Le courage est un mot bien étrange (Nina)

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Les regards parlent, mais pas autant que les gestes et les mots. Entre Malek et Nina, même le silence parle. Je suis assez intelligente pour avoir compris qu’entre eux la vanille n’existait pas. J’ai vu et entendu ce que je ne devais pas voir ni entendre. Des petits mots ici, des petits mots par là. Des images explicites sur le téléphone, des petits mots sans double sens. La discrétion est ma force, mais je ne suis ni sourde ni mal voyante. Mon portable a été d’un grand secours pour les recherches plus poussées. J’ai d’ailleurs probablement été trop aventureuse de ce côté, mais bon, ça ne peut pas faire de mal de chercher a comprendre le chef-d’œuvre avant de se contenter de la toile à peine entamer. Que font vraiment les tourtereaux dans le confort de leur intimité ? Aucune idée, mais mon imagination débordante m’a permis de bien ficelé quelques fantasmes. La grande majorité de mes idées ne verront jamais le jour, je suis trop réservée pour les exprimer haut et fort, réservée et inexpérimentée. Je les envie sans pourtant avoir choisi le chemin de la jalousie. Envier et jalouser sont deux chemins qui ne se sont jamais croisés chez moi. Je suis heureuse pour lui, pour elle, pour eux. Le voir sourire comme un gamin quand je lui annonce que mademoiselle Andersen est sur la ligne 1 fait mon bonheur. Je me contente de peu, la vie que je mène est paradisiaque. En avoir plus serait le summum, mais trop espérer me rendra amer et je ne souhaite pas le devenir alors je regarde de loin, soupir et rêve en cachette.

Oui, mais non, tout cela c’était avant que je ne prenne la décision de leur faire voir le fond de mon âme. Il m’en aura fallu du temps, je sais et encore le doute m’accable. Deux ans, presque deux ans et j’en suis à me demander pourquoi je ne lâche pas le morceau. Je le veux lui et depuis l’arrivée de Nina, je veux aussi ce qui est à Nina. L’envie m’habite depuis des lustres et elle s’est dédoublée depuis quelques semaines. J’envie Nina de partager l’intimité de Malek et Malek de partager la vie de Nina. L’envie est un défaut dont je ne peux me débarrasser, trop difficile, mais par chance ma loyauté m’a toujours empêché de percer leur bulle à coup de marteau piqueur. Je retiens tout cela en moi, je contrôle les turbulences émotionnelles qui bouillonnent dans mon cœur et mon âme. Je contrôlais… Je ne contrôle plus. Je n’ai plus assez d’énergie pour retenir et contrôler. Pour mon bonheur et ma santé mentale, il est temps de faire ce qui doit être fait. Dans ma planification, pour cette rencontre, j’ai choisi un moment ou je sais que Malek ne pourra pas intervenir. Nous sommes jeudi, il est à peine 16 h et mon patron ne devrait pas revenir avant tard dans la soirée puisqu’il a des rencontres à l’extérieur de la ville. J’ai enfilé un dessous sexy, très sexy, avant de revêtir une robe plus simple par-dessus.

16 h… Le taxi vient de me déposer chez Malek, un endroit que je connais pratiquement comme le fond de ma poche. J’exagère, mais je suis venu ici assez souvent pour être en mesure de savoir quelle pièce est ou et ainsi de suite. Toutefois, pour la première fois, mes pas me mènent chez Nina. J’hésite une fois devant la porte, lisse ma robe, laisse le démon me dire de foncer et l’ange me dire que ça ne vaut pas la peine de faire tout cela si c’est pour perdre mon emploi ensuite. Je veux ce que Nina a. Je veux ce que Malek lui offre. Je veux qu’elle me sourie comme elle lui sourit. Je veux qu’elle me voie avec ce regard gourmand dont elle couvre Malek quand elle croit que je ne les regarde pas. Mon courage m’a quitté. Il aurait été préférable de discuter avec lui, elle, eux, mais exprimer mes émotions et désirs n’est pas ma tasse de thé. Je peux le faire… Lever la main… cogner trois coups comme j’en ai l’habitude… attendre… Mon cœur cesse de battre quand enfin la porte s’ouvre.

Bonjour mademoiselle Andersen ! Puis-je entrer ?

--Outfit-- La matinée s'éveille lentement, comme un tableau vivant. Les rayons du soleil, semblables à des pinceaux d'or, peignent des lueurs chaudes à travers les rideaux de ma chambre. C'est une journée qui promet d'être à la fois paisible et enivrante. Aujourd'hui, je choisis de me dédier à moi-même, à mon bien-être, dans cette retraite silencieuse qu'est sa maison. Mon professeur de pilates, une femme gracieuse et apaisante, arrive à pas feutrés. Elle est comme une fée qui guide mon corps, m'aidant à trouver l'harmonie entre force et flexibilité. Ensemble, nous traversons les mouvements comme une danse, chaque respiration devenant une mélodie, chaque posture une œuvre d'art en devenir. Après cette séance régénérante, je me permets un moment de douceur. L'eau chaude de la douche m'enveloppe comme une étreinte bienveillante, apaisant les tensions et laissant place à la tranquillité. Les gouttes ruissellent le long de ma peau, emportant avec elles le poids de la routine.

La villa, baignée dans une lumière douce, semble être un havre de paix dans lequel je suis plongée. J'erre jusqu'à la piscine, dont l'eau étincelle comme un joyau secret. J'y plonge, nue, appréciant les longueurs que j'enchaine tranquillement. À chaque mouvement dans l'eau, je sens mon esprit se libérer, comme si chaque vague était une caresse de la vie elle-même. Après ces moments précieux, je retourne à mes appartements. Je mange et profite de l'après midi avant que l'envie me prenne de faire du shopping. Là, je m'habille d'une longue robe noire, tissu luxueux qui épouse gracieusement chaque courbe de mon corps. Je me sens comme une étoile dans la nuit, prête à briller dans la cité des rêves. Mon plan est simple : une escapade shopping pour m'offrir des trésors qui illumineront ma vie et feront briller les yeux de mon maître. Je sais que Malek rentrera tard, immergé dans les tumultes du monde des affaires. Alors, pour l'instant, je veux combler ce vide, profiter aussi de cette liberté qui m'appartient.

Quand on frappe à la porte, mon cœur bat un peu plus fort. Je m'attends à un livreur, mais le destin en a décidé autrement. Lorsque j'ouvre la porte, une intense bouffée de jalousie m'envahit. Devant moi se tient l'assistante de Malek, une créature d'une beauté déconcertante, élégante et envoûtante. Elle apporte avec elle une énigme de parfums et de secrets, comme si le monde entier était contenu dans son sourire. Je vois bien comment elle le regarde... j'ai soudainement peur, qu'elle vienne m'annoncer une mauvaise nouvelle. -"Est ce qu'il va bien?" C'est après tout le seul point important et la seule raison qui me semble valable à sa présence ici. Elle me demande si elle peut entrer et j'ouvre plus grand la porte tout en m'effaçant.

C'est à cet instant que je réalise que le temps que Malek passe loin de moi est également partagé avec elle. Les émotions se mêlent en moi, une toile complexe de désir, de doute, et de jalousie. Mais je choisis de ne pas laisser ces sentiments sombrer dans l'obscurité. La vie est faite de nuances et d'expériences, et chaque instant, même empreint de jalousie, contribue à la richesse de notre existence. Alors je me mords l'intérieur de la joue et j'attends. Ainsi, ma journée chez moi, dans cette bulle de tendresse et d'intimité, se transforme en un poème inattendu et complexe. Les métaphores de la vie, en somme. -"Bonsoir, pardon. Je peux vous aider?" Polie et courtoise, attendant de savoir à quoi j'ai à faire, tout en retenant le flot de jalousie qui afflue dans mes veines.

—" Est ce qu’il va bien ? »

J’entre dès qu’elle m’en donne la permission, secouant la tête avant de me décider à répondre verbalement.

Il va bien, mademoiselle Andersen.

Je n’ai aucune idée de ce qui pourrait être dit de plus, alors je ne dis rien. Le silence est mon seul ami dans ce lieu qui m’est étranger. Elle est chez elle, je peux pratiquement toucher son odeur et m’abreuver de ces gouts, de ces rêves. Quand sa seconde question tombe j’hésite, encore, défaut qui semble me coller à la peau depuis le début de la journée.

C’est pour discuter avec vous que je suis ici, mademoiselle Andersen, j’ai ce besoin de libérer mes épaules de ce fardeau qui m’étouffe un peu plus tous les jours.

Parler et tourner autour du pot la poussera à me foutre à la porte. Je ne veux pas lui faire perdre son temps, mais d’un autre côté j’en ai besoin de ce temps pour me donner le courage de lui dire qu’elle me plait. Encore une fois, pourquoi elle et non Malek ? Parce que c’est elle qui éveille mon envie, ma jalousie, mon incapacité de dormir sans rêver à lui, elle, eux. Toutes ces ondes négatives m’étouffent et si je dois me perdre dans l’absurdité d’une envie sans lendemain, si je dois recevoir un < non > ferme, il est préférable de perdre la face devant elle que devant lui. Je ne pourrai plus le regarder que ce soit elle ou lui qui me repoussent, mais il me sera plus facile d’envoyer ma démission par courriel que de le voir sourire quand la première larme coulera sur ma joue.

Vous êtes magnifique dans cette robe noire.

J’ai levé le regard afin de croiser le sien, espérant ne pas y lire de dégout au moment où elle comprendra que je la complimente. Attendre ? Poursuivre ? Plus je prends de temps pour mettre mes idées en place et plus mon courage s’éloigne, c’est inversement proportionnel.

Je vous trouve magnifique et… j’envie votre position.

Ce n’est pas tout à fait logique de commencer de cette façon, tanpis, il est trop tard.

La première fois où mes yeux se sont posés sur vous, j’ai cru mourir de jalousie et d’envie. Si aujourd’hui cette jalousie a laissé place, non-pardon… Il n’y a plus de jalousie en moi, mais je vous envie encore autant. J’envie les sourires que vous offre monsieur Al Mualim, j’envie les regards pleins de promesses et les escapades qu’il s’offre en votre compagnie.

Je pose mes fesses sur l’un des fauteuils afin de ne pas m’évanouir sous l’angoisse et le stress qui me rongent de l’intérieur.

Depuis peu j’envie aussi les réponses corporelles qui vous lui renvoyer pour lu i plaire. Je rêve de voir l’un de ces sourires m’être dédié, ne serait-ce qu’une fois. Je… Je veux ce que vous avez et je veux ce qu’il a. Je veux vous tous les deux…

La dernière phrase a été prononcée d’une voix plus forte, plus aiguë et plus rapide. Elle a été lancée si vite que la rattraper est impossible, les jeux sont faits. Je ne suis même plus capable de la regarder dans les yeux, mon visage est tourné vers le sol alors que la chaleur de mon erreur me consume.

Ne dites rien… il aura ma lettre de démission sur le bureau dès demain.

Depuis le premier mot prononcer, je ne lui ai pas laissé placer un seul mot, préférant lui couper la parole quand elle ouvrait la bouche plutôt que de me faire ordonner de me taire. Je ne veux pas me traire, je ne peux plus me taire. Je viens de creuser ma propre tombe et pourtant je me sens légère. L ne me reste plus qu’à me lever et partir… même ça j’en suis incapable. Je vais me battre, non, je dois me battre pour obtenir ce que je veux.

J’ai tout dit, j’ai fait une folle de moi et tout ce qu’elle a retenu c’est que j’allais remettre ma démission ? Elle me demande pourquoi… N’est-ce pas évident ? Par sa réaction j’arrive à croire qu’elle n’en a aucune idée, ce qui est déconcertant. J’allais lui en expliquer les raisons quand elle a levé sa main vers moi pour replacer l’une de mes mèches derrière mon oreille. Mon âme a envie de crier que oui, oui il me plait et oui ça me dévore. Pourquoi elle murmure ? Aurait-elle, elle aussi… elle comprend ? Voilà oui, oui c’est cela, cette brulure dévorante, cette lave qui coule d’un volcan si loin et pourtant si près que je me consume à chaque fois qu’il est près de moi.

Oui !

Oui a tout ce qu’elle vient de dire et oui a tout ce qu’elle dira, je m’en moque. J’ai cru qu’elle allait me gifler pour avoir fait preuve d’autant de sincérité, mais non, au contraire, elle me dit comprendre. Ma poitrine se soulève et s’abaisse comme si je venais de courir le marathon. Plus elle parle et plus j’ai envie de dire oui, oui encore et encore. Oui je veux être à sa place entre ses bras et oui je veux qu’elle m’envoie des sourires aussi. Je dois me mordre la lèvre pour ne pas céder, pour ne pas lui donner plus d’arme qu’elle n’en possède déjà pour me détruire complètement. Je laisse couler vers elle un < mademoiselle Andersen > à peine audible, une supplique pour que cesse sa torture. Déjà que je perds tout en venant ici, si en plus elle me détruit l’esprit je ne serai plus rien. Le comprend-elle ?

—" Qui sait… je pourrais te le donner ? »

Elle a fait deux pas vers l’arrière, me libérant ainsi de son emprise. Je croyais la rencontre terminée, je lisais même mes vêtements pour ne pas laisser les gens penser, à tort, que j’ai agi de façon déplacée quand je vais passer le cadre de la porte. Puis la question qui tue est tombée. Me le donner ? Par réflexe je relève mon regard curieux vers le sien, y cherche le piège, ne trouve rien.

Je… Je suis venu pour me libérer de ce poids, de ce masque neutre que je porte tous les jours. Je ne l’aurai jamais fait M. Al Mualim avait été présent je, se serait non-éthique de ma part d’agir ainsi. Il est encore et toujours mon patron et tout échange plus qu’amical est défendu au bureau entre les employés. Aimer son patron est socialement inacceptable. Puis… je me suis dit qu’entre femme… Je veux dire qu’il est plus près de vous que je ne le serai jamais et qu’ainsi, il vous serait plus facile de lui dire la vérité derrière ma démission. Donc… au revoir mademoiselle Andersen.

Je tourne les talons, confiante que ma vie pourra trouver son bonheur ailleurs. En revanche, à chaque pas que je fais vers la porte, mon cœur s’alourdit. J’ai « intelligence pour savoir que je dois dire haut et fort ce que je veux. J’ai l’intelligence pour comprendre que si je ne prends pas je ne pourrai jamais avoir. Je ne peux pas, je fais donc un autre pas et un autre.

Mademoiselle Andersen ?

Je me retourne, reviens vers elle et me place à distance plus ou moins respectable de sa personne avant de reprendre.

S’il vous plait, ne soyez pas en colère contre moi pour ce que je vais faire OK ? Juste, juste une fois, je vous le promets.

Dans ma culture les femmes ça ne s’embrasse pas, l’adultère est interdit et ce sont les hommes qui expriment le désir de courtiser quand une femme leur plait. J’ai attendu deux ans, presque deux ans, c’est sans lui demander la permission que mes mains agrippent son visage afin de déposer mes lèvres sur les siennes. Un baiser léger, timide. Un baiser depuis si longtemps désiré qu’il finit par enflammer mon corps et par obscurcir mon jugement. Je donne tout, prends tout, profites de ce rêve éveillé pour partager le feu ardent et passionnel qui me consume. Précieuse… Elle est précieuse… Mes doigts se permettent de courber afin d’agripper ces cheveux avec force. Je l’emprisonne de mes mains, l’empêche de m’enlever cette première et unique chance de lui démontrer toute la passion qu’elle m’inspire. Si douce….  

Voilà ce que je ressens pour vous et pour M. Al Mualim, mais je comprends que ce ne sera jamais suffisant.

Je n’ai jamais vraiment eu confiance en moi, niveau relationnel et émotionnel confondu.

Nos désirs ? J’ai l’impression que tout ce qui s’est déroulé avant que ne tombent ces mots ne s’est jamais passé. Je ne suis jamais venu ici avec la peur au ventre. Je n’ai jamais hésité à lui dire tout ce que j’avais sur le cœur. Je n’ai pas non plus ressenti cette douleur lancinante quand elle a planté ces dents dans ma lèvre, douleur et plaisir. Mon baiser me semble si puéril, si lointain et pourtant vrai, pur, révélateur, le début de la fin. Nos désirs ? Je n’arrive pas à y croire comme je n’arrive pas à comprendre cette tendresse qui brille dans son regard lorsqu’elle me regarde. Elle devrait être en colère contre moi non ? Je viens de lui dire que je bave sur son mec, mon patron, en plus de la désirer elle et elle me regarde avec une bonté indescriptible. Elle réussit même à mes soutirer des gémissements de plaisir par le simple geste de m’embrasser. La simplicité est pourtant l’étincelle qui me brule les entrailles. Ce sera quoi quand elle glissera sa main sur ma peau ?

Nina !!

Un soupir, un frisson, une vague d’extase qui a parcouru mon corps du bout de mon sein, là ou tout a commencé et qui s’est terminé par quelques gouttes dans ma culotte. Une cause à effet qui s’amplifie entre le point de départ et le fil d’arrivée. Ne plus m’excuser ? Ne jamais demander pardon de la désirer ? JE ne suis pas certaine de pouvoir lui offrir tout ce qu’elle demande dans un claquement de doigts, mais je vais essayer.

J’aime ce surnom…

J’aimerais pouvoir lui retourner le compliment, en avoir un pour elle sur le bout de la langue, un mot qui ferait honneur à la femme, mais hélas je n’en ai pas.

Que… que diras M. Al Mualim ? Je ne veux pas qu’il soit en colère contre moi d’avoir gouté a ce qui est à lui.

Je ne veux pas briser ou être celle qui brise, jamais je ne me le pardonnerais, jamais et pourtant mes mains se baladent déjà sur son corps. Le début de mon exploration est léger. Mes doigts glissent sur ces bras et remontent pour redescendre le long de son dos. Je lui laisse tout le loisir de changer d’idée, au cas où.

Vous êtes certaine ?

Ma bouche est déjà à la hauteur de ces clavicules et elles se frayent un chemin entre ces seins. Du bout de la langue je goute à cette vallée avant de m’aventurer vers les sommets. Du bout des dents je mords le tissu pour libérer un sein, puis l’autre, afin de venir les suçoter.

Dites-moi que tout va bien, que je reste dans vos limites ?

Je tremble de l’intérieur à l’idée de trop en faire comme je tremble de ne pas être à la hauteur. Je ne sais pas si je dois attendre sa permission pour faire remonter sa robe ou si elle souhaite me voir devenir entreprenante. Moi, entreprenante, difficile à croire même pour moi, mais je suis prête à fournir un effort pour lui plaire.

J’espère que ma tenue vous plaira à défaut de mes caresses…

Je retire le superflu pour qu’elle puisse apprécier l’effort. Mon dessous noir, sexy, pervers. J’ai dû me reculer pour qu’elle puisse voir et sa chaleur me manque déjà.

Suis-je assez délicieuse ?

Ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuui j’ai osé. Je veux entendre ce surnom encore et encore. Je veux l’entendre, le gémir, le crier, le murmurer au creux de mon oreille. Je veux qu’elle souffle a Malek l’idée de le prononcer aussi ou, à tout le moins, ouvrir son esprit à l’image de nous, une image qu’il pourrait apprécier et choisir de nous observer. Internet a brulé quelques-unes de mes neurones. Trop de fantasmes pour le peu de temps offert pour prouver ma valeur.

Ses yeux me fixent intensément, oscillant entre la surprise, la convoitise, et peut-être une pointe de résistance. Je la sens hésiter, mais l'étincelle dans son regard trahit un désir inébranlable. Sa main tremble légèrement lorsqu'elle la glisse lentement sur ma peau, suivant la courbe de mes épaules, descendant le long de mes bras. C'est une caresse timide, mais chaque contact électrise ma peau et fait naître une flamme ardente en moi. -"Il te va bien." Je chuchote contre sa peau, mordille aussi doucement. -"Il ne dira rien, il sera content de toi." Je suis sure que cette idée l'excite. Je crois qu'elle adorerait voir le regard de mon maitre briller de fierté à son encontre, il suffit de voir avec quel respect mais aussi quelle envie elle l'évoque.

Je me mords la lèvre inférieure, retenant un gémissement, alors qu'elle explore davantage mon corps. Sa main trouve le chemin vers ma taille, puis glisse audacieusement sur mes hanches. Le contact de sa peau contre la mienne est électrique, et je laisse échapper un soupir rauque qui trahit mon propre désir grandissant. Elle semble gagner en assurance, laissant ses doigts danser sur ma peau avec une audace croissante. -"Tu as l'impression que je doute?"

Mes mains reprennent leur exploration également. Je caresse ses épaules, descends le long de son dos, effleurant chaque courbe. Nos souffles s'accélèrent, synchronisés dans cette danse sensuelle. Le désir flotte dans l'air, palpable, insoutenable. Elle vient libérer le galbe de mes seins et la fraicheur de l'air sur les pointes dressées me fait pousser un nouveau gémissement.

-"Douce Sofia... quelles limites? Je n'en ai aucune." je murmure d'une voix rauque, assourdie mes lèvres effleurant son cou. Elle répond par des soupirs et des murmures, comme des confessions silencieuses de son envie brûlante. Nos corps se rapprochent davantage, se mêlant dans une étreinte enfiévrée. La passion monte, une tempête qui menace d'emporter tout sur son passage. Et puis elle se détache, pour s'effeuiller, me tirant un grondement d'envie. -"Délicieuse oui... ça te va décidément très bien." Je me lève, sans la quitter des yeux et m'approche à pas feutrés. Je viens plonger la main dans sa chevelure, qu'elle relève le menton. Mes yeux plantés dans les siens je souris, une lueur provocatrice dans les prunelles. -"Si tu l'es assez, peut être que je t'offrirais à lui ?" Je joue de son envie, très consciemment, appréciant l'ascendant que ça me donne sur son désir.

Ma main libre glisse contre son ventre, soulève l'élastique de son dessous et s'y faufile. Je viens doucement caresser son mont de vénus, avant de tendre les doigts vers la fleur sacrée de son intimité. Caresses lentes de la pulpe de mes doigts avant de me montrer plus appuyée. Je glisse deux doigts en elle, sans prévenir, juste pour le plaisir délicieux de la voir happer l'air et se cambrer. Ma main délaisse sa chevelure descend le long de son dos, dénouant habilement les attaches de sa tenue pour révéler cette poitrine au galbe délicat. Les vêtements tombent au sol, laissant place à la nudité qui nous unit dans cette étreinte passionnée.

Mes gestes deviennent plus impérieux, mes baisers plus voraces, jusqu'à ce que je m'abandonne à cette alchimie brûlante qui transcende les mots. La pièce devient le théâtre de mes désirs, une toile où chaque étreinte et chaque soupir contribuent à cette symphonie sensuelle. Je la fais lentement se tourner, pour m'avancer vers le sofa sur lequel elle bascule. Je me sens à la fois totalement libre et captive de ce moment, de l'extase qui unit nos âmes dans une communion charnelle. Je l'allonge et m'allonge sur elle, la caressant toujours, glissant le visage dans son cou, y apposant la marque de mes dents et aussi un suçon immanquable. -"Chaque fois que tu le verras, tu te souviendras comme tu aimes être à moi."

J’ai dû manger une dose supplémentaire de courage ce matin au petit déjeuner pour avoir le cran de venir la voir. J’aurais dû en manger quatre ou cinq de plus afin de pouvoir prendre ce que j’ai envie de prendre depuis si longtemps, mais j’hésite. Chaque hésitation m’éloigne du but, enfin c’est l’impression que j’ai. J’ai tout faux. Elle a eu beau me dire qu’elle ne possédait pas de limites et pourtant je reste sur me garde, calcule, ne prend qu’une petite bouchée à la fois. J’aimerais mettre cela sur ma volonté de faire durer le plaisir, mais non, je n’ai même pas cette excuse et ces commentaires ne me font pas d’effet. Enfin si, il me donne l’espoir d’une possible vérité, mais je me retiens depuis si longtemps que j’ai du mal à y croire.

Je me recule donc pour enlever quelques bouts de tissu, pour lui montrer ce que je peux lui offrir et ce que j’entends me fait serrer les cuisses de plaisir. Son grognement a eu le même effet sur moi que l’huile jeter sur un feu de broussaille. Je peux ressentir la vérité sous son compliment et je me réjouis de ne pas en avoir trop fait.

Si tu l’es assez, peut être que je t’offrirais à lui ? »

C’est à mon tour de grogner avant de me mordre la lèvre pour ne pas lui dire que je ne demande que cela, que je rêve d’être a lui ne serait-ce que le dixième de ce que Nina représentante à ces yeux. Je me contenterais même d’une portion plus petite de son attention pour pouvoir vivre tous les fantasmes qui me réveillent la nuit. Des rêves où il n’est pas toujours le maitre de cérémonie. En fait… je vis en ce moment même l’un de ces rêves et je n’ose pas me pincer de peur de me réveiller. Combien de fois ai-je mouillé en rêvant de sa main sur moi ? En moi ? Si un simple rêve me faisait mouiller, je n’ose pas imaginer de quoi a maintenant l’air mon entrejambe.

Nina !

Mes hanches sont allées à la rencontre de ces doigts alors que d’une voix faible je quémande plus. Elle peut même entendre un soupir de frustration quand sa main délaisse mes cheveux pour glisser le long de ma colonne vertébrale. J’essaie de lui rendre sa chaleur au centuple par mes propres caresses, ce qui me semble devenir une tache de plus en plus difficile à exécuter. Elle contrôle tout et moi, docile, la laisser me pousser vers le canapé avant de la laisser, encore une fois, m’allonger sur celui-ci avant de recouvrir mon corps du sien.

Je rêve d’être à toi depuis si longtemps.

Je devrais avoir honte et pourtant ce n’est pas le cas. Ces baisers fiévreux je les partage, laisse ma langue danser avec la sienne et mon corps onduler de plaisir sous les assauts de ces mains.

—" Chaque fois que tu le verras, tu te souviendras comme tu aimes être à moi. »

Plus Nina… plus… Je veux les porter fièrement !

Je suis perdu, une naufragée dans une mer houleuse qui a, comme simple ressource, une chaloupe de pêche. Mon bateau tournoie dans tous les sens et je peine à jeter par-dessus bord l’eau qui entre afin d’éviter le naufrage. Plus j’essaie de survivre et plus les vagues se font insistantes. Au loin je peux entendre l’appel des sirènes, leur chant m’attire, mais je continue d’enlever l’eau. La peur de l’inconnu m’épuise et il me suffirait de céder, de jeter le seau qui me sert à vidanger l’Eau par-dessus bord pour qu’elles viennent me sauver.

Ghani li ya sifarat al'iindhar (Chante pour moi ma sirène)

Mes mains se sont placées sur ces fesses avant de glisser le long de ces cuisses pour lui indiquer que je souhaite la voir me chevaucher. Tirer sur ces cuisses pour que ces jambes se positionnent de chaque côté de mon corps… oui… Tirer sur ces hanches… je jubile… je la tire un vers le haut encore et encore pour que ma bouche se perdre de nouveau entre ces seins, pour que me dents grignotent, sans la blesser, les petits tétons durcis qui sont les siens. Je pourrais jouir sans honte maintenant, car le son de ces gémissements à lui seul est divin. Je la fais remonter un peu plus encore pour que ma langue glisse sur la peau de son ventre, pour que sa mouille coule dans ma bouche. Mes doigts agrippent ces hanches avec force pendant que ma langue fouille sa chatte. Je veux qu’elle chante pour moi comme les sirènes chantent pour attirer les marins entre leurs griffes. Je veux être sa prisonnière.

Plus ? Encore plus... C'est tellement délicieux à entendre. Elle délire d'envie et ça fait vibrer mon ventre sur des notes nouvelles. Je me sens soudainement littéralement affamée de cette femme allongée sous mon corps. La façon qu'elle a de se montrer ardente et passionnée est folle, surtout en regard de ce comportement si sage qu'elle peut présenter au quotidien. Ainsi miss Nassar est le feu sous la glace ? Intéressant... Nul doute que Malek adorerait attiser cette flamme. L'idée qu'elle se révèle sous mes yeux me rend ivre et je mords à nouveau dans son cou, appuyant mes caresses mes doigts fouillant son sexe avec fièvre.

Mais voilà que la chatte se fait lionne et qu'elle prend des initiatives, tirant sur mes hanches pour me faire remonter le long de son corps et capter mes seins entre ses lèvres. Je couine de délice en sentant ses dents et me cambre par reflexe. Mais la nouvelle lionne ne s'arrête pas là, elle tire encore, glisse la langue sur mon ventre et je me retrouve bien vite à me placer à califourchon sur son visage. Dans un premier temps je la laisse m'envahir de sa langue et je frémis doucement. Mes mains remontent sur mon ventre et captent mes seins que je caresse avec plaisir. Et puis je m'anime sur ses lèvres, me frottant ostensiblement, cherchant à guider sa langue contre les zones les plus sensibles de mon intimité pulsatiles. Je gémis de plaisir et ondule franchement contre sa bouche, l'utilisant au profit de mon plaisir, faisant grimper la température. Suffisamment pour exciter mes envies, mais certainement pas en la laissant me faire jouir.

La nuit est trop jeune pour ça ! Bien trop jeune. Je me redresse d'ailleurs et me plante debout à côté d'elle, la contemplant de toute ma hauteur. -"Alors ma délicieuse tu as aimé me gouter?" Je souris et me penche, pour passer la langue sur ses lèvres et y trouver la saveur de mon plaisir avant de fixer les yeux dans les siens. -"Je veux te voir te caresser, jusqu'à jouir comme une chienne, juste pour moi." Mon sourire est presque carnassier quand je me laisse tomber à côté du canapé pour aspirer son sein entre mes lèvres et y planter férocement les dents. J'attends qu'elle couine assez à mon gout pour la relâcher. Soit elle obéit, promptement, soit la douleur la rappellera à l'ordre, tout en achevant d'inonder son sexe d'envie. -"Peut être que tu me donneras envie de t'aider pour le second orgasme ?"

Je ris doucement et lèche la pointe de son sein avant de la suçoter doucement. -"Sinon ce sera le suivant." Je mordille et recommence les caresses de ma langue, remonte dans son cou, et susurre à son oreille. -"Où celui d'après." Si elle doutait du fait que je compte user et abuser de son corps, je crois que ça n'est plus le cas. Les lumières tamisées de la pièce enveloppent notre intimité naissante, créant une atmosphère chargée d'électricité et de promesses.

Elle se tient devant moi, abandonnée, le regard empli d'une lueur mêlée de nervosité et d'excitation, et je la veux prête à se soumettre à mes désirs les plus ardents. Son souffle se mêle au mien dans un ballet enivrant, annonçant les prémices d'une danse sensuelle dont nous écrirons les pas ensemble. Je sens mon pouvoir grandir à chaque instant, comme une déesse régnant sur son royaume, guidée par l'élan de désir et de passion qui pulse en moi et putain j'adore ça. Mes doigts effleurent délicatement sa peau, traçant des lignes invisibles sur son corps offert, cherchant à susciter des frissons délicieux le long de son échine.

Chaque geste est une caresse, chaque regard une invitation à plonger au plus profond de ses désirs les plus secrets, à les assumer, mieux même à les revendiquer. Quant bien même ce qu'elle désire le plus est de se glisser entre moi et mon maitre. Pas mon homme, je n'aurais jamais cette prétention, mais mon maitre, ça c'est une évidence. Je suis sa précieuse et en cette seconde je me sens bercée par son aura. Je sens le poids de ma responsabilité peser sur mes épaules, celle de la guider, de l'initier aux plaisirs inexplorés qui nous attendent au-delà de l'horizon, mais surtout celle de ne pas déchoir, celle d'être à la hauteur de l'homme entre les mains de qui j'ai abdiqué ma vie.

Ses yeux cherchent les miens, en quête de réconfort, de direction, de validation ? Je ne sais pas, mais je lui offre un sourire complice, une lueur de compréhension qui transcende les mots et les gestes. Je sais ce qu'elle traverse comme émotions. Pourquoi ? Parce que je l'ai vécu, entre les mains expertes de Malek. Lorsque nos lèvres se rencontrent dans un élan de passion dévorante, je sens le feu de la luxure brûler entre nous, consumant chaque barrière, chaque obstacle sur son passage. Je veux l'entraîner dans un tourbillon de sensations, de plaisirs, d'émotions, où nos âmes se fondent en une seule entité. Je la veux mienne.

Je crois que je ne comprends pas. Je suis venu ici avec une idée plus ou moins précise en tête, je ne peux pas dire le contraire vu ce que je porte, mais je ne comprends pas pourquoi elle refuse de se laisser porter par cette envie qui me brule de l’intérieur. Je veux lui démontrer que je peux lui offrir tout ce qu’elle désire et que je ne crains pas de prendre ou plutôt devrais-je dire que je ne crains pas de donner ? Pourtant, elle se relève et me demande si j’ai aimé la gouter? J’ai fait tout de travers c’est ça ? Je dois me rhabiller et quitter la queue entre les jambes ? Ne pas être à la hauteur serait une comme un coup de couteau dans ma fierté, déjà que je n’ai pas très confiance en moi et que mon inquiétude doit se lire sur mon visage… Pourtant son sourire est charmeur et sa langue… ce que je donnerais pour qu’elle valse encore un peu avec la mienne.

. — » juste pour moi. »

L’ordre est tombé et si je ne me sens pas plus la hauteur qu’il y a quelques minutes, je me réjouis d’avoir ce que je considère être une deuxième chance. La douleur qu’elle m’inflige de ces dents, une promesse d’un futur radieux. La douleur fait pulser mon envie, réveil mon courage de nouveau et c’est sans hésiter que ma main glisse entre mes jambes. Je ne crois pas avoir besoin de mes doigts pour atteindre l’orgasme puisque ces mots ont eux seuls me font grogner de plaisir, mais je ne souhaite pas lui désobéir. Je veux être ce qu’elle veut que je sois et si mes premiers mouvements sont timides, le plaisir que je prends à savoir qu’elle me regarde me vais accélérer. Entreprenante ? Espiègle ? Je tourne rapidement avant de torturer la boule de nerfs entre deux doigts avant de prendre plus lentement par la suite.

[u] — " Où celui d’après. »[/ub]

Fini la torture, je glisse un doigt dans ma fente humide, puis deux, avant de m’inculquer un vas et viens rapide.

Encore !!

Supplique qui vient de je ne sais où. Ces caresses deviendront à la drogue et je suis déjà manqué de sa chaleur. J’ai tant de fois imaginer ce que serait ma vie si Malek devenait mon amant, si Nina me traitait comme sa chose. Mes rêves ont débuté chastement, quelques caresses volées, deux ou trois baisers, des soupirs, des gémissements… Tout cela n’était qu’une faible imitation de la réalité. Je ne me croyais pas capable de supporter la douleur et pourtant mon corps a envié de la supplier de le mordre encore.

S’il te plait…

Elle pourrait ajouter un doigt afin de danser en moi, avec moi. Elle pourrait m’embrasser de nouveau pour me faire taire, pour avaler les grognements de plaisir. Elle pourrait mettre le feu en me caressant… encore. Je ne suis pas celle qui dicte, mais celle qui supplie, qui subit, un rôle que je prends de mon plein gré.

Ouiiiii !

Ma tête se renverse et je ne sais plus si se sont mes doigts qui bougent en moi ou mon bassin qui donne le rythme, mais je suis si près que cela n’a plus aucune importante. Je cherche l’extase, les yeux fermés, conscients que je me donne en spectacle, information qui me fait basculer. Un cri à peine audible franchit mes lèvres quand l’extase me frappe, bouche ouverte, je dois me concentrer pour reprendre mon souffle.

Nina ?

Dis quelque chose ? Fais quelque chose ?

J’aime t’obéir !

C’est à ce moment-là que j’ouvre les yeux afin de pouvoir m’imprégner de sa réaction et quelque chose me dit que je ne serai pas déçue. Si je suis un livre ouvert, je crois pouvoir déchiffrer si oui, ou non, j’ai été à la hauteur. Ou pas ? Ohhh non, non je ne peux pas me permettre de manquer de confiance en moi maintenant. Ta vie ne va pas prendre fin ici… Et si c’était le cas ? J’aurais dû le prolonger un peu plus longtemps. Je ne perds pas de temps, aussi les yeux ouvert mes mains capture son visage et l’attire pour un baiser passionné.

Son arrivée chez moi, douce et en quête d'attention... ça a été un aphrodisiaque d'une puissance rare et j'ai le sentiment plaisant de me tenir au seuil de l'inconnu, scrutant l'obscurité avec une curiosité mêlée d'appréhension. Je me demande surtout si je serais à la hauteur ! Je veux faire honneur à mon maitre, à celui qui a ciselé ma soumission, mon abandon, je veux qu'il puisse être fière de moi.

Sofia repose telle une muse endormie sur le canapé, son corps offert à mes désirs, à mes caprices. C'est moi, moi seule, qui l'ai guidée dans ce voyage sensuel, moi qui l'ai emmenée là où les frontières entre le plaisir et la douleur se confondent, là où la luxure et la soumission dansent dans un éternel ballet. Et cette simple idée me met le feu au ventre, je crois que je découvre une part de ce que Malek peut ressentir quand il se joue de moi...

Même si je suis une novice dans cet art de la domination, une apprentie dans ce monde de passions exacerbées et de désirs inavoués, ce monde est le mien et je crois que je trouve assez rapidement mes marques. Je me découvre, lentement, me sentant désirable et belle au travers des yeux de ma soumise consentante, à travers les murmures de son corps offert à mes ordres. Chaque geste, chaque ordre donné, chaque réaction de Sofia m'enseigne quelque chose sur moi-même, sur mes propres désirs enfouis, sur cette force tapie au fond de moi qui attendait d'être libérée.

Je sens la puissance de mon contrôle, la douceur de ma domination et ça me rend ardente, ça suspend mon souffle. Je sculpte son plaisir comme une artiste modèle l'argile, façonnant chaque instant avec une précision presque chirurgicale. Et pourtant, derrière cette façade de maîtrise, je ressens une fébrilité, une excitation électrique qui me pousse à repousser toujours plus loin les limites de notre jeu, à explorer les recoins les plus sombres de mon âme.

J'ai donné l'ordre, et maintenant je l'observe attentivement alors qu'elle se livre à son propre plaisir, se caressant avec une intensité croissante. Chaque geste, chaque soupir, je les absorbe, ne perdant rien de ses réactions, mes doigts fins traçant des lignes imaginaires sur sa peau, explorant chaque courbe, chaque pli, comme si je cherchais à graver dans ma mémoire chaque instant de cette scène envoûtante. Je caresse ses cuisses, le satiné de son ventre, juste du bout des doigts, venant murmurer à son oreille comme elle est belle quand elle s'abandonne.

Quand elle bascule enfin dans l'orgasme tant attendu, je suis là, présente, pour capturer le moindre frémissement, le moindre tremblement de son corps. Mes doigts se referment sur la pointe de son sein que je torture, comme pour gravé la douleur dans le plaisir. Ses yeux se rouvrent alors sur moi et je sens l'électricité parcourir l'espace entre nous. Je suis haletante, passionnée, avide de la délectation qui va suivre. Elle se redresse, envieuse, presque intimidée et je lui souris. Elle m'attire à elle et nos lèvres se cherchent dans un baiser ardent, brûlant de désir et de complicité. Je me détache un instant, mes lèvres parcourant son buste avec une faim vorace, laissant des marques de désir sur sa peau satinée. Un sourire mutin se dessine sur mes lèvres alors que je murmure, d'une voix chargée d'excitation : "- Ce serait bien triste de ne pas déguster ce nectar."

Et sans plus attendre, je plonge, avide, entre ses cuisses, ma bouche affamée s'abreuvant de son essence avec une férocité presque animale. Le temps s'arrête, il n'y a plus que le goût enivrant de son plaisir sur ma langue, le son de ses gémissements remplissant la pièce, la sensation de son corps vibrant sous mes caresses. Dans cet instant, je suis emportée dans un tourbillon de sensation, de désir, de passion débridée, ne pensant qu'à la satisfaire, à la combler, à l'élever aux sommets du plaisir ultime. Je veux la marquer, la faire mienne, qu'elle  ne puisse plus se caresser sans imaginer mes mains remplaçant les siennes, ma langue fouillant son intimité et la violence de mon envie d'elle.