Torres 1 // J'ai tendance à appeler à l'aide ?

Je ne savais clairement pas l'heure qu'il était et bon sang que j'étais déjà saoulé. Les yeux fermés, endormie après la nuit chaotique que je venais de passer, j’aspirais plus à faire comme d’habitude. Dormir et lézarder comme un cloporte que je pouvais être la majeur partie du temps dans la villa familiale. Grognant autant qu’un chien pouvait le faire, mon corps se mouvait lentement sous les couvertures.

- Putain, qui me fait chier !!

Oui les choses n’allaient pas se dérouler comme je l’imaginais. Ma main sortant du tumulte des couvertures, elle s’abattait automatiquement sur le téléphone qui visiblement semblé s’exciter tout seul. Levant mon visage, le prénom de ma petite sœur s’affichait autant que l’heure au dessus. Ronchonnant, le téléphone s’activait de nouveau face à un énième appel de ta part. Décrochant, un grognement sonore sortait de ma bouche en guise de réponse avant d’entendre le problème qui te frappait. Ta position et les raisons de ta panne en tête, je raccrochais avant de me lever.

Descendant les marches menant au garage, je remontais le zip de ma combinaison. Ouvrant mon sac à dos, je prenais le minimum pour opérer ta bécane. Du moins à te permettre de rentrer et de ne pas rester seule au milieu de nul part.
Enfonçant mon casque sur ma tête, mon visage restait fermé tant le cota de sommeil n’était pas remplis. Enfourchant ma cylindré, je la faisais cracher volontairement avant de quitter bien vite les lieux.

Tout était en place pour m’agacer. Une circulation abondante et des embouteillages qui me faisaient dresser les poiles sur les bras. Le paysage urbain s’abandonner rapidement au profit de celui du désert. Sable, cailloux, cactus, le paysage pouvait sembler autant merdique que magnifique. Arpentant les route déserte et vide, j’approchais de ta position sans grand mal. La chaleur était déjà bien présente et en restait pas moins écrasante. Pourtant tu étais là, tel un cactus seul au monde et abandonné à son triste sort. Cette image me faisait presque arracher un petit rire face à cette situation. Pauvrette que tu étais.
Déviant sur le bas côté, je m'arrêtais et coupais le contacte avant de mettre la béquille maintenant ma beauté. Retirant mon casque, je recevais automatiquement un baiser bien collant de ma demie portion de sœur. Laissant un léger sourire étirer le coin de mes lèvres, je te regardais presque avec lassitude mais amusement. Il n'y avait pas à dire, tu me faisais rire malgré tout.*

- Bla-bla-bla. Arrête ton charabia veux tu?

Descendant de ma bécane, je passais ma main sur ta tête et taper dessus avec affection. Puis soupirant, je regardais ta cylindré avant d’ajouter.

- Ton sauveur, ton sauveur.. En attendant, tu me dois un café bien noir, un petit déjeuné pour le dépannage que je vais te faire ma grande.

M’approchant de ta bécane, je m’accroupissais devant, mon sac en main. Bon voyons voir. Le radiateur en avait pris un coup mais pas assez pour devoir laisser le deux roues sur place. Subitement, je ne t’entendais plus parler. Du moins c’était loin d’être dans tes habitudes. Levant mon visage vers le tiens, tu semblais prise par tes pensées. Fronçant légèrement les sourcils, j’ajoutais.

- Ca va? Tu as des ennuis?

Depuis la disparition de nos parents, de mon ex-épouse, je m’étais davantage focalisé sur toi et tes activités. Du moins du mieux que je le pouvais. J’avais toujours été cette figure protectrice envers toi. Des doigts, des têtes et des jambes j’en avais casser pour la petite sœur chère à mon cœur que tu étais. Et aujourd’hui rien n’avait changé. Soucieux de ton bien être, soucieux de ce que tu pouvais faire, des ennuis que tu pouvais rencontrer, je ne savais pas pour autant que tu me cachais des choses. Entre nous, il n’y avait pas de secret. Tu connaissais tout de ma vie comme je connaissais la tienne. C’était comme ça. Une base importante? La confiance entre frère et sœur à mes yeux étaient sacré.

Colmatant ce qu’il y avait à colmater, cela te permettrait de rentrer et d’entreprendre les réparations nécessaire. Ajoutant un peu d’huile à moteur, je finissais par me relever.

- Si tu veux, j’ai de quoi la réparer à la maison. Après c’est toi qui vois mais ce que j'ai fait te permettra de rentrer sans problème.

Je sautille à côté de lui et gonfle les joues pour souffler alors qu'il dédaigne mes compliments sur le fait qu'il me sauve. -"Evidemment ! Tu m'as prise pour une ingrate ou quoi?" Je le laisse s'approcher de ma moto et commencer son diagnostic tout en me perdant dans mes pensées. C'est lui qui me ramène au présent, avec son air soucieux et sa question. Je balance mes cheveux en arrière avant de hausser une épaule. -"Non, tout baigne."

Je n'aime pas lui mentir, je n'aime de toute façon pas mentir, mais je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. Lui parler des émotions qui me tourmentent quand je pense à Vincenzo ? Lui avouer que je sais qui... qui est notre protecteur ? Il a déjà bien assez de soucis sans que j'en rajoute. Et je ne prendrais jamais le risque de mettre Vince à mal, même si je dois pour ça accepter qu'un innocent dorme en prison. Je soupire et le laisse bidouiller sur la moto avant qu'il ne se relève et m'annonce que ça tiendra jusque chez lui. -"Merci grand frère." Froncement de nez qui se veut charmeur et je reviens poser une bise sur sa joue. -"Je pourrais réparer ou demander à un pote, t'en fait pas. Et puis je te dois un petit dej non ?"

Je récupère mon casque et avant de l'enfiler je rajoute, -"Tu connais le petit spot au dessus de la plage à La Jolla?" J'attends sa réponse pour poursuivre. -" Tu me suis?" En temps normal j'aurais proposé qu'on se fasse une course, mais je ne compte pas pousser ma moto, pas dans ses conditions. -"Ou on la dépose chez moi et tu m'emmènes ?" Je pourrais l'inviter chez moi, mais ça voudrait dire lui montrer où je crèche et ça... je suis pas trop prête. -"Nan laisse allez on bouge !"

A jouer les indics' je me suis mise dans la panade et je galère franchement niveau thunes, tout en bougeant d'un appart' à un autre. Forcément j'ai le strict minimum et ça respire ni le design ni le pognon. Ce qui est merdique et qui va l'inquiéter à n'en pas douter. Alors je fais en sorte d'éluder le pourquoi du comment je déménage tous les 4 matins. Finalement je réalise que Vincenzo est surement le seul qui sait toujours où me trouver, parfois même avant que je lui en ai parlé... Il est hallucinant de ce côté là, mais je ne me sens pas étouffée pour autant, plutôt protégée.

J'enfourche ma moto et me satisfait du bruit qu'elle fait au démarrage. Je passe une vitesse lentement et reprend la direction de la ville. A cette heure ci ça roule tranquillement et de toute manière en deux roues c'est facile de se faufiler. On met une trentaine de minutes quand même pour rejoindre le coin que j'ai choisi. Me garer, mettre la béquille et je rejoins mon frère. Je viens me coller contre lui pose la tête sur son épaule et accapare son épaule. -"J'adore cet endroit, c'est magnifique, non ?" La vue du haut de la falaise est sublime.


Je ne sais pas trop comment me comporter avec lui et ça me fait chier. Parce que je n'ai pas parlé à mon frère de la manière dont mon ex me traitait. J'avais trop peur qu'il m'en libère sur une réaction impulsive et que... et qu'il finisse en taule. Puis ce gars j'étais persuadée de pas mériter mieux, il y a veillé. Et c'est quand Vince m'en a libéré que j'ai réalisé que je pouvais à nouveau respirer normalement. Toutes ces zones d'ombres sont en train de pourrir ma relation avec Axel, mais comment je pourrais faire autrement ?

On s'installe, à une table, offrant une vue panoramique sur l'océan et je fais signe à la serveuse d'approcher. -"Une salade de fruits et un peu de toutes vos pâtisseries c'est possible ? Et un latte macchiato vanille pour moi s'il vous plait." Je laisse mon frère passer sa commande, les yeux fixant l'océan. Le pire là dedans? C'est qu'il me connait et que si je suis super douée pour me rappeler du moindre mot prononcé en ma présence, je ne suis pas l'actrice du siècle.

Ta réponse me faisait rapidement tiquer. Plissant mes yeux, je te connaissais suffisamment pour savoir lorsque tu me mentais ou non. Et là, oui malheureusement c’était le cas. Oh je n’étais pas du genre à percer l'abcès directement. J’étais du style à donner une chance à la personne en face de moi. Et plus encore lorsque cette personne se trouvait être ma petite sœur. Je ne pouvais pas décemment la forcer mais je voulais être celui sur qui elle pouvait compter en tout temps. N’en faisant pas de cas, je frottais mes mains avant de te regarder.

- Ok c’est toi qui gère. Et oui tu m’en dois un gros.

Reprenant mon casque à mon tour, je l’enfilais avant de hocher mon visage face à ta demande. Tu avais de bon goût j’appréciais beaucoup l’endroit et je savais que ça allait me faire du bien. Car même si tu avais t’es petit secrets, j’en avais un qui me détruisait lentement et à petit feu. Un fantôme du passé avait refait surface et le moins que l’on puisse dire c’était que ça m'avait remué plus que prévus.

- Vas y je te suis.

Grimaçant bien vite lorsque tu maintenais ne pas vouloir déposer ta moto chez toi, je n’ajoutais rien. Ca me rendait fou. Tu devais certainement être dans le besoin et le simple fait de ne pas pouvoir t’aider, me rendait fou. Atrocement fou. J’étais le grand frère et je me devais de veiller sur la seule personne qui me restait de chère sur cette terre. Je me devais de t’aider. Je ne manquais de rien et tu savais que la maison familiale t’était ouverte à n’importe quelle moment de la journée.
Soupirant longuement, je grimpais sur ma bécane avant de la démarrer. Préférant rester derrière toi, dans le pire des cas j’agirais pour t’es petites fesses.
Habituellement nous étions deux pauvres débiles à chevaucher comme des dingues sur le bitume. Afin de faire savoir au monde lequel en as le plus dans le pantalon pour gagner. Je dois admettre que je détiens un petit record contre toi et j’en étais très fière. Ego masculin bonjour. Mais aujourd'hui nous allons jouer la carte de la prudence.

Arrivant sur le spot 30 minute plus tard, le temps était bien agréable et génial pour ce petit déjeuner. Garant ma bécane à côté de la tienne, je retirais mon casque afin de me prendre une bonne bouffé d’air marin. Mon casque en main, je m’approche de la petite falaise pour admirer la vue. Un petit sourire étirait mes lèvres. Cet endroit était chargé de souvenir pour moi et c’était comme un petit retour au source. A la fois douloureux mais aussi jouissif et remplis de bien être.
Ramené à la réalité par tes soins, je sentais ton visage sur mon épaule. Passant mon bras à ton dos, je riais doucement.

-Cet endroit est vraiment magnifique oui. Ca me rappelle beaucoup de chose et des trucs assez peu catholique.

Posant mes yeux sur toi, j’ébouriffais t’es cheveux  avant de déposer un baiser à ta tempe. Un petit sourire en coin, j’ajoutais.

- Allez viens, j’ai une dalle d’enfer.

* Tenant mon casque, je te suivais vers l’endroit ou nous allons manger. Prenant place à une table, je posais mon casque sur la chaise d’à côté avant de déboutonner le haut de ma combinaison. La chaleur étant, je me retrouvais bien vite torse nue pour mon propre bien être.
Tout en regardant l’océan, j’entendais la commande que tu passais. Lorsque le serveur s’attarder sur moi, je le regardais avant d’ajouter un café noir et un jus de fruit bien frais.

Posant mes yeux sur toi, je souriais un peu avant de respirait profondément. Je vais y mettre les pieds dans le plat, mais j’allais tâcher de faire les choses bien. Je voulais réellement faire les choses bien avec toi. Prendre le temps de parler mais surtout de pouvoir t’aider. C’était ce qui m’aiderait à ne pas penser à mes propres démons.

- Izia.. Tu me le dirais si vraiment tu avais des emmerdes?

Abordais-je sur un ton calme et remplis d’inquiétude.

- Je suis inquiet pour toi et j’aimerais vraiment t’aider. Je voudrais que tu n’hésite pas à faire appel à moi si vraiment ca va pas.

Je n’aurais pas pus me taire longtemps. En terme d’actrice, tu n’étais pas des plus forte. Mais comme mentionnais, je me faisais du soucis. Alors que le serveur déposait sur notre table toute les bonnes choses, je te regardais avant de reprendre une fois tout les deux.

- Si tu as besoin d’argent ou de quoi que se soit je.. Je suis là, tu le sais non? Je sais que je ne suis pas parfait, mais je veux faire le nécessaire pour toi. Je ne sais même pas ou tu vie, si tu manque de rien ou quoi..

Soupirant longuement, ce sentiment désagréable se mêlé avec les autres que je ressentais depuis que j’avais découvert que ma putain d’ex-épouse était de retour. C’était dur. C’était difficile et je ne voulais pas passer à côté de quoi que se soit te concernant. Je voulais véritablement jouer mon rôle de grand frère correctement. Alors que je m’emparais de ma tasse de café, je respirais toujours aussi calme avant de lever ma tasse vers toi et de sourire.

- Merci pour ce bon moment petite sœur.