WebName : Shana Date d'inscription : 08/12/2022 Messages : 428 Surnom : Bacca Avatar & crédits : anastasia scheglova Date de naissance : 19/09/1992 Age : 32 Statut civil : Célibataire Occupation : Pilote Habitation : Little Italy Rivalités : Crum (course)
| Sujet: Entre Amour, Peine et Jalousie || Zacca Ven 17 Mai - 18:03 | |
| Entre cette fête qui a tourné au cauchemar et nos retrouvailles sous hautes tensions, cette nuit a marqué mon esprit au fer rouge. Aussi violente et cauchemardesque qu’a pu être cette fête, c’est lui qui met mon être et mon âme sans dessus dessous. Rien ne m’effraie plus qu’un avenir sans lui, pourquoi faut-il que je m’en rende compte qu’une fois que je l’ai perdu ? Notre avenir est incertain, peut-être même définitivement mort, cependant je refuse encore de l’admettre, je refuse de tirer un trait sur cet homme qui fait battre mon cœur d’une manière unique et incroyable.
J’ai l’art et la manière de détruire le bonheur lorsqu’il se présente à moi. Comme si je m’interdisais d’être heureuse ou d’aimer tout simplement. Je n’arrive pas à m’empêcher de penser qu’il serait bien mieux sans moi, qu’il mérite de trouver l’amour auprès d’une femme plus douce et moins compliquée que moi. Mais je suis aussi incapable de le laisser s’éloigner. Cette nuit-là en a été la preuve flagrante. Je sais que malgré sa rage puissante et sauvage, il ne me laissera pas, je sais qu’il me protégera. C’est terriblement égoïste. Je suis terriblement égoïste. Il a passé la nuit contre moi, apaisant mon âme et mon corps de sa chaleur, m’enveloppant dans son aura protectrice. Je méritais qu’il me laisse m’enliser dans mes erreurs, qu’il m’abandonne pour se préserver lui, mais au lieu de ça il m’offre un apaisement que je ne mérite pas. Je m’endors presque paisiblement contre lui, épuisée et à bout de force, je trouve quelques instants de réconfort dans ce tourbillon d’émotion qui menace de m’engloutir.
Je ne sais pas exactement combien de temps, nous sommes restés ainsi, mais lorsque je m’éveille enfin le soleil est déjà haut dans le ciel. Je me redresse. Il dort encore, les traits de son visage si dur la veille semble enfin apaisée. Je me perds quelques instants dans la contemplation de cet homme. Je l’aime à en crever, oui, je l’aime et je n’ai pas le droit de le faire souffrir comme je l’ai fait. Je me suis levée sans un bruit et éclipsée avant qu’il ne se réveille, refusant de voir une nouvelle fois la colère et la tristesse dans les ténèbres de son regard. J’avais griffonné un mot que je comptais laissé sur sa table de nuit, mais au dernier moment que l’ai mis en boule et jeté au fond de la poubelle. À quoi bon m’étaler dans des excuses… sincères certes, mais arrivant trop tard et des mots d’amour qui aujourd’hui nous font davantage de mal que de bien.
J’ai quitté son appartement en boitillant, une de ses chemises couvrant une robe qui a péniblement survécut à la soirée. Des larmes roules sur mes joues, et elles ne viennent pas de ma cheville en vrac, j’ai le cœur en miette. Hier encore, je pensais que peut être nous pourrions à nouveau nous retrouver, mais ce matin, je n’en suis plus aussi certaine. Il y a des blessures qui ne peuvent jamais totalement cicatriser. Il m’en voudra probablement d’avoir filé encore une fois, ou alors peut-être qu’il comprendra que c’est mieux ainsi. Est-ce que le temps peut nous aider ? Ou bien finir d’enterrer cette étincelle qui existe encore entre nous ? Je n’en sais tout bonnement rien, l’avenir me le dira peut-être.
Les jours, puis les semaines qui ont suivi, j’ai affronté la colère de mon paternel. Mon manque de discernement et mon comportement un peu trop impulsif l’ont profondément déçu, mais il m’aime et me laisse me noyer dans les courses qui ont repris pour occuper mon esprit à la stabilité plus que fragile. Piloter m’aide à me recentrer et à ne pas penser… à ne pas penser à lui et à cet amour unique que j’ai crucifié. De retour à San Diego après une suite de courses plus ou moins bonnes, j’appréhende ces moments où je n’aurai plus l’adrénaline des courses pour m’occuper l’esprit. Je sais que ce n’est pas une solution et que tôt ou tard, je devrais affronter cette réalité qui m’effraie.
J’ai suivi le reste de l’équipe à une soirée, l’ambiance est à la fête. Je m’efforce de sourire et de cacher mon mal-être derrière un sourire de façade que je manie je crois à la perfection. Cette équipe, c'est ma famille, sans elle je n’arriverais pas à avancer et j’en ai parfaitement conscience, je suis entrain de boire quelques verres avec eux. Je déplore l’absence de Yaël et de ma sœur, mais la vie est ainsi. Je me fige d’un seul coup, mon sang se glace lorsque par hasard mon regard se fixe sur cette silhouette que je connais trop bien. Zach… La conversation autour de moi devient un brouhaha lointain quand je le fixe, buggant sur cette chevelure blonde qui semble l’accompagner. Sa main posée négligemment au creux de ses reins me donne envie de hurler. Non. Non. NON !!! Je ne suis pas prête de le voir avec une autre, je ne suis pas prête de le voir tout court. Mon voisin me secoue, s’adressant à moi lorsqu’il semble constater mon “absence”.
« Eh Becca ? Tout vas bien ? »
Combien de temps suis je restée là, comme une conne à le fixer ? J’en sais tout bonnement rien, c’est comme si le temps était suspendu. Mon cœur comprimé dans ma cage thoracique bat douloureusement plus fort. L’espace d’un instant j’ai l’impression que nos regard se croisent, je détourne les yeux comme si je venais de me brûler, reportant subitement l’attention sur mon voisin qui vient de poser sa main sur ma cuisse pour attirer mon attention.
« Non. Euh… oui, j’ai besoin de prendre l’air. » Je me lève et en voyant que mon ami fait de même, je le regarde et ajoute certainement trop brusquement. « Seule.» Il se rassoie, certainement trop bourré pour tenter de comprendre l’origine de mon saut d’humeur. J’ai besoin de sortir, je n’arrive pas à respirer, c’est comme si l’air se faisait subitement plus rage. Chaque inspiration est douloureuse. De la distance. De l’air… Je presse le pas sans un regard derrière moi. Je ne veux pas le voir avec elle !! Dehors, j’inspire profondément comme si je respirais pour la première fois. Adossée contre le mur galcé du club, mon regard se pose sur la nuit étoilée. Je sors une clope que je porte à mes lèvres, comme si une dose de nicotine pouvait m’apaiser. Je me leure, mais actuellement, je ne sais pas quoi faire d’autre. |
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