Neelam 1 // Première rencontre

--Outfit-- Aujourd'hui, je commence une nouvelle aventure dans une résidence d'artistes qui a accepté de m'accueillir. Je suis excitée à l'idée de m'installer dans cet immense loft destiné aux artistes, un espace qui, je l'espère, sera le berceau de nouvelles idées et de nouvelles œuvres. J'ai un appartement tout à moi et c'est un vrai kiff d'avoir un loyer raisonnable dans ce quartier.

En entrant dans mon nouvel appartement, je suis frappée par l'espace ouvert et la lumière qui inonde la pièce. Je commence à déballer mes affaires, plaçant mes meubles et mes œuvres avec soin. C'est un nouveau départ, une page blanche à remplir de couleurs et de formes. Alors que je m'apprête à me laver les mains dans la salle de bain, je force un peu trop sur le robinet. À ma grande horreur, il se détache entre mes mains, et l'eau se met à jaillir à fond. La panique m'envahit alors que l'eau se répand rapidement sur le sol. Je suis pétrifiée, ne sachant pas du tout comment arrêter ce flot déchaîné.

Je regarde autour de moi, cherchant désespérément un moyen de couper l'eau. Mais rien. Pas de robinet d'arrêt visible, pas de manette à tourner. Je me sens idiote et impuissante, en proie à la crainte de me faire virer avant même d'avoir commencé. Onyx qui cohabite avec moi depuis ce matin ne m'aide pas du tout se contentant de m'envoyer tout un tas d'angoisses supplémentaires. Dans un élan de désespoir, je tente de contenir l'eau avec des serviettes, mais c'est peine perdue. La mare s'étend rapidement, me forçant à patauger dans quelques centimètres d'eau. Je me sens complètement dépassée par la situation, regrettant déjà d'avoir tenté de régler ce problème toute seule.Je prends une profonde inspiration, décidant de prendre les choses en main. Mes vêtements sont trempés, collés à ma peau, mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur cela. Avec détermination, je quitte mon appartement inondé et me dirige vers la porte voisine.

Je frappe avec insistance, espérant que mon voisin ou ma voisine sera présent et pourra m'aider. Après quelques instants qui me semblent interminables, la porte s'ouvre enfin. Je me retrouve face à un homme qui me dévisage avec surprise, probablement étonné de me voir dans un tel état.

-"Excusez-moi de vous déranger," je commence d'une voix hésitante, -"mais j'ai un petit problème chez moi et j'aurais vraiment besoin d'aide." Mon voisin me regarde un instant, ses yeux balayant mon apparence dégoulinante. Je me sens terriblement gênée, mais je n'ai pas d'autre choix que de mettre ma fierté de côté et je désigne la porte de l'autre côté du pallier. -"Je... j'ai eu un souci avec le robinet de ma salle de bain, et maintenant mon appartement est inondé," j'avoue, baissant les yeux, incapable de soutenir son regard, me mordillant furieusement la lèvre inférieure. Je peux sentir Luana s'agiter au creux de moi et ça me fait froncer les sourcils, avant que je relève les yeux pour réellement regarder mon voisin et comprendre... il est terriblement séduisant.

Je me sens terriblement idiote, plantée là, trempée jusqu'aux os, mais je ne voyais clairement pas quoi faire d'autre. Alors oui je lui fais un petit sourire piteux et des signes de tête pour répondre à ses questions.  Il semble réaliser l'impériosité de l'affaire et fonce à travers le palier. Je trottine derrière et je peux le vois se jeter sur le robinet arrachant sa chemise au passage. Je peux presque entendre feuler Luana et mon corps s'agite. Non... non non non. Pas le moment. Non. Je n'ai pas vraiment de contrôle sur les switch mais manifestement pour une fois ça fonctionne puisque je reste en charge du système.

Je pousserais bien un ouf de soulagement mais il me dit de venir l'aider et je me contente d'obéir, en pilote automatique tenant sa chemise de mes deux mains alors que ça achève de me tremper. C'est l'apocalypse mais il se penche et en un tour de main il coupe l'eau, avant de faire une glissade et de chuter à mes pieds. Je pousse un petit cri étouffé, avant de réaliser qu'il ne s'est pas fait mal et j'éclate d'un petit rire nerveux et joyeux à la fois. -"Pardon... oh pardon... je suis tellement désolée." Mon hilarité ne semble pas tout à fait décidée à se calmer et je suis bien en peine de savoir où se trouvent mes serpillères.

Mes yeux dévorent sa silhouette. Le jean trempé, moulant la perfection des lignes de son corps, son torse mis à nu, les gouttes d'eau accrochant la lumière. Mon rire s'éteint et je papillonne des yeux avant de lui tendre la main. -"Merci." Je me penche pour saisir sa main, afin de l'aider à se redresser et mon sourire ne peut s'empêcher d'exprimer une part d'espièglerie. -"Je crois qu'on peut se dire tu et... enfin... que tu n'oublieras pas mon emménagement." Nouveau rire et je contemple le désastre en secouant doucement la tête. -"Enchantée." Petite voix dans ma tête qui me souffle que j'ai eu énormément de chance de tomber sur lui, mais que ce n'est peut être pas son cas... Je suis parfaitement consciente d'être compliquée à fréquenter. C'est surement pour ça que je n'ai pas vraiment de proches ? Enfin si... Elenwe a pas mal d'amis. Qu'elle voit peu... forcément. Pensée évanescente que je chasse, parce que penser à mes alters est un excellent moyen de switcher. D'autant que si je suis en front, la proximité de cet homme est clairement en train de faire vibrer Luana que je sens rapidement en coconscience. D'ailleurs mon corps se délie, mon bassin se déverrouille, mes pieds s'ancrent un peu dans le sol et il pourra peut être remarquer que ma voix se fait légèrement éraillée... Merde elle va front. Mes paupières papillonnent, mes yeux ont un léger mouvement latéral et je peux entendre les pensées de Luana. Je retire tout... tout ce que j'ai dit ! Ce déménagement est une idée géniale. Je me mords la lèvre et je souffle doucement par la bouche. Co-Front, c'est le bordel. J'imagine que c'est compliqué à comprendre, mais imaginez un peu ce que c'est à vivre ? C'est comme se disputer la barre d'un bateau... sauf que dans ce cas précis... c'est comme essayer d'empêcher une lionne affamée de se jeter sur la plus délicieuse des proies avec un élastique comme seule arme de défense... Je suis dans la merde. -"Et si tu me disais comme s'appelle mon sauveur." Sourire charmeur et main qui vient doucement se poser au creux de son coude pour remonter doucement le long de son bras, caressant son épaule et échouant du bout des doigts dans le creux de son cou alors que mes yeux plongent dans les siens. -"Et surtout, surtout... dis moi, comment je pourrais te remercier ?" Voix suave, petit air faussement innocent, du Luana dans toute sa splendeur, sauf que généralement je ne contemple pas ça... God ! Bordel de dieu...

Pulsion, désir, appétit, ardeur, fébrilité, convoitise... Tant de sensations folles qui traversent mon corps en cette seconde. Je sens mon corps s'animer, se délier, se tendre vers lui, je la vois lui faire étalage de toute sa sensualité. C'est fou ! Parce qu'en conscience je suis là, en même temps que Luana, totalement consciente contrairement à elle que... que ce qu'elle fait est du putain d'harcèlement sexuel ! Elle a vrillé et je panique. Je ne veux pas voir ça, mais c'est elle qui tient fermement les manettes et qui nous noie toutes les deux dans son regard.

Canon au demeurant le regard... Merde ! Le pire c'est qu'il est tout mal à l'aise et qu'au lieu de reculer et de le remercier pour son aide, elle laisse sa main glisser de son cou à sa nuque. Enfin sa main... ma main... notre main ! Merde, alerte rouge. Je sens la peau humide du jeune homme, puis la naissance de ses cheveux qu'elle caresse doucement et je crois que désormais c'est moi qui me noie dans ses yeux. En tout cas jusqu'à ce qu'elle porte son attention sur sa bouche. Le charnu de ses lèvres nous fait conjointement pousser un gémissement d'envie et je crois que c'est là qu'elle s'efface.

Je me retrouve à un centimètre à peine de ses lèvres, sans avoir compris comment on en est arrivés là. Ma main... libre ! Enfin celle que je croyais libre est en fait passée dans la ceinture de son bas et je l'attire clairement à moi. C'est tellement perilleux comme reprise de contrôle que sur l'instant je ne sais foutrement pas comment me comporter. Alors dans la panique, je me contente de dévier ma trajectoire pour embrasser la comissure de ses lèvres. Je me recule, croise son regard, tente un petit sourire intimidé et je viens faire de même sur l'autre joue avant de relâcher son pantalon. -"Je tiens vraiment à te remercier, c'est... c'est adorable." Je me recule, avec la sensation écrasante que sa peau me brule et je glisse un peu dans l'eau. -"Je pourrais peut être te... te..." Je sens le tempérament de Luana rugir en moi et à quel point elle menace de front et de balayer ma conscience au profit du désir qui dévale mes veines. On dit pas à son voisin inconnu : je pourrais te sucer et on pourrait baiser comme des animaux ! Dans aucun de putain de monde on ne fait ça ! -"T'inviter à diner... quand j'aurais... rangé ?" Je sais même pas comment je vais me débrouiller pour réparer... et j'ai terriblement envie de me poser et de... prendre une douche. Sauf que je n'ai plus d'eau et que ça me stresse et que... ça a tendance à faire s'agiter un maelstrom de bazar en moi. Pauvre homme qui se retrouve avec une espèce de panthère affamée de sexe qui la seconde d'après à l'air d'une gamine paumée et démunie... En même temps je suis habituée à ce qu'il soit compliqué de me suivre.

Je reprends conscience, comme si je sortais d'un brouillard épais. Luana est toujours là, je la sens qui bouillonne juste sous la surface de ma peau. Je cligne des yeux, essayant de me concentrer sur la situation présente. Mon voisin est toujours là, assis dans l'eau à côté de moi, l'air confus et je ne peux que le comprendre. Sentir mon corps parfaitement éveillé, désireux, c'est tellement perturbant dans le contexte actuel. Je pourrais lui expliquer, je devrais sans doute, mais je crois que je déteste voir le regard des gens changer. Entre ceux qui pensent que j'affabule et ceux qui se contentent de considérer que je suis folle à lier... Merde quoi !

Je me redresse et je tends la main pour l'aider à se relever, mais dès que nos peaux entrent en contact, je sens Luana rugir en moi. Mon corps agit de son propre chef, obéissant à ses pulsions plutôt qu'à ma raison. Je me colle contre lui, sentant la chaleur de son corps à travers ses vêtements trempés. Mes lèvres trouvent la peau de son cou, et je ne peux m'empêcher de la mordiller doucement. Je sens mon pouls s'accélérer, la douceur de sa peau sous ma bouche, et cela ne fait qu'attiser le feu qui me consume. Lentement, je remonte vers son oreille, laissant une traînée de baisers sur ma route.

Ma voix est rauque, chargée de désir quand je murmure à son oreille : -"J'adore le vin." Je crois que je sens son corps se raidir contre le mien, il a en même temps de quoi être surpris par ce changement soudain de comportement. Une partie de moi, la partie rationnelle que je tente désespérément de garder aux commandes, sait que ce que je fais est inapproprié. Mais Luana est tellement forte, tellement présente, que je peine à lui résister. Je suis partagée entre le désir brûlant qui me consume et la conscience que je devrais m'arrêter, que ce n'est ni le lieu ni le moment.

Pourtant, je ne bouge pas. Je reste là, collée contre cet homme que je connais à peine, respirant son odeur mêlée à celle de l'eau qui nous entoure. Je suis au bord du précipice, ne sachant pas si je vais réussir à reprendre le contrôle ou si Luana va complètement prendre le dessus. Mon corps est un brasier, un champ de bataille, Luana ronronne presque, mon bassin se déverouille, s'anime tout doucement et je relève dans ses yeux deux puits de désir. -"A quoi... à quoi veux tu m'aider  ?"

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