Dakriel 1 // Entre le monde virtuel et le monde réel, y'a un putain de gap !

Avalonia, terre de désir.

Dakota & Gabriel

Je me retrouve là, allongée sur mon lit contemplant l'écran de mon ordinateur, le regard fixé sur la fenêtre du jeu que je dois quitter à contrecœur. C'est tard, bien trop tard, mais je ne peux me résoudre à mettre fin à cette soirée virtuelle. La compagnie de San est tout simplement incroyable, et je m'enivre de chaque instant passé à ses côtés, même si ce n'est que dans le monde numérique.

Il est difficile de décrocher lorsque la conversation est si captivante. Nous avons partagé des rires, des secrets, et chaque échange a créé un lien virtuel de plus en plus fort. Pourtant, la réalité froide et implacable me rappelle que le travail m'attend demain. Pire encore, je dois affronter Gabriel, ce collègue avec qui je ne partage rien d'autre que des regards méprisants. Il me déteste, me prend de haut et ça me rend folle. Ok je n'ai pas tourné avec de grands réalisateurs comme lui, mais je ne suis pas non plus une débutante et je gère parfaitement mon taff ! Il a pas créé tout seul le succès de cette série ! Merde ! Je secoue la tête, essayant de ne pas me pourrir ma vibe toute seule.

-"Je devrais aller dormir. Demain ça va être atroce !"

J'envoie et je souris en me disant que j'ai bien d'autres envies. La bulle s'affiche au dessus de Blitz, ma mage Frost en tenue de raid.

-"A moins que..."

Qu'on bascule sur le mode adulte... je ne doute pas qu'il comprenne parfaitement et même à demi-mots. Enfin lui aussi se lève tôt demain si j'ai bien suivi. C'est amusant d'ailleurs, de me dire qu'il a le même agacement profond à l'encontre de sa collègue la plus proche. Faut croire qu'on a le même bordel à gérer... en plus de tout ce qui nous rapproche déjà.

La perspective de cette journée de travail m'agace profondément, mais je n'ai aucune envie de dormir. Les pensées tourbillonnent dans ma tête, et je m'égare dans des réflexions sur la monotonie de ma vie réelle. Pourtant, ici, dans ce jeu, tout est différent. San est devenu bien plus qu'un simple confident virtuel. Il est devenu une bouée de sauvetage dans un quotidien morne et prévisible. Il est aussi une bouffée de passion, un maelstrom ardent qui me fait monter la pression artérielle à des degrés fous.

Je me rappelle encore de cette rencontre fortuite en ligne, un simple hasard qui a changé ma vie. Un message privé et une discussion qui s'engage avec un naturel confondant. À l'époque, je ne m'attendais pas à créer des liens aussi forts dans un monde virtuel. Pourtant San est devenu le confident avec lequel je partage mes joies, mes peines, mes espoirs, mais aussi... mon amant ? Peut on dire ça d'un homme que je n'ai jamais rencontré? C'est fou, mais je ne cherche pas à étiqueter notre relation, je n'en ai pas besoin. Il est plus qu'une présence réconfortante et m'a fait réaliser que parfois, les rencontres les plus significatives se produisent là où on s'y attend le moins.

La fatigue me gagne, mais ce n'est pas le sommeil qui m'attend, mes mains rampent doucement sur mon corps et j'attends avec une certaine impatience de lire sa réponse. Même si la perspective d'affronter un nouveau jour aux côtés de Gabriel me rend un peu chagrine, j'ai la chance de vivre avec la consolation silencieuse de savoir que San sera là, même si ce n'est que derrière l'écran. On se parle tous les jours et j'attends chaque nouvel échange avec une impatience dingue.

code par Watson

Je me sens souvent un peu triste quand je rentre chez moi. La vue est à couper le souffle, mais quand on est connu, c’est presque impossible de sortir dans la rue et de marcher, d’aller dans un bar, de juste faire deux trois trucs simples et parfois j’aimerais juste pouvoir profiter, mais je n’ai pas vraiment d’amis. Je suis seul et sans en être triste, je réalise que je ne ferai rien. Alors je me connecte et je rendre dans Avalonia et je retrouve Blitz. On joue des heures et c’est toujours chiant de se quitter. Ce soir nous avons fait la visite d’un donjon caché et c’était réellement palpitant. L’histoire était prenante et pleine de rebondissements. Je n’ai pas vu le temps passer et déjà je réalise que demain ça va être dur. Putain c’est quoi déjà cette scène que je tourne ? Je me suis dit que je jouerai une heure et que j’irai manger et je lirais ça. Mais ça fait 6h que j’y suis… Blitz m’annonce qu’elle va aller dormir et je sens une pointe de déception. Elle a raison, mais ça fait chier… Parce que je pourrais passer des heures avec elle. Mais elle propose à demi-mot une alternative avant qu’une alerte ne s’affiche sur mon écran « Blitz veut basculer en mode adulte, acceptez-vous ? » Je clique oui plus vite que le message n’est arrivé. On s’est rencontré en jeu et on a tout de suite accroché. J’allais me faire tuer et elle m’a sauvé. J’ai pu réussir ma quête. J’ai proposé de l’aider en retour et on ne s’est plus quitté depuis. Ça fait presque 2 mois ? Je ne sais plus, mais dernièrement nous avons échangé nos numéros mais on ne s’appelle pas. On tient nos règles et on fait avec. Mais j’avoue que depuis qu’on a basculé sur des moments en mode adulte je m’excite sauvagement. Blitz est bien une fille et je ne connais pas sa voix car nous avons des modulateurs. Elle dit avoir eu de mauvaise expériences en étant une fille et moi j’ai inventé un truc. Sam mon agent ne veut pas que je m’expose. Je suis célèbre.

Le mode adulte enclenché, nos personnages se retrouvent nus et commencent à se toucher, se caresser et s’embrasser. Je vois pointer mon sexe sous mon pantalon et je glisse déjà mes doigts sur cette bosse. Putain demain je vais être déchiré… Je m’en tape. Je veux aller au bout. En jeu, je pousse Blitz contre le mur du donjon que nous venons de vaincre et le corps du Boss est encore là pendant que je glisse sur son corps pour venir lécher son sexe entre ses cuisses. Mon guerrier puissant et musclé donne un effet étrange à se tenir à genoux devant son personnage fin et gracile. Je la lèche en jeu laissant échapper un petit soupire alors que mon pantalon se baisse derrière mon écran et que je caresse mon sexe à pleine main maintenant…

Basculer en mode adulte. J'ai hésité quoi, 10 sec avant d'en faire la proposition ? C'est un peu fou, ça devient très... fréquent. Mais même si je ne sais pas trop comment expliquer cette ébullition, je ne peux pas faire comme si elle n'existait pas. Il accepte et mes dents se plantent dans ma lèvre inférieure. J'ai un petit soupir et je pousse un peu l'ordinateur. De façon à pouvoir exécuter les commandes d'une seule main, l'autre venant ramper entre mes seins.

Je me cambre, me redresse dans mon lit, ancre mon genou droit dans le matelas et c'est mon bassin qui vient doucement onduler à la rencontre de mes doigts. Rapide ? Oui... j'imagine. Mais je suis clairement dévorée par une envie plus grande que moi. Je ne sais pas comment expliquer ce désir fou qu'il m'inspire, pourtant je gémis d'envie quand son personnage approche de la silhouette douce et élancée de Blitz pour s'agenouiller devant elle. Putain quel mec fait ça ? J'adore. Je fais en sorte qu'elle relève sa jambe gauche pour la déposer sur son épaule, tandis que sa main empoigne sa poitrine.

Mes doigts à moi se tendent contre mon bouton de plaisir et il peut percevoir mon souffle qui se fait plus court. Je ne dirais pas un mot... mais je coupe le modulateur vocal qu'il puisse percevoir les gémissements naissants dans ma gorge. Je plante les doigts en moi et c'est un long râle qui vient se livrer au micro près de mes lèvres. Les personnages se caressent furieusement et la mienne vient glisser contre son corps, l'embrassant au passage avant de laisser les mains reposer sur le sol pour lui tendre clairement les fesses. Le screen serait juste phénoménal ! Le corps du boss, la beauté des graphismes et l'indécence presque perverse de la scène qui se déroule. C'est maléfique d'avoir inventé un tel mode... parce que je ne peux m'empêcher d'envier la chance de mon avatar. Mon corps est secoué de spasmes de délices, je me doigte en variant le rythme et la profondeur écrasant par instant mon clitoris avant de le frotter tout en même temps contre un coussin qui me tire un gémissement encore plus sonore. Je sais qu'il m'entend et ça ajoute à mon excitation... J'ai tellement envie de le sentir là, en cette seconde. Je vibre de désir, autant que du plaisir que je soutire à mon corps en déroute. C'est diablement bon et je ne me laisse aucun répit. Peut il percevoir les petits bruits aqueux que mes doigts provoquent ? Je ne sais pas... mais ils ajoutent eux aussi à une excitation qui atteint des degrés complètement fous. Je suis folle de ce mec ! Barge d'un type que je n'ai jamais vu et dont je ne sais rien de la vie réelle... Ce qui fait de moi une folle furieuse, à n'en pas douter. Dakota Huxley, star du petit écran... qui vit sa meilleure vie au travers d'un autre écran ? Il y'a là une ironie mordante, non ?

Ce mode… Ce mode de jeu… Et avec elle… Rapidement les gémissements arrivent en écho aux miens. Elle se touche aussi et continue de jouer. Nos avatars font des choses et je joue avec l’idée de ce que j’aimerais lui faire. Merde je suis stupide. Je m’excite avec cette femme que je ne connais pas. Elle est bien une femme mais j’ignore tout d’elle. Ou elle vit, ce qu’elle fait, à quoi elle ressemble. Même sa vraie voix. Le pire c’est que je la crois sur parole quand elle dit être une fille mais elle peut me mentir… Je suis stupide sans doute mais je la crois. Ma seule règle a dit Sam mon agent, c’est de ne pas donner de fric même une toute petite somme et les sextos quand il y en aura jamais avec ma tronche… Putain… L’idée de la voir… Non je dois me calmer. Blitz est virtuelle même si elle existe quelque part dans le monde.

Mon avatar est à genou, léchant le sexe de l’avatar de Blitz et rapidement enivré par ses soupirs, je commence à passer à l’action. On pourrait faire ça pendant des heures et je crois que je ne me lasserais pas. Le pire c’est que malgré les démarches de Sam pour me présenter des actrices, des top-modèles de victoria secret, je ne me sens pas en phase avec les gens. Ce monde est assez… Surfait et j’avoue que je me sens bien à San Diego si bien que pour moi la prod a accepté de déménager la série ici au grand désespoir de Dakota ma partenaire qui grogne comme un putois à la moindre occasion… Dire qu’on fait un couple parfait à l’écran pour les gens… La perfection c’est Blitz ! Merde cette pensée me fait rougir alors que j’active une commande et que mon personnage bascule le sien en levrette et commence à la pilonner sèchement. Je me caresse plus vite et plus fort.

« Merde… C’est trop bon… »

Je gémis dans le micro alors que ma main bouge plus fort… Je tremble et m’excite. Pour moi c’est terriblement réel. J’ai l’impression de coucher avec Blitz et j’adore ça. J’adore vraiment ça. Je tremble et me caresse plus fort avant de rougir de désir derrière mon écran et de lui écrire un message privé en n’osant pas l’exprimer à haute voix. « je peux te sodomiser ? » Ça va entamer la résistance de mon personnage qui va sans doute arriver au bout de sa réserve de vigueur (oui y’a ça dans ce mode) mais qu’importe. Je suis presque à bout et demain je dois bosser… Putain j’ai pas envie… Vivement le week-end qu’on joue toute la journée… J’attends sa réponse une boule au ventre. Et si elle n’aimait pas le sex anal et que je lui déplaisais ? Je tape alors rapidement « Blitz ? » Merde pourvu qu’elle ne l’ai pas mal pris…

Le mode adulte est une merveille de perversité, les graphismes sont déments et l'entendre gémir alors que je m'imagine en lieu et place de mon avatar c'est complètement fou. Je n'en peux plus, d'envie de lui, de plaisir, mes doigts se plantant en moi avec une âpreté folle. J'ai tellement envie de le sentir au creux de moi, de sentir sa verge vibrante et palpitante. Je songe tout juste à chuchoter quand un -"Haaaan putain." franchit mes lèvres.

Je suis en train de monter en pression et voir la perfection des mouvements des personnages m'enivre. C'est moi ! Je veux que ce soit moi ! Qu'il me baise comme ça ! Je gémis presque sans discontinuer et ma main libre tape.

Je suis ivre de toi.

Avant que je n'agrippe mon sein pour en pincer la pointe, me cambrant de délices.

Je rêve que tu me baises fort, comme ça !

Quelques mots de plus et je reprends mes caresses jusqu'à ce que le plaisir devienne complètement dévorant.

Je vais... jouir.

Taper devient difficile et il ne pourra que noter, mon souffle qui s'accélère et ma gorge qui libère désormais des gémissements sonores. Une immense contraction de mon bas ventre et la vague déferle emportant la réalité sur son passage. Durant quelques secondes d'extase c'est comme si j'étais Elle ! Blitz ! Le corps transcendé par les assauts de mon amant. Je jouis à en avoir le corps parcouru de spasmes, les jambes tremblantes et le souffle court, me laissant retomber au creux des draps alors que je choisis une combinaison de touche pour que Blitz exprime tout le trouble que je viens de ressentir. C'est assez fou à voir, mais encore plus à vivre. Comment c'est possible ? Que j'ai autant envie d'un parfait inconnu... Bien plus que de quiconque en fait ! Je rencontre des acteurs, magnifiques... des mannequins... journalistes, des artistes en tout genre, des réal et des prods ! Je me fais draguer, mais... rien. Un néant qui était bien autrement avant que... que ce soit ce lien qui prenne la place. Je dois virer dingue ! Et le pire là dedans ? C'est que j'adore ça.

C'était fou ! J'ai... eu l'impression de te sentir au creux de moi. Putain !

Ce mode adulte, c'est juste un enfer de perversité. Je peux changer la caméra, regarder sous tous les angles, écrire, parler. Les possibilités sont infinies et c’est hyper addictif ce côté où on peut jouer nos parties et ensuite rentrer ou rester sur place et nous envoyer en l’air. C’est un truc de fou et jouer à ça avec Blitz c’est encore mieux que de se caresser tout seul devant un Porno… mais le pire, c'est de savoir qu’elle se caressant alors qu’on se fait plaisir dans ce monde m’excite fortement. Savoir qu’elle prend son pied c’est fou et j’adore qu’elle écrive qu’elle rêve que je la baise en vrai comme on le fait ici. Je rougis et me mords la lèvre de plaisir avant de répondre « moi aussi… tellement… » j’en suffoque et je halète de plaisir l’espace d’un instant je ne suis plus moi, mais San et je suis avec Blitz. Mes doigts s’activent et je déclenche la jouissance de mon perso quand elle m’écrit qu’elle va jouir. Je jouis juste après, imaginant que Blitz m’achève sans pitié. Merde cette femme est totalement divine et parfaite… Je retombe de mon nuage petit à petit. Mon sexe en main je regarde l’écran alors que je viens de me répandre sur mon torse. Je souris amusé et enivré de cet instant de magie. Elle me dit qu’elle a eu l’impression de me sentir en elle et rougissant, je réponds. « J’aurais aimé, je m’en suis mis partout si tu pouvais voir ça… » je rougis de cette phrase parce que je sais qu’on se montre secret et qu’on veut garder un aspect très virtuel mais plus ça va plus je veux la voir. Elle est authentique et puis je me fous de son physique, on est tellement… en phase. Je n’ai jamais ressenti ça avec personne. Je mords ma lèvre et prends un mouchoir pour me nettoyer le torse. Je n’ose pas parler, l’émotion étrangle toujours un peu ma voix dans la gorge.

« Je vais devoir te laisser même si j’ai pas envie. Demain je me lève tôt et j’ai besoin d’être en forme pour assurer … »

Je fais approcher mon personnage qui embrasse le sien langoureusement poussant ardemment sa langue dans sa bouche avec des gémissements lascifs. Je rougis avant de continuer de lui écrire.

« Demain je termine vers 15h on se retrouve dans l’aprèm pour tenter la caverne des épines ? Avec de la chance j’aurais mon épée et toi la robe de l’archiviste… puis on aura plus de temps pour… enfin si on termine vite… »

Je rougis comme un ado derrière mon écran à lui proposer du sex… putain j’aimerais rester mais demain scène d’amour avec cette connasse de Dakota… comment les gens font pour imaginer qu’on puisse être en couple ? Elle est tellement… Horrible… Rien à voir avec Blitz. On se salue et je coupe ma connexion et mon ordinateur et je me sens… seul… j’ai horreur de ça. mais c’est ainsi. Je me lève et je vais prendre une douche rapidement. Quand je reviens pour me coucher j’envoie un bonne nuit à Blitz sur notre canal discord. Vite dormir pour être en forme demain.

-"J'adorerais voir ça !"

Clairement c'est diablement excitant de savoir qu'on partage ce moment, même si je ne peux pas le toucher. Même si j'en rêve à en avoir le creux du corps tout pulsant. On échange quelques instants avant de se dire au revoir et de se déconnecter l'un après l'autre. Ce petit moment de flottement est terrible, quand je ferme l'ordinateur après lui avoir dit bonne nuit et que je me retrouve toute seule dans mon lit trop grand. La bouffée de manque est terrible et me serre la gorge, mais je sais qu'il a raison et que moi aussi je dois dormir un peu. Je glisse sous la couette, me blottit contre l'oreiller et je le serre dans mes bras mon téléphone à la main. Pourquoi ? Parce que je sais qu'il va revenir et que mon didi va afficher un message.

Sourire quand c'est le cas et je lui réponds pour lui souhaiter une belle nuit à mon tour. -"Parfait en plus je suis dispo tôt moi aussi ! ça va être trop bien, à demain." J'envoie le message, vérifie le réveil et bascule le téléphone en mode avion. Je serre ce foutu coussin dans mes bras et je m'endors, l'esprit peuplé de nos aventures de la nuit, que ce soit en donjon où simplement tous les deux.

Le réveil me sort des torpeurs d'un rêve érotique complètement fou et je prends mon téléphone pour l'éteindre et me connecter sur discord pour lui envoyer un bisou. C'est con mais c'est le premier truc auquel je pense au réveil. Je me mordille la lèvre, hésite un moment et puis finalement je me jette à l'eau. Mon bras se pose comme négligemment sur ma poitrine nue et tout en veillant à ne pas cadrer mon visage je me cambre au creux des draps et je fais une photo de mon buste dans cette pose sexy. Je me lève et sur le chemin vers la salle de bain j'hésite encore un peu... avant de la poster dans notre mp discord. C'est effrayant, vertigineux et excitant tout à la fois.

Je rentre sous la douche et rapidement la chaleur de l'eau fait monter la vapeur dans la pièce autant que les envies en moi. Je me caresse doucement tout en me lavant avant d'user et d'abuser du pommeau de douche quand je me rince. Mon corps finit frissonnant d'un orgasme qui me gorge d'énergie. Je me sèche et avise l'heure en couinant, je vais finir par être en retard et Gabriel va me casser les noix dès le matin !

Ce matin on tourne et ce midi on déjeune tous les deux... avec un producteur qui pense à nous offrir les premiers rôles dans sa nouvelle création. Je suis gavée d'avance, mais je soigne mon choix de tenue. Jolie robe noire, chaussures à talons, ne reste plus qu'à me coiffer. Le maquillage sera fait au studio. --Outfit-- Je me dépêche de sortir pour rejoindre la voiture qui m'attend déjà. Bonjour mademoiselle Huxley. -"Sauvez moi Lincoln, je vais avoir le droit à la soupe à la grimace si je suis trop en retard." Ceci dit avec un sourire, avant de m'installer sur la banquette arrière pour reprendre mon téléphone. Discord affiche des notifs et je suis un peu en panique à l'idée d'ouvrir l'appli. Et si... je ne lui plaisais pas du tout ?

Je rougis à l’idée qu’elle veuille voir mon sexe juste après la jouissance, mais l’idée me délecte à un niveau qu’elle n’imagine pas je pense. Je souris, me mordant la lèvre de délice. On n’a pas encore échangé de photos tous les deux et j’avoue que j’aurais bien aimé finalement lui envoyer cette image-là qui était le point d’orgue de ce qu’elle m’a fait ressentir. Je rougis et sourit en lui écrivant « peut-être la prochaine fois » pourquoi j’ai envie qu’elle sache ? Qu’elle voit un peu de moi ? Parce que même si c’est virtuel pour moi je m’envoie en l’air avec une fille qui me plait beaucoup et ça commence à me griser terriblement… Je me couche alors qu’on se donne rendez-vous pour demain. Putain j’ai pas envie d’être à demain. Quand je reçois un message de sa part, j’ai le smile et soudain cette photo arrive. La première qu’elle m’envoie d’elle. Putain!!!! C’est elle ?!!! C’est vraiment elle ? Non c’est pas possible. C’est sans doute un fake. Un peu comme ces mecs qui prennent des photos de gens sur internet et se font passer pour des princes Russes… Combien de chance sur 100 pour que ce soit bien elle et que Blitz soit une bombe atomique derrière son écran ? Je reste interdit.

Durant le trajet je me questionne et pendant que mon chauffeur me conduit sur place je ne cesse de contempler cette photo. Ce corps de déesse, la couleur des draps. La posture… Putain c’est ça Blitz ? J’en suis encore plus dingue. Non seulement on match sur le plan amical et du désir et en plus… C’est une déesse ? Non c’est un peu… Trop beau. Je commente la photo en ajoutant plein de cœurs et un smiley qui rougit alors que je lui écrit juste « woaw… Purée… » elle est clairement à mon gout. Trop sans doute et même si j’ai peur que ce soit un fake, j’espère de tout cœur que ce soit elle. Alors que je me change pour la scène je lui fais rapidement une photo de mon torse avec le début de mon boxer en bas. Je l’envoie en rougissant à l’idée que je viens de donner une photo de moi. C’est effrayant et tellement… Excitant. Je l’efface de mon téléphone rapidement et m’habille pour la scène à venir.

Tenue

Costume noir de rigueur, nous sommes à la scène de rencontre et de joute verbale. C’est complexe car ce matin on tourne notre rencontre et dans la foulée on va tourner un peu plus tard une scène sexy qui va manquer de déborder dans une cabine d’ascenseur. Et évidemment la princesse de service est en retard. Je bois un petit café en relisant mon script sagement alors que l’équipe s’affaire. Je me concentre et rentre dans la peau de ce personnage. Riche, sexy, charismatique… Putain si la moitié des gens savaient qu’on se déteste…

Monter dans la voiture, m'enfoncer dans le siège et anxieusement regarder mon téléphone. Pourquoi cette foutue appli ne me dit pas si il l'a lu ou pas? Pourquoi je panique à ce point là ? Parce que j'ai la trouille de lui déplaire et que ça s'arrête. Voilà pourquoi. Parce que même si ça semble surement virtuel pour tout le monde, même si ça l'est, ok j'en suis consciente ! Pour moi ça compte. Beaucoup... Je m'entends divinement avec lui, j'aime lui parler, du jeu bien sur, mais aussi de plein d'autres sujets et c'est d'ailleurs de plus en plus le cas, même si je ne peux pas m'appesantir sur le boulot.

Evidemment ça me ferait du bien, mais la notoriété dont on bénéficie tous les deux, me rendrait trop aisément reconnaissable... et je n'ai pas spécialement envie que mon métier fasse tout foirer. Quand j'entends la notif je sursaute réalisant que je viens de me perdre dans mes pensées. Je découvre son message et les coeurs... et ce petit smiley adorablement rougissant, me mordillant la lèvre avant de pousser un soupir ravi en appuyant ma tête en arrière. C'est un vrai plaisir de vous voir aussi gaie miss Huxley. Je crois que je rougis un peu en fronçant le nez et en lui offrant mon plus beau sourire dans le rétro. On roule et je ne vois rien de la route, toute heureuse. C'est quand cette nouvelle notification arrive que je me fige et que ma bouche s'assèche légèrement.

Oh merde... alerte à la bombe

J'envoie, je souris de plus belle, me mord la lèvre et ajoute.

Odieusement tentant pour ma langue, sans me soucier de la frontière du boxer.

Le chauffeur m'indique qu'on sera au studio d'ici 15 minutes et je soupire. Je vais donc avoir 20 bonnes minutes de retard. Tanpis... je regarde cette photo et j'ai les yeux qui brillent. Quand Lincoln se gare, je sors en trombe et rejoins l'équipe. -"Bonjour tout le monde, je me dépêche." Je souris et j'ai une petite moue contrite quand je croise le regard de notre réal. Je papillonne des paupières et je crois que son air sévère se dilue un peu. En revanche l'autre derrière avec son café ? Plus gueule en biais que ça, je crois qu'on ne peut pas... Je lui fais un signe de tête, vaguement poli, m'installe à la table de maquillage et je me laisse faire, me retenant à grand peine de jeter un oeil à mon téléphone. J'ai envie de discuter avec lui putain ! Pas d'être ici avec monsieur parfait et son sourire à peler le cul d'une nonne ! Je soupire, tourne le visage quand on me le demande, laisse le coiffeur s'occuper de cette coupe déstructurée et courte qui étrangement fait mon succès si on en juge ces saloperies de réseaux sociaux.

Une fois prête j'enfile la tenue qu'on m'a attribuée, me dépêchant au maximum. Je prends une longue inspiration, fait le vide et je ne peux pas résister à un dernier coup d'oeil sur mon téléphone.

Ma façon de dire à tout à l'heure. Enfin, quand il s'agit de lui. Je m'avance vers Gabriel, me plante à côté de lui et j'attends nos directives. Jouer la rencontre... ok. Le perfect match? Bordel faut vraiment qu'on soit bons en fait ! Va jouer l'amour au premier regard, avec un type que tu exècres et qui te regarde comme une blatte qui se baignerait dans son mug ? C'est vraiment pas simple... Pourquoi c'est pas San ? Ce serait tellement plus simple... Cette pensée me fait furieusement me mordiller la lèvre inférieure alors que je relève les yeux sur lui en soupirant.

C’est dur d’être coincé entre deux émotions. Deux envies diamétralement opposées. Avoir autant envie d’écrire à Blitz et ne pas le faire car je suis sur le plateau et que je dois être présent à 200 %. Être acteur et incarner un personnage, c'est se fondre dans l’instant dans la peau et les émotions de l’autre, de celui que l’on interprète. Et je dois faire avec les battements de mon cœur alors que visiblement Blitz m’a beaucoup apprécié. Sans doute autant que j’ai pu voir son corps de déesse divinement mis en valeur par sa posture, la lumière et la manière de prendre la photo. Ce n'est pas pro et ça peut être totalement elle et fait avec son téléphone mais… Putain y’a combien de chance sur combien que la fille avec laquelle je passe autant de temps, m’entends à merveille et qui occupe mes pensées soit une bombe atomique qui a un physique de déesse ? C’est totalement… Fou. Et le pire c’est que j’ai envie de parler à Blitz et pas d’être ici. Putain une scène d’alchimie et de désir. Une rencontre folle et intense… Dire qu’on peut à peine se supporter avec l’autre… Elle n’est même pas foutue d’être à l’heure et de respecter les gens.

Après c’est une fille qui a galéré avant de trouver son style et son public et ça tourne bien pour elle, mais j’avais à cœur de faire une immense carrière et j’ai délaissé un peu les films pour des séries afin de travailler ma popularité, mais je trouve souvent les scénarios fades et lassants. Les films ont plus d’intensité en termes de jeu et c’est ce que je recherche. J’ai l’impression de végéter et ça me gave parfois. Je regarde à peine miss monde qui a visiblement fait la fête cette nuit à voir sa mine fatiguée et ravie. Putain qu’elle ne se fasse pas chopper avec un mec, il faut qu’on garde l’illusion d’un couple hors caméra… Putain moi en couple avec miss chiante dans la vraie vie ? Et puis quoi encore ? On n'a rien en commun elle et moi. Elle se sert de ma notoriété pour se lancer et maintenant, elle me prend de haut en mode je n’ai servi à rien ? Qui était une star avant de se rabaisser à jouer dans des séries à la con ? Dans ma poche, mon téléphone vibre et je souris en voyant les cœurs et les commentaires. Bordel je dois me calmer alors que je regarde encore sa putain de photo… Merde Blitz pourquoi c’est pas toi qui joues cette scène avec moi ? J’aurais aucun mal à jouer le désir contenu…

Dakota arrive et je hoche la tête simplement pour la saluer. Elle s’installe et le réalisateur qui la bouffe du regard explique ce qu’il se passe dans la scène… Sérieux, elle couche avec lui ou quoi ? C’est comme ça qu’elle a eu le rôle dans cette minisérie de 20 épisodes ? Dire qu’on nous pressent pour une série sulfureuse façon 50 nuances de Grey mais en mode plus chaud encore… Putain je ne vais jamais me débarrasser d’elle. La scène est expliquée et nous allons nous mettre en place pour jouer une sorte de mécanique pour les caméras. Je donne la réplique et réponds c’est froid et juste pour nous mettre en route. Puis la répétition. Je cherche quoi faire pour rendre la scène crédible mais plus le temps de penser, le moteur tourne. Le clap brise le silence. L’annonce est faite. Il reste ces quelques secondes avant le « action » je ferme les yeux et me glisse dans la peau d’Esteban San Pedro avocat d’affaire qui se retrouve dans cet ascenseur avec femme qui immédiatement attire son cœur et ses désirs. Je reste là et alors que je tente un petit coup d’œil vers elle en plein milieu de cette montée, j’effleure un instant ses doigts et elle tourne le visage vers moi. Je regarde ses yeux et rougis un peu en imaginant Blitz qui me montrerait son corps. Je mordille ma lèvre et lance mon texte balbutiant légèrement les premières paroles avant de parvenir à contrôler ma voix pour donner ma réplique. La scène est lancée et je suis parfaitement dans le ton et dans le rôle.

Putain mais souris bordel de merde, personne n'est en train d'empaler ta mère sur un menhir ! Je le pense fort, heureusement je ne le dis pas. Je déteste cette façon ultra pédante qu'il a de me saluer. Monsieur "moi je suis une star qui se vautre dans des séries de merde prosternez vous" ! C'est un peu long comme titre, non ? Je serre les mâchoires, souris mécaniquement et balance mes répliques à la suite des siennes. Je connais mon texte, je maitrise mes placements, mais je n'ai pas envie... Je veux simplement continuer ma conversation avec San. J'ai le sentiment qu'on a passé une sorte de cap et ça me donne envie de poursuivre l'exploration de notre lien.

Sauf que le clap résonne et que je dois abandonner toute considération extérieure pour plonger dans le rôle de Maya Sanchez, sous le charme d'Esteban. Je relève les yeux, quand il prend la parole et pendant une seconde je suis réellement sous le charme de ce ton presque balbutiant. Est ce que c'est de penser à San ? Surement... Je papillonne des yeux, répond, attend, me place, relève le menton et mon bras s'élève pour que ma main vienne trouver son avant-bras et s'y arrimer. On échange nos répliques et je peux sentir comme ça marche à la qualité du silence autour de nous. Quand résonne le coupé, je soupire et me détourne. Je n'aime pas du tout voir son regard changer. Quand il sort du rôle et recommence à me prendre de haut.

Ok j'avais pas sa carrière avant qu'on soit partenaires, mais merde il va me le rappeler ad vitam aeternam ? Parce que clairement les studios semblent pas prêts à renoncer à nous faire jouer ensemble. C'est clairement bankable, mais le fait qu'il me déteste, m'empêche de trouver ça cool, même si ça m'assure une carrière florissante et sacrément rentable. Je soupire et attrape une bouteille d'eau, avant de rejoindre le décor suivant. Une scène de tendresse, enfin plutôt de séduction, dans la douceur. Côte à côte sur une grande banquette et le désir impérieux de se rapprocher, de se toucher et l'échange de notre "premier" baiser. Je me demande en souriant combien de fois on va rejouer cette grande "première" et rougis jusqu'aux oreilles en imaginant embrasser San.

Cette simple idée me met le corps en feu et j'échappe un petit soupir envieux. Gabriel me rejoint et je lui adresse la fin de ce sourire gourmand, avant qu'on ne recommence à bosser. Je ferme les yeux quand ses lèvres se posent sur les miennes et je réalise que mon corps se tend vers lui, que j'imagine que c'est San et que mes lèvres s'entrouvrent, que mes mains s'agrippent à lui. Je ne joue plus le désir, je l'éprouve et c'est foutrement perturbant. Je me fonds contre son corps et je réalise que je n'étais pas sensée le faire basculer ainsi, mais qu'on continue à tourner et qu'à priori si c'est spontané ça n'en est pas moins apprécié pour autant. Je pète les plombs en fait ? Il faut croire que oui... que ce torse en photo m'a complètement enflammée et que je suis incapable de redescendre... Ce n'est pas du tout pro. Et c'est à se demander dans quel état je vais finir si on tourne réellement ce délire à la 50 nuances de gray, version hard. Je rouvre les yeux et un son rauque éclot dans ma gorge exprimant autant de désir que de frustration à ne pas me trouver entre les bras de San !

Et voilà à peine proche de moi et déjà son visage change pour afficher son mépris et son agacement. Je sais que t’aime pas ma tronche, mais sérieusement t’es pas une mauvaise actrice alors tu attends quoi pour faire semblant de bien te comporter ? Ouais y’a peu d’ambitions sur ce genre de projets mais ce sont des portes ouvertes, c’est aussi du capital sympathie pour les spectateurs, c’est ultra-positif et elle ? Elle semble ne pas mesurer ça. Elle arrive en retard, elle bougonne, elle est ailleurs. Elle me prend de haut alors que je m’efforce d’être à l’heure de bosser et d’être très appliqué dans mon travail. Elle en revanche je peux compter sur les doigts d’une main les moment où elle était à l’heure… Le pire c’est que quand on joue ça plait, c'est crédible et les gens en redemandent. On nous veut en couple et personne n’a le droit de parler de nous dans la production. Le pire c’est que je vois qu’elle n’a pas envie. Elle n’a aucun plaisir à jouer avec moi et probablement à jouer tout court. C’est à se demander si elle est contente d’être actrice et d’avoir cette renommée. Des tas de nanas seraient enchantés d’être à sa place et elle fait la râleuse détachée au lieu de se donner à fond ou de faire même le strict minimum…

Le clap retentit et je me mets dans le personnage. Je joue avec elle, mais mes yeux regardent au-delà d’elle. Je suis fixé sur les images qui hantent mon téléphone et qui m’obsèdent. J’ai profité d’aller aux toilettes pour regarder rapidement en douce sans personne penchée sur mon épaule. Je ne fais pas ça au boulot on pourrait choper des choses et je n’aimerai pas ça. Mais les courbes de Blitz, son corps qu’elle m’a offert intelligemment en me faisant deviner des choses… Blitz… Elle me fait tellement de bien au cœur, à l’âme. Elle me rend heureux et me fait sourire. Je compte le temps avant et après elle avant de la retrouver. L’espace d’un instant, au travers de Dakota je vois Blitz. Je vois ces courbes divines. Celle de cette photo et quand je saisis Dakota et que je retiens ma fougue pour laisser transparaitre le désir d’Esteban pour Maya, celui qui brille dans mon regard est celui de Gabriel pour Blitz… Je l’embrasse et je m’imagine offrant ce baiser à Blitz et j’en frissonne. Je n’ai plus besoin de jouer. Je suis en train de crever de désir me servant de Dakota comme réceptacle pour incarner mon fantasme dévorant : Blitz. Dakota répond bien et enflamme la scène, elle s’agrippe à moi. Elle me joue l’envie et le désir et je l’attire. Elle se hisse et je m’efforce de retenir ma langue. Nous jouons le baiser torride comme si nous nous roulions des pelles de l’enfer mais nos langues ne se touchent pas. Je l’agrippe et l’attire sur moi saisissant ses hanches. Une main remonte sur son dos. Mes doigts glissent sur sa nuque et empoignent les cheveux à l’arrière de sa tête. Je serre et ivre de la passion de l’instant, je quitte sa bouche et mordille et embrasse son cou et sa peau. Je la sens contre moi et je me dis que si j’imagine Blitz, je vais pouvoir jouer cette version plus hard de 50 nuances de Grey avec elle.

Le « Couper » résonne et je m’arrête et la regarde. Elle reste sur moi et pousse un grondement rauque qui me surprend. Je la regarde alors que je réalise que durant le baiser je l’ai attirée sur moi comme j’aurais aimé me sentir écrasé par le corps magnifique de Blitz. Je veux la repousser mais le réa lance alors qu’on ne bouge pas et qu’on va reprendre. Je vois la maquilleuse foncer sur Dakota qui reste à califourchon sur moi et se laisse retoucher en fuyant mon regard. Je demande une bouteille d’eau et avale une gorgée avant de croiser le regard de Dakota. L’équipe tarde à se placer pour un nouvel angle imprévu et je lui tend ma bouteille dans laquelle je viens de boire au cas où elle voudrait une gorgée. On vient de s’embrasser je crois qu’elle ne sera pas trop gênée de toucher mes lèvres avec les siennes par bouteille interposée…

J'ai vrillé. Totalement. Pendant quelques secondes je me suis imaginée entre les bras de San et... et j'ai adoré ça. Bercée par le bruit de sa respiration, ses lèvres sur les miennes, les lignes de son corps épousées par les courbes du mien. C'était divin et le réveil est brutal. Encore que, pour une fois il ne semble pas me fustiger d'un regard noir. Je hoche la tête et lui fait un petit sourire triste tout en prenant la bouteille dans sa main.

Je me cambre, à califourchon sur lui, pour offrir mon visage à la maquilleuse et faciliter son travail. L'équipe se réinstalle et je ne dois pas bouger. Toujours un peu étrange, cette proximité, avec quelqu'un qui est sans doute la personne qui m'aime le moins sur cette foutue planète. En général je passe bien avec les gens, je suis perpétuellement en retard mais ma personnalité compense. Pour tout le monde sauf Gabriel... J'avale une gorgée d'eau et un assistant récupère la bouteille. Manifestement le fait que la scène se soit enflammée leur a plu et je me sens un peu mal à l'aise.

J'ai joué des scènes, nettement plus érotiques qu'un simple baiser, mais là... c'était différent. Je suis sortie de mon personnage pour me laisser aller à désirer, moi ! Fort. D'ailleurs cette envie n'a pas disparue, elle pulse dans mon ventre, elle s'agite et réclame son du. Je soupire et me réinstalle doucement, mes mains se posant sur lui de façon à ce qu'on puisse reprendre selon ce nouvel angle de prise. -"Désolée, pour l'impro, je..." Me suis laissée emporter ? Non... je ne peux pas dire ça ! Parce qu'il pourrait croire que je suis transie de désir pour lui et en fait non ! Clairement il est torride, et si je devais être sincère je serais obligée de dire que j'adore son parfum, mais ! Oui parce qu'il y'a un mais, il a le sourire aussi facile qu'un gardien de goulag, il me juge en permanence avec son petit air d'aristo qui s'ignore, il discute avec tout le monde mais se contente de faire la gueule dès que je suis dans les parages...

Alors oui il est canon, mais peut être que l'ennui c'est qu'il le sait? Qu'on le lui a trop dit ? J'en sais rien ! De toute manière le physique ne fait pas tout ! J'étais dévorée d'envie avant même d'avoir une idée de ce à quoi ressemble San... et oh merde ! J'aurais pas du penser à cette photo. Je me mordille la lèvre, mes yeux se perdent dans le vague et mon corps se crispe un peu. Un soupir lourd vient même éclore à mes lèvres, avant que je n'écarquille les yeux en reprenant contact avec la réalité. -"Merde... pardon." Va falloir que je me reconcentre d'urgence et que j'arrête de m'excuser toutes les 5 secondes aussi, parce qu'il n'a pas l'air over réceptif de toute manière. Faut croire qu'il est allergique à Dakota Huxley... Pas de bol parce que les studios n'ont clairement pas fini d'exploiter notre duo ! Je m'en moque finalement, qu'on nous prête une liaison, ça fait écrire et vendre et... je n'ai personne dans ma vie qui pourrait en être heurté. Durant un instant, juste avant qu'on recommence à tourner, je plonge dans son regard, avec douceur, me disant que j'aimerais être Blitz... c'est n'importe quoi.

Putain… Dakota est… Sacrément jolie, je dois l’avouer. C’est juste que… J’ai l’impression qu’elle m’utilise. Elle est douée mais le retard c’est irrespectueux pour l’équipe. Et je déteste le star système… Mais là quand on joue et alors que j’ai en tête les photos de Blitz… Putain je vrille solide… La scène est finie mais on reste en place à la demande du réal et l’avoir à califourchon sur moi c’est intense. Merde je n'aurais pas dû m’exciter sur Blitz ça joue énormément. En plus dans ma tête je projette tellement d’avoir Blitz que j’en viens à vraiment partir en couille bordel. Elle prends ma bouteille et boit une gorgée avant de la rendre à un assistant. Ça parle et j’ai l’impression que la « magie » entre nous opère… Je ne compte plus le nombre de rumeurs sur nous en couple, ou les propositions de porno qu’on nous fait. On pourrait se filmer quelques secondes en train de baiser et on aurait du fric pour 10 vies… Flippant. En tout cas on est crédible et ça, c’est plutôt pas mal. Elle se replace sur moi car la caméra bouge et elle commence à s’excuse pour l’impro ? Je rougit peu et déglutis avant de lui répondre.

« Non heu… C’est… C’était dans le ton… T’as bien fait… »

C’est vrai en même temps. On joue deux amants dévorés par leurs passions commune. On joue un Crush total et absolu et moi j’ai sans doute été un peu trop excité par les images de Blitz ce qui fait que je me laisse emporter et que je me lâche sans doute plus que nécessaire. Putain ils s’enflamment derrière la caméra on dirait que notre « connexion » fonctionne et les inspire… Je me redresse un peu car je m’avachis et je me retrouve presque le visage dans ses seins et la replaçant elle se retrouve appuyée contre moi. Putain, j’ai un départ d’érection. Il ne faudrait pas qu’elle prenne pour elle. Je tourne mon bassin et je crois que j’arrive à ne pas que mon sexe la touche. Mais soudain elle bouge et mon sexe la touche entre les jambes et elle pousse un soupir lourd. Je rougis alors que je fais la même chose car je pensais à Blitz à cet instant et la caresse surprise vient de me cueillir. Rougissant je la regarde alors qu’elle s’excuse et que je peine à déglutir. Je ne l’ai pas entendue gémir mais moi je me suis entendu et je crois qu’elle m’a entendu aussi.

« Non heu… C’est moi je… Désolé »

Je dois me calmer, je dois me calmer. Mais déjà le réalisateur annonce qu’on va refaire le baiser, on va reprendre la réplique les yeux dans les yeux et partir sur un baiser dévorant et passionné. Je souffle en la regardant dans les yeux. Je veux me concentrer mais putain j’ai encore cette photo dans la tête… Je la regarde elle avance son visage du mien me défiant droit dans les yeux alors qu’elle me balance sa réplique d’un air féroce et je lui réponds d’un air faussement détaché et provocateur. Elle me foudroie et je plonge sur sa bouche avidement. Je m’agrippe à elle et elle répond avant de me repousser essoufflée et replonge avec voracité sur ma bouche. Putain !!!! Je lutte pour faire semblant d’envoyer la langue sans jamais le faire. C’est une technique, mais c’est si intensément joué que parfois nos langues se trouvent par erreur et… Merde je l’agrippe et elle se frotte contre mon sexe et je pousse ma langue sans faire exprès et nos langues se rencontrent. Le réalisateur le voit à la camera et ajoute « oui la langue… Super allez y » je rougis et doucement je glisse mes doigts derrière sa nuque et je l’embrasse passionnément avec la langue écrasée par son corps sur le mien et je me répète encore et encore : Blitz… Blitz… L’image du corps de mon fantasme apparait… Putain que j’aimerais que ce soit-elle en ce moment que j’embrasse…

Un compliment ? Qu'est il arrivé à Gabriel coincé du cul Suarez pour qu'il soit un tant soit peu sympathique avec moi? Je ne sais pas trop, mais je crois que je n'ai pas envie de creuser et pour une fois étrangement je n'ai pas envie de lui envoyer des fions. Parce que me trouver contre lui, me permet simplement de clore les paupières et de m'imaginer dans les bras de San, ce qui est étrange c'est que je m'en fais une image toute nébuleuse mais charmante, qui matche avec ce ventre qu'il m'a dévoilé et qui me donne des envies clairement tout sauf sages.

On se retrouve l'un sur l'autre, à ne pas vraiment se regarder tout en étant dans une position d'une intimité folle. Les images dans ma tête me rendent totalement ardente et je dois bien m'avouer que le gout enivrant de ses lèvres m'a clairement aidée à décoller. Enfin non, je ne vais certainement pas m'avouer ça, quand je suis toute excitée en pensant à San... et que son bassin contre le mien me fait frémir. Je gémis et lui aussi ? Je rêve ou lui aussi ? Non mais voilà... ils vont... il va penser qu'il me rend ivre et je vais encore plus avoir l'étiquette de la pauvre fille inconséquente. Fais chier ! Sauf que... je ne rêve pas là, je me retrouve clairement en contact avec une raideur qui n'était pas là quelques minutes plus tôt.

Je rougis et me retrouve presque instinctivement tentée de me cambrer à sa rencontre. C'est n'importe quoi Dakota Huxley ! Je me tance plutôt vertement et me mordille la lèvre avant qu'ils n'annoncent qu'on reprend sur la scène du baiser. Je fixe mes yeux dans les siens, envoie ma réplique et il me fait taire d'un baiser qui se veut furieux. J'y échappe comme prévu par le script et le toise avant de fondre à mon tour sur sa bouche. C'est là que le hiatus se fait, juste à ce moment précis. Quand je viens voracement fondre sur ses lèvres et que leur contact me fait clairement vriller.

Cette prise possessive sur mon corps, ma nuque, c'est exactement ce que j'imagine de mon premier baiser avec San et... merde ça me rend dingue. Je me frotte clairement à son érection tout en balançant la langue à sa rencontre quand je le sens entrouvrir la bouche. Je pousse un gémissement rauque et n'entend même pas le réal qui se réjouit de l'intensité de ce baiser. Je vrille, m'agrippe à sa nuque, le griffe un peu je crois et mon bassin ondule follement. Il bascule et on se retrouve allongés l'un sur l'autre, je ne perçois même pas les caméras qui se placent et se replacent, je vis intensément le moment, même si je crois que mon esprit est totalement subjugué par un autre, mon corps lui est bien là, réagissant avec fièvre et passion aux assauts du sien. Je vibre et quand résonne le "coupé" je crois que je m'agrippe à lui pendant quelques secondes pour prolonger ce baiser, m'en détachant sur un grognement de frustration intense. Je plonge les yeux dans les siens et me retrouve complètement tétanisée de découvrir ce que je viens de me laisser aller à faire. L'équipe se congratule de l'intensité de cette scène, mais moi je me verrais bien rentrer dans un trou de souris. Je ne réalise même pas qu'il était lui aussi réceptif, j'ai juste le sentiment de m'être jetée à la tête d'un mec pour qui je suis la pénible de service. -"Pardon je... je suis désolée." Je me lève avec douceur et à regrets et sur un pauvre sourire je profite de l'annonce d'une pause pour regarder les rushs et je me tire vers ma loge.

-"J'ai tellement hâte à ce soir. J'ai envie... de te retrouver. Besoin ! Dis moi que tu seras là ?"

Un message sur discord, comme une bouteille à la mer et je contemple mon reflet, troublée de croiser mon regard complètement noyé de désir. Je file un putain de très mauvais coton et je ne sais pas trop comment renverser la tendance. Est ce que je dois faire comme si de rien n'était ? Lui présenter des excuses? Je n'en sais rien... on doit aller déjeuner en plus, avec ce nouveau producteur. Cette proximité de tous les instants n'est pas vraiment parti pour m'aider. Quand on frappe à la porte de ma loge, je sursaute et balance mon téléphone sur lequel je fixais avidement cette photo. J'ai la bouille d'une ado prise la main dans le sac et je crois que c'est comme ça que je me sens. -"Entrez?"

Putain pourquoi elle ne prend pas son boulot au sérieux ? Elle n’est jamais à l’heure, souvent à l’arrache. Okay c’est pas la série de l’année mais c’est important de s’appliquer. De se préparer pour de plus importantes œuvres. Et j’ai l’impression qu’elle s’en tape. Mais quand elle joue, quand on est dedans c’est juste la meilleure partenaire qui soit sauf qu’une fois qu’on coupe elle est froide, elle me regarde de travers, elle me prend de haut… Je déteste ça. J’aimerais avoir une vraie connexion avec elle, celle qu’on nous vante et admire quand on nous voit jouer des couples. On s’arrange pour laisser planer le mystère et on sort assez peu elle et moi. D’ailleurs je ne me demande jamais pourquoi une fille toujours en retard qui ne sort pas fait pour être toujours en retard ? Bref en attendant on est l’un sur l’autre et je dois avouer que la proximité est particulièrement étouffante. Délicieusement étouffante si j’en crois ce que je sens sous mon pantalon. En même temps elle se frotte sur moi et on vient de s’embrasser alors que j’ai encore la tête envahie par l’image de Blitz et je suis littéralement hanté par cette photo au point que si je m’écoutais j’irais rapidement en loge pour prendre mon téléphone et la regarder de nouveau. Je n’aurais jamais imaginé que Blitz soit une fille et encore moins qu’elle soit aussi magnifique de corps, car c’est tout ce qu’elle m’a permis de regarder avec sa photo… Mais c’est déjà tellement… Beaucoup… Mon dieu, elle se replace sur moi et soudain elle sent la bosse et m’arrache un petit soupir. On rougit un peu et on détourne le regard. Mais attends, elle ne vient pas de se cambrer ? Heureusement on relance la scène et je respire un grand coup, chasse le rougissement et me replace face à elle la regardant dans les yeux avec le détachement propre à mon personnage.

Dakota prend son souffle. En un instant, je vois son regard changer et elle approche. Sa réplique fuse. Glaçante et parfaite avant de me bondir sur les lèvres avec la hargne de son désir. Je me laisse presque avoir au moment ou elle coupe le baiser et me regarde avant de revenir sur moi avec passion. Je l’agrippe et ma main saisit sa nuque car mon personnage lui interdit de reculer. Mais soudain je la sens presser contre moi, elle se frotte à mon érection parce que j’ai oublié de replacer mon bassin et de la reculer pour débuter la scène. Merde… C’est vraiment bon et j’oublie de jouer un instant et nos langues se touchent. Je me retrouve à l’embrasser à pleine bouche, enroulant ma langue à la seine me laissant étourdir par l’instant. Mais je reviens à moi alors que l’imagine un baiser similaire que j’échangerai avec Blitz… Mon ventre papillonne quand je me rappelle ce que mon personnage est censé faire. Je la saisis et la bascule sur le sofa avant de me laisser entrainer sur elle sans que nos bouches ne se séparent un instant. Le baiser devient fou et écrasé contre elle, mon érection savoure les petits mouvements discrets de son bassin alors qu’on s’embrasse avec la langue sans aucune forme de retenue. Puis arrive le coupé et c’est l’effervescence et elle continue le baiser. Durant quelques secondes. En général il arrive qu’on laisse les acteurs sortir de leur scène mais là c’est super intense. Elle me repousse et je me demande alors si je n’ai pas forcé la prolongation de la scène. Putain elle jouait et moi j’ai clairement abusé. J’ai mis la langue putain ! Tu m’étonnes qu’elle soit fâchée et soudain elle s’excuse ? Je la regarde surpris.

« Non c’est… Rien, enfin c’est moi j’ai… Enfin on… »

Je la laisse se lever et partir alors qu’on n’échange pas un mot de plus. Je prends un instant pour faire semblant de me passionner pour un petit rapport de script qu’on me met sous le nez avant de me lever une fois un peu calmé et hop je file en loge fin de journée… Je prends mon tel et voit un message de Blitz. Je souris et lui réponds.

« Oui j’ai hâte c’est n’importe quoi avec ma collègue de boulot, je ne comprends vraiment pas ce qui se passe dans sa tête. »

Et un peu dans la mienne aussi même si ça me semble bizarre de m’avouer que je me suis excité sur Dakota parce que je pensais à Blitz… Je quitte ma tenue et me change afin d’aller à ce rendez-vous avec le producteur de la version Hot de 50 nuances de Grey, bon rien à voir, mais c’est parce qu’on vend partout le projet comme ça et que ce sera le premier rôle au cinéma de Dakota et que comme on va faire ensemble c’est de la pure folie. Je vais la voir et toque doucement à sa porte quand elle me dit d’entrer. Je pousse la porte et entre en la regardant.

« Je suis prêt, on y va quand tu veux… »

C'était quoi ça ? Dakota Huxleyyyyy c'était quoi ça ! Je m'engueule et je marche dans cette foutue loge, jusqu'à ce que ce soit ma conversation avec San et cette photo qui parvienne à me recentrer. J'ai vrillé... ok. Je ne pourrais jamais assez m'excuser pour ça et je vais désormais être cataloguée pauvre fille en quête d'attention. De toute manière tout le monde considère que je suis en dette, parce que sa notoriété était déjà notable avant qu'on se connaisse et que c'est par association que je suis devenue bankable. Et maintenant quoi ? Il va penser que je cherche à le séduire pour plaire à la prod' ? Alors qu'il me regarde comme un cafard qui passerait sur le plan de travail le matin au réveil ?

Sans façon. Je pousse un soupir et réponds rapidement à San.

Putain ! Toi aussi ? Qu'est ce qu'ils ont tous dans le cul aujourd'hui ?

Après tout pour une fois... il ne m'a pas envoyée chier et il a même accepté mes excuses. On peut passer à autre chose, possiblement, genre en n'en reparlant plus jamais ? On frappe et je balance mon téléphone tout en proposant d'entrer. C'est lui et je rougis en le découvrant. -"Pardon. Je... je me dépêche." Un pauvre sourire et je me détourne tout en ouvrant la robe que je porte. Je ne vais pas sortir avec la tenue de tournage et sur le moment je ne réalise pas que... ça pourrait être pris pour une invitation, surtout après l'indécence de mon comportement précédent. -"J'en ai pour trois minutes." Ok j'essaie de me rattraper mais ce n'est pas fou, loin de là. Je retrouve ma robe et l'enfile avant de venir m'assoir sur le sofa pour boucler mes chaussures sur mes chevilles. C'est une tenue très habillée, plus tapis rouge que quotidien, mais c'est ce qu'on m'a demandé.

Je termine et me tourne vers lui en me relevant, il est entre moi et le miroir de la loge alors avec un petit sourire et en levant les mains vers mes cheveux en bataille de notre baiser je prononce. -"C'est comment ? ça va mes cheveux?" Le producteur risque de me faire tout un discours sur le fait que je dois les laisser pousser, que ce serait beaucoup plus féminin... et je vais probablement détester ça. J'aime ma garçonne et contrairement à ce que ces mecs semblent croire c'est aussi ce qui me fait entre guillemets sortir du lot. De jolies femmes blondes aux cheveux longs... il y'en a pleins sur le devant de la scène. Des actrices ou des mannequins affichant une garçonne, c'est bien plus rare... puis je sais pas, j'aime ça. J'aime la sensation quand j'y passe les doigts et la façon dont ça fait ressortir la finesse de ma nuque. -"Tu sais où à lieu le déjeuner ?" J'essaie de faire la conversation, sans doute pour masquer un peu mon trouble et je récupère mon téléphone pour le glisser dans ma pochette en résistant de toutes mes forces pour ne pas vérifier si il m'a répondu. Ce serait tellement plus simple, s'il était là, avec moi.

Je souris à la réponse de Blitz alors que je suis en train de me dire qu’avec un peu de chance cette bêcheuse de Dakota va peut-être faire en sorte de me faire payer ce dérapage en la jouant genre agression sexuelle… Putain ça foutrait un sacré bordel… Dire que les gens sur internet sont tous en folie pour nous foutre en couple… On doit être sacrément bons acteurs alors… Si seulement elle avait un peu plus de passion et de professionnalisme au lieu d’arriver sans cesse en retard à chaque jour de tournage… Alors que je toque, elle me dit qu’elle se dépêche et déclare en avoir pour trois minutes. Et j’avoue que si je n’ai pas spécialement envie de faire des efforts pour cette rencontre je dois avouer que ça en vaut la peine, la tenue lui va à ravir et quand elle me demande si ses cheveux ça va, je hoche positivement la tête refusant de parler parce que j’aime bien. C’est vrai que les cheveux court sur une femme c’est parfois particulier et je n’aime pas forcément, mais sur elle c’est un truc qui la rend remarquable. Les cheveux longs ça la rends moins remarquable justement. C’est un peu dingue, mais ce look la rend impossible à ne pas remarquer. C’est stupide quand j’entends qu’on veut les lui laisser pousser parce que comme ça elle ne ressemble qu’à elle. Je lui emboite le pas alors qu’elle marche avec moi et me demande si je sais où le rendez-vous a lieu.

« Au salon de réception de l’hôtel. À mon avis on va avoir au déroulement de tapis rouge… »

Je suis un peu lassé. Je déteste ce désir de jouer sur notre image, notre ambiguïté… Je voudrais un truc plus ambitieux. Et sur le papier ça sent le coup de com d’un prod qui ne veut que surfer sur la hype du moment pour proposer un truc qui va vendre beaucoup… Nous montons grâce à l’ascenseur et je jette parfois un regard vers elle. Je sais que c’est une sacrée chance pour elle de faire son premier long métrage et peut-être que c’est ce qu’elle attend pour enfin s’investir ? Je ne sais pas. J’attends de voir. Le mec nous salue en grande pompe. Il me serre la main et se met à faire le baisemain à Dakota. Nous nous retrouvons assis alors qu’il nous fait le show et que je m’efforce d’écouter attendant qu’il décide de rentrer dans le vif du sujet. Je sirote mon eau gazeuse parce que je ne veux pas boire à un rendez-vous professionnel.

Mais voilà 20 minutes que le mec parle et nous parle du réalisateur. Un vrai dont j’admire le travail et avec qui j’aimerais bosser. Le chef opérateur est un artiste, les conditions de tournages sont top, les investisseurs, la vision du réalisateur et du producteur… On sent la passion chez lui et l’argent ne sera qu’une conséquence d’un grand projet dont elle et moi serons la vitrine… C’est motivant, de cette histoire de passion dévorante entre deux amants explorant l’intensité des actes sexuels divers l’idée est de créer un beau film la mesure des plus grand-chef d’œuvre. Il demande un accord de principe juste pour savoir s’il fait passer des contrats à nos agents ? Je jette un regard vers Dakota pour avoir son avis en priorité ?

Il hoche la tête pour me signifier que mes cheveux ça va et je suis presque déçue de ne pas avoir un compliment. C’est idiot… mais je crois qu’après cet échange ardent ça m’aurait un peu réconfortée. Je suis un peu sidérée par tout ça et ça me met particulièrement mal à l’aise, mais j’essaie de ne rien laisser paraître. Je tente de faire la conversation pour masquer mon trouble, et j’acquiesce à sa précision avant de le suivre jusqu’à l’ascenseur. Cette promiscuité est étrange, mais je n’en montre rien, me contentant de regarder droit devant moi et de le suivre ensuite jusqu’à notre table. Sourire charmé en réponse automatique à ce baise main suranné et nous prenons place.
J’ai envie de reprendre ma discussion avec… San. J’ai pensé “mon petit ami”, ce qui est encore plus barge. Comment pourrait il être mon mec ? Alors que je l’ai jamais vu, ni même entendu sans ce filtre qui déforme sa voix… Mais je réalise que c'est diablement perturbant de ressentir ce que je ressens pour lui. Quand je sens le regard de Gabriel se poser sur moi, je rougis. Je pose mes yeux clairs dans ceux du producteur. Il parle et parle encore, cherchant à obtenir notre accord de principe. -”Je crois qu'on peut vous promettre d'y réfléchir très sérieusement ?”

C'est une chance énorme pour ma carrière, mais c'est aussi la promesse de bosser encore de longues semaines en huis clos avec Gabriel, qui ne me supporte pas. J'ai besoin de poser les choses avec lui avant de donner mon accord. Par principe, je préfère différer et réfléchir plutôt que de risquer d'accepter et de me dédire. Le producteur insiste et je me sens tiraillée entre l'opportunité professionnelle et le besoin de clarifier les choses avec Gabriel. C’est une chance énorme pour vos carrières et votre couple sera encore plus mis en valeur. Encore un qui croit à la fable que les studios ont décidé de raconter à notre sujet. Je souris à Gabriel et pose un instant ma tête sur son épaule, charmante et douce, clairement en train de jouer la comédie du bonheur qu’on attend de nous. -”Je pense que vous pouvez comprendre qu’exposer l’intimité de notre couple dans une histoire aussi sulfureuse demande un temps de réflexion?” C’est ma façon de lui faire un appel du pied pour connaître son avis. Je ne suis pas sûre du tout qu’il ait envie qu’on poursuive l’aventure ensemble et je crois que je ne sais plus très bien où j’en suis moi même.

Mince, je crois que je donnais très peu de crédit à ce projet au tout début parce que ça ressemblait au plan de communication qui joue sur notre popularité de couple et qui se veut sulfureux et voyeuriste mais plus j’écoute parler le réalisateur, de sa vision de ce qu’il a pu négocier avec la prod et clairement, c'est une personne qui veut travailler avec nous, qui a une vision et qui me donne envie de signer. Moi qui pensais rester froids et devoir retenir Dakota qui me donne l’impression de vouloir le faire pour alimenter sa popularité, mais non elle pose des questions qui sont pertinentes et elle rebondit avec intelligence. Je ne comprends juste pas son manque de professionnalisme, le fait qu’elle arrive en retard alors que prend un soin immense à la ponctualité. Mais j’avoue que si j’ai cette exigence vis-à-vis de moi, je dois dire qu’elle est talentueuse. Ce qui me fait vriller c’est que j’ai l’impression qu’elle est juste une arriviste dont on va vite se rendre compte de l’incompétence sauf qu’elle tient bon. Elle est impeccable et le rendu de son jeu est étourdissant de perfection. C’est une Alien pour moi et comme nos méthodes sont diamétralement opposées. C’est délicat de nous entendre. En tout cas ce projet me fait envie car il ne s’arrête pas qu’aux scènes de cul très chaudes à jouer, le roman qu’il veut adapter c’est de l’érotique mais c’est une véritable réflexion sur la vie émotionnelle et Sexuelle d’un couple. C’est hyper intéressant de me projeter dans ce rôle-là.

Mais soudain alors qu’on arrive sur la fin de l’entretien, Dakota se montre plus mesurée ce qui me fait presque me dire qu’elle est conne. Avant de réaliser qu’elle a raison et que c’est moi qui m’emballe et ça me fait chier. Je veux faire ce rôle. Le réalisateur est convaincu et je partage son avis sur la question de notre couple mis en valeur et pour le potentiel pour nos carrières. C’est effectivement le bon moment de capitalisé sur la série pour attirer les curieux et les fans et de les surprendre avec une excellente histoire et plus encore… Mais Dakota fait une remarque quitte fait dire qu’on a mis en place un contrat et qu’on doit encore et toujours se faire passer pour un couple en dehors du tournage de la série. Putain donc c’est ensemble ou rien. Parce que si je tourne ce film avec une autre actrice et que la presse apprends qu’elle a refusé le rôle ça va attirer les tabloïds… Le réalisateur me regarde et je pose ma main sur celle de Dakota avant de la serrer doucement.

« Nous vous ferons part de notre réponse rapidement. »

Il s’en va et nous laisse en tête-à-tête avec Dakota. Je veux faire ce film. Je sonde son regard pour questionner sa réponse au sujet de son envie de jouer ça ? Putain et soudain je ressens juste l’envie de rapidement aller chez moi et de jouer. On approche de l’heure de rendez-vous avec Blitz et cette photo j’ai envie de la revoir encore et encore… Merde est-ce que je vais résister à l’envie de sauter directement sur Blitz en mode adulte avant de nous attaquer à la quête qu’on prévoyait de faire ? Je respire et doucement je demande.

« Tu en dis quoi ? On va encore devoir prolonger le mensonge mais ce film il… Me fait envie. Il semble prometteur »

Le producteur me regarde avec un mélange de surprise et d'impatience. Il ne s'attendait visiblement pas à ce que je demande un temps de réflexion. Gabriel, quant à lui, reste impassible, son bras toujours autour de mes épaules. "Bien sûr, je comprends," répond le producteur après un moment d'hésitation. "Mais vous devez comprendre que nous avons des délais serrés. Que ces rôles sont très demandés ! Combien de temps vous faut-il ?" Par principe, je déteste qu'on essaie de me mettre la pression. Je jette un coup d'œil à Gabriel, espérant qu'il intervienne, qu'il dise quelque chose, n'importe quoi. Et pour une fois il semble touché par la grâace puisqu'il prend mon parti, en tout cas en apparence, affirmant au producteur qu'on reviendra vers lui rapidement. Le silence qui s'installe entre Gabriel et moi au départ de cet homme, est lourd de non-dits. Il reste là, immobile, son regard oscillant entre moi et son téléphone. Cette situation inattendue fait naître en moi un tourbillon d'émotions contradictoires.

D'un côté, l'opportunité de ce film me fait toujours vibrer. C'est le genre de rôle qui pourrait propulser ma carrière vers de nouveaux sommets, me permettre de montrer l'étendue de mon talent. L'excitation de relever ce défi artistique fait battre mon cœur plus vite. Mais cette excitation est immédiatement tempérée par l'appréhension de devoir passer des semaines, voire des mois, à travailler en étroite collaboration avec Gabriel. Notre relation est devenue si complexe, si tendue. L'idée de devoir maintenir cette façade de couple parfait, me semble de plus en plus insupportable. Comment pourrions-nous donner le meilleur de nous-mêmes dans ces conditions ? Il me déteste, ça se voit, il me regarde comme une blatte qui se baladerait à proximité de sa tasse de café et j'avoue ne pas être très habituée à susciter ce genre de réaction. Ok il a tourné avec les actrices les plus jolies de notre génération, mais je ne suis pas non plus la plus horrible du lot... C'est vexant. Je crois que ça me pique un peu au vif, d'autant plus maintenant que je me suis un peu abandonnée entre ses bras, au point de frémir de... désir.

Et puis, il y a San. Mon refuge, mon échappatoire. L'envie de me connecter au jeu, de retrouver ce personnage qui me comprend si bien, devient presque irrésistible. Là-bas, je peux être moi-même, sans faux-semblants, sans attentes. L'idée de pouvoir partager mes doutes, mes craintes avec San me semble soudain bien plus attrayante que de rester ici à affronter cette situation tendue avec Gabriel. J'ai envie de le retrouver, j'en ai besoin. Le souvenir de cett photo qu'il m'a envoyée me hante, crispant mon ventre de volutes délicieuses.

Je me sens tiraillée entre différentes options, chacune représentant une partie de moi-même. L'actrice ambitieuse qui veut saisir cette opportunité. La femme fatiguée qui craint de s'enfermer davantage dans un mensonge. Et celle qui cherche du réconfort, de la tendresse, de l'authenticité dans un monde pourtant virtuel. Peut-être que la solution se trouve dans un équilibre entre ces trois aspects. Accepter le film tout en établissant des limites claires avec Gabriel. Et surtout garder ce lien précieux avec San, comme une bouée de sauvetage dans cette mer agitée qu'est devenue ma vie. Alors que Gabriel reste là, hésitant visiblement entre partir et rester, je sens la détermination grandir en moi. Nous devons avoir cette conversation difficile, mettre cartes sur table. Mais une partie de moi ne peut s'empêcher de penser à San, à ce jeu que nous partageons où tout semble plus simple, plus authentique. Comment concilier ces deux réalités ? Comment naviguer entre mes ambitions professionnelles, mes obligations envers Gabriel, et ce besoin grandissant d'évasion et d'authenticité que m'offre Avalonia ? -"J'ai également envie de faire ce film, c'est pas juste basé sur ce pseudo couple, ça va au delà et je crois que ça peut être hyper intense à jouer." Je souris et cherche son regard. -"Si je peux me permettre d'être sincère ?" Soupir et j'ose sans attendre sa réponse. -"C'est de jouer avec toi aussi longtemps qui m'inquiète, tu ne me supportes pas et ça rend tout ça extrêmement compliqué." Haussement d'épaule -"La comédie du bonheur en public et la soupe à la grimace en tête à tête ça me saoule. Donc en fait... tu vas choisir. Si oui ou non on fait ce projet et si tu acceptes pour nous deux dis toi bien que ça comprend le fait de ne pas faire la gueule !" Sans doute un peu direct tout ça, mais je n'ai jamais prétendu être un modèle de diplomatie. Je me lève et lui adresse un sourire, attendant sa réponse.

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