Orlov un jour, Orlov... (nicky)

Tu lui ressembles Nicky boy.

Pas de bonjour parce que je n’en ai pas envie. Il aurait pu avoir droit a autre chose aussi hein, je me suis retenue et il ne me remercie même pas. À moins qu’il ne sache pas qui je suis, bien sûr, mais cela me surprendrait puisque dans ce bar je suis plutôt connu. Mon premier surnom a été < la taupe > travailler comme interprète pour la justice m’a collé cette étiquette sur le dos, mais quand ils ont vu que ce surnom me glissait sur le dos comme l’eau sur le dos d’un canard ils ont changé pour < la pute à Orlov >. Bah… pour une raison que j’ignore ce surnom n’a pas résisté plus des 3 jours… Mon frère peut-être ? Je m’en moque dans le fond, alors passons au suivant. Le troisième surnom a été < la rousse >… S’ils croyaient me faire enrager avec ça, c’est raté. Les autres ? J’ai cessé de m’en préoccuper pour y aller avec franchise parce que sérieusement ce sont tous des connards. Il faut dire que l’annonce de mes fiançailles avec Vadim a dû aider, ça et le moment ou j’ai tout fait foirer en traduisant tout croche les paroles d’un des membres de la Bravta et que pour cette raison, il a fini en taule. Oui, je sais, il aurait pu demander un autre interprète et bla bla bla mais… MAIS… c’est qu’au lieu de traduire j’ai préféré raconter à la police les faits, les vrais. J’ai fini à l’hosto suite à ce petit incident de parcours, mais cela en valait la peine parce que maintenant ils me foutent la paix.

Ce soir je ne suis pas de service au bar parce que j’ai demandé une soirée de congé. Aucune raison précise sauf celle de vouloir avoir congé et celui-ci m’a été octroyée. Je me suis donc dit que d’aller prendre un verre au bar se serait bien. En vrai je suis venu pour croiser la route de la petite abeille, mais elle n’est pas là et je suis déçue. J’aurais pu aller poser mes fesses dans le coin où flâne souvent Vadim et c’est exactement ce que j’allais faire quand mes yeux se sont posés sur mon cousin. Je sais qui il est, tout le monde le sait ici et pourtant je ne me suis jamais donné la peine de faire les premiers pas. Lui non plus d’ailleurs, nous sommes donc à égalité de ce côté.

En fait tu ressembles à la majorité des Orlov que je connais sauf Vlad et moi.

Bah oui, Vlad et moi sommes roux, ce qui ne coure pas les rues y parait. Parfois j’en viens a me demander si ma mère ne serait pas aussi sa mère, mais que ni lui, ni moi, ne sommes au courant. Ça ne changerait rien dans le fait que notre relation est compliquée, ceci dit…

Je me posais une question… Ton père est aussi trou du cul que le mien ou c’est juste moi qui n’ai pas eu de chance ? Je dis ça parce que nous avons, toi et moi, les mêmes grands-parents. Soit un homme et femme que je n’ai pas connu et que je préfère ne pas connaitre.

Je prends une gorgée de mon mocktail et tout en le dévisageant, je prends une position assise un peu plus confortable. Toutefois, avant qu’il ne prenne la parole, je lève le doigt pour lui signifier que je n’ai pas terminé et reprends.

Le nez, tu as le même nez. Si tu savais le nombre de fois que j’ai eu envie de frapper celui qui orne le visage de mon géniteur, je ne te raconte pas.

Provoquante ? Moi ? Une tierce personne serait d’accord avec cette affirmation, mais dans les faits je teste le terrain. Soit il est du côté des méchants loups, soit il ne l’est pas. Je n’ai pas de temps à perdre à jouer aux devinettes. J’aime ou je n’aime pas et pour le moment ils sont tous entrés dans la case des je n’aime pas. Entre moi et eux, il n’y a pas de zone grise. Enfin si… avec Vlad il y en a. Il y en a toujours eu et il y en aura pour le reste de notre existence. Il a un je-ne-sais-quoi… voir maintenant où se situe le cousin… Nicky boy.