Parce que tu me manquais... - Reynom

Plusieurs semaines se sont passées depuis ton agression. Plusieurs longues semaines où il a fallu que tu apprennes à te remettre physiquement de cette attaque qui a fait s’écrouler tout ce que tu avais durement essayé de reconstruire. Odessa est tombée, et tu as bien manqué d’y rester avec elle. Oleg a péri dans tes bras, tout comme plusieurs de tes hommes. Le reste à déserté, ou rejoint les rangs de Kyrilo. Le fait que ta poitrine soit encore capable de respirer, que ton corps batte encore et que ta vie soit tout simplement sauve, tu la dois à ton allié. Si Tom n’avait pas répondu à cet appel, s’il n’avait pas fait en sorte de te trouver avant Kyrilo, tu serais morte sur ce quai. Tu aurais succombé et peut être que ça aurait été une fin acceptable. Après tout Odessa meurt toujours en voyant son représentant plier genoux au sol. Tu n’as pas revu Tom depuis, Levin lui a sans doute donné des nouvelles, en tout cas tu l’espères. Ton magnifique avocat ne porte peut-être pas dans son cœur l’inspecteur Jackson mais quoi qu’il en soit, il a bien été le gardien de ta survie.


D’ailleurs tu es certaine que ça lui manque qu’une voleuse ne pénètre plus ces murs pour le surprendre. Alors il est très tôt lorsque tu es sortie de l’appartement de Levin ce matin. Tu as repris les footings, il était temps, le manque d’activité physique se faisait ressentir jusqu’au plus profond de tes nerfs. Surtout depuis une certaine soirée qui a bien faillit anéantir ta relation, ajouter du sang sur tes mains, et a fait voler en éclat un véhicule digne d’une vitrine. Tu as encore bien des choses à te faire pardonner, mais en traversant les rues de East village, une devanture d’immeuble attire ton attention. Tom… Tu n’as pas revu ton ami depuis ce sauvetage. Tu ignores s’il va bien, s’il a demandé de tes nouvelles, si même il travaille. Et naturellement un petit sourire né à ton envie de le revoir. Tom et toi avait un passé assez brulant quand on y pense, aussi brulant que ta confiance en lui est forte en réalité. Cet homme est un type bien, un ami d’une fiabilité exemplaire, et la première personne à qui tu as pu faire confiance en arrivant ici. Si on oublie ta divine amie et sauveuse de tes fesses Lee.


Une jeune blonde vient de s’extirper de son hall d’entrée, et dans la précipitation elle te laisse le temps de te saisir de la porte pour t’immiscer à l’intérieur. Tu amènes ta capuche sur ta tête, habillée de la tête au pieds en legging et vêtements de sport. Quelle heure il est ? 7h à tout cassé ? Il dort peut-être encore. Ça serait dommage de le réveiller… Tu attrapes une pince dans tes cheveux et observe à gauche puis à droite avant de plonger la tige dans la serrure et la débloquer. La porte te cède après quelques secondes, et tu t’engouffres dans la pièce de vie. C’est calme, silencieux, et toujours l’arqué type de l’appartement du célibataire. Tu connais les pièces de ce logement par cœur, oui… tu l’as côtoyé un certain nombre de fois il fut un temps. Tu rejoins la chambre et, Bingo ! Ton ami est là, endormi et tu sais parfaitement que son arme à feu est sous son oreiller alors tu vas éviter de te prendre une balle dans le thorax après avoir à peine cicatrisé. Tu approches, t’installe sur le bord de son lit, et sourit en glissant une main sous son drap. Laissant ta main entrer en contact avec son pied, tu remontes lentement celle-ci le long de sa cheville puis de sa jambe. Il attend que tu arrives à quel niveau pour se réveiller ? Tu arrives doucement à sa cuisse lorsque les premiers signes d’éveil se fond constater, son bras se décalle doucement sous l’oreiller. Oh oh ! Tu l’observes alors que d’un coup d’un seul, il tente de prendre son arme. Tu lèves instantanément les mains en souriant.


- Woh oh doucement Inspecteur. Je suis encore trop fragile pour encaisser de nouvelles balles. Et je ne comptais pas vous faire un attouchement…


Tu élargis ton sourire en le regardant. Il est magnifique et même au réveil.


- Ok, j'y ai peut être pensé. Je peux baisser les mains ou tu vas m’arrêter pour m’être introduit chez toi ?

Il a quelque chose d’excitant lorsque vous pénétrez une demeure par effraction. La sensation délicieuse de faire quelque chose de mal, d’interdit. La rigueur que la discrétion impose afin de ne pas se faire repérer, ou sembler suspect. Il y a aussi cette sensation de liberté, celle de toute puissance d’être quelqu’un d’inarrêtable. Bon cela c’est en théorie. Imaginer à présent cette adrénaline dévalant chacune de vos fibres nerveuses alors que l’enjeu est d’autant plus fort que c’est chez un flic que vous mettez les pieds. Certes ce flic là est spécial à tes yeux. Pourtant c’est d’autant plus dangereux, un flic c’est prévenant, méfiant et ça anticipe. En tout cas pour les plus doués. Et Tom est de cette trempe.


L’endroit est égal à tes souvenirs, le brouillon organisé d’un homme célibataire. Tu reconnais cependant qu’il est tout de même assez structuré pour un homme. Tu avises l’endroit, et rejoint l’antre de sa chambre. Dénudé, tu souris en le détaillant dans une posture qui te rappelle bien des choses. Tu imagines sans mal qu’il est nu sous ces draps. Où est la nana qui a passé la nuit avec lui ? Ce qui te fait dire cela ? Il y a une serviette qui jonche le sol d’un rose poudré qui ne lui ressemble pas. Quoi qu’il en soit elle n’est pas là, tu l’aurais entendu. Tu viens alors éveiller les sens de ton flic préféré en glissant délicatement ta main sous ces draps contre son pied, sa cheville. Jouant de sa pilosité, ton flic s’éveille et tu le vois tenter d’être discret avant de passer à l’action. Tu relèves les mains affichant ton sourire alors que son regard met une petite seconde à comprendre qui tu es et ce que tu fous là. Sa bouille de beau gosse t’a manqué ! Tu fais une petite blague à propos du fait que tu ne voulais pas lui faire d’attouchement, ou peut être que si, et rapidement il attrape tes bras pour te prendre dans les siens. Tu abandonnes un petit rire, avant de t’y blottir. Tu te moques qu’il soit nu sous son drap, Tom a été ton amant durant des semaines et tu n’étais pas la seule à en avoir profiter. L’image de Lee se pointe dans ton crane et cette nuit n’en finissant pas qui avait vu assouvir chaque fantasme. Tu déposes ta joue contre son pectoral et l’écoute critiquer ton entrée.


- Tu préférais la fois ou je t’ai tiré dessus ?


Tu pouffes de rire, tu sais qu’il a gardée un souvenir amer de cette visite. Il avait été doué pour te retrouver fallait l’avouer. Ça t’avait tellement surpris que tu avais manqué de lui faire du mal. Enfin… si tu l’avais vraiment voulu il ne serait plus ici pour en témoigner, tu as une habilité au tir qui te vient de ton père et tu as appris très rapidement à calculer un angle de tir sans même avoir besoin d’y songer. Il dépose ces lèvres contre ta joue et tu déposes ta main contre sa joue pour le regarder. Il a l’air d’aller bien. Son sourire trône sur son visage et soudainement il plonge sur tes lèvres. Pas un baiser de fougue, juste un baiser fou d’affection. Tu pouffes de rire contre celles-ci alors que ces mains emprisonnent ton visage et que tes yeux se ferment à demi sous la douceur de ces caresses. Tu emprisonnes à ton tour ces poings en déposant son front contre le sien. Il dit que ça lui fait du bien de te voir et tu lui souris.


- Tu me manquais.


Il débute une question et tu comprends rapidement qu’il se demande comment tu es rentrée. Tu t’étonnes toujours qu’il continue de s’en étonner. Tu soulèves doucement un sourcil à sa question et retrouve ton sourire sous un nouveau petit baiser. Tu sais qu’il s’était beaucoup inquiété pour toi, tu sais aussi qu’il a cru que tu y passerais ce fameux jour. Tu n’ignores pas que tu lui dois ta vie, et qu’il a été bien plus qu’un simple allié en faisant ça. Tom est un ami, un précieux et inestimable ami, comme tu en as très peu connu.


- Tu devrais pourtant savoir mieux que quiconque, qu’il n’y a aucun endroit où je ne serais pas capable d’entrer.


Et plus la difficulté est importante plus ça te brancherait. Tu le regardes soudainement réaliser qu’il est à poil et ton sourire s’élargit instantanément alors qu’il te demande si tu lui passerais ces affaires un peu plus loin. Tu pivotes sur ton dos le temps d’apercevoir ce qu’il demande et susurre.


- Hum… je sais pas trop… l’idée de te voir dans ton plus simple appareil serait un bon rappel de mes anciens fantasmes…


Tu plonges dans ces iris et marque un temps d’arrêt avant d’éclater de rire et te lever. Tu lui balances son tee shirt et son boxer, et te détourne le temps qu’il sort du lit, attrapant du bout des doigts la serviette au sol.


- Elle est où la propriétaire ?


Tu te tournes vers lui et agite la serviette, affichant un petit air curieux. Tu n’es plus l’amante de Tom, cette période est révolu pourtant le taquiner sur sa vie actuelle t’amuse pas mal.

Il y a maintenant un certain temps que tu as oublié toute marque de respect de la pudeur avec Tom. Entre toi et lui, il y a eu assez de soirées, assez de matins, assez de moments charnels et assez d’explorations de votre désir pour oublier barrières d’intimités. Tu as même dépassé toute limite en sa compagnie en réalisant plusieurs de tes fantasmes, en présence de l’une de tes meilleures amies. Alors que Tom cherche à dissimuler cette divine érection matinale de tes yeux, n’est pas réellement ta priorité absolue sur l’instant. Tu es heureuse de le revoir, heureuse de sentir sa peau contre la tienne, de redécouvrir la sensation réconfortante de sa bouche contre la tienne. Ça pourrait sans doute en déboussoler plus d’un, de te voir agir de cette manière. Tu es amoureuse de Levin, non ? C’est effectivement vrai, Levin possède absolument l’entièreté de ton cœur, et probablement la quasi-totalité de tes pensées aussi. Cela ne t’empêche pas d’être profondément attaché à Tom, ce sexy policier qui n’a finalement probablement jamais été uniquement cela à tes yeux. Tom a été l’une de tes premières alliances en arrivant sur San Diego et probablement la meilleure que tu n’es jamais eu. C’est un homme bien, un ami fidèle, et tu éprouves une affection toute particulière pour lui. Sans lui, tu serais morte. Et tu es certaine qu’il pourrait te demander n’importe quoi là tout de suite, tu le ferais. Juste parce que cet homme est détenteur d’une amitié particulière et à laquelle tu tiens profondément. Assez en tout cas, pour que tu ne fasses jamais rien qui puisse la briser.


Ton sourire s’élargit automatiquement en l’écoutant te dire que pour le commun des mortels ta facilité à pénétrer des endroits avec cette agilité est surprenante. Ouais… Il y a eu des avantages à fréquenter une espèce de taré astucieux et en mesure de voler tout et n’importe quoi. Qui aurait pu croire un jour qu’une danseuse prometteuse de balai, prenne un jour les rennes d’un cartel mafieux, devienne un as de l’infiltration et sache manier les armes blanches avec autant de facilité ? Pas vraiment le genre de parcours dont on aime se vanter. Tu laisses Tom sortir du lit, avant de constater qu’une invitée dans sa tanière, ne t’aurait pas encore présentée. Hum, Mr l’inspecteur avait donc de la visite… Hum difficile d’envisager qu’avec une bouille et un corps pareil, il aurait pu rester seul très longtemps. Tu l’écoutes te dire qu’au vu de ton arrivée et de son départ vous avez dû vous croisez. Tu plisses doucement les iris et offre à ton policier un petit air de conspiratrice en susurrant.


- Ne me dit pas que tu te tapes ta concierge Tom… Elle est mariée et possède au moins 4 enfants… L’amour a tout de même des limites. Et puis ce corps est trop endurant pour avoir le droit d’appartenir à cette espèce de mégère.


Tu retiens un gloussement à ta blague, avant qu’il ne te propose un café que tu acceptes presque instantanément. Revenir ici te fait remonter des souvenirs assez intimes. Tu étais en sécurité lorsque tu étais chez lui, tu sors de sa chambre, te souvenant avoir arpenter son appartement en pleine nuit en l’invitant à t’y chercher. Tu te souviens aussi la panique dans ces traits lorsqu’il te portait dans ces bras et t’a amené sur son lit, en ayant peur de te perdre. Tu rejoins l’un de ces tabourets de bar, et l’écoute te demander comment ça va avec Levin. Tu souris en le regardant tenter de dissimuler son amertume envers l’homme qui règne désormais sur ton univers. Tom ne l’apprécie que peu, tu le sais depuis toujours même si tu en ignores les raisons.


- Levin prend soins de moi. Et je sais que tu as très bien compris ce qu’il représentait pour moi. Je… Je ne lui rends pas la vie très facile, c’est le moins qu’on puisse dire, mais pour une raison que j’ignore il… persiste à vouloir encore de moi alors…


Tu hausses doucement les épaules, un sourire timide s’élargissant alors que tu penses à lui et à cette manière totalement insupportable qu’il a de savoir gérer tes crises. Ton regard revient sur Tom qui te fait face de l’autre côté du bar. Tu l’examines l’espace d’une minute avant de prendre un air plus sérieux et solennel.


- Je ne t’ai pas remercié pour ce que tu as fait pour moi… Ce soir là. Tu m’as sauvé la vie Tom. Rien ne t’obligeait à prendre autant de risques pour une simple nana qui ne t’attirait que des ennuis… Mais Merci de ne pas m’avoir abandonné.

Il n’y a pas vraiment de bonne définition à la relation qui s’est noué avec cet homme, juste face à toi. Tom a été a bien des égards une source de distraction et de soutien que tu t’expliques encore assez mal en réalité. Quel genre de flic sauve une dirigeante d’organisation criminelle des griffes d’une autre, décide qu’il est mieux de s’en faire une alliée, et couche avec elle pour l’avancement de la science ? Bon à sa décharge il n’avait pas toutes les cartes en main sur le début. Ce qui n’était au départ qu’une aventure, le plan d’un soir assez attrayant, s’est révélé être bien plus que ça. Tom est aujourd’hui ton ami, un ami que tu connais certes sous toutes les coutures mais, en qui tu n’expliques pas totalement toute la confiance que tu lui voues. Tu as bien senti ce jour où, sans lui, on te visiterait sur un parterre d’herbe à l’identité gravée sur la pierre, qu’il avait réellement eu peur pour toi. Pas juste pour une nana avec qui il couche, pas juste une femme qu’il se devait de sauver, mais bel et bien pour toi. D’une certaine manière, il tient à toi et tu tiens à lui.


Tu constates cependant que ton flic préféré n’a pas fait attendre les dames en ton absence, comme le prouve cette serviette qui jonche le sol en ne réclamant que ta critique. Tu ironises sur l’identité de la dame en la confondant avec une autre, qui au passage serait une insulte au corps de cet homme qui était ton amant. C’est assez facile de tout oublier avec Tom, oublier ce que tu as perdu, ce que tu retrouves, et tout le lot d’emmerdes que ça requiert. Il est assez facile de deviner que Tom n’apprécie pas spécialement l’homme qui prends de plus en plus de place dans ta vie. Tu ne sais pas vraiment pourquoi d’ailleurs. Sans doute cette connerie de testostérone qui les rend incompatible sur des points imaginaires. Quoi qu’il en soit, tu connais assez bien le monsieur pour reconnaitre lorsqu’il est grognon et qu’il tente de faire passer comme une pilule dans l’eau. Perché sur ton tabouret tu t’accoudes sur le plan de travail en le regardant sourire dès qu’il apprend que tu mènes parfois Levin dans des situations un peu complexe. Et dire que tu te mets à cramer des voitures pour les beaux yeux de la Suisse, tu devrais peut-être consulter ? Je suis sûr que ça plairait d’ailleurs beaucoup à ton interlocuteur. Tu hausses les épaules à ta réflexion avant revenir à Tom qui se marre assez ouvertement. Il te demande si l’incontinence le guette et tu crispes un peu les dents en aventurant un regard quelque peu gêné en le regardant, comme si tu allais lui confier le pire des méfaits.


- Eh bien…


Tu vois déjà sa bouille de petit merdeux ravie de l’éventualité. Non, aucun couteau pour Levin. Bien qu’il t’ait désarmée, et même désamorcée avec une technique assez sexy, à y repenser lorsque tu as désiré faire de la charpie de sa… De ça quoi déjà ? Ah oui, assurance vie !


- Pas de lancé de couteaux pour lui. En revanche il se pourrait que j’aie fais flamber sa voiture sur un bref épisode de jalousie… Mais ! J’ai fait en sorte d’appeler mon avocate afin d’assurer mes arrières !


Comme si Lee était la solution à tout tes problèmes ? Tu marques un temps d’arrêt dans ta réflexion. Attends ! Elle EST la solution à tout tes problèmes ! C’est vrai quand on y pense c’est quasiment toujours elle qui te sort des merdes dans lequel tu t’enfonces.


- Et possiblement que j’ai dégainée une arme blanche sous le cou de la nana qu’il emploie pour sa sécurité… En comprenant qu’ils… eh bien, qu’ils avaient eu une aventure avant moi… Enfin, rien de bien méchant en soit.


Tu déposes tes iris sur Tom et sourit d’un air quelque peu honteux, tes joues s’empourprant devant ton récit. Ouais, tu n’es pas spécialement si fière de toi sur ce coup-là. Ton impulsivité est souvent un problème et tu aimerais savoir mieux te gérer parfois. Mais est ce ta faute si chaque fois que quelque chose de bien t’arrive, cela finit en fumée ? Tu glisses tes doigts contre la tasse fumante que Tom te tend et en profite pour le remercier de t’avoir sauvé la vie. Il te répond qu’il a fait ce qu’il fallait pour sauver quelqu’un qui compter pour lui et tu penches la tête en souriant. Inspirant lorsqu’il embrasse ton front longuement et que ta main gagne son bras que tu caresses du bout des doigts durant cette étreinte. Il te murmure de ne plus jamais lui faire ça et tu approuves.


- Promis. Je ferais plus attention.


Tu lèves doucement ta tasse l’apportant à tes lèvres, alors que Tom revient au sujet de Levin. Il annonce qu’il ignore comment il s’y prend mais Kyrilo se retrouve dans une merde noire, à la fois cerné par les flics mais également par les propres dirigeants concurrents, faute de moyen. Tu écoutes attentivement ces dires. Levin et toi n’avait pas reparlé d’Odessa depuis l’attaque. Disons simplement que tu n’étais pas prête à savoir ce qu’il était advenu de ton héritage après la perte de tes hommes. Tom annonce qu’il fait en sorte de te sortir de ce merdier, et qu’on puisse t’oublier et tu approuves doucement.


- De quoi est ce que je suis inculpée exactement pour le moment ?


Tu doutes qu’une Lee ou qu’un Levin te laisserait prendre la moindre peine mais autant savoir exactement ce que les flics ont sur toi et à quel degré ils te savent impliqués.

C’est probablement inapproprié de parler de Levin en présence de Tom. Probablement… Ou peut être pas tant que cela. Tom et toi c’est une relation qui s’est nouée des ton arrivée ou presque sur San Diego. C’était une ville dont tu avais tout à conquérir, une ville où tu avais besoin d’allié et étonnement tu as trouvé un pilier indéfectible dans un commissariat de police alors que tu étais à deux doigts de te faire coincer par la Bratva pour leur avoir dérobé un trésor dont il ne pouvait pas se séparer. Pour une raison que tu n’as pas encore identifiée aujourd’hui, Tom t’a couverte. Il t’a protégée, là où la Bratva aurait pu te faire disparaitre d’une seule détonation au coin d’une ruelle. Mais grâce à lui, ils n’ont jamais eu aucun visage à mettre sur la voleuse, aucun indice leur indiquant qui les avait volé et dupé. Tom n’a pas été uniquement que cela pour toi. Il est aussi devenu un amant, un parfait joueur du chat et de la souris, avant de simplement devenir ton ami. Un véritable ami… Avec les faveurs et les plaisirs allant avec. Faut le reconnaitre ce corps était parfaitement délicieux à parcourir. Mais celui de Levin…


Tu manques de purement et simplement soupirer rien qu’en le ramenant à la surface de tes pensées. Il possède la capacité de te faire déchainer les enfers sur Terre d’une seule action, d’un seul mot. Il sait également comment t’en stopper. Le simple fait d’imaginer le perdre fait vriller ton cerveau d’une impulsion immaitrisable. Une seule seconde où il cesserait de te regarder comme il le fait, pourrait sans doute te briser en milles morceaux de verre. Levin est le seul qui a été capable de te désamorcer d’une crise qui se serait révéler sanguinaire. Il sait se montrer patient, doux, attentif, et déterminé. En somme, il pourrait avoir n’importe quelle femme à ces pieds et pour une raison qui t’échappe il persiste à te vouloir, toi. Tu n’imagines pas une seconde qu’il puisse disparaitre, parce que cette simple pensée est plus qu’une terreur mais une raison qui pourrait te pousser à rendre les armes, et renoncer à te battre. Tom n’aime pas particulièrement Levin, tu n’as jamais réellement su pourquoi d’ailleurs. Ces hommes sont pourtant deux perles pour lesquels tu as la chance d’exister d’une manière différente pour l’un comme pour l’autre. Tom s’interroge sur le fait que tu puisses avoir causé du tort à l’avocat qui fait palpiter ton cœur de bien des manières et l’embarras te gagne en reconnaissant que tu lui as sans doute fait bien pire. Ayant toute confiance en ton flic préféré tu lui racontes alors le déferlement de chaos que tu as orchestré une fameuse nuit dans la vie de Levin. Et étonnement, cela l’amuse. Il demande s’il doit mettre Levin sous protection ou s’il doit te sédater, et tu désapprouves en riant, faisant lentement tournoyer le liquide fumant de ta tasse. Il se moque avec ce sourire de merdeux que tu adorais.


- Je reconnaissais que j’ai sans doute était un peu excessive. Mais… C’est plus fort que moi… Quand il rentre dans l’équation je… Je ne maitrise plus rien. C’est mal, tu crois ?


Tu relèves les iris sur ta dernière phrase, cherchant dans les yeux de ton flic préféré une réponse qu’il ne donnerait peut-être pas verbalement. Tu sais que ton tempérament est volcanique et pas nécessaire adaptée. Comment cela pourrait il être autrement après tout ? Tu es Reyna Hazan, la nana qui n’a jamais connu que par le combat, la violence, la brutalité. Tes réactions, émotions sont toujours dictées par une pulsion irrépressible que tu ne sais pas toujours gérer. Comme si Tom ressentait ton trouble tu le vois s’approcher et venir embrasser ton front, ce simple contact a le pouvoir de tout bonnement te rassurer, et faire taire l’espace d’un instant tes doutes quant à l’avenir. Avenir qui pourrait être une cage au beau milieu de la prison de San Diego. Tu demandes de quels actes tu es inculpée et t’étonne de voir que Tom ne t’en cite aucun. Tu fronces les sourcils en le fixant droit dans les yeux lorsqu’il dit avoir effacé toute trace de toi et de ce massacre dans les docks. Il dit que la famille de Kyrilo est en Ukraine et tu inspires en écoutant ces dires. Non, Kyrilo n’a plus aucune famille, parce que la seule famille vivante qu’il lui reste c’est toi. Le reste, il a fait en sorte de la brûler au beau milieu d’une Datcha lors d’une réunion familiale. Il précise que Levin a beaucoup œuvré pour que tu restes sous les radars et tes iris s’illuminent doucement.


- Kyrilo n’a plus de famille. J’étais la seule restante de l’empire Hubenko.


Tu fixes Tom, tentant de masquer cette rage qui boue en toi à l’idée que l’auteur de toute cette souffrance dans ta vie, celui qui t’a empêchée de retrouver cette famille dont on t’avait privé toute ton enfance et adolescence, puisse respirer encore après tout ce temps. Tu rêves d’être l’auteur de sa fin de vie, celle lui offrant cette apocalypse dont il mérite chaque aspect. Et pour une raison qui t’échappe des gens bien tente encore de manière acharnée de t’arracher à cette violente existence qui n’est au fond que ta nature profonde.


- Je rêve encore d’être celle qui l’achèvera, Tom…


Tu pinces tes lèvres, parce qu’il est quelqu’un d’honnête, droit et juste. Face à toi qui n’es rien de tout cela. Tu l’entends dire que finalement tu devrais rester avec Duvanel, qu’il semble amène de te protéger et qu’au moindre soucis, il reste disponible. Tu le remercie d’un sourire avant de susurrer.


- Attends ça veut dire que toi, tu acceptes de me confier à Duvanel. Tu me donnes ta bénédiction ? Je pensais que tu ne l’appréciais pas ?