Un peu de calme en bonne compagnie (Gunther)

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Ce soir, je devrais plutôt dire cette nuit vue que nous en sommes déjà a presque 1 heure du matin, je me sens vidé. La soirée au Lip a été difficile, siphonnant. Danser c’est bien, le problème n’est pas là, mais quand les femmes qui viennent nous voir nous trémousser sont saoule, geler ou sous l’effet de la pleine lune, elles deviennent vite incontrôlables. Si dans les faits je n’ai pas vérifié les phases de la lune, je pourrai mettre ma main au feu que nous ne sommes pas loin de sa belle rondeur brillante ce soir. L’une d’elles a même pris ma queue dans sa main pour la tirer vers elle comme elle tire sur les boites de céréales les jours de marché. Putain, elle sait que ces machins-là ils sont greffés à notre corps ? Sa faute d’ailleurs si j’ai fini mon quart de travail une heure plus tôt. Si la douleur m’a quitté, l’envie de plaire aux autres spectatrices aussi parce que ce petit incident n’est que la pointe de l’iceberg. Je me suis douché, habillé et après avoir prévenu Ruusu que je n’allais pas entrer avec elle, j’ai quitté le Lipstick pour aller marcher dans les rues.

Que font tous ces gens dehors à cette heure-là ? La même chose que moi ? Ils fuient une journée de merde ? Peut-être qu’ils fuient une vie de merde ou, comme moi, vivent de nuit ? Je vais choisir la fuite, tiens, ça me rendra moins seul dans cet univers de folie. Parfois je me dis que je me fais vieux pour tout ça, que je devrais me trouver une femme, fonder une famille et me trouver un boulot ou je vais faire du 8 h et 17 h. Je devrais, mais je n’en suis pas là dans ma vie, hélas. Ou alors je fais l’autruche et tente de me convaincre que ma vie de gigolo est ce à quoi j’aspire encore ? Ahhhh merde, c’est moi ou un verre serait le bienvenu ? Je regarde ou je suis et me permets un doux sourire. Finalement la vie n’est pas si conne puisque mes pas m’ont mené vers un bar où j’aime aller de temps à temps, et ce, sans m’en rendre compte. Aller, pourquoi pas, un verre et puis une direction chez moi. J’entre donc, m’approche du bar et envoie la main à Phil, une connaissance de longue date.

Un truc fort, mon ami !

Journée de merde ?

Tu ne veux pas le savoir.

Il éclate de rire et me fait signe de m’installer au bar, ce que je fais à chaque fois que je mets les pieds dans ce bar gai de toute façon.

Je te l’ai dit… Oublie les femmes c’est de la merde !!

Là c’est à mon tour de rigoler avant de lui répondre que hélas, j’aimais autant les trous de devant que les t trous de derrière. Je suis bi et alors ? Je m’installe donc au bar, j’attends mon verre et une fois en main, je le cale cul sec avant de remercier Phil pour le deuxième verre qu’il vient de déposer devant moi en disant qu’il se doutait bien que j’en aurais besoin. Je prends le deuxième verre en main et ferme les yeux pour le savourer, prétendant ne pas avoir ressenti que quelqu’un prenait place à mes côtés.

— Enchanté, moi c’est Gunther !

J’ouvre les yeux et me tourne vers l’inconnu avant de lui sourire.

Eljas !

Je lui tends la main après m’être présenté, question de politesse, avant de me tourne légèrement su mon banc pour lui faire face. Il fait la conversation, se serait con de lui dire de me foutre la paix non ? Surtout qu’il est plutôt mignon…

Journée de merde que j’ai hâte de mettre dernière moi, mais tu n’es pas là pour m’entendre me plaindre alors je ne le ferai pas. Pour ce qui est de ta seconde question et bien je suis venu seul, mais un truc me dit que je ne vais pas repartir dans le même état.

Direct ? Oui, enfin je pense que oui. Trop direct ? J’en suis persuadé, mais au point ou j’en suis tourner autour du pot de me convient pas.

Je ne mets pas les pieds ici souvent et quand je le fais, je suis toujours seul.

Bah quoi ? C’est la vérité, non ? Si je veux des femmes, ce bar n’est franchement pas l’Endroit idéal et il y a très peu d’hommes qui viennent me voir danser au Lip. Chaque établissement offre un menu différent. Puis, si je suis toujours venu ici seul, la prochaine fois je crois que je vais y amen Daniel tient. Je pourrais le laisser flirter pour nous deux, le laisser nous trouver un jouet que l’on pourra partager ? Mhmmm, cette idée, à elle seule, me fait durcir bien malgré moi. Concentration. JE ne suis pas ici avec Daniel et je ne crois pas que l’homme assis en face de moi approuve le fait que je pense à un autre alors qu’il est là, devant moi.

C’est quand même la première fois que je te croise ici, tu es nouveau à San Diego ? Attends, laisse-moi deviner. Tu n’as pas un accent scandinave ni un accent espagnol. Ta façon de prononcer certaines consonnes me laisse penser que tu as des racines germanique ou… russe ? Je brule ou c’est froid ?

Je me suis légèrement penché vers lui, un bras sur le bar pour tenir mon verre et l’autre sur ma cuisse qui se demande si elle va se faufiler sur la sienne ou pas. Est-ce que je flirte ? Oui, non, peut-être… je ne le connais pas et si cela se trouve il est ici pour se saouler la gueule, comme, moi, mais pour ma part, une bonne partie de jambe en l’air est toujours la bienvenue. J’ai jeté les dés, dévoiler quelques-unes de mes cartes, voyons voir maintenant s’il mord ou si je laisse la conversation rester… une conversation. Ce n’est pas parce qu’une femme m’a fait regretter d’être bi que je me dois de repousser tout ce qui attire mon regard. Justement, jamais un homme n’osera me tirer la bite comme l’autre tarée à oser le faire.