En m’approchant de Rafael, je sens mon cœur s’emballer. La présence de mon père est comme un poids sur mes épaules, mais le regard de Rafael, me donne des frissons dans le ventre. Je me souviens de la grange, de ce sentiment étrange de secrets échangés dans la pénombre, mais maintenant, tout semble si différent... Qu'est ce que j'ai foutu, putain. J'en suis à la limite de trembler et je crois que mes appuis frénétiques sur son bras transmettent l'appel au secours puisqu'il ne me dédie pas face à mon imbécile de père qui parle de futur gendre... j'ai même pas eu le temps de lui en parler. Panique ! Totale !
L’angoisse s’intensifie lorsque je croise le regard de mon père, son expression impassible me faisant réaliser à quel point la situation est délicate. Qu’est-ce qu’il pense ? Est-ce qu’il devine ce que je ressens pour Rafael ? L'idée qu'il puisse le juger, qu'il puisse voir en lui quoi que ce soit de déplaisant me paralyse et me met bizarement en colère. Je me mords la lèvre, cherchant désespérément un moyen de détourner son attention.
Lorsque je l’ai embrassé, j’espère que cela a envoyé un message à mon père, un message que Rafael et moi sommes liés, que nous partageons quelque chose de spécial. Que ça lui plaise ou non ! Dans les faits c'est un peu vrai... d'autant que merde je réalise là tout de suite que je n'ai jamais présenté un mec à mon père... il doit déjà s'envisager avec une troupe de petits enfants... alors que dans les faits on s'est envoyés en l'air deux fois. J'ai pété un cable en fait, je ne vois pas d'autre explication !
Mon père va-t-il croire que je prends des décisions impulsives ? Que je ne suis pas responsable ? Sans doute... en même temps on a pas besoin de lui dire qui on est l'un pour l'autre. D'autant que j'en sais rien bordel ! Il m'a détesté tout le lycée, quand j'essayais désespérement d'attirer son attention en étant la bad bitch que je sais si bien être... et nos retrouvailles ont été une folie furieuse. Je ne l'ai pas reconnu, lui non plus et c'est parti en sexe torride... Je peux clairement pas dire ça à mon père... pas maintenant que j'ai annoncé qu'on va se marier. Putain mais je suis dans quelle merde moi désormais...
J’aimerais pouvoir plonger dans les yeux de Rafael et y trouver un réconfort, une assurance que tout ira bien, mais la tension est palpable. Mon esprit s’emballe. J’essaie de lui faire un sourire, une petite flamme d’espoir pour le convaincre que je vais lui expliquer, mais je sens que mon cœur bat trop vite, trop fort. Il répond qu'il est également enchanté et je suis là, figée, comme un lapin pris dans les phares d’une voiture. Je sens que Rafael se sent mal à l’aise et je prends la parole.
-"Ta tenue est parfaite." Voilà que je rougis en me pinçant les lèvres... irrécupérable bordel !
J'ai besoin de lui, mais tout me semble si confus. Mes sentiments, mes peurs, et cette attraction brûlante qui me fait vibrer chaque fois que je le regarde. Je sais qu'il pourrait m'aider à naviguer dans cette tempête, mais je suis perdue dans l'incertitude. Alors que je me tourne vers la maison, quand il nous invite pour un verre je crois que c'est l'apothéose, parce que... soit je délire à plein tubes, soit il y'a un arbre qui pousse en plein milieu. J'ai l'air hagard, les yeux écarquillés et je crois que je peine à avancer.
Avec grand plaisir, j'ai hâte de te connaître. Un garçon capable de ravir le coeur de ma Roxane doit valoir la peine d'être connu. Première pensée ? "Mais ta gueuleeeeeee" seconde "il est chou ce con" troisième "comment fuir au costa rica"... Je crois que je suis dans la panade.
-"P'pa on s'est pas vus depuis un moment et comme tu le vois Rafael est occupé, disons que tu vas nous laisser et qu'on se retrouve plus tard?" Je crois que ça se tente ? Je me blottis contre Rafael, levant la tête pour que mes lèvres effleurent son cou, remontent doucement à son oreille pour que je chuchote.
-"Pardon pour ça..." Je croise les doigts dans mon dos, espérant que mon père soit soudainement touché par la putain de grâce de dieu, ou foudroyé, les deux me vont là tout de suite ! Où est cette salope de foudre quand on en a besoin, je vous le demande !