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Sujet: Le boulot attendra (Anna) Sam 18 Nov - 19:18
Je ne présente pas souvent mon nez chez les Gallo pour la simple et bonne raison que des deux, c’est Lorenzo qui vient vers moi en majorité. Même chose pour Anna. Soit on se voit à mon bureau à son bureau ou chez moi. En revanche, aujourd’hui, je n’ai pas envie d’être chez moi. Chayra est sortie avec Alicia faire les boutiques, Lorenzo s’occupe de la prochaine vente d’arme à l’entrepôt et moi je me sens trop fébrile pour pouvoir tuer le boulot en attente. Je pourrais demander à Anna de passer, Anna ou Vittoria, mais pour la première fois depuis des lustres je n’ai pas envie de leur ordonner quoi que ce soit. Depuis mon appel avec mon père, depuis mon voyage en Italie, j’ai cette envie de dire ce qui doit être dit, mais je n’ai pas envie de tout cracher à la figure de Lo. Oui il est mon bras droit, mais ce qui me rend fou n’est pas lié au boulot.
Voyez-vous, mon père a toujours eu le don de jouer avec notre cerveau. Il sait comment passer les barrières et quoi dire ou quoi faire pour nous chambouler l’existence. Je le sais parce que je fais la même chose avec les gens qui m’entourent. Enfin, tout le monde sauf Alicia et je crois que c’est-ce détail qui me rend fou. Comment peut-on vouloir rendre sa progéniture complètement dingue? Je ne veux que ce qu’il y a de plus beau pour ma fille, quitte à prendre une balle pour elle. Est-ce que mon père prendrait une balle pour nous ? Non, j’opterais plus sur la possibilité qu’il nous pousse devant lui pour qu’on en prenne une à sa place si vous voyez ce que je veux dire. J’ai beau me creuser la cervelle et pourtant aucune solution ne me vient à l’esprit. Vittoria aurait pu m’aider sur le sujet, elle a elle-même deux gamins, mais elle est aller avec Chayra ce qui l’exclu de l’équation.
C’est donc après un long débat sur la pertinence d’aller trouver Ana ou pas que je me suis enfin décidé. Habillé sans trop de chichis, j’ai pris la clé de ma lambo et je me suis rendu chez mon bras droit, chez mon avocate, avec l’idée de trouver un point de vue externe à la problématique qui me tue de l’intérieur. Sur le chemin je vais acheter des sushis et une bonne bouteille de vin. Je sais qu’elle aime bien ce genre de truc et qui suis-je pour lui refuser cela, surtout quand c’est moi qui m’invite. Notre histoire remonte à loin, très loin, et elle me connait mieux que quiconque. Elle m’a gardé étant gamin, non ? Elle m’a lu des histoires une fois au lit, non ? Elle m’a vu pleuré plus souvent que je ne suis prêt à l’admettre non ? Elle sait que ma fille porte le nom de ma mère. Elle est surtout la seule à savoir que je meurs d’envie de la croiser.
Je suis con.
Oui je suis con de vouloir encore et toujours pouvoir mettre un visage sur celle qui m’a mis au monde. Bref… une fois devant la maison des Gallo, je me gare et marche vers la porte d’entrée. Armé des sushis et de la bouteille de vin, je fais un signe de tête à l’un de mes hommes qui est posté dehors. Je cogne, attends que la domestique ouvre et me laisse entrer. D’une voix tremblotante, elle me dit où se trouve Anna et sans la remercier, je me dirige vers la cuisine. Faire comme chez moi est facile puisque c’est exactement le sentiment que j’ai à chaque fois que je viens ici. J’entre donc dans la cuisine, le visage neutre.
Sushi et vin ?
Question qui n’attend pas de réponse puisque je les pose sur l’ilot de toute façon avant de poser mes fesses sur l’un des tabourets.
Je sais que Lorenzo est absent, c’est toi que je viens voir.
Cela a au moins le mérite d’être clair. J’attends qu’elle apporte les coupes avant d’ouvrir le contenant de sushis. Une étape à la fois.
WebName : barbotine Date d'inscription : 12/11/2023 Messages : 12Avatar & crédits : Emilia Clarke Date de naissance : 12/11/1988 Age : 36
Sujet: Re: Le boulot attendra (Anna) Jeu 23 Nov - 17:19
Le boulot attendra
feat. Mateo & Anna
Je me retrouvais seule dans la maison. Enfin seule… C’était un grand mot. Je n’étais jamais vraiment seule. Entre les domestiques et les hommes de la Cosa Nostra qui allaient et venaient comme dans un moulin. Ce que je voulais dire était que Lorenzo n’était pas là. Il était à l’entrepôt pour la prochaine vente d’armes. J’aimais savoir où il se trouvait et ce qu’il y faisait. Il me disait pratiquement tout, même si je me doutais bien qu’il omettait certaines parties de jambes en l’air. Ainsi, s’il ne revenait pas, il était plus facile pour moi de prendre ma mallette d’avocate et de le représenter. Même s’il avait intérêt à ne pas se faire prendre parce que je le zigouillerais avant son entrée en prison!
J’étais dans la villa, en train de replacer pour une énième fois la décoration de mon bureau. Les plantes se retrouvaient légèrement pivotées pour que les feuilles puissent bénéficier d’un ensoleillement équitable. Je replaçais les livres dans le bon ordre dans la bibliothèque et disposais les petites sculptures à des endroits différents.
« Teresa! »
Ma fidèle domestique était une femme d’une cinquantaine d’années, sicilienne. Un contact proposé par mon père. Professionnelle, avenante, mais surtout avec suffisamment de caractère pour diriger tous nos autres employés. Quand elle entrait dans le bureau, je lui offrais un sourire avant de lui formuler mes pensées.
« Je veux refaire la peinture de cette pièce. Je la veux plus claire pour que le soleil entre et mette en valeur chaque recoin du bureau. »
Elle hochait la tête. Teresa avait l’habitude de mes nombreuses fantaisies et caprices. Je changeais de décor comme Lorenzo changeait de chemise. J’aimais que la villa soit accueillante et propre. Après tout, le va-et-vient continuel des membres de la Cosa Nostra demandait que cette demeure soit parfaite et disponible pour toutes les éventualités. Je préférais quand on m’annonçait leur passage, mais je comprenais que les choses pouvaient rapidement changer dans le feu de l’action.
Teresa repartait et je passais à ma chambre, le soir commençait à être bien installé et je décidais de me préparer au retour de mon Lorenzo. Il allait probablement rentrer au beau milieu de la nuit, mais je voulais lui faire tourner la tête. J’enfilais un body noir lacé et très translucide que j’accompagnais de porte-jarretelles et de bas de nylon noir. Par-dessus, une robe tellement courte que l’on pouvait voir la fin des bas sur mes cuisses. Quelque chose qui ne lui donnerait pas envie de dormir. Il aurait tout le luxe de récupérer le lendemain matin.
On sonnait à la porte. Je terminais de me préparer pendant que Teresa s’occupait d’ouvrir. Il ne me fallut que quelques instants pour comprendre qu’il s’agissait de Mateo. Légèrement contrariée, je passais un peignoir noir en soie par-dessus ma robe, histoire d’éviter ses petits commentaires au sujet de ma tenue. J’arrivais dans la cuisine presque en même temps que lui, quelques secondes après. Il me proposait repas et vin.
« Apparemment. »
Sans refuser, je lui signifiais un peu qu’il venait de chambouler les plans que je m’étais faits. Pas que cela lui ferait prendre conscience de ses comportements, encore moins s’en excuser. C’était ainsi dans cette grande famille qu’était la Cosa Nostra. Il m’annonçait que c’est moi qu’il venait voir et je me dirigeais vers les armoires de la cuisine pour trouver deux coupes de vin. J’appuyais sur un petit interphone au passage.
« Teresa? Tu peux prendre congé pour le reste de la soirée. Merci pour tout, à demain. »
Je revenais vers lui et déposais les coupes.
« Tu viens me voir, tu sers le vin. »
Avant de m’assoir, je déposais un baiser sur sa joue, juste à la commissure de ses lèvres.
« Et la prochaine fois, commence par « Bonsoir, Anna, comment vas-tu? » »
Certains pourraient avoir peur de parler à Mateo ainsi, mais je n’étais pas de ceux, ou celles, qui devaient craindre le Don. Je le comptais plutôt comme un ami. J’étais aussi son avocate. Nous parlions donc franchement. Il connaissait mon caractère et ne s’en surprendra jamais. Je prenais place sur un tabouret à ses côtés et, avant de piger dans le contenant, je le regardais droit dans les yeux.
« Alors, comment puis-je t’aider, Mateo Russo? »
Mateo Russo
WebName : Jemel Date d'inscription : 09/10/2023 Messages : 80Avatar & crédits : Goncalo Teixeira Date de naissance : 13/08/1993 Age : 31
Sujet: Re: Le boulot attendra (Anna) Dim 10 Déc - 21:37
Entre Anna et moi, il y a le boulot, ce qui nous prend quoi… 75 % de notre temps ? Plus ou moins ? Puis il y a notre vie personnelle, notre amitié longue de plusieurs années. Du 25 % du temps restant, nous pouvons pratiquement compter le nombre d’heures justes elle et moi sur les doigts d’une main que nous passons ensemble par semaine voir parfois chaque mois. Il est rare que Lorenzo ne soit pas là avec nous. Ça va, c’est la vie, je suis là au besoin, elle est là au besoin et aucun de nous n’est amer. On apprécie la présence de l’autre quand l’autre est là, point, sans rancune. Aujourd’hui est l’une de ces journées. Je ne suis pas venu parler avec l’avocate, mais bien la femme, l’amie, la confidente. Même si je comprends que ma présence ici n’est pas tout à fait ce qu’elle espérait, je pose tout de même mes fesses sur l’un des tabourets.
« Tu viens me voir, tu sers le vin. »
Oui madame !
Je ne m’interdis pas un bon roulage d’yeux en l’air, cela va de soi.
La prochaine fois je vais même attendre que tu viennes ouvrir ça te va ?
Arrogant ? Si peu et alors ?
« Alors, comment puis-je t’aider, Mateo Russo ? »
Je pourrais te dire que je suis venue baiser vu ta tenue, mais je vais laisser Lo découvrir ce qui se cache dessous t’en fais pas. En réalité je sais pourquoi je suis ici, mais je ne sais pas si tu as envie de savoir ni même si j’ai envie d’en parler.
Bah quoi ?
Lorenzo t’a surement parlé de mon voyage en Italie ? Du con paternel qui a baisé la femme de l’autre avant qu’elle ne se suicide et tout le bordel qui va avec ? Il t’a probablement dit qu’elle était en vie non ? Que ma mère était en vie.
Je lui ai fait ce mini résumé de la situation pendant que j’ouvrais la bouteille pour nous servir un verre. Je pourrais faire mieux, mais elle sait déjà tout cela alors à quoi bon. Quelques gorgées passent de ma bouche à ma gorge avant d’enfourner un sushi.
Je n’ai pas réussi à lui faire dire ou elle se trouve et mon meilleur tech n’arrive pas non plus à mettre le doigt sur l’information. Elle a joué à la roulette russe avec mon père et elle a perdu, mais elle reste ma mère. Le problème est qu’est-ce que je suis censé en faire une fois que je l’aurai trouvé. Pas si, mais quand je l’aurai trouvé. Lui faire un câlin, la remercier de m’avoir au monde et lui donner du fric pour qu’elle déguerpisse ? Je suis censé faire quoi avec une mère aujourd’hui Anna hum ? Prendre place sur le canapé avec un album photo ?
Elle va me croire insensible et elle a surement raison, mais en réalité je suis seulement mort de trouille. J’ai eu un père pourri et je n’ai pas eu de mère. Je suis censé en faire quoi à mon âge ? Je fais quoi si elle désapprouve ? Je la bute ? Je fais quoi si elle critique tout et rien ? Je la bute ? Je fais quoi si elle tente de gérer ma façon de traiter ma propre femme ? Déjà que je me trouve bon d’avoir brisé le moule de la paternité chiante de connard finit de pouvoir donner à Alicia le père qu’elle mérite. Si ma mère me change, jamais je ne pourrais me le pardonner.
Il a fait ça pourquoi tu penses ? Il ne pouvait pas savoir quand j’étais gamin que je prendrais le titre de Don de ma propre famille. Que je serais puissant. Je ne le crois pas capable de jouer ces pions si loin à l’avance, alors pourquoi ?
Pourquoi il veut soudainement que je la retrouve ? Il ne m’a pas dit cela par pure bonté d’âme… Prenons un autre sushi tien.
Anna Gallo
WebName : barbotine Date d'inscription : 12/11/2023 Messages : 12Avatar & crédits : Emilia Clarke Date de naissance : 12/11/1988 Age : 36
Sujet: Re: Le boulot attendra (Anna) Ven 26 Jan - 0:22
Le boulot attendra
feat. Mateo & Anna
Je notais ses yeux au plafond, mais je n’en faisais rien. Ce geste me rappelait toutefois le temps où nous avions fait connaissance, où je le surveillais. Il était encore un enfant, moi une adolescente. Déjà, il avait ce petit caractère… En même, je ne pouvais pas dire que j’avais beaucoup changé non plus. Deux têtes fortes, mais une amitié de fer. Il annonçait qu’il allait attendre à la porte la prochaine fois et je pouffais de rire avec sincérité.
« Le risque est que tu attendes sur le pas de la porte un bon moment. C’est les employés qui ouvrent ici. »
Dans le pire des cas, il pourrait entrer quand je sortais pour me rendre au travail. J’étais une femme occupée, le personnel était ici pour exécuter les tâches qui pouvaient être délestées, comme gérer les invités à la porte et faire remballer leurs affaires à ceux qui ne méritaient pas de mettre les pieds chez les Gallo.
Évidemment, impossible de passer ma tenue sous silence. Je lui décochais un regard meurtrier avant de me radoucir. S’il avait vu ce qui se cachait sous le peignoir, il aurait probablement laissé tomber la politesse et goûter au plat principal avant Lorenzo. Je jouais machinalement avec la ceinture soyeuse qui cintrait ma taille. Pas le temps de lâcher de pique, Mateo continuait sur un sujet plus sérieux. Je grignotais en l’écoutant baragouiner des phrases sans faire de sens. Verre de vin à la main je me tournais dans sa direction.
« Cause toujours! Pour le moment, je ne comprends rien à ton charabia! »
Enfin il s’expliquait un peu, mais en restant vague. J’avais envie de hurler. Nous n’étions pas au tribunal, il pouvait cesser de peser ses mots, bon sang! Nous y étions… Sa mère. Les mecs italiens et leur mère! Porca madonna! Il était le chef de la mafia et il cherchait encore sa mère absente… Même si je comprenais un peu, je ne pouvais m’empêcher de penser avec tellement de rationalisme que m’exprimer sans peser mes mots me ferait paraître pour la plus cruelle des amies… En même temps, il était ici parce qu’il voulait la vérité, non? Il serait allé voir un de ses lèche-culs sinon.
« Mon avis? En toute sincérité? »
Bien sûr que c’est ce qu’il voulait.
« Je ne peux pas t’empêcher de la chercher Mateo, mais rappelle-toi bien une seule chose. C’est une faiblesse supplémentaire. Une façon de te faire chanter, de te rendre vulnérable. La recherche de ta mère t’empêchera de te concentrer sur tes affaires. »
Et puis, elle dans tout ça?
« Si tu te présentes chez elle… T’acceptera-t-elle pour qui tu es maintenant? Que feras-tu si elle te rejette? La buter?! Je vais encore devoir protéger tes arrières si tu ne penses pas à toutes les éventualités. »
Je prenais une pause pour qu’il absorbe mes mots.
« Et si elle t’accepte… Tu voudras la protéger. Il te faudra un plan. Si tu la gardes près de toi, c’est dangereux pour elle. Loin de toi… Dangereux pour toi. »
Pas question de prendre mes gants blancs, je voulais qu’il réfléchisse. Mateo revenait sur la question du paternel. Je soupirais.
« Pourquoi? Parce que vous êtes tous les mêmes, il mio cuoricino di zucchero, toujours en train de vouloir retrouver vos mères... coûte que coûte. Votre talon d'Achille. »
Mateo Russo
WebName : Jemel Date d'inscription : 09/10/2023 Messages : 80Avatar & crédits : Goncalo Teixeira Date de naissance : 13/08/1993 Age : 31
Sujet: Re: Le boulot attendra (Anna) Sam 24 Fév - 22:04
Son petit jeu avec la ceinture de sa tenue ne passe pas inaperçu, mais je ne suis pas là pour cela alors je fais semblant de ne pas avoir envie de la prendre sur le comptoir, tout simplement. Non, je suis ici pour avoir l’heure juste et je sais qu’elle me le donnera sans même détourner le regard. Elle n’a pas peur de dire ce qu’elle pense en ma présence et elle est l’une des pas très nombreuses femmes qui peuvent le faire sans craindre les représailles.
« Mon avis ? En toute sincérité ? »
La pure vérité, ça va, je peux encaisser, mais me répéter j’aime moins. Donc, pour seule réponse à cette question, c’est l’un de mes sourcils qui se relève, impertinent. Le début de son intervention est véridique. Elle ne peut pas m’empêcher de la chercher et la suite est encore plus vraie. Une faiblesse supplémentaire, une vulnérabilité, une distraction. Est-ce que je pourrais la buter en cas de rejet ? Voilà LA question pour laquelle je n’ai pas de réponse dans l’immédiat. Est-ce que rechercher ma mère m’empêchera de me concentrer sur le boulot à abattre ? J’ai déjà mis plusieurs dossiers de côté pour être en mesure de digérer la nouvelle, alors oui, sa recherche risque de chambouler la machine déjà bien huilée.
Cazzo !
Je profite de sa pause pour enfourner un autre sushi, mon regard bien figé au sien pou être en mesure de déchiffrer tout non verbal contradictoire. J’ai confiance en Anna, je mettrais ma vie entre ces mains, mais c’est plus difficile que l’on peut le croire de laisser le mafieux méfiant dehors quand je viens ici.
Votre talon d’Achille.
C’est Alice mon talon d’Achille… Alice et Chayra…
Oui ma femme est l’une de mes faiblesses et je me trouve con de la voir remonter rapidement dans ma liste de priorité. Elle qui n’était là que pour assurer ma descendance, un jouet, une possession. Elle est maintenant ma reine. Enfin non, elle l’a toujours été selon a hiérarchie de la Cosa, ais je ne lui ai jamais laisser le droit de s’asseoir sur ce trône auparavant. Maintenant, si… deux faiblesses. Deux vulnérabilités. Deux façons de faire tomber le château de cartes.
J’en ai voulu à mon père de m’avoir enlevé la seule figure féminine digne de ce nom durant des années. Dans ma tête d’enfants, elle avait de longs cheveux noirs et des yeux identiques au mien. Un corps svelte avec des doigts longs et fins. Parfois je pouvais l’entendre jouer du piano ou je la remerciais secrètement de m’avoir cuisiné un bon petit plat, alors que je savais pertinemment que tout c’était faux. Dans mon esprit ma mère est un ange, rien de moins.
Je crains le mur qui pourrait me frapper en plein visage le jour ou nos routes se croiseront. Je ne veux pas la descendre du piédestal sur lequel je l’ai moi-même installé. Je crains davantage le regard de ma petite Alice lorsqu’elle comprendra que j’ai traité sa mère comme une pute et une sous-merde parce que ce jour-là, elle me regardera comme je regarde mon père en ce moment même. Elle me haïra et souhaitera me voir mort. Alice est ce que j’ai de plus précieux en ce monde et si un jour elle me regarde avec mépris et haine… je lui offrirai moi-même l’arme qui m’enverra six pieds sous terre. Elle pourra me trouer le crâne d’une seule balle ou me torturer, je m’en moque parce que ce jour-là la vie, ma vie, ne voudra plus la peine d’être vécu. Chayra est ma reine et petit à petit je lui laisserai prendre cette place qui lui revient de droit. Non seulement en public. Mais aussi en privé. Pour ce qui est de ma mère est-ce que je peux changer le cours de l’histoire ?
Tu as raison. La chercher équivaut à jouer à la roulette russe et je ne souhaite pas crever si jeune.
Je devrais la remercier de ces bons conseils, mais à quoi bon ? Si elle souhaite être caressée dans le sens du poil, elle n’a qu’à ouvrir ce peignoir.
Anna Gallo
WebName : barbotine Date d'inscription : 12/11/2023 Messages : 12Avatar & crédits : Emilia Clarke Date de naissance : 12/11/1988 Age : 36
Sujet: Re: Le boulot attendra (Anna) Sam 27 Juil - 20:48
Je ne réagissais pas à son juron, j’avais l’habitude. Une famille de siciliens, ça comportait des jurons, de la couleur, des grandes démonstrations émotives. Je me contentais plutôt de nous verser à nouveau du vin dans nos coupes. Il parlait de son talon d’Achille… Sa femme et sa fille. J’arquais un sourcil un peu défiant.
« Bref… les femmes de ta vie quoi! Qu’est-ce que tu penses qu’il va arriver quand tu vas renouer avec ta mère? Si cela se produit, bien sûr. »
Aucune pincette avec Matteo. C’était la vérité crue, la pure et dure. Je lui parlais comme lorsque je devais défendre un cas pour lui. Je devenais franche, froide, réfléchie. Il n’y avait pas de place pour les hésitations et la sensibilité. Je me devais d’être cartésienne pour lui. C’était connu, les mafieux prennent des décisions parfois sous le coup de l’émotion. Œil pour œil. Vendetta… tout ça. Quelqu’un de rationnel devait leur remettre les yeux en face des trous. C’était moi. Peut-être étais-je encore plus froide parce que c’était moi aussi qui ramassais les pots cassés devant le tribunal? Mère d’un gang de mafieux au grand complet…
« Personne n’est un ange quand on touche de près ou de loin à la mafia sicilienne, Mat. »
Percer la bulle rose de façon brutale? Moi? Oui.
« Diminue tes attentes, Don. La descente pourrait être douloureuse. »
Peut-être était-elle douce et gentille. Aimante. Belle comme le jour. Sauf qu’idéaliser sa mère ne l’aiderait pas. Matteo semblait finalement se raviser.
« Bien… Laisse la roulette à ces damnés de russes pour le moment. Et si l’envie deviens trop forte… Au moins j’espère que tu sauras repeser le pour et le contre. »
Je le fixais avec un regard qui lui sondait l’âme. Je savais que je pouvais me permettre des comportements que peu oseraient même imaginer. C’était les joies d’avoir été la baby-sitter du chef des Russo. J’avais un passe-droit. Je terminais ma coupe d’un trait et me levais pour débarrasser le comptoir de ce qui traînait, prenant soudainement conscience que j’avais peut-être bu un peu trop rapidement… Ajoutons à tout cela la fatigue. Je chancelais en souriant, me retenant au comptoir. Un soupir.
« Talon d’Achille… Cette idée de faire des enfants aussi… »
Nous avions décidé Lo et moi de demeurer sans enfants. Pas d’engagement, pas de crainte. Notre lignée s’arrêtait là… Enfin pas complètement.
« Je vais laisser la joie à Vittoria de continuer la famille Gallo… Enfin, les enfants ne portent peut-être pas notre nom, mais ils ont le bon caractère. »
Lorenzo… l’homme de ma vie. Qui d’ailleurs semblait étirer son absence plus longuement qu’à son habitude. La maison était calme et la tête me tournait. Mes oreilles bourdonnaient, ne supportant pas ce silence dans la villa.
« Encore du vin? Il en reste un peu dans la bouteille… Pour ma part, je vais passer mon tour. »
Je lui souriais. J’étais de meilleure humeur qu’à son arrivée. Je me penchais sur le comptoir, dans la confidence.
« Je suis tellement heureuse que tu prennes le temps de me demander mon avis, Matteo. De voir que je compte pour toi. »
Parce que notre amitié comptait énormément pour moi. Je ne l’avais pas suivi dans cette création de maison sicilienne de la drogue et des armes pour rien.
Mateo Russo
WebName : Jemel Date d'inscription : 09/10/2023 Messages : 80Avatar & crédits : Goncalo Teixeira Date de naissance : 13/08/1993 Age : 31
Sujet: Re: Le boulot attendra (Anna) Sam 21 Sep - 16:22
J’aime cette femme autant que je peux la détester. Là, tout de suite, j’ai autant envie de la prendre dans mes bras que de la buter. Elle n’a pas le droit d’avoir raison bordel de merde et elle n’a pas le droit non plus d’être la voix de ma raison. À part Lorenzo qui arrive parfois à me faire voir autre chose que la vision offerte par mes œillères, Anna, pour sa part, se permet de me les arracher pur me faire voir l’ensemble du problème au lieu qu’une infime partie. Elle a ce don et par chance, elle ne l’utilise qu’avec parcimonie, c’est-à-dire quand il n’y a pas d’autre choix. Voilà pourquoi je l’aime, entre autres, mais voilà aussi pourquoi je la déteste autant.
« Diminue tes attentes, Don. La descente pourrait être douloureuse. »
Je disais ? Elle a raison, je le sais et je sais aussi qu’elle sait que je sais et pourtant je ne dis rien et profite de cette pause pour prendre une autre gorgée de ce deuxième verre de vin. Le liquide du courage, comme si j’en avais besoin, mais je me dis que boire lui permettra de poursuivre et que poursuivre finira par me donner une bonne idée de ce qui traine au fond de sa pensée. Cela me donnera plus d’arguments pour la buter… Putain je déconne hein, même si je ne suis pas venu ici pour me faire caresser dans le sens du poil, je ne suis pas obligé d’aimer le résultat.
Je connais quelqu’un qui va se faire un plaisir de m’aider à les peser pour moi.
Petite phrase marmonnée d’une voix très basse qui a, ou pas, été compris par la personne a qui elle s’adressait.
Anna…
Anna quoi ? Anna ne va pas trop loin sur le chemin des mômes ? Anna, fais attention à ce que tu dis sur Alice ? Je suis peut-être Don, un homme au cœur de pierre et tout et tout, mais les enfants on ne touche pas. Si l’un de mes soldats se permet de toucher à un gamin, même en dommage collatéral, je le bute personnellement. En cela je diffère de la vieille Cosa et j’en suis fier.
Ouais… à ce rythme elle va nous pondre une douzaine de mini tornade.
Je chiale, je chiale, mais je ne les déteste pas du tout ces bestioles. Puis, ces trois fils donneront trois nouvelles futures recrues non ? Des soldats pour le jour ou ma fille prendra le flambeau. Ils sont du même âge en plus… un bras droit ? Bon caractère ? On peut avoi bon caractère et laisser un voile de terreur sur notre chemin. N’est ce pas ce que fais… ce qu’est Lorenzo ? Je crois que je vais avancer quelques pions en faveur de ces gamins tiens, assez pour les intégrer petits à petits, mais pas trop pour ne pas avoir maman ours sur le dos.
Pourquoi pas.
Je tends mon verre pour qu’elle puisse et verser le reste du vin, puis vide le verre cul sec une fois fait.
De voir que je compte pour toi. Ne te fou pas de ma gueule Anna…
De voir que je compte pour toi… Et puis quoi encore hum ? Tu sais très bien que dans ma liste de priorité tu te situes dans les cinq premiers. Un autre talon d’Achilles que tu le veuilles ou pas. Toutefois, priorité ou pas, si tu continues à te pencher comme ça…
Quoi ? Je ne suis pas fait en pierre et je ne suis pas aveugle non plus. Anna est hyper sexy et penchée comme cela, je ne peux pas nier qu’elle me fait bander. Je ne suis pas assez saoule pour faire glisser mes doigts entre ses seins, mais assez pour ne pas détourner le regard de ce qu’elle veut bien me montrer. Enfin, je n’ai pas besoin d’alcool pour mâter non plus, je sais et disons que je disais ça pour la forme. Elle me sait pervers donc…