Quand la soirée derrape... || Connor & Tessa

Si certain aspect de la vie à Tijuana me manque, je me suis parfaitement adapté à ma vie à San Diego loin de l’influence parfois oppressante de mon père. Je suis davantage un oiseau de nuit qui aime jouir et profiter de soirée aussi folles que décadente. Faire la fête et prendre du bon temps y a que ça de vrais non ? Je ne néglige pas pour autant mes responsabilité au sein de l’entreprise familiale,  je n’en suis pas arrivée là où j’en suis aujourd’hui sans un travail acharné. On peut dire je crois que j’ai trouvé mon équilibre.

Lorsque le taxi m’arrête devant le bâtiment désaffecté la fête bat déjà son plein, le rythmes des basses me laisse qu’imaginer l’ambiance décadente à l’intérieur. C’est le genre de fête clandestine que j’affectionne tout particulièrement. De la folie, très peu de limites. Tout ce que j’aime. J’aurais put opter pour le lipstick, les fêtes du grand maître sont toujours d’une perfection absolue, mais ce soir j’avais besoin de changer, de voir d’autres choses. Avec ma petite robe noire, mettant mes courbes en valeur je n’ai aucun mal à rentrer, le videur à l’entré m’ouvre les portes et souhaitant une bonne soirée. Je lui adresse à peine un regard et lui rendant encore moins son sourire. Je peux paraître hautaine parfois… et je crois que c’est en partis vrais. À mes yeux, j’ai seulement parfaitement conscience que l’argent et un physique agréable ouvre bien des portes. Certains y vois de la prétention, moi seulement de l’objectivité.

A l’intérieur, je ne perds pas un instant pour rejoindre la piste de danse sur laquelle je me déhanche au rythme endiable de la musique. Les corps brûlants dansent, se mêlent les uns aux autres, l’ambiance est chaude et électrisante. Je drague et me laisse draguer, prenant plaisir à onduler mon corps contre ceux de mes partenaires qui défilent. Je ne me fixe pas, personne n’a encore susciter chez moi un intérêt suffisant pour ça. Non pas que je sois difficile, mais je goûte et m’amuse sans me prendre la tête un seul instant. Le temps passe et défilent sans même que je m’en aperçoive réellement. L’alcool dans mon sang y est peut être pour quelque chose ? Probablement… si je suis encore parfaitement consciente de mes faits et gestes, je sens les vapeurs de l’alcool échauffer ma peau et mes sens.

Je suis accoudée au bar, prenant un instant pour souffler quand des cris me parviennent et capte mon attention. Je n’ai pas le temps de comprendre ce qui se passe, tout va très vite, je perçois des silhouettes s’attroupant, j’enttend, et ce, malgré le volume sonore encore assourdissant des bruits de coups. Une bagarre est entrain de sévir et d’enflammer toutes la piste, les esprits échauffé manque certainement de discernement et c’est l’escalade de la violence. Instinctivement, je recule, je suis à l’opposé de la sortie principale, et traverser la cohue est pas une option envisageable. C’est pas avec mon petit gabarit que je vais pouvoir jouer des coudes et me frayer un chemin vers la sortie. Les sens en alertes, je me hisse sur la pointe des pieds cherchant une sortie de secours,  une fenêtre, n’importe quoi…

Un cris m’échappe quand un type viens s’éclater la face contre le comptoir, je fais un bond en arrière. Le type grogne de douleur et je grimace en voyant sa face maculé de sang. Ça doit faire mal. Sous l’effet de la panique mon coeur se met à battre à toute allure dans ma poitrine, je dois me tirer et vite fait. J’emprunte un petit couloir derrière le bar, certainement réservé aux employés mais là tout de suite je m’en fiche éperdument. J’y vois pas clair, les lumières tamisés et vacillantes ne m’aide pas particulièrement. Dans la précipitation j’heurte un homme, le choc contre son torse à la musculature développé me fais reculer et manque de me faire perdre l’équilibre. Il est si grand que je suis obligé de relever la tête pour visser mes prunelles dans les siennes.

« Merde, excuse-moi. »

Je reprends mon équilibre et m’appuyant sur lui, attrapant son bras. La bagarre générale semble encore monter en intensité si j’en juge par les cris qui nous parviennent encore très nettement.

« Tu sais si on peux se tirer de ce côté ? »

Je tente d’esquisser un petit sourire à ce colosse encore planté devant moi. Si moi je ne peux pas jouer des coudes pour me tirer, lui dois le pouvoir sans mal vu sa carrure. C’est une montagne ce type, un colosse au charme brut. Je suis franchement entrain de le mater malgré la situation d’urgence ? Je crois bien. Merde, je suis indécrottable.

@Connor Keegan

Pando

Je ne possède pas la carrure adéquate pour me mêler à la foule se bagarrant comme des animaux. Ce qui a mis le feu aux poudres ? Je n'en ai aucune idée, peut-être un détail insignifiant qui a enflammé quelques individus... et ensuite, c'est la réaction en chaîne. La violence se propage et semble être devenue la Reine indiscutable de cette soirée. Les émotions exacerbées et les tensions palpables ont transformé cette simple soirée en un véritable spectacle de chaos. Les cris, les insultes et les coups ont envahi l'atmosphère autrefois chaude et envoutante, créant une atmosphère de peur et de confusion. Les regards effrayés et les gestes agressifs ont remplacé les sourires et les rapprochements corporels. Il est triste de constater comment une simple étincelle peut déclencher un incendie destructeur d'une telle ampleur.

L'angoisse montante, qui ne cesse de croître en moi, me pousse à battre en retraite, à arpenter un couloir sombre dans l'espoir de trouver une quelconque issue et de m'échapper avant de me retrouver définitivement engloutie dans ce chaos généralisé. Dans ma précipitation, je percute un homme à la stature imposante, ce qui me force à relever la tête pour distinguer l'obscurité de ses prunelles malgré la faible luminosité environnante. Je l’ais percuté de plein fouet, me rattrapant à lui afin de ne pas perdre totalement l’équilibre. J’esquisse un sourire avant de m’excuser profitant de ce colosse, de cette force de la nature pour lui demander s’il y a une sortie de ce côté. Le sort me l’envois, alors autant en profiter non ? D’autant plus que son large sourire ne me pousse pas spécialement à la méfiance, bien au contraire. Il m’attire contre lui, et je me laisse complètement aller, appréciant le contact de sa main large et puissante dans mon dos, me pressant contre son torse puissant. La sensation de sécurité est quasi immédiate, nous fendons la foule sans mal, il distribue des baignes avec autant de facilité et d’aisance que l’on pourrait balancer des fleures.

« Je te remercie. »

Mon sourire est franc, pour ne pas dire charmeur. Je replace derrière mon oreille une longue mèche de ma chevelure de feu avant de plonger mes iris dans les siens. Légèrement à l’écart du chaos environnant, je ne saurais dire si les esprits se calme ou non, en sa compagnie mon attention est totalement ailleurs, hâpée par ce “sauveur” au physique attirant.

« Je te paies un verre pour te remercier ? »

J’incline la tête légèrement sur le côté, avant de me tourner pour aviser le bar qui est en bien piètre état. Merde, pour un verre c’est mal barré je crois.

« A moins qu’on se tire pour finir la soirée ailleurs ? Avant que les flics rapplique pour calmer tout ce bordel… »

Je ne sais rien de ce type absolument rien, pas même son prénom, mais ça ne m’empêche pas de me montrer plus séductrice que je le devrais. J’agis instinctivement, je suis impulsive et fais les choses comme je les ressent à l’instant T. Ca revient à jouer avec le feu, danser avec la flamme hypnotique d’un brasier, c’est tentant, c’est agréable, tant que je ne me brûle pas… Mon regard brillant de malice sonde le sien, fais je trop loin ? Suis je trop entreprenante ? peut être, mais cette spontanéité fais partie de moi, et ça fais longtemps que j’ai appris à vivre avec.

@Connor Keegan

Pando

J'aime particulièrement les soirées où l'atmosphère est arrosée et animée, où la musique bat son plein et l'ambiance est électrique. Faire la fête, danser jusqu'à l'aube, rire aux éclats et prendre mon pied, c'est ce que je préfère. Néanmoins, les bagarres, les conflits et la violence, ce n'est pas mon truc. Il suffit de jeter un regard sur ma carrure pour comprendre pourquoi. Je suis plutôt petite et fine, il ne faudrait pas grand chose pour me renverser et m'envoyer voir les étoiles. Donc, oui, lorsque j'ai vu que les esprits commençaient sérieusement à s'échauffer, que la tension montait, j'ai préféré m'éloigner, partir à l'opposé pour me mettre au calme et éviter le pire. Dans ma précipitation pour échapper à l'agitation, je heurte ce mec, ce colosse fait de muscle, au regard rieur et à la stature imposante. Je lui rentre dedans de plein fouet, un choc qui manque de me faire perdre l'équilibre, alors que lui, il ne bouge pas d'un pouce, stable comme un roc. Ses mains larges et puissantes me rattrapent avec une facilité déconcertante, me stabilisant avant que je ne tombe.

Je relève doucement les yeux vers lui, sa stature imposante me forçant à relever la tête pour le regarder. Comparé à moi, il est grand, très grand. Malgré le fait que je ne possède pas la carrure d'une bagarreuse, lui, il l'a clairement. Je lui décoche un sourire radieux, un sourire qui illumine mon visage, avant de lui demander, avec une pointe d'espoir dans la voix, un coup de main pour nous frayer un passage parmi ce chaos. Je ne le connais pas, ni de prés ni de loin. Je ne sais absolument rien de ce mec, aucune information, aucune donnée. Mais une chose est sûre, il y a une étincelle chez lui qui me plait et m’attire. C'est le genre de sensation inexplicable qui ne se résume pas en quelques mots, mais qui pourtant est là, bien présent. C'est le genre de truc qui ne s’explique pas toujours. Il m'agrippe fermement par la taille et me serre contre lui, déterminé à se frayer un chemin à travers le chaos environnant. Je peux sentir chaque muscle de son corps puissant et bien défini à travers le tissu qui nous sépare, ce qui me donne un sentiment de sécurité étrangement réconfortant. Il semble connaître précisément le chemin à suivre, comme s'il avait déjà traversé ce genre de situations auparavant. À présent, nous sommes un peu plus à l'écart du tumulte initial, la musique nous parvient toujours, mais de manière plus étouffée, comme enveloppée dans une fine couche de coton. Le rythme est toujours là, mais il est plus doux, plus distant, comme si nous étions dans une bulle loin du reste du monde.

Toute mon anxiété semble se gommer pour laisse place à mon naturelle charmeur, c’est sans l’ombre d’une hésitation que je l’invite à boire un verre. Officiellement pour le remercier, officieusement… hum parce qu’il me plait ? C’est une raison suffisante ça non ? Sa voix de grave raisonne dans l’atmosphère, m’arrachant un frisson délicieux. Je lui propose qu’on aille ailleurs. Ca serait dommage qu’une descente de flic ternisse l’éclat de cette nouvelle rencontre. Je lui adresse un sourire radieux quand il semble partager mon avis. Où est-ce qu’on se tire ? Hum… dans ma réflexion mon petit nez se fronce. Chez moi ? Chez lui ? Hum… trop direct et pas des plus raisonnable non plus.

« Hum, oui, y a un Bar sympas, pas très loin d’ici, je fais le guide.»

Je lui adresse un clin d’oeil complice. Commençons par le choix de la raison, nous aviserons bien par la suite non ? Nous sortons ensemble du bâtiment, le traversant jusqu’à sa bécane qu’il chevauche d’un enjambée. « Belle monture. » Le moteur de la moto commence à vrombir, émettant un son puissant qui résonne sous le vaste ciel étoilé. Je monte derrière lui après lui avoir donné l'adresse du bar que j'avais soigneusement choisi. C'est un endroit particulier, caractérisé par une ambiance chaleureuse et accueillante, où l'on joue constamment de la musique rock, ce qui donne une certaine énergie à l'atmosphère. Une fois installée derrière lui, je passe prudemment mes bras autour de sa taille. Je me serre contre lui, en faisant bien attention à maintenir une prise ferme pour éviter tout risque de chute pendant le trajet. « Moi c’est Tessa. »

Les présentations sont désormais terminées. Je suis d'avis que, maintenant, nous ne pouvons plus prétendre être deux étrangers parfaits, n'est-ce pas ? Il est possible que je sois un peu précipitée, mais peu importe. De toute façon, je ne suis pas réputée pour ma grande patience. Je suis une femme charmante, une femme qui prend les devants... peut-être un peu trop ? Hum, à en juger par le sourire qu'il m'offrait, je ne suis pas sûre que cela le dérangeait vraiment. En tout cas, nous sommes finalement arrivés à destination. Lorsque nous pénétrons dans le bar, je salue d'un sourire plein de charme Steph qui se trouve derrière le comptoir. Je ne suis pas exactement une habituée, mais le bar n'est qu'à quelques rues de chez moi, donc j'y suis déjà venue à plusieurs reprises. Je m'avance avec Connor qui me suit jusque dans le fond de la pièce. Mon regard se pose alors sur la table de billard qui est disponible. Je me tourne alors vers lui avec un sourire radieux :  « On se fait une partie ? » Je ne suis pas une excellente joueuse, mais je me débrouille, et en attendant sa réponse je ne peux pas m’empêcher d’ajouter avec un sourire taquin emprunt d’une certaine provocation : « Autant te prévenir tout de suite… je suis une très mauvaise perdante… » Mes paupières papillonnent me donnant cet air angélique trop pur pour être crédible. Je ne suis pas un ange… oh que non, mais je sais en avoir l’air.

@Connor Keegan

Pando

C’est tout moi ça, je me retrouve dans la merde, dans une situation pas très confortable et je me trouve un chevalier servant pour me tirer de là. Enfin chevalier, je ne sais pas si c’est le terme le plus adéquat pour cette force de la nature, mais vous avez compris l’idée. C’est mon corps étroitement collé contre le sien que nous fendons la foule jusqu’à l’extérieur du club. Si cette ambiance clairement à la bagarre semble l’amuser, ce n’est pas réellement mon cas. Il faut dire que contrairement à lui, je n’ai pas franchement la carrure pour ça.

Éloigné de toute cette cohue, je porte sur lui mon entière attention. Un sourire taquin et plein de charme étire mes lèvres. Je lui propose qu’on termine la soirée ailleurs. Je ne sais rien de cet homme et pourtant ça ne m’arrête pas. Je suis trop naïve ? Pas assez méfiante ? Moi, je vous répondrais que je me fis seulement à mon instinct, à mes envies. Je lui propose qu’on se tire tous les deux dans un club sympa pas très loin d’ici. Lui proposer d’aller chez lui ou chez moi ça ne se fait pas si ? Pas dans l’immédiat en tous les cas. Il enfourche sa bécane et je monte derrière lui. Mes bras viennent passer autour de sa taille, pressant mon buste contre son dos durant la totalité du trajet.

Les présentations ont été faites de manière impeccable. Ainsi, on ne peut plus le considérer comme un parfait inconnu, n'est-ce pas ? Il a un nom qui résonne doucement à mon oreille et un sourire charmant qui pourrait faire fondre le cœur le plus dur. C'est un début parfait pour une rencontre, non ? En tous les cas, pour l'instant, c'est exactement ce dont j'avais besoin et je n'en demande pas mieux. Nous arrivons devant le club en question, un lieu vibrant de musique et d'énergie. Nous franchissons la porte d'entrée, je salue les quelques visages familiers que j'aperçois . Accompagnée de Connor, avec son allure décontractée et son charme incontestable, et sa stature imposante, nous attirons inévitablement l'attention.

Nous nous dirigeons vers le billard pour une petite partie, une compétition amicale. Je ne peux pas m'empêcher de lui faire part de ma personnalité compétitive, en lui précisant que je suis une très mauvaise perdante. Est-ce pour qu’il me ménage pendant le jeu ? Non, pas du tout. C'est plutôt pour piquer sa curiosité, pour l'inciter à voir au-delà de la surface et peut-être en apprendre davantage sur moi. Sa réponse est tout aussi taquine, il joue avec l'idée de me laisser gagner. Mais il ne cache pas sa curiosité, admettant qu'il a hâte de voir comment je réagirai si je venais à perdre.

« Non, ne me laisse pas gagner. » Un sourire particulièrement joueur vient animer les traits fins de mon visage. « J’aime me démener pour obtenir ce que je veux. »

Mes paroles pourraient-elles avoir un double sens ? Peut-être bien, allez savoir. L’ambiance est à la séduction alors tout est possible. Le serveur nous interrompt un instant pour prendre notre commande. Tout comme lui j’opte pour une pression. Je le laisse préparer le jeu, hissant mon petit cul sur le rebord de la table, tout en le regardant un petit sourire en coin. Ce mec est diablement sexy et je ne suis pas certaine de seulement vouloir jouer au billard avec lui. Je crois que mon comportement taquin et un brin séducteur parle pour moi, et si j’en juge à sa manière de me regarder, lui et moi sommes dans la même optique. Le regard brillant de malice je le fixe quand il s’approche de moi, me tendant une queue de billard avant de me demander lequel ne nous casse le jeu.

«Je casse. »

Je me hisse lentement et avec précaution de mon perchoir, me tenant à présent debout là, à un endroit tellement proche de lui, juste devant lui. Mon corps est à à peine quelques centimètres du sien. Nous sommes si proches que je peux sentir son souffle chaud caresser ma peau, me faire frissonner de manière inattendue. Son parfum, aussi, est si proche et si puissant. Il envahit mes narines, apportant avec lui une vague de désir. Mes paupières papillonnent, je reprends contenance me détachant à l’attraction envoûtante de son regard.

Dans un mouvement délibéré, je me penche au-dessus de la table de billard, mon corps finement sculpté se met en position. Mon petit derrière, parfaitement galbé et rehaussé par ma tenue moulante, pointe sans équivoque dans sa direction. Suis-je innocente en agissant de la sorte ? Absolument pas. Mes airs angéliques sont simplement le résultat d'un visage de poupée, encadré par une chevelure flamboyante qui danse au rythme de mes mouvements. Un regard plein de provocation et de défis est lancé par-dessus mon épaule, un défi silencieux qui promet une compétition intense. Puis, sans plus attendre, je me reconcentre sur la table, mes yeux analysant la disposition des billes. Je prends une grande inspiration, puis je tire, brisant le jeu avec une précision parfaite.

« C’est à toi. »

La serveuse, avec un sourire chaleureux, arrive à notre table, tenant dans ses mains nos bières fraîchement tirées. Elle pose délicatement les verres sur la table avant de repartir. Je saisis mon verre, sentant la fraîcheur du liquide à travers le verre, et je regarde attentivement la mousse disparaître lentement en haut. Je reviens m'installer sur le rebord de la table de jeu, mon verre à la main. Pendant un moment, je songe à déconcentrer mon adversaire. Cette idée, bien que non conventionnelle, m'amuse un peu. Ce n'est pas tout à fait équitable, mais après tout, ce n'est pas si grave que ça non ? On est là pour s'amuser, non ?.

@Connor Keegan

Pando

La soirée commence véritablement maintenant, immergée au cœur de ce bar animé, malgré que le trajet en moto à l'arrière, serrée contre lui, était déjà des plus agréables, flirtant avec l'excitation. Sans perdre de temps, nous nous dirigeons vers la table de billard pour une petite partie amicale. Avec un sourire taquin sur le visage et une pointe de séduction dans le regard, je lui fais comprendre que je ne suis pas ici pour perdre. Je ne veux absolument pas qu'il me laisse gagner, car cela arracherait tout le charme à notre partie et détruirait toute satisfaction authentique que je pourrais ressentir en cas de victoire. Derrière mes airs de poupée angélique, je cache une force et une détermination qui sont loin d'être fragiles. Et ce soir, je suis déterminée à lui faire comprendre que je ne suis pas aussi délicate que je peux paraître au premier abord.

« Ce que je veux ? » Un sourire taquin étire mes lèvres pendant que je prépare ma queue de billard pour casser le jeu et lancer le coup d’envoi. Je lui lance un regard plein de sous-entendus avant de poursuivre. « Hum, et bien je vis au jour le jour… mais là tout de suite ce que je veux, c'est te flanquer ta dérouillé au billard… et ensuite… ensuite, nous verrons. »

Le clin d’œil que je lui adresse, mélange subtil de complicité et de sous-entendus, est riche de promesses inexprimées. Je n'ai pas le moindre doute quant à sa capacité à percevoir l'intention séductrice qui se cache derrière mes paroles, aussi subtiles soient-elles. Comme pour accentuer la tension qui s'installe peu à peu entre nous, le serveur choisit ce moment précis pour nous apporter nos consommations. Je porte mon verre à mes lèvres, savourant le liquide rafraîchissant qui coule doucement dans ma gorge, tout en dévorant des yeux mon compagnon de jeu. Il termine de préparer le jeu, chaque geste révélant un peu plus de son assurance. Mon regard, assumé et plein de sous-entendus, reste fixé sur lui. Il n'y a rien de plus puissant que les non-dits, qui, bien souvent, se révèlent être bien plus éloquents que les mots les plus explicites. Je suis penchée au-dessus de la table de billard, concentrée sur la disposition des boules colorées qui attendent patiemment le coup d'envoi. Je sens la tension dans l'air, palpable, comme une entité propre. En silence, je m'apprête à effectuer le premier tir, celui qui va casser la formation parfaite des boules et les disperser sur le tapis vert. Je lui adresse un regard rapide par-dessus mon épaule, un sourire espiègle jouant sur mes lèvres. Puis, avec une détermination tranquille, je tire enfin, mettant en marche le jeu et changeant l'atmosphère de la pièce.

« Et il y a tant d’autres domaines dans lequel j’excelle. »

Avec une légère hésitation, je me hisse en haut d'un tabouret usé, et je m'installe pour observer avec attention mon adversaire jouer son tour. Avec une habileté indéniable, il réussit à introduire une boule dans un des trous de la table et je ne peux m'empêcher de laisser échapper un sifflement d'encouragement. Il est clairement un adversaire de taille, une réalité qui m'arrache un sourire amusé et plein d'anticipation.

Malheureusement pour lui, il manque la seconde boule. Est-ce que je jubile ? Non, pas du tout, mais je dois admettre que mon esprit de compétition, toujours latent, reprend rapidement le dessus. Doucement, je descends de mon perchoir, m'appuyant sur son avant-bras solide pour retrouver mon équilibre avec une certaine élégance. Mes doigts courent presque négligemment sur son bras, un regard furtif échangé, un sourire complice, et je m'avance avec détermination vers la table de jeu. Je crois que je suis un peu plus distraite par sa présence que je veux bien l'admettre. Dans une tentative de concentrer mon attention, j'arme mon tir et parviens, à ma grande satisfaction, à pousser la boule rouge dans le trou. Je dois reconnaître qu'il m'a bien avancé le travail sur ce coup-là. Je lui lance alors un regard faussement désolé, plein d'une provocation à peine voilée, un défi silencieux qui promet une soirée pleine d'excitation et d'amusement. J'arme mon second coup, et le loupe en sentant son regard couler sur moi. Je pousse un grognement plein de frustration.

« Il semblerait que je sois… déconcentrée. »

Je reviens à sa hauteur, mordillant ma lèvre inférieure. Qu’est-ce qui me déconcentre ? Lui ? Je crois que c’est évident non ?

@Connor Keegan

Pando

Cette soirée avait terriblement mal commencé, mais je dois reconnaître que le tournant qu’elle vient de prendre est plus que plaisant. Ce petit jeu du chat et de la souris a absoluement tout pour me plaire. Je ne sais absoluement rien de cet homme, mais ça m’est égal. Il m’a tiré de la merde et ça me suffit pour désirer approfondir cette rencontre. Si mon frère avait été là pour jouer son rôle de protecteur, il m’aurait certainement appris à ne pas suivre un parfait inconnu, mais puisqu’il a brillé par son absence… Je monte à l’arrière de sa moto en direction de ce petit bar à l’ambiance chaleureuse que je connais plutôt bien pour y avoir passé de nombreuses soirées. Trop arrosée, je ne suis pas certaine de pouvoir me remémorer chacune d’entre elles, mais ça ce n’est qu’un détail.

Autour du billard, je demeure fidèle à moi-même : séductrice. J’aime plaire et je ne m’en cache pas. Généralement, les gens se rendent vite compte que j’ai seulement l’apparence d’un ange, que derrière ce regard de biche se cache finalement une louve. Il semble parfaitement réceptif à mes charmes et accepte une partie de billard autour d’un verre. Je fanfaronne et me montre peut-être trop sure de moi en affirmant vouloir lui flanquer une dérouillée. Je me débrouille bien au billard certes, mais je crois que je veux davantage le provoquer que de réellement gagner cette partie.

Un petit jeu délicieux se met en place, à coup de sourire charmeurs et d’œillade taquine. Je casse le jeu, sonnant le coup d’envois de cette partie qui j’en dont la simple victoire n’est en réalité par le véritable enjeu. Je m’amuse de la situation, me penchant au-dessus de la table de manière plus provocante et subjective que je le devrais. J’attise sa curiosité ? Voilà qui est plaisant à entendre. Un sourire franc étire mes lèvres lorsque je plante mon regard dans le sien avant de répondre :

« Peut-être que c’est exactement ce que je cherche à faire. »

Je hisse mon cul au sommet d’un tabouret, sirotant ma bière, je l’invite à jouer à son tour. Il joue bien, c'est clair, gagner ne sera pas évident, mais ce n’est plus réellement mon objectif. L’a-t-il seulement été un jour ? Rien est moins sûr. Mon attention est accaparée par un tout autre objectif. Je me lève quand c’est à mon tour de rejouer. Je ris quand il sous-entend que je le déconcentre. Je me penche une nouvelle fois au-dessus de la table pour armer mon coup et juste avant de tirer je relève mon regard vers lui.

« Je ne comprends absoluement pas ce qui pourrait bien te déconcentrer. » Je tire et ca rentre. Je jubile. Mon second coup est un échec et c’est avec une moue boudeuse que je retourne m’asseoir. « A croire que je ne sois pas très concentrée moi non plus. »

Amusée, je l’observe tourner autour de la table, cherchant comment il va jouer son prochain coup. Je sirote tranquillement mon verre quand il me demande ce que je fais dans la vie. Je ne peux certainement pas lui répondre que je suis membre d’un groupe secret nourrissant des idées et des mœurs bien sombres. Il y a une facette de moi bien sombre et qui doit demeurer dans l’obscurité, mais ça ne m’empêche pas de me dévoiler un petit peu.

« Je travaille dans l’entreprise commerciale de mon père. Lui est à Tijruana au Mexique, il me laisse gérer ses affaires ici. »

Oui je sais de quoi ça à l’air, de la goss pourrie née avec une cuillère en or dans la bouche qui vit grâce au fric de son papa chéri. J’ai bossé pour en arriver là, mais tout le monde s’en fou. Au fond je me fiche de ce que les gens pensent de moi. Je suis née ici à San Diego, et partir pour le Mexique a été une véritable déchirure. Une blessure dont je garde encore des séquelles aujourd’hui, avoir été séparée de mon frère ainé m’a marquée et blessée profondément.

« Et toi beau brun ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette montagne de muscle ? »

Montagne parfaitement à mon goût soit dit en passant. Je le regarde jouer ses coups, avec une dextérité qui me fait siffler d’admiration. Bien joué.

« Il semblerait que tu es retrouvé l’entière possession de tes moyens…  »

Quoi ? Je suis presque déçue parce que je ne le déconcentre pas suffisament à mon goût ? Peut-être bien à en juger par ma moue boudeuse. Je me lève pour venir m’asseoir sur le rebord de la table, mes iris ancrés dans les siens.

@Connor Keegan

Pando