Mise au point (Aaron)

Entre les cours, le boulot, les rendez-vous galants et dormir, oui parce que dormir est tout de même important, il y a ce petit con d’Aaron qui m’évite. J’ai autre chose à faire, moi, que de m’inquiéter à chaque appel ignoré ou à chaque texto rester sans réponse. Il me fout les nerfs à vif, non, mais, je vous jure. Le pire est que je sais qu’il ne va pas bien quand il me fait ça et que je ne peux pas laisser un copain, aussi con soit-il, sombrer sans tendre la main. Comme si j’avais envie de me rhabiller une fois en pyjama. Qui aime se rhabiller après avoir décidé que la journée se terminait, hum ? Enfin non, elle est loin d’être terminée puisque l’horloge vient de sonner 19 h, mais j’ai encore ce papier à terminer pour dimanche 23 h 59. Comme si j’avais envie de rester cloitré chez moi un vendredi soir. Dans le fond ça me fait presque plaisir d’avoir à me rhabiller. Aller go, je peux le faire.  

Un petit saut dans la douche, j’enfile un jean, un sweatshirt trop grand pour moi, des souliers de course et me voilà prête à affronter le monde. Les cheveux attachés en queue de cheval, pas de maquillage, soit un mois au naturel sur lequel Aaron a de nombreuses fois posé le regard. Il m’arrive de me faire belle quand je vais le voir, mais ce soir il n’a pas besoin du moi flashy, mais du moi tout court. Toutefois, j’appelle un UBER pour le bien de la cause et une fois devant l’endroit où vit Aaron, je descends, paie et sortir mon cellulaire afin de lui texter un petit mot.

TEXTO : J’espère que tu es chez toi

Un peu tard pour lui demander de texter ça, je sais, mais si je lui dis que je suis devant il a assez de culot pour foutre le camp alors je préfère ne pas lui dévoiler le plan de match. Il serait assez débile pour sortir en douce pour me laisser poireauter pour rien. D’ailleurs je suis persuadé qu’il l’a fait à plusieurs reprises. Tout à fait son genre… Ouais, c’est bien beau là de prévoir sa fuite, mais je ne peux pas rester là à poireauter sur le trottoir. Je pourrais aussi aller le tirer de sa torpeur pour l’amener prendre l’air sur la plage ? Une chose à la fois Mattia, une chose à la fois. Je m’avance donc vers son petit chez soi et une fois devant la porte je cogne… Mais non, je ne cogne pas, je ne cogne jamais. Je teste la poignée oui et j’utilise la clé au besoin sinon j’entre. Je sais, je sais, avant d’ouvrir tout grand j’écoute pour m’assurer qu’il est seul ou, ou mieux, qu’il n’est pas entrain de baiser. Sa ne semble pas être la cas cette fois je peux donc me permettre d’entrer et de refermer dernière moi.

Aaron ?

J’ai presque chuchoté son prénom, question de ne pas lui faire faire de crise cardiaque. Rien… J’avance d’ans l’appartement… rien… Je fais donc comme chez moi et me dirige vers le frigo pur y prendre deux bières avant de partir à sa recherche. Il ne me reste que la salle de bain ou sa chambre, ce qui ne devrait pas me prendre plus de 32 secondes. Debout, l’épaule coller sur le cadre de la porte menant à sa chambre, je regarde l’épave d’un regard triste.

Une bière ? La septième ? Huitième ? Neuvième ?

J’enlève mes souliers de course, je les envoie valser je ne sais où d’un coup rapide du pied, puis lentement, je viens m’allonger sur le lit, les bières toujours dans les mains.

Tu me racontes ou je te torture ?

Il sait qu’avec moi ces secrets resteront secrets, je ne suis pas une balance. J’ai également une patience d’ange, il peut donc prendre tout son temps pour vider son sac, je ne suis pas pressé. La question est ? Il va me dire des profanités pour me pousser vers la porte ou pas ? Son petit côté petit macho homme des cavernes ne m’a jamais impressionné.

« Si t’avais été à poil j’aurais me croire au paradis… »

Ou en enfer ? J’ai un corps comme celui-là parce que j’ai vendu mon âme au diable, je ne t’ai pas raconté ?

Si moi j’ai vendu mon âme au diable je peux vous promettre que Aaron va se tenir bien droit à mes côtés une fois que nous serons morts tous les deux. Imaginez le regret de Lucifer quand il va comprendre qu’il est dans la merde avec nous en bas. J’imagine sa tête et j’ai envie de pouffer de rire.

Puis pour répondre à ta deuxième question et bien non, je n’ai rien de mieux à foutre. J’ai un travail de session à faire, mais bon, ce n’est que quelques pages insignifiantes alors inutile de se prendre la tête OK ? Puis, le plus important… il n’y a pas de s’il te plaît qui tient, pas avec moi. Je suis là et c’est tout, je ne veux pas savoir si tu es d’accord ou pas.

Je ne suis même pas certaine que mes mots aient trouvé une oreille attentive avec toutes ces larmes. Lui caresser les cheveux je peux. Lui dire un paquet de conneries aussi, au cas ou ça lui changerait les idées, mais à part cela je suis aussi démuni que lui.

Tu es toujours de bonne compagnie !!!

Même maintenant, oui, idiot, non ? Je ne mens pas, hein ? Être de bonne compagnie diffère d’une personne à une autre. Pour certaines personnes il faut que son ou sa vis-à-vis danse et boive et fasse la fête, alors que d’autres se contenteront d’une bonne conversation autour d’un verre de vin. En ce qui me concerne, le terme possède une définition différente selon la personne avec qui je suis. Pour Hammish être de bonne compagnie signifie baiser jusqu’à l’évanouissement. Pour certains clients ça signifie fait toi jolie, sourie et ferme ta gueule. S’ils ont besoin d’une jolie fille à leur bras pour se sentir puissants, je n’y peux rien moi merde. Pour Aaron ? Le spectre est large et franchement je n’ai pas de définition bien précise. Être en sa présence est parfois suffisant, comme maintenant alors qu’à d’autres moments c’est autre chose.

J’ai appris un truc avec les années et même si tu ne veux pas le savoir, je vais tout de même te le dire.

Bah quoi ? Les amis ce n’est pas fait pour nous caresser dans le sens du poil tous les jours.

Les émotions négatives, plus tu les gardes en toi et plus elles vont te pourrir l’existence. C’est comme une cannette de Pepsi. Plus tu la brasses et plus la pression augmente. Si tu as le malheur de l’ouvrir quand les bulles font rage et bien tu t’en prends plein la gueule. Si tu l’ouvres alors que c’est le calme, il y aura un petit bruit insignifiant et c’est tout. Je veux en venir où ? Bah je me dis que puisque je suis maso, que j’ai bien envie d’ouvrir la tienne maintenant. Alors sois-tu parles, soit c’est moi qui parle et je te promets que tes bulles vont finir par faire éclater la canette.

Il a compris ou pas ? Il est peut-être trop saoul pour faire le lien non ?

Si je dois me mettre nue aussi pour que tu parles je n’en ai rien à foutre hein ?

Mon corps et moi on est ami. Je ne suis pas pudique pour deux sous et lui non plus, alors tout va bien.

Aller crache ou tu vas le regretter !

Je dépose ma bière sur la table de chevet aussi, au cas où. Je ne le crois pas capable de devenir violent, mais ça aussi je peux en prendre.

Se mentir à soi-même c’est la pire des conneries que quelqu’un puisse se faire. Ça et se tirer une balle entre les deux yeux, mais au moins, quand tu es mort, tu n’as pas besoin de te mentir encore et encore. Je sais que mon petit Aaron souffre, ce n’est pas écrit dans son front, mais c’est tout comme. Il a beau faire le paon, ouvrir ces jolies plumes, mais chez moi ça ne passe pas. Je n’ai pas de sixième sens, je ne suis pas une héroïne de film possédant des pouvoirs extraordinaires, non je n’ai rien de tout cela et pourtant je sais. Il faut quelqu’un qui a vu et vécu la souffrance pour en reconnaitre un autre. Une souffrance, petite ou grande, reste une souffrance et je crois que je suis née avec la capacité de la voir, de la ressentir. Aaron souffre depuis trop longtemps, mais il n’a jamais été prêt à délaisser ce poids. Je me suis donc toujours abstenu de lui brasser la carcasse jusqu’à maintenant. J’ai bien fait parce que le fruit est bien mûr, je peux le voir par les larmes qui coulent sur ces joues. Prisonnière de ces bras, de son corps, je me sens bien. Si c’est-ce dont il a besoin pour vider le trop plein alors soit, je ne bougerai pas. Il peut me noyer de ces larmes je n’en ai rien à foutre et au pire si ma robe est foutue, je pourrai toujours revêtir l’un de ces t-shirts.

« Merci d’être venue… »

Tout le plaisir est pour moi !!

Il en aurait fait autant, alors n’en parlons plus. Non, parlons plutôt de tout ce charabia qu’il vient de me lancer à la figure.

Je ne sais pas si tu es prêt à entendre la vérité Aaron, mais je vais te la dire quand même parce que je t’aime et que je tiens à toi.  

Coucher sur lui, je fais glisser mes jambes de chaque côté de son corps et me redresse difficilement sur mes coudes afin de permettre à nos regards de se croiser.

Pourquoi tu n’arrives pas à vivre ? Pourquoi tu n’arrives pas à vivre sans elle ? Pourquoi le monde est noir et merdique ? Pourquoi tu n’arrives pas à être heureux ? Pourquoi on doit crever de douleur en permanence ? Parce que tu n’as jamais aimé ton petit toi-même Aaron. Tu as mis ton bonheur entre les mains d’une femme qui n’est plus là et tu ne sais plus comment te sortir la tête hors de l’eau. Tu dois t’aimer toi en premier, toi et toi seul et seulement à ce moment-là tu pourras commencer à vivre sans elle. Je ne te dis pas de l’oublier, tu ne peux pas faire ça, mais si tu continues à te détester, ta promesse tu finiras par ne plus pouvoir la tenir.

Lentement, je m’allonge de nouveau sur lui, consciente qu’il pourrait me jeter en bas du lit dans un claquement de doigt. Mes mots vont-ils le mettre en colère ou le faire pleurer un peu plus encore, mais avant que l’orage n’éclate je reprends.

Je ne suis pas mieux que toi tu sais. J’ai mis tout mes espoirs en cette rencontre avec ma mère, l’espoir de voir de l’amour dans son regard, de la fierté, de l’admiration ou peu importe. Elle est restée de marbre… Ma propre mère, Aaron, ma propre mère, est restée de glace alors que je voulais juste être vu. J’ai compris cette journée-là que je ne perdais rien, mais que je gagnais une nouvelle liberté. Mes espoirs ne m’étouffent plus, ma douleur est partie. Pardonne-lui d’être partie Aaron, pardonne-lui de t’avoir laissé seul et mords dans la vie…

Je le serre contre moi, fort, tant pour moi que pour lui. Sa chaleur me fiat du bien. Je suis peut-être égoïste en ce moment de vouloir rechercher sa chaleur afin de me réconforter et alors ? Mon histoire est moins dramatique que la sienne, mais il peut tout de même en tirer une leçon de vie importante. Laquelle ? C’est à lui que revient le fardeau de comprendre, j’ai dit ce que j’avais à lui dire de façon cru, je ne suis pas certaine de pouvoir refaire la chose dans un avenir rapproché.

Je sais comment reconnaitre quel homme joue un rôle et lequel sait être lui-même. Ce n’est pas un don que je possède, loin de là. Je dirais plutôt que j’ai croiser assez d’hommes dans ma vie, croiser et non baiser hum, pour être en mesure de déceler le vrai du faux. Aaron est vrai, unique, authentique… quand il laisse tomber ces faux semblants, ces costumes, ces barrières. Son corps et sa bouche disent un truc alors que son regard dit le contraire. Les regards ne mentent pas… jamais. Il n’a pas besoin de se faire faire la morale et il n’a pas besoin non plus de se faire traiter comme une base de porcelaine. Ce dont il a besoin c’est de quelqu’un qui soit apte à lui remettre les yeux en face des trous au moment opportun, comme maintenant. Ce que je n’avais pas prévu c’est de parler de moi. Je ne suis pas ici pur moi, mais pour lui et pourtant sa réaction me plais.

Oui en effet !!!

En effet ma mère est une connasse, mais une connasse qui m’a donné la vie.  

« Je ne te promets rien, mais je vais… Essayer… »

Je pourrais youhouter de joie en entendant ce possible début de cesser le feu, mais je ne fais rien puisque cela pourrait jeter une ombre sur sa résolution. Le pire c’est que j’ai bien fait puisqu’il ouvre la bouche de nouveau et pourquoi ? Pour m’envoyer une autre connerie a la gueule bien sûr, quoi d’autre ?

« T’étais pas censé venir toute nue ? »

Ça t’arrive de ne pas être con ?

Sur ce, je me relève avec un peu de difficulté avant de descendre du lit. Fâchée ? Non, pas du tout, mais je ne suis pas obligé de le lui dire n’est-ce pas ? Je fais donc la moue un court instant avant de, oui oui, avant de soulever le bord de ma robe du bas vers le haut afin de la faire passer par-dessus ma tête. Une fois fait, je la lance au loin d’un coup de poignet. Il ne me reste plus qu’à enlever le reste avant de me placer debout devant le lit, debout devant lui.

Vas-y, rince-toi l’œil une bonne fois pour toutes que ça te sorte du petit pois qui te sert de cerveau. JE ne vais pas baiser avec toi pour autant hein, t’es pas mon type et t’es trop jeune. Puis t’as déjà vu une paire de seins avant alors ça va ? Je te plais comme ça ?

J’attends encore quelques secondes avant de revenir me faufiler sous les draps. Quoi ? Quand on doit retirer un pansement ça fait toujours moins mal de la faire en tirant d’un coup sec que de le faire petits peu par petit peu. Oui je sais, ce n’est pas terrible comme comparaison, mais peu importe. Il est mignon le petit con, mais lui, comme moi, pouvons faire avec la nudité sans se jeter sur l’autre comme un affamé devant un buffet. Enfin j’espère parce qu’il est un peu trop tard maintenant.

Si un de tes conquêtes entre et me voit je nie tout en bloc promis. Je suis passé maitresse dans le < ce n’est pas ce que tu crois >.

Je ne peux retenir un gloussement de franchir mes lèvres en disant cela parce que, franchement, la moitié des hommes que je fréquente, si ce n’est pas plus, sont des hommes mariés.

Finalement, une bière ce serait bien.

Quoi

« Négatif je le suis 365 jours par an… »

Je marmonne juste assez longtemps pour le faire chier avant de finir par deux mots audibles, soit < par > et < an >. Je me moque, bien sûr, parce que je l’aime ce petit con, surtout quand il est vraiment petit con. Il m’en fait voir de toutes les couleurs, me garde alerte et me donne envie de rester mentalement stable. Je devrais plutôt dire qu’on se garde mentalement stable en duo. Qui se mettrait nue devant un copain pour lui remonter le moral à part moi, hum ?  

Agréable ?

Je suis censée m’insulter de n’être qu’agréable ? Le pire c’est qu’il a raison, ce contact physique gratuit et sans arrière-pensée est agréable. Encore plus agréable avec une bière non ? Il va se lever et agir en gentlemen ? Oui ? Non ? Ahhh, merde, mais il fait quoi ? Il pourrait prévenir avant de me rouler dessus comme un bulldozer ?

« T’es ultra-canon alors surtout je ne veux aucun commentaire. »

Je ne suis pas certaine de le suivre là, j’ai le droit de lui demander de m’expliquer ? Ah non, il se lève déjà et… Je rigole avant même d’avoir tout capté et c’est tout en rigolant que je lui demande si je suis censé être flattée de provoquer cette réaction physique allant dans la normalité ou pas. Le pire est que, si j’étais branchée homme jeune et fringuant, je lui sauterais probablement dessus parce que, croyez-le ou non, c’est qu’il est bien membré le petit con. Je pourrais… on pourrait… juste une fois ? Ça vaudrait la peine d’envoyer valser une belle amitié pour du cul ? En même temps, il est payé pour faire du cul et moi aussi d’ailleurs, différemment bien sûr, mais le résultat est le même non ?

Non, mais… euh… tu fais… quoi ?

Impossible de dire tout cela bout à bout puisque je viens de me faire écraser sous un câlin, tourner comme une saucisse sur le gril avant de finir en dindon de la farce. Je sais que dans sa tentative de pique il parle de bière, mais est-il conscient que je vais lui retourner tout cela sur la gueule ? Probablement et pourtant, il devrait savoir que je ne suis pas le genre de femme sainte nitouche qui rougie devant le sourire d’un beau mâle. Bref… testons sa réaction…

Si tu veux que je la laisse couler dans ta bouche c’est toi qui devrais craindre les microbes et non le contraire. Puis… ce sera plutôt tiède comme température…

Je parle de quoi, là ? De mouille bien sûr, quoi d’autre ? Combien de temps ça va lui prendre avant de faire le lien hum ? Je me détache de sa chaleur, prends place assise et ouvre la bière dans le plus grand silence, retenant mon rire le plus longtemps possible.

Et je reste bien sûr, Hammish est en service, Volki je ne sais pas et les autres je n’ai pas envie.

Il n’y a pas des centaines d’hommes dans la catégorie < les autres, mais juste assez pour ne pas les nommer. Certains ne sont que des fuck friend alors que d’autres font parfois preuve de générosité à mon égard. Pour ce qui est de ma pique… J’ai quand même réussi à ne pas rire, il y a de quoi être fière, je pense. Boire quelques gorgées d’un seul coup, aide, je ne le cache pas. Ne pas le regarder aussi, bien sûr et j’ajouterais que les deux c’est encore mieux. Oui, je sais, je ne pourrai pas éviter son regard jusqu’à la fin des temps, je me tourne donc vers lui avec un sourire moquer sur les lèvres.

Attends !!

Je cale la bière et me rallonge sur lui comme si j’étais la couverture, puis reprends.

Tu as un tournage bientôt ? Je devrais peut-être tenter le coup, non ? Pas certaine que mes daddy aimeraient voir mon cul à l’écran

Je parle toute seule et tout le monde s’en fout. Il est douillet le petit con.

Ce n’est pas moi qui dis de la merde, mais lui. Ils ne seront pas deux fois plus au taquet sur moi si je deviens une pornstar, non, mais sérieusement, tu les vois me présenter comme la fille qui suce des bites devant une caméra pour gagner sa vie ? Oui, je sais, je suce et je baise pour de l’argent en ce moment même, mais la seule différence étant la caméra. C’est une grosse différence, une différence qui me permet de marcher dans la rue incognito, une différence qui me donne le droit de jeter ceux qui ne me plaisent pas sans peur de représailles, une différence qui n’oblige pas les connaisseurs de ce monde à me traiter en victime en devenant elles-mêmes mes agresseurs. Puis tout le monde sait qu’un homme qui baise est un héros alors qu’une femme est une salope de première. Je ne suis qu’une salope que dans la chambre a couchée… la cuisine, le salon, la salle de bain et j’en passe. Je ne suis pas une pute 24 h sur 24 h, 7 jours sur 7 et je ne compte pas faire cela toute ma vie non plus.

Ça fait un bout de temps que je ne me suis pas fait de puceau cela dit.  Si tu en connais je prends.

Comment ça je déforme ces propos ? Ce n’est pas interdit, il me semble non ?

Et non, aucune idée puisqu’il n’y aura pas de première scène.

« Si tu te lances, je veux bien t’initier…

Je sais où il essaie de mener la danse, je ne suis pas aussi conne que j’en ai l’air, mais je le laisse faire à sa guise quand même. Ces mains sur ma fesse, mon bassin qui s’approche dangereusement de sa queue dressée et sa main qui se tend vers son téléphone… Ma première pensée penche vers une bonne claque sur sa jolie gueule, mais quand il me dit < cheeeeese >, je ne peux pas m’empêcher de sourire comme une conne.

Aaron…

Je grogne entre les dents quand il en est à la troisième photo. Puis il m’en faut peu pour que je lui mordre la langue sur la quatrième. J’aimerais le mordre, le faire saigner comme un porc, lui arracher la langue pour le punir d’avoir des pensées impures envers moi. AU lieu de cela je l’embrasse, oui madame et monsieur, je l’embrasse et avec passion en plus, profitant du moment pour prendre une cinquième photo avant de reculer. Oui, non, c’est que son baiser est plus enivrant et électrique que prévu et à ce rythme-là, je vis finir par lui faire un bon rodéo.  

Je veux voir cette photo sur ton only fan quand je vais me connecter demain.

Oui je suis l’une de ces abonnées et alors ?

Tu sais que tu n’es pas encore abonné à mon compte ?

Oui, mesdames et monsieur, mademoiselle Mattia a un compte depuis moins d’une semaine, on l’applaudit bien fort.

On peut relier deux comptes tu crois ? Partager des photos ?

Dans les faits, le seul compte auquel je suis abonnée c’est le sien et je n’y comprends pas grand-chose. Mon truc à moi c’est l’art, la restauration d’œuvre d’art pour être plus précise, pas le nu ou les différents médias sociaux.  

Tu ne peux pas aller prendre une douche froide ? Je dis ça parce que, si ça se trouve, je me dis que tu pourrais être mon tout premier partenaire. Ça me changerait de baiser un étalon fringant et à peine sevré.

Au lieu d’éclater de rire comme je le fais habituellement quand des piques de ce genre quittent ma bouche, cette fois j’ai réussi à rester de marbre. De plus, il sait que je préfère les vieux et que je ne baise pas les copains, mais je ne suis pas fait de marbre non plus hein et là, tout de suite, des images impures commencent à se bousculer dans mes pensées. Baiser avec Aaron pourrait ruiner notre amitié. Ni lui ni moi n’avons ou n’aurons de sentiments amoureux envers l’autre, impossible, mais quand on crache en l’air parfois ça nous retombe dessus. Je n’ai pas toujours eu un karma favorable si vous voyez ce que je veux dire.

Fuck… maintenant j’ai envie de passer voir Hammish ou Volky ?

« T’en a un maintenant… »

Montrer mes seins hum ? Pourquoi pas, je n’ai pas honte de mon corps, au contraire. Puis je ne suis pas pudique non plus. Oui, OK, je vais faire cela et voir si ça m’apporte quelques abonnés de plus ou pas. Si certaines femmes gagnent leur vie à montrer un peu de peau, je peux bien faire la même chose pour arrondir les fins de mois. Je ne suis pas à plaindre, j’ai des daddy qui prennent soin de moi, mais un jour ils trouveront plus jeune et plus fringante, je dois prévoir le coup. Une idée qui est mise au rencard quand il me montre une photo de Biden, image qui me fait éclater d’un rire franc et sincère.

T’es con putain !! J’ai réussi à dire ces trois mots entre deux respirations sifflantes et quelques rires. Vraiment très con !

Je peine à calmer mon rire, non, mais il en a du culot ce con quand même. Sans dire qu’il ajoute que je n’y verrai que du feu s’il me baisait alors que je le regarde. Il a même eu le temps de frotter son membre contre moi avant que je n’éclate de rire, merci à mon temps de réaction. Je crois que c’est la douche froide et la fausse moustache qui ont finalement eu raison de ma retenue. Je ne sais pas s’il a parlé après cela parce que j’étais trop occupé à rire et c’est finalement coucher sur le dos, par terre, que je réussis à reprendre contenance. Je souris encore, certes, mais lentement mon cœur se calme et mon cerveau redémarre.

Aaron passe ta tête sur le bord du lit et regarde-moi tu veux bien ?

Une fois son visage bien à la vue je poursuis.

Je n’ai pas besoin de fixer la tête de Biden pour te laisser me baiser !!!

Toujours en le fixant du regard je me tourne sur le ventre et soulève mon cul vers son visage pour qu’il puisse le regarder d’un peu plus près.

Si tu attends trop longtemps pour me faire crier sous tes assauts je risque de changer d’idées tu sais… Puis si cette baise détruit notre amitié, je te jure que tu vas le regretter.

Je me penche un peu plus, courbe le dos et ouvre les jambes pour un meilleur appui. S’il change d’idées, sérieux, c’est lui le pire, pas moi.

Aaron est le seul homme que je laisse me voir nue sans qu’aucune arrière-pensée ne vienne miner l’atmosphère. La majorité des hommes que je fréquente me veulent nue à un moment ou un autre parce qu’ils savent qu’ils me payent pour ça. Ils en veulent pour leur fric, je les comprends, mais c’est bien de ne pas se sentir comme un objet de temps en temps. Puis, la nudité c’est bien non ? Nous nous ressemblons tous nus, tout en étant totalement différents. De toute manière, il a l’habitude d’être nu aussi alors si tout le monde s’en fou on a fera pas tout un plat.

En revanche, si on m’avait dit qu’un jour je lui présenterais ma croupe avant de lui demander de me baiser, alors là je ne vous aurais pas cru. Je baise pour l’argent, je baise, peu importe qui. IL baise pour le fric aussi. Il baise pour un public. On baise, lui comme moi, pour le seul plaisir de baiser et pour le fric. Oui, je sais, dis comme ça c’est franchement inquiétant, mais cela signifie juste qu’il est possible de s’envoyer en l’air sans s’attendre à ce que l’autre nous aime d’amour au petit matin. Lui comme moi sommes en mesure de partager un bon moment sans foutre en l’air qui que ces soit et ma petite menace n’est qu’une menace en l’air et rien de plus. Le con il fait quoi ? Il parle de glace et de pépites de chocolat…

Je suis la glace ou les pépites ?

Question idiote et alors ? Il faut croire qu’une question aussi absurde en attire d’autres parce que la sienne est vraiment sortie de nulle part. Il vient de me demander s’il doit m’embrasser pour mettre un peu de romantisme ou s’il peut me l’enfiler sans cérémonie. Genre quoi ? Pendant que je suis bouche bée, il se place derrière moi, me doigte et tente de faire je ne sais quoi. Naturellement, au lieu de laisser passer sa connerie, je finis encore une fois par éclater de rire.

Finalement je vais prendre Biden !

Encore une fois je m’aplatis au sol et je réussis même à me retourner malgré mon rire afin de lui faire face. La dernière soirée où les fous rires se sont enchainés remonte à loin et si ma mémoire est bonne, je crois que c’était encore une fois avec Aaron. Il a ce don de me faire sortir de ma zone de confort, de me faire vivre autre chose que le quotidien parfois ennuyeux et fade. Il est mon ange.

Aide-moi à me lever et trouve-moi de la glace, tu m’as donné faim.

S’il n’en a pas, je lui demande d’aller en chercher ou je laisse tomber ? Ce serait marrant de le regarder s’habiller pour sortir non ?

Oh et envoie-moi Biden pour plus tard.

Je souris, ce qui est mieux que de tomber du lit non ? Puis, ce n’est pas une certitude, mais le jour où on baisera ne semble pas encore arriver. Je devrais peut-être accepter son offre de partager la vedette de l’un de ces films, qui sait, ça pourrait être marrant. Je me demande s’il me faudra jouer la comédie ou pas?  Non pas que je ne le crois pas capable de me faire jouir, mais très peu d’hommes peuvent se vanter de m’avoir fait jouir. Je suis payé pour servir de vides couilles, ne l’oublier pas. Bref, il est temps de bouffer et de me recoucher sur le lit.

Avec des pépites !

Bah quoi, c’est de sa faute si j’ai envie de tout ça, la prochaine il n’aura qu’à se taire.

Sa gueule de petit con qui vient de se faire envoyer la plus belle baffe mentale de l’histoire de l’humanité me plait. Je n’ai pas pour habitude de garder ma langue dans ma poche et il vient de recevoir ça en pleine figure. Je me fous de sa gueule en rigolant et en tournant le fer dans la plaie et tout cela gratuitement. Rire et regarder son air frustré se transformer peu à peu en air rieur, voilà pourquoi j’aime cet homme d’amour. Enfin pas d’amour amour, mais juste d’amour. Je me comprends.

« Même pas un coup de langue, ou juste tes doigts dessus, rien… »

Je dois préciser que je rigole encore comme une dingue ? Un rire qui ne meurt pas avec la question suivante. J’ai l’impression qu’il veut me faire mourir de rire, non, mais, c’est quoi l’idée de m’offrir sa bite enrobée de substance sucrée hum ? Le pire c’est qu’il finit par se lever et par aller me préparer le festin le plus divin jamais mangé en sa compagnie. J’ai profité de son absence pour m’installer de nouveau sur le lit, c’est quand même plus confortable que le sol. Pour manger une glace, non ?

Je suis payée pour être chiante, mais pour toi je le fais gratos !!!

Dernière pique quand il revient avec le butin. Glace aux noix de macadam, un sirop de chocolat et une tablette de chocolat écrasée… Tout en l’observant du coin de l’œil je prends quelques bouchées, déguste et me retiens de gémir pour ne pas remettre de l’huile sur le feu. J’aurais peut-être dû le faire ou j’aurais peut-être dû quitter avant que cette petite visite ne glisse trop loin parce que la question qui vient de tomber, bien que légitime, est difficile à répondre. Je me doute bien qu’Aaron sera le dernier à me juger et qu’il ne devrait pas m’envoyer la première pierre, mais je n’ai jamais parlé de cela à personne et c’est un peu gênant.

Pour plusieurs raisons en fait Aaron… La première c’est que dans les faits, les hommes plus âgés savent comment se servir de leur queue, ils n’ont rien à prouver et ils ont depuis longtemps oublié d’être égocentriques dans ce domaine. Puis…

Je prends deux autres bouchées avant de venir le chevaucher à la hauteur des genoux. Je pose mon bol sur son b=ventre et me penche au-dessus de lui avant de poursuivre.

Je le fais aussi pour l’argent… rare le nombre de jeunes qui peuvent s’offrir mes services. Puis…

Je laisse tomber de la glace sur ces couilles, puis sur sa bite…

De cette façon je ne suis pas celle qui le trompe et que l’on jette pour une plus jeune.

Je prends une bouchée de glace dans ma bouche, mais au lieu de l’avaler je descends le long de ces jambes afin de faire glisser la glace le long de sa queue, lentement, nettoyant tout avec ma langue par la suite. Je dois prendre quelques secondes pour mastiquer les morceaux de noix et de chocolat, bien sûr, mais il peut patienter un peu non ? Surtout que la suite est prometteuse… quoi ? Je descends un peu plus encore pour prendre ces boules dans ma bouche pour les suçoter. Elles sont collantes et froides, non, elles étaient collantes et froides et maintenant elles sont humides et chaudes.

Il manque de chocolat.

Connerie, je sais, mais cela ne m’empêche pas de glisser son membre durci entre mes lèvres ni a mes mains d’inculquer un va et viens identique a ma bouche sur le reste de son anatomie que je ne prends pas en bouche encore.

Les vieux m’offrent des bijoux et les jeunes… de la glace…

J’ai envie de rigoler, encore, parce que je viens de lui envoyer un coup bas, légal et savoureux. Au lieu de cela je pousse sa queue plus loin dans ma bouche. Se sera ma façon à moi de me faire pardonner… disons…

Il ne devrait pas me regarder comme ça. Toute cette folie passionnelle frôlant la comédie me donne la chair de poule. Oui je veux bien croire qu’il me trouve belle, mais il m’a déjà vue nue non ? Je vais mettre ça sur le dos de sa queue bien droite, de ces hormones qui sautillent et qui menacent de lui sortir par les oreilles. Est-ce que cet état d’euphorie va changer quoi que ce soit entre nous ? Je ne crois pas non, je devrais plutôt dire j’espère que non parce qu’il serait dommage de perdre un copain de ce genre. D’un autre côté on est tous les deux majeurs et vaccinés non ? Lui il tourne des films pornos et moi je baise pour du fric, alors côté sainte nitouche on repassera. Une chose est certaine, lui et moi on ne fait rien qui ne soit pas anormal. Je l’ai taquiné, laissez en plan et là je le suce…. La normalité quoi. Le problème vient après, soit au moment où il me repousse. Genre hein ? S’il me dit que je ne sais pas faire, je le bute le con.

« En général je ne sais pas quoi foutre de mon fric. »

Je pouffe, mais ce qu’il peut être con. Un con pour qui je donnerais tout et il le sait. Je joue souvent les dures avec lui, les pétasses, mais il sait que mon cœur est grand et qu’il compte pour moi. Même s’il peut me fait passer par différentes émotions contradictoires en cinq minutes, je l’aime ce con. Je l’aime et je savoure son tendre baiser avec plaisir. Je le laisse me manipuler à sa guise, me cambrant davantage pour lui permettre de me torturer avec ces lèvres.

Tu parles trop…

Quoi ? Je ne veux pas savoir combien il va acheter de glace, non, moi je veux qu’il me dévore comme si j’étais la dernière bouchée de son bol.

J’aimerais fondre aussi Aaron !

Là c’est moi qui parle trop, mais on ne peut pas m’en vouloir. Aaron vient de me pousser afin que je m’allonge sur le lit, ces doigts glissent sur ma peau avant de me soutirer un grognement de plaisir lorsque ces lèvres se posent sur le point le plus érotique de mon anatomie.

Charmeur va !!!

J’ouvre les jambes le plus grand possible afin de lui laisser tout le loisir de faire ce qu’il a envie de faire avec moi.

Tu as tout le loisir de me prouver que j’ai tord…

Mes mains se posent sur sa tête et sans vouloir le guider, mes doigts s’agrippent à ces cheveux. Je tire, relâche, tire et relâche selon les coups de langue et les frisons qui s’emparent de mon corps. Il est doué, je ne peux pas dire le contraire. Chaque coup de langue me fait monter vers un orgasme qui s’annonce fulgurant. Est-ce le petit côté interdit, la nouveauté de l’acte qui fait monter mon plaisir ou le simple fait de ne rien avoir à offrir en retour ? En revanche, s’il me fait le coup de la crème glacée, je le bute et je me tire avant de faire silence radio jusqu’à ce qu’il rampe à mes pieds. Il n’osera pas n’est-ce pas ? Oui je lui ai fait le coup, mais… une invitation a plus ?

Si tu me retournes comme une crêpe pour me baiser, je te laisse me défoncer à ta guise.

Je n’ai pas joui grâce à sa langue, mais peu importe, je me doute bien qu’il ne me laissera pas en plan à la fin, pas son genre. Pour l’avoi vu à l’œuvre dans l’un de ces films, il a assez de résistance pour me baiser quatre fois, minimum, donc ça va. Je me doute bien que les scènes ne s’enchainent pas les unes au autres sans arrêt, mais j’ai tout de même une bonne idée de ce qui m’attends.

Plus jamais ? Menace envoyée en l’air, comme d’habitude, mais cette fois cette menace ne me fait pas rigoler. Je ne vais pas jouer avec le feu, le risque est trop grand. Enfin je ne sais pas, je ne sais plus. S’il continue à pousser son membre en moi à cette vitesse, je crois que c’est moi qui vais le renier. Il va me soutirer un grognement…

Mhmmm !

J’ai fermé les yeux un court instant quand, enfin, il m’a offert le coup de grâce. C’est bon, divin, il me remplit comme peu d’hommes l’ont fait avant lui. Surprenant, non ? Est-ce dû à la vigueur de sa jeunesse ? Je ne crois pas non puisqu’il est bien membré point, mais putain que c’est bon et mon soupire pratiquement miauler en est la preuve.

« Regarde-moi… »

Ce moment, résultat d’un désir, soubresaut d’une longue série de décision plus folle les unes que les autres, est une symphonie reliant deux corps et deux âmes complémentaires. Si on m’avait dit qu’un jour j’allais partager mon intimité avec Aaron, je vous aurais dit de prendre rendez-vous avec un psychiatre et pourtant me voilà. Le regarder ? Je ne comptais pas fermer les yeux mêmes si, avouons-le, cela me permettrait de savourer plus que ce qui est permis. Alors non, non, je ne vais pas fermer les yeux. Je veux le voir s’emballer quand l’orgasme me frappera parce que oui, il me fera jouir avant lui. Aaron n’est pas un homme égoïste sans ajouter que je sais de quoi il est capable.

Que toi et moi Aaron !

Ce moment est intense, trop, il me fait peur. Je ne crains pas l’homme, au contraire, j’aime Aaron d’un amour sincère et pur, non ce que je crains c’est le après. On fera quoi si un malaise s’installe entre nous ? Si nous ne pouvons plus nous regarder sans regretter ? Une amitié comme la nôtre, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue ni sur Amazon. Est-ce que cela va m’empêcher de profiter de la situation ? Non. J’ai déjà profité de sa langue en moi comme toute femme censée l’aurait fait. Il a réveillé le monstre et fait bouger mes hanches au même rythme que ces coups de langue.

Toi et moi !!

Parler est difficile, plus difficile que de suivre ces mouvements. Plus difficile que d’admirer les sentiments qui se bousculent dans son regard. Plus difficile que de contrôler les miens. Pourquoi ? Parce que pour la première fois de toute ma vie, ou presque, je ne baise pas. Je ne dis pas que je fais l’amour non plus, mais ce que je reçois en ce moment même n’est pas une simple baise. Comment j’ai pu survivre sans ce sentiment de plénitude qui m’enveloppe à chaque coup de reins hein ? Si je ressens tout cela avec un ami… que seront les répercussions sur mon âme quand l’homme qui me baisera aura gagné mon cœur ? Vais-je un jour avoir l’opportunité de… faire l’amour ?

Aaron ? S’il te plait…

J’aimerais posséder 10 mains afin de pouvoir le caresser comme il le mérite. Une main dans ces cheveux, deux sur les fesses, deux autres qui laissent des sillons de plaisir sur la peau de son dos et ainsi de suite.

Baise-moi !

Je dois tracer cette ligne entre nous et il doit m’aider à la tracer. Je ne peux pas succomber plus loin que des coups de reins échanger sous le feu d’un désir mutuel. Pour l’inciter à tout me donner, pour qu’il reste du bon côté de la ligne, l’une de mes mains empoigne sa fesse, la serre et en profites pour le pousser à chaque fois qu’il plonge en moi. L’autre main s’est logée à la base de sa chevelure, bien enroulée derrière sa nuque. Mon regard ne ment pas. J’aime ce qu’il me fait, trop peut-être. Il pourra se vanter de m’avoir fait changé d’idées, s’il réussit à me faire avouer qu’un jeunot m’a donné plus que ce qu’un vieux ne l’a jamais fait. Je ne verrais plus mes baises du même œil. Il serait peut-être temps que je me trouve un vrai petit copain ? Pour finir le cœur brisé ? Merde, je crois que cette baise était bel et bien une erreur puisqu’elle me fait poser trop de questions, puisqu’elle réveille la femme, mes rêves, les vrais, plutôt que de me laisser surfer vers les buts que je me suis fixés. Je le déteste… Autant que je l’aime…

La vie est faite de haut et de bas. Si certains des étrangers qui entrent dans notre vie deviennent des amis et d’autres des ennemis, la plupart en ressortent sans laisser de trace. Ceux et celles qui restent à nos côtés évoluent avec nous en suivant un chemin plus ou moins parallèle aux nôtres. Aaron est l’un de ces amis, meilleur ami. Il marche à mes côtés tout en suivant son propre chemin. Il est libre de s’éloigner parce qu’il sait que je serai toujours là à son retour. Cette fois, je crois que nos chemins s’entremêlent avec trop de passion pour ne pas en souffrir. Souffrir n’est pas toujours synonyme de mauvais, de négatif, non, souffrir peut amener du bien. Non je ne suis pas masochiste, enfin si, mais seulement au lit. Ce que je veux dire c’est que la souffrance apportée par cet échange plus que divin me fera grandir. Grâce à celle-ci, j’ai appris que les jeunes hommes peuvent être aussi bons baiseurs que les hommes d’âge mûr. Cette baise réveille aussi mon envie de trouver un homme à aimer de façon permanente. Si seulement cela pouvait est vrai pour lui aussi…

« Juste nous Mattia… »

Un jour ces mots seront prononcés par l’homme de ma vie. J’en ai soudainement très envie.

« Ferme ta gueule et laisse-moi faire. »

Je glousse, contente de voir le Aaron que j’aime avec passion pointer le bout de son nez au moment précis où j’en avais besoin. Le nuage de doute et les questions qui se bousculaient sont disparus d’un claquement de doigts. Il est possible de partager un moment de passion avec un ami et de laisser nos sentiments de côté. Possible, mais ce n’est pas ce que je veux en ce moment même. Au contraire, non seulement j’accueille sa passion, mais je la lui retourne au mieux de mes capacités en le caressant et en l’embrassant avec toute mon âme. Chaque coup de reins est unique, chaque gémissement une douce mélodie au creux de mon oreille. Je dois même me concentrer sur son plaisir pendant un court moment afin de ne pas exploser de plaisir avant lui. Je le connais assez que toute cette passion n’est pas offerte sans arrière-pensées. Oui, jouir et me faire jouir est l’ultime but à atteindre, mais je ressens cette envie de ne faire qu’un, une envie que je partage. Toi et moi.

Avec moi… Ensemble… Droit dans les yeux… »

Toi et moi !

Ensemble, nos chemins s’accrochant l’un à l’autre pour une union ultime. Ces derniers coups de reins me soutirent un orgasme fulgurant, des tremblements, des grognements et même quelques cris. Il m’offre plus ou moins la même chose sur un plateau d’argent. Son regard, plongé dans le mien, dernier fil qui relie nos corps avant que tout se termine. Je me permets un dernier soubresaut de possession, de passion en me blottissant contre lui avec tendresse et affection. Oui, j’aime les après-sexes autant que les préliminaires, le problème est que peu de mes clients sont enclins à me l’offrir. Je profite de ce que Aaron me donne avec plaisir, siphonnant tout, tout en essayant de lui en offrir autant en retour.

Je te donne un… 8,5 sur 10.

Naturellement je viens d’exagérer, à la baisse et suite à cela je dois me retenir pour ne pas rire à gorge déployée. 8.5 sur 10, soit juste assez pour piquer son égo sans toutefois complètement l’écraser du talon. Bon OK, jouer c’est bien, mais je ne peux malheureusement pas retenir mon fou rire bien longtemps et plus je rigole, plus son foutre coule le long de mes cuisses et sur les draps.

Bordel de connerie, ne me demande pas de lave tout ça. Tu me rejoins dans la douche ?

Je suis collante et j’ai chaud, donc rien de mieux qu’une bonne douche fraiche avant de se rhabiller.

Si on m’avait dit, avant de venir ici, que nous allions baiser, je ne vous aurais pas cru. Genre… jamais dans 100 ans, impossible, ridicule. Pourtant, c’est exactement ce que nous avons fait et je ne le regrette pas. Aucun regret, sérieux, je ne compte pas de connerie. J’ajoute même que je ne crois pas possible l’arrivée d’une ombre de malaise entre lui et moi. La preuve ? Le sérieux de sa tristesse a disparu. Le sérieux de cet échange passionné est disparu. Bienvenu le retour du jeu, de la pique et de la légèreté.

Ma pique à fait mouche et sa réponse ne fait qu’alimenter mon fou rire. Si certain papy, comme il les appelle, font du 9 et du 10/10, la plupart ne lui arrivent pas à la cheville. À part Hammish et deux ou trois nouveaux clients, seule la dominance de leurs actes arrive à me donner pleine satisfaction. Aucune violence n’a été nécessaire entre Aaron et moi. Enfin si, ces coups de reins ont été donnés avec force et tout et tout, mais par violence j’insinue qu’il n’a pas eu besoin de me restreindre, de me frapper avec quoi que ce soit ou autres trucs du genre.

Ouais ouais papy, je vais faire ce que je veux…

J’apprécie sa main tendue et je la prends sans rechigner, mais toujours en souriant. Toutefois, je ne me retiens pas et roule mes hanches me gêner. Enfin, après son doux remerciement et le baiser déposé dans mon cou avec légèreté. J’aime cet homme… Inutile de pleurer comme une madone pour cet amour parce qu’il n’est ni perdu, ni à sens unique. Il est à nous et nous le chérissons tous les deux à notre façon. Nu, habillé et même sous la douche, ce qui est à nous est à nous. Nous n’avons pas souvent pris une douche en duo et même là sa présence est agréable. Cette manière qu’il a de me tenir contre lui est divine. Un mélange de possession, de tendresse, d’amour fraternel et de passion.  

Avec plaisir !!!

J’allonge le bras pour prendre le savon puis, tout en étant dans ses bras, me savonne au mieux jusqu’au moment ou il se décide de me laisser un peu d’espace. Le plan qui mijote dans ma tête me fait sourire, mais je garde le silence. Pour le moment je dois me savonner afin de retirer la sueur et son foutre, puis je dois me rincer pour être propre comme un sou neuf. J’en profite, en même temps, pour lui savonner le dos parce que… bah parce que. Une fois propre, je me retourne afin de croiser son regard et d’un geste calculé je laisse tomber le savon dans le fond de la douche.

Oups !

Je rince mes mains, adieu dernière bulle de savon, avant de poursuivre.

Dommage que je ne puisse pas de défoncer le petit cul quand tu vas te pencher pour ramasser le savon hum ? Il me manque un petit bout…

Je le regarde un court moment, puis sors de sous la douche avant de m’enrouler dans une serviette moelleuse. Est-ce j’ai fini ? Est-ce la fin de mon plan ? Le croire est mal me connaitre puisque sans prévenir, je tends la main, tourne le robinet pour que seule l’eau froide ne coule sur sa peau avant de détaller comme un lapin en riant. Courir où ? Dans le salon ? Dans la cuisine ? Oui, voilà, je me place pour que la table soit e moi et la salle de bain au cas où, puis continue de rigoler. Au diable l’eau qui coule dans mon dos, j’ai autre chose à penser que d’éponger mes cheveux en ce moment et au diable si j’ai laissé un chemin de gouttelettes comme le petit poucet l’aurait fait avec ces miettes de pain.