Nina Andersen ∞ Virage extrême.

01 ★ Naître à la seconde place d'une fratrie de trois ce n'est pas forcément simple. Une sœur ainée parfaite, un petit frère qui est le descendant, porteur du nom et moi... incapable de vraiment entrer dans le moule. Je crois que j'ai été insecure dès cette epoque. Convaincue de ne pas valoir assez, de ne pas être assez intéressante...

02 ★ Grande, élancée, filiforme, j'en prends assez vite plein la tête à l'école et je me défends de ça par de l'agressivité. Je deviens acide sur la défensive en permanence... désireuse de me faire apprécier, mais n'ayant pas les codes pour l'obtenir. Je survole la scolarité, les apprentissages sont aisés mais je ne fais aucun effort pour avoir des notes de folie. Bizarre mais je crois que c'est plus facile de me saboter toute seule en ne me donnant pas les moyens. C'est pas un echec... ça devient une sorte de concours de circonstances.

03 ★ L'adolescence change la donne. Je suis toujours aussi élancée, mais mes formes s'affirment. Une poitrine qui devient vite affriolante et attire des regards de convoitises. Me trouver désirable dans le regard d'hommes et de femmes... ça m'enivre. Je goûte là à une sensation que je ne veux plus abandonner.

04 ★ Je suis repérée par une agence de mannequins alors que je suis âgée de 16 ans. Mes parents n'aiment pas du tout l'idée. Comme ils détestent mes fréquentations... je fais le mur, m'éclate dans des bars dans lesquels je parviens à rentrer parce que j'ai tout d'une femme... aussi parce que je sors avec des mecs bien plus âgés. J'adore le fait de les intéresser, sans vouloir voir que c'est plus mon cul qu'autre chose qui les fait baver. Je fais ma première fugue moins d'un an après. Pour rejoindre un photographe qui m'a promis monts et merveille.

05 ★ Il ne m'a pas offert la lune, mais il a lancé ma carrière et rapidement elle décolle. On me voit sur les podiums et surtout je décroche un contrat dont rêvent beaucoup de model. Victoria secret... devenir un ange c'était un rêve. A cette époque, tout me sourit, même l'amour ... sous les traits du running back Lukas Campbell. Il est beau, tendre, doux, il me couvre d'attention et au lieu de savourer... je le traite mal. J'exige, j'attends toujours plus de démonstrations de.. de je ne sais pas quoi d'ailleurs. Je ne sais pas comment m'épanouir sans être le centre du monde et finalement je ne peux pas être le sien ? Je ne sais pas. Il se blesse et je n'ai aucune envie de jouer la garde malade, ma carrière commence déjà à se casser la gueule et je ne veux pas l'achever en étant photographiée dans je ne sais quel centre de rééducation. Alors je fais ce que je fais de mieux, l'air de rien, même si ça me déchire le bide, je le laisse sur le bord de ma route. Je rencontre en boîte le mec qui l'a blessé, le pire c'est qu'il me chambre là dessus, me demandant si je kiffe de me taper un éclopé. Il me traite comme une merde et ça me file mal au ventre tout en me donnant envie de lui faire un peu fermer sa gueule. Ça sonne comme un défi, qui se termine finalement au lit. Nouvelle histoire. Je me sens mal, triste, salie, pourtant je me vautre là dedans.

06 ★ Plus ça va et moins ça va. Cette histoire ne dure pas. Je compte pas pour lui. Finalement je ne compte pour personne, même pas pour moi. J'essaie par tous les moyens de sauver une carrière moribonde mais ce n'est pas aussi simple qu'il y parait. Certes je suis un ange, certes on connait ma silhouette et ma tronche un peu partout dans le monde... mais les contrats ne tombent plus. Là où je faisais la fine bouche, il me faut bientôt me pointer de nouveau à des castings. Faire en sorte d'être vue, dans les soirées en vogue...

07 ★ TW : BDSM Et puis un soir, en boite, je danse, presque frénétiquement, quand je relève les yeux pour croiser un regard qui me hante depuis. Les yeux noirs et dévorants d'un homme qui fait la pluie et le beau temps sur la ville. L'aura de sa famille s'étend sur le monde, la sienne prend possession de moi. Je m'agrippe à lui comme si ma vie en dépendait. Il y'a de la violence, de la colère, presque de la haine dans son regard. Je ne crois pas que tout ça me soit adressé et bizarrement ça ne me fait pas fuir, au contraire. Cette nuit là, je le suis chez lui, il se montre dur, âpre, sévère, diaboliquement sexy. Il torture mon corps de douleurs que j'oublie dans les pulsations d'un désir fou. Il me traite comme un jouet, qu'on peut maltraiter autant qu'on le veut et au lieu de m'en offusquer et de me pousser à fuir... ça libère quelque chose en moi. Je remets quelque chose entre ses mains cette nuit là, alors qu'il pince, qu'il griffe, qu'il marque ma peau. Il me tire les cheveux, me cambre, m'oblige à ne jamais le quitter des yeux. Il me parle mal et me fait jouir... je me perds. Au matin, après quelques minutes volées au sommeil, j'ai le corps endolori et l'âme complètement chamboulée. Je referme les bras autour de son corps secoué par les larmes et j'effleure ses cheveux et son dos avec toute la douceur du monde.

08 ★ Dans ses larmes il se purge du passé, il dessine mon avenir. Je ne le quitte pas au matin et je suis terrifiée qu'il me jette. Mais au lieu de ça, il se jette sur moi, comme un prédateur affamé et je sombre un peu plus loin, toujours plus loin. Les jours passent, les semaines et chaque fois qu'il me siffle j'apparais à ses côtés, sourire aux lèvres. On s'affiche et évidemment ça fait du bien à ma carrière, mais ce n'est plus vraiment la question. Disons que mes priorités ont été rebattues, je n'en ai plus qu'une en fait... Lui plaire, le satisfaire. Quoi qu'il puisse me demander, je m'exécute, qu'importe combien ça me coûte. Un jour après... le sexe... je n'aurais pas l'impudence d'appeler ça l'amour. Un jour donc je disais, après, entre ses lèvres fleurit un surnom...

09 ★ Ma précieuse... ce nom qu'il me donne quand il se satisfait de moi, quand il souhaite me récompenser, quand... je suis heureuse. Ce nom qu'il a fait tatouer sur ma peau et ce chiffre qui le surplombe. Je suis la première... ce qui pourrait me donner le vertige, parce que ça veut dire que je ne serais pas la seule. Mais quand j'effleure ce tatouage, du bout de mes doigts, je revois le plaisir dans ses yeux en le découvrant sur ma peau. Sur cette zone si sensible de mon ventre, sur l'os de mon bassin. Un tatouage que j'arbore fièrement.

10 ★ Les femmes tournent autour de lui, s'agglutinent, comme cette délicieuse assistante qui n'a d'yeux que pour lui. Je ne dois pas baisser les yeux sur cette cour, seulement les relever vers lui quand il souhaitera croiser mon regard. J'aime quand il dit que j'ai un regard d'ange. Le démon restera réservé au reste du monde. Fière, jalouse, possessive... je suis réduite à être sa possession et la plus grande peur que j'ai désormais dans la vie c'est qu'il se ravise... qu'il réalise que je ne suis que moi. Je veux rester sa précieuse ! Aussi toxique que ça puisse être aux yeux du monde. Personne ne peut comprendre la beauté de ce que je vis grâce à lui, qu'il m'a sauvée d'une vie de dérive. Alors oui, peut être que ce n'est pas la voie la plus facile, c'est même sur, parce que vivre auprès de lui n'est pas de tout repos... mais c'est ma vie. J'ai un studio dans son immense villa, là sans vivre avec lui pour autant, même si je ne crois pas qu'une autre que moi ne dorme dans son lit. C'est con hein ? Que ça me fasse sourire ? Un sourire suffisant et fier... oui fier ! Je suis fière d'être à lui. Même si ça fait de moi un bibelot plus qu'une personne. Je suis un bibelot, mais un bibelot précieux.