Le temps d'un aparté. // Jahadney 3

La mélodie s'estompe peu à peu, mais l'écho de notre danse continue de résonner dans le silence qui s'installe. Une lueur indéfinissable brille dans mes yeux azur, quand je les porte sur l'horizon, m'accoudant à la balustrade entourant la terrasse. -"Je t'ai cherché..." Aveu de faiblesse, ça ne me ressemble pas. Je prends une longue inspiration et me tourne plissant les paupières alors que je me fixe dans son regard sombre. -"Tu dois être le templier le mieux caché de la ville." Mes mains glissent lentement le long de son torse, explorant la texture de sa chemise, ressentant chaque muscle sous mes doigts. Le silence entre nous est dense, vibrant d'une intensité que je n'aurais jamais cru possible de ressentir. Il n'y a plus de masques, plus de faux-semblants, seulement lui et moi, réunis par cette attraction indomptable. Elle brule dans mon ventre, elle me déchire d'envie... Pourtant je suis aussi piquée et surement un peu vexée? Surtout de me rendre compte que la magie du moment n'a été que de mon coté. -"A moins que tu ne voulais simplement pas que je te trouve?" Pourquoi sa réponse me fait soudainement peur? Le ton provocateur ne le masque peut être pas?

Je franchis le dernier centimètre qui nous sépare, mon corps s'alignant parfaitement contre le sien. Sa présence est électrisante, sa chaleur m'envahit, et je ne peux m'empêcher de ressentir une montée d'adrénaline, mêlée à une pointe de vulnérabilité. Mon cœur bat la chamade, vibrant en harmonie avec le sien, et je peux sentir son souffle se répercuter dans ma poitrine. Le souffle court, j'agrippe sa nuque de nouveau et je me sers de cet appui pour me hisser. Je me retrouve assise sur cette balustre, à plusieurs dizaines de mètres au dessus du vide, à sa hauteur. Je pourrais tomber... mourir ici. Il a clairement ma vie entre les mains, puisque je viens de la lui remettre. Archange... de la mort Nos lèvres se frôlent, créant une tension presque douloureuse. Je capte son regard intense, cette lueur qui brille dans ses yeux sombres, cette étrange douceur qu'il peut exprimer aux moments les plus étonnants. Le mien révèle des désirs enfouis et surement des émotions inexprimées. Les mots deviennent superflus, nos pupilles sont porteuses de bien plus de sens que toutes les phrases du monde. Je ferme les yeux un instant, me laissant emporter par cette proximité, cette connexion magnétique qui semble effacer tout le reste. Mes doigts se glissent doucement dans ses cheveux, ma main caressant sa nuque avec une douceur féline. L'air vibre d'une tension palpable, et je peux presque sentir le rythme effréné de nos cœurs en train de composer une symphonie secrète.

Le monde autour de nous s'efface, ne laissant place qu'à cette intimité troublante, cette danse silencieuse de mon âme vers la sienne. Je laisse mes lèvres effleurer les siennes, une caresse légère, un frisson éphémère. La douceur de ce contact contraste avec l'électricité qui crépite entre nous, une promesse muette de ce qui pourrait être. Le temps se dilate, cette bulle que nous avons créée devient un espace hors du temps, un instant suspendu où les émotions et les désirs prennent le dessus. Mon cœur bat la chamade, chaque battement résonne dans tout mon être, m'envahissant d'une énergie brute et irrésistible. Et puis, lentement, je plonge à sa rencontre et nos lèvres se rejoignent enfin, scellant cet échange silencieux, amplifiant cette fusion émotionnelle qui me consume. Le baiser est à la fois doux et passionné, chargé d'une intensité que je n'aurais jamais pu anticiper. Chaque sensation, chaque frisson, chaque émotion se mêle dans ce contact, symphonie sensorielle inoubliable. L'intensité de mes émotions est presque étourdissante, une fusion de désir, d'envie, de frustration, de colère, de plaisir à retrouver cette connexion profonde qui va au-delà de la surface et que j'ai craint d'avoir rêvée.

Pourquoi suis-je venu ici ? Je suis aussi à l’aise qu’un éléphant sur un lac gelé. Ce n’est pas mon monde, je pourrais dire que je trouve une raison dans le fait de « protéger » ma maîtresse mais je suis venu parce que Sydney m’a envoyé un message me demandant de venir ici. Le plus fou c’est que je n’ai pas hésité. Je ne l’avais pas revue depuis ma dernière mission. Depuis cette étrange connexion. Depuis ces images qui me hante. Depuis que j’ai l’impression d’avoir brisé un barrage en elle et déversé les flots sombres qu’il retenait. Je la retrouve et me sers d’elle comme d’un point d’ancrage dans ce monde étrange. J’essaye de me montrer « normal » de danser. De ne pas être moi le temps d’un instant, mais je sais que je fais totalement tache. Elle m’attire à l’écart sur la terrasse et je la suis. Marchant avec elle, je réajuste mon chignon type samurai qui a pris un coup de moins bien avec la danse. Elle s’accoude à la balustrade me laissant une vue sublime sur la ville et son corps moulé dans cette robe qui semble cousue sur elle. Une de celles que je lui avais achetées. Pourquoi ça me donne un sentiment plaisant ? Elle m’annonce qu’elle m'a cherché et que je suis sans doute le templier le mieux caché de la ville alors qu’elle se tourne et me fixe droit dans les yeux sur cette dernière phrase. Je soutiens son regard en m’approchant d’elle alors que ses mains se posent sur moi et que je reste détendu et calme face à ce contact qu’elle initie. Je suis un loup et le loup est plus dangereux quand on ne sait pas où se terre… Ses yeux dans les miens me donnent l’impression de me faire transpercer. Le loup de Ténèbres en moi ronronne mais se fait calme adoucis par la chaleur de ses yeux azurés. Elle me provoque de son petit ton me disant que c’était peut-être une manière pour qu’elle ne puisse pas me retrouver ?

« Si c’était le cas, je ne serais pas venu ici à ta demande »

Est-ce que je viens sans vraiment m’en rendre compte sur l’instant que je viens de lui dire que j’avais envie de sa revoir ? Je le réalise et l’espace d’un instant dans ses yeux, je retrouve l’intensité de son plaisir cette nuit-là. Je ressens ramper sur ma peau la douce chaleur de ses mains, l’intensité de ses soupirs, sa respiration enfiévrée et le plaisir que j’ai pris à unir mon corps au sien. A l’écouter m’en demander plus, à la sentir jouir contre moi et enfin à m' abandonner au plaisir sous l’acharnement merveilleux de nos corps en train de se donner l’un à l’autre. Cette nuit m’a plu sans que je parvienne à expliquer toute la complexité de mon ressenti et sans être capable de donner une mesure juste de ce que j’ai pu ressentir et… Aimer. Oui j’ai aimé. Profondément et c’est sans doute ce qui me trouble encore ce soir quand je me trouve près d’elle et que son regard s’accroche au mien… Elle avance et se colle contre moi et enroule ses bras autour de ma nuque. Je me penche sur elle doucement et passe mes bras autour de son corps. Elle est toute petite et pourtant son corps se place délicatement contre le mien. Ses lèvres appellent les miennes et je me penche encore mais elle ne fait que m’effleurer comme si elle trouvait plus doux de caresser la surface de l’eau plutôt que d’y plonger la main.

Elle s’est hissé sur la balustrade et se tient au-dessus du vide, mais je la tiens contre moi et je l’empêcherai de tomber quoi qu’il arrive. Je me noie dans son regard et alors qu’elle plonge dans le mien comme pour ne mirer avec délice dans les ténèbres de mon âme, elle pose sa bouche sur la mienne et me force à fermer les yeux pour répondre à son baiser. Pourquoi m’embrasser ? Je ne sais pas. Pourquoi je réponds à son baiser ? Je ne sais pas. J’aime juste le faire. Les secondes passent et ma langue danse avec la sienne avant que je ne me recule pour la regarder dans les yeux un peu étourdit par cet échange surprenant et soudain. Je déglutis, emportant sur ma langue la saveur des baisers de cette femme avant de lui demander.

« Pourquoi tu me cherchais ? »

Ça me semble étrange. En général le maitre me siffle, mais personne n’aime me savoir dans le coin. Sauf quelques rares exceptions qui s’assurent de ma fidélité et de mon obéissance absolue. Mais personne ne me cherche volontairement. C’est assez troublant qu’elle l’ait fait je dois dire et j’aimerais comprendre pourquoi ?

Le monde autour de nous s'estompe, laissant place à cette intimité troublante, cette danse silencieuse de nos âmes. Je laisse mes lèvres effleurer les siennes, une caresse légère, un frisson fugace. La douceur du contact contraste avec l'électricité qui crépite entre nous, une promesse muette de ce qui pourrait être. Le temps s'étire, notre bulle devient un espace hors du temps, un instant suspendu où les émotions et les désirs prennent le dessus. Mon cœur bat la chamade, chaque pulsation emplit tout mon être d'une énergie brute et irrésistible. Je retrouve cette plénitude, ce sentiment d'être délicieusement vivante en sa compagnie. Le fait qu'il confie être là... parce que je l'ai demandé, ça a fait vibrer quelque chose en moi.

Ce baiser est ardent, doux, passionné et sans exigence, c'est entêtant autant qu'étrange et agréable. Et puis, lentement, il se recule nos lèvres se séparent et je plonge dans ses yeux amplifiant cette fusion émotionnelle qui me consume, alors qu'il me pose une question. Les mots semblent superflus face à l'immensité de ce que j'ai ressenti cette nuit là, mais manifestement la question est sincère. Alors je souris et mes doigts effleurent sa nuque à la racine de ses cheveux.

Son regard sombre et énigmatique reste fixé sur moi, presque comme s'il pouvait voir au plus profond de mon âme. Ses traits restent impassibles, et étrangement j'ai l'impression que chaque mot que je vais prononcer compte, que cela pourrait éclairer certaines zones d'ombre dans cette relation complexe que nous partageons. Mais tout ça, c'est surement dans ma tête que ça se passe. Si il avait ressenti cette puissance presque barbare, il n'aurait pas fait le mort? Si ? Non... donc je dois faire le point sur ce qui est de mon envie et ce qui est du réel.

Il est clair que sa question m'a prise au dépourvu, et c'est peut-être la première fois que je me sens déstabilisée à devoir expliciter mon envie. Alors, d'une voix calme, je réponds à sa question, en choisissant mes mots avec soin : -"Je te cherchais parce que depuis cette nuit-là, depuis cette connexion inexplicable entre nous, je ne cesse de penser à toi. Je ne peux pas m'empêcher de ressentir cette étrange attraction, cette force magnétique qui nous lie. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais je veux le découvrir."

Mes mots sont sincères, empreints d'une vulnérabilité que je n'aurais jamais imaginée éprouver et encore moins avouer. Je sais que cela peut sembler étrange, irrationnel même, mais il y a quelque chose en lui qui me hante, qui me pousse à vouloir en savoir plus, à en vouloir plus. Je le regarde intensément, cherchant une lueur de compréhension dans son regard. J'espère qu'il pourra m'aider à démêler les fils de cette énigme qui nous lie, car je suis prête à plonger plus profondément dans cette relation complexe, à condition qu'il le soit aussi. -"J'en veux plus." Un sourire et mes dents trouvent la ligne de sa mâchoire pour remonter jusqu'à son oreille. -"J'ai aimé chaque seconde de cette nuit avec toi et je... je pensais que toi aussi." Dans mon monde évidemment c'est d'une simplicité folle. Si j'ai aimé et lui aussi, pourquoi on ne recommencerait pas? Encore et encore, jusqu'à se noyer si nécessaire. Ma vision de la vie est à ce niveau d'une simplicité totale. Me dédier au plaisir n'est pas un métier, à mes yeux c'est une forme d'art de vivre. Plaisirs dans tout ce que ça peut comporter. Luxure évidemment, mais pas seulement ! Ce serait terriblement réducteur de qui je suis et je crois que pour une fois je n'ai pas envie de me faire petite, ou de donner ce qu'on attend de moi, j'ai simplement envie de revendiquer pour moi, ce que je suis... moi !

Nous quittons la folie montante de cette soirée. Trop de monde, de bruit et une atmosphère étrange que je ressens. Les gens sont trop… Débridés, excités. C’est un peu étouffant à ressentir et je dois avouer que cet aparté avec Sydney à l’extérieur caressé par la douceur de la nuit, j’avoue que cette femme me sert un peu de phare ce soir. Je me base sur elle pour essayer de naviguer à vue. C’est tellement loin de moi et de ma zone de confort ce genre de soirée. Je suis d’ailleurs étonné qu’elle ait eu envie de me voir et qu’elle m’ait demandé de venir. À vrai dire, j'ai compris que notre première rencontre n’avait pas été à son gout et si je crois que j’ai réparé en lui offrant des robes et que la dernière soirée ensemble a été particulièrement… Chavirante pour moi, je n’imaginais pas qu’elle ait autant besoin de me voir et encore moins qu’elle aurait cherché à me retrouver. Le baiser qu’elle me donne me renverse le ventre et me donne envie de continuer de l’embrasser. Je retrouve le gout de cette sensation qu’elle a fait naitre en moi cette nuit-là. Cette porte qui nous a aspiré en elle. Ce tourbillon de ténèbres et dans le lequel tout semble rassurant et calme. Une plongée dans les abysses avec Sydney pour point de repère. C’est cette sensation que j’ai et qui m’étourdit délicieusement. J’en suis même surpris car je n’ai que rarement éprouvé ce genre de sensations… Le baiser se coupe et je reste surpris de voir dans ses yeux ce sentiment de plénitude et de bienêtre. Comme si ce baiser venait de lui donner un soulagement. Qu’il venait de retirer un pois de sa poitrine.

Ma question part sans détours et directement je lui demande pourquoi elle me cherchait ? En général c’est moi qui fait appel à elle pour une mission, elle ne devrait pas avoir besoin de moi et je cache mes tanières pour éviter qu’on ne me surprenne… Elle prend un temps et me regardant, elle m’avoue qu’elle me cherchait depuis cette nuit-là. De connexion inexplicable entre nous. Qu’elle ne cesse de penser à moi. C’est amusant car ses mots viennent expliquer ce que je ressens. Elle appelle ça connexion et ça fait sens. Et l’entendre avouer qu’elle ne cesse de penser à moi ça me fait un truc bizarre et agréable dans le ventre. Un peu comme… Ce moment sous la pluie durant lequel Laura m’avait serré et avait pleuré contre mon dos. Je me sens… Apprécié et important pour quelqu’un. C’est touchant et je n’ai pas l’habitude. Elle décrit encore ses sensations et avoue ne pas comprendre mais qu’elle désire découvrir. Elle me fixe et j’ai l’impression que me dire ça fait résonner un truc en moi. Elle approche comme si elle était incapable de rester loin de moi plus longtemps. Elle embrasse ma joue et remonte vers mon oreille et je glisse ma main derrière elle pour la serrer contre moi. Son « j’en veux plus » me fait fondre. Puis son aveu spontané me retourne le ventre de plaisir. C’est dément mais je suis un peu perdu dans sa demande.

« Moi aussi je ressens des choses que je n’explique pas… Je veux bien apprendre mais… Je ne sais pas comment. »

Je ne comprends pas les choses qui sont « normales » pour les gens. Moi je suis un char d’assaut, pas un humain. Alors ce chemin qu’elle me désigne me trouble car je ne le comprends pas, je ne sais même pas comment faire ni par quoi commencer. Mais j’ai énormément aimé cette chose que j’ai senti. J’ai envie de découvrir plus. J’ai envie d’aller au bout. Je ne comprends pas ce qu’il se passe entre nous mais ça m’intrigue… Je la regarde dans les yeux et son regard brillant et vibrant me renverse le ventre. C’est beau. On dirait que toutes les étoiles de l’univers brillent dans son regard. Son air perdu et vulnérable change avec cette assurance qu’elle affiche en permanence… Je serre doucement ma prise sur elle sans trop serrer juste pour l’envelopper de mes bras.

« Je vais me rendre plus facile à trouver pour toi. »

Alors que nous plongeons à nouveau dans un baiser passionné, nos âmes s'entrelacent et se confondent, et la nuit devient le témoin silencieux de mon désir brûlant. Mes mains explorent sa peau, réveillant des sensations enfouies depuis bien trop longtemps. La passion qui couve entre nous est une force qui ne peut être contenue. Je vibre à sa rencontre lui expliquant pourquoi je désirais le voir, même si il ne semble pas trop réaliser. Je crois lire le plaisir sur ses traits à cette idée et je me sens d'autant plus vulnérable dans ses bras. -"J'adorerais t'apprendre !"

Il resserre les bras autour de moi et le monde autour de nous s'estompe encore plus, nous sommes enveloppés dans notre propre univers, un monde où seuls nos désirs et nos émotions comptent. Chaque caresse, chaque baiser, chaque souffle partagé est une symphonie envoûtante qui m'emporte dans un tourbillon de sensations. J'ai choisi de suivre cette énigme de connexion qui nous unit, une énigme qui ne se résoudra peut-être jamais, mais qui promet une aventure sensuelle et passionnée. Je me sens prête à explorer chaque recoin de cette liaison mystérieuse, à me laisser emporter par le flot de mes désirs.

Le temps perd sa signification, les heures s'effacent dans la nuit, et nous nous perdons l'un dans l'autre encore et encore. Son regard est d'une douceur qui me foudroie. Chaque instant passé ensemble est une nouvelle révélation, une exploration de mes désirs les plus profonds. -"Tu pourrais aussi venir me voir." Dans cette nuit envoûtante, mes émotions sont à vif, mes désirs sont intenses, et mon corps cherche à se fondre contre le sien. C'est comme une danse éternelle, celle de la passion et du désir, mais aussi d'une tendresse étonnante. Je ne sais pas pourquoi ni comment il m'inspire toute cette délicatesse. Le mystère de notre connexion me pousse à repousser les limites. Chaque instant passé ensemble est une exploration, un voyage sans fin dans les méandres de la passion. Chaque souffle, chaque frisson, chaque étreinte, me rend plus ivre de lui.

Les nuits se transforment en jours, et les jours en nuits, mais mon désir pour lui ne faiblit pas d'une once. Même en ne l'ayant pas recroisé. Ce que j'ai vécu entre ses bras était d'une puissance dingue. Notre lien se renforce, devenant de plus en plus profond, en tout cas j'ai l'impression de le sentir vibrer sur ma peau. -"J'ai terriblement envie de toi. Chaque fois que tu me touches, que tu me regardes. Même... ton odeur aiguise mes envies." Je m'arrime à lui, de mes jambes et mes bras, cherche ses lèvres et ma langue vient danser contre la sienne. Je ne peux retenir un gémissement, tout en me suspendant à sa nuque, je me retrouve au dessus du vide seulement retenue par la force de son étreinte. Jouant une nouvelle fois avec la mort, comme si je ne pouvais m'en empêcher au contact de son archange. Je me sens vivante quand je suis avec lui, flirtant ainsi avec la faucheuse. Mon corps est tellement réactif au sien, qu'il me semble bruler, en attente de la moindre de ses attentions.

Je sais que je suis anormal. Ma logique est celle d’un animal sauvage fidèle à la cause, dressé pour une seule chose et me confronter au monde et aux gens normaux. L’autre nuit, ce que j’ai pu vivre avec Sydney n’était en rien une simple histoire de cul. Aucune notion de sex là-dedans. Juste un truc étrange que je ressens en moi. C’est fou et c’est merveilleux à la fois. C’est plaisant et envoutant. Je le savoure sans le comprendre, mais cette nuit j’ai cru voir dans son regard briller une once de lumière au coeur des Ténèbres. L’instant s’est terminé avec l’arrivée des nettoyeurs de l’ordre et le charme a été rompu. Et malgré que je le ressente en moi de manière inexplicable, je n’ai pas su que faire de tout ça. Je suis resté moi-même attendant que les choses passent. Puis elle m’apprend qu’elle était à ma recherche. C’est étrange, mais agréable de me dire qu’elle avait envie de me retrouver. Syrus me siffle et j’arrive, mais impossible pour elle de me trouver en effet. Même si Syrus peut m’appeler, personne ne sait vraiment où me trouver et je change régulièrement de tanière. Mais le plus doux c’est d’entendre qu’elle a ressenti, elle aussi, cette chose étrange entre nous et qu’elle ne sait pas l’expliquer mais qu’elle a besoin de la découvrir. Alors que nous échangeons un baiser qui me fait réaliser que j’avais une boule dans le ventre et que le contact de sa bouche sur la mienne et la présence de son corps contre moi vient de me faire partir cette sensation qui m’étouffait. Je respire mieux après ce baiser. Elle déclare qu’elle adorerait m’apprendre et je hoche la tête pour accepter. J’aime apprendre. J’en ai besoin pour être loin différent. Pour tenter d’approcher la normalité. Elle me regarde et je trouve que ses yeux sont d’une immense douceur.

L’espace d’une seconde j’ai de nouveau 15 ans, je suis dans les Ardennes en France sous une pluie battante. Et le bleu du regard de Sydney me rappelle celui de cette jeune femme qui faisait naitre des émotions agréables et étranges en moi. Cette femme que je voulais protéger et que j’ai perdu. J’étais jeune mais c’était un jour heureux. Sans doute le seul de cette époque, mais de toute manière à quoi ça peut servir des jours heureux ? Je crois simplement que j’aime regarder les yeux de Sydney quand elle me regarde avec cette douceur que je ne m’explique pas. Elle me serre plus fort et m’avoue qu’elle a terriblement envie de moi à chaque fois que je la touche et que je la regarde. Et que même mon odeur lui plait. Je réalise alors que je ressens un peu la même chose moi aussi.

« J’aime bien tes yeux et tes caresses. Et ton odeur est… Réconfortante… »

C’est sans doute la pire phrase que j’aurais jamais pu lui dire, mais c’est sincère. Elle est tellement belle et cette manière de me regarder, de me coller, de me montrer son désir, je me sens attiré également. C’est assez fou à réaliser que je puisse avoir ce genre de désirs comme ça. Je regarde autour de nous et près de la porte se trouve un recoin. Je la pousse et son dos se colle au mur. Je m’avance et pose ma main énorme à côté de sa bouche et lui fait lever la tête. Je caresse sa joue de mon pouce et me penche pour venir l’embrasser délicatement enroulant ma langue à la sienne alors que ma main libre se glisse entre ses cuisses et écarte sa robe pour s’enfoncer dans sa culotte venant alors trouver son sexe que je caresse de mes doigts avec tendresse.

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