Lilja Anders ∞ Don't always trust what you see

De mes géniteurs je ne sais pas grand-chose et je n'ai jamais voulu trop en savoir, ils ne sont plus là depuis bien longtemps maintenant et ce n'étaient pas des gens bien. Pourtant j'ai été une enfant désirée, désirée par mes parents, les seuls que j'ai connus, ceux qui m'ont élevée et aimée comme devrait l'être tout enfant. Le couple que formait mon père, militaire américano-finlandais et ma mère russe était le résultat d'un véritable coup de foudre lors d'une soirée d'été en Finlande. Ils ne pouvaient malheureusement pas avoir d'enfants, mais ils m'ont trouvée. Enfin ils m'ont choisie, et m'ont aimée dès le moment ou ils ont posé les yeux sur moi après avoir buté mes géniteurs. J'avais trois mois à l'époque. Oui je sais c'est un peu violent dit comme ça, mais je l'ai dit ceux qui m'avaient mis au monde n'étaient pas des gens bien, mes parents, tous deux membres de la Bratva, eux l'ont été beaucoup plus !

J'ai grandi dans la petite ville de Järvenpään à une quarantaine de kilomètres au nord d'Helsinki, une jolie petite maison au bord du lac, la nature pour s'épanouir et la capitale pas loin pour apprendre de nombreuses choses. Mais surtout nous nous rendions souvent en bateau d'Helsinki à St Pétersbourg pour voir la famille de ma mère, et pour leurs affaires, qui pourrait soupçonner une adorable petite famille qui vient trouver ses proche une fois tous les deux mois, qui pourrait penser que le cousin de ma mère était le bras droit du Pakhan de la branche finlandaise de notre mafia ? Le finlandais, le russe, l'anglais à dix ans je parlais les trois langues de manière presque parfaite c'est l'avantage d'apprendre à un si jeune âge.

À mes quinze ans mon père a obtenu un poste sur une base militaire aux Etats-Unis, dans la région de Boston, avec sa double nationalité, la naturalisation américaine de ma mère et la mienne ont été facilitées, j'avais du quitté mes amis mais ces grandes villes, ces écoles comme dans les films que j'avais pu regarder, je me suis très vite fait ma place et mes parents la leur au sein de la Bratva locale. On ne m'a jamais rien caché, depuis petite je savais que nous étions voués à la plus grande discrétion, devenir de parfaits américains c'est ce qu'il fallait être et j'étais assez douée pour ça.

Durant ma scolarité j'étais une bonne élève, je me suis ensuite inscrite à l'université pour faire des études d'histoire de l'art et de communication. C'est là, pas dans la même filière, que j'ai rencontré celui qui deviendrait mon mari, un coup de foudre, comme dans les films, comme celui qu'avait pu vivre mes parents. Un rêve, et après nous être fréquentés quelques temps, j'avais envie qu'on s'installe ensemble, qu'on fasse notre vie ensemble, quand j'ai un jour trouvé dans ses affaires une bague de fiançailles, j'ai su qu'il voulait la même chose que moi, je l'ai pris de cours ce jour là et c'est moi qui lui ai demandé de m'épouser. Est-ce que le fait que son visa arrive bientôt à son terme avait quelque chose à voir dans notre décision ? Peut-être, ou pas, on s'aimait c'est tout ce qui comptait. On s'est mariés jeune, j'avais tout juste vingt ans et lui vingt deux ans. J'ai quitté mes études d'art pour garder la communication et me lancer dans le marketing, lui voulait devenir agent du FBI, je l'ai soutenu tout en me disant que c'était risqué pour moi si un jour il découvrait dans quelle organisation ma famille faisait partie.

Je me suis prise de passion pour le bien-être, pas de ces gourous qui prônent que rien ne vaut de manger des graines, non de mon côté c'était plus le côté prendre soin de soi, aidée par mes parents, soutenue par mon mari, j'ai ouvert un premier spa, je travaillais un nombre d'heures incalculable mais cela a commencé à porter ses fruits, petit à petit je me suis fait un nom, j'ai attiré une clientèle de plus en plus fortunée et en vue, le bouche à oreille fonctionnait bien. Il y a environ sept ans nous sommes venus nous installer à San Diego, c'est à peu près à cette période également que j'ai perdu mon père, foudroyé par une crise cardiaque. Venir s'installer en Californie, là où il fait beau presque toute l'année ou bon nombre de stars ou d'acteurs et actrices vivent et peuvent être ma clientèle la plus renommée, c'était la bonne idée. Je suis depuis à la tête de spa de luxe très haute gamme. Les affaires marchent bien, mon mari fait le job dont il rêvait et j'attendais notre premier enfant. Ma mère est venue s'installer à San Diego aussi, pour être proche de moi, surtout quand mon mari devait s'absenter pour le boulot.

Il m'a fallu du temps mais j'ai un jour réalisé que mon mari me trompait, je me suis arrangée pour en savoir plus, au début je n'y croyais pas trop parce qu'il n'avait pas changer, notre couple était toujours aussi fusionnel, notre amour toujours aussi fort, j'ai compris que ses incartades n'étaient que sexuelles et j'ai décidé de fermer les yeux. Nous avons eu notre deuxième fille il y a tout juste un an, et il est un père et un mari parfait.

J'ai moi aussi mon petit secret, l'un de mes deux spa les plus en vue de San Diego comporte un étage totalement privé, que je mets à disposition des filles de la Bratva qui peuvent y rencontrer leurs clients. Je prends ma part bien sûr, je leur garantis un endroit des plus luxueux, une sécurité et une discrétion à toute épreuve. Il arrive également de temps en temps que des personnalités importantes de notre mafia viennent s'y relaxer ou y invite leur meilleures partenaires, pour ceux-là, ceux qui ne veulent que le meilleur, ils ont droit aux faveurs de la patronne que je suis. Après tout si mon époux se permets des incartades, je n'ai pas à culpabiliser de faire de même, surtout que c'est généralement pour le bien de notre Bratva.