Emaé 1 // Le poker permet de tout oublier, y compris qu'on n'a pas les moyens d'y jouer.

--Outfit-- Je m'avance vers la table de poker, sentant une montée d'excitation à l'idée de participer à une partie dans ce casino réputé. Mes années de formation en médecine légiste m'ont appris à rester calme et analytique même dans des situations tendues, ce qui fait de moi une adversaire redoutable. Qui dans l'instant fera tout pour ne pas en avoir l'air. D'où l'approche légèrement hésitante, comme si l'alcool de mon cocktail commençait à me monter à la tête. Je grimpe sur le tabouret, déposant ma pochette et mon verre devant moi.

Les deux hommes déjà installés à la table me jettent un regard curieux alors que je prends place. J'ai choisi une tenue soigneusement étudiée : une robe lamée or ajustée, qui met en valeur mes courbes de manière foutrement ostentatoire. Je sais que mon apparence peut être un atout pour détourner l'attention de mes adversaires et perturber leur concentration. Donc la jolie fente qui révèle ma cuisse est juste un atout de plus.

Alors que je m'apprête à placer mes jetons sur la table, mon regard se pose sur une femme brune aux yeux perçants qui se tient derrière l'un des hommes. Ses yeux glacials semblent me scruter avec une intensité déconcertante. Je décide de l'ignorer, pensant qu'elle est probablement une employée du casino veillant à la sécurité des joueurs. Préférant sourire à l'homme qui se devient au devant d'elle. Il a un petit air charmant ce monsieur, mais j'ai bien l'intention de n'en faire qu'un bouchée.

Le croupier distribue les premières cartes, et je me concentre immédiatement sur le jeu. Analyser les détails, trouver des indices, des schémas, repérer les signes de nervosité, c'est une seconde nature. J'observe attentivement les expressions, les gestes et les réactions de mes adversaires, cherchant des signes de faiblesse ou de bluff. Il ne faut pas prendre le contrôle de la table, trop vite, même si leur niveau me le permet... c'est une très mauvaise option, à dégouter les autres joueurs, donc à gagner petit. Mon jeu est solide, mes mises sont calculées et mes décisions sont rapides, je devrais m'en sortir. -"Bonsoir messieurs." Je me décide à faire les présentations, alors qu'on peut découvrir nos premières cartes.

Je souris discrètement en réalisant que ma décision de rejoindre les tables du Seven Mile était la bonne. Exactement ce dont j'avais besoin ce soir. Ce casino spécialisé dans les cartes est un véritable terrain de jeu pour moi, et je compte bien défouler le trop plein d'énergie qui crépite sous ma peau. Cette affaire a été tellement âpre... c'est souvent comme ça quand ça implique des enfants. Il est beaucoup plus difficile de rester à distance émotionnellement. Certains prennent une cuite, d'autres s'abrutissent de sport ou de sensations extrêmes... moi je joue. Mes sensations fortes c'est au poker que je les trouve. Dans le jeu et au creux des draps... mais pour la seconde option il faut un mec. Et même si mon boss ne demande que ça... je n'en ai pas la moindre envie. Sauf que, bosser à l'institut médico-légal 50h par semaine, pour rencontrer quelqu'un, c'est pas idéal. -"Hey déridez vous ! On est là pour s'amuser non ?" Je joue l'écervelée un peu pompette, il faut donc que je sois vigilante à ne pas échanger mes cartes trop rapidement. J'en tends pourtant deux au croupier avec un large sourire. -"Moi c'est Maé." Enchanté mademoiselle, je suis ravi de vous accueillir au Seven Mile. Moi c'est Antony. Sourire radieux pour Antony et je me tourne vers les deux hommes à ma table. Le premier, cinquantenaire un peu dégarni, glisse son prénom entre ses dents. Christopher si j'ai bien entendu? Et je me tourne vers le beau spécimen couvé par les yeux clairs de cette femme qui rode à la périphérie de mon champ visuel.

@Emrys Powell

_tenue_

Ahhh les fautes de gout vestimentaires… Les codes vestimentaires et les premières impressions sont souvent savoureuses à donner. Je suis connu, mais pas encore ici et beaucoup de joueurs s’ils connaissent mon pedigree ne connaissent pas forcément mon visage. Surtout que je n’avais pas le même look lors de ma finale. Le costume indique, je suis riche ou que je veux donner l’illusion de l’être et la couleur marron n’aide pas, l’élégance, c'est noir ou bleu uniquement et cravate. J’ai même rajouté un petit collier histoire de faire l’effet d’être un beauf en vadrouille et qui se sent élégant, habillé comme un plouc. En me voyant, Liv a eu un regard à la fois surprise et dépité. Un peu déçue aussi. Elle, elle est étourdissante de splendeur et je lui souris, car c’est justement l’effet que je souhaite faire à ceux qui me regarderont. Je lui sers une délicieuse révérence et un sourire charmeur avant de me laisser guider. Elle est déjà au bout de sa vie et je la nargue de sourires étourdissants de charme. Je m’installe pour jouer et sens son regard derrière moi qui semble demander que je lui montre que je vaux la peine de lui faire perdre son temps et de me supporter. Oh, elle veut la démonstration de force ? Parfait…

À table, je savoure son regard sur ma nuque alors qu’à table entre le texan avec son chapeau blanc près de lui qui d’ordinaire cache sa calvitie, le mec obèse avec trois verres d’alcool devant lui, son triple menton et son teint rougeaud qui semble indiquer qu’il va faire un malaise dans quelques secondes et ce petit mec qui se la joue avec sa capuche et ses lunettes de soleil qui cachent ses yeux en faisant un masque opaque autour d’eux. On a l’air d’une parodie de joueurs de poker qu’on pourrait voir au début d’un porno bas de gamme avant que ça parte en orgie avec la croupière, la barmaid, les deux serveuses… Mmmm si ça part en orgie, je vais directement sur Liv… Surtout que la croupière est un croupier… Oh mon Dieu, je suis dans un porno gay ? Non peut-être pas. Le tableau est soudain complet quand entre la rouquine sulfureuse dans une robe qui attire tous les regards. Elle nous salue nous faisant contempler ses charmes. Les mecs réagissent tous et je la regarde sans quitter mon sourire que j’arbore depuis le début. Elle jette un regard à Liv et je donnerais cher pour lire l’expression sur le visage de ma chaperonne… La jeune femme s’installe et je réalise en une seconde que c’est elle le danger… Elle veut se montrer trop attirante. Et elle joue l’ingénue. Ça ne colle pas. Elle va nous baiser tous et surement pas comme j’aime… La partie commence. Ce n’est pas du Old’Em c’est du bon vieux poker à 5 cartes. Durant le premier tour, je ne touche pas mes cartes. Je regarde les autres. Je fais mine de regarder partout et de me commander à boire en murmurant à l’oreille de la serveuse.

L’astuce, c'est un verre d’eau dosé comme une vodka pure avec toute la déco qui donnerait l’illusion que je bois de l’alcool fort. Je pense être avec des amateurs d’un certain niveau, mais je veux jauger. Et un peu agacer Liv. C’est une technique de longue haleine. L’attaque par la sape. J’adore ça. Mes cartes à plat devant moi, j’en change une sans les regarder puis me couche. Je laisse tourner plusieurs fois le jeu payant sans jouer ou très peu. Rapidement, je comprends que Christopher le Texan est un joueur traditionnel. Il joue avec ses copains, ses proches, sa famille et a un niveau sympa sans être fou. L’obèse lui, il est un joueur en ligne. Il ne sait pas se comporter à une table et se laisse distraire. Mais le plus faible, c'est le mec qui se la joue. On dirait un petit mec qui doit battre ses potes au poker et qui s’imagine qu’il va nous endormir à faire le mystérieux… La rouquine en revanche est une vraie renarde. Elle perd volontairement certaines mènes assez banales juste pour endormir l’attention des autres, mais elle gagne les coups importants. C’est elle que je veux défier. Cette fois, je rentre en jeu. Petite gorgée d’eau et c’est parti. Elle ouvre et avec dans mon jeu de quoi faire une couleur, si je voulais être offensif, je chercherais la suite. Mais je vais y aller en douceur. Je ne fais que sourire et sembler m’intéresser à tout ce qui nous entoure plutôt qu’au jeu. Alors cette fois, je suis la dame et je la relance pour voir son attitude quand je l’attaque ouvertement. Déjà le mec à la capuche jette ses cartes. Le texan se gratte le côté de l’index avec son pouce et suis. Il va tenter d’aller chercher un truc intéressant. Le gros suit, mais trop vite. Il veut bluffer… Je regarde la rousse dans les yeux pour savoir ce qu’elle va faire ?

Le gros type et celui avec son chapeau se présente et écope d'un sourire que je veux étourdissant de joie. -"Bonsoir Christopher." Je ne suis que joie, bonheur et plaisir, la base pour endormir la méfiance de ces beaux mâles. Enfin concernant l'imitation bas de gamme de rappeur planqué sous ses lunettes j'ai un doute. Il sort de sa chambre pour la première fois depuis combien de temps? Il a lu quelque part que planquer ses yeux nous éviterait de voir qu'il sait pas jouer? Je souris en coin en y pensant et le premier tour démarre.

Je ne me montre pas offensive, pas outre mesure en tout cas, je fais plutôt celle qui n'a pas vraiment tout compris et qui doute beaucoup. Je tapote mes cartes, les ouvre et referme en soupirant, pourtant je suis quand ça s'y prête et j'amasse du potentiel sympathie en me laissant perdre des petites sommes. La victoire flamboyante ça agace et ça fait fuir, faut les mettre dans un bon mood, qu'ils se sentent bien pousser des ailes et seulement alors on pourra s'amuser. Je laisse venir, tranquillement, surveillant surtout ce jeune homme au sourire énigmatique qui ne semble pas se décider à jouer. Il analyse ou il est à l'ouest? J'aurait mise sur l'option deux... du fait de son verre d'alcool et de son pantalon au feu de plancher. Le costume qui se veut classe, mais qui ne le serait qu'au fond de la fête du village de 2000 âme au Minnesota? Classique en soi... quand un bouseux tente une incursion en ville. Non... ce qui me fait douter et le ranger dans les "menaces potentielles" c'est le regard étrange que cette femme porte sur lui par moments. J'aurais sans doute pas remarqué si je n'en avais pas croisé le feu... mais c'est chose faite et du coup je ne suis pas pleinement détendue.

Pas plus mal en soi. A être trop flex on finit par se prendre une vilaine cartouche et je n'en ai pas très envie. Je ne roule pas sur l'or, mais surtout, je n'aime pas perdre. Nouvelle mène, j'empêche le coin de ma bouche de s'étirer mais je suis déjà bien servie. Une carte posée, tendue vers Antony le croupier qui me sert. Je récupère ma carte et il me faut pas mal de self control pour ne rien laisser paraître. Celle ci est pour moi... il ne reste plus qu'à faire joliment monter tout ça. Christopher est dans un état second je crois bien, raffermi par ses victoires précédentes il devient imprudent. La petite frappe lui est tellement nerveux selon son jeu, qu'on peut pratiquement dire ce qu'il a dans les mains, à chaque mène. Tout va se passer sans accro. C'est ce que je me dis en balançant 800 $ sur la table, avec l'air d'hésiter âprement mais de prendre le risque. Ce que je n'avais pas prévu, c'est que ce soit le moment choisir par beau gosse mal attifé pour se réveiller. Fuck... j'avais bien dit qu'il représentait le danger... Je relève les yeux pour croiser les siens, penchant la tête sur le côté, moue séductrice aux lèvres, alors qu'il arbore toujours ce sourire. Finalement il ne s'en est pas départi depuis le démarrage... un sourire qui en devient presque neutre et qui masque à la perfection toute autre émotion. P'tite frappe lâche l'affaire, gros copain se chauffe toujours mais il va tellement vite que son jeu en devient presque visible et on en revient à moi après que le texan ait relancé à son tour. Bordel ça fait chier... ça n'a plus rien d'une promenade de santé. Je fais mine d'échapper mes carte et pousse un petit cri, avant de prendre une grande inspiration. Tout pour avoir l'air de l'ingénue qui cherche à retrouver son calme, juste ce qu'il me faut de temps pour décider de prendre le risque ou non. Un petit regard, moins neutre, moins évaporé à destination de beau gosse et je relance, alors que je vois la brunette se déplacer. Manifestement elle a envie de le voir jouer de manière plus précise... Pas bon signe ça... si? Je soupire et l'observe au dessus de mon verre, attendant de voir qui va dévorer qui. Les regards des autres joueurs viennent de se braquer sur lui, comme si ils venaient de capter qu'il est toujours à la table et le croupier attend sa décision. Mmm enfin la partie commence.

Je regarde la très jolie rouquine se mettre à jouer de ses charmes pour parvenir à bien placer l’attention de ces messieurs sur elle plus que sur le jeu et pourtant les différentes manches que nous jouons, elle ne se livre pas trop vite. Elle joue et place de simples coups basiques montrant un savoir-faire sans étaler une habileté trop dense. Elle perd de petites sommes, mais rien de grave en somme. Je ne joue pas et je sens que j’attise son intérêt tout en agaçant passablement Liv qui derrière moi semble s’agacer de ma stratégie. Elle doit se demander quelle sorte de débile, je suis pour ne surtout pas commencer à jouer mon jeu. Les mecs sont clairement de bas niveau, mais ce soir, je veux prendre mon temps. J’ai du plaisir à jouer dans ce nouveau cadre et sous le regard de Liv et si je compte exaspérer sa patience, le résultat sera à la hauteur de l’agacement que je vais lui procurer. Mais, on dirait que je fais coups doubles puisque la jolie rousse glisse ses yeux sur moi et semble analyser ma tenue et même la juger au négatif. C’est parfait. On dirait cependant qu’elle vient de comprendre que Liv me regarde et semble réaliser que je suis sans doute moins innocent que je veux le faire paraitre. Bon… Il va falloir que je passe la seconde et que je lui montre un peu de mon jeu pour voir comment elle va réagir ?

Finalement, c'est elle qui rentre. J’ai une couleur, c’est bien, mais pas top. Je vais jouer à payer pour voir et fanfaronner si je gagne et perdre assez gros pour lui donner l’impression que je suis un guignol surévalué sans pour autant perdre trop pour me retrouver hors course. Y’a la stratégie des cartes et celles à long terme. Si les bonnes cartes ne tournent pas vers moi, j’aurais beau inventer à un moment, c'est le jeu qui fait la victoire. Lors de ma finale, c'est ce qui s’est passé. Le mec en face m’a rendu coups pour coups et finalement ça s’est joué au coude à coude et le plus chanceux l’a emporté. Je calcule et analyse, mystère Man se couche. Le gros va vite, le texan augmente et la rouquine lâche ses cartes que je ne regarde pas. Les mecs eux ont les yeux dessus alors que je la fixe-t-elle. Elle est habile. Mon sourire grandi. Ils vont analyser les cartes de la dame et comme ils ne m’ont pas vu jouer, je surenchéris. Ils vont croire que j’ai vu le jeu de la dame et que je vais les défoncer. Le texan hésite, m’observe, le gros abandonne et le texan rage et rage. Puis son regard se durcit et il remonte sur moi. Le pot est 1800 $, mille de plus que lorsqu’elle a misé. C’est du lourd et ça fait engager la moitié de la mise maximale… Là, ça devient intéressant. Je plonge mon regard dans le sien avec un sourire qui se meure pour afficher un visage de neutralité totale. Plus aucune émotion ni expression. À elle d’avoir peur ou de penser que je bluffe. Mais, un petit regard nerveux sur le pot rapidement avant de revenir à elle doit me « trahir » je veux qu’elle remonte sur moi. Si elle le fait, le texan se couchera et je payerai pour suivre, ce qui me donnera l’occasion d’aviser si je la bats en fonction de son jeu ou si j’abandonne sans lui montrer. Deux stratégies possibles, mais je dois voir ses cartes pour la cerner et savoir comment la battre. C’est elle la plus dangereuse à cette table… Je la regarde sans faire d’expression à mon visage, attendant simplement de savoir si elle va relancer parce que je l’aurais bernée ou juste suivre ? Prudente ou vraie opportuniste ?

Je regarde le groupe d'hommes autour de la table de poker, tous concentrés sur le jeu qui se déroule. Les premières manches sont passées et j'ai réussi à instaurer une ambiance détendue et joviale, une atmosphère parfaite pour désarmer leur méfiance. Faire la gourde, sourire, ne surtout pas être une menace... Mais il y a un élément dans ce tableau qui me tracasse un peu : le jeune homme énigmatique en pantalon délavé et chemise mal ajustée. J'ai repéré son fin sourire constant, presque trop parfait pour être vrai, et les regards étranges qu'il échange avec la femme à la robe rouge, elle elle est flippante en soi. Cela suffit à alerter mon instinct, à me mettre sur mes gardes. Je n'y peux pas grand chose, mais j'essaie d'être prête à parer à toute éventualité.

Je continue de jouer le jeu, de perdre légèrement des sommes pour créer une fausse image d'incertitude. Cependant, je surveille discrètement le comportement de cet individu étrange. Il ne joue pas, ce qui est déjà suspect en soi, et il semble m'observer de manière plus attentive que les autres. Est ce que je représente un intérêt particulier pour lui ? Alors ça voudrait dire que je n'ai pas l'air aussi inoffensive que je le souhaite et cela m'intrigue autant que cela m'agace.

La partie se déroule et chacun place ses mises. Je reçois de bonnes cartes et décide de les utiliser à mon avantage. J'observe le texan et le gros joueur se laisser emporter dans le jeu, pendant que le jeune homme reste énigmatique, faisant mine de s'intéresser à autre chose. Je décide de monter les enchères, histoire de voir comment il réagira. J'ajoute 800 $ à la mise, feignant une certaine hésitation. C'est à ce moment-là que le jeune homme se décide enfin à jouer, relançant la mise. Ma méfiance grandit d'un cran. Manifestement c'est là qu'est la menace.

Je croise son regard, penche légèrement la tête sur le côté avec une expression séductrice aux lèvres. Je veux lui montrer que je suis attentive à son comportement, que je le remarque. Derrière son sourire constant se cache soit une intelligence aiguisée et calculatrice, soit du vide. Mon jeu d'actrice peut-être mis en péril par sa capacité à lire entre les lignes, mais je n'ai pas vraiment d'autre option.

La tension monte alors que les autres joueurs abandonnent tour à tour. Il ne reste que moi, le jeune homme énigmatique et le texan. Le pot est conséquent et je sens l'adrénaline qui monte en moi. Mon cœur bat un peu plus vite, et je n'arrive pas à ignorer le regard insistant du texan, qui semble avoir identifié le danger qui émane de l'homme en pantalon délavé. C'est à mon tour de jouer. Je suis à un point crucial, et je dois décider si je continue de bluffer ou si je prends le risque de tout miser sur la table.

Je tente d'analyser chaque mouvement de son visage. Le pot est gros, et je masque ma fébrilité du mieux que je peux. Son regard revient sur moi, intense et déterminé, alors que je peux voir cette brune nous fixer du coin de l'oeil. Je soutiens son regard, sans laisser transparaître la moindre émotion. Je note la nervosité avec laquelle il observe le pot. Je décide de relancer la mise, espérant que cela poussera le jeune homme à dévoiler un peu plus de son jeu. Je le fixe intensément, cherchant à percer son masque d'indifférence. Je sens qu'il essaie de lire en moi autant que je le fais avec lui.

Je reste immobile, attendant de voir sa réaction. C'est à lui de décider maintenant. Va-t-il suivre ma mise, révélant ainsi ses cartes et m'apprenant enfin à le connaître ou va-t-il abandonner, laissant le texan rageur et moi nous disputer le pot ? L'enjeu est énorme, en tout cas à mon niveau et je sens que cette partie de poker ne se limite pas seulement aux cartes, mais à un duel d'intelligence et de manipulation entre lui et moi. Ma langue vient happer ma lèvre inférieure et je la mordille en le regardant avec un sourire provocateur. J'ai une bonne main... pas la plus exceptionnelle, mais je veux croire en ma chance, autant qu'aux probabilités qui sont globalement de mon côté. Full au roi, clairement il y'a pire. Meilleur aussi, mais ma bonne étoile brille ce soir, j'en suis sure.

La première phase d’une partie, c'est de connaitre qui est qui. Car rapidement ça donne des indications sur qui va faire quoi. Je devine qui fait quoi et durant un tour ou deux ou je me suis couché volontairement, même lorsque j’avais des jeux magnifiques, je me suis amusé à deviner qui va jouer quoi et comment. Je ne me suis pas trompé. La rouquine en revanche, elle cache bien son jeu et elle remarque habilement tout ce qui est a remarqué. Liv me fixe comme si elle perdait patience à me voir temporiser au lieu de jouer. Je crois même lire dans son regard un truc du genre « alors c’est ça un soi-disant joueur de niveau international ? » Je jubile de délice. Si je m’écoutais, je me lèverais pour lui rouler une pelle torride et revenir jouer comme si de rien n’était. D’ailleurs à force de la regarder, la jolie rousse semble la fixer un peu plus et on dirait qu’elle remarque qu’un truc s’installe et que je cache mon jeu.

Elle mène la partie et élimine du monde. Rapidement, elle fait le jeu et elle s’affiche comme la plus dangereuse de la table. Le Texan s’y laisse prendre et son côté mâle alpha avec ses grosses couilles sous son grand chapeau en prend un coup. Je décide de titiller la jolie Maé. Je sens le regard de Liv qui me désapprouve, le pot est conséquent et perdre ou laisser filer cette mène me mettra en mauvaise posture face à elle. Comme je m’y attendais le Texan plonge dans la pièce et Maé joue la difficulté alors que j’ai remarqué qu’elle a bien réussi à le berner. Le mec se couche et elle reste avec moi. Je constate qu’elle est en train « d’inventer » qu’elle ne calcule pas les probabilités. Je regarde mon jeu. J’ai clairement de quoi la faire tomber sans souci. Je pourrais relancer mais je ne fais que sourire comme un idiot. Mais je suis dans la posture que je préfère. Je dois voir ce qu’elle a en main pour comprendre comment elle fonctionne.

« Je paye pour voir. »

Je mise et le pot va la mettre largement devant. D’ailleurs selon les pronostics, elle sera probablement vainqueur. Mais j’adore défier les statistiques… Je la regarde tourner son jeu. C’est une main moyenne que je pourrais remporter facilement. Mais je suis ici pour m’entrainer et pour m’amuser aussi. Je n’ai aucun enjeu ce soir. Alors, je jette mes cartes sans les montrer, me contentant de sourire. Je sais comment elle joue maintenant. Évidemment je frustre tout le monde car j’empêche tout le monde de savoir ce que j’avais en main. Le plus délectable est cette idée que tous ont pu jauger des forces en présences et que personne ne sait rien de moi. La nouvelle donne arrive et je mise gros directement. Je souris comme un débile et regarde tous le monde tour à tour. Vont-ils penser que je bluffe ou que j’ai un jeu de folie ? J’en connais deux qui vont se faire baiser et je vais les sortir. Maé va probablement tenter de m’observer, mais je vais utiliser deux méthodes pour éliminer sur les deux prochaines mènes nos autres adversaires. Je veux la tester en face à face. Le gros et le mec aux lunettes me suivent presque sans hésiter. Je ne change pas mes cartes et Maé et le Texan se couchent. Je lance le tapis et donne l’impression de bluffer très mal. Les deux remontent sur moi et je tourne mon full aux dames par les as. Ils fulminent et quittent la table. Je récupère leurs pots. Le texan fulmine et la mène d’après je le bluff en jouant à remonter. Il se couche et je tourne mes cartes pour montrer que je l’ai baisé. Il fulmine et le tour d’après Maé l’élimine. Je me retrouve en face à face avec elle. Je souris alors que je ne regarde pas mes cartes qui sont posées devant moi et au moment de l’échange j’en jette deux au hasard sans cesser de la regarder de mes yeux bleu et lui souriant de manière exagérée.

« Vous jouez particulièrement bien vous savez… Votre stratégie est brillante. Vous avez du talent Maé. »

Les vapeurs de la partie de poker flottent dans l'air, mêlées à l'excitation feutrée de la compétition. Mon regard traverse la table, s'attardant sur chaque visage, évaluant chaque geste. Emrys, le maître du mystère, se dresse devant moi, son sourire énigmatique défiant l'ordre même des cartes. Les premières manches se sont écoulées comme une valse délicate, chacun de nous tentant de sonder les profondeurs de l'âme de l'autre à travers le jeu des cartes. J'ai instauré une ambiance détendue, un ballet de feintes et de rires qui a engourdi leur méfiance. Emrys, pourtant, demeure un élément perturbateur dans cette danse délicate.

Son sourire, presque trop parfait, me trouble. Les échanges de regards énigmatiques avec la femme à la robe rouge ajoutent une touche de mystère à cette soirée déjà chargée d'incertitudes. Mes sens sont en alerte, mon instinct me susurre qu'il y a plus que des cartes en jeu ici. La partie progresse, et je joue l'écervelée pipelette, créant une fausse image d'incertitude. Mes yeux, cependant, ne quittent pas Emrys. Il ne joue pas, observe silencieusement, comme un spectateur un peu trop averti. Ses yeux semblent me déshabiller mentalement, analysant chaque mouvement, chaque faux pas ? Peut être? A moins que je ne fantasme joliment à cause de cette charmante petite fossette quand il sourit ? Est-ce que je suis devenue l'objet de son attention, une énigme qu'il veut résoudre ? Ou a t'il simplement perçu que je suis la plus redoutable à cette table ?

La tension s'accroît lorsque je décide de monter les enchères, d'ajouter 800 $ à la mise. Emrys, enfin, décide de participer, relançant la mise. Son regard pénètre le mien, une connexion silencieuse qui transcende le simple jeu de cartes. Mon instinct se crispe, une confrontation silencieuse entre deux esprits affutés. Voilà qui devient terriblement intéressant, quoique nettement plus risqué pour ce qui est de mes gains. Je croise son regard, penche légèrement la tête, lui lançant un sourire provocateur. Un défi tacite s'installe entre nous, une joute mentale où chaque geste, chaque regard, peut être une carte supplémentaire abattue sur la table. Les autres joueurs se retirent, laissant Emrys et moi face à face. Le pot est conséquent, l'adrénaline monte. Mon cœur bat plus vite, et le regard insistant du Texan ne fait qu'ajouter à la pression ambiante. C'est mon tour de jouer, un moment crucial où je dois décider de continuer à bluffer ou de tout risquer.

Je fixe Emrys, cherchant à percer son masque d'indifférence. Son regard intense ne vacille pas, et je sens qu'il essaie de lire en moi autant que je le fais avec lui. Une partie de poker qui va au-delà des cartes, une bataille d'intelligence et de manipulation. Je relance la mise, espérant qu'Emrys dévoilera un peu plus de son jeu. Nos regards se croisent, une connexion électrique entre deux adversaires déterminés. La tension atteint son paroxysme. Je maintiens mon regard dans le sien, essayant de ne pas laisser transparaître la moindre émotion, alors que c'est un bouillonnement fou au creux de mon corps. Ma langue vient happer ma lèvre inférieure, un geste subtil de concentration. Les enjeux sont énormes, et je sens que cette partie est une danse périlleuse où chaque pas peut me laisser sur le carreau. Il se met à louer ma stratégie, alors même qu'il balance des cartes comme au hasard et le doute se fait plus pressant dans mon esprit. Qui est ce type ? Son attitude ne matche pas du tout avec sa façon de jouer, ses fringues encore moins avec le reste... je suis en train de me faire baiser et pas comme j'aime. Mais me coucher maintenant ? Ce serait juste terrible, si je me plante et que c'est juste un clampin, je perds la face et ma thune, pour rien ? L'argent n'est pas la vraie question, j'en ai et si j'aime jouer ça ne déborde jamais le budget que j'y alloue. Mais le plaisir... ça c'est plus compliqué à réfréner. -"Je crois que je ne suis pas la seule dans ce cas !" J'échange, une carte, la reçoit mais ne la prend pas, me contentant de le fixer. -"Nous y sommes." Un sourire avant de glisser -"J'espère qu'il me restera assez d'argent pour vous offrir un verre." Qui a dit qu'on devait jouer à la loyale? On parle de poker... pas de bridge avec une vieille tantine.

J’apprécie cette joueuse. Elle a un talent de folie mais malheureusement, elle n’est pas au niveau. Pas pour me battre en tout cas. Je n’ai pas regardé mes cartes et je tente donc un coup à la « Maverick » elle seule connait son jeu et elle doit battre le hasard. Son pot est trop petit pour me baiser à tapis et je vais la recadrer aisément si je dois remonter au prochain. Elle doute et elle hésite, elle comprend qu’elle est en fâcheuse posture car elle m’a pris pour un perdreau de la veille. C’est dommage. La première règle est d’observer sans aucun a priori. Elle tente alors de me faire la même mais à la différence je peux lire le doute dans son regard. Elle joue en sachant ce qu’elle a et qu’elle me redoute parce que jusque-là j’ai mené la danse sans qu’elle le sache et maintenant que je me trouve en position de force, elle réalise que j’ai été habile tout le long et que maintenant, il ne lui reste que le charme pour me déstabiliser ? C’est mignon et inutile. Je glisse un tapis égal à ce qu’elle peut miser au maximum. Avec un sourire amusé, j’attends qu’elle paye et je retourne mes carnes une à une. Dame, quatre, deux, quatre et quatre. Je la fixe en souriant alors qu’elle abat les siennes deux paires, c’est joli, c’est même parfait, mais pourtant c’est largement en dessous du brelan. Je récupère la mise et lance un jeton de 500* de pourboire au croupier avant de regarder vers Mae qui vient de perdre. À vrai dire ce genre de petite table c’est marrant mais je lance vers elle un jeton de 5000$ avec un sourire charmeur.

« J’adorerai un sex on the beach. »

Je ramasse mes gains, avec une main d’entrée à 5000$ je m’en sors assez bien. Elle gagne en revanche une somme qui lui rembourse son ticket d’entrée non ? De quoi lui rendre le sourire et lui donner de quoi me payer un verre et beaucoup d’autres… Je passe mon regard par-dessus mon épaule et avise Liv de Quelen en souriant malicieusement. Elle a dû se demander ce que je pouvais branler durant cette partie, mais je crois qu’elle vient de voir ce que j’étais capable de faire et pourquoi est-ce qu’il est intéressant pour elle et son casino que je sois ici et sponsorisé. Elle peut même s’arranger pour me trouver des tables plus difficiles. De toutes manières il va y avoir de nombreux tournois officiels et moins officiels à venir. Certes j’aurais pu en finir à toute allure et sans aucune pitié mais au moins elle a pu voir une facette de moi qui j’en suis sur l’aura largement impressionné sur le talent qu’il me reste encore à déployer. Je reviens à la jolie rouquine et me lève avant de lui lancer.

« Je vais enfiler un truc plus… Adéquat et je vous rejoins, disons au bord de la piscine dans 15 minutes ? »

Sourire charmeur sur le visage je m’éloigne en laissant l’équipe de Liv ranger mon argent gagné en jeton, le Casino me fera le virement en liquide sur mon compte directement. Et demain je ferai un pourboire à l’équipe pour les remercier pour leurs traitements. C’est comme ça. Je parais hautain et prétentieux mais il faut toujours se méfier des façades. Je disparais dans ma chambre et entreprends de me changer.

Le style

J’ai choisi une tenue décontractée et simple avant de me diriger vers le bar. Rien ne me dit que la jolie rousse sera là et que j’aurais mon sex on the beach ni même de sex dans ma suite mais qu’importe. J’aurais probablement l’occasion de boire un verre en attendant que l’adrénaline de la partie retombe. Car oui, même si je n’en montre rien j’ai le corps ravit par la tension délicieuse de cette partie. Je me suis régalé et j’adore cette sensation, c’est pour ça que je joue…

Je sens le vent tourner, bien avant qu'il ne me foute un putain de maverick dans la tronche. C'est qui ce gars en fait ? Je serre les dents et tente de sauver les apparences mais quand il relance de ce que j'ai au max je sais que ce tapis, je vais littéralement me prendre les pieds dedans. J'en couinerais de frustration, mais je me contente de pousser mes jetons devant moi en me disant que je vais me taper un joli nombre d'heures sup pour compenser. Il commence à retourner ses cartes et jusqu'à la dernière carte j'espère. Une paire, j'en ai deux, deux valets, deux 10... Le dernier quatre tombe et je suis bien forcée de m'incliner.

Je pourrais masquer mon jeu et simplement quitter la table mais il m'a battue dans les règles de l'art et je crois que je sais perdre avec une certaine classe, même si ça me gave profondément. Je me dis que je n'ai pas démérité et ça amoindri un peu l'amertume de la défaite. Il se lève et je peux voir le sourire de cette femme brune qui a une moue appréciatrice avant d'échanger un long regard avec lui. Encore plus questionnant sur l'identité de celui qui me jette maintenant un jeton qui rembourse mon entrée à la table. J'écarquille les yeux sans trop savoir comment je dois le prendre.

J'ai bien envie de le lui relancer en annonçant que je ne fais pas l'aumône mais la façon dont son sourire creuse sa fossette me retient. Je sais pas trop pourquoi mais je me contente d'un froncement de nez avant d'acquiescer en me mordillant la lèvre. Je me lève et quitte la salle, observant la brune à la dérobée alors que je me rends au bar pour commander deux cocktails. Son sex on the beach et un moscow mule pour moi. Les deux verres en main, je gagne la terrasse et m'installe sur un transat, posant les cocktails sur la petite table basse près de moi. Je m'allonge et sors mon téléphone, répondant à mes messages et essayant de tromper l'ennui et ma déception. Je suis curieuse d'en apprendre plus sur celui qui m'a défaite si facilement ce soir. Je n'aime pas perdre et clairement je n'en ai pas l'habitude, alors un peu piquée et un peu séduite par ce sourire ravageur je fais exactement ce qu'il m'a demandé. Depuis quand j'obéis moi d'ailleurs ? Un type approche et je relève les yeux en entendant Je te tiens compagnie? Sourire poli et signe de dénégation. -"Non merci, j'attends quelqu'un." Je me redresse un peu et l'avise, près du bar. Je lève la main pour attirer son attention et lui désigne ensuite les deux verres près de moi. Il ne va quand même pas me faire l'affront d'avoir déjà zappé ?

Lire l’adversaire, comprendre, anticiper et vaincre. C’est un crédo. Elle est magnifique et elle porte une robe à faire tourner les têtes. Mais pas de bijoux tape à l’œil. Maquillage simple et coiffure soignée mais le luxe se remarque dans les petits détails. Donc je mise sur une jeune femme aux revenus modestes et qui a pour habitude de gagner sa croute et de jouer sa survie financière au poker. Je ne dirais pas que l’adrénaline que ça produit n’est pas savoureuse mais d’un autre côté, je crois qu’elle vient de tomber de haut. Nous ne sommes juste pas des joueurs de mêmes catégories. Elle n’avait pas de chance de gagner car même si les cartes avaient tourné en sa faveur j’avais trop habilement piégé la partie. Alors quand j’ai gagné j’ai vu dans son regard une sorte de trouble. Quelque chose qui s’écroule. Ce n’est pas seulement une partie qu’elle vient de perdre c’est bien plus. Alors pour qu’elle puisse apprécier cette défaite de manière à ce qu’elle lui semble être quelque chose de constructif et non une purge absolue. C’est pour cette raison que je lui rembourse ses frais d’entrée. Je n’ai aucun intérêt à plumer des joueurs lambdas surtout qu’ils n’étaient pas au courant de qui j’étais et donc comme cette jeune femme a été vaillante je trouve intéressant qu’elle n’ai pas de double punition.

D’ailleurs quand j’arrive au bar près de la piscine après m’être changé, j’ai d’abord cru que je serai seul. Qu’elle aurait simplement filé de là sans demander son reste, mais non, est bien ici et on dirait qu’elle m’a pris la bonne boisson. C’est intéressant et plutôt agréable je dois dire. Je la regarde alors qu’un type approche et qu’elle échange un mot avec lui avant de me faire signe. L’homme s’en va après un sourire et retourne à sa table. Sans doute un père de famille en voyage d’affaire qui aurait bien aimé se faire un petit extra entre les cuisses d’une jolie jeune femme juste pour le plaisir d’une nuit… Ce qui se passe à Vegas reste à Vegas… Du coup cet adage doit également fonctionner pour San Diego non ? J’approche armé de mon plus beau sourire.

« Vous préférez que je vous embrasse sauvagement pour lui ôter tout désir de venir tenter de nouveau sa chance ? »

Mon sourire s’agrandit et je prends mon verre en venant m’installer près d’elle sur le transat. Je repose le verre devant moi et continuant de la regarder je lui demande alors.

« Ça doit être épuisant à la longue d’attirer tous les regards et de vous faire courtiser sans cesse… Mais c’est une approche intéressante pour détourner l’attention de votre jeu à une table de poker… »

Malicieusement je lève mon verre en sa direction pour trinquer avant de lui demander d’une voix douce et enjouée.

« Vous désirez qu’on débrief la partie ou on met ça de côté pour simplement faire connaissance ? »

Je ne veux pas lui donner un cours mais elle peut avoir des questions et je pourrai lui répondre avec plaisir. Elle a du l’avoir un peu mauvaise de se faire baiser sur un Maverick… Pourtant si on est habile observateur c’est une technique assez intéressante qui met l’adversaire en boite tout en vous minimisant les surprises et en plus… J’avais calculé mon coup pour rester dans la course même en cas de défaite sur ce tapis.

Il approche goguenard, sourire amusé et provocations aux lèvres. Alors je souris à mon tour et je rétorque. -"Avec plaisir, ça me semble une excellente stratégie." Je plisse un peu les yeux et plonge dans mon cocktail pour en savourer une gorgée alors qu'il reprend la parole. -"Si vous saviez, c'est dur d'être un canon, je ne le souhaite à personne." Je me marre toute seule à ma vanne tandis qu'il s'installe et que je dévore des yeux les lignes de son visage.

Il y'a quelque chose de diablement séduisant dans la façon dont sa mâchoire se carre quand il s'apprête à sourire et j'aime la façon dont son regard s'allume quand il plaisante. Pourtant ce qu'il glisse en réponse me fait me redresser, terminer mon verre et le reposer. -"Je n'ai clairement pas réussi à détourner la tienne, alors que tu m'as joliment baisée." Haussement d'épaule et je plonge dans son regard. -"Je serais ravie qu'on débriefe tout en faisant connaissance. Si je ne m'abuse tu es joueur pro n'est ce pas?" Je sais additionner deux et deux et je ne me serais pas faite avoir ainsi par un joueur du dimanche.

Je suis douée, mais je reste une simple amatrice, il y'a clairement un gap à franchir avant de passer pro, alors tout conseil est bon à prendre. Mon ego ne souffre pas de reconnaitre que j'ai encore à apprendre, au contraire c'est quelque chose qui m'a toujours stimulée et poussée en avant. C'est ce que j'aime dans la vie. Apprendre, encore et toujours, découvrir les secrets aussi... trouver une logique dans l'impensable, mettre en lumière les zones d'ombres ! Je souris et trinque avec lui tout en déclarant -"On va devoir remplir mon verre, il parait que ça porte malheur de trinquer avec un verre vide et j'ai eu assez de malchance ce soir." Petit mordillement de lèvre provocateur avant de me pencher vers lui en chuchotant. -"A moins que ce soit le destin ?" Je fronce le nez et éclate d'un rire joyeux. Ma nature n'est pas à me morfondre, loin de là et je crois que la déception passée, je suis capable d'être bonne joueuse. J'ai trouvé mon maitre, pour cette fois en tout cas, ça pourrait m'écraser et me faire me sentir mal, mais non, ça me donne envie de me dépasser et d'être meilleure, si on doit s'affronter de nouveau autour d'une table.

Ceci dit, dans cette position alanguie, bordée par ses sourires, il y'a dans mon esprit de nombreuses autres façons de se découvrir en terme d'affrontements savoureux. Sans doute pour ça que j'ai dit qu'il m'a baisée... malheureusement pas comme j'aime. Mais qui sait, la nuit est encore jeune, ça pourrait bien venir.
Je me retrouve assise là, face à lui, ma fierté mise à mal par ce jeu de cartes impitoyable. J'ai perdu contre cet homme au charme indéniable, et je dois admettre que ça pique un peu, mais qui sait, peut être que j'ai gagné autre chose? C'est l'avenir qui le dira... j'aime cette incertitude, elle m'amuse même diablement. D'autant que pendant que je panse mentalement les entailles de mon ego, je ne peux pas m'empêcher de remarquer à quel point il est exagérément beau. Je ne connais pas tous les visages des joueurs professionnels et je réalise que je vais devoir corriger cette erreur, pensée évanescente, alors que je suis à la fois troublée et diablement intriguée.

Je suis presque surpris de voir qu’elle m’attend et comme elle est en charmante compagnie, je lui propose un baiser qu’elle accepte avec plaisir trouvant ma stratégie parfaite pour éloigner son soupirant. Le souci, c'est qu’elle s’empresse de boire mettant fin à mes espoirs de lui glisser ma langue dans la bouche. Elle me réplique que c’est dur d’être un canon et qu’elle ne le souhaite à personne. Je soupire longuement en signe d’assentiment total à sa réthorique et m’installe près d’elle en prenant mon verre.

« Pfiiiiiou… À qui le dites-vous… »

Elle me rétorque qu’elle n’a pas réussi à détourner mon attention et déclare que je l’ai joliment baisé. Je souris n’ayant pas le temps de lui répondre que je ne l’ai pas baisé comme j’aime le faire car elle accepte qu’on débriefe la partie. Elle demande si je suis un joueur pro ? Et je hoche la tête. Je ne suis plus qu’un simple joueur pro. Je suis classé et vice-champion du monde. Aucune défaite depuis ma finale pour cause de hasard… ça ne rend pas la défaite plus facile pour autant. Mais rien dans ce que nous avons fait comme coup lors de cette finale n’aurait pu changer l’issue. Nous avons été parfaits et le hasard a décidé que je devais perdre…

« Votre souci majeur pendant cette partie, c’est d’avoir voulu tenir votre rôle de séductrice. Il aurait fallu le lâcher à un moment pour mieux jouer vos coups. Ça aurait énervé les mâles Alpha et vous auriez été moins appréciée mais plus facilement vainqueur. »

Le niveau était bien trop grand pour qu’elle me batte mais avec une bonne main et un peu plus d’adaptabilité elle m’aurait posé plus de soucis et m’aurait sans doute embêté plus encore. Mais je n’ai aucun soucis, elle va être largement capable de progresser, elle a du talent. Elle fait une remarque sur son verre et je fais signe au serveur de nous remettre la même chose. Oui je compte boire ce soir… Elle me regarde et plus je la fixe plus je la trouve adorable. Elle se mord la lèvre doucement et je fonds totalement. Le serveur nous apporte nos verres et je regarde derrière elle et fais comme si je voyais un truc. Elle va se tourner et je saisis sa main doucement pour la garder face à moi.

« Non… Ne regardez pas, votre soupirant tente un retour… Il va falloir que je vous sauve avec ma stratégie… »

Je m’avance et lui tends mes lèvres doucement faisant 90% du chemin lui laissant les 10% restant à faire alors que je murmure délicatement en la regardant dans les yeux tout en lui adressant un sourire charmeur les yeux pétillants de malice.

« Courage, c’est juste un mauvais moment à passer après vous serez tranquille… »

Irrécupérable… J’aurais aussi pu tenter la technique du « on devrait s’embrasser on serait plus détendu après » mais je ne peux pas jouer toutes mes cartes en une fois non ? Et puis le match est fini il faut bien attaquer la 3eme mi-temps non ?

J'écoute attentivement ce qu'il me débriefe de la partie, notant en moi même que j'ai perdu mais avec les honneurs puisqu'il est bien au dessus de mon niveau. Je ne sais pas si ça rend ma défaite moins amère, mais sans doute un peu ? Je ne m'appesantis pas là dessus, ça ne sert à rien de ressasser et je suis quelqu'un qui préfère positiver. On a le choix de se concentrer sur ce qui ne va pas, ou de décider de l'admettre et de porter son attention sur le positif. Peut être que ça ne change pas le fond, mais ça modifie clairement la perception qu'on peut avoir du monde. J'ai tendance à préférer les nuances de bleu, sans doute parce que je n'ai pas d'affection pour le rose bonbon.

Nos verres arrivent et je souris au serveur avant d'avaler une gorgée et de le reposer près de moi. Mon attention se concentre sur lui et sur ce qu'il me dit. Alors que je vais me retourner, pour voir le retour de mon pseudo soupirant il attrappe ma main et je frissonne tout en reportant les yeux sur lui. Il se trouve tout près et je sens l'air se raréfier autour de nous. Ce sourire... qu'il arbore. Pfiou. Je note la fossette délicieuse que ça creuse sur sa joue et je pousse un petit soupir tout en parcourant les quelques centimètres qui nous séparent encore. Juste pour murmurer contre ses lèvres, les effleurant. -"Peut être que ça n'est pas si pénible à envisager." Je ne l'embrasse pas, me contentant d'attiser cette envie, visant à lui en donner encore plus envie. Sauf que c'est un jeu dangereux. Jouer avec le feu impacte toujours le fait qu'on prend le risque de se brûler et c'est précisement ce qui m'arrive.

Il est la flamme et je me retrouve rapidement en proie avec une envie que je ne réprime pas. Ma main capte sa nuque et je referme les doigts sur les cheveux sur sa nuque. Une prise possessive, juste pour le tirer à moi et écraser ses lèvres sur les miennes. Un baiser qui pourrait rester chaste si mes lèvres ne venaient pas s'entrouvrir sur une langue curieuse et passionnée, partant à la rencontre de la sienne. Ses lèvres se pressent contre les miennes avec une fougue ardente, déclenchant un tourbillon d'émotions qui m'emporte loin de la réalité et je réalise que j'ai quitté le transat pour venir grimper sur ses genoux, à califourchon. La musique, douce et sensuelle, qui provient du bar, résonne comme une symphonie envoûtante dans mes oreilles, créant un cocon propice à l'abandon.

Je me perds dans ce baiser langoureux, laissant mes mains parcourir son dos avec une ardeur passionnée. Chaque contact électrise mes sens, faisant naître en moi un feu dévorant qui me consume de l'intérieur. Je ne suis pas du genre timorée et je crois qu'il vient clairement d'éveiller un brasier inextinguible. La chaleur de son étreinte me réchauffe, me faisant frissonner d'envie alors que je m'alanguis contre lui. Nos souffles se mêlent dans une danse enivrante, que j'abandonne pour me redresser. Je le regarde dans les yeux, regard pétillant, sourire mutin aux lèvres, clairement amusée. -"Pensez vous que ça suffise à le décourager?" Autant pousser ce petit jeu à son maximum, non ?

Narquois, taquin, charmeur et souriant, c'est tout moi, mais je ne suis jamais vantard ou suffisant et encore moins donneur de leçon. J’ai aimé sa manière d’essayer de me déjouer. Sa façon hargneuse de trouver l’ouverture pour me ramasser et je n’ai pas joué comme un sot, je prends chaque adversaire au sérieux. Cependant, elle avait deux trois actions qui ont démontré qu’elle était « novice » face à moi et c’est ce que je lui explique pour mieux ajuster sa stratégie la prochaine fois. Elle écoute et je pense qu’elle prend en compte mes remarques pour plus tard. Puis arrivent les verres et je décide qu’il est temps de faire basculer la soirée sur un autre ton. On trinque et je bois une gorgée avant de lui faire croire que son soupirant est de retour et qu’il va falloir que je la sauve avec ma stratégie. Je m’avance avec la technique du 90/10 et un sourire charmeur. Aller ça va, j’ai bien vu que la dame n’était pas insensible et puis j’ai bien le droit de tenter un peu ma chance non ? Elle approche mais se contente de m’effleurer sans vraiment m’embrasser. Alors que je lui demande du courage en lui expliquant que c’est juste un mauvais moment à passer elle me réplique que ce n’est peut-être pas aussi pénible à envisager. Je souris et continue de la fixer savourant l’effleurement de nos lèvres quand soudain, elle agrippe ma nuque et m’embrasse en me tirant vers elle. Sa langue retrouve la mienne et je réalise qu’elle vient carrément de me grimper dessus à califourchon.

Mes mains s’arriment à ses hanches et je l’attire contre moi pendant que ma langue danse follement et tendrement avec la sienne mais clairement je crois que je n’ai rien de plus à faire, Maé est en train d’onduler son bassin contre moi et la seule chose qui me retient encore ce sont les caméras de sécurité du casino. Je crois que dans 3 minutes on va voir débouler la sécurité mais étrangement je m’en fous royalement. Je continue de l’embrasser caressant son dos alors qu’elle se coule contre moi et finit par couper le baiser en souriant pour me demander si je pense que ça suffit à le décourager… Je prends une moue pensive et fais un long « mmmmm » pensif avant de lui dire en la regardant.

« Dans le doute on devrait… Foncer dans ma suite et nous envoyer en l’air… On emporte les cocktails ? »

Je la repousse doucement pour la faire se lever. Je suis un peu à l’étroit dans mon pantalon, mais je compte marcher vite. Je prends mon verre et le sien d’une main et de l’autre sa main à elle et l’entraine vers ma suite. Je récupère ma main devant la porte pour ouvrir et la reprends pour la faire entrer avant de fermer avec mon pied et de poser les verres sur la table avant de me tourner vers elle en souriant commençant à déboutonner ma chemise en la fixant tout en lui adressant mon sourire le plus craquant et charmeur.

« On en était où ? »

Je n'ai rien d'une mijorée ou d'une effarouchée, au contraire, j'ai une façon de concevoir la vie et les relations qui dénote un peu. Chose qui a tendance à m'agacer d'ailleurs, si j'étais un homme ça semblerait parfaitement évident et naturel, mais qu'une femme assume ses envies et ses plaisirs sans se poser de question ? C'est beaucoup plus difficile à envisager pour le modèle patriarcal de notre société. Je pourrais en être heurtée, entrer en lutte et vouloir mettre mon énergie au service du changement. Mais je me contente de lever bien haut le majeur et de m'en foutre.

Toute personne pensant avoir le droit de me dicter ma conduite peut aller se faire foutre au verre pilé, encore plus si son argument c'est d'avoir une bite ou la longueur de la jupe que je porte. Bref... c'est surement ce qui me pousse à ne pas me poser mille question avant de répondre à l'attention charmeuse qu'Emrys me porte. A croire que je suis moins mauvaise perdante qu'il n'y parait, finalement. Je me retrouve sur lui, l'embrassant à en perdre le souffle autant que la tête et je dois bien avouer que plus rien d'autre ne compte à cette seconde.

La chaleur de ses lèvres, la fermeté de son corps, tout se conjugue à la perfection, pour me donner d'autant plus envie de lui. Quand il me dit qu'on devrait gagner sa suite, je souris en coin et me lève, le laissant attraper nos verres et lui abandonnant volontiers ma main. Il me guide, de la terrasse vers une entrée qui semble être celle de l'hotel ? Je ne sais pas, je me laisse simplement aller et récupère ma main seulement quand il a besoin de la sienne pour ouvrir la porte de sa suite. Je la glisse de nouveau dans sa jumelle et pénètre dans sa chambre. Il referme du pied, pose nos verres et se tourne vers moi tout en ouvrant lentement mais ostensiblement sa chemise.

J'ai un petit rire quand il me demande là où nous en étions et je m'avance doucement. -"Vous me veniez en aide ! Pour faire fuir un prétendant bien trop pressant." Je lui fais un clin d'oeil et ma main se pose sur son torse désormais découvert. D'un coup d'oeil rapide j'ai pris connaissance des lieux et je le pousse tranquillement vers son lit. Juste pour qu'il bute dedans et se retrouve assis. -"Vous manquez décidément de concentration." Ceci dit alors que je monte sur lui, à califourchon de nouveau, le lamé de ma robe venant très clairement découvrir ma cuisse, remontant même jusqu'à offrir une parcelle de ma hanche au regard.

Je noue mes bras à sa nuque, ondule très ostensiblement le bassin à la rencontre de sa virilité que je sens en éveil et je pousse un petit couinement ravi avant de susurrer en plongeant sur ses lèvres. -"On en était... précisément... ici." Dernier mot exhalé contre sa bouche, alors que la mienne se fait immédiatement furieuse, exigeante. J'abandonne sa nuque, pour venir remonter les mains dans mon dos et abaisser la fermeture éclair de ma robe. Il me suffit ensuite d'en extirper lentement mes bras, pour me retrouver le buste seulement emprisonnée dans un bustier sans bretelle, ma robe enroulée autour de mon ventre. Je viens me serrer contre lui et le contact de nos deux peaux m'électrise de la plus divine des manières.

Une fois débarqués dans ma chambre, je demande de manière effrontée avec un sourire charmeur à cette divine créature ou nous en étions avant que notre course effrénée ne nous porte en ces lieux tout en déboutonnant ma chemise lui faisant mon sourire le plus craquant en guise de ponctuation finale à ma phrase. Elle continue de me vouvoyer en approchant et déclare que je venais à son aide pour faire fuir un prétendant bien trop pressant. Elle fait un clin d’œil et pose sa main sur mon torse et s’en sert pour me pousser vers mon lit et pousse pour que mes mollets touchent le bord et que je m’assois dessus. Elle dit que je manque décidément de concentration et je souris alors qu’elle monte à califourchon sur moi relevant sa robe sur ses cuisses.

« Je sais c’est souvent le cas quand une femme magnifique remonte sa robe pour s’asseoir sur moi… »

Je la laisse nouer ses bras autour de ma nuque alors que j’enroule les miens autour de sa taille. Elle précise alors qu’on n’en était exactement ici avant de poser sa bouche sur la mienne. Mais loin d’être sage, le baiser part directement à 200 km/h et sa langue attaque la mienne sans attendre. Elle passe ses mains dans son dos et détache sa robe alors qu’elle en extirpe ses bras et se retrouve avec un bustier sans bretelles sa robe enroulée autour de son ventre fait une ceinture de tissus que je soulève et passe par-dessus sa tête coupant un instant le baiser avant de replonger sur sa bouche. Avide de plus, mes mains caressent ses seins par-dessus le tissu du bustier et je le baisse d’un geste avant de quitter sa bouche pour venir lui dévorer les seins avec ardeur avant de me décaler en inclinant le bassin sur le côté me laissant la place de venir enfoncer mes doigts dans sa culotte pour venir masser son sexe pendant que je dévore et suce tour à tour ses tétons. Mes doigts passent la barrière de son intimité et se glissent en elle faisant un va et vient lascifs contre son point G pendant que je masse son clitoris de mon pouce.

J’aspire un de ses tétons et le suce ardemment avant de le libérer pour venir avaler ses soupirs en l’embrassant avidement dégustant de ma langue les vibrations que ses gémissements créent au niveau de sa bouche. Mes doigts continuent leur inlassable travail alors que je cherche littéralement à mettre le feu à son corps, a ses désirs et à lui donner envie de venir me dévorer sans plus attendre. Je veux la rendre sauvage et animale. Ma main libre remonte sur son dos et agrippe ses cheveux avant de tirer dessus et de la forcer à se cambrer et à relever le menton. Je me hisse et mords son cou la doigtant toujours follement.

» Isaac Arroyo -- Si tout est sous contrôle, vous ne roulez tout simplement pas assez vite.
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