Il est temps d'investir sur l'avenir - Bellek

Outfit -- Je suis dans une toute nouvelle phase de ma vie. Mon innocence a été prouvée, je suis à présent hors d’atteinte la justice, mais je n’irais pas dire que je suis lavée de tous soupçons. Pourquoi ? Parce que je n’ai pas versé une larme ? Parce que la mort de Charles ne m’a pas ébranlée et plongée dans une profonde dépression ? L’amour n’a jamais eu sa place entre lui et moi, notre mariage n’a eu lieu que part intérêt. Les mariages arrangés peuvent sembler désuets, mais ils ont lieu bien plus souvent qu’on peut l’imaginer. Cependant, ça peut paraître fou dis comme ça, mais je ne suis pas à plaindre, j’ai trouvé mon compte dans cette affaire d’une certaine manière. Je me suis détachée de l’emprise néfaste qu’avait ma mère sur moi, et tant que je savais rester discrète et sauver les apparences Charles m’a pardonné tous mes écarts.D’un point de vue extérieur, on aurait pu penser que ma vie était parfaite. Mais en réalité, ce n'était pas le cas. Même si je pouvais préserver les apparences et posséder tout ce dont on peut rêver matériellement, cela ne garantissait pas le bonheur. Le bonheur, un mot que j'ai depuis longtemps abandonné, je ne suis pas sûre qu'il ait jamais fait partie de mon vocabulaire. Peut-être qu'il en était autrement lorsque mon père était encore en vie ? Cela semble si lointain à présent.

Aujourd'hui, je suis à un moment décisif de ma vie, où je crois que tout est possible. Ma richesse, aussi immense qu'elle puisse être, est difficilement quantifiable, et je ne suis plus entravée dans ma façon de vivre et de faire ce qui me plaît. Je me sens libre, tel un oiseau qui vient de s'échapper de sa cage dorée. Avec un plaisir peut-être excessif, j'ai méthodiquement démantelé l'empire de mon défunt mari, pièce par pièce. Ce que les autres pensent de moi n'a aucune importance. Les apparences ne nécessitent plus d'être préservées. Son conseillé financier, celui qui était en quelques sortes son bras droit, celui en qui il avait suffisamment confiance pour prendre avec lui les décisions les plus importante bondis en voyant mes agissement. Charles pourrait bondir dans sa tombe s’il me voyais faire ? Hum… et alors ? J’ai viré ce type qui malgré que j’ai été innocenté me pense responsable de la mort de son patron. Il y a dans ce monde qui est le mien déjà bien trop de requin pour que je m’embarrasse de ce piranha qui rêve de me voir dégringoler de mon piedestale. On me pense superficiel, et inexpérimenté, absolument pas taillée pour oeuvrer dans le monde des affaires. Je le reconnais les apparences jouent contre moi, mais j’ai beau être blonde je suis loins d’être une conne. Malgré ceux que tous semble penser je sais ce que je fais, je sais même exactement ou je vais. Vers le renouveau.

Maintenant que j’ai écrasé son empire brique après brique il ne me reste plus qu’à le reconstruire à mon image. Qu’ils se rassurent tout je ne vais pas tout dilapider en futilité, je vais faire fructifier cette fortune dont je dispose. L’investir dans des entreprises prometteuses pendant que moi je profite de la vie. De cette vie qui a été trop longtemps amère avec moi, faite d’obligations dont je suis aujourd’hui totalement libérée. Je me suis renseignée, j’ai analysé le pour et le contre avant de miser sur lui. Sur son entreprise. Malek Al Mualim, voici un nom qui raisonne déjà dans mes oreilles depuis quelques temps. Il est à la tête d’une entreprise florissante, le secteur des nouvelles technologies et du jeux vidéos à de l’avenir. Je fais taire les voix criarde de mes conseilles me répétant inlassablement d’investir dans l’immobilier. Je fais ce que JE veux. Quoi ? C’est pass suffisamment claire dans leur tête ? Je pourrais tous les virer parce qu’ils m’emmerdent mais bon, chaque chose en son temps.

La journée est à un stade déjà bien avancé quand je pose mon regard sur mon propre reflet dans le miroir, la femme que j’y perçois me fais l’effet d’être une étrangère. J’ai été bridée pendant si longtemps que j’ai encore du mal à envisager l’étendue des possibles. Un pas après l’autre Bella. Un pas après l’autre. Ce soir j’ai rendez vous avec Mr Al Mualim pour discuter de mon investissement potentiel au sein de son entreprise. Il a à y gagner et moi aussi, je crois en cette entreprise qu’il mène d’une main de fer vers la réussite, et moi j’ai besoin d’investir sereinement une partie de ma fortune. Gagnant gagnant ? Probablement, mais nous devons en discuter. Mon tailleur crème me va à merveille, mettant en valeur mes courbes sans en dévoiler plus qu’il n’en faut. Une suggestion délicate tout au plus. Des talons certes mais pas vertigineux non plus, c’est un rendez vous d’affaire. J’aime me mettre en valeur, mais le provocation n’est pas de mise. Pas ce soir, et pas dans ces circonstance là.

Mon taxi me dépose devant l’immeuble semblant flirter avec les nuages. L’ascenseur me mène à quel étage déjà ? Je ne sais plus, mais c’est suffisamment haut pour m’offrir une vue splendide sur la ville. Je m’annonce et mon regard appréciateur se pose sur son assistance. Sofia c’est ça ? Bien sur que c’est ça, j’oublierais pas un nom allant avec un corps pareille. Elle est divine, suffisamment pour que mon regard se perde sur sa croupe un trop longtemps. Je suis conduite jusqu’à son bureau ou je suis annoncée. On m’invite à pénétrer à l’intérieur, refermant la porte derrière moi. Assis derrière son bureau mon regard se pose sur lui, son charisme indéniable emplit la pièce, mais je ne suis pas intimidée. Je suis habituée à côtoyer ce genre de personne et il en faut davantage pour m’intimider. A l’aise, je m’avance dans sa direction mes talons claquant sur le sol dans mon sillage.

“Bonsoir Mr Al Mualim, Mademoiselle Lewis.” Je tend ma main dans sa direction pour le saluer avec tout le respect que mérite un homme de sa stature. Je n’insiste pas volontairement sur le mademoiselle, mais on m’appel encore si souvent Mme Brown que ça à tendance à ce faire tout seul. “Je vous remercie d’accepter de me recevoir.” Mes lèvres s’étire en un sourire poli et avenant. Je replace naturellement une longue mèche blonde derrière mon oreille avant de poser mon regard sur lui, je vois certes le patron devant moi, mais aussi l’homme séduisant et charismatique.

*le style*

Petits plats dans les grands et raffinement. C’est le mode de conduite que nous allons appliquer. C’est celui que je veux. Que ça semble sobre mais que tout soit en place. Sofia va faire les présentations et s’en aller. Quand je négocie j’aime bien que ça soit les yeux dans les yeux et je déteste que mon assistante fasse des heures supp non pas que je lui plaigne l’argent que je lui donne car elle le mérite largement, mais surtout pour son équilibre de vie. La faire se donner trop pour son travail va déséquilibrer sa vie et moi je veux m’assurer de la longévité de notre relation. La journée tire à sa fin et la soirée va débuter. Je me rends disponible pour Mme Lewis… Cette femme c’est… Toute une histoire. Veuve, elle a pour certain habilement joué ses cartes. Evidemment, femme magnifique avec du tempérament et une réputation sulfureuse… ça c’est pour la galerie et les effets de manches… Je veux me faire mon opinion sur elle. Pourquoi ? Parce qu’on appelle ces femmes des croqueuses de diamants, des veuves noires… Mais elle, elle est différente. J’ai analysé les données rassemblées sur elle. Oui elle a profité d’une occasion pour empocher gros et pourtant elle ne cherche pas la facilité, à dépenser pour vivre dans le luxe. Elle construit. Elle crée. Elle s’intéresse à mon entreprise et veut investir. J’ai moi-même un pan d’activité que je souhaite développer et avoir une partenaire privilégiée est toujours intéressant. La question est, de combien vais-je l’intéresser au projet et de combien veut-elle s’impliquer ? Je suis curieux et intrigué et pas du genre à m’arrêter aux apparences sans juger moi-même.

Sofia va la récupérer et quand elle entre dans cette tenue blanche qui met en valeur ses seins qui ressortent ostensiblement, je réalise qu’elle est toute en blanc et moi en noir. Contraste saisissant. Son regard en dit long sur l’aisance qu’elle a d’évoluer parmi les « puissants ». Oui elle veut investir mais ce n’est pas comme si j’avais besoin d’elle pour mon affaire. Donc c’est vraisemblablement une visite amicale qu’elle me propose. Venir jouer l’offensivité ne serait stratégiquement pas terrible. Debout je la regarde avancer vers moi l’air décidé ses talons claquant en rythme à chaque pas vers moi. Je la regarde persuadé qu’elle va me traverser tellement elle avance d’un pas décidé. Puis me fais les salutations d’usage en me tendant sa main. Je la serre avec respect offrant une poigne douce et solide à la fois plantant mon regard dans le sien malgré l’envie de fourrer mes yeux dans son décolleté.

« Mme Lewis je suis honoré de vous rencontrer et c’est moi qui vous remercie pour l’intérêt que vous portez à ma société »

Je libère sa main et d’un geste lui désigne deux fauteuils proches d’une petite plateforme qui a une vue sur la ville et deux fauteuils en face à face avec une table basse sur laquelle reposent des rafraîchissements. Je n’ai pas loupé sa manière de replacer ses cheveux derrière son oreille et alors qu’elle marche devant moi je dois avouer que je suis forcé de baisser les yeux sur son cul. C’est dingue comme j’ai subitement envie de foutre une claque dessus pour voir si elle va grogner ou m’en demander plus ? Une fois installée, je désigne les rafraîchissements.

« Je vous offre quelque chose à boire ? »

Si elle ne veut rien, je vais moi me servir un verre d’eau pétillante, histoire de marquer le fait que je prends le temps pour elle de l’écouter et de lui témoigner de l’intérêt. Au-delà de son argent qui ne m’intéresse que moyennement, j’aimerai comprendre son intérêt pour mon travail et ce que je souhaite développer. L’argent il est prévu de s’en faire, mais l’idée est avant tout une sorte de mécénat pour améliorer notre image. J’ai hâte de savoir ce qu’elle a appris de ma société et comment elle peut contribuer ?

« Alors, et si nous entrions dans le vif du sujet ? Que puis-je pour vous ? »

Je ne prends pas se rendez vous à la légère. Non, bien loin de là, c’est même tout le contraire. J’en mesure l’importance et les retombés positifs comme négative qui pourrait en découler. J’ai été pendant si longtemps dans l’ombre de mon défunt mari que personne me pense de taille à gérer cet argent et à la faire fructifier. Le monde des affaires est un monde de requins ? peut être, un monde d’homme ? Je vais prouver le contraire ou alors je serais l’exception qui confirme la règle.

Ma tenue choisis pour l’occasion me met certes en valeur, mais elle est parfaitement adaptée à la situation. Un tailleur blanc suggérant mais ne dévoilant rien d’indécent. J’aime plaire c’est un fait que je cherche nullement à nier, mais je sais faire la distinction entre le plaisir et le travail. Les deux peuvent se côtoyer certes, mais ma réputation est fragile et je joue gros ce soir, et malgré mon apparente assurance je suis plus anxieuse que je veux bien le montrer. Parce que j’ai beaucoup à gagner si cette alliance de bon procédé se forme, et parce que Malel Al Mualim est un homme important et charismatique. Sur le trajet jusqu’à son bureau mes yeux se perdent sans doute un peu trop longtemps sur le superbe fessier de son assistant. Sofia, c’est le nom de cette divine créature, dans d’autres circonstances j’aurais certainement tenté une approche, tatté de terrain, mais pas ce soir. Mon objectif est tout autre. Bien plus sérieux.

Je pénètre dans son bureau, il est assis dans son costume sombre derrière son bureau sobre mais imposant. Le charisme qui émane de cet homme me fais frisonner malgré moi. Lui en noir, moi en blanc, le contraste est aussi amusant que saisissant. Je m’avance, mon aisance sont en partie feintes, je ne peux pas me permettre de me laisser dominer par l’assurance inébranlable de l’homme en face de moi. Je dois me placer comme une égale. Ni plus. Ni moins. Femme oui, mais respectable. Débutante dans les affaires ? En apparence seulement car même si personne semble être aptes à le comprendre j’ai beaucoup appris en observant mon défunt maris, et quand beaucoup pensaient que j’étais que la femme trophée se pavanant à son bras et dépensant son fric, moi j’apprenais et je cherchais à comprendre tous les rouages de ce monde si complexe.

Il se lève quand je m’avance dans sa direction, m’arrêtant devant son bureau, lui tendant la mains pour des salutation polies. Une poignée de main classique, sa poigne et ferme oui, mais pas écrasante. La preuve d’une forme de respect de ma personne que j’apprécie. Nous échangeons des politesses d’usages, je le remercie de me recevoir et lui me remercie pour l’intérêt que je porte à son entreprise. Il libère doucement ma main pour m’inviter à prendre place dans un petit salon magnifiquement aménagé, offrant une vue imprenable sur la ville déjà plongée dans l’obscurité de la nuit. Je m’installe confortablement sur l’un des deux fauteuils, lui adressant un sourire parfaitement poli et avenant tandis qu'il prend place en face de moi. Tout est méticuleusement pensé pour que cet instant soit non seulement confortable, mais aussi extrêmement agréable.

« Un peu d’eau pétillante sera parfait. Merci. »

Converser autour d’un verre est toujours plus agréable et chaleureux et vu le sérieux du sujet je dois garder les idées claires et élimine ainsi toutes boissons alcoolisées. Qu’il accepte de me rencontrer ça compte pour moi. Beaucoup d’homme d’affaire mon claqué leur porte au nez soit parce qu’ils connaissaient Charles et ont une vision bien faussé de la femme que je suis, soit tout simplement parce que je suis une femme et par conséquent à leurs yeux je n’ai pas les épaules taillées pour ça. Que tous ces personnes doutent de moi ne me blesse pas, ça m’atteints même pas, je pourrais vouloir leur prouver le contraire, mais ce n’est même pas le cas. J’ai vécue trop longtemps pour les autres, aujourd’hui c’est pour moi que j’avance. Il nous serre nos verres avant de m’inviter à entrer dans directement dans le vif du sujet. Il a raison, si j’ai demandais à le rencontrer c’est dans un but précis, et je doute qu’il ait du temps à perdre alors autant être précises et concises.

« Suite à un événement pour le moins tragique je me retrouve avec une somme d’argent dormante on va dire… conséquente.» Bon, j’ai tout ce fric parce que j’ai pris un plaisir peut être un peu trops grand à casser brique par brique l’empire de mon défun maris, mais je n’entre pas dans les détails du pourquoi du commun. Ca ne le regarde pas et ne l’intéresse probablement pas le moins du monde. Pour l’heure je me contente de lui faire comprendre que j’ai de l’argent à mettre sur table. Certes son entreprise se porte parfaitement bien et l’argent n’est pas un besoin vitale pour lui, mais un coup de pouce pour faire naître de nouveau projet plus rapidement peut être une option alléchante non ? « Lorsque je me suis intéressée à votre entreprise j’ai put que constater qu’elle avait les reins solide, sa croissance depuis sa création force le respect, je vous l’accorde ne pas être une professionnelle dans ce milieu. J’ai néanmoins des connaissances que vous respectez sinon je doute que je serais ici. » J’esquisse un sourire et bois une gorgée d’eau avant de reprendre, lui laissant le temps d’assimiler parfaitement chacun des mots passant la frontière de mes lèvres. « La branche des jeux video et des nouvelle technologie c’est se tourner vers l’avenir, et on m’a laissé entendre qu’un investisseur sérieux pourrez vous intéresser pour un nouveau projet. J’aimerais savoir davantage, que vous m’expliquiez comment vous voyez les choses, les perspectives d’avenir que vous nourrissez. Comme je vous l’ai déjà expliqué, j’ai hérité de beaucoup d’argent et je souhaite l’investir dans un projet auquel je crois, et ainsi vous aider à le faire éclore… plus rapidement. » Car oui, vu comme se porte ses affaires je doute qu’il soit au aboie en quête de fric a tout prix. Non, ça pourrait être un coup de pouce, une opportunité intéressante rien de plus. Je m’arrête de parler un instant, me penchant légèrement en avant pour poser mon verre sur la table basse avant de revenir m’appuyer dans le dossier, le visage droit, mes iris viennent sonder les siennes cherchant à décrypter les émotions de cet homme séduisant et impassible. « Je ne vous cache pas que beaucoup d’homme d’affaires m’ont déjà fermé leur portes… A ce qui paraît être une femme est un handicap dans ce milieu. Je ne suis pas de cet avis, mais je comprendrais que vous soyez réticent, mais à moins que vous soyez seulement un homme curieux avec du temps à perdre vous ne m’auriez pas reçu chez vous ce soir. » Je ne pense pas franchement me tromper en avançant cela. Je ne suis pas là pour lui faire perdre son temps, et je doute qu’il m’est convié dans son bureau sans s’être renseigné un minimum sur moi. Je suppose donc ainsi qu’il connait la partie de ma vie que tout le monde connait. Une veuve, qui a selon certain assassiné son mari, que la justice m’est blanchie ne m’a pas rendue aussi blanche qu’une colombe. Ma réputation est ce qu’elle est… aujourd’hui je peux seulement avancer en regardant droit devant moi, en espérant qu’être moi peut suffire.

Croqueuse de diamants, veuve noire, profiteuse… J’ai entendu ces mots, la recevoir c’est faire courir le bruit que je cherche son cul car ma fortune est supérieure à la sienne. Le monde n’est ni blanc ni noir, j’ai besoin d’argent pour développer mon affaire et l’argent n’a pas de couleur ni d’odeur. Personne ne devient milliardaire sans bruler des villages en Afrique… C’est odieux, insoutenable et pourtant c’est la réalité. Milliardaire au grand cœur, c'est impossible. Remontez à la base de la fortune de chaque personne et vous verrez l’insoutenable. Je fais mon argent sur le loisir et le plaisir des gens. Le jeu vidéo touche une cible immense de personne c’est très lucratif et mes idées ne manquent pas. Sur le jeu vidéo, mais aussi les nouvelles technologies pour le high tech et pour le quotidien, sans parler de mon désir plus lointain de commencer à penser à des développements pratiques pour la NASA, pour les ordinateurs quantiques, pour de la recherche… Bref cultiver cette image geek et good vibes… En tout cas cette femme est intéressée pour investir l’argent qu’elle a gagné et quand j’ai fait mon enquête sur elle, je réalise qu’elle joue bien ses coups. Sans être une experte elle est habile gestionnaire et investisseuse.

A sa demande je lui sers de l’eau pétillante et comprends qu’elle ne vient pas faire la fête ni passer en coup de vent. Bon point pour elle. Elle me parle de l’origine de son argent même si je connais cette histoire. Mais je crois que les gens n’aiment pas voir sous le voile et ne réalisent pas qu’elle a été hyper compétente pour démonter l’empire de son ex-mari petit à petit… Elle me parle de mon entreprise et de l’intérêt qu’elle a pour elle. Effectivement. Aujourd’hui je pourrais passer une année entière à développer des jeux ratés et des échecs commerciaux que l’entreprise pourrait tenir et se relancer encore et encore. C’est aussi pour ça que je pousse le développement. Je ne vais pas trop vite, j’avance avec intelligence.

« Je suis très intrigué par vous en effet et il était primordial je pense que nous nous rencontrions pour discuter. »

Dis-je dans un sourire charmeur à son encontre. Et voilà qu’elle m’explique ce qui l’attire ici. Je hoche la tête me rappelant que je vais encore plus devoir couvrir Sofia de remerciements pour son excellent travail. Le projet « indépendant » prend forme et les quelques lignes que j’ai lancé à la mer me ramènent un bien joli poisson je trouve… Elle m’explique alors que s’associer à moi pourrait me porter préjudice vis-à-vis d’autres investisseurs… Mais justement j’aime bien détonner un peu et puis elle est venue chercher sa propre crédibilité aussi non ?

« Effectivement, je cherche des partenaires. Dans le monde du jeu vidéo, nous commençons à nous faire une place, mais je ne veux pas des coups d’éclats, je veux prendre le temps. Il existe plein de jeux indépendants et des créateurs de talents qui ne sont pas encore connus ou reconnus… »

Constat posé, je prends mon verre et bois une gorgée en la regardant. La jolie veuve est torride et elle le sait, mais si j’apprécie le soin totalement sexy apporté à sa tenue, j’apprécie encore plus qu’elle soit venue dans un esprit de travail et non de séduction.

« L’idée est de proposer un soutien à ces joueurs et de proposer de développer leur jeu avec notre aide, de nous donner une image et un rôle de dénicheur de talents. Évidemment ça veut dire monter des équipes autour d’une philosophie de travail et se servir de ce projet comme développement de notre image. Si à ce moment-là le jeu est un carton, nous gagnons de l’argent et l’idée serait de développer la suite ou un autre projet en l’intégrant à notre filiale à nous »

Ça va demander des négociateurs habiles qui n’ont pas de tiroir caisse dans la tête. Mais ça, j’en fais mon affaire et Sofia est au travail.

« L’idée étant qu’en finançant en partie ce pan d’activité, vous vous retrouvez avec moi au conseil d’administration à hauteur de 5% de ma société. Ce qui fait que vos dividendes seront à la mesure des performances de notre entreprise. En gros vous investissez dans ce projet et le financez à hauteur de 65% ainsi vous participez à notre développement, intégrez notre conseil d’administration et l’argent que vous injecterez dans la filiale vous sera rendu au centuple en fonction de notre activité. »

Je la laisse calculer 5% de plusieurs centaines de millions par ans… L’idée également est de conserver un petit budget pour intéresser les employés à se donner à fond. Si les investisseurs gagnent, les salariés aussi et tout le monde avance dans le bon sens… Je lui demande un énorme investissement pour entrer dans la partie car je sais que si son nom s’associe au mien certains robinets vont se fermer. Donc je prends des risques, mais le gain est énorme pour elle et le point de départ pour moi l’est également…

Ma réputation n’est pas celle d’une oie blanche, oh non, bien loin de là, mais, c’est même tout le contraire. Le fait d’avoir été injustement accusée du meurtre de mon maris, même si j’ai été acquittée dans cette affaire, a laissé une empreinte indélébile sur ma vie. Les soupçons continuent de planer autour de moi, et je crains que cette ombre ne se dissipe jamais complètement. Venir ici, même si c’est pour parler affaires risque de faire jaser, certains penseront certainement que j’en ai qu’après la fortune de Malek et même si la vérité et tout autre, les gens voient que ce qu’ils veulent voir. J’appris à me détacher du regard des autres, à les ignorer pour faire mon propre chemin. Je m’affirme enfin et je crois que c’est une bonne chose.

Je ne laisse transparaître aucune anxiété, et pour cause, je suis parfaitement calme et sereine. Assise en face de lui, je n’arbore pas une trop grande assurance non plus, un équilibre fin que je maintiens à la perfection. J’ai beaucoup à gagner en investissant dans son entreprise florissante au rein solide et bien arrimé, mais je part du principe que s’il me reçoit c’est que je peux lui apporter aussi. Un financement conséquent, pas vitale certes mais bénéfique pour son développement. Je lui si pas indispensable, mais pas insignifiante non plus. Je lui fais part de l’intérêt que je porte à son affaire. Il est réel, je pense et pèse chaque mot que je prononce. Je joue carte sur table et suis avec lui d’une extrême transparence. Je n’ai rien à cacher et puis ma vie et mes casseroles sont connues de tous. Essayer de me justifier ou de rougir de mon passé serait contre-productif. Je ne m’éttends pas sur le sujet, j’y fais seulement une bref allusion et je le fais seulement parce que ma réputation pourrait freiner certains autres collaborateurs et je veux m’assurer qu’il en ait pleinement conscience s’il accepte néanmoins de faire affaire avec moi. Mon sourire fait écho au sien quand il me dit être intrigué par moi, une part de moi est curieuse et voudrait lui demander ce qui l’intrigue à ce point chez moi, mais ça nous éloignerait probablement du but principal de cet entretient. Malek est un homme charismatique et particulièrement charmant, et si je venais à relâcher mon attention j’ai peur que mes instincts séduction reprenne le dessus, et je ne peux pas me permettre de perdre toute crédibilité, pas devant lui qui m’ouvre sa porte quand tant d’autres me la claquent au nez sans même prendre le temps de m’écouter.

Je l’écoute m’exposer avec plus de précision son projet. Je bois ses paroles, mes iris demeurent plantés dans les siens, le scrutant et l’analysant avec le plus grand intérêt. J’aime cette démarche de vouloir donner leur chance aux créateurs indépendant qui manqueraient de budget pour mettre leur projet à bien, les faire briller grâce à la notoriété grandissante et incontestable de son entreprise et une démarche qui me plait énormément.

« Je ne vais pas y aller par quatre chemin, votre projet me plaît énormément, j’aime cette démarche de vouloir donner leur chance à tous pour en tirer profit. C’est un pari sur l’avenir particulièrement malin, c’est un moyen de rallier à votre filial les talents de demain. Vous leur donnez une chance de briller tout en affirmant votre position sur le marché. »

C’est malin et diablement intelligent et si de part sa réputation je m’attendais à découvrir un homme charismatique et des plus intéressant, j’étais encore loin du compte. Mon sourire et franc et mon regard brille d’un intérêt allant bien au-delà de l’aspect financier. Il me parle ensuite du rôle que je pourrait avoir dans l’affaire. Si je décide d’entrer dans la partie, j’intègre le conseil d’administration de son entreprise à hauteur de 5% et j’engendrerais rapidement les dividendes allant avec, et si j’ai les chiffres bien en tête, le gain potentiel est colossal. De quoi donner le vertige, même à moi qui suis déjà à l’abris du gel et qui a toujours connu luxe et opulence. L’opération est plus qu’intéressante, c’est une chance qui ne se représentera probablement pas de-ci tôt. Financer le projet à hauteur de 65% ce n'est pas rien c’est une part énorme de ma fortune, mais je suis prête à prendre le risque, parce que je crois en ce projet prometteur et en l’entreprise de cet homme. Je me trompe peut être, oui, chaque choix que l’on fait peut comporter des risques, mais même si je me plante ce sera MES choix, et à mes yeux ça change tout.

« L’investissement que vous me demandez est conséquent, il représente un part particulièrement conséquente de ma fortune, mais ce que vous proposez, l’image que vous renvoyer et votre manière de voir les choses et l’avenir me plaît. J’ai envie de miser sur vous. »

Je joue gros et j’ai indéniablement bien plus à perdre que lui. J’en ai parfaitement conscience, mais je ne compte pas attendre qu’il trouve un autre investisseur. J’ai l’intime conviction qu’une chance pareille ne se représentera pas à moi de si tôt. Qu’il puisse me faire confiance et voir au-delà de ce que l’on raconte à mon sujet me plaît particulièrement.

« Enfin, à condition que vous soyez en mesure de placer suffisament de confiance en moi pour me laisser investir dans ce nouveau projet. »

Je porte mon verre à mes lèvres et le repose non sans lui adresser un sourire particulièrement avenant et indéniablement plus charmeur que les précédents. Je ne suis pas dans une démarche de séduction mais je crois qu’une part de ma nature profonde ressugit le temps d’un sourire et d’une œillade chaleureuse. Encore une fois je comprendrais qu’il soit frileux à l’idée de me voir investir dans son entreprise, qu’il pourrait émettre des réserves et placer quelques conditions supplémentaires.

C’est une femme à la réputation sulfureuse. Associer mon entreprise à son nom, c'est me faire potentiellement des ennemis… L’avantage ? C’est que j’ai déjà assez d’argent, mais que c’est elle qui prend les risques et que tant qu’elle injecte tous les ans de l’argent dans cette activité, elle aura accès aux dividendes. Si cette section ferme ou change d’orientation, tout est revu différemment. Ainsi, tout le contrat sera revu et je ne prends à priori aucun risque. Par contre ce qui me plait c’est ce côté « chien fou » des affaires. Je suis un Ovni et pas un ovni flippant style Elon Musk. Laissez-lui 4 ou 5 échecs cuisants financièrement et ce monsieur va tomber et tomber salement. Bref, mon frère et notre père avant lui ont tous les deux une vision classique et archaïque du business. Ils sont dans un autre monde et moi je suis celui qui brise les codes. Quand j’ai quitté l’entreprise familiale, j'ai pu le faire car j’avais assez d’argent pour être mon propre actionnaire. J’ai littéralement mis tous mes ronds là-dedans après m’être assuré de garder tout ce qui avait fait mon succès et plus encore. Je leur laisse une coquille vide qu’ils essaient de remplir et je leur souhaite bien du courage. Il ferait mieux de planter des choux et d’engrosser cette connasse de Siam… Non… Respirer… Je ne dois pas me mettre en colère. Je regarde donc Bella qui semble décidée à dépenser son argent chez moi. Sa réputation ? Elle fera fuir les « vieux » qui « savent » et qui « font » l’économie.

J’aime l’idée qu’on pense que j’ai pété un câble. Avec de la chance les actions vont un peu chuter, si les quelques actionnaires commencent à paniquer je vais racheter à moindre prix quelques actions pour compenser, réduire leur influence et augmenter la mienne et mes bénéfices… Et puis ça laissera entrevoir qui sont les investisseurs qui se laissent influencer. L’idée dans tous les cas est que je conserve 75% de ma société. Bref, je souris quand elle déclare vouloir miser sur moi. Elle ne lambine pas et va à l’essentiel. Je m’attendais à un tout autre comportement vu sa « réputation » mais j’avoue que j’aime particulièrement son côté très décidé. C’est franc et ça me plait beaucoup. Elle sait qu’elle joue gros et elle le fait parce qu’elle est convaincue. À l’inverse de beaucoup de gens dans ce milieu, je ne cherche pas à baiser les autres. Je joue à mon avantage à moi, mais plus je gagne, plus ça rebondit sur mes alliés. Et je veux fonctionner avec des alliés justement. Elle porte son verre à sa bouche et avale une gorgée d’eau pétillante avant de me fixer et de me sourire d’une manière étourdissante.

« Je crois que j’ai très envie de vous inclure dans le projet. »

Je prends une inspiration et plantant mon regard dans le sien, je lui explique alors d’une voix douce.

« Mes avocats vont rédiger un contrat d’engagement et une session compensatoire à votre investissement conséquent. Je vous ferai envoyer le contrat et vous aurez le temps de le lire et l’analyser avec vos avocats avant de signer. Nous pouvons également nous rencontrer tous pour revoir certains termes et compensations si vous le jugez nécessaire. »

C’est quelque chose qu’on ne fait en général pas. Un contrat mutuel est une hérésie dans ce milieu, mais ça marque mon intention de l’intégrer à mon affaire et pas seulement de prendre ce qui m’intéresse. Les actions, plein de gens peuvent en acheter. Mais j’ai la main mise là-dessus… Je m’avance et lui tends ma main en guise d’accords de principe.

« Bienvenue chez Avalon Mme Lewis. »

Ma réputation est-ce qu’elle est et d’une certaine manière j’en suis la seule responsable. Dans ce monde de requin les rumeurs déferlent à une vitesse étourdissante, mêlant une part de vérité à la plupart du temps des mensonges honteux. Malgré que la justice m’est blanchie, on me perçoit comme une veuve noire, ou une croqueuse de diamant. Une femme dont la seule motivation c’est : Le fric. Ils sont si loin de la vérité... mais ce qu’ils pensent ne me définis pas alors je laisse courir. Cependant ce soir, j’espère que ma réputation ne me privera pas de cette belle collaboration avec Malek Al Mualim. Cet homme charismatique semble vouloir sortir des sentiers battus et semble voir plus loin que le bout de son nez et ça me plais énormément.

Mes conseillers financiers, ou plus exactement ceux de mon defunt maris s’arrachent les cheveux avec moi. Je ne les écoute pas et j’ai finis par tous les virer un à un, ils ont à mon umble avis une vision archaique du monde des affaires quand moi je veux une vision nouvelle, je prends peut-être des risque en misant une grande partie de ma fortune dans son affaire, mais je suis mon instinct. Mon père m’a toujours dit de suivre mon instinct, que lui et moi nous avions le sens des affaires dans le sang. Il a raison, ou en tout cas je m’en suis persuadée.

Je suis sûre de moi quand j’affirmer vouloir miser sur lui, et pour cause, je le suis. J’ai étudié les chiffres de sa boite et mon cerveau à rapidement calculé l’étendue des dividendes que je pourrais empocher si tout se passe bien. Alléchant. Plus que ça même. Bien sur ce n'est pas sans risques, mais j’aime vivre dangereusement. Je vais à l’essentiel et n’y vais pas par quatre chemins. Pourquoi faire ? Je joue franc jeu et à en juger par ce petit sourire en coin qui étire ses lèvres ça ne lui déplais pas. Il se penche légèrement dans ma direction, plantant son regard étourdissant dans le mien en me disant avoir très envie de m’inclure au projet. Ce type à un regard profond qui donne envie de s’y noyer. Je le fixe avec la même intensité tout en buvant ses paroles. La machine est lancée, à présent il s’agira seulement de lire un document aux termes compliqué et d’apposer nos signatures au bas de la page. Cet arrangement a été trouvé avec un naturel incroyable, il faut dire qu’il n’a pas cherché à la mettre à l’envers, son offre est des plus honnête et j'ai sa manière de fonctionner et de voir les choses.

« Si le contrat est fidèle à votre parole je doute avoir grand-chose à y redire, mais je ne suis pas contre nous revoir afin de discuter des derniers détails. »

Oui, on ne signe pas un contrat aussi énorme comme ça sans réfléchir et puis soyons honnête, sa présence m’est agréable et je ne suis pas contre le revoir pour paufiner les derniers détails de cet arrangement juteux. Cette manière qu’il a de m’intégrer justement à son affaire me plais, il ne fais pas « comme tout le monde » et ça me plais sacrément. Il est différent des hommes d’affaires que j’ai connus et fréquenté et c’est exactement ce qui me plais chez cet homme. Cette vision qui va au-delà des frontières. Ce contrat mutuel me rassure bien sur, j’ai l’impression de ne pas offrir ma confiance dans le vide. Il s’avance vers moi. Je me lève et ma main viens serre cette main tendue quand il me souhaite la bien venu chez Avalon. Je lui adresse un sourire plein de promesse quand sa manière de prononcer mon nom m’arrache un frisson. Cette collaboration me plait définitivement énormément.

« Merci, je suis ravie que nous ayons trouvé un tel arrangement. Je vous remercie d’avoir accepté de me recevoir. »

Bien que ce contrat soit en quelques sorte un gage de confiance mutuelle, il est trop tôt pour le remercier de la confiance qu'il place en moi d'une certaine manière. Je devrais le remercier de m’avoir reçu et tourné les talons pour rentrer chez moi ? Oui, je devrais probablement, mais je crois que son regard m’hypnotise et que je ne veux pas partir tout de suite. Sans même que je m'en rende compte mes dents blanches viennent malmener ma lèvre inférieure.

« Je ne sais pas vous, mais j’aime apprendre à connaître d'avantage les personnes avec qui je fais affaires, que direz-vous d’aller boire un verre ensemble, dans un cadre un peu moins formel ? »

Est-ce que c’est dans ma habitude d’inviter mes personnes avec qui je travaille à boire un verre ? Oui, parce que aussi bête que cela puisse sembler, je refuse de bosser avec des gens avec lesquels je n’accepterais pas de perdre un peu de temps autour d’un verre. Il me reste très peu de collaborateurs oui, il est presque le seul à présent ? Exactement. D’une part parce que l’investissement demandé est conséquent et puis parce que je préfère la qualité à la quantité. Peut être que je dépasse les bornes en l'invitant à voire un verre, probablement même, mais je suis fidèle à moi-même, je n’aime pas me bloquée dans les conventions de la vie courante. C’est ennuyeux. Je lui adresse cette fois ci un sourire plus espiègle, mes iris viennent se perdre dans les siens comme si je cherchais à lire ses pensées, à comprendre le fonctionnement de cet homme charismatique et attirant.

J’apprécie une chose en particulier, c’est la fidélité. J’aime la parole donnée et j’aime qu’elle soit respectée. J’aime qu’on me soit fidèle. Le pire coup dans les couilles que la vie m’a donné est un manque cruel et vomitif de toute fidélité à mon égard. Les deux personnes que j’aimais le plus au monde m’ont trahi de la pire des manières et j’entends n’avoir autour de moi que ceux qui me seront fidèle et je cracherai aux visages de mes ennemis. Ça me fait penser que mon connard de frère m’annonce qu’il va venir à San Diego et qu’il aimerait me voir… C’est surement à cette période que je vais me tirer ailleurs sur le globe et prévenir la sécurité de ne pas laisser entrer cette personne dans mon entreprise en mon absence… Qu’importe, la remarque de Bella sur ma parole m’arrache un sourire et me délecte à la fois… C’est naïf de sa part surtout dans ce monde de requins mais j’avoue qu’elle marque un point intéressant et qu’elle ne me semble pas avoir tenté une habile manipulation en le faisant mais qu’elle est bel et bien sincère.

« J’aime votre foi en ma parole et si vous m’êtes fidèle, Bella Lewis je vous promets que vous n’obtiendrez jamais que de bonnes choses de moi. La fidélité est une chose que j’aime. Trahissez-moi et tout sera fini à jamais et je n’accorde aucune seconde chance. »

Je souris de manière charmeuse même si à cet instant mon sourire me fait venir à la bouche un gout de morve répugnante. Que j’aimerais simplement regarder ma douce Nina un instant pour me rappeler que dans cet océan de merde il existe un rocher auquel je m’agrippe et me repose. Le trouble passé je prends une gorgée d’eau et lui souris de plus belle.

« Relisez le contrat et vous jugerez sans doute mieux de mes intentions vis-à-vis de vous. Je ne cherche pas à baiser mes collaborateurs. Je veux croitre avec vous et que les bénéfices soient réciproques. À baiser les autres, on finit par se faire baiser… »

Mais je crois que de toute manière elle comptait assurer ses arrières. Derrière son côté nouvelle arrivante dans le milieu je la crois parfaitement censée et intelligente. J’apprécie déjà cette femme et sans doute plus encore pour sa manière de voir notre collaboration et son envie de participer à mon entreprise autant que son décolleté et la douceur de ses traits… Elle multiplie les remerciements et affiche son contentement. J’avoue qu’elle a souvent du se faire traiter bien mal et à la légère. Je prends un risque et elle le sait. Mais j’ai un bon feeling et j’aime casser les codes sans pour autant jouer les crédules mal avisé. C’est alors qu’elle me propose un verre pour mieux nous connaitre. Je ne peux m’empêcher de sourire à l’idée que ça sonne comme « monte boire un dernier verre » je ne mélange pas plaisir et travail car sinon je crois que Sofia passerait son temps allongée sur mon bureau au lieu de faire son excellent travail. Et l’espace d’un instant je me demande si elle n’essayerait pas d’user de ses charmes pour voir si je vais lui demander de me sucer ici et maintenant ou si je vais me comporter comme un mec lambda ? Je pose mon verre avec un sourire amusé.

« Mon eau pétillante vous semble fade ? »

Je ne suis pas du genre à tourner autour du pot alors m’adossant dans mon siège je glisse mes mains sur les accoudoirs que j’empoigne avec fermeté comme pour asseoir ma posture. Je suis un dominant et je n’ai pas besoin de le surjouer. Mais je n’aime pas non plus tourner autour du pot quand il s’agit d’affaires… Bella est superbe et parfaitement mon genre de femmes, mais je sais que j’ai des gouts qui ne plaisent pas forcément a toutes les femmes… L’espace d’un instant je me demande si elle apprécierait que je l’invite chez moi avec Nina pour qu’elle comprenne ? Mais j’ai envie de voir sa personnalité de mieux comprendre le personnage et aussi de vérifier ses réelles intentions. Est-ce que c’est une charmeuse qui m’a habilement embobiné ou une femme sincère qui souhaite également mieux me connaitre ? Je vais opter pour la seconde et tenter ma chance. L’audace… C’est parfois bien.

« Où souhaitez vous aller ? »

Je ne suis certainement pas quelqu’un de naïf, je ne vis pas dans un monde idéalisé où tout est éternellement beau et gentil. Au contraire, j'ai une perception très claire et lucide de la dure réalité de notre monde, j'en perçois toute la noirceur et la complexité. Je suis pleinement consciente des dégâts que peuvent engendrer la jalousie et la méfiance, des émotions destructrices que j'ai dû affronter suite au décès de mon cher mari. La confiance que je place en Malek Al Mualim ne s'est pas construite sur de simples suppositions ou une foi aveugle. Bien au contraire, elle est le fruit d'une recherche approfondie sur lui et son entreprise, d'une analyse minutieuse de son professionnalisme et d'un sentiment positif et rassurant qui s'est installé au cours de notre entretien.

Son esprit vif et sa répartie bien placée m'arrachent un sourire discret, presque imperceptible. Sa mise en garde, à peine voilée, donne le ton de notre future relation de travail, elle est claire et sans équivoque. Sa manière de percevoir le monde, d'appréhender les situations et les gens me parle, voire m'inspire. J'apprécie cette vision des choses, dénuée de faux-semblants et de non-dits. Il propose une collaboration basée sur la confiance, sans possibilité de retour en arrière ou de seconde chance. Parfait, c'est exactement ce que je recherche. Moi non plus, je ne suis pas dans l'habitude d'offrir une seconde chance. Il semble que nous sommes sur la même longueur d'onde.

« Espérons que nous n’en arrivons jamais à ce stade. »

Mon sourire se fait charmeur, car en ce qui me concerne je ne compte pas trahir cette main que l’on me tend. Je ne m’investis pas dans un projet de cette ampleur pour pulvériser mes efforts ensuite. La trahir n’est clairement pas dans mon intérêt.

« Soyez tranquille, j’en relirai chaque ligne avec la plus grande attention. »

Je ne suis pas ici pour déceller d’éventuels pièges, car je doute sincèrement qu'il y en ait, mais plutôt parce que mon investissement dans ce projet est réel, profond et animé d’une motivation claire et puissante. Je ne suis pas une personne naïve ou stupide. Il est vrai que beaucoup de gens ont tendance à me prendre de haut, à ne voir en moi que l'image de la jolie poupée blonde que je représente en surface. Beaucoup s'arrêtent à cette image superficielle, ne cherchent pas à gratter le vernis des apparences pour découvrir la personne qui se cache dessous. Rares sont ceux qui prennent la peine de creuser la surface, de chercher à voir au-delà de ce que l'œil perçoit au premier regard. Cependant, lui semble voir en moi bien plus que la jolie veuve éplorée que je parais être, et cette perception me plaît. Il prend assurément des risques en choisissant de faire affaire avec moi. Malheureusement, ma réputation, bien que sans fondement réel, n'est pas la plus glorieuse qui soit. De mon côté, je prends aussi des risques substantiels en investissant une part considérable de ma fortune dans ce projet. C'est une décision qui pourrait sembler déraisonnable aux yeux de certains. Pourtant, pour une raison qui m'échappe encore totalement, j'ai une confiance profonde et inébranlable en cet homme et dans le projet qu'il porte. J'ai le sentiment que nous avons une chance réelle de réussir ensemble.

Je me dis que je ne devrais probablement pas l'inviter à boire un verre à la conclusion de cet entretien. Cela pourrait être mal interprété et ne pas être très judicieux, compte tenu des circonstances. Pourtant, malgré ma meilleure volonté, je ne peux m'empêcher de céder à cette impulsion. C'est comme si cette idée avait pris le dessus sur ma raison, et avant même que je ne m'en rende compte, les mots ont franchi la frontière de mes lèvres, si joliment formées. Je suis surprise par mon audace, mais en même temps, il y a quelque chose d'étrangement libérateur à agir sur un coup de tête.

« Il n’y a rien dans cette pièce qui me semble fade. Bien au contraire… »

Mon regard cherche le sien avec une intensité presque désespérée alors qu’il se redresse lentement, dévoilant toute l’étendue de son charisme qui est comme une force de la nature, presque tangible. Son regard est profond et mystérieux, animé par des étincelles pétillantes qui provoquent en moi de délicieux frissons, qui serpentent le long de ma colonne vertébrale, me faisant frémir de la tête aux pieds. Je suis pleinement consciente que poser ce regard intense et pénétrant sur lui n’est probablement pas la chose la plus judicieuse que je pourrais faire, je le sais bien, pourtant je suis forcée de constater qu’il m’intrigue énormément. Son charisme, sa prestance, tout en lui est ensorcelant et énigmatique, il y a quelque chose de particulièrement attirant et absolument irrésistible chez cet homme. Et ce quelque chose va bien au-delà de sa belle gueule, de son apparence physique attrayante. Il a une aura, une présence étourdissante.

« Que pensez-vous de l’Hacienda ? »

L’établissement est à la périphérie de la ville, mais les lieux sont particulièrement agréables, alors quitte à passer la soirée ensemble, autant le faire bien non ? Je lève les yeux vers lui, mon regard malicieux remplaçant le regard professionnel que je lui ai servi jusqu’à maintenant. C'est une soirée qui promet d'être intéressante.

Je bosse et je le fais bien, quand je travaille je ne cherche pas à baiser qui que ce soit. Je cherche à faire envie au lieu de faire pitié et je m’entoure des meilleurs. C’est ma base et je veux simplement kiffer à surfer sur les sommets. Je veux écraser la fortune de mon père et de mon frère. Je veux que mon succès résonne au fin fond de leur désert de merde où ils peuvent bouffer du sable. Je regarde Bella. Une bombe atomique avec une réputation de croqueuse de diamant et veuve noire. Je fais un putain de magnifique plat de résistance et nul doute que quiconque pourrait envisager qu’elle me contacte pour me dévorer sans aucune forme de pitié et je ne suis pas dupe. Mais j’ai un bon feeling sur elle. C’est une femme d’affaires ou du moins elle en a l’envergure même si elle risque des déconvenues de débutante. C’est pour cette raison que je lui confie de faire attention à ce qu’elle signera même avec moi. Mais le contrat va contenir des clauses spécifiques, notamment en matière de sex. Je connais ce genre de profil et je préfère m’assurer que la dame ne chercherait pas à me plumer si j’en venais à la baiser. C’est une clause de protection contre les dames qui voudraient utiliser le sex pour me faire tomber et cette clause existera dans son contrat à elle. Mais j’ai l’impression qu’elle est sincère dans sa manière de concevoir notre entente et notre travail. Je lui donne assez confiance pour qu’elle mette de l’argent dans mon projet et je lui verse des dividendes en contrepartie de sa participation à mon activité. C’est du donnant donnant. Si elle gagne plus, elle peut investir plus et prendre part plus ouvertement au projet que je souhaite développer. Elle pourrait même se créer une crédibilité et nous pourrions même envisager de faire dans le caritatif en contre-partie. Bref c’est prometteur. Et j’avoue que la petite touche de charme qu’elle dégage et la manière de chercher à me charmer me plait énormément.

Elle annonce que dans cette pièce il n’y a rien qui ne lui semble fade et même bien au contraire. Son regard qui se pose sur le mien ne laisse place à aucune équivoque. Elle joue de son charme. Elle est belle et désirable, comment lui en vouloir ? Mais que dirait-elle si elle découvrait que j’aime me faire sucer par une femme menottée, les mains dans le dos et un collier étranglant autour du cou pendant que je la gifle ? Je bois une gorgée d’eau pour ne pas sourire à l’évocation de ma dernière soirée avec Nina… Oui j’aime les chiennes que je peux soumettre et qui aime ramper. J’aime sentir la dévotion totale et le désir et pas juste une soumission de façade ou intéressée. Nina est capable de me regarder baiser une salope devant elle si elle sait qu’elle me baisera mieux qu’elle, mais aucune n’arrive à la cheville de ma précieuse… Je repose le verre alors qu’elle me propose d’aller à l’Hacienda… Mon regard glisse sur elle chaudement. Je connais l’Hacienda… Je sais ce qu’il peut s’y passer. Je me lève et avance vers elle mon sexe se retrouvant face à son visage comme si je lui intimais de me sucer, mais je suis habillé et je la regarde dans les yeux longuement, contemplant son regard levé vers moi et son décolleté. C’est le point de vue que j’aime avoir sur une femme. Je tends doucement ma main pour l’inviter à se lever.

« Votre voiture ou la mienne ? »

Chauffeur également si elle désire, mais je préfère conduire et mon bolide est mon bonheur. Je la regarde attendant qu’elle prenne ma main pour l’emmener vers sa voiture ou pour l’emmener à la mienne. Je crois qu’on va laisser de côté le boulot pour ce soir et faire plus ample connaissance. J’attends qu’elle se lève alors que mes yeux continuent de forer profondément les siens comme j’aime le faire quand mon sexe baise une bouche de salope…

Je ne suis pas une femme naïve, loin de là. Ma force réside dans l'assurance que j'ai en moi-même, une assurance qui atteste que je suis tout sauf faible. Pourquoi devrais-je me soucier du regard que les autres portent sur moi? Cela ne m'importe nullement. En fait, j'ai appris depuis longtemps à m'en détacher, à exister sans le besoin de leur approbation. Les langues de vipères, les commentaires acerbes et les critiques non constructives ne m'atteignent plus. J'ai appris à avoir confiance en moi, en mes capacités et en mon jugement. Ce n’est pas de la prétention, ou du moins, ce n’est pas ainsi que je le vois. C'est une affirmation de qui je suis. Je m’affirme tout simplement et que ça déplaise à une bande de personnes misogyne pensant que la place d’une femme c'est à genoux, les lèvres closent, c’est la cerise sur le gâteau. Dans la sphère professionnelle, je ne me met pas à genoux. Jamais. Je reste debout, fière et forte, prête à affronter tout ce qui se présente à moi. Dans l’intimité, c’est une autre histoire, mais ce genre de pensées n’ont pas leur place ici pour l’instant.

Il est indéniable que Mr Al Mualim, avec son charisme délectable et son aura envoûtante, a su éveiller en moi un désir que je ne peux ni ne souhaite ignorer. Mes intentions à son égard sont d'une sincérité absolue, dénuées de toute malice ou intention de tromperie. Je ne cherche pas à lui jouer des tours, ou à abuser de sa confiance de quelque manière que ce soit. Les hommes qui sont prêts à me donner une chance, à me voir pour qui je suis vraiment, sont tellement rares que je ne peux me permettre de prendre des risques inutiles. Cependant, je ne peux nier que son charme est un atout supplémentaire, un petit plus qui ne fait qu'ajouter à l'attrait que je ressens pour lui. C'est un détail que je ne peux, et ne souhaite pas, ignorer.

Il est indéniable que je joue consciemment de mes charmes face à lui, ma façon de répondre à sa question sur la fadeur de son eau, mon sourire, tout cela est loin d'être innocent. En vérité, il n'y a rien d'innocent en moi et je suis convaincue qu'il a parfaitement compris cela. Après avoir posé son verre, il se lève et se tient devant moi. Je lève les yeux pour plonger mon regard dans le sien, m'éloignant de sa virilité parfaitement dissimulée qui semble me défier là, juste sous mon nez. La partie professionnelle de cette entrevue semble toucher à sa fin et le sérieux que le contexte nous imposait s'estompe, laissant place à des pensées bien moins vertueuses dans mon esprit. Je ne devrais pas me laisser distraire et être emportée par l'attrait de la luxure, mais son regard et son langage corporel, bien que relativement discret, semblent m'y inviter. Je me fais peut-être des films, c'est même probable, mais cela ne m'empêche pas de rentrer dans son jeu en lui proposant de prolonger cette soirée à l'Hacienda. Pour ceux qui connaissent, ce club est le temple des vices et de la dépravation, pour les autres, c'est un club comme les autres. Voyons de quel côté se place Mr al Mualim, mon choix est loin d'être innocent, non, il est clairement calculé.

«La votre, j’aime me laisser conduire. »

Je me redresse de mon siège avec une élégance qui semble naturelle, saisissant la main qu'il me tend avec une galanterie qui ne laisse pas place au doute. Mes mots, chargés d'un double sens, flottent entre nous, et l'idée qu'il puisse ne pas avoir saisi leur signification serait une offense flagrante à son intelligence. Avec une confiance silencieuse, je le laisse prendre les rênes et me guider à travers les couloirs sinueux jusqu'à l'ascenseur. Cet ascenseur, tel un portail de métal et de verre, nous emmènera à l'intérieur des profondeurs souterraines de l'immeuble où son véhicule impressionnant, sa machine de vitesse, est soigneusement garée.

« Vous semblez avoir un goût très… sur. »

Je fais référence à la voiture, certes, mais il y a plus que cela. Un sourire espiègle illumine mon visage alors que nous avançons. Les échos de mes talons qui claquent sur le sol résonnent à travers le parking souterrain, ajoutant une dimension sonore à notre départ. Il prend soin de m'ouvrir la portière côté passager. Je m'installe à l'intérieur, appréciant l'alliance parfaite de luxe et de confort qui caractérise l'intérieur de la voiture. Je m'enfonce dans le siège en cuir, qui semble presque m'embrasser dans son étreinte. Je reste là, attendant avec impatience qu'il rejoigne sa place derrière le volant. Un frisson parcourt mon échine lorsque le moteur vrombit, annonçant le début de notre voyage. L'Hacienda est située en périphérie de la ville, une distance qui nous offre plus que suffisamment de temps pour engager la conversation.

« Vous connaissez l’Hacienda ? »

Je me pose une question simple, une question dont je pense déjà connaître la réponse. Si ce lieu était inconnu pour lui, il m'aurait sûrement demandé de le guider ou aurait activé son GPS. Cependant, il ne l'a pas fait, ce qui me laisse penser qu'il connaît déjà cet endroit. Pourtant, ce qu'il sait précisément du club reste un mystère pour moi, une information qui demeure dans l'ombre de l'ignorance. Détournant mon regard de l'horizon qui se dessine devant nous, je le pose sur lui, cherchant peut-être à déchiffrer les non-dits, à lire entre les lignes de ce silence qui en dit long. Je suis d’ordinaire plutôt doué pour sonder les gens, mais avec lui c’est plus difficile que je le pensais. Cette aura de mystère qui l’enveloppe est particulièrement attirante et attrayante.

« Les affaires » c’est ainsi qu’on nomme ce monde. Il est composé de vieux croulants à l’article de l’agonie qui n’ont rien vu des changements de ce monde. L’histoire est composée de personnages qui ont brisé avec leur ingéniosité et leur sens de l’observation les armées les plus redoutées et redoutables. Un géant possède toujours un point faible et se satisfaire de sa propre grandeur, c'est échouer à la conserver. Tout ce qui monte descends toujours. C’est pour ça qu’il faut revenir à sa base encore et encore et ne pas hésiter à sortir des sentiers battus. C’est ce que je veux faire avec ce projet de jeux indépendants ce qui va ouvrir une voie vers d’autres possibilités et j’ai besoin de prendre un minimum de risque. Cette femme jouit d’une réputation de merde et elle pourrait mettre presque 10 ans avant d’avoir une chance comme celle que je lui offre. Fidélité et loyauté. C’est tout ce que je demande et désire. Cette femme semble prête à m'offrir les deux, car je lui offre une opportunité en or. Je lui offre du donnant donnant et si elle cherche à tirer la couverture à elle, elle perdra. Si elle partage et se montre une alliée fidèle, nos affaires ont de beaux jours devant elles.

Alors qu’elle propose un verre et que je comprends qu’elle propose de laisser le travail de côté, je prends ça comme un « diner d’affaire » avant qu’elle n’évoque l’Hacienda… ça peut effectivement être un truc genre diner d’affaire, mais ça peut aussi… Vriller. Ainsi donc la veuve noire voudrait aussi jouer de charme ? Avec moi ? Intéressant et intriguant tout au plus. Je reste prudent et j’avoue que je ne suis pas du genre à faire capoter une affaire prometteuse avec du sex encore moins si j’engage mon business… Nous verrons bien, l’hacienda possède un coin totalement « neutre ». Je propose d’y aller ensemble et elle accepte que je conduise ma voiture. Je laisse planer un sourire quand elle annonce aimer se laisser conduire.

« Et moi j’aime avoir le contrôle »

Phrase à double sens mais qui est d’une vérité absolue. Je suis le genre de personne qui aime remettre le contrôle qu’en de certaines rares occasions et surtout à des personnes de confiance qui ont mérité cette confiance. Mais en d’autres occasions aussi j’aime posséder le contrôle… Alors que je démarre au volant de mon bolide adoré elle commente en prenant place déclarant à propose de la voiture que j’ai un gout très sur. Mais en tournant le regard je croise son petit air espiègle et comprends qu’elle me déguise habilement un compliment.

« Je suis le genre d’homme, à savoir ce que je veux. »

Alors que je roule je me fais plaisir à contrôler la vitesse et le démarrage ainsi que les courbes. Je ne suis pas le genre de débile qui va faire des excès de vitesse. Si j’ai envie je vais sur un circuit pour m’amuser, sinon je préfère assurer une conduite qui va être lisse et habile. Elle me demande si je connais l’Hacienda.

« J’y suis allé une fois ou deux, pour la partie repas deux fois et une fois, pour observer et siroter un verre dans la partie plus… Habituée… »

Autant qu’elle sache que je ne me berce pas l’illusion sur le lieu et que je connais ce que cachent certaines parties de l’établissement. Si emmener Nina aurait pu être savoureux, je n’oublie pas que je suis homme d’affaires respectable qui se tient loin de tout scandale et notamment ceux qui ont attrait au sex. Les Américains sont si… Puritains, à croire que les « grands » doivent être asexués… Nina est une mannequin célèbre et il ne serait pas bon ni pour elle ni pour moi qu’on sache que nous fréquentons ce genre d’endroit.

« Êtes-vous une cliente régulière ? »

La nourriture est excellente et authentique pour qui souhaite manger de ce côté de la frontière ce qui est typique de l’autre coté de celle-ci mais je sais que certains y vont pour d’autres activités. Je continue de conduire et me gare devant l’hacienda. Je sors et viens ouvrir la porte à Bella avant de lui tendre ma main pour l’inviter à sortir de la voiture.

« Après vous. »

Je mesure parfaitement la chance qui m’est donné en cet instant, après les scandales qui m’ont éclaboussé trouver des personnes acceptant de placer leur confiance en moi sont rares voir même quasi inexistant. Je mesure la chance que me donne Mr Malel Al Mualim et je ne suis pas le genre de personne suffisamment stupide pour mordre une main tendue. Non, je la serre chaleureusement et met un point d’honneur à me montrer digne de la confiance que l’on place en moi. Il pourrait exiger davantage de preuve de ma part mais la promesse de ma loyauté ainsi qu’un contrat signé pour sceller notre alliance semble lui suffire. Je ne signe pas les papiers immédiatement, je dois les relire à tête reposé, lire et analyser chacune des petites lignes afin de m’assurer que je peux me fier à ses belles paroles et à sou sourire envoutant.

Lorsqu’il est question d’aller boire un verre ensemble à présent je propose l’Hacienda. De tout les choix possible l’Hacienda est clairement pas celui le plus approprié pour un rendez vous d’affaires. Certes, mais mon choix n’est pas anodin, il n’est pas dénué de réflexion. Il est question d’apprendre à nous connaitre davantage, le cadre formel du travail n’a plus forcément sa place et les note exotiques du Mexique sont propices à tant de chose. L’Hacienda a du multiple facettes, certaines plus “sage” que d’autre, et si je ne doute pas qu’il connaisse chacune d’entre elle, ce fameux verre peut être un moment en tout bien tout honneur ou alors évoluer. Je ne calcul rien, je n’aspire à rien en particulier et n’essais certainement pas de le séduire ou de le manipuler avec mes charmes. Ca serait une insulte à l’intelligence de cet homme.

« Je n’en doute pas un seul instant. »

Il a l’air d’être ce genre d’homme, il a l’air d’être de ceux qui ne laisse rien au hasard et qui aime garder le contrôle sur ceux qui les entoure. Je lui adresse un sourire taquin avant de prendre place à ses côtés dans sa voiture. J’aime le ronronnement de sa voiture de sport, agressif malgré une vitesse mesuré et contrôlé. Nous nous amusons, nous égarons en formulant des phrases pouvant avoir un double sens plus tendancieux. J’aime ce petit jeu qui nous éloigne sensiblement de ce rapport purement professionnel. Je me laisse conduire en toute confiance, appréciant sa conduite souple. Les lueurs de la ville plongés dans l’obscurité défilent, se raréfiant lorsque nous nous éloignons du centre ville pour nous rapprocher de notre destination finale. Je rompt le silence la première en le questionnant sur l’Hacienda. Oui, je suis curieuse de savoir exactement ce qu’il sait de cet endroit. Dans cette bulle mexicaine, la sagesse et la retenue peuvent flirter et se muer en une luxure décadente pour les connaisseurs et les habitués. Un sourire à peine perceptible étire mes lèvres quand il m’avoue à sa manière en connaitre les recoins plus sombres réservés aux seuls habitués et comme j’aurais pus m’y attendre il me retourne la question. Evidement. J’aurais pus m’y attendre. Je ne commencerai pas à mentir à cet homme maintenant, ainsi je compte bien à mon tour jouer carte sur table et être d’une parfaite honnêteté avec lui.

« Je ne peux pas me qualifiée d’habituée, mais j’y suis venue suffisamment de fois pour en découvrir tous ces aspects. »

Une fois ou deux avec mon défunt maris dans la partie la plus soft , et j’ai dévers ses facettes cachés avec l’une de mes amantes. Je n’ai jamais été fidèle à mon mari, tout comme il ne l’a jamais été lui non plus, tant que nous restions discret, ça ne posait de problème ni à lui ni à moi, alors oui j’ai profitais de cette seule liberté qu’il m’accordait à l’époque. Nous savons ainsi exactement l’un comme l’autre ou nous mettons les pieds. Nous arrivons et mes doigts agrippent les siens lorsqu’il me tend la main pour m’aider à m’extirper de sa voiture. Je le gratifie d’un sourire à la fois plein de charme et d’une certaine retenue emprunt d’une sincère politesse.

Nous entrons ensemble dans le Club, et puisque venir ici était mon idée, je prends les devants, tant pis pour son amour pour le contrôle, et je demande à la serveuse l’une de ses meilleures tables. Dans la partie traditionnelle de l’établissement elle nous escort jusqu’à une alcove ajourée, nous offrant une intimité agréable sans nous couper pour autant du reste du club. Nous nous installons sur les banquettes confortable. Je commande un cocktail maison sans alcool et le laisse en faire de même. J’attends que la jolie petite blonde disparaisse pour lui adresser un sourire charmant, me penchant de manière à peine perceptible vers lui pour prendre la parole.

« Notre table vous plais ? J’aime particulièrement ces petits espaces qu’ils ont crée ci et là, offrant une certaine tranquillité sans pour autant nous couper du reste. »

Les notes chaleureuses des musiques mexicaines nous parviennent de manières ténue, un fond sonore parfait. Tout dans l’atmosphère est agréable et propice pour passer un bon moment.

« J’espère que vous ne craignez pas que je vous attire ici dans le but de vous séduire ou d’endormir votre vigilance avec mes charmes. » je reprends un semblant de sérieux, préférant clarifier les choses. Je sais qu’il sait ce que l’on dit sur moi, et bien que ces rumeurs soient infondé je ne pourrais pas lui en vouloir t’en tenir compte. « Vous êtes un homme charismatique particulièrement charmant, je mentirais en affirmant le contraire, mais j’étais sincère plutôt en affirmant simplement désirer en apprendre plus sur l’homme avec qui je compte collaborer. Je me doute que vous avez connaissance des rumeurs courant à mon sujet, j’espère simplement que n’y accorderez pas plus d’importance qu’elles le mérites. Ce n’est que des rumeurs et elles ont aucun fondement.»

J’ai l’impression de me justifier alors que je m’efforce seulement d’être transparente et de clarifier les choses. On dit bien qu’il n’y a pas de fumée sans feu, et que dans tout bon menssonge il y a une once de vérité… C’est peut être le cas, ses rumeurs sont basés sur un aspect un peu trop débridés de ma personnalités, mais dans leurs grandes parties, elles demeurent un tissus de conneries.

Je connais la réputation sulfureuse de Bella Lewis et je connais parfaitement ce que je risque. C’est le secret de la réussite. Savoir mesurer et anticiper les risques. Celui qui ne tente rien, n’a rien. C’est aussi simple et évident que ça. En revanche, celui qui sait faire les choix audacieux et qui parvient à les transformer en réussite, c'est ce qu’on appelle du génie. Soyons honnête, je pourrais ranger à l’avis du plus grand nombre et considérer Bella comme une garce qui ouvre ses cuisses au plus riche et le dépouille lentement et surement. Et si je n’ai pas le détail de sa vie passée et intime, je peux cependant affirmer qu’elle a du nez en ce qui concerne les affaires. Sauf qu’on ne lui fait pas confiance. C’est simple, c’est une femme, sa réputation la catalogne et les « mecs » préfère l’avoir pour chienne videuse de couilles que comme associée puissante et redoutable. Moi ? Je veux construire. Je veux une alliée. Je veux lui faire prendre le risque de me croire et d’investir tout en lui cédant un peu de ma réussite avec des parts. L’échange est légèrement à son avantage. Mais je mesure les risques en cas de fiasco et surtout, je veux m’assurer d’une association pérenne. Si j’ai du flair et je pense que c’est le cas, elle va se faire une place assez importante et si je reste son partenaire particulier je vais jouir d’une grande renommée et surtout d’une réputation de visionnaire. Et elle aura sa légitimité. Au final, c'est du gagnant gagnant, mais j’avoue que sa proposition de l’hacienda me fait allumer quelques warnings dans la tête. Installés à une table dans une petite alcôve je joue avec le bout de mes doigts sur le vernis de la table alors qu’entre deux paroles génériques elle me dit espérer que je ne craigne pas qu’elle m’attire ici dans le but de me séduire ou d’endormir ma vigilance avec ses charmes. Je la regarde avec un petit sourire et plante mon regard noir dans le sien sans détours.

« C’est exactement ce que je crains au contraire… »

Elle semble abandonner son étourdissant sourire et son allure naturellement séductrice et j’ai la sensation de me retrouver face à une femme réfléchie et imposante de charisme… Donc je ne me suis pas trompé. Elle n’est pas qu’une pintade qu’on voudrait fourrer mais véritablement compétente. Elle m’explique que je suis un homme charismatique et particulièrement charmant et qu’elle mentirait en affirmant le contraire et qu’elle était sincère en affirmant en apprendre plus sur l’homme avec qui elle souhaite collaborer. Elle dit se douter que je connaisse les rumeurs courant à son sujet et veut m’assurer que je n’accorderai aucun importances à ces histoires.

« Au contraire je m’y intéresse… »

Je me redresse et alors que le serveur approche je lui demande un Mojito pas trop corsé. Et laisse Bella commander. Il nous laisse des cartes et je décidé d’expliciter mon propos en replongeant mon regard dans le sien.

« Qu’on soit clairs Mme Lewis, je connais votre réputation et je m’en tape. Pour moi vous avez fait vos preuves dans vos différentes gestions. Il vous faut une chance de prouver votre valeur et je vous l’offre parce que j’ai un bon sentiment. Je crois qu’on peut faire de grandes et belles choses très profitables. Je préfère juste vous assurer que si je venais à vous baiser ça n’entrerait que dans un cadre personnel et sans aucun engagement. »

Le serveur revient avec nos commandes et je joue du bout du majeur sur le bord de mon verre avant de lui dire.

« Je suppose que vous avez fait vos devoirs et que vous savez qui je suis et que mon ex va se marier avec mon demi-frère, que j’ai quitté l’entreprise des Al Mualim pour voler de mes propres ailes et qu’on ne me donnait pas un mois. Je suis féroce et sans pitié. Mais il y a une chose à laquelle je tiens, la Fidélité. »

Je prends mon verre et jauge un instant du regard ma boisson avant de tourner mon regard pour la fixer dans les yeux.

« Qu’on soit clairs, travailler avec moi c’est entrer dans mon équipe. C’est construire et se faire confiance et ne jamais se trahir. Si ce ne sont pas vos valeurs restons en là. Sinon… Nous nous préparons à une magnifique collaboration longue et satisfaisante. »

Je tends mon verre dans sa direction comme pour acter les choses entre nous. Il y aura les contrats, les avocats et le légal, mais je lui demande un truc plus profond et sincère, une parole. Les yeux dans les yeux. À cet instant si elle me trahit elle sera détruite et pourra préparer les cartons pour vivre dans la rue. Si en revanche elle me suit et me soutient elle se prépare à vivre au panthéon des puissants à mes côtés. J’attends qu’elle trinque avec moi alors que je me permet de rajouter.

« Et croyez-moi, si votre but était de vous envoyer en l’air avec moi, je risque de vous… Décevoir… Mes gouts sont… Particuliers et effrayants pour certaines… »

Même lorsque tous semblent vous tourner le dos, vous jugeant sur des rumeurs loin d’être fondées pour la plupart, il suffit d’une seule personne qui vous ouvre sa porte, vous donne une chance pour changer toute la donne. Malek Al Mualim n’avait aucune raison de m’accorder sa confiance et pourtant, c'est exactement ce qu’il fait. Il joue gros oui, mais moi aussi et je n’ai aucune raison de mordre la main que l’on me tend. Nous avons tous les deux beaucoup à gagner dans cet arrangement, moi peut être plus que lui d’ailleurs, alors si tout venait à tomber à l’eau je serais à d’en pas douter la plus grande perdante. Lui rebondirait certainement sans trop de mal, quand moi j’aurais tout perdu ou presque. J’en ai parfaitement consciente, je ne suis pas la blonde sans cervelle que la plus part pense que je suis.

Proposer de prendre un verre à l'Hacienda avec lui afin de mieux se connaître dans un cadre moins formel peut sembler risqué. J'en suis tout à fait consciente, mais cette proposition n'est pas le fruit d'un coup de tête irréfléchi, ni d'un choix fait au hasard. J'ai une connaissance approfondie des multiples aspects et dimensions qui composent ce club, et je suis presque certaine qu'il en est de même pour lui. Cependant, je souhaite qu'il comprenne que connaître les aspects sombres tout en restant dans la lumière est une nuance que je tiens à souligner. Je sais faire la distinction entre le bien et le mal, tout comme je sais faire la différence entre le travail et le plaisir. Je ne sais pas si c'est dans l'espoir de le rassurer, mais je vais droit au but en lui faisant parfaitement comprendre que mes intentions ne sont pas de le séduire. Certes, il est un bel homme et possède un charisme capable de faire fondre un iceberg, mais j'ai bien trop à perdre dans cette histoire pour prendre le risque de tout faire capoter avant même que tout ne commence. J'aborde donc cette situation avec prudence et détermination, dans l'espoir de parvenir à l’équilibre parfait. Après avoir commandé au serveur la même chose que lui, j’aborde le sujet houleux des rumeurs dont il a forcément connaissance. Je dois reconnaître que sa réponse à le don de me surprendre autant quelle m’amuse. Il s’y intéresse vraiment ? Et qu’elle part de vérité y accorde t-il ?

« Et parce que je veux être parfaitement transparente avec vous et que je ne souhaite pas que notre collaboration et notre confiance mutuelle se base sur des ouïe dire et des informations erronées je vais vous livrer ma version de cette histoire. »

Je n’aime pas particulièrement parler de moi et raconter ce que je pense relève de ma sphère privée, mais je ne souhaite pas non plus qu’il se forge une idée de moi basée sur des mensonges, et des racontars répandus par des imbéciles qui tirent des conclusions beaucoup trop vite et qui feraient mieux de s’occuper de leur culs plutôt que des affaires des autres.

« C’est un secret pour personne que mon mariage n’était pas un mariage d’amour, il a été arrangé par ma mère qui pensait davantage à l’avenir de sa famille plutôt qu’au bonheur de sa propre fille. Je ne peux certainement pas blâmer ceux qui pensent que j’aurais pus être responsable de sa mort, sa disparition m’a clairement profité et je le reconnais, mais la vérité c’est que mon défunt maris avait davantage d’ennemis que d’amis, et que même si aujourd’hui je me sens plus libre que je ne l’ai jamais été, je ne l’ai pas tué. Je suis plus droite et respectueuse que les apparences peuvent le laisser penser. »

Oh je sais à quoi je ressemble, je sais se que l’on pense de moi en me voyant. J’ai l’air d’une belle petite poupée blonde, dépourvu de matière grise. Mon image correspond à celle qu’a forgé Charles aux fils des années, et je crois que pendant des années je m’en accommodais, aujourd’hui j’aspire à se que l’on voit en moi cette femme forte et loins d’être conne que je suis réellement. Malek semble voir cette femme et ça fais que me conforter dans mon idée de me plonger corps et âme dans cette affaire.

« S’il y a encore des zones d’ombres qui méritent d’être éclaircie je vous écoute. J’y répondrais le plus honnêtement possible. »

Est ce que le placer comme un livre ouvert est une bonne idée Je n’en suis pas certaine, mais je préfère cela que laisser place au doute ou la méfiance. Les choses seront claires au moins. Un sourire étire mes lèvres lorsqu’il me dit avoir un bon feeling et penser faire de grande choses ensemble. Je l’espère aussi. Sincèrement. Et lorsqu’il me confis que s’il venait à me baiser, se serait dans un cadre purement personnel et sans le moindre engagement mes iris brillent de malice. Mes doigts jouent autour du verre frais que le serveur vient de déposer devant moi.

« Mon désir d’engagement vis à vis de vous Mr al Mualim est et restera purement professionnel. »

Dans la sphère de ma vie privé j’ai déjà connus trop d’engament, trop d’obligations pour qu’aujourd’hui je puisse prendre le risque d’entacher cette belle liberté que j’ai retrouvé. Sur ce point nous semblons sur le même longueur d’onde et j’en suis ravie. Mes iris plongent dans les siens quand il évoque sa famille. Lui aussi en a chié, lui aussi a été blessé profondément par les siens et c’est peut être d’ailleurs en partis pour ça que nous sommes capable de nous comprendre d’une certaine manière et de nous faire confiance.

« En effet, je me suis renseignée à votre sujet avant de venir et d’accepter de travailler avec vous. » Si je ne l’avais passé je suppose qu’il serait déçus. On ne peut pas accepter de mettre autant de bille dans le même panier sans avoir prit un minimum d’informations et de précautions au préalable. « Et c’est cette férocité qui me plais chez vous, et je pense que c’est parce que nous savons surprendre ceux qui doute de nous et défier tous les pronostiques que nous sommes capables de nous entendre et de faire de belles choses ensembles. »

Nous attrapons l’un et l’autre nos verres, il le tends dans ma direction non sans me mettre en garde avant des conséquences dévastatrices que pourrait avoir une quelconque… trahison. Mes iris plonge dans les siens, et j’y lis bien au delà de l’avertissement de belles promesses d’un avenir florissant.

« Trinquons donc à cette belle collaboration. »

En venant faire tinter mon verre contre le sien, je lui fais implicitement la promesse qu’il attends, celle d’une fidélité sans faille. Des mots peuvent mentir, induire en erreur aisément, mais un regard ? Non, et c’est bien mon regards noyé dans le sien que je lui fais cette promesse tacite. J’ai qu’une seule parole et lorsque j’accorde ma confiance elle est totale. Je trempe mes lèvres dans mon verre, appréciant la fraîcheur pétillante de mon cocktail.

« Méfiez vous que ça ne sois pas moi qui sois en mesure de vous surprendre. »

Mon sourire est taquin, mon regard énigmatique quand nous parlons plus désormais de l’aspect purement professionnel des choses. Mon but n’est clairement pas de le séduire, ni de m’envoyer en l’air avec lui mais puisque c’est lui qui reviens sur le sujet, semblant vouloir me mettre en garde contre je ne sais quoi, je m’amuse un peu de la situation, laissant quelque peu mon naturel espiègle reprendre le dessus.

« Quand à ce qui est de me décevoir ou m’effrayer, vous ne me connaissais pas encore suffisamment pour pouvoir affirmer de telle chose. »

Peut être qu’avec le temps il sera en mesure de le dire… ou peut être pas. Je m’amuse avec un feu dont je ne maîtrise pas totalement les flammes. L’obscurité abyssale de ses iris planté dans les miens m’arrache de frissons qui sont très difficile à ignorer. Je tente de me reconcentrer sur les fondement de ce tête à tête.

Je crois que Bella et moi avons souffert d’une mauvaise réputation et d’un manque de confiance et je lui offre ce que… Dante m’a offert. Parce qu’il voyait en moi ce potentiel je crois. Je veux proposer à Bella de faire ses preuves. J’ai les moyens de le faire et en même temps, je me dis que vu le cadre et sa manière naturelle de séduire, je préfère être cash et rentrer directement dans le vif du sujet. Si elle compte me vider les couilles dans l’espoir que je serai assez con pour commettre des fautes sur le plan professionnel, c’est bien mal me connaitre. Je suis irréprochable et j’ai un remède idéal en ce qui concerne les tentations… Donc si le plan est d’ouvrir les cuisses pour mieux me plumer je préfère lui faire abandonner toute idée de collaboration car je veux avant tout une bosseuse et une partenaire fidèle. Pas une arnaqueuse qui est juste là pour profiter. Et puis ça me permet de jauger son caractère. Je la fixe attendant sa réponse et je rajoute même une petite pointe de provocation en parlant de mes gouts sexuels sans pour autant les évoquer, mais je ne pense pas qu’elle ait déjà été victime de personnes comme moi dans sa vie… Ou alors mon radar à chienne soumise est vraiment pété…

Sa réponse arrive et si je n’en montre rien, j’avoue qu’elle me séduit. Je l’écoute alors jouer la transparence et me parler de son mariage. Je l’écoute religieusement. Je connaissais son défunt mari et Dante avait déjà fait l’explication de ce qui se tramait entre eux en tout cas au niveau des « on dit », elle reste pro et calme. Donc elle gère la pression et visiblement elle veut être transparente… C’est parfait. Elle m’annonce que son désir d’engagement vis-à-vis de moi est purement pro et rajoute ensuite qu’elle s’est renseigné à mon sujet avant de venir. Mon attention redoublée je plonge plus profondément mon regard dans le sien ne bronchant pas alors que le serveur dépose nos verres devant nous. Elle dit aimer la férocité et elle aime notre capacité commune à créer la surprise et défier les pronostics. Et elle partage visiblement la vision que j’ai de notre collaboration. Elle prend son verre et je l’imite avant de trinquer doucement avec elle à cette « belle collaboration » comme elle.

Je réalise que j’ai hâte de voir où tout ça va nous mener. Si elle est fidèle et qu’elle sait jouer franc-jeu, nous allons effectivement faire des choses merveilleuses et je pense qu’elle sera une ambassadrice de choix pour le projet que je veux développer car au-delà des capitaux je dois donner un visage à ce projet. Le mien étant trop… Impliqué autrement, devenir le visage de ce projet de cœur serait une sorte d’erreur car elle m’éparpillerait et donnerait l’impression que je touche à tout. Au contraire Bella donnera l’image d’une personne qui fait confiance et qui sait s’entourer et être audacieux… C’est un coup parfait à jouer et visiblement j’aime ce qu’elle avance. Mais déjà elle sourit et fais écho à ma phrase sur mes gouts particuliers et me dit de me méfier que ça ne soit pas elle qui soit en mesure de me surprendre. Un sourire arrive enfin sur mon visage et répond au sien qui me taquine ouvertement… Elle ironise même et je comprends qu’elle vient essayer de fendiller cette armure que j’ai érigée.

« Nous avons visiblement tant de choses à découvrir l’un sur l’autre… »

Je bois une nouvelle gorgée de ma boisson oui nous allons faire une bonne collaboration et nous allons apprendre à nous connaitre mieux. Mais elle a été franche. Alors je repose mon verre et lui dit à mon tour sans aucune réserve.

« … On pense que je me suis affranchi de ma famille parce que je suis un ingrat pétri d’orgueil qui pense tout déchirer mais on me voit comme un minet ambitieux et incompétent. Et je ne fais rien pour démentir. J’aime qu’on me pense faible, la surprise n’en est que plus grande. »

J’inspire doucement et décide de faire un pas vers elle-même si elle doit le savoir déjà mais c’est une chose qui me coute et que je dois lui raconter.

« Mon frère ainé va épouser la femme qui m’était destinée. J’ai été trahi par les deux personnes les plus importantes de ma vie… Alors si vous doutez de votre engagement vis-à-vis de moi Bella n’embarquez pas dans l’aventure. En revanche si vous m’offrez votre fidélité et votre confiance totale… Je vous promets que je n’ai rien d’un ingrat au contraire »

J’ai très peu de départ de mon entreprise, et je suis connu comme un patron qui sait récompenser ses employés. Souvent les dividendes de ma société je les reverse à mes employés sous forme de Bonus afin de les rendre plus impliqués dans leur travail. Le serveur approche et prend notre commande pour le repas. Je choisis le ceviche et la laisse choisir ce qu’elle désire. Une fois repartis je la regarde dans les yeux et lui rajoute.

« Et donc de quel genre de surprises pourriez-vous me prendre au dépourvu Mademoiselle Lewis ? »

Je sais… Je reste assez joueur puisque visiblement nous apprenons à nous connaitre dans un cadre moins formel, autant y aller franchement…

La vie peut être une vraie chienne, lui comme moi en savons quelques chose, nous en avons bavé avant d’en arriver là ou nous en sommes aujourd’hui. Chacun a notre manière nous avons faits de nos blessures nos forces et je crois même peut être que c’est en partie pour ça que nous sommes capable de nous entendre. Accorder sa confiance à une personne que l’on connait à peine n’est pas une chose facile, mais cet accord est pourtant basé sur une confiance mutuelle et ça semble nous convenir à l’un comme à l’autre. Il m’offre cette chance dont j’avais besoin, voyant peut être en moi un potentiel qu’avant lui personne n’a su voir.

Dans le cadre chaleureux de l’Hacienda mon naturelle plus séducteur refait surface. Il ne s’agit pas d’un stratagème de ma part, je ne lui ferais pas l’affront de penser que mon cul pourrait amoindrir sa vigilance. Il est clair sur ce sujet et moi aussi. Le cul et les affaires ne font pas bon ménage, et puis si je voulais user de mes charmes pour m’enrichir j’aurais à n’en pas douter une proie bien plus facile. Tour à tour nous jouons cartes sur tables, je le rassure sur certains points ou du moins je crois et je clarifie les choses, lui révélant ma vérité - qu’il peut croire ou non d’ailleurs - pour que nous partons sur de bonnes bases. Je n’ai rien à cacher. Je me suis renseignée sur lui et je ne le lui cache pas, c’est humain non ? On ne passe pas un tel accords sans se renseigner aupréalable, ou alors si je ne l’avais pas fait je serais bel et bien la blonde sans cervelle que tous pensent que je suis.

Nous trinquons et je crois que je joue avec le feu en affirmant être pouvoir le surprendre quant il me met en garde quant à ses goûts “particuliers”. Je suis joueuse, taquine, c’est ma nature et je ne fais rien pour lutter contre surtout lorsque lui même joue au même petit jeu, plantant son regards hypnotique dans le mien.

Je sirote tranquillement mon verre tout en l’écoutant me parler de lui, de son frère et de son ex qui l’on trahit. Il y a des blessures qui ne cicatrisent jamais complètement et qui nous marque plus profondément qu’on le voudrait. La vie est ainsi faite.

« Et ça fait toute votre force. »

Je ne sais pas comment on peut voir en cet homme un être faible ou incompétent, il est brillant et l’aura qui émane de lui est captivante. Se battre contre ce genre de préjugé est une perte de temps, et comme il le dit si bien, la surprise n’en sera que plus grande plus tard. Je repose mon verre devant moi lorsqu’il me parle de son frère et de son ex qui l’on trahit, il m’offre une dernière porte de sortie. Je ne doute pas de la force de mon engagement, je ne serais pas ici avec lui si j’avais le moindre doute.

« Je ne serais pas une trahison de plus à votre compteur. Je sais que les apparences peuvent jouer contre moi, que j’ai l’air d’une poupée écervelée, mais vous et moi savons qu’il ne faut pas se fier aux apparences. »

Je lui adresse un clin d’oeil complice puis reporte mon verre à mes lèvres. Lui affirmer qu’il peut avoir confiance en moi et que je lui serais a jamais fidèle serait que de belles paroles. Inutile de le dire. La confiance se gagnent et la fidélité se prouve, c’est l’avenir qui nous dira si l’un comme l’autre nous ne nous trompons pas sur la personne assise en face de nous. Je lui offre ma confiance ainsi que ma fidélité et j’espère ne pas faire une erreur.

Le serveur vient prendre nos commandes pour le repas, je commande la même chose que lui. Une fois seuls à nouveau il vient ancrer son regard perçant dans le mien, me demandant quelles genre de surprise je pourrais lui réserver. Je dois reconnaître que son charme et parfaitement troublant, une part de moi est séduite par ce charisme redoutable mais je n’en montre rien, mes lèvres se fendent d’un sourire faisant écho au sien puis je me penche légèrement au dessus de la table pour lui répondre, comme si je voulais lui partager un secret, lui offrant mine de rien au passage une vue parfaite sur mon décolleté.

« Vous semblez tellement sur que mes goûts sont conforment aux standards que les bonnes moeurs nous imposent notre société , à moins que votre but était seulement de m’effrayer ? » J’arque un sourcil interrogateur, si tel était sont but ça n’a pas fonctionné comme il l’espérait. « Si tel est le cas, je suis navrée de vous dire qua celà n’a pas fonctionné. Vous avez seulement réussi à attiser davantage ma curiosité… » Je souris et me replace normalement sans la lâcher du regard puis j’ajoute : « Vous savez le loup ne m’effraie pas lorsqu’il grogne ou qu’il montre les dents… seulement lorsqu’il mord. » Je joue avec le feu en me montrant tout aussi joueuse que lui ? Peut être bien, est ce que je le met au défis de mordre ? Non pas vraiment, je montre seulement que je n’ai pas froid aux yeux, et que je ne suis pas aisément impressionnable. «Quant aux surprises que je pourrais vous réserver ? Hum, et bien je dirais entre autres, que j’ai une ouverture d’esprit qui en a déjà surpris plus d’un. Tout comme vous j’aime surprendre… »

Étrangement la discussion est loin d’être légère et les préjugés ayant la vie dure, je réalise que je m’attends sans doute au numéro de charme. Qu’elle va tenter de voir si la porte peut s’ouvrir pour changer de cap et aller vers du cul. L’image d’une femme magnifique croqueuse d’homme lui colle sans doute à la peau et je suis moins tolérant que je veux bien le croire ? Non… Je suis prudent. Je suis pragmatique et je sais ce que j’ai à perdre et à gagner. Quand on est riche et puissant les tentations et les occasions sont nombreuses de se fourvoyer et j’ai ma propre méthode, mais contre toute attente je disais, la discussion prend un tour assez savoureux. Nous parlons à cœur ouvert. Elle connait son image et moi la mienne. Nous savons forcément l’un est l’autre ce qui est conté à notre sujet : La pute assassine et le médiocre petit merdeux d’héritier… Nous passons pour des privilégiés pédants et arrivistes… J’en joue. Parce que personne ne réalise vraiment ce que j’ai fait pour m’extirper de ma famille. Dante, m’a donné ma chance à un moment, mais il ne m’a rien épargné. J’ai sauvé la boite familiale avec mon travail et mon département. Je me suis démarqué. J’ai eu une chance, je l’ai saisie et j’ai montré mon talent et mon savoir-faire. Bella, elle, elle connait ça. Elle ne serait pas venue me voir, elle n’aurait pas porté son intérêt spécifiquement sur ce projet risqué et aux retombées moins immédiates qu’il n’y parait. C’est une démarche intéressante, car elle montre qu’elle veut s’engager dans le temps.

Nous marquons une pause dans notre discussion sincère et intime et j’avoue que je commence à voir pointer du respect pour cette femme. Je crois qu’elle marque un certain nombre de points et que ses intentions sont louables. Je la mets alors en garde sur la fidélité que j’aime par-dessus tout et je crois qu’elle a parfaitement compris cela et rapidement elle m’annonce qu’elle ne sera pas une trahison de plus à mon compteur et que si les apparences jouent contre elle, je suis de ceux qui savent qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Je lève mon verre dans sa direction pour saluer son bon sens et bois une gorgée afin de marque mon accord.

Elle me regarde et me lance alors que je semble tellement sûr de ses gouts et qu’ils sont conformes aux standards des bonnes mœurs imposés par la société et demande si mon but était de l’effrayer. Je souris amusé. J’essaye plus de « Secouer le cocotier » en provoquant un peu. C’est un style dirons-nous. Elle me dit que si c’est le cas je n’ai pas réussi à l’effrayé, mais j’ai attisé sa curiosité et déclare que le loup ne lui fait peur que s’il ne mord, pas s’il grogne. Mais malgré ses airs assurés, elle semble se mettre à jouer avec moi. Et d’une habile réplique elle déclare qu’elle a une ouverture d’esprit qui en a surpris plus d’un et rajoute que tout comme moi elle aime surprendre. Je la regarde d’un air détaché et calme et lui lance d’une voix neutre et calme.

« J’aime mes amantes soumises avec une laisse autour du cou et des limites à faire voler en éclat. »

Mon regard se plante net dans le sien et je guette sa réponse alors que le serveur revient avec nos commandes et les déposent sur la table avant de nous souhaiter un bon appétit. Je regarde Bella avant de tendre la main vers un morceau de galette de maïs. J’en déchire un bout et le trempe dans le guacamole avant de le porter à ma bouche. Je mâche et avale ma bouchée avant de me sucer les doigts et de les essuyer avec la serviette.

« Et je suis plutôt du genre à mettre en fusion mes amantes avec mes doigts plutôt qu’autre chose… »

Mes yeux finissent dans les siens menaçants et puissants alors que je prends mon verre et le porte à mes lèvres pour en boire une gorgée.

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