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| Pour une surprise... || Tesgo | |
| WebName : Shana Date d'inscription : 25/07/2023 Messages : 80 Avatar & crédits : Daria Sidorchuk Date de naissance : 12/08/1993 Age : 31
| Sujet: Pour une surprise... || Tesgo Mer 22 Nov - 19:05 | |
| Très honnêtement, je ne pensais pas revenir un jour à San Diego. J’y ai passé toute une partie de mon enfance, j’y ai eu de bons souvenirs, mais ils sont si lointains qu’ils me semblent être qu’un point flou au loin. Toutes ces belles images ont été malheureusement gommées par les mauvais moments, les moments douloureux... c'est ici, à San Diego, que ma famille a volé en éclats. Comme si le décès de ma mère ne suffisait pas à briser nos cœurs, mon père et mon frère ont choisi de se dresser l'un contre l'autre, dans un affrontement qui les a poussés jusqu'au point de non-retour. Ils ont laissé leur relation se dégrader, se fissurer jusqu'à la rupture pure et simple, laissant derrière eux une famille ébranlée.
Je n’ai jamais vraiment réussi à comprendre pourquoi Hugo, mon frère, a pu rester ici, dans notre ville natale, entouré de tous ses amis, vivant une vie normale et heureuse, quand moi, j’ai été forcé d'abandonner tout ce que j'avais et de suivre notre père dans une nouvelle vie inconnue. C'était une séparation déchirante, laissant derrière moi mes amis, mes habitudes, mon environnement familier. Peut-être que si nous, Hugo et moi, avions tous les deux fait quelques efforts supplémentaires, si nous avions lutté pour maintenir notre lien malgré la distance et les circonstances, notre relation fraternelle aurait peut-être pu survivre à cette épreuve de l’éloignement. Mais la vérité, c'est que mon amertume, cette rancœur qui me rongeait face à cette injustice flagrante, était simplement trop grande. Chaque jour elle prenait de l'ampleur, surtout quand il a choisi de se forger une nouvelle famille ici, un frère et une sœur de substitution, comme si je ne suffisais pas... Jalouse ? Oui, je l'admet sans honte, totalement. Et blessée, profondément blessée. Pendant des années, j'ai cherché la réponse à cette question qui me hantait : qu'est-ce que j'avais pu faire de si mal pour ne pas mériter son affection, son amour fraternel ? Avec le temps, et après beaucoup de larmes versées seule dans mon coin, j’ai finalement accepté la situation. J'ai décidé de faire comme si il n'avait jamais existé, je l’ai tout simplement effacé de ma vie. Un frère ? Quel frère ? Je crois que je ne me souviens même plus de son visage…
En revenant à San Diego, j'ai pu renouer avec certains de mes anciens amis. Parmi eux, il y avait Ethan. À l'origine, c'était un ami de Hugo. Ethan avait l'habitude de venir souvent à la maison. Il était mon premier béguin. Je pensais toujours qu'il ne me voyait que comme la petite sœur un peu collante de son pote. Cependant, lorsque je suis partie à Tijuana avec mon père, Ethan a fait un effort pour rester en contact avec moi. Ce n'était rien de spectaculaire, mais il prenait le temps de m'appeler de temps en temps pour discuter un peu, pour prendre de mes nouvelles. Ce n’était pas grand-chose, mais ça comptait. Je ne crois pas qu’Hugo l’ait jamais su. En réalité, même s’il savait cela ne n’aurait pas changé grand-chose. Après tout, ce sont mes sentiments et mes relations, pas les siennes. Lorsque Ethan a su que j’étais de retour dans les parages, il a insisté pour que je vienne à cette fête qu’il organise pour son anniversaire. J’ai hésité. Je refuse de voir mon frère, je n’ai pas pris la peine de lui dire que j’étais de retour - pourquoi l’aurait, je fais d’ailleurs ? - et je ne tiens pas à ce qu’il l’apprenne. Ethan a insisté lourdement, il m’a promis qu’Hugo ne serait pas là, qu’il avait décliné l’invitation.
J’ai donc fini par accepter. La nuit est tombée depuis longtemps sur San Diego quand un taxi me dépose devant la maison d’Ethan. Une grande villa avec piscine, ou la fête bat déjà son plein. Les basses de la musique trop forte raisonne, je pénètre à l’intérieur. Je porte une petite robe noire près du corps qui met ma silhouette fine en valeur et des escarpins à talon haut. J’ai à peine le temps d’arriver qu’Ethan me remarque instantanément, un sourire aux lèvres il fend la pièce pour me rejoindre. « Wouah, tu es superbe Tessa. Je suis content que tu sois finalement venue ma belle. Je lui adresse un sourire rayonnant, le saluant chaleureusement. C’est sur que s’il a gardé de moi le souvenir de la gamine que j’étais avant de partir pour le Mexique ça doit lui faire un choc. Je suis une femme aujourd’hui et plus une gamine qui se cherche.
Ethan m’entraîne au cœur de la fête, il me met un verre entre les mains et me présente à ses amis. Sa main ne quitte pas le creux de mes hanches. J’ai bien fais de venir finalement, je passe une bonne soirée. Ethan s’éclipse le temps d’aller fumer une clope dehors, moi, j’en profite pour monter à l’étage, cherchant la salle de bain pour me rafraîchir. J’ai incroyablement chaud, pourtant j’ai pas bu plus de deux verres d’alcool. Je monte à l’étage, ouvrant porte après porte pour trouver ce que je cherche. Oups… je crois que je viens de déranger un couple en pleine action. Merde. je referme la porte en m’excusant. Un pas, deux pas, je croise un homme qui et avant qu’il commette la même boulette que moi je lance : « Je te déconseille cette porte… ça baise salement là-dedans. » Mon sourire est presque amusé, et puis… et puis il s’efface brutalement. Mon cœur manque un battement. Putain !!! On a chacun prit le poids des années mais y a pas de doute possible, cette tête de petit con elle ne s’oublis pas : « Hugo ??!! Putain mais qu’est ce que tu fou là ? » Mon coeur manque un battement avant de s’emballer dans ma poitrine, j’étais pas prête à l’affronter, ni même à simplement le voir, ça anime en moi trop de souvenir douloureux. Mon visage se ferme instantanément. « Il est ou Ethan ? Je vais le tuer… » Il m’avait promis qu’il serait pas là… il s’est bien fichu de moi ce con !! |
| WebName : Lex Date d'inscription : 30/05/2023 Messages : 119 Avatar & crédits : Mariano Di Vaio Date de naissance : 06/06/1990 Age : 34 Statut civil : Célibataire Occupation : Archiviste au tribunal Habitation : Little italy
| Sujet: Re: Pour une surprise... || Tesgo Dim 26 Nov - 19:46 | |
| --Outfit-- La soirée approche, et je me tiens devant le miroir, ajustant ma cravate avec soin. L'excitation et une pointe de nervosité vibrent dans l'air. La fête d'Ethan, une occasion de retrouvailles avec d'anciens amis, mais aussi de maintenir une distance prudente avec le passé douloureux que j'ai choisi de laisser derrière moi. Mes amis sont devenus ma famille quand tout à explosé. Ma chambre est plongée dans une lumière tamisée, créant une atmosphère intime et je passe la main dans mes cheveux. Je glisse dans ma chemise blanche parfaitement repassée, les manches retroussées avec une nonchalance calculée. Mon regard se porte sur la veste de costume que je choisis avec soin, une nuance d'un beige qui contraste pourtant joliment avec la luminosité de ma chemise. J'aime les fringues, c'est un truc assez fou. Mes traits se reflètent dans le miroir, mais ce ne sont rien de plus qu'une armure, une façade soigneusement entretenue qui cache les fissures et les regrets du passé. Mes doigts se glissent encore dans mes cheveux, coiffant délibérément le désordre contrôlé qui caractérise mon style. Je me penche pour enfiler mes chaussures, assorties à la perfection. La confiance que je projette à l'extérieur contraste avec le tourbillon d'émotions à l'intérieur, c'est ainsi depuis bien des années désormais. Les souvenirs ces temps ci, de ma famille éclatée, de mes regrets, menacent de refaire surface, même si je m'efforce de les maintenir à distance. Andrew me manque... c'est un constat amer et tout aussi vrai qu'il peut me torturer. Ma petite soeur me manque... même si je sais très bien qu'elle n'a aucune raison de penser de même. Une dernière vérification dans le miroir, et je suis prêt. Mon regard se perd un instant dans ma propre réflexion, cherchant peut-être une réponse à des questions que je ne peux pas formuler. Puis, avec un soupir résolu, je quitte la chambre, prêt à affronter la soirée qui promet des retrouvailles, des surprises, et la détente nécessaire après une semaine riche et âpre au boulot. J'arrive sur place bon dernier et en retard comme à mon habitude, avec un paquet que j'ai acheté dans une épicerie fine, une bouteille de son meilleur whisky. De base j'avais dit que je ne viendrais pas, mais je crois que j'ai besoin de voir du monde alors me voilà. J'erre de groupe en groupe, salue tout le monde, échange bises et poignées de mains, me trouve un verre et réalise que j'ai besoin d'utiliser le lieu d'aisance. Il y'a déjà du monde en bas, alors je monte, faisant clairement comme chez moi. C'est là que... le monde se décide à me foutre une grosse claque en pleine gueule. Le choc me fige un instant. Tessa. Ma sœur, que j'ai délibérément laissée derrière moi lorsque tout a volé en éclats avec mon père. Son regard, mêlé de surprise, de colère et de méfiance, me transperce comme une lame glacée. Je sens le poids de nos années perdues s'abattre sur mes épaules. « Hugo ??!! Putain mais qu’est-ce que tu fous là ? » La question de Tessa résonne dans le couloir, et je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe d'amertume devant l'évidence qu'elle n'est pas ravie de me voir. Je souris, mais jaune, clairement. Ma première réaction est de chercher un moyen de désamorcer la situation. -"Bonjour Tessa." Mes mots sortent précipitamment, mais je perçois déjà le ressentiment dans ses yeux. -"Calme toi... ça sert à rien de t'en prendre à Ethan il savait pas que je viendrais... et je crois que je sais maintenant pourquoi ça avait pas l'air de le déranger plus que ça." C'est mon pote, depuis des années et... il a oublié de me dire qu'il fréquente ma petite soeur ? Peut être finalement que c'est moi qui vais le tuer? Tessa croise les bras sur sa poitrine, et son ton est clairement tranchant. Son rejet est cinglant, et même si je devrais y être préparé, il me fait de la peine. Les années de silence et de distance entre nous ne peuvent pas être effacées en une soirée ou avec une baguette magique. - "T'as bien changé, tu es magnifique." Mes yeux cherchent désespérément une ouverture, une possibilité de reconnecter avec ma sœur, mais elle ne semble pas disposée à céder. Son regard froid me transperce, mais derrière cette façade, je sens une multitude d'émotions inexprimées. Je la suis, incapable de la laisser partir ainsi. -"Je suis désolé Tess.. Je me doute que ça ne vaut pas grand chose après si longtemps... mais je le suis vraiment." Les mots sortent de ma bouche comme une supplication, ce qui est rarissime. Même quand j'ai tort, m'excuser n'est disons... pas mon fort. Sa distance, sa colère, sont des coups directs à mon cœur. Les regrets m'envahissent, mais je me retiens de les exprimer ouvertement. -" Tessa, s'il te plaît. On peut parler ? Même si je suis le dernier des connards de ton point de vue je suis toujours ton frère non ?" Pas sur que ce soit la meilleure des approches ça ! Mais je pourrais faire quoi d'autre? Je meurs d'envie de la prendre dans mes bras, pour la faire tourner comme quand elle était gamine... sauf que c'est une femme et que j'ai disparu de sa vie comme le dernier des crevards. Elle a toutes les raisons de m'en vouloir, même si ça me fait horriblement mal. Je soupire et j'attends le verdict, avec un regard de chat Potté. |
| WebName : Shana Date d'inscription : 25/07/2023 Messages : 80 Avatar & crédits : Daria Sidorchuk Date de naissance : 12/08/1993 Age : 31
| Sujet: Re: Pour une surprise... || Tesgo Ven 22 Déc - 21:45 | |
| Il ne devait pas être là, Ethan me l’avait certifié. Putain, mais il c’est foutu de moi ce con, il voulait tellement que je vienne qu’il m’a menti ? Ca me parais dingue, mais là tout de suite en tombant nez à nez avec Hugo, c'est la seule explication qui me vienne à l’esprit.Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines, pulsant avec une intensité qui me surprend. Le trouver là, juste en face de moi, fait surgir des émotions si douloureuses que je peux à peine les supporter. Ce n'est pas seulement de la douleur, c'est un mélange complexe de tristesse, de confusion et de colère. L'espace d'un instant, je redeviens cette petite fille blessée, forcée de quitter sa vie, de quitter son grand frère. Les souvenirs me submergent, me ramenant à un temps que j'avais tenté d'oublier. Lui en vouloir, être en colère, c'est plus facile. C'est comme une couverture de protection, une armure qui me garde à distance de la vérité brutale. Oui, c'est bien plus facile de détester quelqu'un, de lui en vouloir atrocement. C’est cette colère qui m'aide à survivre, qui m'aide à avancer malgré la douleur. Mais alors, je me rends compte que cette colère n'est qu'un masque. Un masque pour cacher la vérité que j'ai peur d'affronter. La vérité que j'ai été blessée, que j'ai souffert. Et la vérité, c'est que c'est bien plus difficile d'essayer de comprendre quelqu'un, d'essayer de pardonner. Et d'avouer, d'admettre à moi-même que j'ai été blessée... c'est peut-être la tâche la plus difficile de toutes.
Chaque fois que je m'adresse à lui, mes mots sont froids, tranchants, coupants comme des couteaux dans l'air glacial entre nous. Je peux voir l'étonnement qui se dessine sur son visage, une surprise palpable qui se reflète dans ses yeux écarquillés. Il ne s'attendait visiblement pas à me trouver ici, dans cet endroit, à ce moment précis. Comme à mon habitude, lorsque je me laisse submerger par mes émotions, je me transforme. Je deviens une version de moi-même qui est excessive et impulsive, qui ne sait pas comment retenir ni contrôler ses sentiments. C'est comme une marée qui monte en moi, une force irrésistible qui est simplement plus forte que moi.
« Putain, je savais que je n'aurais jamais dû venir là ce soir… »
Au départ, j'étais réticente. J'avais décliné l'invitation d'Ethan, mais il ne cessait d'insister, avec une telle persévérance que j'ai finalement cédé et accepté. Si seulement j'avais eu la moindre idée que mon frère serait également présent à cette soirée, je n'aurais pas même risqué d'y mettre un seul orteil. Pourtant, le voilà, et je suis là, confrontée à cette situation inattendue et déstabilisante. Mon sang bouillonne quand il me demande de baisser le ton, de me calmer. C'est une blague ? Est-ce qu'il se rend compte de l'impact de sa présence ici sur moi ? Est-ce qu'il peut seulement imaginer le choc émotionnel que cela représente de le voir ici, dans ce contexte ? Seulement, il a raison, Ethan y est certainement pour rien, et m’énerver n’arrangera rien, bien au contraire. Je savais que tôt ou tard cet instant arriverait. Vivant dans la même ville, c'était inévitable, mais là je ne m’y étais pas préparée.
La sérénité inébranlable d'Hugo en réponse à mon explosion de colère a un effet apaisant sur moi, de manière assez inattendue. Mes yeux, auparavant scintillant de fureur en sa direction, se radoucissent d'une manière inexplicable. Il est là, calme et posé, me regardant avec ce regard triste mais empreint d'une tendresse que je trouve déconcertante.
Oui, j'ai changé... La petite fille naïve que j'étais s'est transformée en une femme mature. Lui aussi, il a évolué. Je pourrais prendre le risque de lui dire qu'il s'est transformé en un homme très attirant, il doit faire tomber les femmes comme des mouches, mais les mots semblent se bloquer dans ma gorge, refusant d'être prononcés. Je suis une femme qui, face à lui, se sent redevenir cette petite fille qu'elle était autrefois, face à son grand frère qu'elle a jadis tant aimé et admiré.
« Tes excuses arrivent avec plusieurs années de retards en effet…»
Mon amertume, aussi tranchante et glaciale qu'un hiver sans fin, trouve sa voie et s'exprime sans retenue. Pourtant, en dépit de cette froide colère, ses excuses ne me laissent pas de marbre. Elles trouvent un écho en moi, elles me touchent même en plein cœur, là où la douleur avait élu domicile. Tardives ou non, il m’offre ses excuses, ces mots chargés de remords que j’ai si longtemps attendus et espérées, comme une oasis dans le désert de notre discorde. Ses mots raisonnent comme des suppliques, des prières murmurées dans l'espoir d'une rédemption. Et bien que l’envie de l’envoyer bouler pulse en moi, son regard implorant et brillant d’émotion trouve son chemin jusqu'à mon coeur. Il me touche au plus profond de mon être, là où le ressentiment n'a pas encore complètement effacé l'affection.
« Oui… tu l’es toujours, même si tu l’as oublié pendant des années. »
En cet instant précis, c'est ma douleur qui prend le dessus, qui s’exprime avec plus de force que ma colère. Je refuse catégoriquement de lui montrer ma vulnérabilité, de lui laisser entrevoir cette fragilité qui s'est installée en moi. Je ne veux pas qu'il voie à quel point son absence a dévasté mon être, à quel point les dégâts sont grands et profonds. Je ne veux pas lui donner cette satisfaction de voir toute l’étendue des ravages qu’elle a provoqués par son absence.
«Tu veux parler maintenant ? Après toutes ses années de silence ? ». Je devrais dire non, je le sais, pourtant, à la seconde où mon regard croise le sien, je soupire et cède. « Après tout, tu sais quoi ? Je suis curieuse d’entendre ce que tu as à me dire… »
J'essaie de rester de marbre, de maintenir une distance, une certaine froideur dans mon comportement, mais je ne suis pas certaine que je parvienne réellement à tromper qui que se soit. Je suis à fleur de peau, mes émotions sont palpables, courent sous ma peau comme une rivière tumultueuse. Elles me mettent bien plus à mal que je ne le voudrais, me déstabilisent et me rendent plus vulnérable que je ne le souhaiterais. J’adresse un signe de tête à mon frère afin que nous nous rendions dans un coin plus tranquille pour discuter… ou du moins tenter de renouer un contact. Nos retrouvailles, aussi houleuses et compliquées soient, elles méritent mieux qu’un échange au détour d’un couloir.[/color][/b] |
| WebName : Lex Date d'inscription : 30/05/2023 Messages : 119 Avatar & crédits : Mariano Di Vaio Date de naissance : 06/06/1990 Age : 34 Statut civil : Célibataire Occupation : Archiviste au tribunal Habitation : Little italy
| Sujet: Re: Pour une surprise... || Tesgo Ven 19 Jan - 17:40 | |
| Sa colère est terrible à encaisser, même si je sais la mériter. Parce que j'ai l'impression d'être rejeté dans le froid et de devoir contempler un foyer tendre et chaud de l'autre côté de la vitre. J'ai sacrifié mon lien à ma sœur, c'est vrai. Mais j'étais jeune et inconséquent et si j'ai réussi à m'occuper de moi, j'aurais été bien en peine de m'occuper d'elle à cette époque. Alors j'essaie de pas montrer que ça fait mal et d'encaisser en fermant un peu ma gueule. Pour autant chaque coup porte et me fait mal.
Les excuses que je lui présente sont accueillies avec une réserve évidente. Je sens qu'elle en a entendu des tonnes dans sa vie, et les miennes ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan des regrets et comme elle le dit, elles viennent avec des années de retard. Mon cœur saigne de voir la distance qui persiste entre nous malgré mes efforts. La supplication dans ma voix, rare et maladroite, laisse transparaître une part de moi que j'ai longtemps gardée cachée. Elle reste impassible, croisant ses bras comme une muraille infranchissable. Mes excuses, même sincères, semblent insuffisantes pour réparer les brisures du passé et j'ai envie de hurler de frustration.
Elle exprime son rejet avec une froideur qui me glace l'âme, mais je refuse de baisser les bras. Ma dernière tentative, pleine de sincérité, est celle de rappeler notre lien fraternel. Elle ne répond pas immédiatement, laissant planer un silence tendu entre nous. Enfin, ses yeux cherchent les miens, et le regard de chat Potté que je lui lance semble avoir trouvé une fissure dans son armure. Elle soupire, comme si elle hésitait entre la rancœur et la possibilité d'une conversation. Son visage trahit la confusion des sentiments, mais elle finit par parler.. -"Non ! Je n'ai jamais oublié Tess ! Jamais."
Ce n'est clairement pas sur qu'elle fasse le choix de me croire, mais je ne peux pas la laisser dire un truc pareil. -"Oui je voudrais." Je me retiens de dire je veux, conscient que je ne suis pas trop en posture d'exiger quoi que ce soit pour une fois. Je m'enroule contre elle, la guidant dans la maison, vers une chambre que je sais assortie d'un balcon. J'ai clairement besoin d'une clope. Je la lâche quand on y arrive et sors mon paquet pour en glisser une à mes lèvres avant de le poser près d'elle ouvert. Son accord est un pas, certes modeste, mais un pas tout de même. Mon cœur se serre, et je réalise que reconstruire notre relation ne sera pas un chemin facile. Cependant, l'espoir, aussi ténu soit-il, trouve sa place dans ce moment délicat.
Je ressens un mélange d'émotions avec lequel je ne sais pas trop dealer. Parce que je sais qu'on ne peut pas simplement effacer le passé d'un coup de baguette magique. Je prends une profonde inspiration, cherchant mes mots avec précaution. -"Je sais, Tessa, que c'est surement difficile à croire et je ne m'attends pas à ce que tout soit comme avant. J'aurais dû être là pour toi, pour nous, et je regrette sincèrement chaque moment que j'ai manqué. Mais je crois que si j'avais du suivre le mouvement j'en serais mort." Mes yeux cherchent les siens, espérant trouver ne serait-ce qu'une étincelle d'acceptation, en tout cas qu'elle puisse y lire ma totale sincérité. -"J'étais trop jeune pour être en mesure de m'occuper de toi et j'aurais du le faire plus tard, ou en tout cas venir te voir plus souvent mais... j'ai cru que ce serait plus facile pour toi si j'étais tout simplement plus là." C'est tellement con dit comme ça... mais j'ai jamais prétendu prendre les décisions les plus raisonnables du monde, non plus.
Elle détache son regard du mien, fixant quelque chose au loin et je peine à déglutir. -"Je suis désolé, sincèrement et profondément, que tu aies eu à endurer tout ça seule. J'aurais dû être là, mais j'ai fui. J'ai fui mes responsabilités, ma famille, et je n'ai pas de justification à offrir pour ça." Les mots sortent de ma bouche avec une honnêteté brutale, sans chercher à atténuer la réalité de mes erreurs ce qui est rare. Généralement je trouve un moyen pour ne pas reconnaitre mes torts, mais là ? Comment pourrait il en être autrement.
Je ne suis pas sur qu'elle soit en capacité de me faire une place, dans son monde et je crains de ne pas supporter cette distance. Je me sens incapable de respecter son choix, si c'est celui là. La soirée se poursuit autour de nous, mais je m'en contrefous. -"Est ce que tu veux bien au moins me dire si tu vas bien? Si je peux être utile à quelque chose? Tu es là depuis longtemps?" Des questions j'en ai milles mais je crois que ce serait vraiment malséant de m'y autoriser. Je vais devoir admettre un truc complètement barge pour moi... aller à son rythme, à elle... |
| WebName : Shana Date d'inscription : 25/07/2023 Messages : 80 Avatar & crédits : Daria Sidorchuk Date de naissance : 12/08/1993 Age : 31
| Sujet: Re: Pour une surprise... || Tesgo Lun 12 Fév - 0:21 | |
| Bien sûr que je suis en colère, comment pourrais-je ne pas l’être ? Ça serait tellement plus facile pour moi de rester de glace, insensible… mais ce n’est pas le cas. Me retrouver en sa présence me fait l’effet d’une putain de claque dans la gueule. C'est comme si une plaie ouverte, une douleur profonde que j'ai tenté d'ignorer pendant toutes ces années, était soudainement mise à nu. S’il se moquait de moi et m’ignorait ça me ferait mal oui, cependant, je pense que ce serait plus facile à gérer, plus facile à encaisser. Actuellement, je suis mise au défi de dissimuler mes émotions, de cacher cette douleur lancinante derrière une colère violente, presque incontrôlable. Il se tient là, juste devant moi, avec cet air triste et désemparé. Mon instinct me dit de l'envoyer paître, de le laisser là sans un seul mot d'explication, mais je constate avec surprise que je suis incapable de le faire. Je veux savoir, j'ai besoin de savoir. Je suis curieuse, anxieuse, de découvrir ce qu'il a à me dire.
Mes paroles, aussi aiguisées et tranchantes qu'une lame de rasoir, sont mon unique bouclier dans ce monde cruel. Elles sont mon rempart, mon moyen de défense pour éviter d'être blessée à nouveau. Ses excuses, ces mots que j'ai tant attendus, ont perdu leur sens avec le temps. Aujourd'hui, après avoir enduré tant de douleurs et d'épreuves, je me suis endurcie. Je suis devenue plus forte, plus résistante, mais je ne peux pas m’empêcher d’émettre des réserves. Il y a une part de moi qui reste méfiante, une part de moi qui n’arrive pas encore à pas oublier le passé. Cependant, il est aussi déterminé que je peux l’être à croire que c’est un trait de famille. Hugo fendille doucement mon armure à la seule force de sa détermination, au fond de moi je crois j’ai toujours attendus après lui, après l’aura protectrice dont il aurait du m’envelopper. Son absence m’a forcé à me forger ma carapace et je crois que d’une certaine manière ça m’a rendus service. J’arque un sourcil quand il affirme n’avoir jamais oublié, se doute-t-il qu’au fond, je demande qu’à le croire ? J’ai moi-même, malgré mes efforts, jamais oubliés… j’aurais préféré, ça aurait été tellement plus facile, mais fut un temps où nous étions proches et ce sont de beaux et tendres moments que je suis incapable d’oublier et ce même si je le désirais.
Je cède et accepte de l’écouter, je crois que j’en ai besoin tout autant que lui, je refuse simplement encore de l’admettre clairement. Je le laisse m’entraîner vers une chambre ou nous pourrons parler convenablement. Je n’avais clairement pas imaginé que cette soirée puisse avoir cette issue, si je gagnais une chambre, je pensais que ça serait pour y faire bien autre chose, mais après cette confrontation, je ne serais de toute manière pas d’humeur à ça. Adossée contre le rebord du balcon, j’attrape une clope dans le paquet qu’il laisse ouvert. Je crois que j’en aurais besoin moi aussi. Je lève mes grands yeux clairs sur lui, je peine à accepter que cet homme en face de moi est mon frère, je ne sais pas si nous sommes capables de réparer ce qui a été détruit. Je réalise cependant que j’ai envie de l’écouter, l’un comme l’autre, nous avons grandi, nous avons pris des directions différentes, après autant d’années, nous sommes presque comme deux étrangers. Le passé n’est pas une ardoise que l’ont peu effacer seulement parce qu’on le désire, aussi difficile que se soit nous devons composer avec.
Je tire sur ma clope, demeurant silencieuse. Ma gorge nouée est à cet instant incapable de produire le moindre son. Je le laisse prendre la parole, écoutant ses mots avec une émotion puissante que je m’efforce de contenir. Je m’efforce de demeurer impassible, mais ça devient de plus en plus difficile. L’entendre me dire qu’il regrette, qu’il aurait aimé être présent pour moi me touche plus profondément que je le voudrais. Je comprends ses mots, je comprends les raisons qui l’ont poussé a resté ici a San Diego. Cependant, les comprendre ne rends pas les choses plus faciles. Perdre mon frère à l’époque a été un véritable déchirement.
« Tu te trompes !! »
Ses mots passent mes lèvres avec une violence que je n’ai pas contrôlée, mais je ne pouvais pas le laissé dire ça. Son absence n’a pas rendus les choses plus simple bien au contraire… Mon regard brille de cette émotion violente que je m’efforce de contenir tant bien que mal, je le fixe, sachant parfaitement que je dois m’expliquer à présent. J’inspire profondément, cherchant à me calmer, à chercher et peser chacun des mots qui vont passer la frontières de mes lèvres à présents.
« Je comprends pourquoi tu es resté ici… je ne t’en veux pas pour ça Hugo. Je t’en veux pour avoir imaginé que j’aurai pu être plus heureuse sans toi. D’avoir pensé que je n’avais pas besoin… de mon grand frère. »
Sentant que mes émotions pourraient m’emporter, je détourne les yeux, fixant au loin un point imaginaire, me concentrant dessus pour de pas défaillir. Je veux et je dois me reprendre. Je m’efforce de retrouver se masque de neutralité protectrice.
« J’aurai pu me contenter de quelques coups de fils… de quelques rares instants ensemble. J’avais seulement besoin de savoir que tu ne m’avais pas… remplacée. »
Ce dernier mot sorts brutalement de ma bouche, avec une acidité tranchante. Hugo s’est trouvé une nouvelle famille, a aimé et ça m’a rendue folle, ça m’a donné l’impression de ne pas être assez bien pour lui et oui, j’en crève encore aujourd’hui de jalousie.
« Tu t’es trouvé une nouvelle famille et tu as oublié l’ancienne Hugo…»
Mon regard fixe toujours ce point invisible, je me refuse à affronter son regard triste. Je refuse d’apparaître comme un petit oisillon blessé. Je ne suis pas fragile, aujourd’hui, je suis une femme forte au caractère tempétueux et ça m’emmerde franchement de ne sentir à ce point vulnérable à cet instant.
« Mais rassure-toi, je vais bien, et je me débrouille aujourd’hui très bien toute seule. Je ne suis pas revenue à San Diego pour toi, papa m’a confié la gestion de la succursale qu’il a implantée ici. »
J’esquisse un sourire désabusé. J’ai des responsabilités et un job qui palpe, un salaire sacrément honorable, j’ai clairement réussi dans ma vie professionnelle, notre père m’a accordé sa confiance et j’en suis fière, mais là-devant Hugo j’ai l’impression de redevenir une enfant… vulnérable et en quête de protection. Je n’aime pas ce sentiment et pourtant je suis forcée de composer avec pour l’instant.
« Et toi ? Tu deviens quoi ? je suis surprise de ne pas voir ton comparse dans ton ombre…»
Mon sourire cette fois est glacial et ma voix empreinte d’une jalousie écrasante. Merde… et voilà que mon agressivité reprend le dessus, comme un mécanisme d’autodéfense bien huilé. |
| WebName : Lex Date d'inscription : 30/05/2023 Messages : 119 Avatar & crédits : Mariano Di Vaio Date de naissance : 06/06/1990 Age : 34 Statut civil : Célibataire Occupation : Archiviste au tribunal Habitation : Little italy
| Sujet: Re: Pour une surprise... || Tesgo Dim 19 Mai - 17:27 | |
| Je me trompe ? Bien évidemment que je me trompe... c'est ce que je fais tout le temps. Que je le veuille ou pas. A croire que je suis comme programmé pour faire de la merde. Pour prendre des décisions qui me privent chaque fois un peu plus des gens que j'aime. Je peux pas lui dire ça. Je peux pas lui jeter à la gueule que je l'aime et qu'elle me manque alors que je l'ai abandonné comme le gros bâtard que je suis. Alors je me contente de me prendre les reproches dans la gueule en essayant d'avoir l'air à peu près stoïque. -"Jamais ! Tess ! Non jamais." Ok... pour le stoicisme on repassera, mais putain ça fait mal de l'entendre dire ça, envisager ça. -"Personne ne pourra jamais te remplacer. Tu es ma petite soeur, je t'ai tenue dans mes bras, tu t'es endormie dans mes bras."
J'ai la voix qui tremble, malgré moi, quelque peu déchirée par l'intensité des émotions que je traverse en écoutant ma soeur me reprocher d'avoir choisi une autre famille que la mienne. -"Je suis tellement désolé de t'avoir fait ressentir ça." L'amertume dans ma voix, alors que je pense à ceux qu'elle considère comme ma nouvelle famille. Un frère... oui j'avais un frère et je l'ai perdu d'une façon pire que la mort. Il m'a trahi et j'ai fait mille fois pire. Parce que oui, j'ai grandi, je suis conscient que cette nana si je me souviens encore de son nom c'est seulement parce qu'Andrew l'a baisée... alors que j'ai fait mille fois pire. J'ai approché Amalia, sachant la sensibilité qu'elle avait à mon égard. Je l'ai séduite, tombant fou amoureux au passage mais on s'en branle... je l'ai fait tomber amoureuse de moi et ensuite j'ai broyé son coeur, me prenant un aller simple pour l'enfer à cette seconde précise.
Alors oui j'ai eu une famille. Et j'ai tout gâché. Comme avec elle. A croire que c'est ce que je sais faire de mieux. Il y'a une boule dans ma gorge, qui menace de me déborder, je ne sais même plus trop par quel miracle je parviens à me tenir debout, sous le feu de sa haine et de sa rage. Elle ne me regarde même pas, comme si je l'a dégoutait et c'est terriblement dur à encaisser. Je me permets de lui demander ce qu'elle devient et comment elle va et ce petit son qu'elle emet me tord le ventre. Elle me rejette et c'est normal, me dit que tout va bien... qu'elle sait faire seule désormais. J'ai un sourire triste et ma respiration se fait un peu hachée. Je m'attendais pas à la croiser, j'étais pas prêt et ça menace de faire fondre mon armure.
Je ne peux quand même pas me mettre à chialer... pas alors que j'ai tort sur toute la ligne en plus, ce serait vraiment se foutre de la gueule du monde. Je m'avance donc, pour me positionner à côté d'elle perdant mon regard de la même façon tandis que mon pouce vient effleurer le dos de sa main. -"Je suis fier de toi, pour ce que ça vaut hein." Petit rire étranglé qui masque mes émotions et je retire ma main pour agripper la balustrade et la serrer à m'en faire blanchir les jointures quand elle fait référence à Andrew. -"Je ne vois pas de qui tu parles." Mensonge et ça me fait chier, alors je serre les machoires et je me décide à ajouter d'une voix blanche. -"Si c'est de Cavanna, il y'a bien longtemps que je ne vois plus ce connard." Petite voix dans ma tête qui hurle : c'est toi le connard ! Et je ressens de plus en plus fortement l'envie de fuir.
Peut être que c'est ce qu'il me faudrait ? Me tirer et reconstruire une autre vie ? Putain... je suis incorrigible en fait ? Il est peut être temps au contraire de grandir, d'assumer et d'essayer de réparer ce qui peut l'être. Pas avec mon frère d'âme, c'est trop tard, mais au moins avec ma petite soeur. J'imagine un instant qu'il ait fait ce choix, à ma place... qu'il se soit vengé sur elle et la violence de mon envie de meurtre me donne presque le vertige. On ne rachète pas ce que j'ai fait... on se condamne simplement à l'enfer que je traverse. Un enfer solitaire, parfois étayé de rencontres charnelles mais sans plus la moindre connection emotionnelle. C'est dur à réaliser... putain j'ai donc tout foiré? |
| WebName : Shana Date d'inscription : 25/07/2023 Messages : 80 Avatar & crédits : Daria Sidorchuk Date de naissance : 12/08/1993 Age : 31
| Sujet: Re: Pour une surprise... || Tesgo Mer 26 Juin - 10:27 | |
| Je ne m’étais clairement pas préparée à me confronter à Hugo. Je lui en veux, oui, c'est évident et l’acidité de mes paroles ne laisse aucune place au doute. Cependant, le retrouver me chamboule clairement plus que je veuille bien l’avouer, je tiens à ce pauvre idiot que je le veuille ou non, c’est mon grand frère. Je déplore seulement que la vie nous est forcée à grandir loin l’un de l’autre. Ce n’est pas uniquement sa faute à sa place j’aurais probablement choisi moi aussi de rester, je n'étais seulement pas assez âgée pour faire ce choix. Lui si. C’est l’absence de nouvelles, ce silence radio qui m’a blessée, qui m’a donné l’impression de ne pas compter à ses yeux.
Ma colère m’aveugle et c’est une pluie de reproche que je lui adresse. Je suis franche et incisive. Trop peut-être. Mon cœur manque un battement quand il s’emporte, je suis peut-être allé trop loin en affirmant qu’il a remplacé son ancienne famille par une nouvelle, mais c’est plus fort que moi, toute ma jalousie transpire par chacun des pores de ma peau. Il me renvoie dans la figure l’image de souvenirs lointains, ces nuits en après un cauchemar, il me serrait dans ses bras pour me rassurer, me laissant m’endormir enveloppée par son aura protectrice.
« C’est il y a des années que j’avais besoin d’entendre ces mots Hugo… »
Je détourne le regard, incapable de soutenir son regard chargé d’émotion et de peine. Ma fierté m’empêche de céder, pas maintenant, il fragilise un peu plus à chaque instant cette carapace protectrice que j’ai forgée autour de moi au fils des années. Mon cœur se comprime dans ma cage thoracique lorsqu’il s’excuse. Ses paroles me touchent bien plus que je suis prête à le reconnaître. Je refuse de le regarder, le laissant croire que c’est par dégoût alors que c’est simplement parce que j’ai peur. Peur de me laisser aller, de craquer et de redevenir cette gamine vulnérable et en quête de l’affection de son grand frère. Je n’assume pas encore le fait d’avoir besoin de lui.
Il me demande ce que je deviens et toute mon amertume ressurgit. J’ai réussi oui, papa m’a accordé toute sa confiance et m’a placée à une place de choix oui, mais je sais qu’à la base, c'était son fils qu’il aurait aimé placer à cette place de choix, je suis son second choix et même si ce n’est pas la faute d’Hugo, c'est dur pour moi à accepter. Hugo vient se placer à côté de moi, la tension entre nous et palpable et son amertume ne m’échappe pas quand je lui dis être surprise, ne pas voir son comparse dans son ombre. Lui et Andrew étaient inséparables. Je tourne la tête vers lui, surprise de sa réponse. De qui je parle ? Bien sûr qu’il voit, j’en suis certaine et à la vision de son visage déformé par la tristesse… Ou la colère ? Je ne saurai le dire, je comprends que le sujet est… Sensible.
« Tu veux en parler ? »
Mes doigts se déposent sur les siens et mon regard cherche le sien. Je lui ouvre une porte, à lui de s’engouffrer à l’intérieur ou non. Son mal aise me touche profondément et je crois que de voir mon frère à ce point mal amenuise mes défenses. Je ferme les yeux un instant et inspire profondément quand je prends conscience que j’ai seulement envie qu’il me serre dans ses bras. Loin de l’influence de notre père, peut-être que nous serons un jour en mesure de faire table rase dû passer et de recommencer ? Si je ne suis pas en mesure de tous lui pardonner à cet instant, j’ai conscience que ce n’est pas impossible et que j’ai sincèrement envie d’essayer d’arranger les choses. « Hugo… Je ne peux pas te promettre d’un jour parvenir à surpasser complètement la peine que la séparation nous a infligée, il y a des blessures qui ne cicatrisent jamais totalement… » Le regard planté devant moi, j’observe d’un œil distrait la fête qui bat son plein juste en dessous, la musique nous parvient dans un brouhaha. Je ne saurais dire qu’elle est le titre de la chanson qui passe tant mon attention est figée sur mon frère. « Mais tu me manques… » Ses mots passent mes lèvres, à peine audible, c’est un aveu que je peine à assumer. L’émotion me noue la gorge et je ferme mes paupières une poignée de secondes pour ravaler ses larmes d’émotion qui menace de rouler sur mes joues de porcelaine.
Après un instant de silence, je rouvre les yeux, fixant mon frère dont les iris brillent d’une tristesse mélangée à une lueur d’espoir. Ma main sur la sienne, je la serre doucement, ce geste simple, mais puissant suffit à ébranler les murs que j’avais érigés autour de mon cœur. |
| WebName : Lex Date d'inscription : 30/05/2023 Messages : 119 Avatar & crédits : Mariano Di Vaio Date de naissance : 06/06/1990 Age : 34 Statut civil : Célibataire Occupation : Archiviste au tribunal Habitation : Little italy
| Sujet: Re: Pour une surprise... || Tesgo Lun 9 Sep - 0:32 | |
| La violence de sa déception s’infiltre en moi comme un coup de poing dans l’estomac. J’ai été moins que rien et elle a raison de me dire que c’était bien plus tôt qu’il fallait me réveiller. Pourtant elle note ma souffrance et je peux la voir se radoucir. « Tu veux en parler ? » Sa voix, douce malgré le poids de la douleur, me ramène brusquement à la réalité. Je détourne les yeux, incapable de la regarder en face, pas maintenant. Ses mots résonnent en écho dans ma tête, se heurtant aux murs que j’ai construits, ces mêmes murs qui se fissurent lentement sous la pression de sa présence. J’ai envie de fuir, de partir en courant, de m’échapper de cet endroit et de ce moment qui me met à nu d’une manière insupportable. Pourtant, je reste là, figé, incapable de bouger. Je me sens con, je me sens clairement mal… enfoiré ayant gâché sa plus belle chance de bonheur au profit d’une vengeance qui ne m’a laissé qu’un goût amer et tant de souffrance que je ne saurais le dire.
Elle continue, et sa voix vacille légèrement, un tremblement presque imperceptible mais assez pour me toucher au plus profond de mon être. « Hugo… Je ne peux pas te promettre d’un jour parvenir à surpasser complètement la peine que la séparation nous a infligée, il y a des blessures qui ne cicatrisent jamais totalement… » Chaque mot est comme une lame tranchante, ouvrant des plaies que j’ai tenté de recouvrir avec du détachement et de l’arrogance. Mais je reste seulement moi, toujours aussi émerveillé par la force incroyable de ce petit bout de femme. « Mais tu me manques… » Cette simple phrase me frappe comme une évidence, brutale et douloureuse. Un uppercut qui remet les pendules à l’heure et efface tout le reste.
Je déglutis, ma gorge est sèche et ma respiration se fait courte. Je la regarde enfin, ses yeux brillants de cette lueur familière que j’ai tant aimée, et qui me semble maintenant si lointaine. Je suis partagé entre l’envie de la serrer dans mes bras, de tout lui dire, de m’effondrer là et de la repousser encore, de me protéger derrière ce mur d’indifférence que j’ai appris à ériger. Mais ce mur s'effrite sous le poids de nos souvenirs, de tout ce que nous étions et que j’ai gâché.
-”Tessa… “ Ma voix est brisée, à peine un murmure. Je lutte pour retrouver mon calme, mais c’est inutile. Toute la peine, la culpabilité, la honte que j’ai enfouie au fond de moi refont surface d’un coup. Je passe une main dans mes cheveux, agacé par ma propre vulnérabilité. -” Je suis désolé… “ Ça sonne creux, ridicule même, face à tout ce que j’ai brisé. Mais je n’ai rien d’autre à offrir. Juste ça. Une excuse maladroite pour des années de douleur et de silence.
-”J’aurais dû être là. Pour toi, pour nous. J’ai tout gâché et je le sais. J’en suis l’unique responsable.” Ma voix tremble, les mots sont difficiles à sortir, comme s’ils étaient coincés dans ma gorge depuis trop longtemps. Je n’ai jamais vraiment été de nature à reconnaitre mes torts en même temps. -” Mais tu dois savoir que je n’ai jamais cessé de penser à toi. Même quand je t’ai laissée derrière, même quand j’ai merdé avec Andrew, j’ai toujours…” Je m’interromps, incapable de continuer. Parce que quoi ? Qu’est-ce que ça change maintenant ? J’ai tout foutu en l’air, et aucun mot ne peut réparer ça.
Je serre la balustrade plus fort, mes jointures blanches sous l’effort. -” Si je pouvais tout recommencer, je le ferais. Je te jure que je le ferais. “ Je réalise en le disant que l’image d’Amalia flotte dans mon esprit, ce jour où j’ai brisé ses espoirs, où j’ai révélé mon plan de machiavel de seconde zone et ou j’ai gâché notre histoire, piétiné notre amour… J’étais fou d’elle, amoureux à en avoir mal… mais j’ai pas été foutu de réaliser que ça valait mieux que ma vengeance. Alors peut être que je mérite ce qui m’arrive finalement ? Mes yeux cherchent les siens, désespérés d’y trouver un semblant de réconfort ou de compréhension. -” Mais je sais que je ne peux pas effacer le passé. Je sais que je ne mérite pas ton pardon. En revanche, j’adorerais que tu me laisses une petite chance d’avoir une place dans… dans ta vie ?”
Il y a un silence lourd, pesant, seulement perturbé par le bruit lointain de la soirée. Mes yeux cherchent les siens et je vois l’hésitation, la douleur, mais je crois déceler aussi un éclat d’espoir, fragile mais présent. Elle a dit que je lui manquais, et c’est à la fois une bénédiction et une malédiction. Parce que moi aussi, elle m’a manqué, terriblement, à un point que je n’avais jamais voulu admettre.
-”Je veux réparer, je veux essayer. Mais je ne sais même pas si je suis capable de ça. Je crois que je suis plus doué pour détruire, qu’autre chose…” L’amertume déborde, je révèle la douleur qui se cache sous mon masque d’éternel séducteur, en quelques secondes à peine elle a bousillé mes défenses… Je me tais, la gorge serrée. C’est un saut dans le vide, une main tendue que je ne suis même pas sûr qu’elle veuille attraper. Mais je la regarde, espérant qu’il reste encore quelque chose, un pont à reconstruire entre nous, quelque chose qui puisse nous ramener, même un peu, à ce que nous étions avant. |
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