Shalimar Davis

J’ai grandi sans la figure rassurante et protectrice d’un père. Si je venais à questionner naïvement ma mère à son sujet quand j’étais enfant elle se débrouiller toujours pour changer de sujet. “Tu n’as pas de père” C’est la seule réponse que j’ai réussi à obtenir d’elle. Ça ne me suffisais pas, j’avais beau être une enfant je savais parfaitement que tout le monde à un père. Si elle m’avais dit qu’il était mort est-ce que ça aurais moins aiguisé ma curiosité ? Mon besoin de savoir d’où je viens avec exactitude ? Nous le saurons jamais. Plus elle essayait de me maintenir loin de la vérité de me bercer de mensonges pour me maintenir dans l’ignorance la plus totale, plus ma détermination à vouloir le connaître, le rencontrer grandissait.  J’étais une gamine relativement intelligente. J’ai rapidement compris comment tournait la terre. Relativement solitaire, mon sens de l’observation lui était plutôt aiguisé. J’ai appris à observer ceux qui m’entourent, analysant leur faiblesses pour m’en servir contre eux si cela pouvait servir mes intérêts. J’ai compris depuis mon plus jeune âge que l’on ne peux pas compter sur les autres, que nous ne sommes jamais mieux servi que par nous même.

Je n’ai jamais eut une bonne relation avec ma mère. Plus je grandissais plus elle voyait mon père en moi. C’est dans un excès de colère quand j’avais environ treize ans qu’elle me balança à la figure que j’étais comme lui, qu’elle regrettait de ne pas m’avoir abandonnée moi aussi. Elle avait beau être défoncé à la cocaïne, ça vous blesse. Rejetée par celle qui m’a donné la vie. Après ça, je me suis construit une épaisse carapace, me jurant de ne jamais laisser qui que ce soit l’ébrécher. À ce moment c’était à mes yeux de loin la meilleure solution pour m’éviter toutes souffrances. Faire confiance à personne… me murer dans cette solitude morne et pesante.

J’ai seize ans quand ma mère refait sa vie avec un riche homme d’affaire Italien. Notre relation était déjà mauvaise, mais quand ce type a mis son grain de sel dans ma vie, désirant que je l’appel “papa” ce fut catastrophique. Il n’est pas mon père. Ne le sera jamais. Je refusais catégoriquement de jouer la comédie pour faire croire que nous étions une belle famille unie. Ce n’était pas le cas.

J’étais encore vierge quand celui qui voulait que je l’appel grand frère entra dans ma chambre au milieu de la nuit. Nos “parents” étaient sortis, nous étions seuls quand il s’est imposé à moi. Le souvenir de cette nuit est gravé en moi. La panique qui s'est propagée en moi quand il a plaqué sa main sur ma bouche, la peur quand il a arraché mes vêtements… Les mots crus et obscènes qu’il susurrai à mes oreilles pendant que sa main plongeait entre mes cuisses. M’affirmant que c’était pas faute, que j’étais la seule responsable de l’horreur qui était entrain de se produire. Je me reveille encore parfois en sursaut au beau milieu de la nuit quand mon esprit se remémore son rire quand il c’est aperçut qu’il m’a volé ma virginité. Il lui a fallut si peu de temps pour me détruire. Cela ne s'est malheureusement pas produit une seule fois, ses visites devenaient régulières, et parfois les “parents” dormaient dans la pièce juste à côté. J’étais seule et je ne pouvais en parler à personne, ma mère n’aurait probablement pas voulu me croire, ou aurait rejeté la faute sur moi.

J’ai vécu deux années d’enfer ou je me suis évertué à faire de chaque coups que je prenais une force, me blindant pour finir par me convaincre que je ne ressentais plus rien. En fouillant dans les affaires de ma mère un jour ou elle n’était pas là je suis tombé sur une photo d’elle plus jeune, enceinte de moi visiblement. L’homme à ses côtés doit être mon père. J’en ai la quasi-certitude. L’image est abimée, c’est comme si certaines parties était abimée à cause de larmes qu’on aurait versé. Je ne me suis pas risqué à questionner ma mère. Ça fait longtemps que j’ai compris que je n’obtiendrais jamais rien d’elle. J’ai fais une photocopie de la photo pour pouvoir remettre l’originale à sa place. Quelques mois plus tard je quitte l’Italie pour officiellement poursuivre mes études en Amérique, mais mon seul objectif était de retrouver mon père. Peut être que je me berçais d’illusion et que même si je le retrouve il me repoussera en bloc, mais je le saurais qu’une fois devant lui.

La photo a était prise a Los Angeles si je me fis au panneaux se trouvant en arrière-plan. Sur place, je ne me suis jamais inscrite à l’université. L’argent qui devait me servir pour mes études m’a servit à me trouver un logement, j’ai ensuite consacré tout mon temps à sa recherche. Me rendant à l’endroit exacte ou a été prit la photos, j’ai commencé à fouiner partout, questionner les gens… j’ai même fini par engager un détective privé pour m’aider dans mes recherches.

J’ai fini par retrouver sa trace… ou à force de fouiner c’est lui qui a retrouvé la mienne ? Aujourd’hui encore je n’en sais rien. D’abord très méfiant il a eut du mal à croire que j’étais sa fille. Il aura fallut un test de paternité pour accepter l’évidence. Il aura fallut quelques semaines à peine pour avoir avec lui une complicité que je n’ai jamais réussi à obtenir avec ma mère pendant près de dix-huit ans. Elle avait finalement raison quand elle disait que je lui ressemblait…

Après ça je me suis inscrite dans une université. J’étais plutôt intelligente mais j’avais davantage envie et besoin de profiter de la vie. J’ai intégré une sororité, et si en apparence j’étais entourée, populaire, la réalité était tout autre. Je suis incapable de m’attacher à qui que se soit, je m’y refuse férocement. L’attachement mène qu’à une souffrance… ou à une déception.

Je menais une sorte de double vie. D’un côté une vie étudiante débridée et de l’autre il y avait mon père. Il m’a ouvert un monde dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Il m’a prise sous son aile, via son intermédiaire j’ai intégré les Black Templar. Très vite je les ais considéré comme ma seule famille. Mon père a été mon mentor, il m’a apprit tout ce qu’il savait, pour faire de moi il espérait la recrue idéale, dévouée à sa cause jusqu’à la fin. Il m’a apprit à devenir un véritable caméléon, me fondant dans la masse pour extirper des informations, extorquer de l’argent. User de mes charmes pour endormir ma méfiance de mes cibles étaient un jeu d’enfant. D’ailleurs, à force de jouer des rôles… on finit par se perdre et ne plus savoir exactement qui nous sommes.

Le temps de la vie étudiante c’est essoufflé. Ce que j’allais faire pour gagner ma vie c’est imposé à moi tout seul si je puis dire. J’avais commencé à l’université déjà à organiser les fêtes étudiante pour la sororité ou j’étais, mon organisation et mon soucis du détail faisait que mes fêtes étaient très appréciées et j’en ai fais mon gagne pain. Mariages… soirée d’entreprises, soirées privées… tout doucement le bouche à oreilles faisait son oeuvre et mon carnets de clients se garnissait tout seul. Pendant longtemps j’ai flirté avec la légalité, me laissant peu à peu corrompre pour offrir à mes clients se qu’ils souhaitaient… du moment qu’ils y mettaient le prix. Mon affaire avaient en quelques sorte deux facettes.

Progresser dans l’ombre de mon père au sein des BT devenait compliqué pour moi, j’ai retrouvé mon père, je l’aime et le respecte mais je ressent ce besoin de voler de mes propres ailes, de prouver ce que je vaut sans qu’il soit derrière moi pour me conforter dans une direction ou dans une autre. Aout 2022, la cellule des Black Templar de San Diego est toute neuve, six mois environ qu’elle étant sa toile dans la ville de San Diego, je décide de rejoindre leur rangs comme Templier. J’ai installé ma petite entreprise d’événementielle là-bas, et c’est une toute nouvelle vie qui commence pour moi.