Un lièvre à la fois (Vic)

Sortir sans mon acolyte de toujours, sans ma meilleure amie n’a clairement pas la même saveur. Le nombre de remarques sur ceux qui m’entourent que je dois réprimer sont nombreuses, ma langue trop bien pendue doit demeurer sage. Enfin… en ce qui concerne les mots qui en sorte, car je sais utiliser ma langue de tant d’autre manière. Quoi ? Je suis une fille facile ? Hum… oui et non. Mes moeurs sont légères, j’aime m’amuser et profiter de la vie, mais facile… pas vraiment, parce que si je décide de dire “Non” ce dernier et ferme et définitif. Je ne change pas d’avis.

Ce soir, je sors dans ce bar ou j’ai l’habitude de me rendre de manière assez régulière. Je suis venu seule. Seule en arrivant oui car je doute l’être encore quand j’en sortirai. Pensez de moi ce que vous voulez, un homme faisant la même chose passerait pour un séducteur hors paire, alors pourquoi est ce que moi j’accepterais de passer pour la salope de service ? J’aime la vie et tout ce qu’elle peut m’offrir. Si j’étais une meilleure observatrice peut être que je remarquerais cet homme assis dans le fond du bar, il est souvent là, et peut être que je remarquerais cette manière bien à lui qu’il a de me regardais. Comme si je lui appartenais, comme si j’étais une chose précieuse nécessitant sa protection. Mais… je ne suis pas observatrice, pas le moins du monde. Alors, je ne le vois pas, et heureusement peut être parce que ça me ferais probablement flipper.

Je bois, je danse, je ris, je parle… je parle beaucoup. Je parle trop ? Je boiss trop ? Aussi probablement et malgré mon assurance de façade je suis d’une incroyable naïveté. La preuve je n’imagine pas un seul instant que ce type que j’ai éconduis un autre soir a mis un truc dans mon verre. Il me dis vouloir se faire pardonner ses incivilité de la dernière fois, et moi ? Je doute pas de sa parole, pas un instant. Naïve je vous dis. Mon esprit est troublé par l’alcool, et j’aime cet éffet désinhibant. Le mec me colle, danse lascivement contre moi, et je le laisse faire, ce n'est qu’une danse. Rien qu’une danse. Rien de plus. Je sursaute en entendant cette voix grave et grondante dans mon dos. Merde un putain de frisson me secoue d’un bout à l’autre de ma colonne vertébrale. Je me retourne et mon regard se pose sur lui. Merde mais c’est qui se type ? Il attrape mon verre, me l’arrache des mains pour l’imposer entre celle de mon “cavalier”. Mon regard passe de l’un à l’autre, tentant de comprendre quand il lui ordonne de boire le verre qui m’était destiné. La voix grondante du mec éclair ma lanterne rapidement. La drogue ? Quoi ? Dans quel monde de merde on est là ?

« De la drogue ? Putain mais tes vraiment un fils de pute toi !! »

Je crache mon venin avec véhémence mais au fond je suis morte de trouille. S’il a tenté de me droguer c’est pas pour m’inviter gentiment à dîner. Ceux à quoi je viens d’échapper me glace le sang. Je regarde l’homme se plaçant comme mon sauveur l’obliger à boire ce breuvage qui m’étais destiné. Son hésitation est un aveu criant, il finit par le boire d’une traite ce qui me force à… hésiter ? Il l’aurait pas bu s’il y avait eu réellement de la drogue à l’intérieur ? Il l’aurait fait tombé… ou aurait détalé comme un lapin sans demander son reste… Naïve je vous dis. Mon sauveur lui glisse quelques mots que je ne peux entendre à l’oreille. Le mec presse le pas et disparaît. Je connaîtrais la vérité ? Rien est moins sure.

Mon attention me tourne vers mon sauveur, son sourire m’arrache un frisson. C’est qui ce type sorti de nulle part ? Il est beau gosse en plus. Mais un instant… qu’est-ce qu’il fiche ? Je m’apprêtais à entamer une discussion avec lui, un échange certainement banal mais poli, mais il tourne les talons, me plantant la comme une conne au milieu de la piste de danse. Sérieusement ? Je me sens conne, tous les regards sont plantés sur moi après ce petit intermède. En l’espace d’un instant je suis passée d’une nana passant simplement une bonne soirée, à la cruche naïve qui à manquer d’être la victime d’un violeur. Certains pensent peut être que ma tenue est un appel à ce genre de sombre connard, d’autres me plaignent peut être sincèrement… mais sincèrement ce que peuvent penser les autres de moi j’en ai rien à foutre. Là tout de suite, je veux en savoir plus sur cet homme. Pourtant, je demeure immobile quand mon regard lui l’observe quitter le bar. Il a disparut de mon champs de vision quand je reviens brutalement à la réalité. J’entend une voix féminine à côté de moi me demander si je vais bien. Je ne suis même pas certaine lui avoir répondu. Je suis ailleurs. Sonnée. Choquée, mais aussi curieuse.

Mon regard est fixé sur cette porte qu’il vient de prendre et avant même que j’ai le temps de comprendre ce que je suis entrain de faire me voilà dehors, tournant la tête à droite puis à gauche. Sa voix grave et grondante raisonne dans la nuit. Barbie ? C’est vraiment à moi qui s’adresse ? Je devrais être vexée et pourtant c’est bien un sourire qui étire mes lèvres à cet instant.

« En général quand on sauve une jolie fille on attend au moins qu’elle ait le temps de dire merci. »

Je m’avance vers lui m’arrêtant qu’à quelques pas de lui. Je me plante devant lui non sans une certaine détermination.

« Barbie avait peut être pas besoin d’être sauvée…»

Ma mauvaise foi est à trancher au couteau. Bien sur que j’en avais besoin, sans son intervention le mec m’aurais probablement déjà entraînée derrière une ruelle pour me violer et peut être pire encore. Le mot que je cherche c’est “Merci” je crois mais il ne passera pas la frontière de mes lèvres, pas tant que monsieur veut jouer les sauveurs détachés. Mes lèvres s’étire dans un sourire plein d’une forme de provocation. Il me trouve belle si je comprends bien… Belle manière de me le faire comprendre.

« Ou alors peut être que je devrais retourner à l’intérieur tenter le diable pour voir si mon ange gardien frappe à nouveau…»  

J’arque un sourcil interrogateur, s’il me pense pas capable de mettre en oeuvre mes propos et bien il se trompe. Je le teste ? Hum… oui peut être un peu avouons le, mais que voulez-vous je suis joueuse… on ne se refait pas.

Pourquoi je l’ai suivi dehors ? Je ne suis pas certaine d’être capable de répondre à cette question, la curiosité peut être. Certainement oui, mais il n’y a pas que ça. Il m’a évité un drame, pour ne pas dire qu’il m’a carrément sauvé les fesses, puis il se barre comme ça, sans un mot… ni un regard. Ca ne se fait pas. Non non non, ça ne se fait pas en j’entend bien le lui faire remarquer et sans attendre un instant de plus qui plus est. Je sors, le trouve et me plante devant lui avec une assurance que je devrais peut-être ravaler… mais c’est clairement plus fort que moi. J’affirme que je n’avais pas besoin d’être sauvée, n’appréciant pas franchement le surnom de Barbie dont il m’a affublé. Quoi ? Oui, je suis blonde, mince, maquillée, porte des vêtements sans doute trop sexy… mais je ne suis pas une poupée Barbie. Il me fixe sans un mot et je ne suis pas sur qu’il comprend ce que je lui dis avant qu’il me dise que si je ne lui donne pas mon nom Barbie restera. Mes lèvres se pincent, il se fiche de moi, et ça m’agace au moins autant que ça m’amuse. Je crois que j’aime son répondant.

« Victoria. Je m’appelle Victoria… » Je grogne comme si avoir été obligé de lui révélé si vite mon nom m’agaçais. C’est le cas, mais ce “Barbie” ça me hérissais les poils. J’éspère bien être plus intéressante qu’une putain de poupée. « Et tu compte me donner le tien ? Je te préviens il est hors de question que je t’appel mon ange gardien. »

Je le provoque encore, mais ça semble l’amuser. Il s’avance vers moi, il est si proche que je peut sentir son souffle chaud caresser mon visage, puis, ses mains viennent de part et d’autres de mon visage, je relève mes yeux qui se retrouvent comme hypnotisés par les siens…  Les paroles qu’il prononcent devraient me faire vrombir. D’autre forme de paiements ? Non mais il me prends pour qui ? Une pute…? Je m’apprétais à dire bien des connerie lorsqu’il m’embrasse, ses lèvres viennent dompter les miennes. Je devrais le repousser juste pour la forme, pour lui montrer que je ne suis pas une fille facile dont on peut disposer à sa guise… mais… mais la douceur de ses lèvres contre les miennes sont tellement enivrantes. Mes lipes s’entrouvrent instantanément pour laisser sa langue venir danser contre la mienne. Non seulement je le laisse faire, mais en plus de ça je répond à ce baiser avec un désir que je devrais contenir. Seulement… j’en suis incapable. C’est lui qui finit par rompre le baiser, me laissant dans un état de béatitude qui ne me ressemble pas vraiment. En un baiser il a fait monter le température d’un cran direct. Il se recul et me regarde… visiblement satisfait de son petit effet. Putain, ce type m’agace autant qu’il m’attire. C’est dingue. Là tout de suite j’ai autant envie de l’envoyer chier que revenir l’embrasser avec la fougue que l’on me connais. Pas un homme facile ? Mes yeux s’arrondissent sous l’effet de surprise. Non, mais il se fiche de moi ? Il me prend pour une putain de midinette qui lui court après ? Cela dit… s’il est aussi doué pour la bagatelle que pour embrasser… je ne dis pas non pour le mettre dans mon lit, mais ça plutôt crevé que de le lui avouer. Il est trop sur de lui et ça me donne envie de grogner. Il ne me laisse même pas le temps de lui répondre, il me reluque avant de repartir à l’intérieur. Il me plante là. Encore !! Ca fais deux fois putain, je vais pas passer ma soirée à lui courir après si ?

Je veux pas lui donner la satisfaction de lui courir après… et pourtant je ne peux pas en rester là. Non c’est impossible, même pas envisageable un seul instant. Je suis restée plantée là comme une conne plusieurs minutes. Hésitante. Luttant contre mon envie de lui faire fermer cette charmante petite gueule qui soit dit en passant embrasse divinement bien. Et merde !! Je peux pas en rester là, je pivote pour retourner dans le bar. Pourquoi faire ? Le séduire ? Hum, j’en suis pas certaine ça lui ferais beaucoup trop plaisir. Le provoquer ? Et si c’est tout ce qu’il attendait. Merde, pour la première fois depuis bien longtemps je ne sais pas sur quel pied danser.

A l’entré du bar, mon regard le cherche, balayant l’espace de droite à gauche. Il est au bar, un tabouret de libre et un second verre à côté du sien. Comment est-ce qu’il pouvait être aussi sur que je le rejoindrais… J’aurais pus me barrer simplement sans demander mon reste. Oui, j’aurais put… mais NON… il a bien trop aiguiser ma curiosité pour ça. Il est malin et ça m’emmerde bien de le reconnaître. Une part de moi sait parfaitement que je ne devrais pas foncer tête baissée, que je devrais prendre le contre-pied et l’ignorer au lieu d’aller le retrouver… mais voilà, cette vague de désir qu’il a provoqué en moi me laisse guère d’autres options que de foncer la tête la première. J’avance alors vers lui d’un pas décidé, j’arrive à sa hauteur, mon corps se faufile entre lui et le tabouret afin de pouvoir me hisser en haut de ce dernier. Mon corps effleure le sien et ce contact m’attise. Bon sang mais qu’est-ce qui tourne pas rond chez moi ?

« Il va falloir cesser de me planter là comme une conne… c’est la seconde et dernière fois que je te cours après…»

D’habitude c’est les mecs qui me courent après et pas l’inverse. Je m’installe sur le tabouret de biais, de manière à lui faire face, mes longues jambes fines effleurent les siennes, accoudée sur le bar, mes iris cherchent les siens malgré les lumières tamisé du lieu.

« Et il va falloir cesser de m’envoyer des signaux aussi contradictoire. Tu me sauve… et me plante là… Tu m’embrasse… et te sauve encore… »

Ma voix est plus suave, plus chaleureuse et le sourire qui étire mes lèvres à cet instant à quelques choses de provoquant. Mes jambes effleure volontairement les siennes, puis je bois quelques gorgés du verre trônant devant moi. Il savait que je viendrais, j’entre à pieds joints dans son jeu… ou dans son piège j’en sais rien, mais je suis comme ça, fonceuse et naïve et je ne peux pas altérer ma nature profonde. Je suis ainsi. Je me penche en avant, rapprochant mon visage du sien, de manière à ce qu’il puisse sentir mon parfum et mon souffle chaud caresser son visage. Tu me voulais séductrice n'est-ce pas ? Mes iris cherchent et trouvent les siens, je me penche encore me tenant si proche de lui que mes lèvres effleurent les siennes, le laissant espérer un baiser que j’esquive à la dernière seconde, me reculant ensuite en riant. Je suis amusée et provocatrice avouons-le.

« Hum, non tout comme toi, je ne suis pas une fille facile chaton…   »

Chaton ? Bah quoi ? Il m’a pas donné son prénom alors moi aussi j’improvise. Je bois une nouvelle gorgée d’alcool avant de venir me perdre dans l’obscurité de son regard capptivant.

« Je te propose un jeu. Tu connais le jeu du “je n’ai jamais”… je propose un version plus intéressante. On va remplacer les verres d’alcool par des baisers. Si tu veux goûter mes lèvres à nouveau tu sais ce qui te reste à faire… »

Je me tire peut être une balle dans le pieds en proposant ce jeu… Si je savais tout ce qu’il sait à mon sujet je me serais probablement abstenu, mais on mise que des baisers non ? Dans un endroit plus intime ou pourrait monter la mise, et si une part de moi en a envie, une autre a peur de se brûler les ailes.

« Alors ? Partant ? Ou tu préfères te sauver à nouveau peut être ? »

Je le regarde, amusée un sourire plein de provocation peint sur le visage. La situation m’amuse oh oui ça je dois bien l’avouer. Il me plait, m’intrigue et attise en moi une curiosité qui aura besoin d’être satisfaite.

A quoi je joue avec lui ? Un jeu dangereux ? Probablement car je pourrais m’y brûler mes petites ailes qui ne sont plus aussi blanche que ça depuis bien longtemps. Sa manière qu’il a de jouer les protecteur pour l’instant d’après quasiment m’ignorer et me prendre de haut à le don de m’attirer et d'aiguiser ma curiosité. Je suis comme une biche hypnotisée et captive des phares aveuglant d’une voiture. Je sent le danger, je sais qu’il est là, mais je suis incapable de faire quoi que ce soit pour l’éviter. Mon cœur palpite, mon esprit tourbillonne, mais je suis toujours attirée par cette incertitude. Une chose est sûre, je suis prête à découvrir ce qui se cache derrière cette façade intrigante, même si cela signifie prendre des risques et me lancer dans l'inconnu.

Le surnom de Barbie à le don de me faire grincer des dents. Pourquoi ? Peut être parce qu’il me correspond un peu trop bien et que ça m’emmerde de reconnaître qu’il a visé plutôt juste. Je lui donne mon prénom seulement parce que je veux qu’il arrête de me nommer comme si j’étais qu’une poupée siliconer. Tout est naturel chez moi !! Il m’abandonne… Encore. Il me plante là et me force à lui courir après. Enfin force… j’abuse peut être un peu en affirmant cela, parce que bon, soyons honnête deux petites secondes, c’est bien moi qui lui cours après là… encore une fois en plus. Je reviens le trouver et je le lui sors mon petit numéro spécial séduction. Je devrais pas ? Je ne sais rien de ce mec beau comme un dieu qui semble sortir de nulle part ? Il m’en fait pas plus pour me donner envie de creuser davantage. Je ne sais pas ce qui me prend réellement quand je lui propose ce petit jeu. Qu’est-ce que je cherche ? À le provoquer ? À ce qu’il m’embrasse ? Encore ? Encore et encore ? Parce que je suis trop fière pour lui dire qu’en réalité c’est ce que je cherche ? C’est un peu tout ça à la fois mais chuuuuuut parce que je n’assume pas du tout !!

Un hoquet de surprise m’échappe quand il tire mon banc vers lui pour me faire glisser entre ses jambes. Il est si près de moi que je peux sentir son souffle chaud caresser la peau de mon visage, je relève la tête afin de planter mes yeux bleu dans ses onyx sombre. Je frisonne. Son regard ténébreux me fais beaucoup plus d’effet que je veux bien l’avouer. Ma mâchoire se serre, quand après s’être enfin présenter il semble comprendre ce que je cherche à provoquer en proposant ce petit jeu. Je fulmine. Pas parce que je suis en colère après lui, mais parce qu’avec ce mec j’enchaîne les erreurs. D’habitude je suis la nana très sure d’elle qui mène ses “conquêtes” à la baguette et là les choses semblent vouloir s’inverser et ça me rend dingue.

« C’est ce que tu aimerais m’entendre dire peut être …? »

En réalité ma question est purement rhétorique. C’est la seule chose que j’ai trouvée à lui répondre quand sa trop grande proximité me trouble un peu trop. Ses lèvres effleurent les miennes dans un geste aussi doux et prompt qu’un battement d’aile de papillon. Je suis plus troublée que je le devrais et que je le voudrais par cet homme, et je reste immobile devant lui, presque comme une… conne quand il commence son petit manège. Sa voix suave et chaude raisonne à mes oreilles avec délice. Il ne respecte pas les règles du jeu et ce met à énoncer des affirmations qu’il ponctue chacune d’un baiser. Quoi attend ? Je suis à son goût ? Je l’avais compris certes mais l’entendre l’affirmer avant de m’embrasser longuement… putain j’ai l’impression d’avoir des papillons dans le ventre. Il veut me ramener chez lui pour me baiser ? Vrai ? Faux ? Vu le baiser qui s’en suis il me laisse bien peu de place au doute. Chaque baiser qu’il m’offre attise ce désir qui est nait à la seconde même ou il m’a sauvé de ce potentiel violeur.  Non mais merde !!! Il me fait quoi là ? Ma voix l’excite ? Il veut se réveiller avec moi demain ? Je rêve ou quoi là ? On est loin du dragueur de soirée commun. Ce type n’est pas comme les autres, je ne saurais pas dire pourquoi, je ne saurais pas dire comment, mais j’en veux plus… plus de lui et de ces ténèbres chaudes et suaves qu’il dégage.

Mes sourcil se fronce quand il affirme que je ne suis qu’une étrangère à baiser. S'il est comme tous les autres en fait… Mais attends… pourquoi le baiser ne vient pas là ? Trop longtemps qu’il me veut ? Mes paupières papillonnent et mon coeur manque un battement quand il vient m’embrasser une nouvelle fois. Depuis trop longtemps ? Non mais QUOI ??? on vient de se rencontrer… a moins que… à moins que quoi ? Tout s’embrouille dans mon esprit et c’est son dernier baiser d’une sensualité incroyable qui me ramène au moment présent. Il se recule, et m’observe, satisfait visiblement de m’avoir prise à mon propre jeu. Il a tapé fort putain !! Très fort !! En l’espace d’un instant, de quelques baisers il a fait naître en moi un nombre de questions incalculable. Si je me suis contenue, si je ne l’ai pas interrompus c’est uniquement parce que j’aspirais qu’à une chose : le baiser suivant. Et les derniers baisers… putains les derniers, quand sa langue inquisitrice venait chercher la mienne… il m’en aurait pas fallut beaucoup plus pour me faire complètement fondre de désir.

Je veux bien lui reconnaître qu’il a été très très fort pour cette première manche, mais c’est à mon tour maintenant. Je m’efforce de reprendre contenance et d’afficher toute cette assurance qui me caractérise habituellement. Un masque de fausse confiance en moi, parce qu’Esteban a soulevé un tourbillon d’émotions tourbillonnantes en moi. Je me penche vers lui affichant un sourire se voulant provocant alors qu’il est seulement la preuve de ce désir qu’il a crée chez moi.

« Tu attises chez moi une curiosité incroyable. » Je l’embrasse, longuement… très très longuement à la hauteur de cette curiosité grondant en moi. Je relâche ses lèvres non sans mordiller sa lèvre inférieur avant de la lâcher, ancrant mes iris dans les siens avant de poursuivre : « Tu n’es absolument pas le genre de mec qui me plais…» J’esquisse un mouvement en avant, effleure ses lèvres mais me recule au dernier moment pour le taquiner. C’est tout le contraire qu’il m’évoque mais ça je crois qu’il l’a déjà compris. « Je te veux avec une ardeur qui me surprends moi-même… » Cette fois ci mes lèvres capturent les sienne férocement, lui transmettant via ce baiser toute l’étendu de ce désir fou qu’il fait naître en moi. « Si cette invitation à venir passer la nuit chez toi se confirmais je dirais oui…» Ma voix suave, l’envie la faisant légèrement tirer sur les graves quand je me penche pour l’embraser encore… ma langue est clairement de la partie. Elle l’a été dès le premier baiser.

Je me recule légèrement. Combien de baisers nous nous sommes échangés en l’espace de quelques minutes ? Beaucoup …. trop ? Le mec à côté de nous viens de nous conseiller de nous trouver une chambre. Ouais… je crois qu’entre lui et moi c’est carrément électrique… magnétique. Ma mains vient se poser sur sa cuisse, remontant doucement quand mon regard ne pas pas manquer cette bosse dont sa virilité est la cause.

« Hum… ce jeu te plais vraiment beaucoup on dirait… »

Lentement ma langue vient humidifier mes lèvres. Aguicheuse ? Oh que oui, c’est le moins que l’on puisse dire, mais n'est-ce pas exactement ce qu’il voulait me mettre dans son lit jusqu’au levé du soleil. Je repense à toute cette série de baisers, puis je percute et mes interrogations refont surface.

« Il va falloir que tu m’expliques un truc par contre… Tu entendais quoi par “depuis trop longtemps déjà”…»

On se connait depuis une heure à peine. Enfin… selon mon point de vue à moi.

A quel moment cet homme, ce quasi inconnu a fait vriller à ce point mon pauvre petit cerveau ? Il a déboulé dans ma soirée en preux chevalier sauvant la jolie demoiselle en détresse. Ensuite ? Il a commencé à jouer avec moi, enfin, c'est ainsi que je le perçois, après tout, ce n’était peut-être pas sa première intention, mais les faits sont là. Je suis assise en face de lui, à m’abandonner, un jeu d’une dangerosité brûlante. L’embrasser une fois passe… mais nous en sommes à combien de baiser là ? Je n'en sais rien, je suis étourdie par la chaleur et la douceur de ses lèvres. Ajoutez à cela qu’il me fait des révélations énigmatiques qui me retournent complètement le cerveau. Comment pourrais-je ne pas désirer en savoir plus sur lui ? Impossible. Plus encore quand on connait mon tempérament tout feu tout flamme. Amy dit de moi que je suis une véritable tornade et étant donné qu’elle est la personne me connaissant le mieux sur cette planète, ça doit être totalement vrai.

Nos esprits semblent s’échauffer à la force de nos baisers, la température monte rendant l’atmosphère plus difficilement respirable. Putain merde, je me rends compte que je perds pied peu à peu et je ne peux pas lutter contre ça. Impossible. Mes iris dardent des éclairs sur le mec qui nous dit de nous prendre une chose. Pff il est jaloux lui, c'est tout, et bien qu’il aille se faire foutre. Je ne compte pas retenir mes ardeurs, oh non certainement pas. Déjà de base, je ne suis pas du genre à me retenir, mais là, avec ce type qui me fait vriller encore moi qu’à l’accoutumée. Oui, ce bel âtre m’a retourné le cerveau, mais pas au point d’oublier ce qu’il m'a dit entre deux baisers “Depuis trop longtemps déjà” quelques malheureux mots qui continuent de raisonner en moi… Je veux savoir ce qu’il entendait par là, et dieu sait à quel point je peux être têtue quand je veux quelque chose…

Est-ce que j’aurais la réponse ? Hum… rien est moins sûr, il ne semble pas vouloir répondre à mon interrogation malgré ma mine boudeuse. Il l’ignore presque, puis il finit par capturer ma main dans la sienne pour m’entraîner avec lui. Je ne pose pas de question est le suis sans discuter. Il me traîne où comme ça ? Ça craint non de suivre un quasi inconnu dans les ruelles sombres ? Hum oui en théorie, mais là… c’est en quelque sorte l’exception à la règle. Qu’est-ce que je risque ? Qu’il me baise dans un coin ? Vous me traitez de folle si je vous dis que c’est EXACTEMENT ce que je veux ? Je le suis folle… alors ce que les autres peuvent bien penser, je n'en ai rien à foutre. Je les emmerde tous !! et moi, je suis mon bel inconnu, celui qui transforme mon sang en lave en fusion à chaque baiser, à chaque caresse… même un regard de sa part suffit à m’embraser le corps. Il s’arrête d’un seul coup et me plaque contre le mur gelé d’un bâtiment avant que je puisse comprendre ce qui est en train de m’arriver. Je le fixe, plongeant mes iris ardant dans les siens. Mon cœur manque un battement. Bon sang qu’il est beau quand il me regarde comme ça… comme si je lui appartenais.

« **Tu ne veux pas savoir depuis combien de temps comme tu ne veux pas savoir ce que je fais dans la vie. »**

Oh si je veux savoir et désirer à ce point le cacher est la meilleure façon de me donner envie de creuser pour percer sa carapace, mais là tout de suite la seule et unique chose que je veux c’est qui me baise. Il est d’ailleurs déjà en train de remonter ma robe au-dessus de mes hanches et pendant qu’il défait son pantalon pour libérer con colosse de chair je fais glisser mon dessous en dentelle le long de mes jambes fuselée. Le message est clair non ? Je ne lui hurle pas BAISE MOI !! Mais c’est tout comme.

« Baise-moi maintenant !! Je te tirerai les vers du nez plus tard… »

Je lui souffle ces paroles brûlantes avant de lui adresser un sourire plein de provocation. Il me faire confiance pour tenir parole, mais là tout de suite, j’ai le corps en feu et il devra éteindre ce feu qui me consume à grands coups de rein. Je relève une de mes jambes à la hauteur de sa hanche, basculant mon bassin vers lui pour lui offrir une prise et un angle parfait. Mon regard est fixé dans le sien, semblant lui transmettre toute l’intensité de mon désir. Le partage-t-il ? J’en suis presque certaine.

Il plonge son sexe en moi, m’arrachant un cri qui raisonne dans l’obscurité. Putain !! En plus d’avoir un charme de dingue il est sacrément bien monté. Je m’agrippe à lui et noue mes bras derrière sa nuque, je l’attire contre moi pour bouffer ses lèvres sauvagement. J’étouffe contre ses lèvres les gémissements qui menacent de m’échapper. Le temps semble comme suspendu, c'est fou, c’est dingue… je me sens vivante comme jamais. Mon plaisir monte, mes gémissements sont de plus en plis sonores. Je suis tout bonnement incapable de me contenir ou de me montrer un tant soit peu raisonnable. Raisonnable ? Ce mot ne fait même pas partie de mon vocabulaire. Mes doigts agrippent ses cheveux pour le forcer à basculer sa tête en arrière, m’offrant son cou que j’embrasse, mordille… marque de mon passage comme si cet homme, cet inconnu m’appartenait déjà. Putain, mais il m’arrive quoi là ? Je perds pied totalement… c’est dangereux, oui, certainement, mais c’est aussi tellement jouissif. Je suis une habituée des folies en tout genre, mais là, c'est autres choses, c’est plus fort… Putain ce que je me sens vivante là tout de suite remplis par sa queue, gémissante, brûlante et tremblante, et surtout à un fil de la jouissance.

Esteban met mes nerfs à rude épreuve. C'est un individu que je ne connais qu'à peine, mais malgré cette courte connaissance, il suscite en moi un désir à la fois fou et sauvage, presque primitif. J'ai l'impression que chaque fibre de mon être est en proie à une flamme ardente, une sensation qui me semble étrangement inconnue. J'ai du mal à analyser, à comprendre ce qui m'arrive. Il a fait irruption dans ma soirée, tel un chevalier galant, et ensuite... ensuite, les choses ont pris un tournant inattendu. Je me suis surprise à lui courir après, à jouer un jeu de séduction, à l'attiser avec un certain plaisir. Et maintenant, je me retrouve avec lui dans une ruelle à l'arrière du Bar, prête à me laisser emporter par ses avances, comme une fille facile. Est-ce ce que je suis ? Joker. On pourrait dire que cela dépend du charme que l'on m'oppose, n'est-ce pas ? Et les charmes d'Esteban se révèlent être incroyablement aiguisés.

Avec une détermination débridée, mes jambes s'enroulent fermement autour de sa taille, le piégeant dans mon étreinte. Ma culotte en dentelle, autrefois prudemment choisie, n'est plus qu'un souvenir lointain, égaré dans le tourbillon de passion qui nous engloutit. Il s'ancre en moi, s'immergeant profondément dans mon intimité, m'arrachant un cri de plaisir qui résonne dans l’obscurité. C'est presque trop, un frisson de plaisir qui me traverse, si intense que je peine à réprimer l'expression bruyante de mon contentement. Mes dents mordent ma lèvre inférieure avec une férocité douloureuse, une tentative instinctive d'atténuer le torrent de sensations qui me submerge. Je viens étouffer mes gémissements de plaisir en venant sceller mes lèvres contre les siennes le temps d’un baiser plein de passion et d’envie. Ce baiser, plein d’une intensité qui rend chaque fibre de mon être vibrante, est un mélange puissant de passion et de désir qui me fait perdre la tête. Putain, ce mec me rend littéralement folle. Il a déclenché en moi une tempête d'émotions si intense que je ne peux pas l'arrêter. Une foule de gens pourraient s’attrouper autour de nous, nous regarder avec surprise ou même désapprobation, que je m’en moquerais éperdument. Rien, absolument rien, ne pourrait stopper cette passion violente qui m’embrase le corps, pas même le regard des autres. Cette passion est comme un feu qui brûle en moi, consumant tout sur son passage et ne laissant que le désir pur.

« Oh putain Esteban… »

Nos regards se croisent, nos iris se rencontrent, et je suis ébloui par les flammes de cette passion obscure que je lis dans les siens, une passion qui me laisse littéralement sans voix. L'intensité de son regard quand il m'embrasse avec une férocité presque sauvage est à la fois déconcertante et étourdissante. Mes doigts, comme s'ils avaient leur propre volonté, s'accrochent à sa chevelure, agrippant chaque mèche avec une détermination qui frise la possessivité, le forçant à basculer sa tête en arrière pour que je puisse dévorer sa gorge avec un désir insatiable. Le mot "mien" résonne et danse dans mon esprit, tel un mantra, à cet instant précis, comme une vérité incontestable et indéniable.

Il me besogne avec une force irrésistible, faisant monter en moi un plaisir incroyable, qui dépasse tout ce que j'ai pu connaître auparavant. Mon corps est en feu, prisonnier d’un brasier captivant qui semble consumer chaque parcelle de mon être. La sensation est si intense que je voudrais prolonger cet instant, étirer le temps pour que cet instant d’une perfection surprenante ne prenne jamais fin. Et pourtant… Je suis sur le point d’atteindre l'apogée, ce point culminant d'extase. C’est qu’une question de minutes… voir même de seconde. Sa vois résonne dans mes oreilles, ferme et autoritaire, légèrement éraillée par le plaisir qui l'assaille. Il m’ordonne de jouir pour lui, dans un commandement qui ne laisse aucune place à la résistance. C’est la goutte de trop, celle qui fait déborder le vase, celle qui me fait exploser et perdre la raison en une cascade de sensations enivrantes. Nous explosons ensemble, mon plaisir fait écho au sien, l’extase nous unissant formant un lien invisible d’une puissance pourtant incroyable. À bout de souffle, il m’avoue être un homme comblé. Je lui adresse alors un sourire à la fois énigmatique et plein de promesse.

« Et tu n’as encore rien vu… »

Je lui adresse un clin d’œil complice. Quoi ? J’aurais pu lui avouer que je suis moi aussi comblée, ce qui est le cas d’ailleurs, mais ne pas lui offrir ce plaisir est à la fois une façon pour moi de le piquer au vif et aussi de lui faire comprendre que je ne suis pas contre l’idée de le… revoir ? Et puis j’ai des choses à tirer au clair avec le beau gosse qui lentement déloge son sexe de mon intimité chaude et accueillante. Je lui ai promis de lui tirer les vers du nez et il verra a quel point je sais être tenace lorsque j’ai une idée en tête. Têtue ? Terriblement oui, et il le découvrira bien assez tôt, mais il n’est pas au bout de ces peines avec moi.

Lorsqu’il me demande si je suis sous contraceptif, je ne réponds pas, je me contente de sourire, récupérant au bout de mon index quelques gouttes de sperme dégoulinant encore entre mes cuisses, venant le sucer dans un geste clairement provocateur. Je le suis, mais est-ce fiable à cent pourcents ? Non, mais les chances sont terriblement faibles hein ? Rassurez-moi là… Parce que moi avec un bambin heu… c’est comme une enfant qui élève un enfant, c'est pas le bon plan si ? Je chasse à la hâte cette idée qui m’a traversé l’esprit un bref instant. Non, je ne tomberai pas enceinte d’un quasi inconnu qui me baise derrière un bar… c’est un scénario de mauvais film ça.

Je me détache lentement du mur, en prenant le temps de savourer le contact de ma peau contre le mur froid. Rapidement, il me tend ma petite culotte que je remets avec précaution, en veillant à ne pas la froisser. J'ajuste ensuite ma robe qu’il avait remontée jusqu’à ma taille, reprenant un peu de ma dignité. Voilà… comme si de rien n'était. C’est l'expression appropriée, n'est-ce pas ? Une baise passionnée et intense ? Oh oui, sans aucun doute. Mon regard, brûlant et intense, en dit bien plus que mille mots pourraient le faire. En théorie, deux options se présentent à moi. Soit je m'éclipse discrètement, sans un mot, comme une voleuse dans la nuit, soit, je lui confesse mon envie irrésistible de le revoir, et je lui donne mon numéro. Cependant, je n’aime pas suivre le courant, faire les choses comme tout le monde, j’aime surprendre et agir selon mes propres règles, à MA manière.

« Après la baise dans la ruelle, c'était quoi le plan ? »

Je ne fuirai pas, pas lorsque chaque fibre de mon être est encore imbibée de cette chaleur, brûlant d'un désir qui, malgré la satisfaction passée, reste insatiable. Peut-être que la sagesse dicterait que je tourne les talons, que je retourne dans le confort de mon domicile sans chercher à prolonger cette rencontre, mais je me trouve incapable de suivre cette voie. Ses mots, ses insinuations, semblent promettre une autre rencontre, n'est-ce pas ? Pourtant, une part de moi ne peut s'empêcher de craindre que maintenant qu'il a obtenu ce qu'il désirait, il m'oublie et passe à une autre. C'est une possibilité, mais j'ose espérer qu'il ne le fera pas.

« A moins que ce soit uniquement la traque de ta proie qui attise ton intérêt… et non la ramener dans ton antre pour le dévorer. »

Un sourire malicieux et espiègle s'illumine sur mon visage quand je commence à lui dévoiler mes désirs les plus profonds, mes envies les plus intimes. La confiance que j'ai en lui me pousse à franchir les limites, à presque me permettre de m'inviter chez lui dans un élan d'audace. J’agis sans réfléchir, je vis l’instant sans me soucier des conséquences, pourtant le suivre chez lui ce mec que je connais à peine qui est entouré d’une aura mystérieuse irrésistible, c'est pas raisonnable, c’est prendre des risques. Oui mais l’envie est irrésistible.

D’habitude, ce n’est pas moi la proie, ou du moins, je le laisse penser, mais c’est bien moi qui mène la danse dans son ensemble. Là ? Je crois que j’ai perdu totalement le contrôle, je ne maîtrise plus rien et c’est flippant, au moins autant que c’est excitant. Bordel ce mec, c'est quelque chose. La manière dont il me baise me procure des sensation folle. Viril, sauvage, il me maintient contre ce mur pour me pilonner encore et encore, de toute ses forces, de toute sa puissance jusqu’à ce que la jouissance nous emporte dans ses montagnes russes. Oh putain Oui !!! Mais OUI !! J’en veux encore, j’en veux plus !! S’il y a bien une chose dont je suis certaine, c'est ça, je ne pourrais pas me contenter seulement de ça… seulement d’une fois, d’un coup d’un soir. Je suis comme une camée qui vient de prendre sa première dose et qui ne mesure pas encore à quel point elle sera accro.

Je peine e reprendre pleinement contenance, mon corps est encore en proie à cet orgasme qui vient de le terrasser, je tremble encore contre lui, frissonnant sous l’intensité de son regard pénétrant. Putain, mais c’est qui ce mec ? Comment il fait pour susciter en moi un intérêt pareil. Les mecs pour moi d’habitude, c'est des jouets que je jette une fois que j’ai bien jouer avec. Ici les rôles semble inversé, je suis la proie et lui le prédateur… et je crois que j’adore ça, être sous son emprise, le sentir mener la danse et m’envelopper de son aura virile et protectrice. Je lui demande quels sont ses plans, parce que pour la première fois je ne comprends pas, je n'arrive pas à anticiper et j’espère au fond qu’il veut plus qu’une simple baise à l’arrache aussi intense qu’elle soit.

Acculée contre le mur, il attrape mon menton pour me forcer a le regard droit dans les yeux. Je ne peux pas me dérober à son emprise. Je n’en n’ai pas envie de toute manière… J’affronte l’obscurité abyssale de ses iris quand il me dit que je ne suis qu’une biche désireuse de se faire dévorer. Il a raison, cependant je ne suis pas certaine d’être en mesure de le reconnaître. S’il est le loup et moi la biche… Je suis cette biche qui aime jouer avec le danger, venant se trémousser devant le loup pour attiser son appétit au point qu’il ne soit plus en mesure de résister à ses plus bas instincts. Lui crier « dévore-moi » ne serait finalement pas plus explicite que mon petit manège.

« Qui a dit que c’était moi la biche de l’histoire ? »

Je souris de toutes mes dents, quand je sais que dans le cas présent je n’ai rien d’une louve prédatrice. Il a clairement l’avantage, semblant savoir sur mon compte des choses qu’il ne devrait pas savoir. Est-ce que ça fait longtemps qu’il me guette tapis dans l’ombre ? Parce qu’il me surveillait non ? Sinon comment il aurait put savoir toutes ses choses à mon sujet ? C’est flippant d’ailleurs non ? Je devrais fuir à toutes jambes… mais je n’en ai pas envie. Oh non, je suis comme ce papillon attiré par la lumière aveuglante, je vais m’y brûler les ailes, je le sais parfaitement, mais je ne peux pas lutter contre cette fatalité.

Mon téléphone sonne dans ma poche. C’est lui ? Oui, forcément !! Mais comment ? Comment il a eut mon numéro ? Quand je vous dit que je devrais me barrer bien loin et bien vite. Ça fait un peu obsession tout ça non ? Carrément oui et alors ? C’est flatteur je trouve. Oui, je suis un peu dérangée comme nana mais ça c’est pas nouveau.

« Comment tu as … »

Il coupe court à mes interrogations, me coupant la parole m’expliquant comment il voit les choses à présent. La chasse est terminée… Il me fait une proposition qui devrait allumer en moi tous les signaux d’alerte. Si je me jette dans sa tanière, je prends le risque de ne plus en ressortir, d’en demeurer sa prisonnière… Attendez !! Pourquoi j’envisage de m’y jeter délibérément ? Il m’offre le choix… oui, en théorie, en apparence, mais quelque chose me dit que la chasse n’est pas totalement terminée. Est-ce que j’ai encore l’audace de penser que je peux renverser la situation et faire de lui ma proie ? Oui,  bien sur que j’imagine que cela est encore possible. Les mecs sont tous les mêmes non ? Gouvernés par leurs bites !! La biche peut encore se jeter dans la gueule du loup et en sortir vainqueur. J’en suis naïvement persuadé.

Y aller ? oui ! Non ! Peut-être ? Il me laisse guère le temps d’y penser plus longtemps, ni d’en discuter. Il me réduit au silence avec un dernier baiser, avant de me tirer en me laissant planter là. Je regarde sa silhouette s’éloigner et disparaître dans l’obscurité avant de me tirer à mon tour pour rentrer chez moi. Je vais devoir raconter tout ça a Amy. Si moi je n’y vois pas clair, je devrais pouvoir me fier à son jugement, à son avis non ? En théorie, mais si elle essaie de me dissuader de me jeter dans les flammes de la passion et de l’inconnue, serais-je seulement en capacité de l’écouter ? Elle est une des rares personnes capables de me raisonner et de tempérer mon caractère volcanique. Mais là… là, je n'en sais rien. Il y a en Esteban une force invisible qui m’attire et m’attise au-delà ce que de simples mots pourraient exprimer.

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J’ai lutté et j’ai pesé le pour et le contre pendant des jours. Des semaines ? Je ne sais plus trop tant ça me semble être une éternité. Pourquoi est-ce que je ne me suis pas jeter plus tôt dans la gueule du loup ? À cause d’Amy tout simplement. Je l’ai écouté quand elle a voulu m’en dissuader, j’ai réellement tenté d’entendre sa voix quand elle me disait de ne pas laisser un mec prendre l’ascendant sur moi. Hugo l’a détruite et elle a peur que je vive la même chose… mais je ne suis pas elle et Esteban n’est pas Hugo si ? J’avais fini par lui promettre d’oublier ce mec. Oui, j’avais promis et j’ai tenu ma promesse pendant quoi ? Des semaines ? Ce soir, Amy n’est pas là, et mon regard est rivé sur ce Sms avec son adresse. J’aurais dû l’effacer, mais je ne l’ai pas fait. Alors j’ai fini par craquer. J’ai laissé un mot à Amy pour lui dire de ne pas s’inquiéter de mon absence. Avec une note d’humour à la Vic je lui dis d’appeler les flics si elle n’a pas de nouvelles d’ici 24H. Quoi ? et s'il me séquestrait ? Le pire, c'est que je crois que je pourrais aimer ça. Non mais plus sérieusement je suis consciente que je me jette tout droit dans l’inconnu et que c’est clairement pas la chose la plus “sécure” à faire mais là tout de suite ma sécurité je n'en ai rien à foutre. Il m’obsède depuis cette nuit-là et je veux… je dois le revoir.

Un taxi me dépose en bas de chez lui, je n’ai même pas prit le temps de me changer, je porte un petit short en jean beaucoup trop court et un croc top. Ça caille ? ouai… mais quand on agit et qu’ont réfléchis dans un second temps ça arrive…  J’inspire profondément hésitant avant d’enfin oser frapper à sa porte. J’aurai du lui envoyer un sms pour le prévenir ? Ouai… ca se trouve il est pas là… ou pas seul. Merde j’avais pas pensé à sa. et merde Vic. Réfléchis Bon sang !! Je frappe quand même. Je suis là maintenant de toute façon. Plantée devant sa porte je m’efforce d’avoir l’air décontracté, malgré que mon cœur batte à tout rompre  dans ma poitrine. J’attends du bruit à l’intérieur. Il est là…  ça faits plusieurs semaines, ça se trouve il ne m’attendait plus… mais comme on dit vaut mieux tard que jamais non ?

« Je sais j’aurai dû prévenir… »

Une manière à moi de m’excuser de débarquer comme ça à l’improviste ? Oui presque, même si au fond je ne suis pas désolée, je mourrais d’envie de le revoir.