Dean Thornton "j'ai tout oublié"

Qui suis-je ? Je l’ai oublié. Je me souviens de choses comme lire, écrire, compter. Quelques connaissances qui datent de l’enfance, voir l’adolescence. Mon lycée, son nom est vagues, mais je sais comment je m’appelle, où j’ai grandi. Je me souviens de mes parents, mais j’ai oublié avoir un frère et une nièce. Je tombe des nues quand je me réveille dans cette chambre d’hôpital avec un mal de tronche absolument épique et plus faible que jamais. Y’a des gens autour de moi qui s’agitent et me parlent. Je ne comprends pas. Je sombre de nouveau dans l’inconscience.


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J’avais un frère qu’un jour à force de considérer comme mon héros, j’ai fini par appeler Papa ; parce qu’il était plus présent que mon géniteur. Mon père est soldat et peu souvent là. Il m’envoie des trucs en rapport avec l’armée et ma mère était partagée entre la fierté et la peur de me voir collectionner les jouets en rapport avec l’armée alors que je n’ai que 8 ans.

J’ai 14 ans et j’en veux à la terre entière, à Sandy Conroy la très jolie fille dans ma classe qui me rejette quand je lui avoue mes sentiments juste parce que je suis un peu bizarre à son goût. Je ne suis la pas bizarre connasse, je suis juste en train de mourir d’amour pour toi et tu me le balances à la gueule comme si j’étais un plat de brocolis dont personne ne veux sur un buffet à volonté… L’école ça passe même si je n’ai aucun résultat fou dans aucune matière. Moyen… Ce terme me révulse, mais je ne fais rien pour le changer. Le sport, j’aime bien, au moins je ne suis pas entre 4 murs, mais là aussi, je ne brille pas, comme je ne comprends pas l’intérêt de ce que je fais, je ne fais pas. À la maison, ça ne va pas. Mon père s’est rapproché à la demande de ma mère et brise l’équilibre de vie qu’on avait elle et moi. Elle se soumet à cet espèce de gros con réactionnaire qui veut que tout file droit et dans son sens bien évidemment. Il est l’autorité, le chef et je dois fermer ma gueule et dire oui monsieur. Pourquoi mon père ce n'est pas Monsieur Jenkins en face qui joue au Baseball avec ses fils, qui sourit, qui rit ? Pourquoi mon père, c’est ce truc qui, quand je questionne ses propos m’envoie en punition ou me retourne directement une gifle et pourquoi ma mère ne dit rien ? Ce soir, j’ai le nez en sang parce que mon connard de géniteur a perdu patience à table à essayer de me faire adopter la bonne posture et m’a retourné une gifle que j’ai essayé d’éviter, mais mon nez a pris. Je saigne et j’ai mal. Ma mère se précipite, mais mon géniteur la retient par l’avant-bras. Il m’envoie dans ma chambre pour réfléchir. Réfléchir à quoi ? Au connard que tu es espèce de vieux con de militaire de merde ? J’ai la rage qui m’étouffe. Les murs autour de moi se resserrent et j’ai l’impression de suffoquer. J’ouvre la fenêtre pour respirer et je vois le monde. Cette chambre, cette maison me fait horreur. Je dois la quitter. Je sors et glisse le long du toit. Puis le vide. Mes pieds touchent le sol et comme à la Gym, je roule pour amortir le choc et éviter qu’il ne se répartisse dans tout le corps. Je suis dehors et indemne. Je pars en courant vers la ville aussi vite que possible. Là-bas, je me laisse étourdir par la nuit par ma colère, par mon dégoût de l’autorité sous toutes ses formes. Et alors que je trouve une voiture de police qui n’est pas surveillée par deux flics en train de bouffer, je monte à bord et la pique. Ils ont laissé les clefs sur le contact le temps de prendre leurs sandwiches. Je sors de la place de parking et tape une voiture au passage. Je continue en panique alors que les flics hurlent et que l’un d’eux me part après. Je tourne et accélère de travers et de fini par taper une benne à ordure. Sonné, je me fais attraper par la manche et sorti de la voiture. Aucun flic. C’est un homme d’une trentaine d’année. Il me propose de courir et nous échappons aux flics qui récupèrent leur bagnole sans savoir que c’était moi. J’ai jamais eu aussi peur.

C’est ainsi que je rencontre Murdoch, qui va devenir un ami, un mentor, un modèle. Avec Murdoch, je retrouve le père que je n’ai pas, le frère qui est parti vivre sa vie. Il oriente mes repères et m’ouvre un monde dans lequel je me sens adulte et à ma place. Les Hounds sont une famille et ils m’accueillent avec plaisir. Je découvre avec eux le sens du mot famille et après cette première soirée, je me suis fait défoncé et j’ai filé droit pour pouvoir retrouver mes amis les Hounds. Et cette famille et Murdoch vont m’aider à tenir les quelques années qui me restent avec mes parents.

Enfin, arrivent mes 18 ans, j’ai envie de liberté. Je pense partir m’installer chez mon frère et sans lui dire ce que je veux faire, je me rends à Los Angeles avec l’envie de vivre avec lui. Mais grosse désillusion. À part l’attendre le soir et le voir mener sa vie, je réalise qu’il n’a pas de temps pour moi et que ce que j’ai pu espérer de lui, je ne l’aurai pas. Sa femme est un ange et ma nièce est un rayon de soleil, mais je n’ai pas ma place près de mon frère. Réaliser cela m’a détruit. Je suis rentré et je suis resté chez les Hounds. J’ai reporté toute mon affection et mon besoin de m’identifier à un modèle sur Murdoch. Mais il n’était pas la solution et me demanda de trouver ma voie et de ne pas me perdre dans quelque chose qui ne me correspondait pas. Je partais furieux. Il me repoussait lui aussi ? Perdu, en colère, égaré et l’été touchait à sa fin. Je n’allais dans aucune université, je ne savais plus quoi faire ni où aller. La solution s’impose à moi-même alors que ça me fait chier. L’armée. Je ne serai pas bien dans un bureau ou entre 4 murs. Je ne me vois pas faire des trucs dans une cuisine, j’ai besoin de sortir et d’extérieur. Alors je signe. Me faire couper mes cheveux est un supplice et les premiers temps sont horribles. On met ma détermination à être ici à rude épreuve. Mais j’ai un énorme esprit de contradiction et plus on me dit que je vais lâcher moins je lâche.

Je finis mes classes et lors d’un exercice de tir de précision, je suis repéré par un formateur. Je me retrouve testé sur des tirs, puis entraîné, testé encore. Finalement, j’intègre une unité spéciale de tireur à longue portée. Je suis trimballé d’instructeurs en instructeurs. Testé sans comprendre à quoi, ça va me servir. J’ai sans doute un réel talent pour ajuster calmement en tir, et même en situation de stress, je m’en sors visiblement assez bien. Je ne force pas mon talent et eux semblent vraiment impressionnés… Je me retrouve à subir des formations de survie, de camouflage, la météorologie, de contrôle du souffle et de la respiration. Je ne comprends pas vraiment l’intérêt jusqu’à ce que je me retrouve en déploiement sur l’Afghanistan. Là-bas, je suis capable de rapidement décrypter les intérêts de mes acquis. Un « Sniper » ou tireur embusqué à longue distance, c’est un mec qu’on envoie sur une zone avec son pointeur 2 ou 3 jours avant un passage ou un événement de type passage d’un de nos convois. Je repère et souvent, je campe avec mon binôme en toute discrétion et la plupart du temps, je n’ai même pas à tirer. Un jour, j’ai dû le faire. Un soldat ennemi attendait en embuscade sur une Jeep avec une mitrailleuse lourde et allait arroser le convoi. J’ai signalé et obtenu l’autorisation de tirer. Je voyais le type dans ma lunette. Pas plus de 20 ans… J’ai ajusté, mesuré l’air et le vent. Corrigé ma trajectoire. Inspiré, expiré, détendu mon index en le pressant sur le dessus de la gâchette. Puis relâchement des épaules. Respirer lentement et faire le vide. Attendre la seconde ou le vent retombe. Inspirer. Bloquer un instant expirer et tirer. La balle met une seconde à venir le toucher après mon tir. Sa cage thoracique explose sous l’impact et il tombe mort avant d’avoir touché le sol. C’était mon premier mort et je n’en ai éprouvé aucune fierté ni gloire. Pire, je me sentais coupable. Quand on est soldat de champ, on tire, on riposte. Moi, je vois qui je tue en détail avant de tirer… Oui, j’ai sauvé des gens, mais le visage de cet homme me hante.

Je m’endurcis et je me promets de ne tuer que lorsque c’est vraiment nécessaire. Les années passent et lors d’un déploiement, je tombe sur Manaé qui nous déposait en hélico. Dire que j’ai flashé sur elle est un euphémisme. Je n’ai jamais vu de femme aussi belle et parfait de toute ma vie. Chacun de ses foutus défauts est une perfection pour moi. Ouais, je suis totalement défoncé du cerveau. Elle hante mes pensées durant plusieurs semaines et de retour à la base, je la cherchais encore et encore essayant de créer du lien sans que ça ne se voie trop que je la draguais. Elle était souvent associée à une unité de Seals qu’elle déposait en mission et peu à peu, je me fis intégrer à cette unité en tant que tirer d’élite. S’il pouvait m’arriver de faire de la longue distance, j’étais surtout là pour du tir de précision mobile. Et ça m’allait bien. Parfois même, c’est Naé qui m’emmenait sur site avant de partir. Une fois, je crois qu’elle a vraiment eu peur pour moi quand j’ai été débusqué et que j’ai tout un groupe de combattant qui a tenté de me poursuivre. Elle a fini par me tirer de là, mais à la base elle m’a clairement passé un savon si violent que personne n’a osé intervenir. Ce jour-là, j’ai su que j’en étais amoureux à en crever.

De retour à la vie sur base à San Diego, apaisé de la fureur de jeune homme fraîchement sorti de l’adolescence, je retrouve Murdoch ainsi que des vieux copains des Hounds et je mène une vie douce et tranquille. Murdoch avait raison, je devais partir et alors qu’on buvait une bière en silence, il me jeta un regard et je baissais les yeux honteux. Il sourit et me secoua les cheveux. Il n’eut pas besoin de parler pour m’expliquer la leçon. Ma vie est simple et rythmée par la vie de soldat en zone de paix et le travail. Je pars en mission et je suis souvent avec Naé qui me voit plus comme un ami, mais pas comme un mec. C’est douloureux, mais je suis hyper doué pour cacher mon jeu. Surtout avec elle. C’est lors d’un exercice physique que je m’effondre au sol. Je suis emmené par les gars voir le médecin de la base qui me trouve un souci cardiaque qui comprime l’Aorte et empêche le sang de bien circuler provoquant des malaises qui peuvent devenir plus graves avec le temps et détruire mon cœur ce qui me tuerait. La solution serait un médicament expérimental que je dois commencer à prendre maintenant et dont on ne jugera les effets que dans 18 mois. Ce sera alors transplantation ou mort… Je dis aux gars avec moi de garder le silence. De ne rien dire à Manaé sous peine de se faire défoncer les couilles par mon genou. Le chef de la base me cantonne à des petits travaux simples prétextant mal de dos et autres choses assez discrètes et me donne un peu de repos profitant de mes heures de services à rallonge sur le terrain pour me fournir un max de repos et donner une chance au médicament expérimental.

À cette période, je me rapproche de mon ancienne famille. Les Hounds. J’ai plus de temps libre et l’armée ne veut pas risquer de me faire avoir un malaise. Alors je suis très peu sur base. À peine de retour, les Hounds me font un accueil chaleureux et plein d’entrain. Je raconte un peu la vie de soldat, je paye des coups, je joue aux cartes au billard. Même ce Wade est sympa et Rowan est toujours aussi parfaite avec son sourire à tomber. Et pourtant, j’ai toujours en tête Manaé. Et si je mourrai dans un an ? Et si je crevais sans lui avoir jamais rien dit ? Je me replie sur moi essayant de me donner une raison de sortir de chez moi. De mon lit. À quoi bon ? Je vais mourir et personne ne le sait.

Manaé me trouve sombre et chiant alors elle m’embarque pour Las Vegas, elle veut que je m’amuse et une fois là-bas, son sourire, ses yeux, sa bonne humeur et son rire me font flancher. Je dois éviter l’alcool en quantité et… Merde. Je bois. Moins qu’elle, mais je bois. Soudain, elle se plaint à dire que personne ne va jamais lui passer la bague au doigt qu’elle n’est pas une fille qu’on épouse. L’alcool me donne des ailes. Je plaque ma bouche sur la sienne et lui dit que moi si. Elle rougit, rayonne. Me prends par la main et nous voici dans une chapelle. Je vais acheter deux alliances, elle se trouve une robe blanche et on s’y retrouve. Un Elvis obèse nous marie et je passe l’anneau à son doigt. La suite est dingue. La plus belle et plus magique nuit de mon existence. Naé gémissante qui m’accable de ses soupirs de plaisir. Mon corps nu qui se plante dans le sien. Le plaisir fou de pouvoir enfin être à elle pour toujours. Je m’endors contre elle en plein milieu de nos ébats. Au matin, elle s’agite et me repousse. Elle me regarde et pense à une erreur. Son regard me coupe totalement. Alors elle ne m’aime pas ? Je suis une erreur d’un soir ? Une erreur de beuverie ? Ça me fait mal. C’est effroyable de me réaliser qu’elle regrette et que la plus belle nuit de ma vie est une lamentable illusion. À mon retour, elle veut annuler le mariage et pour la première fois de ma vie, je lui dis non. Je lui demande de tenir un an sans dire pourquoi. Si je meurs, je veux le faire en étant marié à Naé. C’est peut-être la seule chose que je laisserai sur terre alors oui, je veux faire ça. Elle accepte sans comprendre et je n’en dirais pas plus. Je suis fâché et blessé et je n’ai pas envie de m’expliquer.


L’armée m’a donné un congé pour maladie et je suis marié et Naé s’en moque. Un jour, on frappe à la porte. Murdoch est là. Il a besoin de moi et comme l’armée me met de côté, il me demande de protéger sa femme : Lee Sloan, une petite avocate ultra sexy et toute petite avec une grande gueule parfaitement agaçante et sensuelle. Le genre de femme qui a un charisme de monument historique et qui attire tous les regards quand elle rentre. Murdoch me fout sur sa protection rapprochée et je me dis que c’est un truc que je fais pour la famille et pour lui. Il sait me décider et puis c’est Murdoch, évidemment que je fais le faire. Je ne dis rien sur mon cœur parce que j’ai besoin de me sentir fort et capable d’agir. Je me dis que tout va bien aller et il me sourit en me disant qu’avec moi tout va forcément bien aller et j’ai envie de le croire. Mais putain non tout ne va pas bien !! Lee et moi, nous tombons dans un guet-apens. Les gars ont profité que je sois avec elle pour me tomber dessus à 10. Ils l’embarquent et je me fais tellement cogner que j’arrive plus à savoir quoi faire ni ou me protéger. J’attends que ça passe et le stresse emballe mon cœur. Malaise. Tout devient noir. Je me réveille plus tard chez les Hounds et j’apprends le bordel et l’enlèvement. Puis 24h plus tard alors que je me force à me réveiller de mes pertes de connaissance, Lee est retrouvée. Dans un sale état, mais retrouvé. Je perds connaissance à nouveau. À mon réveil, je suis dans un état lamentable et Murdoch a disparu. Je prends de la distance, le médecin me foudroie suite à ma connerie. J’ai aggravé mon état et j’ai désormais moins de chance de m’en tirer. Je n’ose plus approcher Lee, c’est ma faute si elle a été enlevée et torturée. Naé est tenue à l’écart de tout ça. D’ailleurs, je l’évite et je m’arrange pour qu’elle ne me trouve pas. Les jours passent. Les semaines. Murdoch est introuvable. J’ai envie de me planquer sous un meuble en attendant la mort.


C’est alors qu’arrive à la base un responsable d’état-major me convoque. Il bosse pour la CIA. Il a besoin de moi pour une mission. Un tir longue distance pour abattre un chef de guerre du moyen Orient. Un plan à la con mais aucun drone. Un équipement étranger pour faire porter les doutes sur un autre pays. Il connaît mon souci et me fait comprendre que foutu pour foutu autant que je fasse un dernier travail pour mon pays. L’enculé, il connaît bien son boulot. Je fais le point. Je serai bientôt mort. Murdoch a disparu. Lee doit me haïr. Mon frère mène son existence bien heureuse. Bref aucune raison de me faire douter surtout que cette maladie me donne l’impression d’être devenu une sous-merde sans parler de cette agression où j’ai été tabassé et laissé pour mort et Lee qui a été kidnappée… Je signe. Je laisse une lettre dans mes affaires que je donne à mon agent de liaison. Pour Naé. Mon alliance est dedans. Avec les mots suivant.

« Naé, depuis toutes ces années que nous nous connaissons. J’ai jamais trouvé le courage de te dire combien je t’aime. Ces deux mots sont aussi difficiles à dire que de pouvoir décrocher la lune. Si tu lis cette lettre, c’est que je suis mort. Dans tous les cas, mes jours étaient comptés. J’ai une insuffisance cardiaque en phase terminale. Un médicament pourrait m’aider, mais j’ai peu d’espoir. Un an tout au plus. J’ai voulu rester ton époux, car pour moi rien n’était plus beau que de t’avoir dit oui. Que d’être à toi pour toujours. Alors je veux emporter ça avec moi. Parce que je t’ai aimée au premier regard et que t’appeler Manaé Thornton était la plus belle chose que je puisse espérer. Je n'aurais finalement pas eu le courage de te dire, je t’aime de vive voix et je vais accepter une dernière mission avec un taux de réussite ridicule. Mais c’est mieux que d’attendre la mort dans un lit. Demande pardon à Lee pour moi si tu la vois. Excuse-moi d’avoir été faible et inutile. Sans cette maladie, j’aurais sans doute pu les retenir assez pour avoir de l’aide. Dit à mon frère que je l’aime et que je regrette de ne pas avoir passé plus de temps à lui dire. Ne dis rien à mes parents. Et pour toi. Je te donne ces derniers mots. Soit heureuse ma Naé. J’ai été et serais a jamais ton mari puisque je l’emporte avec moi là où je pars. Je ne peux pas garder mon alliance pour cette mission alors garde là pour moi. Rappelle-toi que je t’aime même si ça n’a aucun sens de le dire maintenant de cette façon. Que cette nuit à Vegas tous les deux, c’était pour moi le moment le plus magique mon existence et que c’est à ça que j’aurais pensé à la toute fin. Sois heureuse Naé. Je t’aime et je te demande pardon pour ma lâcheté. Dean Thornton, ton mari. »

Retire mon alliance est un coup de poignard. Je la glisse dans l’enveloppe et je la scelle avec la partie collante. Je marque le nom de Manaé et la remets à mon agent de liaison. Je pars pour mon dernier tour de piste. Je me sens vide à l’intérieur. Je vais mourir. Sois dans cette mission. Sois à mon retour avec mon truc au cœur. Je pose mes doigts dessus alors que je regarde du hublot de l’avion s’éloigner le sol américain pour toujours et prie pour que mon cœur tienne au moins jusqu’à ce que je repose le pied ici. J’aimerai que ma tombe soit sur ce contient.

Je pose mes doigts dessus alors que je regarde du hublot de l’avion s’éloigner le sol américain pour toujours et prie pour que mon cœur tienne au moins jusqu’à ce que je repose le pied ici. Je trouve ma cible après des semaines de préparation et d’installation. Je suis seul à viser, calibrer le vent et ajuster. Le tir est cependant facile et tout marche bien. Je tire. Il meurt. Je replie laissant en place les preuves pour accuser un groupe d’une autre nation. Je me replie et malgré des semaines de survie dans le désert pour revenir, je trouve ma base. Je suis en vie. Heureux, je vais rentrer. Mais une attaque au missile sol-sol sur le camp fait exploser un véhicule près de moi. Soufflé par l’explosion, je suis frappé à la tête. Tout devient noir.

……..

Je me réveille dans un lit. On me demande qui je suis ? Dean… Thornton. Mais je ne sais pas ce que je fais là. Mon reflet est étrange. Je suis vieux. J’ai les cheveux longs. Je ne comprends rien. On me dit que j’ai perdu la mémoire et qu’elle peut revenir. Que je suis soldat et que ma blessure à la tête m’a fait oublié des choses. Mais mon cœur est soigné a priori. Ou du moins, il est opérable. Je vais devoir patienter quelques mois et ensuite, je pourrai être opéré. Mais c’est le flou total autour de moi et je ne comprends pas qui je suis, ni ce que je fais ici ? Et qu’est-ce que je dois faire maintenant ? L’armée me met à disposition un logement sur la base et je vais faire des menus travaux et du repos le temps de faire des séances avec des docteurs… Bon… Parfait… Heu… Je crois… Pourquoi tout est flou dans ma tête et pourquoi je ne me souviens de rien du tout ?