Rencontre entre orphelines [feat Emily Morgan]

Rencontre entre orphelines Feat @Emily Morgan

«Tu peux me dire ce que tu fais ?» me demande l'homme avec qui je viens de passer la soirée. «Viens plutôt me rejoindre, tu t'en iras demain matin, à la première heure, c'est promis.»

Assise sur le bord du lit, je hoche de la tête et laisse échapper un soupir exaspéré, puis je récupère ma robe et mes sous-vêtements. Je le fusille du regard.

«Je crois que tu n'as pas bien saisis la situation, mon gars. Tu es marié et tu m'as dupée en me faisant croire que tu étais un homme libre. Je n'aime pas qu'on se joue de moi de cette façon.» Je me rhabille rapidement et enfile mes chaussures. «Vous les hommes, vous êtes tous les mêmes ! Vous profitez de la première occasion pour tromper votre femme. Je trouve ça vraiment indécent.»

«C'est pas ce que tu crois, Marta. Allez, reviens et terminons ce que nous avons commencé.» insiste Davis. «Tu n'le regrettera pas.»

«J'ai pas envie de coucher avec un salaud dans ton genre. Tu m'oublies. Adiós.»

Je lui lâche un doigt d'honneur avant de tourner les talons.
J'actionne la poignée de la porte mais je suis aussitôt rejointe par Davis qui me plaque contre la porte. Je commence à me débattre pour me libérer de son emprise mais tout ce que j'obtiens comme résultat c'est sa main venant prendre congé sous ma robe, au niveau de mon intimité.

«J'peux pas te laisser partir, Marta. Pas après m'avoir chauffé comme une vraie petite salope.» il me dit d'un ton plus grave.

«Quita tus manos de mi coño, hijo de puta !» (enlève tes mains de ma chatte, fils de pute!) je réponds en tentant de me débattre pour échapper à son emprise. «Lâche-moi, putain !»

Il commence à se coller à moi. Je continue de me débattre pour me détacher de son emprise mais en vain. Seulement, après un court instant de relâchement de sa part, je lui écrase le pied avec l'un de mes talons et profite de cette liberté pour le repousser et lui donner un coup de chaussure dans les couilles pour le ralentir. Il s'écroule sur le sol, se tortillant de douleur et quitte sa chambre en prenant bien soin de refermer la porte derrière moi et bloquer l'accès avec un meuble. Tout en traversant l'appartement, j'arrive près de l'entrée et vois une liasse de billets et le portefeuille de Davis. Je récupère le tout et m'en vais de l'appartement. J'emprunte les escaliers et descends les sept étages en courant.

À l'intérieur de ma voiture, je regarde en direction de l'appartement de Davis et remarque que la lumière vient de s'éteindre. Je mets le moteur en marche et quitte le parking, conduisant jusqu'à mon loft. Une fois arrivée chez moi, je verrouille la porte et jette un coup d’œil à ma collecte d'argent. 300 dollars. C'est la somme que j'ai volé chez cet enculé avec en prime sa carte de paiement, son permis de conduire et une liste complète de numéros de téléphone – probablement de pauvres femmes – que je prends plaisir à déchirer et à mettre à la poubelle.

Après une soirée assez mouvementée, je me plonge dans un bon bain chaud pour me détendre quelques minutes avant de finalement quitter la salle de bain pour rejoindre mon lit et rejoindre le pays des rêves... ou cauchemars.

-- Outfit --

Le lendemain matin, juste avant de me rendre à l'internat pour ma dernière de la semaine, je décide de passer à l'orphelinat St. Louise pour y déposer les 300 dollars de Davis afin de les aider à améliorer leur cause. Puis, je finis par m'arrêter dans un bar de la ville pour prendre mon petit-déjeuner avant de débuter ma journée de travail. :copyright:️ 2981 12289 0

Rencontre entre orphelines !

Silvia & Emily

« La perte des parents est toujours douloureuse, il n'y a pas d'âge pour ne pas se sentir orphelin.»

Depuis une petite semaine, les nuits sont courtes, extrêmement courtes. Ma fille continue de faire ses dents et la pauvre en pleure. En tant que maman, je n’aime pas la voir comme ça mais on n’a pas vraiment le choix qu’elle passe par là. J’essaie au mieux de l’apaiser en frottant mon doigt sur sa gencive. Lenaya se calmer et la remettant dans son lit, j’attends un peu avant d’aller me recoucher et tenter de finir ma nuit. Je la regarde, m’appuyant sur l’encadrement de son lit. Je souris, elle a tellement grandi. Dans deux mois, elle va avoir deux ans. Déjà deux ans, c’est fou comment le temps passe à une vitesse. « Où est mon bébé ? C’est fou comment elle me fait penser à son père. » Je regarde la photo de Gabriel, que j’ai posé sur sa commode. - Tu serais tellement fière de ta fille, Gaby. Tu nous manques, tu … me manques, dis-je à voix basse. La date de sa mort approche à grand pas et je ne cesse d’y penser. Deux ans qu’il est notre ange gardien…

Je soupire tout en portant mon regard à nouveau sur ma fille. Elle semble s’être endormie. D’un pas léger, je m’avance vers la porte de sa chambre et éteins un passage la petite lampe à l’entrée. Je m’avance vers ma chambre et viens me recoucher sous ma couette. Jetant un œil à mon radio réveil, il est 4h12, ce qui me laisse 3h15 de sommeil. Fermant les yeux, j’arrive à mon tour à me rendormir. J’ai l’impression de n’avoir dormi que cinq minutes quand j’entends de la chambre de Lenaya une petite voix qui crie « maman ». Je me frotte les yeux, m’étire tout en baillant et jetant un œil, je vois qu’il est 7h26. Je me lève et me dirige vers sa chambre. Allumant la lumière, je la vois bien réveillée et en pleine forme. Son mal de dent est passé pour le moment, je viens m’assoir sur le bord de son lit et la prend tout contre moi pour un petit câlin. – Tu as bien dormi, ma fille. Elle me bafouille des mots. Je profite de ce petit moment.

Préparant ma fille, je dois la déposer chez ma cousine, Kiara avant de partir en rendez-vous dans la matinée. Nouveau contrat publicitaire qui est fort intéressant. Après avoir déposé Lenaya chez Kiara, je sens mon estomac gargouillé. Il faut dire que je n’ai pas vraiment déjeune quelque chose de consistant ce matin et je le ressens maintenant. Regardant l’heure sur mon téléphone, j’ai le temps pour m’arrêter dans une brasserie pour me prendre un bon petit déjeuner. Je trouve une petite brasserie dans laquelle j’ai pu déjà déjeuner plusieurs fois et que j’apprécie beaucoup. Je me gare, descends de ma voiture et m’avance vers celle-ci. J’entre à l’intérieur et m’installe à une table. Il n’y a pas grand monde à cette heure-ci, quelques personnes buvant un café. J’aperçois une femme à quelques tables de la mienne qui a eu la même idée que moi. Je la regarde, lui affichant un petit sourire amical. – Je vois que nous avons eu la même idée, bon petit déjeuner à vous.

(c) DΛNDELION

Rencontre entre orphelines Feat @Emily Morgan

Avec les minutes qu'il me reste avant de commencer ma journée, je profite du calme de ce début de journée pour me prendre un bon petit-déjeuner dans une brasserie que je connais uniquement de vue. Et je dois bien avouer que c'est agréable de se poser un instant pour savourer un bon café bien chaud et quelques viennoiseries pour se réchauffer avec ce froid qui nous poursuit de jour en jour. Je regretterais presque d'avoir mis ce short ce matin. Pourtant, c'est ma façon d'être. J'aime porter ce genre de tenue, même en hiver alors que ce n'est pas la meilleure des périodes. Heureusement que j'ai un collant qui me protège en quelque soit du froid.

Après avoir passé ma commande, je m'installe à une table, près d'une fenêtre et attends qu'on m'apporte mon café et mes viennoiseries. Je jette un regard sur mon téléphone et le range à l'intérieur de mon sac. Je me perds dans mes pensées et commence à me perdre dans mes pensées. Je pense tout d'abord à la veille et à ce qui s'est passé avec Davis. L'ironie dans tout ça ? Je lui ai dis de m'oublier et moi je fais quoi ? Je pense à lui. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas prête d'oublier cette soirée qui avait pourtant si bien commencée. Comment pourrais-je me sentir bien dans ma peau en sachant que j'ai bien failli détruire la vie d'une femme en couchant avec ce salaud. Je suis bien contente qu'elle n'ait pas arrêté de le harceler, le pire a pu être éviter.

Alors que je dois être la seule cliente de la Brasserie à me trouver à l'intérieur, une femme entre à l'intérieur et prend place à une table voisine. Elle affiche un sourire amical et commente que nous avons eu la bonne idée à venir prendre notre premier repas de la journée ici.

«Bonjour.» je dis simplement après l'avoir entendue s'adresser à moi. «Je crois bien, en effet. Bon appétit à vous aussi.» j'ajoute avec courtoisie. Je poursuis en lui demandant : «Vous venez souvent ici ?» j'avoue ne pas savoir quoi ajouter dans l'immédiat.
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Silvia & Emily

« La perte des parents est toujours douloureuse, il n'y a pas d'âge pour ne pas se sentir orphelin.»

La vie de maman célibataire n’est pas toujours simple, il faut changer ses petites habitudes pour s’adapter à l’éveil de son enfant. C’est plus facile quand le papa est là, mais dans mon cas, les choses sont différentes. Gabriel est parti mais ne nous a pas abandonné comme certains font, non il est mort avant même sa naissance. Je me suis toujours imaginée comment la vie serait s’il était toujours vivant. Nous serions surement toujours à Santa Monica, soit à l’appartement, soit dans une belle maison. On vivrait notre vie de couple, notre vie de famille. Malheureusement, le destin a choisi une autre voie pour nous. Je sors de mes pensées quand je vois cette jeune femme à quelques tables de la mienne. C’est drôle que je ne sois pas la seule à avoir penser à ça. Installée sur ma chaise, je salue la jeune femme, lui affichant mon plus beau sourire amical.

Lui souhaitant un bon petit déjeuner, elle me répond à mon bonjour et confirme mes dires. A son tour, elle me souhaite un bon appétit dans la plus grande des courtoisies. Alors que la serveuse arrive pour prendre ma commande, la jeune femme me demande si je viens souvent ici. Je lui souris tout en lui répondant. – Dans cette brasserie ? J’y suis déjà venue, même si c’est assez loin de mon quartier. Je suis du Pacific Beach mais comme j’ai affaire dans le Gaslamp Quarter, et que je n’ai pas déjeuner, je me suis arrêtée ici pour rectifier le tir. Et vous ? Au même moment, la serveuse est arrivée à ma table, me demandant ce que je souhaite commander. – Je prendrais un café avec … des viennoiseries, s’il vous plait merci. La serveuse note et repart comme elle est arrivée. Regardant la jeune femme, j’attends de voir sa réponse.

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Prendre du temps pour soi-même c'est quelque chose que je devrais faire quotidiennement. Seulement, je reste accroché à mon petit train de vie et je dois bien reconnaître que c'est lassant de toujours répéter les même choses à longueur de temps. Puis, je dois admettre que mon mode de vie n'est pas toujours le plus fun ; la seule chose que je peux faire de bien dans ma vie, c'est aider les pauvres orphelins qui en ont le plus besoin. Ça c'est quelque chose que je ne me lasserai jamais de faire. Moi-même j'aurais voulu qu'on vienne m'aider comme je les aide. Bien sûr, j'avais mes grands-parents qui ont toujours été là pour moi et jamais je ne leur retirerai tout ce qu'ils ont fait pour moi et je leur serai éternellement reconnaissants. C'est sans doute pour cette raison que je me sens redevable et que je veux à mon tour apporter mon aide aux plus malchanceux. Mais pour ce faire, je suis obligé de commettre des délits, voler des gens sinon ces pauvres enfants n'auront jamais le droit au bonheur et je m'y refuse.

Voler des saloperies comme Davis, je suis on ne peut plus fière de moi. C'est mal, je le sais très bien, mais des types comme lui préférerais se payer des putes plutôt que de venir en aide à des malheureux. D'ailleurs, tous les hommes et les femmes dont j'ai pu faire les poches ce n'était qu'à but lucratif. J'ai toujours fonctionné ainsi. Avant mon départ de Cuba, c'était pour mon plaisir, me faire de l'argent et me tirer d'un pays qui ne m'acceptait pas, puis à mon arrivée en Amérique c'était pour survivre dans ce nouveau monde. Ça n'a pas toujours été simple pour moi et aujourd'hui pourtant, je mène une vie telle que je l'ai toujours voulu et j'en suis satisfaite. Je maîtrise assez bien la langue Américaine, ce qui me donne un net avantage sur beaucoup de choses. Ma vie c'est ici, à San Diego, nulle part ailleurs.

Mais pour en revenir à ma journée actuelle, j'apprécie ce petit temps que je m'impose pour une fois. Et alors que je suis à ma table à attendre que l'on m'apporte ma commande, il y a cette ravissante personne qui s'attable non loin de moi et me fais la conversation. D'ordinaire, ce sont les hommes qui m'abordent et rarement les femmes. Cela dit, je ne suis pas un monstre et je lui réponds très aimablement. Pensant qu'on allait juste prendre notre déjeuner chacun de notre côté, je me laisse porter par la conversation et lui demande si elle vient souvent dans cette Brasserie. Elle est charmante, chaleureuse et semble vraiment très épanouie dans sa vie, ce qui n'est pas forcément le cas pour tout le monde à cette heure-ci. Elle me répond qu'elle s'est arrêté ici parce qu'elle a quelque chose à faire au Gaslamp Quarter et que c'était sur sa route.

«Vous avez bien dit Pacific Beach ? Je suis aussi du même quartier. C'est affligeant comme le monde peut-être si petit parfois.» Je dis en me tournant pour lui faire face, intéressée par la conversation. «Donc, un arrêt impromptu, si je comprends bien ?» j'ajoute avec sourire. Au même moment, la serveuse s'approche de ma table et m'apporte mon café et mes viennoiseries. Je la remercie et elle se dirige vers la table de ma voisine. Je souris lorsqu'elle lui commande la même chose que moi. «Apparemment je ne suis pas la seule à me laisser tenter par de la viennoiseries.» je dis en souriant. Puis j'ajoute : «Moi, c'est tout le contraire, vous voyez. Je passe souvent devant cette Brasserie mais je prends jamais le temps de m'y arrêter. Ce matin je fais abstraction à mes habitudes et je crois bien que c'est la première fois que je décide de casser ma routine.» je dis très à l'aise. «D'habitude, je sors de chez moi et je fonce au travail. Là, j'ai envie de prendre du temps et de profiter pendant que je le peux.»
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Silvia & Emily

« La perte des parents est toujours douloureuse, il n'y a pas d'âge pour ne pas se sentir orphelin.»

C’est drôle de penser à la même chose alors qu’on ne se connait ni d’Adam, ni d’Eve. Vous allez me dire c’est du hasard et combien de personnes ont la même pensée en même temps et les réalise ? Un beau pourcentage je dirais. Alors que l’on commence à échanger par pure politesse, je suis étonnée qu’elle soit aussi de Pacific Beach. Une personne qui serait paranoïaque se serait dit « wooww mais cette femme me suit ce n’est pas possible, elle me surveille ou quoi ? » Non c’est juste un hasard c’est tout. Je lui souris quand elle me dit qu’elle est aussi de ce quartier. Comme quoi elle a raison, le monde est vraiment petit. – Effectivement le monde est petit. Et oui, un arrêt impromptu pour me restaurer. Je n’ai pas eu le temps de prendre mon petit déjeuner, j’ai préféré donner celui de ma fille avant de la déposer chez ma cousine. La serveuse qui s’est approché de sa table dépose sa commande. Se tournant vers moi, elle me demande ce que je désire et sans la moindre hésitation, je commande la même chose. Je vois sur le visage de ma nouvelle connaissance un sourire. Je souris à ses mots à mon tour. – Et non comme vous voyez, je me laisse aussi tenter par celles-ci qui ont l’air tellement délicieuse.

A son tour, elle m’explique que par rapport à moi c’est tout le contraire, elle passe souvent devant cette brasserie mais ne prends jamais le temps de s’arrêter. Mais ce matin elle a voulu changé cela en y entrant et commandant un petit déjeuner. – Oh mais c’est chouette ça. De temps en temps, cela fait du bien de casser les habitudes. Elle ajoute que d’habitude, elle sort de chez elle et fonce au travail. Mais cette fois-ci, elle avait juste envie de prendre du temps et de profiter le temps qu’elle le peut. – Vous travaillez dans quoi si ce n’est pas indiscret ? lui demandais-je alors que la serveuse revient avec ma commande. – Merci, lui dis-je alors que celle-ci repart. Prenant un croissant, je le casse en deux et viens en tremper un morceau dans mon café. Moi je suis photographe, dis-je en croquant un morceau de mon croissant trempé de café.

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Hier, jamais il ne me serait venu à l'idée que ce matin je me réveillerais et irais prendre mon petit-déjeuner dans une Brasserie de la ville. Et pourtant, c'est bien réel et je me trouve assise sur une banquette, prenant un peu de temps pour moi. C'est pas croyable comme un programme peut être chamboulé soudainement. Normalement, c'était auprès de ce salaud de Davis que j'aurais dû me trouver en ce moment. Finalement, je suis bien mieux ici, savourant ce petit instant de plaisir. D'autant qu'il y a cette femme qui a eu la même idée que moi qui vient d'entrer et s'attabler à côté. Aussitôt installée, elle m'a fait la conversation et j'ai suivi le pas. Mon avis sur cette femme : elle est vraiment sympathique et semble très attachante au premier regard.

Après que la serveuse m'ait apportée la commande, la conversation s'ensuit avec ma voisine m'affirmant son arrêt impromptu, parce qu'elle n'a pas eu le temps de manger quelque chose, préférant s'occuper de sa fille. «Tout s'explique.» je dis en arborant un sourire. «Je comprends mieux pourquoi vous vous êtes arrêté ici.» j'ajoute en trempant ma viennoiserie dans mon café. «Et quel âge a votre petite puce ? Car je suppose qu'elle est encore bébé ?» je demande avec une légère curiosité. J'ai toujours aimé les enfants, et plus particulièrement ceux qui ont été privé de leur parent assez tôt dans leur vie. Moi-même je fais partie de cette catégorie-là, de ceux qui n'ont jamais connus leur parents et qui en ont beaucoup souffert. Ça explique donc la raison pour laquelle j'aime travailler avec eux – bien que je sois qu'une simple secrétaire -, ça me permet au moins d'être présente pour eux en cas de besoin.

À son tour, la serveuse apporte la commande de ma voisine. Là, je remarque aussitôt qu'elle a pris exactement la même chose que moi. J'arbore de nouveau un sourire amical et commente sur son choix de menu. Elle me répond alors qu'elle s'est, elle aussi, laissé tenté par de la viennoiserie. «Il n'y a rien de meilleur que la viennoiserie pour bien se régaler, je vous l'accorde. Pour ma part, je sais qu'avec deux ou trois viennoiseries, je peux tenir jusqu'à midi sans aucun risque d'avoir faim au milieu de la matinée.».

Avec notre conversation bien lancée, nous la poursuivons au feeling et nous en arrivons à parler du fait qu'il est très important de prendre du temps pour soi. Ce qu'elle me dit me plaît beaucoup. «Je peux vous confirmer que casser la routine est quelque chose que je n'ai pas l'habitude de faire. Vous, en tant que maman, ce doit être différent, non ? Je veux dire par là, que vos journées ne se ressemblent pas avec votre fille. Vous les adaptez en fonction de la petite. Elles doivent bien différées des miennes étant donné que je n'ai pas d'enfant.»

La conversation se développe en conséquence du feeling, je suppose ? lorsqu'elle me demande quel métier j'exerce. Pour sa part, elle est une photographe. «Je suis une simple secrétaire dans un Internat» je réponds avec fierté. «J'ai toujours voulu venir en aide aux enfants, les aider à se sentir mieux dans leur peau. Et l'Internat dans lequel je travaille, beaucoup ont des soucis de familles et/où ont été placés parce qu'ils n'ont plus de famille. » j'ajoute avec une certaine émotion de par mes souvenirs qui ressurgissent au même moment. «Donc vous, vous êtes Photographe, c'est ça ? C'est un métier vraiment chouette, je trouve. Et vous tenez une boutique, ou bien même une galerie ?» je demande avec une légère curiosité.
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Silvia & Emily

« La perte des parents est toujours douloureuse, il n'y a pas d'âge pour ne pas se sentir orphelin.»

C’est fou comment le monde peut être petit et me retrouvais ici avec une voisine de quartier. Voyant son petit déjeuner, et que mon estomac commence à crier famine, je décide de commander la même chose. Alors que je lui donne la raison de mon arrêt impromptu, arborant un très joli sourire, elle me dit que tout s’explique et comprend mieux pourquoi je me suis arrêté dans cet établissement. Elle me demande l’âge de Lenaya et suppose qu’elle est encore bébé. – Elle aura deux ans en juin prochain. Et oui c’est mon petit bébé d’amour. Je souris fièrement à mes mots. « Bien que je l’élève seule et que ce n’est pas toujours simple, elle est ma plus belle réussite dans ma vie et je suis fière d’être sa mère. » la serveuse finit par revenir avec ma commande. Je souris quand elle me dit que mon choix était un très bon choix. Je ne peux que confirmer ses dires quand elle me confie qu’il n’y a rien de meilleur que la viennoiserie pour bien se régaler. Elle m’avoue qu’avec deux ou trois viennoiseries, elle peut tenir jusqu’à midi sans aucun risque d’avoir faim dans la matinée. – Je confirme, rien de mieux pour le petit déjeuner et c’est pareil pour moi, quelques bonnes viennoiseries et un bon café.

On continue de discuter et la conversation est vraiment fluide. Cette jeune femme dégage vraiment quelque chose, je ne saurais dire quoi mais ce n’est pas désagréable. Alors que je lui dis qu’il est vraiment important de prendre soin d’elle, elle me confirme que casser sa routine est quelque chose qu’elle n’a pas l’habitude en temps normal. Elle me demande si en tant que maman cela doit être différent. – C’est sûr que mes journées sont totalement différentes mais je m’adapte, je n’ai pas le choix et puis être maman apporte tellement de choses. Je l’élève seule, alors je nous crée des souvenirs et un lien fort que personne d’autres n’aura. Alors que je lui demande son métier, celle-ci me dit qu’elle est simple secrétaire dans un internat. Je souris quand elle me dit qu’elle a toujours voulu aider les enfants, les aider à se sentir mieux dans leur peau. L’internat où elle travaille, beaucoup des enfants ont des soucis de familles ou n’ont plus de familles. – Oh c’est super ça, c’est vraiment une belle chose que vous faites. Il y a tellement d’enfants dans ce cas. Alors que je lui ai dit quelques minutes avant mon métier avant que je lui demande le sien, elle me dit que c’est vraiment un chouette métier. Elle me demande si je tiens une boutique ou même une galerie. – J’ai un petit studio ici, mais j’ai une galerie d’art et studio photo à Santa Monica. J’ai passé cinq années de ma vie là-bas avant d’arriver à San Diego. Mais sinon je suis de Chicago. Enfin j’ai grandi là-bas avec mes parents adoptifs, je n’y suis pas née. Je suis originaire d’un petit village en Chine, Wuzhen.

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Discuter avec des inconnus c'est la meilleure façon pour faire connaissance. Aujourd'hui, beaucoup passe par internet pour faire des rencontres, je trouve ça dommage. Le contact entre deux personnes devrait toujours se dérouler face à face et non par l'intermédiaire d'un écran. Bien évidemment, il m'est déjà arrivée de rencontrer des gens sur internet, mais je préfère de loin le faire dans la rue ou bien même dans ce genre d'endroit. C'est comme ça qu'on voit si le feeling passe ou pas. Derrière un écran, il est facile d'usurper une identité et de se faire passer pour quelqu'un d'autre. Je ne suis pas du tout fan. Là, au moins, avec cette charmante maman, il est très agréable d'échanger sans craindre quoi que ce soit sur son identité. Bien sûr, elle pourrait cacher son jeu et être une pétasse au quotidien, mais je suis persuadé qu'elle n'est rien de plus qu'une simple femme et maman aimante que beaucoup apprécie dans la vie de tous les jours. Je ne la vois pas être autre chose. Et la façon dont elle communique avec moi, c'est clairement adorable. C'est le genre de femme que je pourrais tout à fait revoir à l'avenir pour faire plus ample connaissance.

Les sujets de conversations que nous abordons me font oublier la soirée désastreuse que j'ai passé hier soir. Déjà, parce qu'elle ne semble pas être abjecte comme mon rencard et de plus, ça me change des conversations banales de mon quotidien. Ce matin, je m'intéresse vraiment à la vie de ma voisine de table et je prends un réel plaisir à l'écouter me parler d'elle. C'est sans doute ça qui s'appelle avoir une conversation normale. En temps normal, je suis toujours accompagné d'enfants, donc les conversations sont assez limités, puis il y a mes collègues avec qui je discute mais le plus souvent c'est de boulot qu'on parle, rarement de notre vie en dehors de l'internat. Puis, il y a les sujets que j'aborde avec mes rencards qui ne sont pas toujours des appropriées dans un endroit public. Là, j'ai une chance d'avoir quelqu'un avec qui je peux discuter de tout et de rien en même temps. Et justement, quand elle me donne l'âge de sa petite fille, je me mets à sourire joyeusement. La voir tellement heureuse d'avoir une petite fille de deux ans me ravit vraiment beaucoup. Finalement, même si mes parents n'ont pas été heureux de m'avoir, ma voisine de table, en revanche, l'est pour sa fille et ça c'est la plus merveilleuse des choses. «Elle doit vraiment être une adorable petite fille.» je lui dis en trempant un morceau de ma viennoiserie dans mon café. «Cette viennoiserie est vraiment succulente. On sent parfaitement le beurre.»

Prendre du temps pour moi, je dois vraiment penser à le faire à partir d'aujourd'hui. Je ne le ferais pas tous les jours, certes, mais une fois de temps en temps, je dois réellement me faire plaisir et sortir de ma routine. Ce matin, je l'ai brisée et j'ai rencontrée cette femme rayonnante. En plus, à cette heure-ci, je ne risque pas de croiser des lourdingues, excepté peut-être les gens sortant de soirée bien arrosée. Sinon, il y a peu de risque. Avec la conversation qui est d'une grande fluidité, la vie de ma voisine continue toujours de me passionner. En tant que maman, sa vie est très différente de la mienne, forcément, alors il est agréable de s'intéresser à elle et à sa façon de voir la vie en tant que mère. Elle me confirme en déclarant que sa vie est complètement différente de quand elle était sans enfant et qu'elle doit s'adapter. Mais ce que je retiens, c'est que ça apporte beaucoup de choses. «Excusez ma maladresse, mais depuis tout à l'heure que je vous écoute me parler, vous employez souvent «je», Vous êtes mère célibataire ?» Probablement indiscret de ma part, mais je ne peux pas m'empêcher de lui poser la question. Si elle est une maman solo, force à elle, car je suppose que sa vie doit être encore plus difficile sans le père de leur fille pour l'aider. «Je suis désolée de mon indiscrétion, mais je dois vous avouer que ça ma fait réagir à plusieurs reprises.»

Puis nous en arrivons à nos deux métiers. Après lui avoir parlé de mon travail auprès des enfants dans un internat comme Secrétaire et que mon but premier est de les accompagner pour se sentir mieux dans leur peau, c'est à son tour de me parler un peu plus du sien. Elle me présente en détail non pas son travail mais les endroits dans lesquels elle a ouvert ses deux studios dont un à San Diego mais aussi à Santa Monica, qui en plus de posséder son studio, dispose également d'une galerie d'art. J'écarquille les yeux en l'écoutant me parler. Puis, elle ajoute qu'elle vient avant tout de Chicago mais surtout qu'elle a été adoptée car elle est originaire d'un village en Chine. En l'entendant me dire tout ça, je suis partagé en tristesse et joie. La tristesse me gagne, car elle n'a pas connu ses véritables parents et je suis joyeuse parce qu'elle est tombée sur une famille adoptive rempli d'amour. Mais l'avantage qu'elle a et que je n'ai pas est certainement dû au fait qu'elle n'a pas connu ses géniteurs et n'en a donc aucun souvenir. «Vous avez bien réussi dans votre vie, c'est ce que je retiens. Toutes mes félicitations pour vos studios et votre galerie. Vos parents doivent être fiers de vous. Mais vous savez, peu importe ceux qui vont ont élevés, vos parents biologiques ont probablement eu des raisons valable de faire ce qu'ils ont fait, mais je sais ce que c'est que de vivre sans ses parents. Beaucoup de parents le font soit parce qu'ils se sentent incapable d'élever leur enfant ou tout simplement parce qu'il n'était pas désiré. Mais dans votre cas, je suis persuadé qu'il y a une explication à tout ça. J'espère sincèrement que vous aurez les réponses tôt où tard.» En tant que fille rejetée par ses parents, je me mets à la place de ma voisine de table. Elle ferait probablement tout pour connaître ses parents, ses origines, et il y a moi qui aimerait oublier une bonne fois pour toutes mes parents et mon frère.
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Rencontre entre orphelines !

Silvia & Emily

« La perte des parents est toujours douloureuse, il n'y a pas d'âge pour ne pas se sentir orphelin.»

Parfois, la vie nous réserve pas mal de bonnes surprises autant que de mauvaises. Cette fois-ci, cela semble être une bonne surprise en faisant la connaissance de cette jeune femme. Je décide de commander la même chose qu’elle car j’avoue que cela me donne envie. Alors qu’on discute, je remarque qu’on a des points en commun. Alors qu’elle me demande l’âge de ma fille, je vois sur son visage un sourire. Il est vrai que quand je parle de ma fille, j’apporte de la joie et de l’amour autour de moi. Lenaya est ce qui m’est arrivé de plus beau dans ma vie et pouvoir la voir grandir chaque jour est un pur régal pour moi. Je continue de sourire quand celle-ci me dit qu’elle doit vraiment être une adorable petite fille. Elle a tellement raison sur ce point, elle est tellement adorable ma petite princesse et je ne dis pas ça parce que c’est ma fille mais parce qu’effectivement, c’est une adorable petite fille malgré l’absence de son père. Je pense à Gabriel qui n’aura jamais la chance de vivre ce que je vis. Je souris quand Silvia dit que cette viennoiserie est vraiment succulente, sentant parfaitement le beurre. – Je suis totalement d’accord avec vous, dis-je en croquant dans mon croissant. Continuant de discuter, Silvia me demande alors, ayant remarqué que j’utilisais souvent le « Je » au lieu de « nous » ou encore « moi et son père » si je suis une mère célibataire. Elle s’excuse de son indiscrétion mais elle m’avoue que ça l’a fait réagir à plusieurs reprises. – Il n’y a pas de mal, ne vous inquiétez pas. Effectivement, je suis une maman célibataire. Gabriel, le père de ma fille n’est plus de ce monde. Il était policier et il y a eu un incident lors d’un simple contrôle de papier. Il est mort pendant le début de ma grossesse, ce qui fait qu’il n’a pas pu la connaitre. Ce n’est pas toujours simple de vivre sans lui, j’aurais tellement aimé que les choses se passent autrement et qu’il soit là pour voir sa fille grandir. Je sens les larmes montées mais j’ai appris à ne pas montrer mes émotions.

Sentant certainement le trouble qu’elle avait mise en moi à cause de sa question, on en vient à parler de nos métiers respectifs. Je souris quand elle me dit qu’elle travaille dans un internat comme secrétaire, qu’elle les accompagne pour se sentir mieux dans leur peau. – C’est très honorable de votre part, vous savez. Il devrait y avoir plus de personnes comme vous. A mon tour, je lui dévoile mon métier, lui parle de mes studios photo, de ma galerie d’art à Santa Monica. Je lui avoue que je viens de base de Chicago enfin bien que je sois née dans un village de Chine, lui révélant que je suis une enfant adoptée et que malgré cela, j’ai eu une enfance très heureuse avec mes parents adoptifs et qui sans eux, je ne serais pas devenue la femme et la maman que je suis aujourd’hui. Je souris quand elle me complimente sur le fait que malgré tout ce que j’ai vécu, j’ai bien réussi ma vie, c’est ce qu’elle retient principalement. Elle me félicite pour mes studios et ma galerie. Elle ajoute que mes parents doivent être fiers de moi et que peu importe ceux qui m’ont élevé, mes parents biologiques ont probablement eu des raisons valables de faire ce qu’ils ont fait et qu’elle sait ce que c’est de vivre dans ses parents. Je comprends vite qu’elle est aussi une orpheline et que c’est peut-être pour ça que le courant passe si bien entre nous, car nous sommes pareilles. Elle n’a pas tort pour la chose qu’elle dit ensuite, mais elle me dit que dans ma situation, elle est persuadé qu’ils avaient une explication à tout cela. – J’ai eu quelques réponses il y a quelques années. Ma mère biologique est décédée en me donnant la vie, mon père je sais juste qu’il était un soldat en mission en Chine, je ne sais rien d’autres sur lui et au final, je ne ressens pas le besoin d’en savoir plus. Je sais que mon père adoptif est à mes yeux mon vrai père. Si je comprends bien, vous êtes une orpheline également ?

(c) DΛNDELION

Rencontre entre orphelines Feat @Emily Morgan

C'est en faisant des rencontres imprévues qu'on tombe souvent sur des personnes agréables. Je passe un moment parfait avec cette femme qui a de la conversation. J'aurais pu tomber sur une connasse qui me demanderait poliment ou impoliment de me mêler de mes affaires et d'arrêter de lui poser des questions indiscrètes, au lieu de ça, je tiens compagnie à une très charmante personne, dans tous les sens du terme. Ça fait plaisir de partager un moment convivial comme celui-ci. Puis, travaillant dans un endroit rempli d'enfants, je me sens assez à l'aise avec cette inconnue pour lui poser ce genre de question. Seulement, je n'aurais peut-être pas dû me montrer aussi curieuse. Je regrette même un peu d'avoir abusé de sa gentillesse. Mais dans la réponse qu'elle me donne, tout me laisse penser qu'elle a fait le deuil de la disparition du père de son enfant. Néanmoins, malgré les apparences, on ne se remet pas toujours facilement de la perte d'un être cher, j'en sais quelque chose. «Je suis vraiment navrée d'entendre ça. Je l'ignorais. Pour avoir perdu des êtres chers, je ne peux que comprendre votre peine. Je n'ai plus les mots. D'un côté, je suis mal à l'aise, mais de l'autre, je suis heureuse qu'elle puisse élever sa fille malgré les circonstances. «C'est encore tout récent et j'imagine bien que ça doit pas être toujours facile pour vous. J'espère sincèrement que vous parviendrez à faire votre deuil et que vous retrouverez un semblant de vie normale. Mais si je devais vous donner un conseil, je vous suggérerais d'aller voir un spécialiste dans le but de vous confier et libérer ce que vous garder enfoui en vous. Il n'est pas bon de garder des choses pour soi, ça peut vite dégénérer avec le temps. Énormément de gens gardent des secrets en eux et ne se livrent pas et vous pouvez me croire qu'au plus profond d'eux, ça les ronge et les empêchent d'avancer dans la vie. Je ne veux pas de ça pour vous. Et promis, je ne suis pas une psychologue, mais une femme qui a vécu ce que vous vivez. Certes, ce n'était pas mon compagnon, mais de la famille. Il serait dommage de voir cette femme sombrer à cause d'un mal qui la ronge. Par chance, je n'ai jamais été dans un état comme celui-ci, mais la douleur, le chagrin, ça, je l'ai vécu et j'en ai quand même souffert.

C'est par le biais de cette conversation, peu chaleureuse, qu'on en vient à discuter de notre travail respectif. Je rougis presque lorsqu'elle me fait comprendre que mon travail est honorable. «Je vous remercie. Mais pour moi, c'était une évidence, de m'entourer d'enfants comme les miens, si je puis dire. La vie n'a pas été tendre avec eux et je n'ai pas l'intention de rester sans rien faire pour les aider. Ils ne méritent pas de vivre ce que d'autres avant eux ont déjà vécus : subir l'abandon d'un ou des parents. Ça me fend le cœur de les voir sans parents, tout simplement. J'en ai presque les larmes aux yeux d'en parler, parce que ça me rappelle ce que j'ai moi-même connu avec mes parents. Mais je suis tellement heureuse de venir en aide aux enfants actuels, même si pour ça, je dois aussi commettre de petits délits à mes heures perdues.

Être une orpheline, je sais ce que ça fait pour en avoir été élevée par mes grands-parents et non mes géniteurs. À mes yeux, ils sont morts tous les deux depuis l'époque où j'étais une enfant et que je savais à peine compter jusqu'à 20. Puis, il y a cette femme, ma voisine de table qui n'a pas jamais connue ses parents biologiques. Des parents qui devaient être adorable. Ça me fait beaucoup de peine de l'entendre me parler d'eux et ce, malgré le manque d'informations qu'elle possède sur eux. Puis, elle réalise que moi aussi, je suis une orpheline. J'ai presque envie de sourire parce que, même si je me considère comme une orpheline depuis la mort de mes grands-parents, mes géniteurs, eux, sont à ce jour, encore vivant, à mon grand malheur. «Vous avez tout compris. Je suis moi-même une orpheline. Mais à l'inverse de vous, j'ai connu mes parents, mais pas assez pour que je m'en souvienne. Ce qui fait de vous, ma première amie orpheline, j'ajoute avec un sourire bienveillant.
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Rencontre entre orphelines !

Silvia & Emily

« La perte des parents est toujours douloureuse, il n'y a pas d'âge pour ne pas se sentir orphelin.»

C’est surprenant de tomber sur une personne comme cette jeune femme. On sent dans ses paroles et sa voix que sa vie n’a pas été des plus simples. Je suis une personne qui a facilement le contact humain, ça m’aide beaucoup dans mon boulot de photographe. Et puis c’est plus agréable, non ? Une personne qui te met à l’aise pendant une séance photo car oui, j’ai eu beaucoup de personnes qui avaient du mal devant l’objectif, qui étaient statique comme des statues à cause du stress. Mais très vite, j’ai su les mettre à l’aise et les rendre plus docile devant l’appareil. On échange sur nos vies, sur nos métiers, sur nos enfances. Je comprends très vite qu’elle a beaucoup de similitudes et de points communs avec moi. Ce n’est pas tous les jours qu’on rencontre ce genre de personnes et puis elle m’a l’air très sympathique. Alors qu’on parle de Gabriel, elle comprend très vite que malgré le fait que j’ai fait mon deuil, je pense toujours à lui et qu’à en parler, je sens mes larmes montées. Elle me dit qu’elle est vraiment navrée d’entendre cela, elle l’ignorait et que pour avoir perdu des êtres chers, elle ne peut que me comprendre. Je lui laisse un petit sourire de peine car c’est vraiment dur de perdre un membre qu’on aime.

Je vois qu’elle est vraiment peinée pour moi et je sens un léger malaise. Reprenant la parole après ce cour silence, elle me dit qu’elle imagine bien que ça ne doit pas toujours être simple et elle espère sincèrement que je parviendrai à faire mon deuil et que je retrouverais un semblant de vie normale. Elle ajoute que si elle devait me donne un conseil, c’est d’aller voir un spécialiste dans le but de me confier et me libérer de ce que je garde en moi. – Merci pour le conseil Silvia. Une partie de moi a fait son deuil, je sais qu’il ne reviendra pas et que je dois continuer ma vie pour ma vie, me battre pour elle et c’est ce que j’ai fait. Mon déménagement ici à San Diego m’a permis d’avancer, et de faire une nouvelle vie, même si parfois son absence reste pesante. Surtout qu’il n’a pas eu le temps de connaitre sa fille. Il n’était pas au courant que j’étais enceinte le soir de l’accident, et je devais lui annoncer. C’est sur son lit d’hôpital au creux de son oreille alors qu’il était dans le coma que je lui ai dit qu’il devait se battre pour moi, et pour son enfant. Elle n’a pas tort sur le fait de garder les choses en soi. – Vous avez raison, ce n’est pas bon de garder le mal en soi mais ça va, par chance j’ai toujours été bien entourée et aidée. Je souris quand elle me jure qu’elle n’est pas une psychologue mais simplement une femme qui a vécu la même chose, bien que ce soit sa famille et pas son compagnon. – J’en suis sincèrement désolée, dis-je en prenant l’air peinée.

C’est vrai que ce fut une agréable surprise d’apprendre qu’elle travaillait dans un orphelinat alors que j’y ai passé mes quatre premières années de mon existence. Je me suis toujours dit que le jour où j’aurais l’héritage familiale, je donnerai une somme d’argent à l’orphelinat où j’ai vécu pour éviter qu’il ne ferme et qu’il se détériore et que les enfants ne soient plus pris en charge comme il se doit. Je l’écoute et ne peux que sourire à chacun de ses mots, c’est vraiment une femme honorable, il n’y a pas à dire. Je suis vraiment heureuse de l’avoir rencontré. Je sens sa sincérité dans le son de sa voix, elle ne fait pas semblant. J’ai vite compris qu’elle était une orpheline comme moi, enfin presque que comme moi quand elle me dit qu’à l’inverse de moi, elle a connu ses parents mais pas assez pour qu’elle s’en souvienne. Elle ajoute que ça fait de moi sa première amie orpheline. Je souris à ses mots avant de lui répondre. – Et bien ma chère Silvia, vous m’en envoyez ravie et maintenant que nous sommes amies, on pourrait se tutoyer, non ? En tout cas, c’est vraiment très honorable de ta part de faire cela pour les enfants. Il est clair qu’ils n’ont pas la vie facile. La chose que je ne comprendrais jamais, ce sont les parents qui abandonnent leurs enfants alors que certains couples ont du mal à en avoir. Heureusement dans un sens que l’adoption existe, même si je pense que les procédures sont à revoir.

(c) DΛNDELION

Rencontre entre orphelines Feat @Emily Morgan

En arrivant sur le sol Américain, je pensais que je n'allais jamais m'intégrer, que j'allais me faire renvoyer chez moi. J'ai fini par m'intégrer en prenant des cours pour apprendre la langue natale. Ça n'a pas toujours été évident au début, mais je me suis battue, au point d'y trouver ma place. À côté de ça, je n'avais pas de logement ni même assez d'argent pour me trouver un habitat. J'ai dû me débrouiller, voler des gens innocent pour survivre dans les rues. Puis, j'ai trouvé un premier travail qui a accepté de me prendre, d'abord pour un essai. Puis, c'est à ce moment-là que j'ai croisé des enfants qui vivaient, eux aussi, dans la rue et n'avaient aucun foyer. Je les ai aidés en leur montrant la voie du bon chemin. Puis, c'est à cette époque-là que l'idée de travailler auprès des enfants m'est apparue. Je ne savais pas comment il fallait s'y prendre pour parvenir mais j'ai fait des démarches auprès de mes instructeurs qui m'apprenaient la langue. Si aujourd'hui, j'en suis là, c'est tout simplement parce que je me suis battu pour y arriver. Mais malheureusement, les vieilles habitudes ne s'effacent pas comme ça. Je continue à voler les riches pour aider les plus pauvres. J'aurais bien aimé qu'on fasse la même chose pour moi lorsque j'étais gamine. J'estime que c'est mon devoir de leur venir en aide et que je ne m'arrêterais pas.

Hier soir, ça faisait un petit moment que je n'avais pas volé et je dois bien admettre que ce Davis l'avait bien mérité. Il était plein aux As et avec ses attouchements, je n'allais pas m'en priver. Avoir du charme ça a un bel avantage, vous ne croyez pas ? Bref... La nuit dernière m'a vraiment bien mise en rogne et même si je ne le montre pas à ma voisine de table, je l'ai encore en travers de la gorge le sale coup de pute qu'il m'a fait. Heureusement qu'il existe des personnes comme Emily dans ce monde. Elle au moins, je sais que je n'irais pas la voler. D'autant que son histoire me touche au plus haut point. Nous sommes pratiquement pareil, à l'exception de ses véritables parents qui sont bien décédés et que les miens sont de vrais saloperies.

Travailler avec des gosses ça a du bon. J'apprends d'eux comme je peux leur apprendre de moi. Nous sommes tous dans le même cas. Et si j'ai bien appris quelque chose depuis que je bosse à l'internat, c'est que rester silencieux quand tout va mal, ce n'est pas très bon pour le moral, pas même la santé. C'est d'ailleurs pour cette raison que je lui conseille de parler à un spécialiste qui pourrait l'aider à surmonter son deuil, même si elle prétend aller bien. «Je sais que je ne pourrais pas totalement comprendre ce que vous endurer, mais dans le fond, il y a forte possibilité que vous vous mentez à vous même en prétendant faire votre deuil. Perdre un être cher, on n'en guérit jamais, c'est un fait. On aura beau tout faire pour se convaincre, en réalité, la blessure est omniprésente et elle ne disparaît jamais vraiment. Je vous parle en connaissance de cause. Perdre mon grand-père a été très difficile pour moi, et pourtant, j'avais perdu ma grand-mère quelques temps avant. Chaque perte est différente ainsi que la réaction que l'on peut avoir. Vous guérirez, j'en suis certaine, pour votre fille. Mais prenez bien mon conseil en compte et libérez toutes vos pensées en consultant un spécialiste. Ils sont bien plus experts que moi.» Je souris quand elle me dit être désolé pour ma perte. «C'est du passé. J'étais jeune et en vieillissant, j'ai appris à me sentir mieux, même si je dois bien admettre que parfois, la vie sans mes grands-parents reste difficile. Mais un point positif dans tout ça : j'ai quitté mon pays pour celui-ci. Je me suis reconstruite en Amérique.»

La conversation prend tout un sens au fur et à mesure que nous échangeons. Emily propose qu'on commence à se tutoyer, ce que j'accepte, bien évidemment. C'est dans ce genre de cas que je me sens fière d'être Américaine. «Nous pouvons tout à fait passer au tutoiement, je n'y vois aucun inconvénient. À notre rencontre, dans ce cas !» Je lève ma tasse de café. «Les enfants sont des innocents qui n'ont jamais rien demandés. Ils n'ont jamais demandés à venir au monde, ce sont les parents qui en décident. Ils ne sont là que pour subir les conséquences des actes. Leur venir en aide est la meilleure action que j'ai pu faire en tant qu'orpheline. Et oui, je confirme que les procédures d'adoptions sont à revoir en totalité. J'en vois très souvent à mon lieu de travail et c'est déchirant de voir les enfants nous quitter du jour au lendemain.»

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Rencontre entre orphelines !

Silvia & Emily

« La perte des parents est toujours douloureuse, il n'y a pas d'âge pour ne pas se sentir orphelin.»

C’est incroyable de tomber sur une personne de si bon matin qui nous ressemble sur beaucoup de points. Orphelines toutes les deux, à quelques différences prêts, elle semble une personne très agréable. Je dois bien avouer que son job est très honorable et très appréciable. Nous voilà à parler de ma fille, de la perte de son père, et Silvia me dit que bien qu’elle ne pourra pas totalement comprendre ce que j’endure, dans le fond, il y a une forte possibilité que je me mente à moins même en prétendant faire le deuil. Elle n’a pas tort, il m’arrive parfois quand je suis seule de pleurer pour évacuer la tristesse en moi. Une partie de moi a fait je suppose son deuil alors que l’autre pas vraiment. Mais je gère pour le moment alors je n’ai pas à m’en faire. C’est sûr que perdre un être cher, on n’en guérit jamais vraiment. Il est vrai que les blessures restent malgré le temps qui passe et elles ne disparaissent jamais vraiment. Elle me confie que perdre son grand-père a été très difficile pour elle et pourtant elle avait perdue sa grand-mère peu de temps avant. C’est vrai que chaque perte est différente ainsi que nos réactions. Elle me dit qu’elle est sûre que je guérirai. Ça c’est sur mais avec le temps surement.

Elle me conseille de voir un spécialiste, ce que j’avais été voir un temps tout au début sur le conseil de mon père. Alors que je lui dis que je suis désolée pour sa perte, celle-ci me répond que ce n’est pas grave, c’est du passé maintenant, elle était jeune et en vieillissant, elle a appris à se sentir mieux, même si elle doit admettre que la vie sans ses grands-parents reste difficile. Mais ce qu’il y a de positif dans tout cela c’est qu’elle a quitté son pays pour ici et qu’elle s’est reconstruite en Amérique. – Oh vous venez d’où ? Mais oui c’est vrai que la perte est toujours difficile, c’est toujours plus difficile pour nous qui restons sur terre. Mais la vie est malheureusement faite ainsi. On continue d’échanger tout en mangeant nos viennoiseries et je lui propose que l’on se tutoie maintenant que nous ne sommes plus des inconnus. Je souris quand elle me répond qu’elle n’y voit aucun inconvénient. On trinque avec nos cafés, ce qui me fait rire. Je l’écoute de nouveau quand elle me dit que les enfants sont innocents qui n’ont jamais rien demandés, ils n’ont jamais demandé à venir au monde. Je plussoie quand elle ajoute qu’elle a ce devoir de leur venir en aide. – Tu es vraiment quelqu’un de bien et pourtant on se connait depuis moins d’une heure mais je peux voir cette grande qualité, ce grand cœur que tu as. D’ailleurs en parlant d’orphelinat, je dois me rendre bientôt à celui où j’ai passé mes quatre premières années à Chicago afin de verser une somme d’argent pour éviter sa fermeture. Il y a tellement d’enfants encore qui n’ont pas trouvés de foyers, je ne veux pas les voir être dispersés dans d’autres établissements.

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Rencontre entre orphelines Feat @Emily Morgan

Je suis partie de rien en arrivant sur le sol américain. Je n'avais personne sur qui compter, aucun argent. Il n'y avait que moi et ma détermination à vouloir m'en sortir... toute seule. Et c'est ce qui s'est passé. On m'a trouvé, puis aidé à m'établir dans le pays. On m'a subventionné des cours de linguistiques afin d'apprendre à parler la langue natale et je me faisais de l'argent en me prostituant. Le tout pour pouvoir vivre et avoir de quoi me payer au moins une chambre pour y passer la nuit. Puis, s'en est devenu une habitude et me prostituer est devenu un travail. Mes grands-parents n'auraient pas été fiers que je m'offre aussi facilement à de gros pervers, mais c'était le seul moyen pour réussir dans la vie. Et voler les hommes avec qui je couchais est aussi devenu une occupation permanente. J'ai bien failli me faire prendre et arrêter pour ça, mais je suis parvenu à m'échapper et à ne pas me faire retrouver. Je ne suis pas fière de ce que j'ai fait, mais à la vue des résultats, je m'en sors plutôt bien aujourd'hui. Bien entendu, je continue de voler les hommes, mais seulement ceux qui ont une grosse fortune et qui s'en servent à mauvais escient. Je ne volerais jamais une personne honorable. Hier soir, par exemple, a été le parfait cas. Il a voulu me baiser en me mentant, je l'ai volé, c'est aussi simple que ça. Ce genre de mec ne mérite pas d'avoir des burnes. Ce sont des lâches. Je n'ai aucune difficulté à m'en prendre à ces hommes-là. Aucune pitié.

Heureusement qu'il y a des moments où l'on rencontre de bonnes personnes, comme cette femme, Emily, ma voisine de table. La rare fois où je décide de me poser dans une brasserie pour prendre mon petit-déjeuner, je tombe sur une pépite comme elle. On sympathise dès l'instant où l'on échange et ça me plaît. Je ne suis pas du genre à m'arrêter pour discuter avec des inconnues, mais ce matin, j'avais envie de casser cette routine que je me suis établie. J'aimerais pouvoir vivre de cette façon, désormais. Avec ma nouvelle connaissance, on parle de tout, on échange sur n'importe quel sujet et ça me fait un bien fou de me sentir apprécier, et pour moi, d'apprécier une personne qui a ce petit quelque chose qui me plaît tant. La générosité, la gentillesse et la bonté. Tout ce que je ne retrouve pas forcément à chacune de mes dernières rencontres.

Après un bon moment à échanger, je commence à faire gaffe à l'heure qui passe à grande vitesse, malgré tout. Mais j'ai encore du temps devant moi et je n'ai pas l'intention d'écourter cette première rencontre. D'autant que nous venons d'entrer dans un sujet impliquant la perte de nos être chers. Et après lui avoir conseillée d'aller voir un spécialiste pour lui éviter de trop rester dans le deuil, elle me dit l'avoir déjà fait par le passé. Et en parlant de mes pertes, je lui fais comprendre que pour ma part, ça remonte à des années maintenant et que j'ai appris à faire le deuil. Suite à cela, après lui avoir dit que j'étais venu sur le sol Américain pour reconstruire ma vie, loin de chez moi, elle me finit par me demander d'où je viens et ajoute que perdre quelqu'un est toujours difficile et que c'est la vie. «Je viens de Cuba.» Je marque un temps d'arrêt. «En arrivant en Amérique, je ne parlais pas du tout votre langue. J'ai dû apprendre très vite pour pouvoir m'intégrer plus facilement. Et comme je ne voulais plus remettre les pieds dans mon pays, j'ai dû prendre des cours en accélérés pour maîtriser l'anglais. Et pour revenir rapidement à notre sujet, la vie peut être très cruelle en nous prenant les êtres qu'on aime tant, mais comme vous venez de le dire, ainsi va la vie. Nous y passeront tous.» Elle suggère que nous passions au tutoiement, maintenant que nous avons bien échangés. On trinque à ce début d'amitié avant de poursuivre sur le sujet des enfants. Elle me complimente sur ma façon d'être et sur le grand cœur que j'ai. Si j'étais elle, je ne parierais pas trop dessus, mais dans le fond, je comprends ce qu'elle cherche à me dire. Les enfants comptent plus que tout pour moi et je me battrai pour eux indéfiniment. Et quand je l'entends me dire qu'elle doit se rendre à un orphelinat de Chicago – celui-là même où elle y a passé quatre ans de sa vie -, je la regarde, intriguée par ce qu'elle vient de me dire. Apparemment, je ne suis pas la seule qui cherche à aider les enfants et je trouve ça très honorable de sa part. Je lui prends la main. «Tu es une bonne personne, toi aussi. Ce que tu fais pour ton orphelinat, peu de personnes le feraient. Toi aussi, tu as un très bon cœur.» Je fouille dans mon sac. «Je te passe l'adresse de l'internat dans lequel je travaille. Là-bas, ils seront ravis d'accueillir des enfants supplémentaires. Je serais moi-même heureuse de les accompagner, si nécessaire. Entre orphelines, on ne peut que se comprendre. Si ton établissement doit fermer ses portes, sache qu'une autre s'ouvrira.»

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Rencontre entre orphelines !

Silvia & Emily

« La perte des parents est toujours douloureuse, il n'y a pas d'âge pour ne pas se sentir orphelin.»

Ce que la vie peut être étrange parfois en nous amenant des personnes qui nous ressemblent sur beaucoup de points. Silvia en est parfaitement l’exemple, nous avons pas mal de points communs et c’est chouette. Echangeant depuis tout à l’heure tout en prenant le petit dej, je sens qu’elle est sincère dans ses paroles et c’est agréable, ça change des personnes qui sont fausses et qui ne servent que leurs intérêts en se faisant passer pour des victimes et ne voyant que leur petit nombril. Malheureusement, il faut de tout pour faire un monde. Je la vois jeter un œil à sa montre et je fais de même, c’est vrai que le temps file à une vitesse quand on passe un bon moment. Enfin on aborde un sujet un peu plus délicat, la perte de nos êtres chers. En l’occurrence pour moi, c’est la perte de l’homme de ma vie, le père de ma fille. J’apprécie fortement les conseils qu’elle ne donne et en prend note même si je sais. On continue notre discussion, lui avouant que je dois bientôt me rendre à Chicago, pour donner une somme d’argent pour éviter la fermeture de l’orphelinat où j’ai passé mes quatre premières années.

Je ne peux que sourire quand elle me complimente à son tour en disant que je suis une bonne personne aussi tout en prenant ma main. Un frisson me parcourt la peau quand je sens la sienne contre la mienne. Elle m’avoue que c’est très honorable ce que je fais pour l’orphelinat où j’ai grandi, que peu de personnes ne le feraient. Elle n’a pas tort, combien de personnes qui ont de l’argent en donne sans qu’il y ait une contrepartie qui va dans leur sens. Moi si je le fais c’est pour les enfants et parce que c’est ma maison de base et je suis toujours restée en contact avec la directrice et les membres du personnel, dont certains sont là depuis des années. Je rougis en l’entendant me dire que j’ai un très bon cœur. Relâchant ma main, elle fouille dans son sac et me passe l’adresse de l’internat dans lequel elle travaille. Elle me dit que là-bas ils seront ravis d’accueillir des enfants supplémentaires. J’espère qu’il ne fermera pas, avec l’argent que je vais donner, ça ne devrait pas et je vais faire en sorte qu’il reste ouvert. - Je te remercie ma belle, j’en prend note. Attends … A mon tour, je prends dans mon sac une de mes cartes de visite et prenant un stylo, j’écris mon numéro personnel. Tiens ma carte de visite, il y a l’adresse de mon studio photo si jamais tu veux y passer et je t’ai ajouté mon numéro perso. Et dis-moi, je ne sais plus si je t’ai demandé, tu as un chéri dans ta vie ou une chérie peut-être ? « Ne connaissant pas son orientation, je préfère demander en parlant des deux. Ce n’est pas marqué sur nos fronts si on est hétéro, bi ou homo. Moi par exemple, je suis bi et ça ne se voit pas forcément que j’aime autant les hommes que les femmes. »

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