First date ou manifestation entre amis ? Cleo

Aujourd’hui, je ferme le salon plus tôt, il y a une manifestation contre un cirque qui emploie un ours pour des numéros. Nous allons nous rassembler près de l’université, distribuer des tracts et ensuite nous diriger vers Torrey Pines où va se trouver le cirque. Je donne les derniers coups de balais dans la ramassette, vide cette dernière dans la poubelle, frotte mon jeans bleu une dernière fois et sors enfin du salon après avoir attrapé mes clefs, mon portable et ma surchemise à carreaux que je passe au-dessus d’un t-shirt noir. Je suis prêt à aller des donner des papiers pour cette raison, nous sommes contre l’installation du cirque et encore plus contre l’utilisation d’animaux pour le divertissement. Ces bêtes ont le droit de vivre et être enfermé dans une cage n’est pas fait pour eux, ils doivent pouvoir attraper des saumons dans les rivières, hiberner dans une grotte ou je ne sais quoi encore mais pas rouler sur un vélo cent fois trop petit pour lui afin d’amuser une poignée d’humains.

Le trajet n’est guère long et pour se garer c’est assez facile, ce qui l’est moins c’est de trouver une borne de recharge car ma Ford est une électrique. Enfin, elle est branchée et je peux prendre les dépliants et les amener au lieu de rencontre. Je serre des mains, lance des clins d’œil et me tiens déjà près à manifester sous ce soleil d’hiver. Cela commence rapidement, les badauds sont de sortie. On en donne beaucoup, certains les prennent avec plaisir, d’autres protestent et sont pour le cirque … les deux camps sont déterminés mais tout reste correct. Dans la foule, je remarque une connaissance, une femme, très jolie mais totalement interdite car elle est la jumelle de l’un de mes amis. Cléo est présente ici ! Cette femme est réellement splendide, je craque réellement. Va-t-elle manifester avec nous ? J’en doute fort mais je vais aller la voir pour la saluer et que j’ai envie de l’admirer d’un peu plus prêt.

« Bonjour Cléo ! »

C’est avec un large sourire que je la salue chaleureusement en me rapprochant d’elle. Je la prends dans mes bras comme nous le faisons toujours, elle sent bon … bon sang, si elle n’était pas aussi interdite, je l’inviterais à prendre un verre et à passer la nuit à la maison. Elle est la sœur de mon ami et je lui ai promis de ne pas la toucher … toutefois on pourrait garder le secret et ne rien lui dire. Nous ne sommes pas obligés de tout lui raconter.

« Tu es venue manifester contre le cirque avec nous ? »

La demande n’est pas innocente du tout, je suis curieux de connaitre la raison de sa présence et même si ce n’est pas pour sauver l’ours, sa présence me ravi au plus haut point. Je vais peut-être l’embarquer pour donner quelques prospectus et cela ne serait pas réellement un date mais deux connaissances ou amis qui manifestent pour une cause sympa en attendant d’aller boire un coup ensemble. Je ne cesse de la regarder en me mordillant discrètement l’intérieur de la joue et me dire que c’est une trahison que je suis entrain d’effectuer mais elle me plait réellement trop.

--Outfit-- J'achève de me sécher les cheveux pour renfiler ma robe, mon bikini est trempée et le tissu blanc devient légèrement transparent mais qu'importe. Je ne suis pas particulièrement prude et au sortir de Swami's beach ça n'a rien de particulièrement étonnant. Je suis rapidement étonnée par le nombre de personnes qui se pressent pourtant dans la rue parallèle que j'emprunte pour retrouver ma voiture. Je suis passée rapidement pour nager, mais j'ai encore des activités à préparer pour mes élèves et dans l'idée de rentrer.

Je fronce les sourcils, essayant de comprendre pourquoi autant de gens se pressent ici quand une apparition me tire un large sourire. Levi... putain ce qu'il est beau. Il me serre dans ses bras et je prends une grande bouffée du parfum à la fois viril et suave de sa peau. -"Coucou toi." Je me redresse, pour déposer les lèvres sur sa joue et lui sourit gentiment, avant qu'il n'éclaire finalement involontairement ma lanterne. -"Oh c'est pour ça tout ce monde." Je désigne ma voiture plus loin de la main. -"En fait je reviens de la plage et j'allais rentrer mais... je suis bloquée et je..."

Non je ne peux pas lui dire que je serais ravie de passer du temps en sa compagnie. Mon frère ne me pardonnerait pas de céder à cette impulsion et je ne suis pas aveugle. Levi me plait... mais c'est clairement réciproque. Il y'a une forme d'alchimie, je ne sais pas comment l'expliquer, mais une putain d'électricité dans l'air, quand on se trouve à proximité immédiate. Je me maudis parfois, de ne pas avoir fait sa connaissance avant Cooper. -"Je serais ravie de t'accompagner." Bon ça va je ne me suis pas vautrée trop lamentablement, pour finir cette phrase.

Il y'a vraiment beaucoup de monde et le fait qu'on reste immobile, fait le reste, je me fais bousculer. Pas forcément fort, mais je pars tout de même en avant et m'écrase contre lui. Je ferme un instant les yeux, savourant son torse contre ma joue et je relève les yeux pour croiser les siens, torturant ma lèvre inférieure de mes dents. -"Désolée. Je suis toujours aussi adroite tu vois." Un sourire et un petit rire avant de me mettre dans le sens de la marche. -"Tu devras faire avec le fait que je n'ai même pas de chaussures." Enfin peut être que j'ai une paire de talons dans le coffre de ma bagnole, mais j'ai une véritable tendance à être une va nu pieds. Je suis obligée de mettre des chaussures pour le travail évidemment, mais le reste du temps, il n'est pas rare que j'oublie complètement ce détail. Avantage de vivre en Californie, à n'en pas douter, ici le climat est d'une douceur folle et je réalise que je serais bien en peine de vivre ailleurs.

Enfin il y'a le climat, bien sur, mais surtout la proximité avec l'océan et les vagues. Le surf est essentiel à mon équilibre, comme le fait de pouvoir me baigner quand je veux. C'est en baissant les yeux, avant de me mettre en route à ses côtés que je réalise que j'ai trempé son haut en m'écrasant contre lui. Alors instinctivement ma main se porte sur son torse et j'effleure la tâche pour dire. -"Oh je suis désolée." Ce contact que j'ai initié m'électrise et je bénis le doré de ma peau qui dissimule parfaitement que je viens de rougir.

Je ne pensais pas la rencontrer en venant manifester. Pourtant, j’aurais dû me souvenir que la sœur de mon ami ne serait pas très loin car Cléo rime avec eau et surtout avec beau aussi enfin belle dans son cas mais cela enlève toute poésie si je le cite de cette manière. Je sais qu’elle aime nager, on en a souvent déjà parlé, c’est donc pas trop étonnant de tomber sur elle. Le timing est toutefois parfait, je vais pouvoir l’inviter à rester avec nous sans trahir son frère et la promesse que je lui ai fait. Ses lèvres si douces m’arrachent un léger frisson en se déposant sur ma joue. Bordel, je n’ose imaginer ce que cela va me faire si un jour mon rêve se réalise et que sont sur mes lèvres qu’elles atterrissent. J’ai posé une question, je souhaite savoir si elle est venue pour la même raison que nous. L’air surpris qu’elle prend puis sa réponse me font comprendre que c’est non, elle ajoute même qu’elle revient de la plage et qu’elle allait rentrer avant de s’arrêter, de ne pas me donner plus d’informations. Ce n’est pas grave, cela viendra peut-être.

« Oui c’est pour ça. »

Le ton est joyeux, l’air amusé, fier et satisfait aussi. Je regarde sa voiture qu’elle me montre d’un geste nonchalant de la main. Je suis heureux de la savoir bloquée.

« La rue risque d’être encore plus bloquée, cela serait mieux que tu ne prennes pas le risque d’essayer de sortir. »

Elle me plait réellement, je ne peux le cacher. Je tente de le faire devant son frère mais en sa présence à elle le mensonge est devenu impossible. Je l’entends me dire qu’elle est ravie de m’accompagner. Mon sourire s’agrandit, je me sens comme un petit nuage.

« Je suis heureux que tu m’accompagnes. »

Et même plus … elle se fait bousculer, vient s’écraser contre moi et instinctivement, je resserre mes bras autour d’elle de manière protectrice, câline. Elle s’excuse mais, j’ai envie de lui dire que ce n’est pas grave car cela fait du bien. L’espace d’un instant, je peux humer son parfum, délicatement épicé mais tellement envoutant. Elle me fait fondre avec son sourire avant qu’elle ne quitte mes bras pour se remettre sur pied convenablement.

« Tu n’as rien au moins ? »

C’est important de le savoir, elle me fait remarquer qu’elle ne porte pas de chaussures et qu’elle est donc nu pieds. J’ai déjà remarqué qu’elle n’en porte pas chez elle mais cela ne me choque pas du tout, au contraire, je trouve qu’elle a de très jolis pieds. Je peux la porter si elle souhaite et elle gesticulera pour nous deux.

« Je peux te prendre sur mon dos si tu le souhaites. »

Non, il n’y a pas d’idées mal placées, pas cette fois en tout cas, car cela m’a déjà traversé l’esprit plus d’une fois mais, elle est réellement la femme interdite pour les raisons que nous connaissons tous désormais. J’aimerais un jour partager avec elle sa passion, qu’elle me fasse une démonstration de ce qui la fait vibrer, pourquoi cela lui donne ce genre de sentiment. Je sais que le bruit de l’eau apaise certaines personnes mais Cleo et le surf c’est une grande histoire d’amour dont j’aime entendre parler. Étrangement, je ne l’ai jamais vue surfer, Cooper a toujours refusé à aller voir sa sœur surfer en ma compagnie. Elle s’excuse d’avoir trempé mon haut quand je l’ai rattrapée, son petit air gêné est attendrissant, touchant, elle ne se rend pas compte de l’effet qu’elle me fait alors qu’elle dépose sa main sur mon torse, effleure la tâche qu’elle vient de me faire, un frisson me parcourt le long de la colonne vertébrale en partant de l’occipital.

« Ne t’inquiète pas, ce n’est pas dérangeant… »

Quoi ? Le fait qu’elle m’ait trempé ou le fait qu’elle vient de peut-être faire un premier pas ? Je ne demanderais pas mieux que cela soit la seconde proposition car même s’il fait assez chaud, je ne préfère pas qu’une autre me regarde, car moi je n’ai d’yeux que pour l’enseignante en maternelle. C’est elle que j’aurais dû rencontrer en premier et non son frère car même si je tiens à cette amitié entre nous, c’est sa sœur qui me plait et avec qui, je me verrais bien faire ma vie. Machinalement, je secoue la tête, je ne dois pas me faire de film, nous ne pouvons être ensemble. Nous serons les Roméo et Juliette de San Diego, interdit de s’aimer à cause d’un frère protecteur avec sa sœur. Des promeneurs passent, je leurs tends des prospectus pour leur montrer qu’il ne faut pas aller dans les cirques car ils exploitent les animaux, qu’ils sont nocifs pour eux et surtout celui-là qui traitre très très mal ses bêtes. J’en donne à Cléo qui est toujours à coté de moi.

« Peux-tu en donner aux passants que tu vois s’il te plait. Ne regarde pas les fautes par contre. »

C’est sans doute un réflexe d’enseignant mais je le dis en me marrant, juste pour la taquiner. Je ne suis pas celui qui a fait la marque de propagande mais l’orthographe est tout de même importante dans ce genre de chose pour montrer que nous sommes sérieux et pas juste une bande de râleurs. Je ne cesse de la regarder dès que j’ai deux secondes et je ne cesse de me dire qu’elle est réellement canon … bordel Coop si tu lis dans mes pensées un jour apprend que je ne ferai jamais de mal à ta jumelle !

La façon dont il referme les bras autour de moi... c'est tellement doux. J'ai l'impression d'un rempart entre moi et le monde, de me sentir toute petite et en sécurité. Je relève le menton et ma lèvre inférieure se retrouve torturée par mes dents. -"Non, tout va bien, merci." Je suis toute intimidée et je crois que ça se voit, mais cette proximité subite est venue m'électriser. Je ris en l'entendant me proposer de grimper sur son dos et fais non de la tête. -"Je suis presque tout le temps pieds nus, ça fait râler Coop'." Je crois que j'ai besoin de me rappeler à l'ordre en faisant surgir Cooper entre nous.

Un petit soupir et je quitte le havre de ses bras, non sans avoir délicatement caressé son torse de mes doigts en m'excusant de l'avoir trempé. Ma robe blanche ne doit pas cacher grand chose du haut de mon bikini, mais je m'en moque je dois dire. Je suis plutôt à l'aise avec mon corps et ça n'a rien d'inhabituel ici. On se met en route et je le contemple alors que la passion anime ses traits quand il commence à distribuer des tracts aux passants. Mon sourire se fait tendre et je penche un peu la tête sur le côté sursautant presque quand il se retourne vers moi. Je viens d'être prise en flagrant délit et je me sens un peu nouille maintenant. Je prends les tracts, mes doigts effleurent les siens, provoquant ce petit choc électrique qui remonte pour dévaler ensuite ma colonne vertébrale. Une longue inspiration et je pouffe en l'écoutant me dire de ne pas regarder les fautes. -"Aurais tu peur de recevoir une punition ?"

Oh ! Merde ! Pente savonneuse ! Mais c'est sorti tout seul et je lui fais un sourire avant de froncer le nez et de me détourner pour alpaguer à mon tour des gens qui passent. Je donne le tract et je copie son discours, essayant d'expliquer avec autant de passion. On écoute les gens passionnés, ceux qui ne donnent pas de leçons mais transmettent leur conviction, alors j'essaie, de servir sa cause. Parce que je la trouve noble, bien sur, mais aussi je dois bien l'avouer, parce que c'est la sienne. Je lui jette de petits regards en coin tandis qu'on progresse dans les rues et un sourire illumine mes traits quand je croise le sien.

Mon regard se pose sur les pancartes brandies par les manifestants, sur les visages déterminés et les voix qui s'élèvent en un chœur de protestation. Réalisant que je les avais presque oublié. Tout ça parce qu'il est là, sa présence vibrant avec une intensité qui me coupe presque le souffle. Il est beau, d'une beauté qui transcende les mots, avec ses cheveux bruns ébouriffés et ses yeux étincelants d'intelligence et de détermination. Mais il est aussi interdit, un interdit que je m'impose à cause de ce foutu pacte avec mon frère.

Pourtant, malgré toutes mes résolutions, je ne peux m'empêcher de sentir mon cœur s'emballer à sa vue, de ressentir ce désir brûlant qui me consume de l'intérieur. Et quand il me lance ce genre de regards ça devient vraiment difficile. Je sais que c'est dangereux, que c'est interdit, mais je me sens vivante comme rarement quand je suis à ses côtés, emportée par la ferveur de sa cause et la proximité troublante entre nos corps. La foule se densifie, alors je prends sa main dans la mienne, comme si j'avais peur de le perdre, mais aussi parce que... j'en ai envie. Ignorant les murmures de ma conscience, je me laisse aller à l'impulsion du moment. Car parfois, même les interdits les plus sacrés peuvent être malmenés, et puis après tout, je ne fais rien de mal, à lui tenir la main. Mes doigts se nouent aux siens et je souris, encore et encore. -"On va boire un verre, après ?" C'est moi qui vient de dire ça ? Mais... Merde ! Je fais n'importe quoi... et le pire là dedans ? C'est que j'adore ça !

Cette rencontre fortuite est placée sous le signe de la bonne humeur, du plaisir de se retrouver finalement entre amis mais surtout avec une femme que je désignerais de magnifique. Je ne cache pas que l’instinct a parlé au moment où mes bras se sont refermés autour de ses épaules pour éviter qu’elle ne tombe. Rapidement, je cherche à savoir si elle va bien, elle me remercie, me prévient que tout va bien mais semble toute intimidée de ce rapprochement fortuit. Je souris pousse un ouf de soulagement. Je n’ai pas envie qu’elle se blesse, loin de là, je ne veux que le meilleur pour cette femme. Après ma proposition, elle me dit qu’elle est presque tout le temps pieds nus ce qui fait râler son frère. Oui elle est la sœur de mon meilleur ami.

« Il râle tout le temps ! »

Je suis hilare en taillant mon meilleur ami, il est pourtant vrai qu’il râle beaucoup. Elle vient de soupirer et quitter mes bras … merde, je n’aurais pas dû le tailler ainsi. J’étais si bien … je la regarde, un peu triste et remarque que je peux voir son haut de bikini à travers sa robe, la vue est plaisante mais elle ne semble pas plus choquée que cela. On se met en route pour manifester et donner des tracts. Je me retourne sur elle et fonds en la regardant me sourire comme elle le fait. Je me sens un peu gêné également car j’ai promis à son frère de ne jamais la regarder autrement que comme sa sœur, de ne jamais la toucher. J’arrive à la faire rire avec une remarque sur les fautes des tracts que je viens de lui donner, elle en réplique une autre qui m’amuse et qui me donnent des pensées grivoises.

« Tu me collerais une fessée ? »

J’arque un sourcil, fait semblant d’être sérieux. Je la taquine comme un ami, un potentiel partenaire de vie ou de jeux sexuel ? Les gens peuvent voir ce qu’ils veulent, je m’en fous, je ne les connais pas et cela m’étonnerait qu’ils connaissent aussi miss Williamson ou son frère. Certes les vannes sont glissantes mais nous nous connaissons et j’ai envie de lui faire comprendre que … je suis prêt à braver l’interdit avec elle. Je redonne quelques tracts avant de la regarder faire et l’écouter, elle copie mon discours et je trouve charmant le cœur qu’elle met alors que ce n’est pas sa cause. Je me fais une petite note mentale : trouver une cause pour les animaux de l’océan ou encore contre la pollution de l’océan. En attendant, j’apprécie l’énergie qu’elle met et lance des petits regards en plus de petits sourires que j’espère charmeurs. Cleo sourit souvent en me regardant, pas de doute, elle apprécie aussi d’être là. Elle est tout simplement magnifique avec sa peau couleur caramel beurre salé, son regard pétillant, ses lèvres qui semblent si douce … elle est une déesse exotique, non elle est ma déesse interdite à cause de cette saleté de pacte. Je me contenterai de la vénérer en secret. Merde, j’ai envie de braver cet interdit avec elle et que cela soit notre secret. Je ne veux pas me contenter d’un coup d’un soir avec Cleo, non elle est la femme que je veux aimer, serrer dans mes bras, embrasser avant de m’endormir. Celle que je veux accueillir le soir, aller chercher à son travail quand, je le peux ou encore celle avec qui je vais m’engueuler car nous ne sommes pas d’accord pour la couleur d’un mur ou d’un drap. Elle est celle pour qui, je veux cuisiner, aller chercher des fraises à trois heures du matin si, elle en ressent le désir. Je ne veux pas qu’elle ne soit de passage dans ma vie. Non ! Au contraire, je veux qu’elle soit ma vie !

La foule se densifie, elle vient de prendre ma main dans la sienne, nos doigts s’enlacent pour la première fois. Nous ne sommes que des amis mais je lui lance des signales ou réponds aux siens. Je scande quelques slogan anti-cirque mais mon attention est surtout sur Cleo qui me propose d’aller boire un verre après. C’est beaucoup trop tentant pour refuser, elle a fait le premier pas et je ne compte pas reculer.

« Avec plaisir. »

Oui réellement avec plaisir, j’ai envie de l’embrasser tout de suite, maintenant, plus tard, souvent … toujours ! La manifestation reste pacifique mais tout change désormais pour moi, je n’ai plus qu’une idée en tête et cette idée se nomme Cleo Williamson. Un mouvement de foule se crée, je ne comprends pas pourquoi mais directement, je tire celle qui devient bien plus que mon amie contre moi pour la protéger.

« Viens ! »

Je l’invite à me suivre, je ne sais pas pourquoi mais, je sens que cela devient dangereux, il ne faut pas qu’elle ait une égratignure. Nous nous réfugions dans une ruelle à l’écart des badauds. Je me place face à elle, la regarde tout en gardant sa main dans la mienne. Ma respiration se fait plus forte, mon cœur bat la chamade mais pas à cause de la foule qui court un peu partout et dont le volume sonore est encore amplifié.

« Cleo … »

Soupirais-je en me penchant légèrement et rapprochant mes lèvres des siennes. Non, je ne peux pas … pourtant je ne recule pas jusqu’à frôler ses lèvres.

« Je ne devrais pas … mais … »

Mais clairement oui, j’en ai envie et cette sensation m’électrise encore plus avec la situation dans laquelle nous nous trouvons.