Journée de la honte (Maéden)

Oh bordel… Ce matin vraiment, je ne veux pas. Et je ne peux pas du tout faire genre mon réveil n’a pas sonné, puisque je suis réveillé deux heures avant qu’il ne sonne !!! C’est ma faute aussi, je suis là comme un gros débile à faire de la médecine légiste alors que j’ai une peur panique des cadavres ! Ouais j’ai horreur de ça, la médecine, c'est cool, mais devoir ouvrir moi-même un cadavre, c'est juste impossible. Je ne veux pas faire ça c’est juste… Pas possible putain!!! Et le pire, c'est que j’ai essayé et que dès la première incision j’ai juste… Vomi pour ne pas perdre connaissance. J’ai tout dégueulassé et je suis parti en manquant de déraper dans mon vomi. Je suis sorti en hâte et je me suis caché sous ma couette. Alors forcément me coucher à 18h ça fait que je suis debout à 6h du matin en pleine forme les phares bien allumés… Je suis tout nouveau, je ne peux pas me faire porter pâle pour ça… Remarque je peux simuler une gastro en expliquant que j’ai vomi parce que justement j’étais indisposé… C’est un bon plan… Putain Maé va me trouver nul. Pourquoi il faut que ma collègue soit aussi canon et qu'elle, elle ne craigne pas les cadavres ?

Tenue

Une douche et juste un thé plus tard je pars. Hors de question de manger un truc que je pourrais potentiellement dégobiller par terre. Je me sens un peu tout nul et tout désolé pour hier. En plus je les aie abandonnés avec mon vomi sur le sol. Je suis une sombre nouille de l’espace… Je décide que je vais acheter du café parce que j’ai vu ce qu’elle buvait et j’ai retenu. Alors ce sera un café long avec du caramel et un cookie à la pistache et aux framboises alors que pour le docteur Chang… Rien parce qu’il est absent pour une semaine il est à un congrès des médecins légistes de la côte Ouest… Bref je passe le poste de sécurité avec mon badge et je me fais saluer par l’inspecteur Jackson. Il est sympa lui. Je descends l’étage et respire un bon coup avant d’entrer dans la morgue. Je prends une dernière inspiration et j’entre en espérant que Maé aura miraculeusement oublié mon vomi d’hier.

« Heu bonjour heu Maé ? »

Je la cherche en tenant mes présents dans les mains, espérant la trouver pas trop furieuse contre moi ni trop hilare de ma peur et de ma manière stupide de m’effrayer de cadavres. C’est un peu infernal comme pression…

--Outfit-- Je viens de terminer ma garde de nuit et j'ai l'impression d'être au radar. Trois appels, trois autopsies. C'était une nuit mouvementée, épuisante. Alors que je sors enfin de la chambre de garde, prête à retrouver un peu de tranquillité, tout en assurant quand même ma journée, je me retrouve nez à nez avec Eden qui vient d'arriver.

Il est là, un sourire timide aux lèvres, et je ne peux m'empêcher de remarquer à quel point il est mignon. Il vient d'arriver dans l'équipe, et malheureusement, sa première expérience avec une autopsie ne s'est pas déroulée comme prévu. Je ressens une pointe de sympathie pour lui. Pas simple d'être malade comme ça, encore moins avec l'équipe autour.

Mon sourire s'agrandit encore plus lorsque je remarque le latte macchiato caramel qu'il tient entre ses mains. Dans cet instant de fatigue et de soulagement, sa présence et ce geste semblent comme un cadeau du destin. Et je suis tellement ravie que je m'avance pour poser les lèvres sur sa joue. Vêtue d'une petite robe en maille, je me sens à l'aise dans ma peau, sexy sans être provocante, moi en somme. Je ne porte que peu de maquillage, laissant mes taches de rousseur fièrement exposées au monde. Je suis quelqu'un d'assez naturel, même si j'ai tendance à détonner dans ce monde de gris.

-"Oh, c'est pour moi ?" dis-je, surprise et reconnaissante. -"Tu es un ange envoyé sur terre ?"

Mon ton est léger, teinté d'une pointe d'humour pour dissiper la lourdeur de la nuit qui vient de s'écouler. Je l'embrasse de nouveau, découvrant son parfum avec un petit soupir. Dans ces moments de difficulté et de fatigues, où les émotions sont à fleur de peau, chaque geste de gentillesse compte. Et la simple présence d'Eden, avec son sourire et ce café, apporte un peu de lumière à ma journée déjà bien entamée alors même qu'elle commence. -"Avoue le." Clin d'œil et petit coup de coude avant de m'installer sans cérémonie sur le comptoir d'accueil exposant mes jambes nues que je balance tranquillement. Il ne faut pas compter sur moi pour tirer une tête de six pieds de long et avoir l'air morne, bosser à la morgue est un choix, que je dois à mon plaisir de résoudre des énigmes, pour moi ça n'a rien d'une punition.

Je croque dans le cookie, couine de délice et avale avant d'ajouter. -"Tu te sens mieux?" Avec toute la douceur du monde et un sourire doux aux lèvres, la tête penchée sur le côté, sirotant ce café en manifestant clairement le kiff que ça représente. Comment il a fait pour capter que c'est ce que je préfère ? Coup de chance ou talent d'observation ? -"Merci Eden." Oui je fais les choses dans un désordre pseudo organisé. Au départ ça surprend, mais on s'y fait... ou pas. Dans tous les cas, c'est tout moi.

Bon c’est l’épreuve. Elle débarque de sa garde de nuit et sa tenue… Elle est merveilleuse. Tout lui va. Puis ce regard, ces cheveux… Non c’est bon je respire. Je lui tends ce que j’ai ramené pour elle. Bras tendus et un peu trop raide pour être naturel je fuis son regard autant que possible mais elle accepte mon présent avec une bonne humeur et sans se moquer de moi. Aussi comme j’étais le petit génie qui ne fait aucun effort pour retenir ses cours parce que c’est naturel à l’université les autres aimaient énormément me sabrer à chaque faux pas. Bref elle accepte et me demande si je suis un ange envoyé sur terre ? Je fais non de la tête alors que je vois qu’elle plaisante parce qu’elle a un ton léger et un sourire qui est à tomber et… Je détourne le regard alors qu’elle me demande de l’avouer et je rougis en la regardant quand elle me fait un clin d’oeil et me donne un petit coup de coude en passant. Okay c’est si simple que ça de passer au travers de la honte de ma vie ? Cette femme vient encore de franchir un cap sur l’échelle de la perfection absolue. Elle va s’installer et se met à manger et moi je vais ranger mon sac et mes affaires pour commencer à rentrer des rapports d’autopsie dans l’ordinateur. C’est là qu’elle me demande si je me sens mieux ? Je me raidis, réalisant de quoi elle parle. Mais elle est douce et ne me provoque pas. Elle ne s’amuse pas de mes faiblesses. Au contraire, on dirait qu’elle est empathique. J’ai pas l’habitude.

« Heu… J’ai encore un peu honte et… Je suis désolé d’avoir fui après avoir vomi… »

J’ai rien nettoyé du tout, c’est la honte. Je me sens mal et lui rajoute alors comme pour négocier son pardon et remettre nos comptes à l’équilibre.

« … Du coup aujourd’hui, je prends ton nettoyage et heu… Je fais tes stérilisations d’ustensiles »

Je me sens vraiment bête et pendant que je parle je prends ma blouse qui s’enfile et je retire mon sweat à capuche soulevant mon t-shirt au passage dévoilant mon torse et je reste un peu coincé au niveau de la tête. Je tente de me dépatouiller mais rien n’y fait. Je force et retire le sweat. Je suis ébouriffé et mon t-shirt est remonté sous mes aisselles. Je rougis en la regardant avant de fuir derrière dans une pièce qui sert de bureau pour taper les rapports.

« Pardon pardon pardon pardon »

J’enfile ma blouse après avoir réajusté mon t-shirt et rouge de honte j’allume l’ordinateur pour me mettre au plus vite au travail. Je viens réellement de me foutre à moitié à poil devant elle ? Mais putain euthanasiez-moi que j’arrête de souffrir putain. Tant de conneries vont finir par me tuer. Comment je fais pour toujours faire pire ?!!! Je suis prodigieux mais visiblement pas dans le bon sens… Bon je fais quoi ? Je quitte tout pour l’Alaska pour faire des frites dans un relais routier ? Ouais le Nebraska est encore trop civilisé pour moi visiblement.

Je suis réellement concernée par la façon dont il se sent et quand je pose la question il n'y a pas d'arrière pensée. Je secoue la tête quand il dit avoir honte et mon sourire s'agrandit quand il ajoute qu'il va prendre mon nettoyage et ma sté pour la journée. -"Mmm la sté si tu veux, encore que ce serait plus sympa de le faire ensemble." Je prends une nouvelle bouchée du cookie et affiche clairement toutes les stigmates du plaisir en poussant de petits couinement ravis.

Pendant qu'on discute le voilà qui attrape sa blouse et se lance dans un deshabillage qui tourne vraiment très... bien. Enfin mal... enfin... sexy ! Il se retrouve à remonter son tee-shirt sur un torse qui rallumerait les pulsions d'une nonne et clairement je n'ai rien d'une bonne soeur. Ok ! Le mec est adorablement gentil, a un visage d'ange et des tablettes de chocolat absolument torrides, il est où le loup ? Et en prime il est d'une maladresse juste trop chou. Le voilà qui se confond en excuses, alors que je suis restée suspendue avec le gobelet et le cookie à dix centimètres de la bouche à me rincer l'oeil en mode harcèlement sexuel !

Il s'échappe avant que j'ai repris contenance, j'ai juste totalement figé et il me faut quelques secondes pour me reconnecter avec le réel. Je me laisse glisser du comptoir, termine le cookie et avale une rasade de ce café béni des dieux avant de prendre le même chemin que lui pour entrer dans ce bureau. Je me penche arrivée à sa hauteur pour l'embrasser sur la joue. -"Arrête de t'excuser d'exister, tu es un vrai rayon de soleil ici et je suis ravie que tu aies rejoins l'équipe." Même si j'ai bien compris que ce n'est pas trop son cas. Je peux comprendre en même temps, quand on rêve de chirurgie de pointe ou de découvertes médicales, c'est un sacré grand écart.

Perso j'ai rapidement su que la médecine légale serait mon domaine et que je m'y épanouirais. Je peux totalement admettre que ce ne soit pas le cas de tout le monde. Même si pour la chirurgie finalement c'est une super école. Bon pas pour la gestion des hémorragies, évidemment, nos patients ne saignent pas, mais en terme de connaissances anatomiques, si il profite de son expérience ici, il va devenir imbattable. -"Je me rends compte que ce n'est pas ce que tu espérais et que... tu aimerais être ailleurs." Je parle avec douceur, alors que j'ai réussi à me percher sur son bureau cette fois. -"Est ce que je pourrais faire quelque chose pour te rendre la vie plus agréable?" Ton avenant et grand sourire, je suis décidée à faire de mon mieux. Je lui dois bien ça non ? Avec ce petit déj' en version rêve absolu qu'il vient de m'apporter. Alors je cherche ses yeux et j'essaie de lui communiquer un peu de mon engouement, c'est peu, mais je n'ai pas mieux à proposer dans le moment.

Putain la honte !!! À croire que je ne sais pas me comporter en société. Hier je vomis devant elle parce que j’ai voulu ouvrir un cadavre et voilà qu’alors que je suis plein de bonnes intentions et que j’aimerais faire en sorte qu’on puisse oublier ça et partir sur de bonnes bases mais voilà qu’en allant me changer je me fous à moitié nu devant elle. Putain si avec tout ça elle veut encore me parler je vais avoir de la chance. Pourquoi tout ce que je fais se transforme en joyeux bordel ? Pourquoi rien ne fonctionne jamais comme je veux ? Je reviens en m’excusant encore alors qu’elle a proposé qu’on fasse ses corvées ensemble pour qu’elle me montre. C’est mieux que le chef qui me dit de faire les corvées qu’il ne veut pas faire et qui me parle à peine… Maé me demande d’arrêter de m’excuser d’exister et que je suis un vrai rayon de soleil ici et qu’elle est ravie que j’ai rejoint l’équipe. Je reste figé devant le compliment et je rougis avec un sourire un peu idiot et gêné avant de me détourner en secouant la tête pour prendre des affaires qu’on doit… Je ne sais plus ce qu’on doit faire avec ça.

« Merci… C’est vraiment gentil. »

Et j’ai besoin de cette gentillesse. Je viens de loin avec cette histoire à l’université. Mais lucide, elle me dit qu’elle se rend compte qu’être ici n’est pas ce que j’aimerais et que je préférerai être ailleurs. Je m’assois au bureau et baisse un peu la tête.

« Oui parce que j’ai peur des cadavres. Mais c’est génial d’avoir pu trouver ça plutôt que d’aller faire des frites dans un relais routier au Nebraska. »

J’ai un sourire un peu triste mais sincère. Elle me demande si elle peut faire quelque chose pour me rendre la vie plus agréable ? Je relève la tête scellant mes lèvres au moment où je m’apprête à dire « embrasse-moi ». Je me retiens alors de changer pour « souris-moi encore et encore, j’adore ton sourire » et me pince les lèvres en souriant avant de lui dire d’un sourire doux.

« On… On mange ensemble à midi ? »

Ça fait repas entre collègue et je préfère être avec elle plutôt que seul. Et puis avec Cheng c’est pas marrant. Je ne me fais pas d’illusion. Une femme aussi belle a forcément mec ou une nana. Et ici, on a plein de flics en mode mâles Alpha qui pourraient faire son bonheur. Quel pourcentage de chance un maigrichon anxieux et maladroit comme moi possède pour lui plaire ? Avec de la chance elle a une sœur Jumelle et le flic pourrait se tromper et me laisser Mae ? Non c’est nul comme scénario ça ne marcherait même pas pour un film de Noël. Je crois qu’i vaut mieux qu’on ait une bonne complicité de travail et que je ne me fasse pas d’illusion.

« Bon heu… Par quoi on commence chef ? »

» Ness Calloway ∞ la gloire et le plaisir, la honte et les tourments.
» Journée Descente (Delake)
» Une journée à nous (Anna)
» Journée Grisâtre (Josness)
» Journée ménage (Gemhéo)

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Tags
Recherche avancée