.

- Ness.

Tu le murmures plusieurs fois. Tu ne sais pas où elle est, et ça te fait peur. On t’allonge et l’espace d’un instant un flashback de nouveau te reprends, on tente de te dévêtir et tu gémis de nouveau. La voix retenti de nouveau, te disant que ça va aller. Et pour une raison que tu ignores tu la crois. Tu t’enfonces de plus en plus dans le sommeil, mais pas avant de réentendre cette voix, celle masculine qui te dit de faire attention. Tu voudrais répondre mais cette fois tu n’en seras pas capable. Tu t’enfonces dans le sommeil, ta poitrine compressée, ta tête vertigineuse et douloureuse. Tu ne sais pas combien de temps ça durera, mais quand tu réussis à émerger tu entends sa voix. Elle est là, Ness, tu reconnaitrais son timbre de voix parmi des milliers. Tu sens qu’elle te touche, tu le sais aussi parce que depuis une certaine nuit tu frissonnes à chaque fois qu’elle pose la main sur toi. Comprendre ce qu’elle dit est loin d’être facile, ça te demande beaucoup de concentration. Elle pleure ? Elle a l’air de s’excuser et tu ne sais même pas pourquoi. Tu as tellement envie de sombrer. Elle demande ce qui s’est passé et tu gémis doucement en murmurant d’une voix groggy.

- Ils… Ils voulaient faire… me faire des choses.

Tu ne sais pas vraiment ce que tu veux dire. Cependant tu rassembles toute l’énergie dont tu es capable de rassembler et tu ouvres tes iris. Tu la cherche et lorsque tu tombes dans son regard, tu souris, oubliant tout ce qu’elle demandait à savoir. Tu tentes d’approcher ta main de sa joue et tu murmures.

- Dors avec moi Ness… Je veux… Je veux être avec toi.

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@Vigo Lindell @Ness Calloway

Ils voulaient me faire des choses... Mon coeur se serre, broyé par la culpabilité. Je l'ai laissée toute seule et elle s'est faite agressée. Je pourrais jamais me le pardonner. J'ai la nausée, les yeux qui s'emplissent de larmes et l'envie d'aller et venir comme un lion en cage, mais de cette toute petite voix douce elle me demande de rester près d'elle, de dormir avec elle et je fonds. J'ai un sourire triste à pleurer quand je pose les lèvres sur son front, sans réaliser tout de suite que je reproduis le geste exact de ce type.

Il avait des lunettes... mais son visage me disait vraiment quelque chose. Ce regard surtout, la pureté insondable de ce gris. Je me relève, ouvre ma robe, la laisse tomber à mes pieds, attrape deux tee-shirts dans ses affaires, en enfile un et je viens la déshabiller avec d'infinies précautions, prenant surtout garde à mon envie dévorante de caresser ce velouté infini qui se dévoile sous mes yeux. Je ne suis pas son amante en cette instant. Le fait que je sois transie d'un amour plus grand que moi, n'a rien à foutre là. C'est ma meilleure amie et elle a besoin de moi. Alors cette passion qui me met au supplice, je dois la contenir, même quand elle soupire, même quand je vois son souffle soulever délicatement le galbe parfait de sa poitrine d'albâtre. Je pourrais pleurer tant le tableau que je contemple est d'une beauté ineffable. Je me contente pourtant de la recouvrir de ce doux voile de coton. Je veille à ce qu'elle soit installée confortablement et je me love contre elle.

Je caresse doucement ses cheveux et quand son souffle devient lourd, vraiment stable, j'entremêle mes jambes aux siennes en frissonnant. J'ai un sourire tendre, que je viens écraser sur sa tempe, avant de murmurer près de son oreille. -"Je te laisserais plus jamais tomber, je te le promets... pardon Aly. Pardon... je... je..." Les mots s'étranglent dans ma gorge et je sombre avec elle dans les bras de Morphée. C'est le soleil qui me réveille, j'ouvre les yeux pour découvrir un tableau d'un charme infini. Alya, abandonnée contre moi, l'astre du matin nimbant ses cils de paillettes d'or. J'ai un petit soupir et mon souffle semble peiner à se frayer un chemin. Je crois que je n'ai jamais rien vu d'aussi doux que cet abandon dans le creux de ma chaleur. Je reste là, sans bouger, me redressant simplement sur un coude pour l'observer doucement. Je n'ose pas la réveiller, sans doute parce que j'ai peur d'être privée de sa douceur, mais aussi parce que je sais que je vais devoir affronter le poids de mes erreurs.

Je ne saurais dire combien de temps s'écoule, je m'en fiche au fond, ça n'a pas d'importance. La vie m'offre un instant hors du temps, en la compagnie de ma muse, je n'ai rien à exiger de plus. Quand elle ouvre les yeux, je desserre mon étreinte à regret, lentement, espérant sans doute qu'elle me retienne tout près d'elle. -"Je t'en supplie Alya laisse moi parler... je ... j'aurais jamais du te planter là-bas. J'ai pété un câble et je t'ai dit des horreurs." Ma voix tremble, trahissant dans quels affres que je me sens plongée par la culpabilité. -"Qu'est ce qui s'est passé? Tu t'en souviens? Raconte moi." Je tremble maintenant de rage. -"C'étaient ces deux connards du bar? Je te jure que je vais les retrouver et les castrer ces deux enculés !" Clairement je n'ai pas la moindre compétence de combat, mais j'ai de la rage à revendre pour un bataillon de marines surentrainé. Est ce que ça compense? Pas sur ! -"Je t'accompagne déposer plainte? Je sais pas... dis moi ce que tu veux? Tu as faim ?" Je pose vingt questions à la seconde, mais je ne lui laisse pas la moindre chance d'en placer une pour me répondre. -"Et ce type... celui qui t'a raccompagnée? C'était qui ?" Petite brulure de jalousie? Oui ça se pourrait bien... tout en ayant toujours cette impression bizarre au creux du ventre de connaître ce regard. D'en apprécier les nuances, de vouloir y plonger... Putain mais je déraille totalement en fait? Je réalise soudainement qu'elle vient d'ouvrir l'œil et que je l'agonie d'une quantité atroce d'info et je fais une moue mortifiée avant de faire un signe de zip sur ma bouche, d'esquisser un verrouillage et de faire semblant de jeter la clef. Mon œil on sait toutes les deux que je peux me remettre à débiter des énormités plus grosses que moi, dans trois secondes. Mais c'est ma façon de faire preuve de bonne volonté? De montrer que j'essaie de me calmer en tout cas.

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- Alya Flores & Vigo Lindell & Ness Calloway -

Il est parfois bien difficile de lutter contre ces propres envies, parfois on en oublie l'enjeu

-OutFit- Si le moment est vague et les souvenirs encore plus flous, il y a des choses qu’on n’oublie pas même avec des substances dans le corps ou avec un taux d’alcoolémie fortement élevé. Toi en l’occurrence, tu es capable de reconnaitre un parfum, tu es capable de te souvenir d’une caresse sur ta peau, de la façon dont des lèvres ont touché la peau de ton front. Tu es capable aussi de savoir quand Ness est proche de toi. Ça tu le sais depuis que tu as franchis la limite avec elle. Depuis que ton corps s’est uni au sien pour en découvrir toute la puissance et la profondeur de l’attachement qui vous lie, toutes les deux. Si tu n’identifies pas spécialement ce que vous êtes ensemble, tu sais que tu ne peux pas t’en séparer. Tu ne peux pas envisager une seule seconde qu’elle te présente une nouvelle conquête sans que cela ne te ferait du mal. Tu ne peux tout simplement pas concevoir ta vie sans elle à tes côtés parce que chaque fois que tu la sais loin, ton existence te semble nettement moins belle. Ness c’est une fête dans ta vie, une tornade dans ta tête, et un été torride sur ta peau. Votre relation est compliquée mais tu ne peux décemment pas concevoir qu’elle ne soit plus là.

Des nouvelles lèvres se déposent sur ton front et des dizaines de frissons parcourent ton épiderme. Ness. Tu as beau avoir un mal de chien à revenir à toi, tu sais que c’est elle. Tes mains la cherchent déjà. Tu ne sais pas ce qu’elle fait mais ces doigts courent ta peau. Et soudainement ta peau est moins soumise à la fraîcheur de la nuit. Tu sens un poids léger te rejoindre dans le lit, l’inclinant d’une autre manière. Toi tu t’en moques de ce que vous êtes à cet instant, tu recherches son contact, sa chaleur. C’est primitif et tu n’es clairement pas en capacité de te plier aux convenances, alors tes mains l’agrippent, ton corps se colle au sein et tes bras s’enroulent autour d’elle. Tu glisses ton visage contre l’arrondi délicat de sa poitrine. Un soupire s’échappe de ta bouche lorsque tu te sens en sécurité, pleinement apaisée. Tu sens son corps s’emmêlait au tien et tu la serres alors plus fort. Sa voix raisonne dans ta tête, elle s’excuse de t’avoir laissée toute seule et tes lèvres pivotent doucement pour embrasser son corps malgré le tee shirt qu’elle a enfilé.

- Me laisse plus.

C’est tout ce qui sortira de tes lèvres à cet instant, avant que le sommeil te happe de son aura. Tu ignores pendant combien de temps ton inconscient règnera mais quoi qu’il en soit c’est contre le corps de Ness que tu ouvriras les yeux. Elle doit déjà être réveillé car en ouvrant à peine tes paupières tu sens les bras de ton amie se détachait et tu susurres bien avant d’y avoir réfléchie un « non, reste ». Tu as déjà une douleur qui émerge dans ton crâne, les excès de la veille te rappelle à l’autre et la chaleur qui t’entoure te fait du bien. Ness prend la parole en demandant à ce que tu l’écoutes et sur l’instant tu as du mal à comprendre ce qu’elle raconte. Tu inspires et soulève doucement les yeux vers elle, elle dit quelle est désolée, qu’elle t’a dit des horreurs et tu tentes de te souvenir « Tu veux dire à part ce connard qui te touche et à qui tu fais des sourires radieux ?... Faut croire que "ta meilleure amie", ne le vit pas aussi bien que toi… e ne veux pas être spectatrice de tes flirts pendant que je meurs à petit feu, à cause du manque de... toi. Je ne peux pas... c'est trop dur. » Ton cœur se serre, comme si on lui enfoncé des aiguilles à l'intérieur, et c’est à cet instant que tu desserres doucement l’étreinte que vous vous donniez. C’est à peine perceptible juste une tension qui s’amoindrie. Elle te demande de lui expliquer ce qui s’est passé et tu fouilles dans ton esprit pour tenter de retrouver les traces de tes souvenirs. Tu revois le moment où Ness tourne les talons, tu revois tes larmes menaçantes et les shoots que tu enchainais que ces mecs te payaient. Ces mecs… Ness dit qu’elle va les retrouver les castrer et soudainement tu sens ta poitrine se comprimait plus fort et tu chuchotes.

- J’étais malheureuse… de notre dispute. Ils m’ont proposé des verres je les accepter et au bout d’un moment, je… j’étais plus moi.

Tu continus de fouiner les instants. Tu as dansé avec eux, rit, puis tu ressens la dureté d’une banquette de voiture où la fumée de cigarettes à entacher l’habitacle. Tu entends des voix qui disent de faire vite. Une main qui te touche la jambe et soudainement tu tressaillis.

- Ils m’ont mis dans une voiture, ils m’ont… touchés. L’un deux me déshabiller, l’autre lui disait de se dépêcher. Puis il y eu des gémissements, des… bruits de coups. On m’a rhabillé. Ce n’était pas la même personne. Il n’avait pas le même parfum.

Tu frisonnes et attire de nouveau ton corps contre celui de Ness sous la peur qui afflue en toi. Tu restes là, pensive à la suite. Il t’a ramené, tu t’en souviens il utilisait une voiture de femme mais ça n’en été pas une. Tu te souviens qu’il t’a murmuré de faire attention. Et il avait une cicatrice sur le poignet… jardinage avait-il dit. Comme si Ness lisait tes pensées elle parle de l’homme qui t’a déposé. Tu te redresses sur l’un de tes coudes en la regardant et lui murmure.

- Tu l’as vu ? Il ne me parlait pas directement. C’était bizarre, il utilisait quelque chose pour masquer sa voix, comme pour éviter que je le reconnaisse. Tu connais chaque personne que j’ai l’habitude de côtoyer, tu la reconnus ?

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@Vigo Lindell @Ness Calloway

Elle murmure, sa voix brisée, m'exposant les terribles détails de ce qu'elle a enduré en mon absence. Mes bras se resserrent autour d'elle, comme pour la protéger de toute la douleur qui l'entoure. Mon cœur brûle d'une rage intense envers les agresseurs, une rage que je lutte pour contenir, sachant que maintenant ma priorité est de la soutenir et de l'apaiser. Mon regard plonge dans le sien alors qu'elle raconte l'homme qui l'a ramenée, sa voix masquée et la cicatrice sur son poignet. Une lueur de détermination s'allume en moi. Je veux connaître la vérité, je veux mettre un visage sur celui qui l'a prise en charge quand j'ai échoué. Je lui tiens la main doucement, laissant ma chaleur se mêler à la sienne.

-"Alya..." Ma voix est empreinte de compassion et de détermination. -"On va découvrir qui il est, d'accord ? On ne laissera pas ces hommes s'en sortir impunément. Et toi, tu n'es pas seule dans tout ça. Je suis là, toujours là." Mes mots portent toute la sincérité et l'engagement que je ressens.

Elle baisse les yeux, comme si elle craignait de me décevoir, de me laisser tomber et ça me serre le coeur. Je redresse doucement son menton pour que nos regards se croisent à nouveau. -"Écoute-moi, Alya. Tu n'as rien à te reprocher. Ce qui est arrivé n'est pas de ta faute. Ce sont eux qui ont commis des actes horribles, pas toi." Ma voix est douce mais résolue, cherchant à dissiper ses doutes et sa culpabilité. Je déteste ce fait, que les femmes puissent s'en vouloir pour ce qu'elles subissent du fait de certains hommes.

Elle s'apaise lentement dans mes bras, sa respiration devenant plus régulière. Je continue de la tenir, laissant nos souffles se mêler dans un rythme apaisant. -"Je suis là pour toi, pour chaque pas que nous ferons ensemble pour affronter cette situation. Et quand on aura trouvé des réponses, on pourra commencer à guérir, à reprendre notre vie en main." Le silence enveloppe la pièce pendant un moment, rempli de nos respirations et de la chaleur de notre étreinte. Je caresse doucement ses cheveux, laissant mes doigts glisser tendrement sur sa peau. Puis je murmure doucement, ma voix empreinte de questions,-"Cette cicatrice, tu m'en as déjà parlé mais j'arrive pas à remettre le doigt sur quand ni où."

Elle lève les yeux vers moi, et je peux voir une lueur d'espoir briller dans son regard. Les épreuves que nous traversons sont inimaginablement difficiles, mais je sais qu'ensemble, avec notre lien spécial, nous sommes capables de surmonter n'importe quoi. Et dans cet instant, je ressens un profond sentiment de détermination, de résilience et d'amour, qui guidera nos pas vers un avenir plus tendre. La conversation se poursuit, mes caresses aussi, même si je les contiens, me forçant à rester sage, malgré le feu que son corps m'impulse. La serrer contre moi fait remonter des bouffées de sensations plus ardentes les unes que les autres et je suffoque presque d'envie.

De fil en aiguille une idée nous vient. A qui en premier? Je ne saurais le dire. Elle ou moi ? En tout cas le lien entre cette cicatrice au poignet, le parfum de cet homme et ce regard que j'ai croisé... On finit par en faire un. Complètement dingue ceci dit de prime abord. Comment un prêtre aurait il pété la tronche de deux petites frappes avant d'escalader la façade de ce bâtiment dans le plus grand des calmes? Idée complètement folle et pourtant elle fleurit et se renforce à mesure qu'on discute pour finalement ne plus quitter mon esprit. Alors je prends mon téléphone et je texte notre amie, pour savoir de quelle paroisse venait le prêtre, prétextant avoir besoin de le contacter pour le baptême du bébé d'une amie. Elle ne se pose pas de question et la réponse tombe en quelques minutes à peine. -"Faut qu'on en ait le coeur net ! On y va? Tu me prêtes des fringues?" Je souris et fronce un peu le nez avant de le frotter au sien. -"File à la douche, si je t'accompagne tu n'en sortiras pas de sitôt." Ma voix contient à peine la promesse sensuelle qui vient de fleurir à mes lèvres. J'en suis presque navrée moi même. Je voulais que ça sonne mignon, pas graveleux, pas après ce qu'elle a subi... pas alors qu'elle ne sait pas où elle veut aller avec moi.

Un petit soupir et je me dirige dans sa cuisine pour préparer de quoi manger avant d'y aller. Je commande également un taxi pour une petite heure plus tard et vais me servir dans son dressing dans le plus grand des calmes. Pas le temps de passer chez moi. Je choisi un ensemble blanc et j'embrasse sa tempe quand elle quitte la salle de bain. J'inspire son parfum à plein poumons et je couine doucement. -"Tu as une assiette toute prête sur la table et j'en ai pour 10 minutes max." Je laisse la porte entrouverte, me moquant totalement d'exposer ma nudité, prenant même un certain plaisir à l'idée qu'elle glisse un oeil par l'entrebâillement. J'ai envie d'elle à tel point que c'est presque douloureux, mais ça n'a pas d'importance. En revanche, comprendre, ça ça compte !

Quelques minutes pour me laver et je passe la tenue que je lui ai piquée. Je la rejoins après avoir appliqué une touche de son gloss. C'est presque l'embrasser et ça me fait soupirer, rien que d'y penser. Je suis complètement accro, c'est barge. Un sourire et j'attends qu'elle ait fini de se sustenter pour attraper une poignée de fruits secs et l'avaler tranquillement avec mon café noir et bien raide. Le taxi sonne à l'interphone et on a plus qu'à se mettre en route. Direction la paroisse... Oh merde j'aurais peut être du y songer avant d'enfiler une mini jupe? Bon... le blanc c'est virginal, non ? Toute manière je m'en tape, je suis pas là pour faire bonne impression à son ami imaginaire, mais pour avoir des réponses ! Alors pourquoi je souris en coin? Juste en repensant à la profondeur étonnante de ce regard gris... Ce mec il m'a fait forte impression et si c'est réellement lui qui a dévalé la façade comme si il avait le diable aux trousses, il est d'autant plus intéressant à interroger.

Le trajet se fait dans le calme, ma main cherchant la sienne, l'enserrant et la caressant doucement du pouce. Quand on sort je paie et indique au taxi qu'on le rappellera quand on en aura terminé. Il acquiesce et redémarre sur un clin d'oeil. Devant ce gros bâtiment j'hésite une seconde, me disant qu'on pète sans doute un câble, puis je me dis qu'il faut en avoir le cœur net. On pousse une porte, puis une autre, pas dans l'église mais directement dans ce truc annexe. Presbytère comment ça peut aller en habitant dans un truc pareil? C'est un appel à la dépression cette connerie. Au détour d'un couloir on tombe enfin sur un putain d'être humain. -"Oh bordel enfin !" Je ris doucement avant de dire. -"Pardon padre, on cherche l'autre Padre. Plus jeune, plus grand, et sauf votre respect nettement plus canon, enfin bref ! On a VRAIMENT besoin de le voir ! Maintenant !" J'ai l'air convaincante? J'espère parce que bordel je suis super convaincue.

Cette soirée me laisse perplexe. Cette mission était d’une futilité affligeante et depuis le temps que je pratique les missions du Vatican, je dois avouer que celle-là ne fait aucun sens. Puis cette tentative d’agression stupide et sans utilité. Ça ressemble à un test de fidélité mal orchestré et celui-là ne fait que me plonger un peu plus profondément dans le trouble et le questionnement. Le propre des lames est d’être totalement dévoués et fidèles. Laslo a dû par son départ de l’ordre les faire paniquer. L’éliminer ne fait pas de sens pour moi. Ils n’en avaient pas besoin. Tout ça est un immense gâchis et le doute s’insinue en moi peu à peu. Ma confiance s’étiole… Je viens de me glisser dans une ruelle près de l’Église j’y attends 30 minutes avant de récupérer ma soutane noire et de rouler mes habits dans un sac. Je rentre et vérifie que les autres ronflent toujours. Je me rends à ma cellule et me couche. Le jour se lèvera dans 3h et le réveil sera dans 4h. C’est suffisant pour moi. Je me couche et ferme les yeux, pensant à cette rencontre étrange. Revoir ces deux femmes et aider l’une d’elle pour lui éviter une agression avant de filer parce que l’autre revenait… Amusant et à la fois un peu hasardeux, mais ça me fait m’endormir avec un demi sourire sur les lèvres.

L’aube arrive bien trop tôt et pourtant je me lève vite et je démarre la routine comme chaque jour retrouvant le père Sanchez dans la cuisine. Il a lancé l’eau chaude et je fais le café. Nous préparons tout et le frère Allan arrive. Nous allons prier 20 minutes et nous revenons ensuite au petit déjeuner. Je profite de la prière pour me plonger dans une petite méditation afin de me gorger d’un peu d’énergie. Technique de soldat pour récupérer… Je mange et bois du café. La journée commence. Le père Sanchez va officier. Je m’occupe de la partie ménage et le frère Allan va aller faire un tour dans une association. Il est angoissé à l’idée de laisser le père Sanchez. Depuis que ce dernier s’est fait opérer du genou, le frère Allan est aux petits soins pour lui. Finalement, il s’en va et moi à l’aide d’un seau d’eau et d’un seau de détergent je nettoie les vitraux avec une serpillère télescopique. Alors que je suis en train de finir, le père Sanchez arrive avec Madame Maria qui souhaiterait me voir en confession. J’accepte et le père Sanchez s’en va. J’écoute Madame Maria qui me parle de sa fille qui commet un pêcher de chair avec son petit ami avant le mariage… Doucement je la rassure en lui disant que sa fille est une bonne chrétienne et que les temps changent, qu’elle aime sans doute cet homme hors mariage et qu’ils sont sans doute très amoureux et que leurs sentiments sont inspirés par dieu… Quelles conneries. Elle est jeune elle s’amuse. En quoi c’est mal ? Elle me remercie et se signe avant de sortir. Elle s’éloigne et je prends un temps pour respirer. Je crois même que je fais une micro sieste de quelques secondes.

*** LE PERE SANCHEZ***

Alors qu’il était en train de se diriger vers les jardins pour aller ramasser quelques oranges que nous faisons pousser, le père Sanchez croise deux jeunes femmes très… Dynamiques à la recherche d’un prêtre plus grand et plus jeune. Il sourit et déclare que le frère Allan est parti pour la journée qu’il rentrera ce soir, mais qu’il peut les écouter et répondre à leurs besoins. Soudain Madame Maria passe près de lui et le salue pour lui dire au revoir. Il sourit en disant que le frère Vigo a dû finir de la confesser.

❝ Jolie comme un bouquet de roses ❞

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Il est parfois bien difficile de lutter contre ces propres envies, parfois on en oublie l'enjeu

Te livrer n’est pas simple. Hier soir tu as bien manqué de te faire violer par deux mecs, et tu n’étais en capacité de strictement rien faire pour les retenir. Sans l’intervention de ce mec, celui qui avait un parfum t’inspirant de la sécurité et de l’apaisement, tu serais une victime de plus d’abus et le pire dans tout ça c’est que tu ne pourrais t’en vouloir qu’à toi. C’est toi qui a accepté les verres de ces types, toi qui a fait du mal à Ness créant cette dispute. Toi encore qui l’a laissé partir et a préféré noyer ton chagrin dans l’alcool plutôt que de rentrer et assumer le fait que Ness t’attire, qu’elle représente plus fort que l’amitié même si tu continues de t’en cacher.

Les bras de Ness se serre sur toi et tu inspires discrètement son parfum avant de soulever ton regard et pénétrer le sien qui te scrute. Elle dit que vous allez retrouver ce mec qui t’a ramené et tu approuves. Pour une raison que tu ignores ce mec t’a réellement épargné bien des douleurs et des traumatismes. Tu l’écoutes te dire qu’elle est là, quelle sera toujours là et que tu n’es pas toute seule. Tu déglutis, en fixant son magnifique regard sur toi… ces magnifiques prunelles mais aussi son petit nez tout courbé et ces divines lèvres. Tu baisses ton regard pour déglutir doucement face aux sensations que tu ressens face à elle, mais elle attrape ton menton. Elle perce un peu plus ton regard, son âme plongeant dans la tienne. Se rend compte que sa proximité est clairement pesante pour toi aussi ? Tu l’écoutes te dire que tu n’as rien fait de mal. Ah ouais ? C’est pas du tout ce que ces yeux t’ont dit hier soir. Ce n’est pas du tout ce que sa bouche t’a reproché. Et elle n’avait pas tord au fond. Pourtant elle parvient à te détendre et tu repose un instant ta joue contre son épaule. Si votre relation est floue, ton affection pour elle ne peut pas totalement être éclipsé. Tu as besoin d’elle, c’est le cas depuis que tu l’as rencontré. Tu serres sa taille, ta jambe toujours par-dessus la sienne, et tu approuves lorsqu’elle te dit que vous allez guérir.

- On est pas malade Ness, on est perdue. Juste perdue.

Ces doigts de fée couvrent quelques-unes de tes mèches et tu soupires en reprenant un peu d’apaisement à ces côtés. Elle dit que tu lui as déjà parlé de cette cicatrise et soudainement, c’est comme une ampoule qui s’allume dans ton crâne. Tu te redresses d’un bond. Tu as déjà vu cette cicatrise, tu l’as vu et tu as été interpellé car l’homme qui la détenait n’était pas par définition amener à être marquer ainsi. Tu tournes la tête vivement vers Ness.

- Le prêtre ! Au mariage de Rose, celui qui… celui qu’on a allumé. La cicatrice que j’ai vu était semblable à celle-là. Son parfum aussi. Tu as vu ces yeux, est ce que, est ce que ça aurait pu être lui ?

Rapidement Ness analyse les données et dans ces yeux tu comprends que oui vous tenez peut-être quelque chose. Ça semble complètement fou comme raisonnement et pourtant… C’est la seule et unique piste que vous avez. Tout enchaine ensuite très vite, Ness dit que vous y aller et en lui faisant face tu comprends que vos petites habitudes de vous changez dans la même pièce n’est plus possible aujourd’hui sans que cela ne soit agonique pour l’autre. Elle te demande des fringues et tu étires un petit sourire sur ton minois. Elle dit ne pas pouvoir prendre sa douche avec toi sous peine que ça ne prenne trop de temps et tu pinces tes lèvres avant de déposer ta bouche sur la sienne et passer par-dessus son corps pour t’échapper. Tu rejoins la salle de bain sans attendre, et te dépêche de te préparer pour ne pas perdre de temps. Tu enfiles la première chose qui te passe dans les mains, te rendant compte trop tard que le noir austère ce n’est peut-être pas une bonne idée. En réalité depuis la veille tu n’as peut-être pas envie de trop attiré l’attention. Cette tenue ira pour cette fois, tes cheveux descendant en cascade dans ton dos. Tu croises Ness dès que tu sors de la salle de bain et te laisse embrasser avant de prendre un simple jus d’orange. Tu ne te sens pas spécialement en capacité de prendre plus que ça ce matin. Tu remarques que la porte de la salle de bain est entrouverte et les formes divines de Ness ondule alors qu’elle rince la mousse de son corps. Tu inspires en ne quittant pas des yeux la scène, incapable de t’en détacher en réalité. Tu sursautes rapidement en entendant la sonnerie de téléphone de Ness posé à côté de toi qui indique que le taxi arrive. Tu te détaches de son corps et te détourne.

- Le taxi arrive !

A peine quelques minutes dizaines de minutes plus tard vous êtes dans la voiture, et tu as bien du mal à contenir le fait que tu sois partagé entre deux émotions. La première celle d’angoisser à l’idée de revoir ce prêtre. Est-ce que c’est vraiment ce gars qui t’a sauvé ? Ça expliquerait en tout cas pourquoi il t’a autant attiré la première fois que la vue. La deuxième émotion étant la crainte, et si vous vous trompiez totalement ? Ta main attrape celle de Ness, tu as besoin de sa force de caractère, de sa chaleur et tu noues tes doigts aux siens sans réfléchir, en t’évitant aussi de vouloir réfléchir à ce que ça peut signifier.

Vous arrivez dans ce presbytère après en avoir eu l’indication par Rose, et rapidement Ness joue son plus beau rôle. Elle explique à un homme d’un certain âge qu’elle recherche un prêtre plus jeune et il parle d’un certain Allan et tu fronces les sourcils en prenant soin de fouiner tes pensées. Ca te demande un effort assez fou mais d’un coup tu articules plus fort que tu ne le voudrais.

- Vigo ! Frère Vigo Lindell ! C’est lui qu’on cherche.

Le père Sanchez n’a pas le temps de répondre qu’une dame passe à ces côtés et remercie le père pour les conseils de son frère lors de sa confession. Ton regard passe de Ness au confessionnal. Tu n’attends pas de réponses pour te diriger vers l’endroit d’où la dame vient de s’extirper. Tu fixes Ness et lui fit signe de surveiller la sortie au cas où du confessionnal. S’il pense s’échapper tu connais des talons de quelques centimètres portés par une femme capable de tuer avec ces derniers. Tu pénètres l’endroit sombre et intimiste du confessionnal et inspire en t’y asseyant.

- Pardonnez-moi mon père parce que j’ai péché.

Tu souris en coin en sentant un regard se déposait sur toi. Ça devrait t’effrayer mais ça n’est pas le cas. Parce que tu distingues déjà l’odeur rassurante qui t’a enveloppé il y a quelques heures dans une veste empli du même parfum.

- J’ai beaucoup bu hier soir mon père, et j’ai manqué de subir bien des choses par des hommes malintentionnés que je ne connaissais qu’à peine. Heureusement pour moi, un homme est intervenu. Un homme qui avait étrangement le même parfum que vous…

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@Vigo Lindell @Ness Calloway

Vigo Lindell mais oui bordel de merde c'est ça ! Heureusement qu'elle a la présence d'esprit de s'en souvenir. Pour moi le nom est devenu accessoire, mais je garde les mouvances de son regard bien en tête en revanche. J'ai l'impression d'y avoir vu toutes les nuances du gris, mais aussi une insondable profondeur. Si il a sauvé Alya... je vais devoir être gentille ! Mais il va aussi devoir nous expliquer depuis quand un curé est un combattant digne d'une putain de campagne paramilitaire. On ne tarde pas à voir le padre se pointer et je souris au vieux. -"Merci pour votre aide, on a retrouvé l'avion de chasse alors bonne journée."

Quelques mots à destination d'un prêtre médusé qui hoquète comme un poisson privé de son bocal et je m'avance pour agripper le bras de notre cible. -"Y'a un endroit tranquille ici?" Je pourrais clairement trouver un moyen de le décider s'il me dit d'exposer nos raisons ici ! Je crois que me mettre à gémir lascivement en lui disant que j'ai très envie de renouveler l'expérience vécue dans ses draps devrait suffisamment le mortifier pour qu'il nous entraine à l'écart.

J'attends donc, pour mettre ou non mon idée en œuvre et mon autre main se tend pour se nouer à celle d'Alya, entrelaçant nos doigts. -"Je sais pas comment vous avez fait pour être au bon endroit au bon moment, mais merci... de... d'avoir pris soin d'elle." Je fais moins la fière tout d'un coup, la gorge nouée par l'émotion qui me serre le bide quand je songe à ce qui lui serait arrivé si il n'avait pas eu la bonne idée d'intervenir. Cette pensée me fait vaciller, ma peau se couvre de chair de poule et des larmes me montent aux yeux.

L'idée qu'elle puisse être blessée, ou pire... ça me terrifie. Comme celle de la perdre. Mais ça... ça ne dépend pas de moi. Je crois que je me suis résolue à prendre ce qu'elle acceptera de me donner. Si je l'aime c'est ce que j'ai mieux à faire non ? Respecter ses limites et ce qu'elle peut désirer de notre relation. Le fait que je brûle de désir n'a pas à entrer en ligne de compte. -"Vous êtes quel genre de prêtre sans déconner?" Mes pensées se bousculent et je ne sais plus trop où donner de la tête. Ma tenue, le ton, l'attitude, rien ne va... en tout cas pas en compagnie d'un homme d'église, mais ça? Je m'en contrefiche en fait. Y a bien un être humain sous la soutane, non ? Je relève les yeux et croise les profondeurs de son regard, me retrouvant un peu étourdie et le souffle coupé. Pas étonnant que son regard m'ait marqué. Il y brille un tas de choses, sans qu'aucune ne soit lisible, c'est... perturbant.

Je prends une grosse inspiration par le nez et secoue doucement la tête avant de me décider à parler. -"Allez padre ! M'obliger pas à ameuter vos ouailles par la simulation bien sonore d'un orgasme, ça ferait mauvais genre !" Mais c'est quand même pas croyable... que je sois incapable de trouver un autre argument ! Va falloir que je m'envoie en l'air en fait, ça devient presque critique... Quand je parle pas de cul, j'y pense, je suis dramatique ! Un soupir et je peux pas m'empêcher d'avoir un petit rire de gorge, je crois que je suis complètement survoltée. J'ai pas beaucoup dormi, j'ai vécu l'une des pires terreurs de ma vie, ça doit bien être un début d'explication. Ou alors je vire dingue? A moins que je l'ai toujours été? Je suis pas fana de cette explication, mais à en croire beaucoup de gens je suis un peu timbrée. Plutôt timbrée sympa... mais quand même.

Je viens de finir la confession de Madame Maria, c’est une femme pour qui j’ai de l’affection, mais sa foi en Dieu et dans cette religion est bien plus que structurante chez elle. On dirait qu’elle désire s’aligner parfaitement avec les valeurs de l’église comme si cela lui ouvrirait à coup sûr les portes du paradis. Ça en devient presque obsessionnel. Et ça remet un peu plus en question ma propre foi et ma loyauté envers l’ordre des lames. Je m’apprête à sortir quand une personne entre et sa voix me saisit. « Pardonnez-moi mon père parce que j’ai péché », mon regard perce la grille qui sépare le confessé du confesseur et je reconnais cette femme. Encore elle ? Je sens l’angoisse me saisir. Elle serait membre du Vatican ? Elle aurait poussé mes erreurs pour tester ma loyauté ? C’est une agente qui va m’éliminer ? Elle fait référence à hier soir. Elle dit avoir beaucoup bu et me synthétise son aventure avant de parler d’un homme qui la sauvée et qui avait mon parfum. Je me détends et comprends qu’elle n’est pas là pour me tuer. Je vais répondre que je ne savais pas qu’elle avait identifié mon parfum, ou que je ne vois pas de quoi elle parle, mais j’ai subitement envie de lui demander où se trouve sa copine qui en général est toujours collée à elle (sauf ce soir-là bien sur). Soudain la porte s’ouvre et je me retrouve face à la magnifique jeune femme à l’attitude provocante du mariage. Son regard de déesse planté dans le mien alors qu’elle m’agrippe par le bras. Je me retrouve sorti de la cabine rejoint par Alya qui sort à son tour.

Nous sommes dans l’église devant le confessionnal. Une jeune femme me tient le bras et l’autre se serre tout près de moi. Elle demande si il y a un endroit tranquille ici ? Je regarde rapidement, ici c’est risqué, le père Sanchez va revenir. J’ai aussi ma cellule mais non, un prêtre n’invite pas deux jeunes femmes magnifiques dans ses appartements. Je réfléchis quand soudain Ness me dit ne pas savoir comment j’ai fait pour être au bon endroit au bon moment mais me remercie d’avoir pris soin d’Alya.

« Je ne vois pas de quoi vous parlez. »

Technique de politicien, réfuter quoi qu’il arrive même quand on vous prend la main dans le sac. Mais je me déteste de m’être fait prendre… C’est stupide de se lancer sans préparation. La situation l’exigeait, mais on dirait que je vais devoir éteindre au plus vite ce départ d’incendie. Ma tentative reste minable car Ness me demande quel genre de prêtre je suis ? Je ne réponds pas et me contente de les regarder l’une et l’autre en me demandant vraiment comment il est possible qu’il existe deux femmes aussi belles dans le monde ? Mais Ness me menace alors de se lancer dans une simulation d’orgasme façon « Quand Harry rencontre Sally » bordel de merde. Déjà j’entends les pas du père Sanchez qui approchent. Je saisis les deux femmes par les poignets et je m’élance. Nous quittons la salle de l’église et je dévie pour nous rendre vers les jardins plutôt que vers nos chambres. Je traverse la partie ouverte aux gens et je rends vers le potager. Là, à l’ombre, près de la cabane de jardinage je m’arrête et me tourne vers les deux jeunes femmes.

« C’est assez discret ? »

Je les regarde sans rien exprimer derrière mon regard gris et prends une douce inspiration chargée d’odeur de légumes, de terre fraichement retournée et humide et d’oranger. Je les regarde l’une et l’autre et libèrent leurs poignets presque à regret tant leurs peaux sont douces.

« Écoutez, je ne comprends rien à ce que vous me raconter. Vous avez surement du me confondre avec une autre personne. Je suis navré d’apprendre pour votre agression mademoiselle mais je ne suis pour rien dans cette histoire. »

Je me tourne vers Ness spécifiquement et lui lance alors.

« Peut-être auriez-vous besoin de vous confier sur quelque chose ? Mais encore une fois je ne suis qu’un prêtre et je n’ai pas bougé d’ici »

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Il est parfois bien difficile de lutter contre ces propres envies, parfois on en oublie l'enjeu

L’effluve de son parfum reprend possession dès l’instant où tu pénètres ce petit espace clos dans lequel les langues sont sensées se délier et entrer en communication avec dieu. Cet endroit austère où bien des gens trouvent la paix, toi tu n’y vois rien d’autres qu’un homme en soutane jouant au psychologue. Même si tu peux tout de même avouer qu’à ce moment précis laisser ce parfum traverser la barrière sensible de ton odorat t’offre à toi aussi ce sentiment de sécurité dont Vigo Lindell est l’auteur. Tu entends en réponse à ton petit speech la porte de l’autre côté du confessionnal s’ouvrir et tu souris en imaginant déjà ta meilleure amie bloquer de ces 40kg tout mouillé l’homme qui t’a sauvé hier soir.

Tu t’extirpes alors de l’endroit les rejoignant, Ness demande un endroit tranquille vers lequel vous pourriez converser, tout en enlaçant tes doigts, les tiens lui obéissent sans même t’en rendre compte comme un automatisme. Son geste te rassure, te donne du courage, Vigo est ton sauveur tu n’as pas oublié mais tu n’as pas oublié non plus de quoi. Tu es assez d’accord que le confessionnal n’est peut-être pas réellement la position stratégique la plus adaptée pour poser les questions que vous avez à poser. Ness décide de le remercier pour ce qu’il a fait, c’est bien la première fois que tu la sens aussi gentille et sincère quand elle s’adresse à lui. Pas d’arrogances dans ces mots, elle est juste douce et ta main se serre un peu plus dans la sienne dans un désir de lui dire que tu vas bien, que tu es là, et que tu sais au fond qu’elle a eu peur. Ton regard se pose sur le padre, son regard toujours aussi inviolable, d’un gris perçant, tu en as un parfait souvenir du mariage mais… hier ta vision ne te permettait pas de le voir. Ta mémoire est comme un flou, avec des absences et des morceaux refusant de se recoller. Tu détailles l’homme en face de toi, ton regard est à la fois intimidé et déterminé. Tu veux savoir ce qui s’est passé.

Ness et toi c’est compliqué depuis ce mariage, si tu l’aimes toujours aussi fort et d’une amitié indestructible, tu la vois moins. Tu ne sais pas trop comment te comporter avec elle depuis que… depuis que tu as couchée avec elle et que tu as adorée ça. Tes sentiments sont ambivalents, tu as envie d’être proche d’elle tout le temps, tu raffoles du contact de sa peau, de l’odeur de son parfum mais tu es aussi bouleversée à l’idée de la perdre, à l’idée que tu ne sois finalement pas sur de ce que tu es et que cette magnifique créature s’échappe de ton monde pour ne plus jamais y revenir. Tu ne sais pas vraiment quel type d’amour est en train de vous définir mais tu sais cependant que tu souffrirais d’une douleur insupportable si on le brisait. Tu secoues imperceptiblement la tête, et te reconcentre sur le prêtre, sur Ness qui lui demande quel genre de prêtre il est ? L’homme ne semble pas décidé à bouger ni à parler. Tu continues de l’observer en silence, et ton regard lui plonge à nouveau dans ces magnifiques yeux, que caches tu ? Il sous-estime ouvertement la capacité de persuasion de ton amie. Et la simple menace d’un gémissement dans l’église suffit à vous prendre par les poignets chacune. Tu inspires en sentant son contact, la chaleur de sa main, le contact de sa main. Ton regard descend sur le point de jonction de vos peaux et tu remarques à nouveau la naissance de cette cicatrise qui ne cesse de revenir. Le bon poignet, la même entaille, le même endroit tailladé. Vous quittez l’endroit sombre et vieillot à tes yeux, pour rejoindre l’extérieur, les jardins et une cabane plus à l’écart. Il demande si c’est assez discret, il semble tellement froid au lendemain de ton agression. Il vous relâche et son absence de contact brûle un instant ta main quand tu effleure de ta main ton poignet. Naturellement le Padre nie et tu inspires. Tu es une fille intelligente et tu sais ce que tu as vu, entendu ce soir-là.

- On ne souhaite vous causez aucun ennui Vigo, nous sommes venus parce que…, j’avais simplement besoin de remercier l’homme qui m’avait sauvé de bien des douleurs, que vous démentiez ou non n’a pas grande utilité.

Il dément également de nouveau auprès de Ness. Et tu t’approches timidement de lui, lui prend la main, et en baissant les yeux sur ta main qui se saisit doucement de la sienne tu relèves sa manche et découvre la petite cicatrise que ton pouce effleure lentement alors que tu relèves tes iris bleutées sur lui.

- La seule chose qui vous a trahis se résume à cette cicatrise. Je l’avais vu au mariage, je suis incapable d’oublier les informations qu’on me donne. Tout ce qui rentre dans ma tête, est imprimé de façon très précise. Et hier soir, modifier votre voix c’était intelligent, mais… votre poignet.

Tu souris en penchant doucement la tête, puis te rappelle cette scène dans la voiture, celle où il t’a dit que c’était un accident de jardinage.

- Accident de jardinage hein…

Tu perces son regard et inspire discrètement le parfum de l’homme qui se tient là, juste devant toi. Tu en es certaine il peut démentir ce qu’il veut tu sais que c’est l’homme qui a réajusté ta robe dans cette voiture après avoir tabassé tes agresseurs. Tu sais aussi que c’est lui qui t’a porté jusqu’à chez toi, qui t’a mise au lit et embrasser le front en disant que tu iras bien. Tu relâches doucement son poignet en susurrant finalement.

- Votre marque… Et votre parfum. Les seuls indices me permettant de vous identifier.

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@Vigo Lindell @Ness Calloway

Sortir le prêtre du confessionnal ne me prend pas longtemps, je crois qu'en cette seconde de toute façon rien ne pourrait m'arrêter. Je bouillonne d'une énergie complètement folle, je pourrais abattre des montagnes. Par... amour pour elle. Je tourne une seconde les yeux sur nos doigts entrelacés et un petit sourire nait sur mes lèvres. La provocation suivante semble efficace puisqu'il cède du terrain.

A moins que ce soit les pas de son pote curé, version vieux grisonnant ? J'en sais rien et je m'en fiche, il nous tire vers l'extérieur et c'est tout ce qui compte. Il marche à grandes enjambées et on suit. C'est un accord tacite, notre ticket pour un endroit où nous pourrons discuter en toute discrétion. Nous nous éloignons Vigo en tête, Alya et moi le suivant de près. La tension de l'instant semble s'estomper progressivement, mais une aura de mystère continue de planer autour de notre improbable sauveur.

Alors que nous marchons, la main d'Alya a quitté la mienne et j'éprouve un vide que je peine à comprendre. C'était un lien tangible, et je réalise que j'en ai besoin, comme un rappel constant que nous sommes ensemble, que nous sommes en vie, que nous avons survécu à quelque chose qui aurait pu être bien plus sombre. Je sais pas trop, je me sens un peu perdue en fin de compte, bouleversée par des émotions nouvelles.

Enfin, nous atteignons un endroit plus isolé, dans les jardins, loin des regards curieux. On s'arrête et je me tourne vers Vigo, les yeux brillants d'une curiosité que je peine à contenir. L'instant est solennel, presque mystique, comme si nous nous tenions à la lisière de l'inconnu.

-"Je pense oui," que c'est suffisamment discret. J'abaisse le masque provocateur que j'avais arboré jusqu'à présent, pour observer Alya, qui attrape sa main et caresse son poignet avec douceur. Ce geste me broie le ventre et j'exhale un petit soupir alors qu'ils entament une discussion à base de "je sais que c'est vous", "non c'est pas moi" et je secoue la tête, sourire amusé aux lèvres. Il se tourne vers moi, me demandant si j'ai quelque chose à confier et je fronce délicatement le nez. -"Vous avez envie de connaître mes pensées impures vous concernant? Ou seulement celles que j'ai à l'encontre de la délicieuse jeune femme que vous avez protégé?" Nouveau sourire et je m'approche pour enrouler le bras autour de la taille d'Alya, posant la main à plat sur le torse du jeune homme.

Le regard de Vigo Lindell reste insaisissable et ça a quelque chose de saisissant. -"Je vous ai vu, ce soir là. Vous le savez déjà, penché sur elle, embrassant son front." La scène repasse dans mon esprit et je crois que j'ai un sourire tendre affiché sur les lèvres. -"Encore une fois, je sais pas comment vous avez fait pour être au bon endroit au bon moment," dis-je à Vigo, "mais merci... de... d'avoir pris soin d'elle." Un sourire et ma main glisse sur son torse, pour venir effleurer la peau de sa gorge de la pulpe de l'index. -"En revanche arrêtez un peu de nous prendre pour des idiotes. Un prêtre grand adepte du jardinage ne se met pas tout d'un coup à jouer les ninja en escaladant une façade."

Je réalise à mesure que je parle que je suis convaincue que c'est lui, mais que je me fiche au fond qu'il le reconnaisse ou non. De ce qu'il est ou n'est pas. Il était là, il a protégé ce que j'ai de plus précieux et je lui suis redevable. C'est là aussi une émotion nouvelle. Moi l'indépendante, qui ne se laisse pas approcher, me voilà en situation de dette. Pas n'importe quelle dette, une sorte de dette de vie. Toute proche de lui, l'odeur de sa peau me parvient, mêlée au parfum délicat de la chevelure d'Alya et je pousse un petit soupir.

-"Vous pouvez nier, autant que vous voulez, m'expliquer que j'ai besoin de confesser tous mes péchés, mais qu'importe padre." Je me penche et m'élève sur la pointe des pieds pour poser les lèvres sur les siennes l'espace d'une seconde avant de me reculer. -"J'avais besoin de vous remercier." Un sourire fin et espiègle qui veut masquer le frisson remonté le long de ma colonne et je me tourne vers Alya pour embrasser sa tempe avant de reporter les yeux sur Vigo. -"Est ce que vous savez qui sont ces types? A eux aussi j'ai quelques mots à dire." Rage et désir s'entremêlent dans les profondeurs de mes yeux. Là où son regard est lisse, comme un lac aux profondeurs insondables, le mien est clairement le miroir de mon âme et des émotions tempétueuses qui me traversent. Je viens vraiment d'embrasser un prêtre? Non... j'ai embrassé un homme et ... amoureuse de la femme à mes côtés, j'ai pourtant adoré ça. Je crois que... je pars définitivement en couilles.

J’ai 25 ans. Je viens de sortir d’un bâtiment désaffecté. Je viens de prendre à revers une unité que j’ai décimé en me la jouant solo pour les prendre à revers. J’ai eu une chance folle et tout a été joué en impro. Un coup de poker immense. J’ai tué 5 hommes en quelques secondes. Et alors que j’avance vers Laslo ce dernier me saisit et me passe à tabac de toutes ses forces. Je prends des coups et je suis tellement surpris que j’oublie de me protéger et de me défendre. Il tape si fort. Il y va si durement que je perds connaissance. À mon réveil, je suis allongé dans un lit. J’ai mal partout. Il est assis dans le noir et me regarde dans les yeux. Il me fait la leçon. J’ai agi par impulsivité. Notre travail, notre devoir et son efficacité dépendent de notre façon de préparer nos opérations. La préparation est la clef. L’improvisation doit avoir une part minime. Ce jour-là, j'ai durement appris la leçon. Moi qui pensais que j’avais été génial et que les autres me féliciteraient. Tous m’ont rabroué et frappés pour ça. J’ai du accepter et comprendre qu’on n’improvise pas. Qu’on prépare ou qu’on laisse faire. Ce soir-là j’aurais donc dû laisser Alya se faire violer par ces deux porcs pour me préserver. La réponse est oui car je suis un soldat des Lames et que ma mission sacrée va au-delà des considérations humaines. Mais j’emmerde cet état de fait. Le regard de cette femme parvient à me convaincre que j’ai bien agi putain. Et même si ça va à l’encontre de toutes les fibres de mon corps qui me disent que j’ai mal agi et que je me suis clairement dévoilé comme un bleu… Je referai cette même erreur encore et encore et des milliards de fois s’il le fait. Il m’aurait été insoutenable de laisser faire. Je ne pouvais pas laisser faire.

Je déglutis doucement quand elle caresse ma cicatrice sur le poignet de ses doigts. Pourquoi ce contact m’électrise ? Pourquoi alors que je regarde Ness pour tenter de chercher un soutien j’ai l’impression de me faire aspirer un peu plus fort dans les abysses ? Alya me détaille son analyse. Mémoire eidétique ? C’est bien ma veine. En plus d’elle belle à en mourir, elle a un vrai putain de talent. Ness surenchérit à son tour avec sa partie. Je me fais baiser comme un bleu. Et le pire, c'est qu’elles ne me confrontent pas, elles veulent simplement me remercier. La main de Ness se pose sur moi et je ne fais rien pour l’arrêter. Elle me demande d’arrêter de les prendre pour des idiotes et détaille ma fuite. Bon inutile de m’en cacher, je suis grillé et la technique du politicien à savoir nier tout en bloc contre vents et marées, c'est mort. Je suis grillé. Je déglutis doucement. Je ne peux pas leur dire la vérité. Les Lames… Non. Si elles savent, elles seront éliminées. Et ça je m’y refuse sans que je comprenne pourquoi il m’est parfaitement intolérable qu’on puisse leur faire le moindre mal. Je vais me rabattre sur mon plan B mon histoire toute trouvée que je pourrais balancer, mais ça me fait bizarre de devoir leur mentir à elle. C’est assez étrange. Ness se remet à parler et sans prévenir m’embrasse. J’ai vu venir. J’aurais pu esquiver. J’avais le temps. Je n’ai pas bougé. Et lorsque sa bouche a touché la mienne… J’ai été surpris de cette douceur infinie. Elle se recule et me dit qu’elle avait besoin de me remercier. Elle se tourne vers Alya et lui embrasse la tempe et je réalise que j’aimerais tellement savoir ce que ça fait d’embrasser sa bouche à elle également. Merde, je pars totalement en couille, je dois me reconcentrer et éviter de finir en bordel ! Ness me demande si je sais qui sont ces types et qu’elle a deux mots à leur dire. Je déglutis. C’est inutile de mentir davantage.

« Ce n’est pas quelque chose que je veux qu’on sache, mais j’ai été Aumônier et je suis donc ancien militaire. »

Mon regard gris ne renvoie aucune émotion de sorte qu’elle ne puissent savoir que je leur mens. Mais je ne peux pas les mettre en danger.

« Je passais près de l’établissement quand j’ai vu ces deux personnes vous attirer dans leur voiture. Le Diacre de mon Diocèse n’apprécie pas ce passé que j’ai et il préfère que ça ne s’ébruite pas. »

J’essaye de sous-entendre qu’elles puissent partager mon secret avec moi. Je dois me tenir au calme. Je regarde Alya et plongeant mon regard dans le sien je savoure sa main qui tient toujours mon poignet.

« Je ne pouvais pas vous laisser agresser, mais je risque ma place ici si jamais je fais des vagues à cause de mon passé militaire. Je vous demande pardon d’avoir menti. »

Je n’ai pas fini de mentir d’ailleurs. Mais au moins, je leur donne du grain à moudre sachant que je les ferais presque automatiquement tuer si elles étaient identifiées par le Vatican. Je fais un pas vers elles et prends doucement leurs mains dans les miennes les regardant tour à tour alors que je réalise que leurs parfums combinés sont en train de me monter délicieusement aux narines…

« S’il vous plait, gardez ce secret pour moi, je ne souhaite pas qu’on découvre ce que j’ai fait ce soir-là. »

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