Dawn ~ Une garce parmi tant d'autre pour vous servir

Mon histoire commence en Égypte. C'est là-bas que je suis née le 26 juin 1997 et que j'y ai vécu jusqu'à l'âge de mes huit ans. C'était mon pays, mon habitat, ma patrie. Je ne me voyais pas la quitter pour aller vivre autre part. Mais c'est ce qui s'est produit lorsque mon père a obtenu un poste de professeur dans une université, située à San Diego, en Amérique. Pour lui, c'était l'opportunité – qu'on lui offrait - de représenter son travail d'archéologue à des étudiants, même si cela impliquait de plaquer toute notre vie bâtie au Caire pour la reconstruire à plusieurs milliers de kilomètres de chez nous. Je n'étais qu'une enfant et pourtant, j'avais le cœur lourd d'abandonner ma famille composée de mes grands-parents maternels, mes oncles et mes tantes - toujours du côtés de ma mère - ainsi que de mes cousins et cousines. C'était comme si on m'avait arraché une partie de moi. De plus, c'est ici-même que mon père et ma mère se sont rencontrés pour la première fois, ce qui est d'autant plus symbolique pour moi.

Mon père est un archéologue et un amoureux de la nature. Il a voué toute sa vie à ses fouilles et à la recherche de trésors, de reliques et d’artefacts ayant appartenu à d'anciennes civilisations. Ma mère est une égyptologue de naissance. Elle s'est toujours intéressée à la culture générale et à l'histoire de l’Égypte. En tant qu'ancienne bibliothécaire, sa passion pour l’Égypte l'a poussée à se lancer dans des études pour élargir ses connaissances. Et depuis près d'une trentaine d'années, leur deux professions – aussi différentes soient-elles - les ont amenés à connaître et à vivre le grand amour. Puis il y a moi, leur très belle et magnifique fille unique, Dawn, fruit d'une expérience sexuelle qui a légèrement mal tournée. Pour vous la faire courte, ils n'avaient pas prévus de me concevoir à leur première baise. Oui, c'est assez cru mais au moins c'est dit et on peut passer à autre chose. À moi, par exemple.

Mais avant tout, faisons un petit détour rapide à ma vie avant l'université.

Je n'ai pas eu d'éducation dite normale. À l'âge de huit ans, j'étais déjà (presque) indépendante et je n'avais pas vraiment besoin d'être gérée par des adultes. Avec mes parents constamment en voyage pour leur travail, j'ai dû apprendre à me débrouiller seule pour que leurs trois domestiques me lâchent la grappe et arrêtent de vouloir s'occuper de la peste que j'étais. Bien sûr, en cas de pépin, ils étaient présents, mais leur incapacité à me gérer m'amusait fortement. Puis, j'ai grandi et j'ai commencé à devenir une séduisante et très sexy jeune femme, et pendant une assez longue période, une adolescente un peu rebelle qui se préoccupait de rien ni personne d'autre, juste d'elle-même. Mes fréquentations aussi ont changés à ce moment-là : j'ai largué le lycéen avec qui je sortais depuis près de deux ans pour un type plus âgé et viril, le genre Bad Guy, si vous voyez ce que je veux dire. Seulement, j'ignorais qu'il s'agissait en réalité d'un dealer reconnu par la Justice, avec un casier Judiciaire. Je l'ai su un samedi matin, alors que je me trouvais dans son pieu avec lui. Les flics ont déboulés chez lui et l'ont embarqué de force avant de m'arrêter à mon tour après avoir trouvé une arme à feu et un sachet de drogue planqué dans mon sac à main. Prise de panique, j'ai fait appel à notre avocat familiale pour me sortir de cette merde. Le soir suivant, après les révélations de Roy (mon mec du moment), j'ai été jugée non-coupable et libérée sans aucune charge retenue contre moi. En apprenant la nouvelle, ma mère est rentrée folle de rage de son voyage et a tentée d'être un peu plus présente dans l'espoir de reconsolider notre lien mère/fille. Mais c'était trop tard. j'avais déjà bien grandi et la présence d'un adulte me gênait quelque peu. Mais en raison de ma dernière relation qui m'a valut un détour en prison, ma mère n'a pas été de mon avis.

Maintenant qu'une partie de mon passé a été exposé, revenons au présent.

Donc, comme je vous le disais, je suis Dawn Sanders - Inâya pour la famille - et je suis membre de la sororité Zeta, au Campus de San Diego, université dans laquelle j'étudie les langues étrangères depuis un peu plus de trois ans - oui, j'ai pris le même chemin que ma mère et ses parents avant elle. C'est une histoire intergénérationnelle. J'ai toujours été captivée par l'histoire de mon pays natal et, faisant partie d'une grande famille égyptienne partageant un amour considérable pour l'Antiquité, il était naturel que je reprenne le flambeau et que je fasse honneur à mon grand-père, Salah, lui-même fils d'un égyptologue, décédé quelques semaines avant mon entrée à l'université.

Mais ce que vous ne savez pas sur moi, c'est mon côté «étudiante parfaite». Je ne l'ai pas toujours été, même si aux yeux de mes parents, je le suis. Pour eux, j'ai toutes les capacités en main pour réussir dans mes études et dans la vie en général (en même temps, avec l'intelligence que je possède, le risque d'échouer reste faible). Mais il faut également savoir que, comme j'ai pratiquement grandi sans mes parents, la vie sans eux n'a pas toujours été très simple. Toutefois, il est à noter que j'ai toujours respecté leur sens du devoir et leur priorité. Je ne l'ai pas souvent été et j'ai fini par l'accepter avec le temps. Aujourd'hui, tout est différent. Ils sont un peu plus présents, ma mère plus que mon père, qui lui, continue de voyager à travers le monde pour son travail d'archéologue ; de temps à autre, je l'aperçois sur le campus en tant que professeur.

Depuis mon expérience de fille rebelle, j'ai mis du temps avant de retrouver la raison et la paix avec moi-même. Il m'a fallut plusieurs séances de thérapie pour réaliser que je souffrais simplement d'un manque d'attention et de bien-être, un trouble que je traînais derrière moi depuis mes huit ans, depuis notre départ de l’Égypte. Aujourd'hui, je vais beaucoup mieux et mon temps passé au sein de ma sororité m'aide grandement à me faire changer les idées et à vivre au mieux ma vie d'étudiante. D'ailleurs, en parlant de la sororité, je vous ai dit qu'ici je n'avais pas besoin de faire semblant d'être moi ? C'est à dire, faire ressortir mon côté peste ? Je suis totalement libre de faire ce que je veux, où je veux, quand je veux. De plus, je suis en colocation avec ma meilleure amie, une bombasse avec qui je m'éclate à longueur de temps quand nous ne sommes pas en cours. C'est la coloc parfaite. La vie chez les Zeta, je vous le dis, c'est le bonheur absolu ! Chez les Zeta, il peut s'en passer des choses, tout comme chez les Alpha et les Oméga...