Izia Torres °° La vie est faite de choix, parait que je sais pas faire les bons...

Deuxième de la famille Torres je suis née d'un couple aimant, de parents qui s'adoraient littéralement avec un frère tout prêt à veiller sur moi. Une bonne étoile en fait. A priori en tout cas. Je grandis sans faire de vague, excellente élève, sautant les classes sans effort, retenant les cours sans même y penser, faisant le bonheur de ma mère. J'ai une enfance toute simple, même si l'absence de mes parents pèse parfois. Je crois qu'ils ont besoin de vivre pour eux et qu'ils oublient parfois qu'on a besoin nous aussi...

Les années passent et je grandis, mon frère n'est jamais loin, veillant sur moi. Surtout quand je commence à entrer dans l'adolescence, à aimer sortir, à me faire pas mal de pote et à tomber amoureuse. Le premier ? Il s'appelle Arthur. C'était un pote d'Axël ce qu'il n'a pas trop trop apprécié j'crois bien. Mais il était beau, blons, de grands yeux bleus, un sourire à me faire fondre. C'est peut être pour ça que j'ai pas réussi à vraiment dire non quand il a poussé pour qu'on saute le pas? Je sais pas... J'ai pas aimé en tout cas et quand j'en ai parlé à mon frère il est entré dans une rage qui m'a fait peur. J'ai plus jamais revu Arthur. Je crois qu'il avait plus droit de m'approcher et il a jamais plus eu la même démarche. Comme quoi "je vais lui péter les genoux" c'était peut être pas qu'une expression.

Mon père a été muté sur la base navale de San Diego, on a suivi, Ax' est rentré dans l'armée et j'ai continué mon bonhomme de chemin. J'ai commencé les tatouages aussi, que je dessine moi même. C'est une passion folle et si je ne me retenais pas un peu j'aurais sans doute déjà un full body. C'est là que j'ai commencé à laisser fureter mes yeux et mes oreilles et à y prendre goût. J'ai rencontré des gens pas tous recommandables, j'ai entendu des choses que... je n'aurais pas du. Et c'est devenu mon fond de commerce. Je sortais, trop, je prenais des trucs pas vraiment légaux, j'en avais ras le cul des cours et de l'autorité, je partais doucement à la dérive.

C'est à cette époque que j'ai rencontré ce mec, flic de son état, beau comme un coeur, séduit à priori... sans doute plus par le fait que je sois un bon indic' qu'une bonne petite amie, mais ça je l'ai pas compris tout de suite. Les premières semaines c'était magique. Une véritable lune de miel. Un mec doux, tendre, me mettant en valeur, me présentant des gens, manifestement fier de me présenter comme sa meuf. Je me souviens de la première fois qu'il m'a giflée. C'était dans la cuisine de mon minuscule appartement et je me suis persuadée presque instantanément que c'était de ma faute.

Il m'a demandé pardon et j'ai fondu en larmes, je me suis agenouillée devant lui en me serrant contre ses jambes et je lui ai dit que c'était à moi de m'excuser. Je pleurais, il m'a caressée la joue, m'a dit qu'il me pardonnait et débile que je suis je me suis sentie heureuse et rassurée... de pas l'avoir perdu. Génial hein ? J'ai tout fait pour garder ce mec qui allait me détruire, doucement à petits feux. Mon père a compris ce qui se tramait enfin je crois, parce qu'il m'a dit de le quitter. Il était malade et on le savait pas encore mais il était condamné... Il m'a aussi présenté un ami à lui, Vincenzo. Je ne savais pas, mais il allait devenir le centre de mon monde.

C'est là qu'on se dit que je comprends vite mais qu'il faut m'expliquer longtemps ? Oui sans doute. Mais à cette époque j'étais sa chose... à ce mec. Il faisait ce qu'il voulait de moi et c'était souvent salement glauque. Flic de son état, adorant me faire peur de balancer mes potes... de faire tomber mon frère pour des malversations imaginaires. Il me battait me terrorisait et je ne voyais aucun moyen de m'en sortir. Jusqu'à ce que... Vincenzo m'en débarasse. Je crois qu'il a promis à mon père de veiller sur moi, avant sa mort. Je crois que mon père trempait dans des trucs pas forcément nets... Bref il a fait disparaitre ce gars et je crois que j'ai recommencé à vivre sans avoir peur.

Le hic dans l'histoire? Un innocent a été condamné pour ce meurtre, un flic sous couverture chez les Hounds... un gars adorable en plus, toujours navré pour moi, essayant de me protéger de son mieux de ce fils de chienne de Joss Warren. Ah oui j'avais oublié le nom du gardien des enfers ? Capitaine Joss Warren. Je ne crois pas qu'il manque au monde. Mais bref, c'est Hayden qui a été condamné et je pourrais évidemment le blanchir... mais pas sans condamner Vincenzo. Alors je vis avec ça, torturée de remords. J'ai cherché à obtenir le droit d'aller voir Hayden en taule... et même ça ils l'ont pas trouvé bizarre. Ou en tout cas pas assez pour se dire qu'il était innocent ? Ou au contraire en sachant comment Warren me traitait ça a corroboré le bordel ? J'en sais rien... De toute manière il a refusé de me recevoir. Maintenant il est sorti. Je l'ai vu au Down. Et je... je sais que je dois rien dire. Sinon Vince est perdu et ça, je ne peux pas vivre avec. Putain je me suis vraiment foutue dans la sauce en fait ?