Hunter 1 // “La vie serait plus douce si on se levait plus tard parce que les soirées seraient plus longues.”

Outfit - La vie à San Diego était plutôt agréable, si bien que Gunther avait décidé de franchir le pas et d'y résider pour un certain temps. Les choses étaient allées rapidement et il avait trouvé son loft. Pour lui, le côté finance importait peu, ça devait simplement être un coup de coeur, c'était là la chance de ne pas avoir à compter. En quelques semaines, le germanophone avait pris ses habitudes : balade avec le chien qu'il avait récupéré au centre des animaux abandonnés, studio fitness, télé-travail, plage et sorties. Un joli petit train-train quotidien qu'il appréciait autant qu'il pouvait. Après tout, la vie était trop courte pour la laisser défiler. Ce fut la réaction qu'il eut en fermant son PC en cette belle journée, un chance d'être son propre patron et de pouvoir se gérer comme il le voulait. Pas d'horaire à suivre, pas de compte à rendre. C'était le pied. Il fallait dire qu'il n'avait jamais réellement connu ça. Il s'habilla en conséquence de la météo et enfila le harnais à son compagnon à quatre pattes qui se mit à devenir fou en comprenant qu'ils allaient sortir.

Ils rentrèrent vers vingt-trois heures, bien plus tard que prévu. Un petit tour dans l'arrière-pays s'était transformé en une grande randonnée et une jolie découverte culinaire pour l'Allemand. Heureusement qu'il avait toujours de la nourriture et des réserves d'eau pour Chuck avec lui, sans quoi le berger Australien aurait eu du mal à le suivre. Première chose qu'il fit, après avoir relâché son animal qui alla directement boire à sa gamelle, fut d'aller se doucher. Alors que l'eau coulait sur lui, l'envie de sortir le saisit : il n'était pas fatigué et le besoin de trouver un compagnon pour passer la nuit se fit sentir. Il se dirigea donc vers son dressing pour enfiler un simple croc-top retro sombre  qui laissait apparaitre ses abdos ainsi que la deuxième bande de son slip Dolce & Gabbana préféré avec un joli jean noir. Rien d'exceptionnellement provocant mais tout de même aguicheur.

Après un rapidement passage devant le miroir pour se coiffer, avoir enfilé son collier, ses bracelets et quelques bagues puis enfin ses chaussures, l'Allemand prit la direction de la Marina, se souvenant qu'un de ses plans cul lui avait parlé d'un club LGBT assez renommé. A peine arrivé sur les lieux qu'il reconnut l'établissement d'un coup d'œil et s'enfila dans la queue pour y rentrer. Il fit la connaissance de trois types qui lui proposèrent quelques pilules pour s'amuser, ce qu'il refusa gentiment avant d'entamer une discussion sur San Diego et la vie gay dans le coin. De cette façon, l'attente passa plus rapidement.

Lorsqu'il passa l'entrée, Gunther entendit son morceau préféré commencer à retentir si bien qu'il abandonna ses nouvelles connaissances, au grand dam de l'une d'elle qui avait craqué sur le germanophone, pour rejoindre la piste de dance. Et sans s'en rendre compte, les bons morceaux s'enchainèrent, le gardant au sein de la foule à se déchainer. Il n'était pas un incroyablement bon danseur mais le fait d'avoir une belle plastique le rendait agréable à regarder. Il fallait dire que chez les gays, c'était souvent le cas : ils étaient connus pour bien s'entretenir et faire attention à leur apparence, plus que leurs confrères hétérosexuels. Après plusieurs flirts et refus de drogue ou de plan dans les toilettes de la boîte de nuit, la soif commença à se faire sentir, tirant le jeune homme hors de l'amas d'hommes pour rejoindre le bar.
- Deux grands verres d'eau et un Moscou mule s'il te plait ! Lança-t-il au serveur.
Une minute plus tard, sa commande arriva. Il but le premier verre d'eau d'une traite tellement il avait soif puis s'accouda avant d'engager la discussion avec un inconnu pour reprendre brièvement son souffle et voir qu'il avait effectivement passé plus d'une heure et demi sans se soucier du monde.

L'appel de la danse revint et l'Européen se dirigea dans cette foule d'hommes avec ses deux verres, faisant attention à ne pas en renverser trop, surtout le cocktail. Après de longues minutes, Gunther aperçut un beau noiraud au loin, leur regard se croisèrent et le bel étalon lui fit un signe de la main pour lui dire de venir le rejoindre, ce qu'il fit sans hésiter, après avoir posé son gobelet vide. Plus il s'approcha, plus il trouvait le latino mignon : il avait trouvé sa cible pour ce soir.
- Salut beau mec ! Commença-t-il avant de s'approcher au point de se coller contre lui pour enchainer car il était difficile de communiquer avec le niveau du volume. Comment tu vas ? T'es venu ici tout seul ?

La folle vie nocturne de Berlin lui manquait. Il avait beau ne pas du tout être attiré par les drogues, il n'en restait pas moins quelqu'un de festif. Il aimait le monde de la nuit, les rencontres impromptues sur la piste de danse, se perdre un instant éphémère dans cette folie qui l'emmenait jusqu'au bout de la nuit. Cette facette de sa personnalité contrastait très fortement avec celle qu'il montrait quotidiennement, et pourtant, il l'embrassait, il l'habitait. C'était pour lui une façon de déconnecter du monde réel. De sortir de ce cadre et cette rigueur du monde de la finance. Pendant quelques heures, il était cet Apollon que l'on observait sur la piste, que l'on désirait. Gunther avait beau être humble, il aimait se sentir observé, désiré. Pourquoi passer autant de temps à la salle de sport pour tout cacher sous des habits over-size ?

Ce fut d'ailleurs un de ces regards qui attira son attention. Ô, il ne mit pas longtemps à y répondre car celui qui le lui adressa collait totalement à ce qu'il recherchait. Il termina son deuxième verre d'eau, gardant seulement son cocktail en main avant de s'approcher du bel Adonis qui le dévorait du regard. Une fois arrivé à sa hauteur, le germanophone lança la discussion. Ce n'était pas spécialement original ou catchy mais ça avait le mérite d'être simple et efficace. Müller n'était pas quelqu'un de spécialement timide et il n'avait pas froid aux yeux. Il avait initié un première contact physique, ce qui sembla plaire à l'autre. Un petit sourire se dessina sur son visage à sa réponse, il appréciait cette attitude séductrice et les mots de l'étalon latino à son oreille creusèrent ses fossettes et échauffèrent son esprit.
- Tu n'as pas idée... Lui glissa-t-il simplement alors qu'il se laissa aller et qu'il se rapprocha un peu plus encore.
L'alchimie était indéniable : leurs yeux ne se quittaient pas et la synchronisation de leurs corps fut naturelle. Cette main presque possessive sur ses rondeurs masculines le fit frémir et plus encore lorsque l'autre vint rejoindre sa jumelle. Ses doigts, eux, parcoururent ce torse encore bien trop habillé à son goût mais il n'était pas pressé et aimait bien ce petit jeu de séduction qui se déroulait.

Le temps passait alors qu'ils dansaient sans avoir besoin de plus parler. Ils n'en avaient pas spécialement l'utilité, leurs corps s'exprimaient à eux seuls, comme un échange muet mais intense. Puis après un certain temps, le bel hilgado vint à nouveau à son oreille pour y déverser un énième envoutement provocateur qui charme l'Allemand qui ne peut que sourire à cette boutade qui ne le laisse pas indifférent. Gunther ne s'était cependant pas attendu à la suite et soupira d'aise alors que la bouche de son partenaire commença à jouer avec son lobe. Ce fut au tour de ses mains d'aller venir saisir ces belles petites fesses pour plaquer l'autre contre son corps et commencer une danse on ne peut plus langoureuse.
- Aucun doute là-dessus... Je m'imagine bien soupirer Hugo... Et je t'imagine plus encore gémir Gunther pendant que je m'occuperai de toi... Enchaina-t-il à son tour au creux de l'oreille de son partenaire avant de lui aller mordiller la peau du cou du bel Hugo.
Il ne resta pas longuement dans le creux de son cou mais il y laissa une discrète marque de son passage avant de se redresser pour le regarder dans les yeux à nouveau. Bon sang, qu'est-ce qu'il lui faisait de l'effet !

Puis l'Allemand s'écouta et ses mains vinrent saisir ce visage avant de venir joindre ses lèvres aux siennes, d'abord chastement. Puis il recula et lui offrit un sourire coquin, puis provocateur.
- Je peux t'offrir un verre, Hugo ?