Jake Harris "la mort vous va si bien"

Je me nomme Jake Harris,


Je suis flic à la DEA la Drug Enforcement Administration, en gros, je suis flic pour combattre toutes les vilaines personnes qui font du trafic de substance illicite… Par quoi commencer ? Le début ?


Je suis né le 19 décembre 1981, j’ai 40 ans. Je suis né dans Wisconsin, une terre de bouseux et de superstitieux. Fans des Packers et de l’élevage de porcs et de vaches à lait, j’ai vécu une scolarité moyenne sans grande prouesse. Des parents qui étaient de la classe moyenne. Ils ont divorcé, j’avais 15 ans, j’ai passé les dernières années de Lycée au pensionnat parce que mon père voulait baiser des gamines, ma mère refaire sa vie et est tombé enceinte très vite. Donc j’étais une sorte de poids mort dans un mariage fade. Leurs nouvelles vies étaient bien plus chouettes. Donc élève moyen, pas riche, et pas intéressé par les études surtout au prix que ça coûte. Je voulais partir loin et bosser sans qualification. L’armée ? Non pas envie de faire le con en treillis et de vadrouiller dans le monde entier. Puis je suis tellement plus sexy avec de la barbe. Ce sera côte Ouest et police. Los Angeles. Mais je me vautre lamentablement. Forcé de me diriger vers San Francisco, la même. Je refuse de finir policier d’un patelin de bouseux ou mon travail consistera à enquêter sur des vaches égarées dans le champ des voisins. Finalement, c’est l’académie de San Diego qui me recrute et je fais mes classes. Je me passionne pour le métier et je construis ma vie autour de ce travail. Flic devient un sacerdoce… J’étais tellement con à l’époque…


J’ai 20 ans quand je pète un boulon et décide de foutre un genou à terre pour demander à cette connasse de m’épouser. C’est une gamine et elle veut juste avoir des étoiles dans les yeux. Je suis jeune et con, j’ai juste envie de vibrer. Tout est cool. Puis après un an de mariage, ça part en couille. La vie de femme de Flic, c’est la merde. Je ne gagne pas assez pour elle et quand je gagne assez, c’est que je ne suis pas là. Ça part en couille. On devrait se séparer et à la place, on fait un bébé. C’est foireux et je ne vais le réaliser que trop tard. Ma fille née. Leila. C’est mon rayon de soleil et j’ai le cœur en folie. C’est à ce jour la seule femme que j’ai jamais aimée. Mon ex femme s’est rapidement tiré avec elle. Elle sait qu’elle me tient par les couilles avec ma gamine. Elle se met à la colle avec des pauvres mecs qui veulent juste profiter de son cul pas trop mal conservé avant qu’il ne devienne flasque. Sur le papier, ça m’arrange. Je lui file une pension pour ma gamine et moi, je monte la hiérarchie.

J’intègre la DEA, et je me retrouve au cœur de l’action. J’affronte les cartels, je fraye avec ce que l’humanité possède de pire et j’adore ça. Je me sens vivant et à ma place quand ça tire dans tous les coins et que je me baisse pour sauver ma vie avant de tirer et d’avancer encore. C’est pour ça que je suis né, j’en ai la certitude. Je suis bien dans cette action. Pire, parfois quand on fait une grosse saisie de pognon, j’ai tiré un billet ou deux, puis trois. Puis des fois, on s’arrangeait pour ne pas retrouver du fric. C’était plaisant et en général, on faisait ça sur des petites sommes. Ma gosse grandissait bien et elle se branlait un peu de moi. Sa conne de mère me faisait passer pour le connard de l’histoire et enchaînait les plans culs. Ma fille ne m’a jamais vu comme un père, mais moi, j’ai jamais cessé de l’aimer. C’était juste… Trop dur de lui dire ça parce que je n’ai jamais su comment faire en fait. J’étais cet espèce de connard bourru qui est plein d’amour, mais n’ouvrira jamais sa gueule pour le dire à la seule personne qui veut l’entendre. Comme je suis souvent en mission au Mexique, je reviens peu à San Diego et je file du fric à mon ex femme pour m’assurer qu’elle reste bien là où j’ai besoin. C’est-à-dire San Diego. Leila ne peut pas me blairer, mais je suis là à chaque anniversaire. Elle est forcée de passer un moment de temps en temps avec moi. En général, elle fait la gueule ou traîne sur son portable, mais j’aime cette gamine et juste ce temps avec elle à la regarder, c’est le paradis pour moi.

J’ai 30 ans, Leila a 9 ans. Je suis choisi par la DEA pour un programme d’infiltration. Pedro Reccoba est un connard très influent au Mexique et il est passionné de boxe et a monté une écurie de talents pour son plaisir. J’ai toujours aimé boxer et je suis dans les meilleurs de la police. Souvent, je défonce ce connard de pompier lors des affrontements qu’on fait pour des associations. Je me retrouve à m’entraîner et direction Tijuana où je commence dans les rades à me faire une bonne réputation. De combats en combats, j’intègre peu à peu un cartel de Reccoba. Drogue, alcool, fric, soirée en boîte de nuit, salopes de magazine sur ma queue toutes les nuits parfois par deux ou trois… Je finis par ne plus savoir ce que je fais. Je joue sur les deux tableaux et j’adore ça. Je prends du fric en douce aux deux camps et je mène ma barque. Petit à petit, je réalise que flic, c’est cool, mais que j’aurais jamais assez de fric. Alors j’en ramasse de plus en plus. Je ne suis alors plus flic ni voyou, je suis tout seul. Je boxe et j’adore ce statut du champion. Reccoba m’adore et me fait l’accompagner de plus en plus. Je gagne sa confiance. Mon chef à la DEA est ravi, car j’accumule les preuves, mais on maintient la situation. Je finis par me moquer royalement du bien ou du mal du moment que ça me rapporte. Les flics sont juste des connards sans fric qu’on exploite jusqu’à la mort en leur promettant la gloire et le respect, que c’est un métier dur mais gratifiant. Pfff conneries pour chevaliers blancs en manque de reconnaissance. Les voyous ça vie, vite, fort et ça meure jeune. Si je m’en tire bien, je vais finir vieux et riche. Et je mène bien ma barque.

36 ans, Pedro Reccoba le chef du cartel me rince et me fait participer à ses activités en plus de mon activité de boxeur. J’extorque pour lui, je menace, je tabasse, mais je ne m’occupe pas encore de drogue. Je cartonne pas mal sur le ring et ce soir, c’est mon anniversaire, enfin celui de mon personnage Billy Hopper. Alors cette nuit-là, j’ai été au cœur de la fête, je me suis fait sucer par autant de bouches de petites garces que j’ai pu m’enfiler de Tequila. Je suis réveillé par mon téléphone. Je repousse les deux pétasses en string qui me servaient de couverture et je m’éloigne pour répondre. Alors que je pisse dans la piscine mon chef me demande de quitter la mission. Je l’envoie chier, mais il m’annonce que mon ex femme est morte. Que son mec l’a tabassé à mort et que ma Gamine était chez son petit copain et a fait une overdose. Je prends à peine le temps de m’habiller pour plonger dans la caisse filant à toute allure vers les États-Unis. Mon chef fait en sorte que je passe de suite sans contrôle. J’arrive et je fonce à la morgue.

Elle est là. Ma gosse est là. Ma fille, ma Leila. Mon bébé. 15 ans, je réalise qu’elle se drogue. Que je ne la connais pas. Le mec de mon ex femme est enfermé et que je me tape royalement d’elle. Mais pour ma fille. C’est comme un vide immense qui vient de me ravager de l’intérieur. Durant quelques jours, je plonge dans la vie de ma gamine. Son téléphone regorge de saloperies. Elle avait une vie sexuelle de merde elle se filmait taillant des pipes à des connards, elle gagnait du fric en faisant la pute. À 15 ans putain. J’aurais aimé trouver un journal intime plein de « papa, je t’aime ». Je n’existe pas pour elle. Je n’ai jamais existé pour la seule femme que j’ai aimé. J’enterre ma fille, je suis seul. Mes parents, je n’ai plus de contact avec eux, ils ne connaissent pas ma fille, nous n’avons personne. Alors après les obsèques, cette nuit-là, la gueule fracassée par des années de boxe, je me rase la tête. Je sors me faire tatouer sur le cœur le nom de ma fille et sur le pectoral droit sa date de naissance. J’ai été un mauvais père, un père absent et je ne savais de toute façon pas ce que j’aurais pu faire pour elle. J’aurais juste aimé qu’elle m’aime un peu. Ou qu’elle sache et trouve important que moi je l’ai toujours aimé même si j’ai jamais pu lui montrer ou pas su lui montrer… Cette nuit-là avec la douleur des tatouages frais, j’ai retrouvé les gamins qui avaient baisé ma fille durant des années. Ceux qui l’avaient poussé dans la drogue et précipité sa mort. Ils faisaient les fier ses gosses de bonnes famille quand ils se servaient de ma gamine comme d’une poupée gonflable. Quel pied de voir ces merdeux se pisser dessus de trouille. J’ai appelé des mecs des cartels, on a chopé les 6 en une nuit. Ils sont tous des gosses de médecins, d’hommes d’affaires influents. Ils se pissent dessus et supplient. Lentement, les regardant dans les yeux, j’ai placé une balle dans la tête de chacun. Lentement, sans me presser que tous ressentent leur dernière heure arriver. Qu’ils souffrent pour ma gamine. Le dernier est en larmes et me supplie, il demande pitié, me demande pardon. Je tire dans son épaule. Il hurle. Les trois balles suivantes explosent ses couilles. Il hurle et se tortille pour ramper. Je le poursuis et tire dans son dos deux fois. Il rampe encore. Je tire. Plus de balles. Je recharge lentement et lui tire deux balles à l’arrière de la tête avant de hurler de rage et de finir de lui vider mon chargeur dans le dos. Les gars du cartel font disparaître les corps et je repars au Mexique. Mon Chef, qui ne sait pas ce que j’ai fait à ces gamins, hésite à me renvoyer sur le terrain. Mais l’opération est trop engagée pour que je recule. Sauf que je n’ai plus rien à perdre. Sans le savoir, je viens de me libérer de la dernière once d’humanité qui vivait encore en moi… Ce monde est un tas de merde et je me moque royalement de mourir dans deux minutes ou dans 10 ans. Maintenant, je suis libre de toute attache. Je plonge dans mon rôle de boxeur en jouant double jeu des deux côtés du tableau. J’ai franchi la ligne des deux côtés et je m’en branle maintenant.


J’ai 38 ans. Il est 21h14 et le ring de cette salle de boxe de Tijuana est maculé de sang. Mon sang. Ce fils de pute d’Alvaro Cortes est solide. Ses poings sont du béton. Ce merdeux de 25 ans avec son regard noir et son sourcil avec une coupure encaisse et me lamine la gueule. Il suffit de voir mon entraîneur qui ne sait même plus où regarder tellement j’ai la tronche ravagée. Je ne sais plus quoi faire du tout. Pedro Reccoba, le chef du Cartel pour qui je bosse à miser beaucoup sur ce combat et perdre n’est pas une option surtout que si je deviens un poids mort, je vais finir dans le désert une balle dans la nuque. Alors j’y vais à l’esbroufe, pas de garde, menton en avant. Je ne nargue et le fait frapper, j’ai perdu aux points alors je le nargue et le force à baisser sa garde sans le vouloir. Soudain, l’ouverture arrive. Je tape. Je bouge et tape encore. Il s’effondre comme une merde et la foule se lève. J’ai gagné. Je lève les bras, mais la DEA fait sa descente. Je n’étais pas au courant. Mais l’opportunité est là. Reccoba commence à filer. Je suis de son équipe. Je vire mes gants et je m’élance. Les mecs dans mon dos me coursent. J’arrive au couloir. Reccoba me fait signe. Arrivé à sa porté, je saisis son arme dans son étui et tire sur ses deux hommes de main. Miguel et Lucio, ils étaient sympas, mais ce sont eux qui avaient couvert mon crime à San Diego, plus de témoins. Je vise la tête de Reccoba et il comprend. Je tire et sa tête éclate et le sang m’éclabousse la gueule. Les collègues arrivent et me demandent ce qui s’est passé. Je dis que j’ai tenté de le stopper et qu’il a sorti son arme. Que je l’ai désarmé et tué les trois dans un mouvement réflexe. Mon chef me fixe, mais il accepte cette version. Reccoba est mort et le cartel est foutu. L’unité va rentrer en héros et moi, j’ai les poches pleines.

40 ans, je suis de retour à San Diego, je suis devenu une légende, à la fois boxeur de légende, car je n’ai pas triché sur mes combats, mais également flic exemplaire. Décoré par le gouverneur de Californie, j’ai obtenu une jolie promotion et de l’argent que j’ai placé intelligemment pour justifier le fric que j’ai récupéré et que je continue de récupérer. La différence, c’est que je suis discret et que je bosse seul pour ne surtout pas éventer mon bordel histoire que ça ne me pète pas à la gueule. Je fais mon « travail » mais je fais surtout en sorte de m’en foutre plein les poches. Je me fous de tout à vrai dire. J’ai envie d’une vie confortable, mais je ne peux pas m’empêcher de jouer les cow-boys à courir après les cartels de drogue.