Reyne 1 // Prise la main dans le sac...

--Outfit-- Je devrais être au ranch, encore à essayer de réhabiliter cette foutue "âme perdue" qu’ils disent tous vouloir sauver. Mais franchement, jouer les cow-girls repentantes, c’est pas mon truc. J’ai besoin du bruit des rues, de l’agitation, des tentations. Les chevaux ? Trop prévisibles. Les gens, par contre, c’est un spectacle vivant, et je ne résiste pas longtemps à l’attrait de vider les poches des golden boys. Un portefeuille par-ci, une montre par-là. Simple, propre, efficace.

Je traîne dans une rue un peu chic de San Diego, là où ces messieurs en costume et ces dames en tailleurs Prada défilent avec l’insouciance de ceux qui n’ont jamais eu à compter les centimes. Je les observe, comme un prédateur. Et puis, je la vois. Une jeune femme, la trentaine florissante à tout casser, des traits fins, une allure parfaite. Rien de trop clinquant, juste assez pour dire "je suis riche, mais discrète". L’odeur du fric flotte autour d’elle comme un parfum.

Je m’approche en douceur, jouant des hanches, le regard rivé sur son sac de luxe. Les doigts prêts à se glisser dedans avec l’adresse d’une prestidigitatrice. La routine, quoi. Je suis si près, à un souffle de réussir. Et puis, le drame : un gros type bourré me rentre dedans, m’envoyant valdinguer sur la jeune femme. Super. Les doigts toujours dans le sac, l’innocence envolée. Elle se retourne, et nos regards se croisent. Merde. Elle a des yeux perçants, intelligents, le genre qui capte les détails. Je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine. Mais je suis une pro, alors je dégaine mon meilleur sourire, l’air détendu, et je lâche d’une voix légère :

- "Hey, salut." L'approche la plus lamentable du monde. Garde la tête froide, Jane. La jeune femme me dévisage. Si elle commence à crier ou, pire, à appeler les flics, je suis foutue. Allez, un petit miracle, s’il vous plaît, que ce visage d’ange serve à quelque chose. Parce que si les kondés débarquent, c’est direction la case prison et sans passer par la case ranch et ça putain, ça casserait vraiment les couilles. Surtout que j'ai bien compris qu'ils sont foutrement gratinés dans la maison poulagas ! Après on peut considérer que c'est doublement de ma faute et se dire que c'est bien fait pour ma gueule. Mais mmm j'ai des trucs à objecter à ça ! Alors oui que des arguments en bois et de la mauvaise foi, mais je mise tout sur mon joli minois et le sourire supplément regard de chat potté que je lance à cette beauté. -"Je dirais bien que c'est pas ce que tu crois... mais je crois qu'on en est plus là ?" Limite amusée, putain je suis irrécupérable en fait ? Faut croire que l'adrénaline est le seul truc en mesure de me faire vraiment plâner ? Si elle gueule faut que je disparaisse, que je me magne le cul de rentrer au ranch et que j'arrive à faire croire que j'en suis jamais sortie. OH et bordel que je me débarasse de mon butin sur le trajet ! Allez c'est bon, t'as un plan machiavel, alors souris !

Il te faut une robe pour cette réception prochaine qui accueillera les grands de cette ville. Et devinez quoi ? L’un des plus prestigieux avocats de la ville, souhaiterait que tu te joignes à lui à cette occasion. Tu n’étais réellement sur qu’il te propose de l’accompagner, la dernière fois que tu t’es joins à ses côtés disons qu’il… te le reproche encore ? Tu as été excessive c’est vrai… Tu tentes encore de te faire pardonner pour cette impulsivité qui persiste à te gâcher la vie. Et qui aujourd’hui visiblement est la vôtre. Tu déambules lentement dans les rues commerçantes de San Diego, prenant ton temps pour regarder au travers des vitrines si quelque chose pourrait être en mesure de te plaire et, au passage de lui plaire à lui également. Tu observes une tenue au travers d’une vitrine, et dans le reflet de la glace une silhouette féminine, les cheveux blonds étoffés t’observe. Ton regard la détaille, sans qu’elle n’en ai conscience, et tu fais comme si tu n’avais rien remarquée en continuant ton chemin. Une seconde boutique qui t’aide à constater qu’elle suit toujours. Russe ? Aux dernières nouvelles, ils n’en avaient plus après toi. Tu avances tranquillement alors que ton sac est volontairement en évidence. Devant toi un homme titube et un sourire en coin s’étire sur ton visage alors que tu orientes tes pas afin qu’ils croisent les siens. Il vous percute et elle s’écroule presque sur toi, la main dans ton sac. Ton regard se pose sur elle, et rapidement son visage s’empourpre, son air de femme qu’on prend sur le fait au zénith. Une part de toi trouve cela très amusant. Faire les poches, tu l’as fait pendant des années et jusqu’à présent, strictement personne n’avait tenté de te les faire. Tu hausses un sourcil en l’observant te balancer un « Hey, salut » comme un éléphant qui tente de ne rien casser dans une boutique de porcelaine. Tu sais ce qu’elle craint à cet instant, le cri ou l’appelle aux poulagas. Tu baisses ton regard sur sa main et susurre.


- Salut… Tu as perdu quelque chose peut être ?


Tu pourrais être supra offensée comme ses petites bourges de bas étage qui ont autant de cervelles qu’une dinde à Noël, mais au lieu de cela tu es foutrement amusée de ce petit coup du sort. Tu l’écoutes te dire qu’elle te dirait bien que ce n’est pas ce que tu crois mais que vous n’en êtes plus là. Tu pinces tes lèvres commençant à avoir beaucoup de mal à garder ton sérieux alors que de ta main tu ressors sa mimine de ton sac.


- Tu veux dire, comme si je pouvais envisager que tu tentes de me faire les poches ?


Tu soulèves l’un de tes sourcils et perce son regard. Elle est pétillante, pleine de vie cela se sent, tout comme le fait qu’elle connaisse les galères. Surtout quand durant toute la tienne, tu n’as connu que les abysses. Tu as l’impression de te retrouver devant une version blonde de toi.


- Pas très malin de tenter de voler une fille qui a appris à chourrer des ses premières années de vie… Ton approche était globalement bonne, assez naturelle, mais je t’ai repéré 2 boutiques avant ton passage à l’acte. Fixer mon sac comme tu le faisais était sans doute de trop…


Tu abandonnes malgré toi un sourire, tel était l’arnaqueur qui se fait arnaquer. Et délicatement tu lui tends la main. Avenante en attendant qu’elle la saisisse.


- Moi c’est Reyna. Oh et rend moi mon téléphone pendant que tu y est…