Aaron Striker ♦ Daylight

Il y avait, à cet endroit, un sentiment de paix, une paix qui m’allait, j’avais juste à fermer les yeux, sentir l’ombre parfois des feuillages et puis, la chaleur de la lumière qui réchauffe là où l'ombre avait glissé sa fraîcheur, ce moment qui vous fait sourire et puis vous ouvrez les yeux et là, les couleur, le vert profond et parfois éclatant, la majestueuse des troncs qui vous faisait forcément relever la tête jusqu’au trou de lumière dans cette clairière, un tronc à moitié dévoré par le temps, brisé, était là, entouré de ses congénères encore vivants, oui, j’étais en paix.
Ce coin paumé, en pleine nature, dans la vaste forêt boréale, où lorsque vous vous levez le matin, la brume matinale s’écrase avec les premiers rayons du soleil pour donner une brume qui soigne l’âme, l’odeur de cette nature qu’on espère ne jamais être touchée tellement elle apporte un sentiment de bien être et de connexion véritable avec le vous, oui, j’aimais cet endroit, c’était mon havre de paix et aussi, il me rapprochait un petit peu plus d’elle, oh toi, ton sourire qui caressait ma rétine comme celui des premiers rayons de cette aube, cette beauté nature. J’ai essayé, tu sais de t’oublier, d’oublier cette vie avant toi, maintenant cette vie après toi.


Ma gorge se noue, malgré l’endroit, tu es toujours là, enfouie quelque part sans jamais m’offrir la rédemption de mes actes passés, mes péchés. Je me souviens, de tes courbes, de ce petit sourire mutin lorsque mes doigts caressent tes hanches, ce petit rire qui retrousse ton nez, tes yeux noisette, éclatant autour de cette chevelure semblable à une envolée de corbeaux. Je me rappelle encore de l’odeur de ton shampoing, chose incongrue, mais cette odeur de pins…. Oui, ici, je crois bien que c’est là où je suis, où tu aurais été la plus épanouie et moi le plus heureux.
Je dois m'asseoir sur cette foutue bûche, je sens que je défaille encore. Ma tête bascule en avant, mes coudes trouvent mes genoux et mes mains soutiennent ma tête comme si elle allait tomber avant que je ne les tende devant moi, le regard embrumé par ce karma qui revenait à moi comme un boomerang, elles tremblent. Mes foutues mains trembles, les responsables de ta vie qui c’est arrêté, je me mens à moi-même, cette forêt, cet endroit n’est pas ma paix, mon souvenir perpétuel pour mon amour pour toi, c’est juste ma rédemption, je veux l’absolution, mais je préfère me martyriser encore et encore en repensant à toi.

Je me calme, ma main va chercher ma gourde dans mon sac à dos et je prends une gorgée d’eau. Ce n’était pas le moment, pas maintenant, j’avais encore du chemin à faire jusqu’à Churchill Falls et de là, prendre l’avion pour San Diego. Je voulais rester ici, mais parfois, le choix n’est pas le vôtre.

Pardonne-moi Liz’


“Capitaine Aaron Striker, pour manquement au devoir, vous êtes radié du Corps des Marines des États-Unis d’Amérique. Jamais, plus jamais vous m’entendez, vous ne porterez cet uniforme.”

Transcription du tribunal militaire de San Diego sur le dossier A320-K


Il est difficile de parler de la vie de Aaron Striker, presque un fantôme qui ne laisse pas de trace, même son passé est fractionnaire, mais il est quand même possible de retracer le parcours de cet homme violent et totalement imprévisible.
Né à Baltimore dans une famille d’ouvriers, Aaron apprend très tôt la réalité de la rue, situé dans un quartier sensible de la métropole qu’est Baltimore. Figure classique du paternel préférant boire et oublier sa dure journée de labeur dans l’usine et une mère devant jongler avec différents petits boulots, l’éducation de Aaron est volatile dirons nous à défaut de dire inexistante. Aussi, comme souvent, lorsqu’un jeune est en décrochage scolaire (Et c’est souvent le raccourci utilisé pour parler de la mauvaise graine.) Aaron, entre dans une bande, d’abords des gosses qui s’amusent au baseball dans la rue, courant à toute jambe lorsque une balle rencontre une vitre, ils animent le quartier de leurs conneries, et même si les habitants grognent et soufflent lorsqu’ils voient les gamins débouler comme des beaux diables, il n’en reste pas moins qu’ils mettent de l’animation dans un quartier grisâtre de banlieue industrielle alors, après tout, pourquoi ne pas les supporter ?

Mais malheureusement, comme souvent avec les bandes, les jeux innocents sont remplacés petit à petit par d’autres, appeler ça l’appel de la précarité, la haine du capitalisme qui, lorsqu’ils rentrent chez eux, doivent constater l’espoir fuyant de parents éreintés. Alors, oui, il y a toujours des solutions, toujours un espoir, mais ce dernier est bien trop lointain, impalpable si bien qu'à l’âge de 16 ans, Aaron et ses amis braquent la petite supérette du coin, quelques dollars en poche, l’affaire tourne mal, le gérant s’emporte, pensant à tort qu’il peut gérer de la vermine en basket, il empoigne Aaron qui loin de prendre peur se rebiffe, le pousse et le drame, enfin, presque. Il est arrêté à quelques pâtés de maison par la police, le gérant blessé au crâne après avoir été poussé porte plainte, descente aux enfers ? Oui et non, il est conduit dans une école de redressement, une sorte de purgatoire avant l’heure et un regard sur son futur s’il continue sur cette voie.
Le salut arrive sous les traits du treillis, un programme de réinsertion de la jeunesse par l’armée, une aubaine pour Aaron qui après deux années là-dedans veut juste de l’air et surtout, il doit avouer, changer d’endroit, partir loin, non pas qu’il redoute ce qui va lui arriver, non, juste un désir d’aventure que le militaire qui est venu dans son école lui a proposé. Direction San Diego car manque de chance, ce n’est pas l’armée de terre qui recrute, mais les Marines.


Chez les Marines, Aaron apprend la discipline et les coups qui pleuvent si jamais l’idée lui est trop étrangère. En vérité, bien que le programme soit exigeant, Aaron semble retrouver une nouvelle vie sous la bannière de l’Oncle Sam et lorsqu’il termine ses classes, il obtient le grade de Sergent. Alors me direz vous, super ! Il est enfin libre de ses choix, il est maintenant un homme un vrai, laissant derrière lui sa criminalité d’écolier. Et bien, pas tout à fait.
Malheureusement, la fibre du banditisme, même larvé qu’il avait au fond de lui ne s’était pas enfui à toute jambe, non, elle restait tapis dans l’ombre, attendant son quart d’heure de gloire et ce fut durant la Guerre du Golfe qu’elle se réveilla.
En effet, durant la campagne sous la chaleur et le sable qui s’infiltre partout, la section de Aaron fut envoyée à Bagdad, les ordres, sécuriser le musée national et sauvegarder les pièces de collection. Sauf que… Lorsque le gros de l’armée est arrivé sur place, une partie de la collection s’était envolée. D’après Aaron, c’était déjà le cas lorsqu’ils étaient arrivés et malgré le doute dans le Haut-Commandement et une enquête du JAG, impossible de déterminer si Aaron était un bon soldat ou alors un pilleur. L’affaire aurait pu continuer, s’approfondir, mais l’enquête se termina lorsque, quelques mois plus tard en Allemagne, Aaron qui attendait un redéploiement avec ses hommes, frappa au visage un colonel dans le Messe des officiers au point que ce dernier dû passer plusieurs semaines alité. L’affaire était grave et le verdict fut sans appel, il fut renvoyé des Marines, à jamais la honte et l'opprobre sur lui mais, croyez le ou non, ce fut une aubaine, car le JAG classa sa petite affaire.

C’est maintenant que l’histoire de Aaron est partielle, car il se fit plus discret. Cependant, 3 mois après son retour à Baltimore, un braquage violent à lieu, bilan, deux vigiles morts, coups et blessures et des centaines de milliers de dollars envolés. Un mois après, après une restauration délicate, le convois qui devait ramener des oeuvres d’arts au musée d’art contemporain de Baltimore essuie une attaque, pas de mort cette fois mais les enquêteurs estiment que c’est le même schéma opératoire, un schéma quasi militaire, brutal, qui ne laisse pas la part à l’erreur. Mais à cette époque, le lien avec Aaron et ces braquages ne sont pas vraiment établis, surtout que ce groupe de braquage va faire parler de lui à travers le monde.

En Colombie, un baron de la drogue meurt chez lui après un assaut féroce de ce qu’on pense être un groupe de mercenaires, le bilan, 8 morts dont le baron donc et son fils de 16 ans, toute la collection sur Cortés a disparu durant l’assaut, mais la police colombienne aura du mal à boucler l’enquête, car une véritable prise de pouvoir sanglante dans le cartel aura lieu.
D’autres faits ont lieu et bientôt, la NSA et le FBI se penchent dessus, de même que la CIA (même si bizarrement, elle semble moins encline à vraiment pousser l’enquête). On retrouve le même mode opératoire à chaque fois et bientôt, on parle du Scarecrow Gang, un petit groupe spécialisé dans les braquages violents, spécialisé dans les casses d’œuvres d’art également, ils travaillent pour eux-mêmes ou pour des prestataires, jamais d’assassinat, pas de trafic de drogue, non, rien de toute ça, comme un point d’honneur bizarre qui ne marche que dans leurs têtes. Lorsqu’on a besoin d’eux, il suffit de les appeler et ils viennent, non sans du plomb et du sang.

Certains dans la cellule pour démanteler ce “gang” pensent que Aaron est le leader, son train de vie ayant énormément augmenté même s’il le couvre dans une nouvelle passion, après avoir été discret, il est devenu un chasseur de trésor à San Diego, véritable business qui cache ses véritables activités, il existe même une chaine youtube avec des millions d’abonnés qui suivent les aventures palpitante de ce beau gosse qui cherche de véritables trésors, offrant des expériences parfois unique et presque fantastique, mais c’est ça que les gens aiment alors, il l’offre avec plaisir.

Au final, qui est Aaron Striker aujourd’hui ? Un chasseur de trésor, avec son propre bateau, sa propre petite équipe amateurs, cela semble être aussi simple que cela, mais son passé lui reviendra peut-être bien comme un boomerang et puis, s’il est à la tête des Scarecrow, peut-être bien qu’il n’a pas totalement tiré un trait sur son ancien vice ? Ou alors il est une victime de complot ? Allez savoir !