Erin Donnelly ∞ La pâtisserie c'est l'art d'utiliser la nourriture pour créer du bonheur.

∞  Un père ouvrier du bâtiment, une mère institutrice pour les tous petits, un grand frère et une petite sœur. J'ai grandi en Irlande dans une famille aimante et sans histoire. On croulait pas sous l'argent, loin de là, mais ça nous a surement appris la vraie valeur des choses, en tout cas c'est ce que mon père aime à dire. Ma mère est une expatriée, française jusqu'au bout des ongles, basque plus précisément. J'aime d'ailleurs beaucoup le berceau de sa famille. C'est magnifique là-bas. J'y ai appris le gout de la fête et mon amour de l'océan mais surtout j'y ai fait ma plus grande découverte. La pâtisserie.

Mais voilà je brule des étapes... En même temps qui a envie d'entendre conter l'histoire normale d'une gamine normale? Personne... il ne faut pas se leurrer. J'étais une bonne élève, voire même une très bonne élève et mon père a un peu tiré la tronche quand je lui ai dit que je voulais me rendre chez mes grands-parents en France pour faire de la pâtisserie mon métier. Il m'imaginait médecin ou avocate, je crois bien, espérant que m'élever dans la société me rendrait plus heureuse et me permettrait de m'épanouir plus facilement. Alors évidemment me voir choisir un métier manuel... ça a été une petite déception.

Pourtant il m'a laissée partir. Mon accent Irlandais faisait tâche dans mon établissement, mon dossier scolaire sans doute aussi pour intégrer un C.A.P, mais je m'en foutais. J'étais motivée comme jamais et j'ai survolé la formation, avec l'envie permanente d'en apprendre plus. A l'issue du cursus, diplôme en poche je me suis spécialisée avec un BTM pâtissier confiseur glacier traiteur dans l'idée de me présenter ensuite au concours de meilleur ouvrier de France. Un graal à mes yeux. J'ai tout donné, pourtant... j'ai échoué. Pour une connerie sans nom, une histoire de température mal gérée pour mon chocolat qui a foutu par terre ma création.

C'est ce jour là que s'est forgée ma maniaquerie presque pathologique. Tout vérifier, ne plus me tromper, ne pas laisser la moindre petite place pour que ça se reproduise. Je m'en suis remise péniblement et j'ai commencé à travailler, longtemps, à créer, tout le temps... De fil en aiguille j'ai commencé à me faire un petit nom et ma boutique a reçu de jolies distinctions. Alors j'ai été approchée pour réaliser les desserts d'une grande maison, le Choko Ona à Espelette. J'y ai découvert d'autres méthodes de travail et mon goût pour ce qu'on appelle "les desserts de cuisiniers" s'est alors développé.

Ma vie se résumait globalement à mon travail, malgré quelques aventures, diverses, de plus ou moins longues durée. Plutôt courtes que longues d'ailleurs. Pas que je sois volage, mais je n'ai jamais ressenti le besoin de me poser. J'ai hésité l'année de mes 25 ans entre rentrer en Irlande et partir explorer d'autres chemins. Je suis rentrée, mais rapidement j'ai eu l'impression d'étouffer. J'adore ma soeur, mon frère et mes parents mais... je ne me sens plus chez moi là-bas. C'est trop petit, un peu étriqué aussi !

J'ai fait le nécessaire pour obtenir le sésame et j'ai décollé vers le nouveau monde et une nouvelle vie, l'année de mes 26ans. J'avais la fleur au fusil et la rage au ventre quand je me suis installée en Californie. J'ai été embauchée dans un restaurant comme commis... ça me rendait dingue d'être sous exploitée mais ça me permettait de ne pas vivre sur mes réserves, et puis petit à petit j'ai commencé à modifier une recette par ci, un coulis par là... Le cuisinier était pas vraiment ravi, jusqu'à ce que les retours des clients ne l'incite à me laisser faire. J'ai investi la cuisine et ça a été quelques mois de pure folie. 7j/7 au boulot à inventer des desserts délirants avec les moyens du bord. Ce que j'aime c'est faire beau et bon, avec des ingrédients pourtant basique. Sucre soufflé, sucre tiré, glaçage miroir, tant de façon de faire du beau !

Petit à petit, le bouche à oreille a commencé à faire sonner mon nom dans les salons feutrés. J'ai fini par abandonner ce poste pour un autre. Un peu à contrecœur mais ayant envie de plus de responsabilités, de plus grand ! Je suis entrée à La Gourmandise, sous les ordres de Cassandre Mikaelson. Ce prodige de la cuisine dont le nom était sur toutes les lèvres. Entente immédiate et travail à quatre mains pour la création des desserts de sa carte. Elle me laisse la place de m'exprimer et je monte tout doucement en grade jusqu'au poste rêvé pour moi. Chef pâtissière d'un restaurant nouvellement étoilé ! Pas mal ça sur un C.V !

Sauf que la belle histoire s'enraye en même temps que l'histoire d'amour entre mes patrons. Grayson d'un côté Cassy de l'autre et moi le cul entre deux chaises. J'ai choisi de rester fidèle à Gray et à ce qu'on a déjà construit ici ! La gourmandise c'est un peu chez moi aussi ! Maintenant j'ai un rythme de travail nettement plus raisonnable, enfin si on veut... Je dois quand même régulièrement exploser les compteurs, mais je m'en fous, parce que je vis de ma passion. Je ne sais plus qui a dit, ah si... Confucius ! Choisis un travail que tu aimes, et tu n'auras pas à travailler un seul jour de ta vie.

J'aime le sport en général, la danse en particulier. Ma grande passion, que je délaisse pourtant souvent. J'y ajouterais cependant la lecture, surtout de romans vraiment noirs ! J'aime aussi la musique, d'ailleurs généralement quand je cuisine j'ai les écouteurs dans les oreilles et le son à fond. Pas commun pour un chef de cuisine, mais je m'en fiche. C'est un peu comme ça avec moi, on me prend comme je suis ou pas du tout !


Tics & Manies : Je suis incapable d'arrêter d'acheter des livres alors que ma Pile à Lire dépasse l'entendement. Je change régulièrement de couleur de cheveux, alternant entre mon châtain naturel et des nuances de rouge que j'affectionne tout autant.

J'aime : ne pas être couchée au lever du soleil, encore plus si je peux l'observer sur la mer. Le bruit des vagues. Marcher pieds nus. Les accords mets et vins. Découvrir de nouvelles cultures. Apprendre. Débattre.

Je n'aime pas: qu'on m'impose des choses. Le rose. Les gens qui pensent toujours avoir raison, ça me fait vriller. Les gens trop parfumés, ça me monte à la tête et me donne la nausée.

Maladies et opérations : Je suis plutôt préservée à ce niveau et j'espère que ça va durer. J'ai quand même eu un sacré talent pour les entorses et divers points de sutures quand j'étais plus jeune. J'ai aussi une particularité physique amusante, je n'ai pas de sinus frontal du coté gauche. Le genre de truc qu'on ne peut pas soupçonner avant une imagerie médicale (faite pour tout autre chose). Agénésie sinusale... ça en jette non ?