Un gala de charité pour découvrir des vérités ... ou pas ! Elilja#1

- outfit - Une soirée pour moi, enfin pour moi non pas dans ce sens-là, je ne suis que l'une des nombreux entrepreneurs de la ville a avoir été invités à ce gala de charité, mais passer une soirée en solo, quand on est mariée depuis un peu plus de quinze ans, que l'on a deux enfants en bas âge, c'est … reposant. Je me sens un peu coupable quand j'embrasse mes filles en les confiant à ma mère aujourd'hui, Mathias est en déplacement pour son boulot alors j'irais seule à cette soirée. Après avoir déposé mes filles chez leur grand-mère après de longues négociations, deux histoires et des tonnes de câlins, je rentre chez moi et décide de me faire couler un bain pour me détente et bien commencer cette soirée. Je suis contente que ma mère soit venue s'installer à San Diego avec nous, ça me lui permets de voir les filles grandir, et à Mathias et moi de pouvoir passer quelques soirées en amoureux de temps en temps, mais surtout, ma mère sait tout de mes activités, l'appartenance à la Bratva coule dans ses veines depuis des générations alors elle est toujours mon alibi, auprès de mon époux lorsque je dois cacher une absence, un coup de téléphone mais c'est rare que mes liens avec l'organisation se passe en dehors des murs biens isolés de mon spa de luxe.

Lorsque je sors du taxi, je monte les quelques marches dans une somptueuse robe bustier bleue, cela fait bien quelques années qu'elle était au fond de mon dressing et je ne suis pas peu fière de voir qu'après deux grossesses elle me va toujours. Je tends mon carton d'invitation à celle qui me le demande à l'entrée et le range dans ma pochette après qu'elle m'ait souhaité une bonne soirée. Il y a pas mal de visages que je reconnais sans pourtant avoir le moindre lien d'amitié, mais mon établissement accueille tout le beau monde de San Diego, que ce soit de riches femmes d'affaires, des acteurs ou musiciens qui viennent prendre soin d'eux entre deux tournées de promotions, ou simplement le gratin mondain de notre ville. Je déambule, saisissant une coupe de champagne qu'un serveur me propose et la porte à mes lèvres. Grand cru, je reconnais que les organisateurs n'ont pas lésiné sur les moyens. Lorsque j'entends mon prénom je me tourne et offre un large sourire à mon amie avant de venir lui poser un baiser sur la joue. "Elena ! Je suis ravie de te voir, je sens que la soirée sera plus amusante en ta compagnie ! Cette robe ! Tu es absolument sublime, j'espère qu'il n'y a pas trop de vieux cardiaques dans l'assemblée sinon tu vas faire les gros titres demain !"

Retrouver un visage familier dans cette soirée me fait du bien, bien sûr je suis une femme qui a l'habitude du monde, de faire sa publicité et de parler à des inconnus mais me dire que je vais pouvoir passer cette soirée avec l'une de mes rares amies me plait beaucoup. À l'entendre elle est aussi ravie que moi que l'on se retrouve, elle me complimente elle aussi sur ma tenue et d'un simple regard je sais très bien que toutes les deux, nous devons sans doute faire partie des femmes les plus agréables à regarder en ce lieu, pour preuve les regards que je peux sentir sur nous. J'aime plaire, j'aime savoir que je plais même si j'aime mon mari plus que tout et que même si je sais qu'il me trompe, il me dit toujours à quel point il m'aime et que je suis la plus belle à ses yeux.

Elena remarque d'ailleurs que mon mari ne m'accompagne pas avant de me demander comment vont les filles. "Mathias est en déplacement pour le boulot pour quelques jours donc je navigue en solo ce soir. Les filles dorment chez ma mère donc ce soir, pas de couvre-feu, si tu veux faire la fête toute la nuit, je te suis !" Je ne suis pas de ces femmes mariées et mère qui ne font plus rien d'autre que s'occuper de leur famille. Bien sûr que je fais tout pour mes filles, que notre vie de famille est primordiale pour moi, mais je veux aussi que mes filles me voient travailler, qu'elles sachent que l'on peut tout faire et être heureuse. Mais c'est vrai que cela fait quelques temps que je ne suis pas sortie, pas de cette manière, pas seule et totalement libre. "Les filles vont bien, Marika a tenté de me faire du chantage pour avoir deux histoires de plus avant de me laisser partir, Brina a tout juste un an, tant que quelqu'un la porte et la câline elle n'est pas difficile !" J'aime mes filles et j'ai de la chance qu'elles soient aussi agréables, quelque chose me dit qu'elles me le feront peut-être payer plus tard en me tapant des crises d'adolescence de tous les diables mais pour le moment, je profite des bons moments.  

Parler de mon mari et de mes filles de cette manière me fait parfois oublier de quelle manière je connais Elena, de la double vie que je mène, de ces secrets que je cache à mon mari. Mais quand on fait partie de la Bratva depuis toujours comme c'est les cas pour moi ou même pour elle, on sait que jamais notre vie ne sera, normale, sans cette appréhension qui nous fait regarder par-dessus notre épaule par moment, qui nous oblige à maquiller la vérité pour des petites choses du quotidien. J'ai de la chance d'avoir ma mère à mes côtés, que depuis la mort de mon père elle est venue s'installer près de chez nous et que lorsque mon époux et moi sommes occupés j'ai une personne en qui j'ai une totale confiance qui veille sur mes deux petits anges.

Je rougis presque un peu lorsqu'elle me dit que je suis une maman formidable, j'essaie d'être la meilleure pour mes filles mais je sais très bien qu'un jour le mythe s'effondrera, que mon activité et mon implication au sein de la Bratva seront découvert que je perdrai sans doute mon mari, peut-être mes filles me seront enlevées. Je ne veux pas penser à ça. Ma main passe doucement sur le bras de mon amie. "Il était écrit que toi et moi serions des femmes fortes mais que nos vies n'auraient rien de normale ou simple ma douce Elena ! C'est un travaille de tous les jours de faire croire que je mène une vie parfaite alors que c'est loin d'être le cas, les mensonges, les doubles jeux … enfin je ne t'apprends rien !" Parfois j'aimerai partir loin de tout ça juste avec ma famille et mener une vie exempte de tout ce qui pourrait un jour détruire ce conte de fée factice. Mais ma famille c'est aussi la Bratva et je sais que si un jour il m'arrive quelque chose, on veillera sur mes filles, même avec un père agent fédéral je sais qu'elles seront davantage en sécurité avec ceux qui m'ont élevé.

"Mes affaires vont très bien, l'Oasis se porte à merveille, j'ai les clients les plus riches de San Diego et même certains de Los Angeles et San Francisco font le déplacement pour venir chez nous." Je me rapproche un peu d'elle et baisse ma voix. "Le reste se porte tout aussi bien, tu sais que tu y es toujours la bienvenue, autant dans un service que dans l'autre." Je lui adresse un clin d'œil entendu, nous savons très bien ce qui se trame dans la partie privée de mon établissement et qu'une partie de mes revenus sont dus aux fait que je mets un étage entier et secret à disposition des filles de la Bratva pour recevoir leurs clients, et que moi-même il m'arrive de donner de ma personne.