Rendez-vous avec la mort.

La soirée a été longue, pas la plus animée, une soirée habituelle au Down avec son lot de surprises, d'engueulades et d'éclats de rires, une belle soirée. J'avais du mettre les derniers mecs dehors pour réussir à fermer et après avoir compté la caisse et ranger la recette de la soirée dans le coffre je n'avais plus qu'une hâte, prendre une bonne douche et me glisser dans mon lit sans mettre de réveil le lendemain. Je marche les quelques centaines de mètres qui séparent le bar de l'immeuble dans lequel je vis, j'en profite pour me griller une clope et regarder mes messages sur mon portable, c'est à ce moment que celui-ci me sonne dans la main. Putain c'est pas des heures pour appeler quelqu'un, je ne connais pas le numéro et j'hésite une seconde avant de répondre.

Allo, bonsoir. Melissa Lopez, je suis infirmière. Je suis navrée de vous contacter aussi tard. Vous êtes l'un des contacts d'urgence de Leopold Mikaelson. Il a été victime d'un accident, il est en réanimation au Scripps Mercy Hospital. Vous pouvez venir le voir dès que vous le souhaitez.

Mon pas se suspend. Mon cœur rate un battement et pendant un instant je ne sais presque plus comment on fait pour respirer. Je raccroche après avoir dit que j'arrive. Je regarde autours de moi la rue est presque déserte à cette heure-là, je cours jusqu'à la rue perpendiculaire et reviens vers le Down, j'avise un taxi et lui intime l'ordre de se rendre au Scripps Mercy Hospital. Assise à l'arrière je n'entends même pas les questions ou les banalités du chauffeur, je suis dans une bulle. Ce coup de fil je l'ai déjà reçu il y a un peu plus de sept ans maintenant, on a pas voulu m'annoncer la nouvelle tout de suite mais j'avais compris que si on m'appelait ce n'était pas que mon père s'était simplement casser la cheville. "PUTAIN DE MERDE VOUS POUVEZ PAS ALLER PLUS VITE !!!" Je gueule dans ce taxi et tapant du poing contre le siège avant, ça me soulage pas vraiment et tout ce que je récolte c'est une volée d'insultes. Il finit par me déposer devant l'hôpital, je lui balance le fric de la course et claque la porte.

Lorsque je débarque à l'accueille je m'annonce et on me désigne l'étage auquel me rendre mais je n'écoute pas la moitié de ce que l'employé tente de me dire. Arrivée à l'étage en question je vais au bureau des infirmières pour avoir des infos et savoir dans quelle chambre cet abruti de Leo a été placé. Du bla bla habituel, je veux juste savoir s'il est vivant, comment il va mais j'ai beau être l'un de ses contacts d'urgence pour eux je ne suis pas de la famille pour autant, je ne peux pas encore avoir plus d'infos pour l'instant. Cette conne a de la chance que je veuille vraiment le voir parce que sinon je lui aurais déjà mis ma main dans la gueule, mais l'idée de me faire jeter sans pouvoir voir Leo me retourne l'estomac. On me dit de patienter, d'aller prendre l'air quelques minutes, j'enrage mais je m'exécute et vais jusqu'au bout d'un couloir, sort sur un balcon ou une vieille femme est en train de fumer une clope. Je l'imite et vais me mettre à l'autre bout de la rambarde en regardant droit devant moi, me mordant l'intérieur des joues pour ne pas me laisser aller à ce mélange de rage, d'inquiétude et de trouille qui se mélange dans mes tripes.

Ça doit faire cinq ou six minutes quand je reviens dans le couloir mais j'ai l'impression que je suis là depuis des heures, j'aperçois Cassandre qui entre dans une chambre, je me dirige dans sa direction et en entrant dans la pièce mon regard se pose sur le lit sur lequel est allongé Leo, branché de partout, autour de lui ça clignote, ça bip, c'est plus fort que moi j'attends qui sorte une de ses conneries dont lui à seul à le secret mais rien. Seule la voix de l'infirmière brise le silence, je m'annonce à mon tour et me manifeste auprès de Cassandre en venant poser ma main sur son épaule et en saluant d'un léger sourire l'Australien. Je veux savoir et je me tourne vers l'infirmière. "Vous pouvez nous dire quoi ?" Je sais je ne suis pas la plus chaleureuse mais là je veux savoir, je veux qu'on me dise que ce petit con va ouvrir les yeux et se remettre sur pied rapidement, de toutes manières je n'accepterai aucune autre option !

Ce genre d'appel, c'est l'horreur. Clairement. Peu importe depuis combien de temps elle fait ce métier, elle continue d'appréhender et de détester les passer. S'occuper du patient, faire le maximum pour lui permettre de récupérer, de survivre, ça c'est son coeur de métier et elle maitrise. Ses émotions verrouillées derrière une porte elle parvient à être d'une efficacité complète. Mais quand il faut déposer l'armure et se prendre en pleine face la terreur des proches... C'est nettement plus dur.

Ce type il est clairement passé tout près de la mort. Les secours ont reçu un appel anonyme et ça a été très difficile pour les pompiers de laisser un des leurs dans cet état. Alors maintenant c'est à eux d'assurer. Aux infirmières en première ligne et aux chirurgiens évidemment. Le premier à arriver c'est un grand type, qui se présente comme étant son conjoint et Melissa fait en sorte de le border de douceur tout en l'accompagnant dans la chambre. Trouver un proche intubé et ventilé, avec ce bruit régulier du respirateur, elle sait comme ça peut être impressionnant alors elle l'incite simplement à s'installer à côté de lui. Vérifie les pousses seringues et sort. Elle revient quelques minutes après, pour brancher une nouvelle seringue. La médecin a demandé de commencer à lever la sédation, il veut voir si leur patient est en pleine possession de ses moyens ou si son cerveau a subi des dommages irréversibles.

L'infirmière prend doucement la main du jeune homme près du patient et lui adresse un sourire doux, avant de croiser le regard d'une jolie brune qui présente clairement un air de famille avec la victime. -"Bonsoir Cassandre, je suis Melissa, c'est moi qui vous ai appelée. Entrez, asseyez vous." Une autre femme entre à son tour et l'infirmière songe à la règle du service... Pas plus d'un visiteur à la fois. Elle soupire et tire le rideau. Eviter de se faire engueuler c'est une option, virer de cette pièce un humain terrifié à l'idée d'en perdre un autre ? Clairement pas. Elle prend le risque. -"Il a été trouvé inconscient, avec des blessures traumatiques assez importantes. Il présente un traumatisme crânien, dont on ignore encore les conséquences. Le neurochirurgien m'a demandé de commencer à lever la sédation." Elle réalise qu'elle jargonne et se reprend. -"Pardon. Je veux dire qu'il m'a demandé de diminuer les drogues qui le maintiennent dans ce sommeil artificiel. Ce qui va pronostiquer la suite c'est sa capacité à respirer seul, d'une part évidemment, mais surtout son réveil. On pourra avoir une idée des lésions éventuelles à ce moment là. Ne perdez pas espoir, il est fort et les fractures ont été prises en charge avant qu'il ne perde trop de sang." C'est assez maigre comme réconfort, mais c'est tout ce qu'elle a. Elle vient s'occuper des différents équipements, diminuant les drogues graduellement. Si tout va bien, d'ici quelques minutes, il devrait commencer à lutter contre l'intubation. A partir de là on en saura plus. -"Je vous laisse, n'hésitez pas à sonner en cas de besoin et s'il vous plait laissez les rideaux tirés, je ne devrais pas vous laisser tous dans cette pièce !" Elle sort, sur un sourire doux.

Les minutes passent et se ressemblent, je plane dans les limbes sans savoir où commence aujourd'hui et où s'arrête demain. Je suis dans un étrange entre deux, petit à petit la conscience semble pourtant revenir. C'est la douleur que je ressens en premier, par vagues, une brulure intense dans ma jambe. Elle est aussi engoncée dans quelque chose? Je crois... je sens comme une gangue qui l'enserre. Je n'aime pas ça, je n'arrive pas à bouger. J'entends... des voix? Plusieurs? Ils se disent quoi ? LACH ? ROWW ! Oh CASSY... Si je pouvais je crois que je m'effondrerais dans les bras de ma sœur pour lui demander pardon, les yeux fixés sur Rowan et enfin je fondrais contre Lach pour plus jamais quitter ce havre là... Mais je peine, je lutte et tout ce que j'arrive à faire c'est vaguement agiter la tête, ce qui me fait gémir de douleur et attire l'attention de tout le monde? A moins que ce soit le fait que tous les appareils se mettent à biper en cœur ?

Dans cette chambre, mon regard jongle entre le visage impassible de Leo, et ceux inquiets de Cassandre et Lachlan, puis je me concentre sur les paroles de l'infirmières qui sont à la fois rassurantes et totalement ce qu'elle pourrait dire à n'importe qui. Elle fait son job, je le sais mais je voudrais qu'on nous dise quand il va se réveiller, comment il va se réveiller et si on va le retrouver en étant totalement lui-même. J'ai trop peur de le perdre, je ne veux pas qu'il nous file entre les doigts et nous fasse un sale coup en nous laissant sans lui.

Quand elle annonce qu'elle ne devrait pas nous laisser tous les trois dans la chambre mais le fait tout de même je me radoucis un peu, au moins elle est humaine et elle comprend que nous mettre à la porte ne servirait à rien. Elle quitte la chambre et ma main posée sur l'épaule de Cassy la presse un peu. "Je reviens tout de suite." Je quitte la chambre et presse le pas pour rattraper l'infirmière dans le couloir. "Excusez-moi …" Elle se retourne et s'attend sans doute à ce que je lui pose d'autres questions mais c'est autre chose que j'ai en tête. "Je ne voulais pas en parler devant les autres, je ne sais pas ce qu'il a comme assurances mais je veux qu'il ait tous les soins dont il a besoin, s'il y a une moindre histoire de payement c'est moi que vous appelez d’accord ? C'est mon meilleur ami, je veux que tout soit fait pour qu'il aille mieux, qu'il ait les meilleurs soins, assurances ou non je ne veux pas que ce soit un soucis d'argent,  et que sa sœur n'ai pas à se soucier d'autre chose que d'être à ses côtés."

Je l'accompagne à l'accueille afin de vérifier mes coordonnées, je la remercie et reviens retrouver Cassy et Lachlan dans la chambre de Leo, je m'approche de son lit à mon tour et me penche pour l'embrasser sur le front avant de glisser mes lèvres au niveau de son oreille pour lui murmurer. "Je sais que tu m'entends … t'as intérêt à te réveiller de ta sieste parce que je suis près de te laisser partir, tu sais que je suis capable d'aller jusqu'en enfer pour venir te chercher !" Une menace ? non c'est plutôt ma manière bien à moi de lui dire à quel point je l'aime.

Mickealson, je n’avais même pas réaliser que je venais de porter son nom, comme si cela était tout à fait normal entre nous, on avait jamais parler de se marier, on commençait à avoir une relation assez stable malgré nos deux caractère et voilà qu’il se trouvait devant moi inconscient, blessé sans même que je ne puisse y faire quoique ce soit. Je prends place à ses côtés, hésitant à le toucher, je ne sais pas du tout quoi faire de ma peau, c’est l’infirmière qui me rabat qu’il est fort qui me permet de lui prendre la main, comme si mon subconscient attendait la permission pour le faire. C’est ainsi que sa soeur nous trouva, main dans la main, mon regard qui ne lâche pas le sien, Rowan suivant derrière elle, l’infirmière nous donnes les nouvelles, mais je ne les comprends pas, enfin, je ne retiens seulement qu’il a de multiples factures et qu’on ne sait pas à quel point son cerveau peut être atteint, j’ai peur, encore plus lorsqu’elle dit devoir le réveiller pour confirmer la gravité, je ne veux pas le découvrir, je veux qu’on me dise ce qui en est maintenant. Un haut le coeur me prend, mais je ne bouge pas, je ne sais pas si mes jambes me supporterais Rowan quitte la chambre après l’infirmière pour revenir et faire ce que je n’ai pas été capable, l’embrasser et lui donner l’ordre de se réveiller, mon coeur est étendu sur cette civière avec lui, comment pourrais-je même penser à lui dire de me revenir ?

Je soupire, plutôt prend une grande inspiration pour la relâcher aussitôt, moindre tentative pour me calmer ou avais-je retenu ma respiration, tout est si flou dans ma tête, mais je sais que j’ai été bruyant, car leur regard se sont tourner vers le lit, enfin jusqu’à ce que je comprennes que c’est lui qui bouge. Les gémissements me font mal, je passe une main dans ses cheveux doucement, l’autre étant sur son ventre.

Doucement amour, tout va bien, tu es avec nous. Respire, ça va passer.

Tu te trouve stupide, comment peux-tu savoir que cela allait passer, respirer, comme si prendre de l’air dans ses poumons allait aider, mais tu ne sais pas quoi faire d’autre, quoi dire d’autres, tu as peur et tu ne réfléchis plus depuis un moment, alors tu es penché sur lui, une main jouant dans ses cheveux comme avec un enfant et l’autre prenant sa main que tu serre doiucement afin de lui faire sentir ta présence.

L'infirmière hoche la tête en réponse à la tirade de Rowan. -"C'est un pompier, il est des notres et... ne vous inquiétez pas on lui offre les meilleurs soins possibles." Elle est douce et lasse à la fois, sourit et s'éloigne pour continuer ses prises en charge. Les minutes s'étirent et elle est alertée par le relai d'alarme. La chambre du pompier... le scope vire au rouge.

Lutter contre le tourbillon qui me violente, l'empêcher de m'emporter plus loin, plus profond... Ce tube dans ma gorge me fait mal, les lumières m'agressent, même à travers mes paupières closes. Les bruits sont trop forts, agressifs, douloureux. Je suis où ? Pourquoi j'arrive pas à parler, à bouger ou à ouvrir les yeux? C'est terrifiant... Le pire ? L'air qui s'infiltre de force dans mes poumons, comme si on me privait du choix de respirer ! Mais est ce vraiment un choix? Puis je seulement faire autrement ?

L'infirmière revient et elle affiche un sourire quand elle découvre ce qui fait biper joyeusement le scope. -"Je suppose que c'est très effrayant, mais c'est juste une nouvelle géniale. Il est en train de se réveiller, plus vite que ce que je pouvais penser, ça sonne a tout va parce qu'il est en train de retrouver une respiration spontanée, il lutte contre le respirateur." Elle est marrante c'te conne... Mais je préférerais qu'elle ferme un peu sa gueule et qu'elle me retire ce foutu tube un peu plus vite, parce que j'ai beau me concentrer comme un putain de dingue sur mes mains pour essayer de les mettre en mouvement, j'y arrive pas. Je sens la caresse légère de ses doigts sur les miens et au prix de toute ma volonté je resserre les doigts sur ceux de ma soeur. Un petit geste, sans doute à peine perceptible mais qui crie que je suis là ! Que je n'abandonnerais pas ! Dans ma tête cette maxime que j'ai si souvent répétée : c'est ce qui est dingue avec les cafards, on arrive jamais à s'en débarrasser.

Une vieille vanne éclusée, à force d'être répétée, mais qui traduit vraiment bien ce que je suis. J'ai une vie impossible, depuis l'enfance, mais finalement, rien ne peut m'abattre. Pas même une putain de chute du haut d'un toit ! Surtout pas un truc aussi con d'ailleurs. Ce serait bien trop triste comme épitaphe : est mort comme il a vécu, comme un con ! Non ! Je mérite mieux que ça... enfin eux ils méritent mieux que ça. Ma soeur n'a pas a traversé un deuil, Rowan doit pouvoir continuer à me botter le cul ! Et Lach ? Lach putain... je veux m'endormir contre lui chaque soir et me réveiller en contemplant ma chance. Je ne mérite pas l'amour de ces trois là, mais j'ai la chance de l'avoir, alors je peux pas mourir ! C.Q.F.D !

L'infirmière a coupé le respirateur, elle a aussi arrêté les alarmes et un silence religieux résonne presque tant il est profond. Elle attrape une seringue, dégonfle le ballonnet et me retire ce putain de tube. J'ai l'impression qu'elle arrache des lames de rasoirs de ma gorge et je suis pris d'une quinte de toux, alors que mes yeux papillonnent et finissent par réellement s'ouvrir. Je vois à moitié flou et je crois que je comprends pas trop ce que je vois... Mais je me concentre assez pour souffler -"Soif !" Qui je le crains sonne plutôt comme "pfffoiiiiif".

Entendre l'infirmière m'assurer qu'ils s'occuperont bien de lui, après tout il est pompier, il fait partie de cette grande famille de ceux qui sauvent des vies. Je la remercie et je retourne retrouver Cassy et Lachlan dans la chambre, je reste silencieuse en laissant passer mon regard d'une silhouette à l'autre. Voir sa sœur si inquiète ça me fait mal je n'aime pas ça parce que je ne sais pas quoi faire ou dire, j'ai juste envie que ce petit con ouvre les yeux, qu'on puisse tous respirer normalement. Voir son australien le couver du regard me serre le cœur, je suis contente que Leo ait trouvé un mec bien, même s'il a dû aller de l'autre côté de la planète pour le chercher, il a intérêt à pas crever parce que j'aime bien le voir heureux, j'aime le voir avec le regard qui pétille quand il parle de son mec, même si ça l'éloigne un peu de moi d'une certaine manière s'il est heureux c'est tout ce qui compte pour moi.

Une sonnerie stridente me fait sursauter et je vois que je ne suis pas la seule, je me redresse et je panique jusqu'à ce que je vois l'infirmière revenir avec un sourire jusqu'aux oreilles elle nous baratine son truc et je te l'aurais bien emplâtrer dans le mur cette pimbêche, comment tu veux qu'on sache que des machines qui sifflent et hurlent à la mort soit une bonne nouvelle. Mais je passerais mes nerfs plus tard je n'arrive pas détacher mon regard de ses main et de la voir retirer le tube de sa gorge, ça à beau être à lui qu'on le fait j'en ai presque un haut le cœur en imaginant ce truc qui doit lu râcler la bouche, instantanément j'éclate d'un rire nerveux et je suis ravie que ni Lachlan ni Cassy ne le remarque parce que je serai sans doute gênée de leur dire quelle idée vient de me traverser l'esprit, je peux presque entendre la voix de Leo dans ma tête me confirmer qu'il en a jamais eu une si longue dans la gorge. Je secoue la tête comme pour chasser cette idée de ma tête et me concentrer sur lui, le voir papillonner des paupières et lorsque j'entends cette espèce de souffle qui sort de sa gorge pour réclamer à boire je crois que je respire vraiment enfin correctement depuis que j'ai reçu cette putain de téléphone.

J'ai l'impression d'étouffer pourtant, je fais quelques pas à reculons et sans le quitter des yeux je quitte la pièce le laissant, bien vivant avec sa sœur et son mec, je fais quelques pas dans le couloir et m'adosse au mur, me laissant glisser jusqu'à me retrouver assise sur le sol, je ferme les yeux et appuie ma tête contre le mur, prenant de grandes respirations alors que je sens des larmes dévaler mes joues. Je me suis retenue jusqu'à maintenant mais les vannes lâchent désormais, je réalise que j'ai failli perdre une des personnes à qui je tiens le plus sur cette foutue planète et je ne suis pas prête à revivre pas ! Je veux plus perdre personne, pourquoi ça continue bordel de merde, quelle idée il a aussi d'être pompier ce con, il ne pourrait pas faire un job moins dangereux genre je ne sais pas comptable ou une connerie du genre.