Prise la main dans le sac || Nath & Ana

Nathaniel & Anastasia

@Nathaniel Jenkins

[OutFit] Ma soeur et moi nous sommes disputée comme ça nous est rarement arrivées hier. Elle semble s'adapter à la vie américaine bien mieux que moi. Elle me reproche de ne pas faire suffisament d'efforts, de ne pas tout donner pour elle. Alors oui j'ai vu rouge, elle ne se rend pas compte de tous les sacrifices que je fais quotidiennement pour elle. Elle a déchainé en moi une tempête sourde et violente... mes mots ont dépassé ma pensé et aujourd'hui je m'en veux terriblement. La colère s'était emparé de moi comme un cheval fou et sauvage ne parvenant à se calmer. Au petit matin dire que j'ai regretté mes paroles est un doux euphémisme. Je me sent affreusement mal et je dois trouver un moyen pour me rattraper... et tenter de me faire pardonner.

Je profite de ma journée pour sortir, prendre l'air et m'éloigner de ces Russes qui me rendent la vie impossible. Je compte bien trouver de quoi me faire pardonner auprès de Tacha également... même si après notre dispute un cadeau ne suffira probablement pas. Elle reste malgré tout la personne qui compte le plus à mes yeux celle pour qui je serais prête à toutes les folies. Je prends d'ailleurs des risques tous les jours pour elle, pour tenter de préparer un jour notre évasion... pour gagner notre liberté. Elle ne se rends pas compte des risques que je prends pour elle, et à force je me demande même si elle souhaite que je nous extirpe de cet endroit. À leur contact elle a changé et ce constat m'effraie.

Je suis dans cette supérette un peu à l'écart de la ville, dans un coin tranquille et sympas au sein duquel j'aime beaucoup me balader. C'est agréable et tranquille. Je me balade dans les rayons, l'attention du gérant semble accaparée par deux ados à la caisse qui cherchent à acheter de l'alcool alors qu'ils ont pas l'âge légal. Je profite de cet instant d'inattention pour glisser quelques articles dans la poche intérieur de mon sac laissant au fond de mon panier qu'une boite de chocolat. Les préférés de Tacha. Je veux revoir un jour sur son visage ce sourire entier et innocent... Je m'en veux parce que je suis pas capable de la protéger comme je le voudrais... comme je le devrais.

A la caisse j'ignore le regard pesant du gérant qui me dévisage. Je sort un billet de mon portefeuille pour payer mon article. J'essais de faire bonne figure en affichant se sourire charmant qui me donne incontestablement cet air angélique. Je suis fauchée comme les blés et le peu que je gagne je l'économise pour préparer notre évasion. Ouvrez votre sac mademoiselle... Je blêmis... C'est écrit sur mon visage ou quoi ? Ou alors c'est mon fort accent Russe qui me porte préjudice ? Il fouille mon sac et en ressort mon faible larcin : un tube de rouge à lèvre, un petit flacon de parfum et un paquet de clope... tout a part les clopes c'était pour Tacha, pour tenter d'amorcer une réconciliation. L'homme me regarde durement. Tu sais ce que l'on fait aux petites voleuses dans ton genre ? Je suis sure que les flics seront ravis de contrôler tes papiers... Je serre mes petits poings, je serre si fort que mes articulations blanchissent et mes ongles s'enfoncent dans ma peau au poing que ça devienne douloureux. N'appelez pas les flics... S'il vous plait... Je voudrais lui dire que je vais payer mais je n'ai pas les moyens pour plus que ma boite de chocolat. Tant pis... cette dernières suffira, pour l'instant je veux seulement qu'il abandonne son idée d'appeler les flics... Je n'ai pas de papiers en règle et ce serait le pire scénario pour moi...

BY .SOULMATES

Prise la main dans le sac

-Tu tiens tant que ça à un séjour derrière les barreaux?-

@Anastasia Savvine Nathaniel Jenkins

Changer de paysage l’espace d’un moment pouvait permettre d'adhérer son esprit. De se le vider au point de ressentir un allègement sur ses épaules. Et bordel que cela procurait un bien immense pour le militaire que de se perdre en regardant l’horizon. L’eau s’étendre à perte de vue à travers tous les points de fuite imaginable. Un effet hypnotique sans aucun doute. Comme si l’océan infini avait le don d’aspirer ses pensées quelque peu troublées. Car si son travail lui permettait de frôler les rues de cette ville plus souvent qu’il ne le devrait, ça lui avait porté tout de même plusieurs ennuis qu’il aurait pu éviter s’il avait plutôt opté à retourner à Fort Irwin près de ses propres troupes -à plusieurs centaines de kilomètres de San Diego-. Mais aucune situation ne pouvait se qualifier de perfection.
Donc il encaissait comme il avait toujours su le faire. Parfois il avait l’impression que la vie puisait dans un malin plaisir de parsemer ses journées d’embûches sans que Nate lui en ait fait la moindre demande, d’autres fois il ne pouvait que s’en prendre qu’à lui-même pour faire les choses un tantinet trop rapidement au lieu de ralentir et d’y voir tous les détails.

Enfin, quitter le centre-ville pour profiter du souffle de l’océan lui était bénéfique, jusqu’à ce que la faim le gagne. Déambulant dans une supérette du coin -les restaurants s’avéraient certes succulents, mais les prix les accompagnants étaient bien moins appétissants-. Il longea le comptoir des repas préparés et son choix s’arrêta sur une salade parsemée de fruits de mer dont il ne pouvait s’empêcher de saisir. Il fit un détour dans les boissons pour dégoter une bouteille d’eau pour en second lieu se diriger à l’une des caisses. Il lui suffira de trouver ensuite un endroit calme où se mettre la nourriture sous la dent avant de tangenter la plage.
Cependant une voix s’éleva en direction d’une caisse voisine. Une voix qui le tilta. Cette intonation russe d’une voix cristalline qui lui semblait plus que familière. Il releva la tête. Il n’y avait qu’un seul moyen d’en avoir le cœur net, mais les présentoirs lui bloquèrent la vue.
Peut-être se trompait-il? Il le souhaitait dans un sens, mais les accents autres qu’américains et hispaniques se faisaient plutôt rares. Ce qui réduisait ses doutes à contrecœur au vu de ce qu’il avait pu entendre quelques secondes plus tôt à travers les sons répétitifs et agaçants des lecteurs optiques. En quittant la file d’attente, il se dirigea vers celle voisine tout en projetant son regard. Sa mâchoire se contracta tandis que ses dents grincèrent.

Il s’excusa auprès des individus patientant que l’histoire de la petite voleuse blonde se règle pour se frayer un chemin jusqu’à elle. Nate s’adressa au gérant d’un sourire navré.

— Attendez! J’en suis vraiment désolé, je lui avais pourtant dit de m’attendre pour payer pendant que je me décidais à travers votre rayon de repas préparés, lança-t-il d’un ton suppliant de se montrer compréhensif. Pas besoin d’appeler la police, je vais m’acquitter de tout régler.

Il tendit donc ses propres articles pour les greffer à la facture tandis que l’employé lui jeta un regard noir avant de foudroyer la jeune femme.

— Je vais prendre un sac, ajouta-t-il en sortant ensuite sa carte de crédit de son portefeuille. Passer l’éponge pour cette fois. Je promets que ça ne se reproduira plus.

Et ce que ses paroles étaient sincères à ce moment précis. Voilà que pour la première fois, Nate osa poser ses iris bleutés sur cette blondinette qui avait intérêt à se montrer convaincante dès qu’ils auront mis un pied hors de la supérette.
Le gérant jura que si jamais il l’épinglait de nouveau cette garce, peu importe, il fera débarquer les flics. Sans rétorquer et souhaitant surtout déguerpir avant que l’employé change d’idée, le militaire agrippa le bras frêle d’Anastasia ainsi que de sa main libre le sac contenant sa nourriture ainsi que les articles de la Russe.
Trouvant un endroit isolé, ses yeux interrogeaient la voleuse en herbe s’étant faite prise la main dans le sac.

— Tu m’expliques? À quoi tu pensais au juste?

Nathaniel & Anastasia

@Nathaniel Jenkins

[OutFit]J’ai cherché les ennuis, oui c’est clairs, et je mérite probablement ce qui m’arrive. Quand on doit faire profil bas on évite ce genre d’écart de conduite mais j’ai agit sans réfléchir. Je voulais faire plaisir à ma soeur et quand il s’agit d’elle je ne suis pas raisonnable. Je perds pieds et son bien être est la seule choses qui trouve grâce à mes yeux. Là, je suis entrain de le regretter amèrement d’ailleurs… Ca si on me renvoie purement et simplement en Russie qui veillera sur elle ? Qu’est ce qu’il adviendra d’elle ? Je serre les dents, implorant le gérant de la superette de ne pas appeler les flics. — Attendez! J’en suis vraiment désolé, je lui avais pourtant dit de m’attendre pour payer pendant que je me décidais à travers votre rayon de repas préparés Pas besoin d’appeler la police, je vais m’acquitter de tout régler. Mes paupières papillonnent de surprise lorsque je vois Nath sortir de ce qui me semble être de nulle part. Il prend ma défense, négocie pour moi et m’évite incontestablement la case prison. Je la ferme et me fais toute petite, je cherche même à me dissimuler derrière sa carrure bien plus imposante que la mienne, comme si je pouvais me faire oublier ainsi. Je fuis le regard sombre de l’employé qui aurait sans doute bien aimé appeler les flics pour m’embarquer. Je m’en sort bien, j’ai même une chance incroyable et j’en ai parfaitement conscience. Passer l’éponge pour cette fois. Je promets que ça ne se reproduira plus. Il se porte garant pour moi. J’ai l’impression d’être une enfant prise en faute et c’est fort désagréable, mais je la ferme. Je ne suis pas en position de râler. Ses prunelles pleine trouvent les miennes… et ma moue d’enfant boudeuse ne calmera surement pas son agacement. Il me vient en aide oui… mais je vais devoir lui fournir une explication, je lui doit des comptes et je redoute déjà ce moment. Le gérant me fais la leçon et me conseille vivement de ne pas revenir chez lui à l’avenir… que la prochaine fois il me loupera pas. Putain merde, tout le monde me regarde, me juge sans savoir… et je déteste ça. J’ai qu’une envie, déguerpir bien vite… Nath ne tarde d’ailleurs pas à m’empoigner par le bras pour m’emmener avec lui à l’extérieur dans un coin à l’écart. — Tu m’expliques? À quoi tu pensais au juste? Le temps des explications est venue. Je plante mes prunelles azuréennes dans les siennes, soufflant parce que j’ai pas envie de me justifier alors que je devrais faire profil bas…et le remercier de manière plus convaincante. ”Je pensais pas me faire chopper… sinon je me serais abstenue” Sans blague Ana…. tes explications commence bien mal. Je soupire encore une fois comme si j’avais besoin d’oxygéner ce cerveau qui visiblement prennait de bien mauvaise décision. ”Merci Nath… sans toi ils auraient appelé les flics, et j’aurais eut de gros problème. Je te rembourserais chaque centimes…” Je me radoucie, et lui adresse même un petit sourire timide. Il a des raisons de m’en vouloir… mais j’espère que ce petit sourire aura raison de cet agacement dont je suis l’origine et qui assombrit son visage. ”C’étais pour ma soeur… je sais que c’est nul comme raison, mais c’est pourtant le vérité… Je voulais seulement lui faire plaisir. ” Sa main empoigne toujours mon petit bras frêle, ma main vient attraper la sienne pour le faire lâcher prise, mes doigts ne lâche pourtant pas les siens. Un contact simple, agréable. ”Soit pas fâché… je recommencerais plus…” Je me penche légèrement en avant pour déposer un simple baiser sur sa joue. Pour l’attendrir ? Le dérider un peut ? Peut être.

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Prise la main dans le sac

-Tu tiens tant que ça à un séjour derrière les barreaux?-

@Anastasia Savvine Nathaniel Jenkins

Il s’interposa, le militaire, à travers l’altercation qui avait lieu à la caisse voisine. Il n’en avait pu faire qu’autrement en identifiant la malheureuse gamine qui s’était fait prendre… lamentablement. Et depuis qu’il s’était manifesté, elle se tenait à carreau la petite, tentant de se cacher derrière sa personne. Il la laissa faire. Valait mieux que cette dernière n’attire plus l’attention de quelconque manière. De rester vautrée dans un mutisme le temps que Nate s'efforçait de calmer la désinvolture du gérant. Ce qui sembla porter ses fruits, étonnement -même si l’employé ne manqua pas de répéter inlassablement que la voleuse avait plus qu’intérêt de surveiller ses arrières à présent si elle osait rôder de nouveau entre ses murs-.
La facture réglée, le membre du corps armé emboîta le pas en prenant soin d’entraîner Anastasia avec lui. L’éloigner des regards incessants projetés sur eux deux -sur elle plus précisément-. Repérant un coin isolé, il se posta enfin devant la jeune blonde avant de lui demander des explications.
Explications qui le laissèrent des plus perplexes.

— Réellement? dit-il, l’air dubitatif.

Elle se foutait de lui. Il n’y avait pas d’autres arguments possibles. Qui dans ce monde tenterait d’aller contre les lois alors qu’il savait pertinemment qu’il se ferait attraper? À moins d’avoir comme objectif précis de se retrouver derrière les barreaux, Nate doutait largement que ça soit un mode de pensée courant.
Cependant, il n’ajouta rien de plus à son étonnement bien parlant en son sens. Il permit à la voleuse de poursuivre -de se montrer plus convaincante si elle souhaitait qu’il garde son calme-. Elle changea de tactique la petite. Le remerciant au passage avant de lui offrir un remboursement, seulement ce n'étaient guère les billets colorés qui démangeaient le militaire. La somme qu’il dû débourser ne viendrait pas faire un trou dans son budget, ne l’inquiétait même pas le moins du monde. Elle néanmoins…

— Tu sais que je ne peux rien faire si jamais tu te retrouves en prison? lâcha-t-il ne se laissant pas attendrir par le sourire de la jeune femme. Ou même au commissariat.

Car c’était de loin le dernier endroit qu’il souhaita l’apercevoir. Elle en bavait cette petite et même si l’homme désirait la maintenir hors des ennuis, elle semblait toujours vouloir y plonger tête première à chaque occasion. Et cette fois, c’était pour sa sœur… Et comment Nate avait de la difficulté à persister avec ses traits fermés sur son visage. Il ferait tout également pour chaque membre de sa fratrie. Il l’avait déjà fait et recommencerait sans hésiter si l’un d’eux viendrait toquer à sa porte. Un point commun avec la criminelle en herbe dont il s’était pris d’affection pour cette dernière.
Il échappa un soupir. Même si la cause lui semblait juste, ses actions restaient néanmoins répréhensibles.

— Il doit bien avoir d’autres moyens de lui faire plaisir que de voler dans une supérette.

Il ravala la partie accusatrice. Son but n’était pas de lui faire ressentir une culpabilité sans fin, mais plutôt qu’elle tente d’opter pour des solutions qui lui éviteraient d’avoir les forces de l’ordre sur le dos.
Il ne s’était pas rendu compte, Nate, qu’il avait toujours sa saisie sur le bras de son interlocutrice. Dès qu’elle posa sa main sur la sienne, il relâcha le tout, mais elle ne brisa guère le contact. Relevant un sourcil, il fut pris de court par le baiser tendre apposé sur sa joue.

— Tu me fais quoi là? s’enquit-il en la fixant l’air ahuri.

En fait, il ne désirait pas nécessairement de réponse. Son étonnement du moment lui avait dicté d’énoncer cette question. Cependant, le plan de la demoiselle fonctionna à merveille. Son regard dur laissa plutôt place à une certaine incompréhension.

— Et je t’ai déjà mentionné que tu pouvais m’envoyer un message si jamais il y avait quoi que ce soit. J’aimerais aussi en recevoir avant que tu te retrouves les pieds dans les plats.

Son ton s’était montré un tantinet plus doux dans le but d’inciter Anastasia de ne pas hésiter à faire appel à lui. Peu importe la situation.

Nathaniel & Anastasia

@Nathaniel Jenkins

[OutFit]Mes explications ne sont pas convaincantes. Je le sais que trop bien. Je sais que je n’aurais pas du que c’était une belle connerie… que c’était chercher les emmerdes, mais ça a été plus fort que moi. J’ai parfois l’impression de chercher inconsciemment les emmerdes. Nath me regarde comme une gamine prise en faute. J’ai jamais vraiment connu ce que c’est d’avoir un père et l’autorité allant avec mais là c’est l’impression que ça me donne. Il me toise me juge de sa hauteur et je ne peux même pas lui en vouloir. Il a raison.

je me renfrogne dès qu’il parle de la prison ou même seulement du commissariat. Si je me fais chopper je sais que les choses tourneront au vinaigre. Ce sera un retour simple pour la Russie pour moi… enfin non même pas. La Bratva n’attendront pas de savoir si je vais délier ma langue, je me ferais très certainement zigouiller avant. Oui, ma vie c’est de la merde. C’est n’est même plus une vie à ce stade là… plus de la survie ? oui très probablement.

“Il doit bien avoir d’autres moyens de lui faire plaisir que de voler dans une supérette.”

Je soupire. Il a raison oui, je peux pas dire le contraire à moins d’être sérieusement de mauvaise foi “ Je sais bien… mais je culpabilise tellement de la vie qu’elle a. Je devrais être capable de la protéger. C’est mon rôle… ” Ma voix tremble, l’émotion qui me tenaille quand je parle d’elle est violente. J’ai échoué en tant que grande soeur… Je la protège depuis que nous sommes gamines et je lui offre qu’une vie de souffrance. C’est dur a accepter, même si elle vit mieux sa vie aux mains des Russes que moi. J’ai même parfois l’impression qu’elle y trouve son compte, mais ça je refuse de l’accepter. Je secoue doucement la tête comme si je voulais m’extirper de mes propres pensées et revenir à la réalité. Je me mords la lèvres nerveusement pas très à l’aise avec ce regard dur et accusateur qu’il porte sur moi. Il me laissera pas m’en tirer si facilement ça je l’ai bien compris. Je soupire avant de lui claquer un bisou sur la joue. Pourquoi ? Faire diversion ? le dérider un peu ? Les deux très probablement et sa réaction ne se fais pas attendre, il me regarde comme si je venais de lui flanquer une décharge électrique.

“Tu me fais quoi là?”

Je ne répond pas à cette question purement rhétorique. Je me contente d’un haussement d’épaule accompagné d’un petit sourire amusé. Ben quoi ? C’était qu’un bisou y a pas de quoi en faire tout un plat comme ça.

“ Et je t’ai déjà mentionné que tu pouvais m’envoyer un message si jamais il y avait quoi que ce soit. J’aimerais aussi en recevoir avant que tu te retrouves les pieds dans les plats.”

Nath se radoucie un peu, je l’entend nettement au ton de sa voit et à ses iris qui cesse de darder sur moi des éclairs. Je soupire triturant mes doigts nerveusement. Il m’a sorti de la merde,je ne risque plus rien à présent. C’est pas lui qui me causera des ennuis bien au contraire. Je lève sur lui mes grands yeux bleue, tentant de voir si la leçon de moral était terminée.

“ C’est bon, j’ai compris Nath… Je ne recommencerai plus… Allez on en reste la avec les leçons de morale ? J’ai davantage besoin de mon amis plutôt que du père moralisateur. Même si je dois le reconnaître tu es convaincant dans ce rôle… ”

Je penche légèrement ma tête sur le côté avant d’esquisser un sourire amical, mes iris dans les siens. J’avoue, je n’ai pas l’habitude que l’on veuille m’aider ou même tout simplement s’occuper de moi. Alors j’ai pas ce foutu réflexe d’appeler à l’aide, même s'il me l’a proposé plusieurs fois.

” T’as un peu de temps devant toi ? ” Je soupire quand mes mots sonnent clairement comme une quête de compagnie. Il a probablement bien mieux à faire que perdre son temps avec une petite voleuse de bas étage, mais j’ai pas envie de rester seule, et sa compagnie - et ce malgré ses remontrances - m’est agréable. “ Parce que si tu n'avais pas de projet pour occuper ton aprem je connais une petite blonde qui serait pas contre passer un moment avec toi. ” Un sourire pour détendre l’atmosphère. J’avais pas prévu ça pour ma journée… enfin je n'avais surtout rien de prévu du tout pour être honnête.

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Prise la main dans le sac

-Tu tiens tant que ça à un séjour derrière les barreaux?-

@Anastasia Savvine Nathaniel Jenkins

Les paroles de la gamine résonnèrent en lui. Non seulement par le sens qu’elle leur donne, mais aussi parce qu’elle le ressent du plus profond de ses tripes. En aucun cas les propos étaient énoncés dépourvus d’émotion. Il prit une respiration, le militaire. C’était un rôle difficile à porter sur ses épaules. D’autant plus lorsqu’on peinait nous-mêmes à se maintenir la tête hors de l’eau. Et parfois, il ne suffisait pas de déplacer les montagnes pour y parvenir. Se recentrer sur l’essentiel -même s’il était vrai que ce n’était pas toujours suffisant-. On ne pouvait pas tout contrôler, surtout quand il ne s’agissait pas de notre propre vie. Il avait encore ce goût amer collé à son palais qui lui rappelait sans cesse que des fois, si, la situation nous échappait -et ce peu importe tous les efforts que l’on a pu prodigué-.

— Ne culpabilise pas. Tu fais de ton mieux, je suis certain que ta sœur le sait et l’apprécie.

Nate n’avait pas tous les détails de l’histoire ni même du passé de la jeune demoiselle qui s’enlignait sur son un quart de siècle d’existence. Elle ne lui avait pas raconté toutes les péripéties que la vie avait fourbement semées sur son chemin. Ça ne regardait qu’elle, bien évidemment. Il ne lui forcera jamais à tout déballer, ça devait venir de la première intéressée. Cependant, le lieutenant-colonel pouvait tendre la main à n’importe quel moment pour la sortir du pétrin -sauf s’il est déployé ailleurs-.
Mais la blondinette prit d'assaut la joue du militaire pour détourner son attention. Son questionnement trouva comme seule réponse un haussement d’épaules suivi d’un léger sourire cachant une certaine fierté. L’homme leva ses yeux bleutés vers le ciel avant de se raccrocher à la silhouette féminine, un tantinet plus détendu.
Il lui rafraîchit la mémoire quant à savoir qu’elle pouvait user de la technologie moderne pour le contacter dès que quelque chose n’allait pas. Son téléphone avait toujours le son d’activer lorsqu’il n’était pas en service, histoire d'être joignable en tout temps au cas où le gouvernement décidait de se mêler à un conflit. Et même si le numéro affiché ne correspondait pas à celui de ses supérieurs, il décrochera, peu importe l’heure. Car il savait à quel point cela pouvait être libérateur d'avoir une personne sur qui compter à toute heure du jour et de la nuit. Et pourtant… La voleuse en herbe ne semblait pas le comprendre. Ou bien le réaliser en fait. Comme elle n’avait jamais pris la peine de le faire.

— Je suis heureux d’entendre que tu ne recommenceras plus, par contre j’aurai préféré que tu me dises que la prochaine fois, tu me passeras un coup de fil. Ou un texto, peu importe.

Il maintint le regard azuré de la gamine en arquant un sourcil. Il la martelait avec ça, mais il souhaitait seulement qu’elle assimile enfin que c’était réellement une option viable qu’elle pouvait utiliser. L’impression s’avérait peut-être fausse, mais il croyait qu’elle n’avait pas conscience de l’opportunité qu’elle possédait. Il accusa son jeune âge et sans doute le fait qu’elle pensait pouvoir en voir le bout par ses propres moyens.

— Si j’avais une dizaine d’années de plus peut-être ça aurait pu être crédible, dit-il avant de laisser place à un subtil sourire. Sûrement mon métier de militaire qui me profère cet aspect de père moralisateur?

Le trentenaire s'apprêtait à faire le tri dans le sac qui était toujours perché à son poignet, mais sa présence était sollicitée davantage par Anastasia. Était requise en fait.

— Uh, certes.

Changement de plan de dernière minute. Malgré que le programme n’avait rien de tangible et couler dans le béton. Il pourra s’acquitter des tâches une différente journée sans problème. Passant une main à travers ses mèches brunes, il se demanda silencieusement ce qu’elle avait bien en tête. Probablement rien de concret. Ni l’un ni l’autre n’avait prévu de se croiser en cette journée.

— Et cette petite blonde a une envie particulière?

À son tour il pencha sa tête avant d’exprimer un réel sourire sur ses lèvres. Il avait plusieurs activités possibles dans ce quartier longeant l’océan. Si en premier lieu, Nate s’était présenté pour tout bonnement profiter de l’odeur salée, rien ne l’incommodait de transformer une simple balade en une véritable occupation.
Bien que son estomac lui fit comprendre via un gargouillement que le remplir ne serait pas un mauvais début. Il aurait dû se mettre quelque chose sur la dent avant d’entraîner la gamine.

— Avant d’entamer quoi que ce soit, ça te dérange si on trouve un endroit pour se poser et manger? s’enquit-il d’un ton légèrement parsemé de gêne.

Nathaniel & Anastasia

@Nathaniel Jenkins

[OutFit]Faire de mon mieux, oui, c’est ce que je m’évertue à faire chaque jour, mais cela ne semble jamais suffisent. Cette chienne de vie me rappel à l’ordre, me rappelant que je ne suis qu’un grain de sable insignifiant dans l’immensité de l’univers. Je ne sais pas combien de coups il va falloir que je me prenne dans la figure pour comprendre que toute ma vie m’échappe totalement… et que je ne pourrais jamais rien y faire. Jamais ? Je refuse de l’admettre. J’ignore si c’est dû à une volonté de faire ou à de la bêtise pure et simple, mais c’est ainsi.

Je lève les yeux au ciel quand il me rappel que je devrais me servir de mon cellulaire plutôt que de tenter le diable avec des actes irréfléchis. Il a raison. Je le sais que trop bien et pourtant une part de moi ressent ce besoin de tenter le sort, de jouer avec le feu. C’est une sorte d’exutoire pour moi, et ce, malgré les risques. “C’est ainsi à ça que sert la technologie moderne ? j’essaierais la prochaine fois…” Taquine, j’use de l’ironie quand je peine à comprendre pourquoi Nath tien à ce point à me venir en aide. Je me dénigre et ai une bien piètre opinion de moi-même. Malgré un besoin évident je peine à accepter l’aide de qui que ce soit. Est-ce parce que j’ai peur de lui attirer des emmerdes qu’il ne mérite pas ? Peut être. Nath c’est un gas bien qui ne devrait clairement pas perdre son temps avec moi. “ Excuse-moi… c’est juste que j’ai tellement pris l’habitude d’être seule… et de pouvoir compter que sur moi…” Je soupire. Oui certaines habitudes ont la vie dures.

Je m’amuse à le comparer à un père moralisateur quand il prend cet air renfrogné. C’est pas ma faute, j’ai l’impression d’être une enfant prise en faute. Sa réponse m’arrache un sourire amusé. Il a une dizaine d’années de plus que moi, il est plus mature et plus posé. Plus réfléchis et raisonnable aussi. Je n’ai jamais eut une vie calme et posée. Je connais que l’incertitude et depuis que je suis en Amérique la servitude. Ma vie est aux mains de la Bratva et ce que je veuille ou non. “Certainement oui… mais cet aspect de ta personnalité fait ton charme. Je lui adresse un sourire complice. “ Tu as l’air si solide, si sur de toi. On pourrait le penser capable de porter le poids du monde sur ses épaules sans flancher. J’envie cette force d’esprit.

Est ce que j’abuse en lui demandant de changer ses plans pour passer un peu de temps avec moi ? Peut être. Il pourrait me dire non, mais peut être craint-il que je reparte à quelques bêtises ? Quand il me demande si j’avais une envie particulière pour cette journée, un sourire étire les traits angélique de mon visage. Je n’avais rien de particulier en tête, j’espère juste oublier mon quotidien compliqué durant quelques heures. Profiter simplement sans me soucier de l’après. “ J’aimerais profiter de l’océan et du soleil… pas toi ? ” Il fait beau aujourd’hui et sentir les rayons du soleil chaud caresser ma peau est si agréable. Quoi que l’on pourrait s’apprêter à faire ça va devoir attendre un peu. L’estomac de Nath se manifeste et son petit air gêné m’amuse. “ Comme si je pouvais te refuser quoi que ce soit. ” Bien, premier objectif nous trouver un coin sympas pour contenter l’estomac de monsieur. Un peu à l’écart, un banc fasse à l’océan semble libre. “ Là-bas ça te vas ? ” J’attend pas vraiment qu’il me donne une réponse. Je l’entraine avec moi. Je suis peut être trop familière avec lui, mais c’est ma façon d’être. Les fesses posées sur le banc face à l’immense étendue d’eau, je profite quelques instant du bruit des vagues. Reposant. Apaisant. “ Je pourrais rester à là à regarder l’océan des heures… ” Je profite de cet instant de calme pour sortir de mon sac un paquet de clope pour m’en griller une. J’ai besoin de ma dose de nicotine.

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Prise la main dans le sac

-Tu tiens tant que ça à un séjour derrière les barreaux?-

@Anastasia Savvine Nathaniel Jenkins

Il essayait de la remettre sur les rails, le militaire. Que cette blondinette évite de sombrer dans les tentations leurrées d’espoir qui ne font que lui imposer des problèmes. Et malgré tous les efforts qu’il déploiera, tant et aussi longtemps qu’Anastasia ne l’aura pas comprise d’elle-même, il avait peur que ça ne soit qu’un cercle vicieux. Un cycle infini jusqu’à ce qu’elle se prenne un mur en pleine tronche. Et pourtant, Nate ne parvenait pas à s’y résigner. La laisser s’engouffrer dans ses problèmes pour qu’elle les affronte, les subisse à leur pleine capacité. Il ne lui rendait peut-être pas service en la tirant d'affaire ainsi, mais il ne pouvait chasser son inquiétude à son égard -surtout qu’il sait pertinemment qu’une fois les emmerdes jusqu’au cou, il ne pourra l’en extirper… il n’a malheureusement pas les pouvoirs nécessaires au creux de sa main pour contrer les conséquences sérieuses-. Alors il la repêche tant qu’il en a encore l’opportunité. L’empêchant de se noyer.
Son regard qui s’était adouci retrouve ses traits sévères. Une attitude d’adolescente, voilà ce qu’il avait sous les yeux dès lors que la blonde leva ses iris pétillants vers le ciel ensoleillé de San Diego. Le soldat avait été des plus sérieux à lui émettre cette directive suggestive -ou pas- et cette dernière le tourna à la blague.

— N’essaie pas et fais-le, contesta-t-il d’un ton sec. Vraiment.

Peut-être que ça semblait être des paroles en l’air pour cette jeune demoiselle, or, Nate ne plaisantait aucunement à ce sujet. Et il adorerait que son interlocutrice puisse enfin l’assimiler et même l’accepter. Si ça pouvait paraître irréel pour elle, l’homme de la trentaine avait un véritable attachement pour elle.
Il détendit l’expression de son visage pour sembler plus doux -et pour éviter de se retrouver avec un second baiser sur la joue parce qu’elle a l’impression qu’il la foudroie du regard-.

— Justement… Casse-la! Tu n’as pas à te reposer que sur toi. Tu as des personnes autour de toi prêt à t’apporter main forte. Saisis leur aide. Ce n’est pas une faiblesse. Au contraire.

Beaucoup plus facile à dire qu’à faire. Il en avait conscience. Nate serait le premier à devoir suivre cette ligne directrice. Ironique que ces mots franchissent le seuil de ses lèvres. Mais à défaut de pouvoir les mettre en pratique, autant faire germer cette idéologie dans l’esprit d’Anastasia. D’autant plus si ça lui permet d’emprunter des sentiers plus illuminés, de ne plus marcher seule.
Un fin sourire gêné fleurit au coin de ses lèvres au brun.

— Je dois l’être. Je me dois de l’être, reprit-il. Un trop grand nombre de vies repose sur moi. Je ne peux pas vaciller.

Mais il n’était pas sans faille. Il restait humain. Il avait ses périodes de doutes, d’hésitations. Mais toujours projeter ses yeux devant nous. Continuer de mettre un pas devant l’autre. Se relever, peu importe à quel point la chute a pu être douloureuse. Nate avait les genoux écorchés et pourtant, ses jambes persistaient à le traîner vers l’avant. Ce fut un apprentissage. Et rien n’empêchait la demoiselle à l’acquérir également. Elle avait déjà de la combativité en elle. Suffisait seulement à l’employé à bon escient au lieu de se tirer dans le pied.
Mais chaque chose en son temps et pour le moment, Ana requérait la présence de l’homme. Ce qui le surpris sur le coup, mais n’ayant rien de prévu pour les heures à venir, il se voyait mal refuser -et surtout après la bêtise de la blonde-. Lui changer les idées l’aidera certainement à l’empêcher d’en faire d’autres, ou du moins pour la journée. Elle fut plus que ravie aux premiers abords en mentionnant souhaiter profiter de l’endroit où ils se trouvaient. Il répondit d’un simple hochement de tête positif. Il était dans ces alentours principalement pour ça d’ailleurs.
Néanmoins, avant de mettre leur plan à exécution, son estomac se mêla de la partie. Impossible d’en faire abstraction et l’idée de se poser un instant ne semblait pas gênée la gente demoiselle qu’elle dégote un banc libre. Et même si elle avait demandé son avis, elle n’attendit guère de réponse pour le traîner à sa suite, arrachant un éclat de rire au membre des forces armées. Plongeant la main dans son sac, il saisit sa salade parsemée de fruits de mer.

— C’est hypnotisant comme vue, oui.

Ils avaient de la chance de résider dans une ville bordant l’océan ainsi.
Il releva cependant le menton en direction de la fumeuse. Le vent souffla de sorte que la fumée secondaire ne parvienne pas à encercler sa personne, par contre une question lui vint à l’esprit.

— Tu n’as rien à manger?

Il pourra toujours diviser son plat pour qu’elle puisse se mettre quelque chose sous la dent.

Nathaniel & Anastasia

@Nathaniel Jenkins

[OutFit]Prise sur le fait et disputer presque comme une enfant, je voudrais pouvoir me faire toute petite pour me faire oublier. Nath se dresse dans le paysage presque comme un grand frère protecteur. J’ai beau être contrarié par ma mésaventure je m’efforce d’arborer un sourire le plus sincère possible. Je ne peux pas me confier pleinement à lui, il y a dans ma vie des zones d’ombres qui doivent demeurer ainsi. Pour la sécurité de ma soeur et pas seulement. Dédramatiser la situation, feignant de prendre les choses à la légère est ce qui me semble la meilleure option. Pour l’instant du moins.

Le ton de Nath est dur et sans appel mais je me contente de lever sur lui une moue boudeuse et des iris brillant d’incompréhension. Prendre les choses légèrement comme si elle ne me touchais pas, comme si je négligeais complètement les conséquences c’est plus facile. C’est un comportement immature certes… mais c’est un mécanisme de défense comme un autre. Me reposer sur ceux qui m’entourent ? Cesser de penser que je peux plus que compter sur moi-même ? Il a raison je le sais parfaitement, mais j’ai pus que compter sur moi depuis si longtemps que me reposer sur ceux qui m’entourent ne m’est pas naturel. « Excuse-moi… j’ai seulement pas l’habitude que l’on s’inquiète pour moi. » Le résultat d’une solitude profondément ancrée. Je suis celle qui s’inquiète pour les autres, celles qui prennent sur elle pour le bien de ceux qui l’entoure. Me laisser aller, demander de l’aide n’est pas dans mon tempérament premier, mais je suppose qu’avec des efforts les choses peuvent changer. J’esquisse un sourire des plus sincère. Il a l’air d’un homme si fort, inébranlable, j’admire sa stabilité et cette assurance qui le caractérise.

J’aurai probablement dut le remercier et me tirer du paysage, disparaitre aussi promptement que je suis apparu, mais l’idée de passer une partie de l’après midi en sa compagnie me séduit. Nath est certes sérieux et moralisateur à ses heures, mais il est une des rares personnes à être sympas avec moi juste comme ça, sans rien attendre en retour. Je n’en ai pas totalement conscience, mais la petite tornade blonde que je suis c’est imposé à lui. Il avait certainement bien mieux à faire que de perdre son temps en ma compagnie, mais il accepte malgré tout. Nous échouons sur un banc un peu à l’écart, face à l’océan. Pour qu’il se restaure dans un premier temps, son ventre gronde comme un ours, mais aussi pour le plaisir de la vue. Mes iris semblent comme hypnotisés par cette étendue eau semblant infinie. Le paysage est reposant… apaisant. J’inspire une profonde bouffé non pas d’air pure mais de nicotine, je ne tourne pas la tête dans sa direction devinant que trop aisément une leçon de moral quant aux dangers de la clope. Je ne me priverais pas de ce plaisir qui m’est accessible. Je tourne la tête dans sa direction seulement quand il me demande si je n'ai rien à manger. « Non, mais ne t’en fais pas, je n’ai pas très faim. » Je lui adresse un sourire taquin avant de changer radicalement de sujet. « T’es beaucoup trop sérieux Nath, tu le sais ça ? » Je le regarde, les yeux rieur, si je me comporte comme une gamine insouciante, lui devrait peut être se lâcher un peut. « Ca t’arrive parfois de te lâcher ? De t’amuser sans réfléchir constamment aux conséquences ? » Je connais que ce visage sérieux qu’il laisse constamment transparaître, et je suis curieuse de voir si ce n’est qu’un masque peint sur son visage ou s’il possède une facette que je ne connais pas encore.

BY .SOULMATES

Prise la main dans le sac

-Tu tiens tant que ça à un séjour derrière les barreaux?-

@Anastasia Savvine Nathaniel Jenkins

Chaque pensée qui traversait le seuil de ses lèvres, Nate le pensait. Et si le militaire croyait être parfaitement clair dans ses propos, ce fut l’inverse qu’il reçut en retour de la part de la blondinette qui relevait le regard sur sa personne, incrédule. Il secoua la tête avant de lâcher un soupir. Elle lui donnait du fils à retorde, néanmoins, il n’avait pas l’intention de lâcher prise pour autant -ou jusqu’à ce que ses propositions de compter sur lui germe réellement dans l’esprit d’Anastasia-.
Ce qui semble faire son bout de chemin en quelque sorte. Enfin. Ses traits s’adoucirent l’espace de quelques secondes.

— Je ne te demande pas d’en avoir l’habitude. Simplement de l’accepter.

Le membre des forces armées américaines savait pertinemment ce que c’était le rôle de l’aîné d’une famille. Sans l’être à proprement parler lui-même, il avait cependant revêtu ce rôle. Sa grande sœur n’avait pas les nerfs assez solides pour encaisser cette charge. Alors il avait pris le relais, Nate. Pour protéger ces frères et sœurs. Pour s’assurer de monopoliser les traitements discutables de son paternel. Ça l’avait marqué. Probablement de manière irréversible. Ce mandat qu’il s’était imposé à lui-même l’avait poussé à se refermer sur lui-même, de n’accepter aucune aide de peur qu’une autre personne s’attire les maltraitances de son géniteur malgré elle. Une solitude dont il avait fini par apprivoiser -ou du moins, qu’il croit avoir apprivoisé avec les années-.
Un chemin qu’il refusait de voir Ana emprunter. Si, lui, avait rejeté la moindre parcelle de soutien, il souhaitait du plus profond de son être qu’elle puisse en jouir. De savoir qu’elle avait à sa disposition l’assistance du militaire en tout temps. Peu importe la situation dans laquelle elle se plongeait. Il ne désirait simplement pas la voir s’engouffrer dans la solitude totale. Elle possédait encore une certaine énergie joyeuse en elle. Il espérait ne pas la voir disparaître.

Et malgré les réprimandes dont il pouvait faire preuve envers la Russe, voilà qu’elle requérait sa présence encore pour quelques heures. Étonnant, sachant qu’il avait plutôt le don de la sermonner, mais ça ne semblait pas la contrarier tant que ça. Il accepta, à la seule condition de pouvoir offrir de la nourriture à digérer à son charmant estomac qui se manifesta d’une élégance sans pareille!
Il fit ensuite le lien qu’elle n’avait aucune nourriture dans sa tentative de vol. Il proposa de partager son plat -bien qu’il se heurta à un refus-. Refus qu’il balaya notamment en ouvrant son plat et en plantant sa fourchette en plastique avant de glisser sur le banc le repas aux côtés de la blonde.

— Mange, ne te gêne pas. Même si ce n’est que quelques bouchées.

Il se ressasserait ensuite -quitte à devoir se rendre au supermarché pour se procurer un autre goûter tout préparer-. Elle peinait à joindre les deux bouts, autant lui proposer de combler un besoin vital sans qu’elle ne soit contrainte de débourser le moindre sou.
En relevant ses pralines bleutées, il croisa les siennes, pétillantes. Il haussa simplement les épaules face à sa remarque en guise de réponse.

— Mon passe-temps préféré consiste à se creuser les méninges?

Malheureusement pour elle, ça n’allait probablement pas dans le sens souhaité. Mais il ne mentait pas. Les Escape Games, il adorait. Le brun n’avait pas le luxe de s’y prêter au jeu autant qu’il le désirait, mais l’aspect de pousser les réflexions, le travail d’équipe, de se plonger dans un contexte fictif qui emmenait des conséquences… Non, vraiment, ce n’était pas ce qu’elle recherchait pour lui.
Autrement, pour se vider la tête, il enfilait son équipement de boxe, mais encore, il se devait d’avoir l’esprit alerte et de réfléchir pour anticiper les mouvements de son adversaire. Finalement, la réponse semblait toute évidente; non.
Il s’étira un moment avant de caler son dos contre le dossier du banc et de se prendre à l’horizon de l’océan.

— Et tu fais quoi pour t’amuser sans te soucier de quoi que ce soit?

La curiosité le piqua tandis qu’il chassa la fumée qui commençait à l’envelopper. À son âge, peut-être qu’il aurait pu jouir de la nonchalance de la vie, mais on l’avait brisé bien trop tôt.

J’ai l’impression d’être une gamine prise la main dans le sac, et quelque part c’est le cas. Je prends les choses à la légère mais je sais parfaitement que chaque paroles qu’il prononce est que pure vérité. Il me l’a déjà proposé plusieurs fois… de l’appeler quand ça va pas, quand j’ai besoin d’un coup de main. Mais je n’ose pas, parce que j’ai peur de déranger et parce que l’appeler ça reviens à reconnaître avoir besoin d’aide… et faire l’autruche c’est tellement plus facile. J’esquisse un sourire quand il insiste, il ne lâche jamais l’affaire et je crois que son obstination à vouloir m’aider le rends attachant.

« T’abandonne jamais toi.» Je lui adresse un sourire taquin, avant d’ajouter davantage pour le rassurer : « Je te promet de faire un effort. »

En d’autres termes, je vais penser à la faire… mais je ne le ferais probablement pas. Parce que oui là tout de suite j’ai envie de lui faire cette promesse, mais je sais qu’au moment où je vais vouloir l’appeler je vais renoncer au dernier moment. Parce que je veux pas embêter… parce qu’il a probablement mieux à faire… et tant d’autre raison que je pourrais inventer au pied levé. Nate me réprimande, mais je sais qu’il fait ça parce qu’au fond il s’inquiète pour moi. Je n’en prends pas ombrage, il y a dans ma vie déjà tellement de choses effrayantes contre lesquelles je me bat… Nath ne sera pas l’une d’elle. Je prends les choses avec légèreté parce que c’est plus facile ainsi.

Installés sur un banc, il m’invite à partager son repas. Offre que je refuse parce qu’il est hors de question qu’il se sacrifie davantage pour moi. Son plat est pour une personne, et j’ai ainsi l’impression de lui enlever le pain de la bouche. Il insiste, m’invitant une nouvelle fois à m’emparer de la fourchette qu’il vient de planter dans le plat. Je peux pas refuser une seconde fois si ? J’attrape la fourchette pour picorer deux ou trois bouchées, picorant comme un petit oiseau avant de lui demander ce qu’il aime faire pour se détendre et passer le temps. Sa réponse à le dent de me surprendre, mais dans le bon sens du terme. Mon regard s’attarde sur lui, puis sur l’océan quand il me retourne la question. Mon sourire s’efface quand je doute que ce que je fais pour me vider la tête me fasse gagner des encouragement de sa part… de nouvelles remontrances ? Probablement.

« Ça dépend… Étourdir mon esprit dans des soirées trop arrosées… Je laisse couler mon regard sur lui. Je vais encore me faire gronder ? Parce que je papillonne, parce que mon comportement est trop souvent irresponsable… Ça peut paraître con, mais une part de moi aime jouer avec les flammes du danger. « Sinon, je fais du sport, ça me permet de me vider l’esprit et de me maintenir en forme.»

De la course à pied la plupart du temps parce qu’aller dans les salles à un coût et mon argent je l’économise au max. Pour ma soeur, et ses rêves de vie de liberté… des espoirs qui s’amenuisent au fur et à mesure que le temps passe.

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