Charlie Emerson ∞ plus tard, il sera trop tard.

J'ai pour habitude de sortir me promener le soir avec mon chien Saw, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il soit tôt ou tard, c'est notre moment privilégié et c'est un temps pendant lequel je relâche toutes les tensions de la journée. Saw est un doberman de deux ans qui me suis partout. Il aide les autres chiens à passer le cap de la confiance au cabinet ! Ce chien est une perle et il est très important dans ma vie.• •  • • J'ai toujours les mains occupées, une mèche de cheveux, un stylo, un élastique... Peu importe mais il me faut quelque chose à tripoter en tout cas quand je ne suis pas seule. C'est mon naturel anxieux qui s'exprime. Le plus souvent c'est une mèche de ma chevelure que j'enroule et déroule sans fin ! • •  • •  J'aime l'odeur de l'océan, la cuisine française, la culture, l'art, le cinéma, les séries, les grands espaces, la nature, l'écologie, les animaux, surtout les chiens, jouer du violon, prendre des bains moussant, lire des thrillers, aller au hammam, découvrir de nouvelles cultures, nager, surtout la nuit,  mais je n'aime pas les gens impolis ou rudes, le mensonge, la cruauté animale, l'odeur de la brioche toastée, devoir parler en public, le conflit. Je rêve d'un monde dans lequel il n'y aurait pas de mensonge car je suis d'une naïveté effrayante. • •  • • Je suis claustrophobe, depuis l'enfance. J'avais 11 ans, nous habitions encore en France. Mes parents étaient encore heureux ensembles et nous étions partis en Dordogne. Voulant étaler leur fric une fois encore, ils avaient décidé de se payer une visite privée des grottes de Lacave, situées dans le Lot près de Rocamadour. Je n'étais pas très chaude pour aller ainsi sous terre mais on ne me laissa pas le choix. Nous avions commencé par un train s'engouffrant sous des centaines de mètres de roche avant de sortir du chemin balisé, suivant un guide. Ma peur s'estompait devant la majesté du lieu, des stalagmites et autres concrétions offertes par le temps à la lueur de ma lampe frontale. Cette fascination m'amena à traîner derrière... C'est comme ça que je finis par me perdre. A seulement quelques mètres d'eux... J'avais pris le mauvais couloir, et la panique aidant j'avais commencé à courir et à ramper toujours plus loin. J'avais fini par me coincer entre deux énormes rochers entre lesquels j'avais cru percevoir de la lumière... J'avais tellement hurlé de terreur quand ma lampe avait fini par s'éteindre avant que l'on me retrouve que j'en avais perdu la voix. Elle est restée éraillée des jours durant ce qui amusait assez mes parents, qui avaient le bon goût de se rengorger de ma mésaventure auprès de leurs amis. Depuis n'importe quel espace clos me met mal à l'aise si je ne peux pas contrôler le fait d'en sortir ou non • •  • • Je suis allergique au kiwi, ce qui n'est pas un handicap majeur dans ma vie. C'est surtout la découverte de cette allergie qui n'a pas été très agréable, entre vomissements et plaques sur la peau... Que du bonheur !• •  • •  J'ai commencé le violon à 4 ans, poussée par ma mère qui avait envie d'un petit singe savant pour faire le conservatoire. Je ne suis pas une virtuose mais je joue plutôt bien. Je pratique toujours assidûment cet instrument dans l'intimité de ma chambre. J'adore reprendre des musiques actuelles, entendues à la radio au violon. Je suis incapable de me produire devant du monde, de toute façon briller en société ce n'est pas pour moi, je laisse ça à ma mère. • •  • •  Je n'ai jamais eu de maladie invalidante ou de gros souci de santé, je n'ai jamais été opérée. Une vraie santé de fer. J'ai fait de la danse quand j'étais petite puis à l'internat. Danser était une vraie libération à cette époque, mon corps était capable d'exprimer tout ce que je ne pouvais dire à haute voix. Je n'aurais jamais du arrêter mais quitter la France a brisé mon envie de continuer. Pourtant j'étais assez douée et ça me faisait un bien fou. • •  • •  Mon père Henry est un homme d'affaires assez haut placé dans la plus grosse compagnie pétrolière du pays qui était un temps le directeur de la division européenne de son entreprise, il s'était alors installé en France où il a rencontré ma mère. Elle était comédienne, et ça a marché rapidement entre eux. Je suis arrivée dans l'équation malgré eux, n'étant pas prévue au programme. Ils se sont alors mariés à la va vite avant ma naissance. J'ai la double nationalité française et américaine. Je n'étais qu'un faire valoir. Je devais être parfaite en toute situation pour renvoyer l'image de cette famille parfaite. Muselée dès l'enfance et avide d'une affection que je n'ai jamais trouvé. J'ai rapidement été placée en pension dans un lieu assez strict, en France d'abord dans un internat de filles puis en Amérique quand ils ont choisi de regagner la terre natale paternelle. J'en ai gardé une tendance à la bienséance et au politiquement correct, une timidité maladive et une incapacité à croire en moi et en ma valeur. Je ne suis jamais satisfaite de ce que je fais, de ce à quoi je ressemble... je vois les qualités des autres mais pas les miennes. • •  • •  L'amour avec un grand A je l'ai rencontré une fois... J'avais 16 ans. Il était beau & grand, avec un sourire à vous retourner le cœur. C'était l'été j'étais chez moi à Biarritz sur la plage. Il avait 19 ans il était en vacances et faisait du surf. L'amour a un nom : Il s'appelle Farouk ! Ce fut évident et passionné, il était tendre et me donnait confiance en moi... Il me promettait une vie à deux dans une maison sur la côte avec des chiens... Je rêvais ... Et puis je me suis réveillée... Quand mon cher père m'a annoncé sa décision unilatérale de regagner sa patrie de naissance et de cœur. Il tenait les cordons de la bourse et mes larmes n'y firent rien, ma mère était ravie de gagner la patrie d'Hollywood. Quitter mon pays c'était l'horreur mais m'arracher à cet amour naissant c'était comme m'arracher le cœur. Nous avons gardé contact pendant plusieurs mois, de longues lettres enflammées... mais le temps à fait son office et je ne l'ai plus jamais revu. Mon cœur bat plus fort quand j'y pense et mes yeux s'embuent de larmes.  Je n'ai pas ressenti de nouveau cette passion qui balaye tout sur son passage. Farouk... Le seul avec qui j'ai rêvé de passer ma vie !• •  • •  Mes rêves sont simples tout en étant pas si évidents à obtenir. Je rêve du grand amour, d'un homme qui me ferait tout oublier, qui ferait de moi une mère, qui m'aimerait pour ce que je suis... Pour l'ambition, je n'en ai pas. Ma vie actuelle est parfaite, je suis à l'abri du besoin et je n'ai pas besoin de plus. • •  • •  Seul accroc au contrat de bienséance parental que j'ai intégré, j'ai une moto et je n'y renoncerais pour rien au monde tant j'aime la liberté qu'elle me procure. Ma mère crise aussi quand elle me voit avec Saw, pensez vous, un doberman... Pas du tout un chien pour une jeune femme... C'est fou qu'elle essaye de se donner des grands airs...  • •  • •  Je parle couramment plusieurs langues (français, anglais, espagnol, allemand) mais mon accent français reste toujours légèrement présent. • •  • •  Je suis très sensible au charisme des gens et je peux écouter un bon orateur pendant des heures.• •  • •  Je porte généralement des tenues sages voir trop sage et pourtant je trouve sublime une femme qui assume des tenues sexy, ce qui me manque finalement c'est l'audace... • •  • • J'ai toujours été brillante à l'école, au point d'avoir sauté deux classes dans mon cursus. • •  • • Saw me suis partout, même au travail où il sert de chien régulateur, les gens sont surpris voir effrayés de prime abord par sa race mais comprennent vite que c'est une crème et qu'il m'obéit au doigt et à l’œil. • •  • •  Je n'ai pas eu beaucoup d'hommes dans ma vie tant le premier a laissé une trace indélébile mais ils ont été assez étonnés de remarquer quel tempérament passionné pouvait se dissimuler sous mes dehors sages.• •  • •  Je n'ai ni frère, ni sœur mais de nombreux cousins qui comptent beaucoup pour moi. Celui dont je suis la plus proche s'appelle Antoine, il vit encore en France mais j'ai bon espoir qu'il vienne un jour me rejoindre ici. Il est journaliste et je suis sure que le climat lui plairait. • •  • •  Je suis rentrée en France, plusieurs fois, mais je n'ai jamais osé aller frapper chez Farouk !  • •  • •  J'ai une tendance pathologique à vouloir faire plaisir à mes parents et ça m'empêche de m'épanouir complètement. J'ai une vie très organisée et planifiée parce que ça me rassure. Je rougis pour un rien et suis assez vite incapable de parler. • •  • • Il y a quelques mois j'ai reçu un mail, qui a bouleversé mon monde. Depuis je n'en ai parlé à personne mais j'ai appris une nouvelle folle. J'ai un frère, un demi-frère, il s'appelle Rio. Il ressemble tellement à notre père. Il prend une place de plus en plus grande dans ma vie. Dans mon coeur ça a été comme une évidence. Il est le grand frère dont j'ai toujours rêvé.