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 Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky)

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Adam Mayes
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MessageSujet: Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky)   Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky) EmptyDim 29 Oct - 22:07

Journée de congé bien méritée que j’étais censé passer chez moi. Sauf que je n’y suis pas. Je n’ai pas envie de ramasser le bordel laissé derrière par ma dernière copine, celle qui a laissé derrière elle des vêtements en lambeaux. Mes vêtements, pas les siens, sans parler de cette note de merde collée sur le frigo. Tu es trop rose, j’ai besoin d’un homme, un vrai. TROP ROSE ? Ça veut dire quoi ça hum ? Un homme ? Un vrai ? Je risque ma vie en mer pour sauver des gens trop stupides pour rester à quai les journées ou la météo annonce une tempête. Elle veut un homme plus viril ? Un homme qui la trompe peut-être & Qui lui crie dessus ? Qui surveille tous ces faits et gestes, la questionne sur qui elle voit, à qui elle parle et ainsi de suite ? Peut-être souhaitait-elle un homme qui la frapper, l’attache au lit, la fouette ? Je n’en sais rien, amis je ne suis rien de tout cela et je commence à me demander si un jour je vais croiser la route d’une fille bien. 12 jours en mer pour revenir dans un chez-moi vide, vêtement en lambeau. Pourquoi déchirer mes plus belles chemises avant de me plaquer au juste ?  

La seule femme digne d’aimer est ma mère. Non, mais sérieux, je ne sais plus quoi penser du sexe opposé. J’ai juste envie d’aller me saouler, prendre quelques verres et me trouver un homme à baiser. Pas de question, pas de larmes et pas d’attache. On baise et on se dit au revoir. Bon OK, il y a des connards chez les hommes aussi, je sais. Je vais donc me contenter de prendre un seul verre tien. Un verre et c’est tout. Pas maintenant, 10 heures du matin c’est un peu trop tôt pour se saouler on est d’accord, mais lus tard dans la soirée je me laisse aller.   Je devrais appeler Val tiens… La dernière fois c’est moi qui lui ai servi de support, il ne dira surement pas non pour me retourner la faveur. Je finis cette promenade sur la plage et je le texte. Le pire c’est que la journée est superbe. Le soleil brille, il fait passablement chaud et la brise est légère. Je regarde les gens patauger dans les vagues et je ne peux me retenir de sourire. Le maître nageur me salue de la main, je lui réponds de la même façon. Cette journée aurait pu être magnifique si cette conne de… si je ne m’étais pas fais larguer pour une raison aussi stupide. Je les connais pratiquement tous puisqu’il m’arrive de les former. Sauver la vie d’une personne qui se noie dans l’océan est différent qu’une personne qui se noie dans une piscine.   Je salue aussi quelques connaissances à moi et envoie de faux sourires à quelques femmes qui tentent d’attirer mon attention. Pour le moment je suis loin de vouloir refaire un essai, loin de vouloir me faire pousser en bas du précipice parce que je ne suis pas assez… viril. Quelle connerie…

Je vais prendre un smoothie ananas, je vous prie.

Il faut bien se désaltérer un peu, non ? Boire cette divine substance tout en regardant les gens ? Je regarde surtout, vois un banc de libre et m’avance pour y poser les fesses. Il y a les surfeurs au loin, les petites familles, le père qui tente de ne pas crier après son môme parce que celui-ci ne veut pas de crème solaire. Il y a les adolescents qui regardent tout ce qui a les moindres petits seins et le couple de vieux qui marche main dans la main. Ils sont mignons quand même. Il y a aussi cette femme qui essaie de ramasser les dégâts faits à son magasin. Je ne sais pas du tout ce qui a pu se passer là, mais c’est franchement laid. Pourquoi elle fait ça toute seule ? Elle n’a pas de copain ? De copines ? De la famille quelque part ? J’ai beau scruter les environs, mais je ne vois personne lui tendre la main. Personne… pourquoi diable je me sens coupable de la laisser travailler toute seule hum ? Je n’ai rien à faire de mieux que de lui offrir mon aide en cette belle journée de congé de toute façon. OK, Adam, tu peux le faire… Armé de mon smoothie, je m’avance vers elle.  

Vous avez besoin d’un coup de main ? Je me prénomme Adam et, ma foi, j’ai du temps de libre devant moi. Je peux m’occuper des gros morceaux et en échange vous me tenez compagnie, c’est un bon deal ?

Je ne suis peut-être pas de bonne compagnie finalement, je n’en sais rien, mais si elle refuse mon aide je n’en ferai pas un drame non plus.

image:


Dernière édition par Adam Mayes le Sam 18 Nov - 23:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky)   Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky) EmptyLun 30 Oct - 16:53





Un chevalier sans cheval blanc
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La dernière année passée à San Diego m’apprenait beaucoup à me connaître. J’étais plus forte et tenace que je ne le pensais. Ma motivation était à l’épreuve de tout… Ou presque. Il restait toutefois que la peur me serait les entrailles quand j’étais la dernière à fermer la pâtisserie, le soir. J’aimais marcher entre le boulot et la maison afin de faire le vide avant de franchir le seuil de mon domicile. Je ne le faisais plus le soir. Le taxi me semblait plus sûr. C’était peut-être le hasard que ma pâtisserie soit victime de vandalisme, mais la répétition des évènements me mettait sur mes gardes. Je me sentais vulnérable. Ma famille était loin et j’avais encore très peu d’amis à San Diego, travaillant comme une forcenée sur mon entreprise.

Mon acharnement dans mon projet portait fruit. La pâtisserie fonctionnait bien, le profit généré payait facilement le loyer. Sauf que les réparations engendrées par le vandalisme avaient tôt fait de me faire perdre ce profit. J’y perdais aussi beaucoup de temps qui aurait pu être investi dans l’élaboration de nouvelles créations délicieuses. Les baristas et les employés au comptoir avaient remarqué un homme rôdant souvent aux abords de D.R Bakery, mais impossible de le relier aux évènements. Ce n’était probablement que le hasard.

Marc, le plus vieux de mes frères, me téléphonait constamment. J’ignorais pourquoi ou comment, mais il semblait se douter que quelque chose se passait, même si je ne le mentionnais pas. Un sixième sens, en quelque sorte. Nous nous parlions sur mon chemin entre la maison et le travail, le matin. Café en main, téléphone dans l’autre, bien calé sur mon oreille, c’était le moment pour prendre des nouvelles de la famille et juste discuter avec lui de tout et rien.

« Marc, je te dis que je vais bien! J’adore San Diego. La neige n’existe pas ici, les gens sont sympathiques. Le rythme de vie est beaucoup moins chaotique que Manhattan. »

Même s’il était la raison pour laquelle j’avais pu m’installer ici, je soupçonnais Marc de regretter cette décision. Il me demandait toujours d’ouvrir un D.R Bakery dans Greenwich Village, que je puisse revenir à la maison. La distance entre le reste des Rockefeller et moi était pourtant bénéfique. Je faisais ma renommée moi-même, progressivement. Je ne voulais pas de cette popularité par association. Je voulais mériter ma place dans la tête des gens.

Le soleil était radieux ce matin-là. Il me fallait environ 25 minutes à pied pour me rendre jusqu’à la pâtisserie. Il y avait peu de monde sur les trottoirs sur mon chemin jusqu’à Broadway Street. Les rayons chauds du soleil filtraient entre les gratte-ciels. Ceux-ci étaient bien moins impressionnants qu’à New York, mais ils me rappelaient quand même un peu ma ville natale.

La façade de D.R Bakery était magnifique. Les pierres carrées très lisses et blanches conféraient une apparence très classique. Une construction vue fréquemment dans les bâtiments de Chicago, suite à l’incendie majeur de 1871. Je partageais ce bâtiment de six étages avec plusieurs autres locataires, mais aussi une belle salle de théâtre à la décoration intérieure de type baroque. L’intérieur de D.R Bakery avait plutôt un style très industriel. Je profitais des vitrines larges pour afficher mes envies esthétiques. La terrasse était invitante et moderne.

Sauf qu’en tournant à l’intersection, je pouvais déjà voir que quelque chose clochait. L’une des vitrines était en petits éclats de verre sur la terrasse et la porte était parsemée de graffitis peu élogieux. Des formes phalliques et des messages obscènes. Je raccrochais avec Marc sans lui souffler un mot de mon désarroi. Je rangeais mon cellulaire dans mon sac à main et poussais un long soupir. Un nœud se serrait dans ma gorge et je ravalais un sanglot.

« C’est pas vrai… Pas encore. » Sifflais-je entre mes dents pour moi-même.

J’entrais en déverrouillant la porte bien que j’aurais pu passer par la vitrine défoncée. Je jetais un regard noir aux tags disgracieux. Les employés faisaient leur entrée plus tard. Il ne me restait plus qu’à me retrousser les manches. Mes cheveux lâches se retrouvaient dans une queue-de-cheval rapidement et je troquais mes souliers noirs pour de bonnes espadrilles afin de ne pas me blesser sur le verre cassé. Je commençais par nettoyer l’intérieur, au cas où des clients s’aventureraient à entrer quand même. Mon barista du jour, un étudiant en littérature absolument charmant, arrivait pendant ce temps, le regard ahuri devant le carnage.

« Je sais Asher, c’est absolument désastreux. Occupe-toi du comptoir et des potentiels clients, je m’occupe du reste. »

Mon aide-pâtissière faisait son entrée et m’assurait qu’elle arriverait à gérer la cuisine seule. Je n’en avais d’ailleurs aucun doute. En plus de son talent naturel, il n’y aurait pas beaucoup de clients aujourd’hui, le commerce ayant l’air d’avoir survécu à l’apocalypse. La matinée était bien entamée quand j’attaquais enfin l’extérieur de mon entreprise. J’avais à peine commencé à déplacer les chaises afin de pouvoir passer un coup de balai qu’une voix résonnait dans mon dos. Je me retournais pour voir un homme sirotant un smoothie qui m’offrait de l’aide. D’un visage complètement défait par la fatigue et la déception, je sentais un sourire changer mon expression faciale. Mes frères, désillusionnés, ne croyaient plus en la bonté naturelle des gens. Je ne pourrais leur en parler, mais je me sentais victorieuse.

« Merci, Adam. Je suis Dahlia. »

Je lui tendais la main avec ma vivacité habituelle.

« Les vandales aiment beaucoup agrémenter la devanture de ma pâtisserie de leurs créations. Si vous le voulez, j’ai un balai juste là. Je vais m’occuper de déloger la peinture de la porte. »

Je lui désignais le balai.

« Faites attention quand même, je serais bien mal de vous voir vous blesser parce que vous avez voulu me donner un coup de main! »

J’attrapais mon sceau et la brosse qui trempait dedans et enfilais des gants. Je jetais un regard meurtrier à la paire de testicules qui arrivait à la hauteur de mon visage avant de frotter de toutes mes forces.

« Vous êtes de San Diego? »

Une question légitime, beaucoup de gens d’un peu partout venaient s’installer ici en espérant recommencer une nouvelle vie, un peu comme moi.
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MessageSujet: Re: Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky)   Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky) EmptyDim 19 Nov - 0:26

J’accepte sa main et ne peux retenir mon sourire quand elle me parle de la créativité des vandales. C’est vrai que côté imagination j’ai vu mieux, mais bon, ils ne font pas cela pour gagner un concours non plus hein. J’hésite à lui demander si elle connait la raison derrière tout cela parce que je sais que ça ne me regarde pas. Peut-être me le dira-t-elle d’elle-même plus tard, qui sait ?

Allons-y pour le balai.

Va ou autre chose, je ne vais pas faire de chichis non plus. C’est quand même moi qui suis venu proposer mon aide et pas le contraire. Puis même avec ça il y a beaucoup ça faire. Il faut dire que ça irait plus vite si je cessais de la regarder plutôt que de passer le balai, mais l’image qui se trouve devant moi est plutôt amusante. Je vois une femme, plutôt jolie, avec un visage à la hauteur d’une paire de couilles et… et je ne peux pas me retenir de dire une connerie.

Si vous ouvrez la bouche assez grande, une partie du problème s’effacerait de lui-même non ?

Oui oui, j’ai entendu la partie sur le fait de ne pas me blesser et j’ai aussi entendu sa question, oui oui, mais il faut du temps avant de décider si oui ou non on doit lâcher la bombe ou pas. Il faut du temps aussi pour apprendre à contrôler ces fous rires, chose que je ne peux pas faire en voyant son visage. Puis rigoler détend l’atmosphère, non ? Alors je laisse mon rire résonner comme si rien de mal n’était à la base de cette rencontre.

Je suis de Chicago, mais résident de cette ville depuis presque 3 ans maintenant. Puis, avant que vous ne posiez la question, je suis militaire de métier, j’ai 32 ans et je suis gémeau.

La pertinence de cette information ? Aucune idée mais habituellement les femmes aiment bien connaitre ce genre de détails non ? Son signe va ou ne va pas avec le mien, bla bla, ainsi de suite. Personnellement je m’en moque, mais je sais que ma mère aimait bien lire le sien dans le journal le matin. Parfois elle me disait de faire attention à ne pas m’étouffer ou de ne pas parler aux étrangers, le genre de truc que j’oubliais une fois passé la porte de la maison. Bref, toutes ces informations inutiles qui me faisaient sourire malgré tout.

Vous avez pensé à installer des caméras ? Je dis ça, je ne dis rien, mais je n’en vois pas du premier regard. Ça pourrait aider à mettre la main sur le coupable, non ? Si vous le souhaitez, je devrais pouvoir vous trouver un copain qui travaille dans la sécurité.

Bah oui, pas difficile quand on est dans la police militaire. Je pourrais même demander à l’un de mes soldats de venir les installer demain ou après-demain, mais je préfère ne pas mêler l’armée avec tout cela. Question de rester neutre, les conflits d’intérêts, tout ça tout ça. Je peux lui offrir de regarder dans ma base de données le jour ou elle aura un visage afin de m’assurer que le petit con n’est pas militaire, mais là s’arrête ce que je peux faire.

Ah merde, mon smoothie.

Perdu dans mes pensées, occupées à mettre en tas les derniers rebuts, adieu le smoothie.

Il y a également un peu de peinture sur le rebord de la fenêtre, vous voulez que je m’en occupe ?

Tant qu’à bien faire les choses, aussi bien les faire jusqu’au bout. Je n’ai jamais aimé faire les choses à moitié. On est perfectionniste ou on ne l’est pas. Ce qui me fait penser… se serait déplacé de lui offrir mon numéro de téléphone au cas où ? Si cette fois il s’en ait pris à du matériel, rien ne dit que la prochaine fois il ne s’en prendra pas à elle. J’ai une ligne d’urgence ou, quand je ne peux pas répondre, quelqu’un d’autre le fait à ma place. Elle me croira peut-être trop aventureux ? Bah, je vais attendre un peu et garder cette offre dans ma manche. La dernière chose que je veux faire c’est bien de m’imposer ou de lui faire peur. J’ai déjà assez de problèmes comme ça avec les femmes, je ne vais pas m’ajouter un blême pour harcèlement non plus.
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MessageSujet: Re: Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky)   Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky) EmptyVen 22 Déc - 2:49





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L’homme qui me serrait la main avait un sourire absolument charmant. Cependant, ce qui me frappait le plus était l’aide qu’il désirait m’apporter tout bonnement. J’allais donc chercher le balai pour le lui tendre avant de m’affairer à effacer les traces malfaisantes. Je tentais de faire bonne figure, même si je me sentais bouillir de l’intérieur et que la peur me vrillait un peu les entrailles.

Nous conversions comme deux personnes qui ne se connaissaient pas vraiment, c’est-à-dire en surface. Je frottais vigoureusement la peinture avant de m’essuyer le front du revers de la main. Cela demandait de l’huile de coude. La régularité de des apparitions ne rendait pas la corvée plus facile. Mais l’inconnu prenait la parole d’un ton amusé. Sa proposition me faisait retourner vivement, les joues couleur pivoine. Je restais interloquée une ou deux secondes avant de poser mes yeux sur le graffiti disgracieux et me mettre à rire.

« Il est vrai que ce serait plus facile… Mais c’est un assez gros problème. »

Mieux valait rire que pleurer. La situation était loin d’être légère pour moi, mais pour ce Adam, il s’agissait de quelque chose de malheureux, sans plus. Il répondait finalement à mes questions, m’informant de la ville d’où il venait. Je hochais la tête en continuant de brosser la porte.

« Oh Chicago? J’ai de la famille là-bas… »

Inutile de mentionner que ma famille avait participé à la fondation de l’Université de Chicago ou de parler de quels membres de mon illustre famille y vivaient.

« Je comprends que c’est la fibre militaire qui vous a poussé à porter main forte à une concitoyenne donc… Pour ce qui est des signes astrologiques, je dois bien être l’une des rares femmes de mon âge à ne pas lire les horoscopes. »

Je me tournais juste à temps pour croiser son regard et lui offrir un clin d’œil. J’étais quelqu’un de plutôt terre à terre. J’ignorais même mon propre signe astrologique. Pendant ce temps, le travail de nettoyage avait lentement, mais avançait. Les testicules disparaissaient alors que la verge arrogante semblait devenir encore plus vive en comparaison avec la partie du dessin que je venais de frotter avec persistance. Adam proposait des caméras et je penchais la tête sur le côté.

« Nous avons des caméras à l’arrière du commerce. Effectivement, cela pourrait m’aider. Si vous avez quelqu’un à me proposer je suis preneuse. Nous avons vu un homme, mais il portait son capuchon… Impossible de l’identifier. »

Je déposais mon menton sur mon bras un moment pour reprendre un peu mon souffle. Pendant ce temps, le pauvre homme renversait son smoothie et je le rejoignais spontanément.

« Attendez, laissez-moi le remplacer. »

Adam me proposait de retirer la peinture sur le bord de la fenêtre et j’agitais rapidement la main devant mon visage.

« Prenons une pause, par ma faute, vous avez perdu votre smoothie. Suivez-moi. »

J’entrais dans le commerce par la vitrine puisqu’elle était béante. Je passais derrière le comptoir et me lavais méticuleusement les mains et enfilais un bandana noir à motif paisley que je nouais en serre-tête pour empêcher mes cheveux de tomber dans mon visage. Je m’affairais rapidement devant un robot mélangeur et ajouter des fruits frais : pêches, mangues, noix de coco. J’ajoutais du jus frais faisait retentir le moteur du petit appareil culinaire. J’attrapais un verre et versais le contenu de ma création dans un grand verre. Je passais en cuisine et revenais ensuite avec une petite viennoiserie fraîchement cuisinée. Je disposais le tout pour mon samaritain à une petite table dans un coin du café.

« Pour vous remercier de votre bonté. »

Je m’assoyais à la table et prenais une gorgée d’un verre d’eau que je m’étais versé.

« Il reste encore un peu de travail, mais le pire est passé… Si on oublie ce léger détail. »

Je pointais la vitre absente avant de rire un peu. Le vitrier finirait par connaître mon nom par cœur.

« Je pensais vivre moins de vandalisme que dans mon New York natal… J’avais tort. »
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MessageSujet: Re: Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky)   Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky) EmptyDim 4 Fév - 21:14

Il ne m’arrive pas souvent de le penser, encore moins de le dire, mis cette femme s’avère être de bonne compagnie. Elle a de la réplique, son sourire est charmant et je n’ai pas l’impression de déranger ou d’avoir à jouer un personnage pour entrer dans son champ de vision. Cette rencontre, bien que fortuite, est rafraichissante. Elle rigole même suite à mes pitreries, ce qui lui fait gagner des points. Ah, je ne dis pas cela parce que je la veux dans mon lit, je crois en la théorie qu’il est possible pour un homme et une femme d’être amie sans être attiré à l’autre sexuellement parlant. Je ne dis pas non plus qu’elle ne me plait pas… C’est moi ou je me noie là ? Heureusement que mes pensées ne sont pas accessibles au monde extérieur.

« Oh Chicago ? J’ai de la famille là-bas… »

Sujet délicat ? Je ne la connais pas assez pour le savoir, je ne vais donc pas m’aventurer sur ce chemin. Je ne vais pas non plus contredire le fait qu’elle croit que c’est mon métier de militaire qui m’a poussé à lui tendre la main. Enfin si, un peu, mais pas en totalité.

Pas une adepte des horoscopes ? J’ai presque envie de vous demander en mariage.

Je blague bien sûr, même si je dois avouer que le jeu qui s’installe entre nous me plait. Le petit clin d’œil, les sourires… Je pourrais continuer sur ce chemin glissant, mais ce n’est pas du tout ce dont elle a besoin en ce moment, je poursuis donc la conversation en amenant le sujet des caméras. J’ai effectivement quelques noms à lui proposer et je note, dans un recoin de mon cerveau, de lui en texter quelques-uns avant de reprendre mon chemin. Peut-être qu’elle me laissera voir le visage du fautif lorsqu’il se fera enfin pincer, qui sait.

« Attendez, laissez-moi le remplacer. »

Non non, ce n’est… Je ne dis jamais non à une pause en revanche.

Mes pas suivent son ombre et c’est avec un large sourire que je passe moi aussi par le trou béant laisser par le manque de vitre.

C’est sympa ce trou, ça laisse entrer l’air du large.

Pendant qu’elle se concentre sur le nouveau smoothie, mes fesses se posent sur l’une des chaises dans un coin plus reculé, là où mon regard peut tout de même la regarder travailler sans toutefois être lourd pour elle. Un autre grand sourire illumine mon visage quand je la vois venir vers moi avec non seulement un verre, mais une viennoiserie pour me remercier de ma bonté. Le problème est que je fais tout ce la sans me forcer, mais je ne vais le lui avouer, cela pourrait briser mon image de héros.

San Diego n’est pas Chicago, ni New York, mais il y a ici aussi des gangs de rue et des connards à la tonne. Malheureusement être con n’a aucun lien avec l’endroit où vous vivez sinon on construirait un grand mur tout autour.

Il y a tellement de questions qui se bousculent dans ma tête que je ne sais pas trop pas ou commencer ni même si je m’octroie le droit de les poser. Elle ne me doit rien… Je ne lui dois rien…

Si cela n’est pas trop indiscret, je peux savoir pourquoi avoir choisi San Diego? Pour ma part j’y suis pour le boulot, mais vous ? Vous n’êtes pas obligé de répondre non plus, je suis juste curieux, curieux et trempé. À quoi j’ai pensé de garder ma chemise moi. Surement l’envie de ne pas être arrêté pour grossière indécente même si le dessin au mur…

Je prendre une dernière bouchée de son offrande sucrée avant de lui envoyer un clin d’œil amusé.

Je vous donne mon numéro ? Si vous avez encore besoin d’aide et que je ne travaille pas, je viendrai vous donner un coup de main avec plaisir. Si vous voulez aller prendre un verre, si vous êtres perdu, si vous avec une araignée qui vous fait crier de peur ou autre truc du genre, vous pouvez aussi appeler. Je peux faire beaucoup de choses si j’ai une viennoiserie de ce genre en récompense, ce truc c’est la mort, mais une belle mort.

Je suis stupide. Ce truc c’est la mort… Puis quoi encore ?
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MessageSujet: Re: Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky)   Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky) EmptyLun 10 Juin - 5:26





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Nous conversions tout bonnement et je venais même à me dire que si tout le monde était comme ce dénommé Adam, jamais je n’aurai été en train de ramasser des morceaux de verres et des graffitis. Il parlait d’horoscope et je ne pouvais pas vraiment renchérir sur ce sujet, alors je répondais en toute honnêteté, sans détour. Il me répondait donc avec une blague et je riais sincèrement.

« Pas d’horoscope et je cuisine plutôt bien, effectivement, je suis un très bon parti. »

Je me tournais dans sa direction pour lui offrir un clin d’œil complice. Je ne me prenais pas au sérieux, même s’il était vrai que mes créations étaient souvent assez goûteuses et raffinées qu’un prêtre serait prêt à se damner pour une bouchée supplémentaire.

Nous franchissions la vitrine fracassée et Adam s’amusait lui aussi de la situation.

« C’est vrai que le vent océanique est agréable ici… mais je pense que l’agent d’inspection alimentaire n’apprécierait pas trop cette cuisine qui est pratiquement à ciel ouvert. »

Je me séparais momentanément de lui, le temps de le ravitailler d’un smoothie et de quoi se mettre sous la dent. Quand je revenais, je m’appuyais légèrement un coude sur la table pour me reposer un peu tout en conversant.

« Peut-être qu’une fois pris la main dans le sac, on pourrait mettre tous ces gens derrière cette ville emmurée. Ils auraient qu’à vivre entre eux et nous pourrions être tranquilles! »

Adam me demandait la raison qui m’avait poussée à m’installer à San Diego et je plisser un peu la peau sur mon nez en réfléchissant.

« Je désirais m’éloigner de ma famille… Ils souhaitent trop me voir réussir… Me coupant parfois les ailes avant même que je puisse m’envoler. Ils sont fortunés et voudraient m’aider continuellement alors que je désirais me faire un nom moi-même. »

Je faisais une pause avant de reprendre.

« Et puis… Il fait beau ici. Loin des hivers new-yorkais. »

Il mentionnait qu’il était trempé de sueur sous ses vêtements et qu’il ne désirait pas faire preuve d’indécence en public et je devais prendre une grande inspiration pour m’empêcher de virer au rouge. Ces simples mots avaient été suffisants pour l’imaginer torse nu… Torse nu que je pouvais très bien imaginer découpé par un savant sculpteur avide de la magnifique musculature masculine. Misère…

Il m’offrait son numéro et je ne trouvais qu’à acquiescer bêtement pendant un moment. Il me proposait mille et un plans et je sentais mon cœur s’emballer un peu. Avec le travail acharné pour faire rouler mon café, sortir me ferait du bien.

« Je veux bien aller prendre un verre… Je dois avouer que je connais très peu de gens sur la côte ouest et que sortir pourrait être bénéfique pour ma santé mentale. »

Je riais à son compliment sur ma petite offrande en guise de remerciements.

« J’espère quand même que ce n’est pas trop mortel… Une clientèle qui meurt à chaque bouchée ne revient pas bonifier le chiffre d’affaires. »

Je l’observais un moment, mon regard planté dans le sien. C’était un bel homme, avenant en plus... Peut-être que ce malheureux évènement m’apporterait quelque chose de bien dans ma vie. J’avais besoin d’agrandir mon cercle d’amis qui était quasi inexistant.

« Alors ce verre… Vous connaissez des endroits chouettes? Je sais quand dans le Gaslamp Quarter juste à côté d’ici les endroits pour sortir apparaissent en grandes quantités, mais je ne sors jamais. »
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MessageSujet: Re: Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky)   Un chevalier sans cheval blanc (Miss Rocky) EmptyDim 8 Sep - 19:32

Le destin a cette audace légendaire de mettre sur notre chemin des gens qui n’œuvre habituellement pas du tout dans note cercle d’amis ni de connaissance pour ensuite nous dire, avec une tape dans le dos, arrange-toi avec ça. Nous en sommes à la première rencontre et déjà j’ai l’impression que nous sommes amis depuis des années. Entre clin d’œil complice et pique amicale, cette femme est une bouffée d’air rafraichissante.

Mhmmm, je vois. On lui refilera un pot-de-vin.

Je parle ici de l’agent d’inspection bien sûr et non, je ne suis pas sérieux. Ce serait le bout du bout si moi, un gradé de la force policière militaire, se permettait d’offrir un pot de vin. Un sourire apparait sur mes lèvres pendant qu’elle s’affaire à me préparer un smoothie de son cru. Quand elle revient vers moi armée de son chef d’œuvre, elle ajoute une petite phrase qui me fait rire.

On pourrait aussi leur mettre des blocs de ciment aux pieds et les lancer par-dessus bord ou comme les pirates, leur faire marcher la planche ?

Je rigole encore un peu et reviens vers un sujet plus sérieux soit, la raison du pourquoi elle est venue s’installer à San Diego. Je le regrette quand je la vois plisser la peau de son nez. Un sujet difficile hum ? Merde, j’espère ne pas avoir plombé l’ambiance par ma question. Oui ? Non ? S’éloigner de sa famille ? Chiche… ça commence mal. Ah merde, elle a une famille de < tu ne seras jamais assez > ça fait chier en effet. Ça devait être insupportable si elle a décidé de fuir.

« Et puis… Il fait beau ici. Loin des hivers new-yorkais. »

Ahhhhh ouais, j’avoue, ça, c’est un très bon point. Un point rapidement suivi par quelques mots d’une importance cruciale. Elle veut bien aller prendre un verre. C’est chouette. Ce qui est moins chouette c’est de connaitre peu de gens cependant, mais ce détail va changer. Ce ne sont pas les connaissances qui manque dans ma vie et si cela se trouble, je vais jouer les cupidons ? À moins qu’elle ait déjà un homme dans sa vie ? Elle aurait refusé mon verre sinon, non ? Bah non, pourquoi elle aurait refusé ?

Je ne sors pas souvent non plus et quand je le fais, c’est au bar de la base. Je pourrais t’y amener en revanche, c’est possible de le faire. Toutefois, il faut avoir les nerfs solides puisque la plupart des soldats aiment bien flirter et il y en a une quantité phénoménale qui se croit de réel tombeur juste parce qu’il porte l’uniforme. À ce qu’on dit, les femmes vendraient leur âme au diable pour un homme en uniforme. Personnellement je préfère les femmes donc… je n’ai pas besoin de faire un pacte avec Satan.

Je me retiens de rigoler, ne sachant pas trop si elle comprendra l’idiotie derrière ce que je viens de die ou si elle va s’offenser de l’image de proie que je viens de lui coller sur le dos.

Sans déconner, on peut le prendre ou tu le souhaites, en uniforme ou pas.

Quoi ? Si elle a envie de rendre quelques dames jalouses je suis son homme hein, mais si elle veut passer incognito et vivre une soirée agréable en bonne compagnie, je suis son homme aussi. C’est comme être ambidextre ça, on peut écrire avec la droite, la gauche et même alterner pour paraitre plus intelligent, mais dans le fond les mots que l’on écrit restent les mêmes.

Je peux passer te prendre après le boulot ?

Je lui offrirais d’y aller maintenant, mais elle a encore à faire avec son établissement et je ne la crois pas dans l’Esprit de fêter quoi que ce soit. Je peux me tromper hein, mais je ne veux pas non plus qu’elle se sente obligée.
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