Jalista 1 // Ok boss, c'est quoi le plan ?

--Outfit-- Je devrais enfiler un jean et un putain de débardeur sous un chemisier. Au lieu de ça... c'est une tenue de bimbo que je me mets sur le cul. Parce qu'apparemment ma petite incursion chez ce gang de motard, n'est plus suffisante. Paraît que je dois récupérer mes ordres... De la légende himself? Moi en mission d'infiltration... Interdite de SDPD au cas où. On ne doit plus m'y voir. La fac, mon appart', aucun lien visible avec la maison poulaga. Ok...

Je m'habille selon le dress code qui m'a été conseillé. En gros moins y'a de tissu et mieux c'est. Simple en somme. J'espère clairement ne pas croiser Theo... pas habillée comme ça. Pas alors qu'il ne sait même pas encore que je m'installe en ville. Une fois prête, je prends la direction de ce bar dans lequel je dois avoir mon entretien. Je me tiens nerveusement devant la table que le serveur me désigne, les souvenirs de ma précédente mission de reconnaissance avec les Hellhounds encore frais dans ma mémoire. L'incident de la soirée qui a mal tourné m'a laissé une cicatrice invisible, une pointe de méfiance envers l'inconnu, j'ai détesté cette perte de contrôle. Me retrouver droguée, à mon insu, clairement je l'ai mauvaise ! Je respire profondément, essayant de chasser ces pensées de mon esprit alors que je m'apprête à rencontrer Jake Harris, mon supérieur dans cette nouvelle mission, mais surtout la légende de Recoba si j'en crois les autres.

Alors que j'attends, mon esprit se perd dans les souvenirs de cette soirée chaotique. Les rires bruyants, la musique assourdissante, les visages marqués, les cris, bousculades... les morts aussi, tout cela ressurgit. Je me revois, méfiante mais déterminée à recueillir des informations, à m'immiscer parmi les Hellhounds. J'avais réussi à discuter avec quelques-uns d'entre eux, à feindre un intérêt pour leur monde sombre et dangereux. Ce soir là... y'en a un que... j'aurais eu plaisir à recroiser.

Pourtant, tout avait basculé lorsque j'avais accepté un verre offert par l'un d'eux. La nuit avait viré au cauchemar, mes sens s'engourdissant, la panique me prenant dans ses griffes alors que je me rendais compte que j'avais été droguée. J'avais à peine réussi à m'échapper de la fête avant de sombrer complètement dans l'inconscience. Je ne sais pas ce qui me sort de mes souvenirs, me ramenant au moment présent. Son arrivée, sa voix? Est ce qu'il a dit quelque chose? Je me tourne vers lui, tentant de masquer mes émotions derrière un sourire professionnel sans bien savoir si je dois me lever pour lui claquer la bise ou lui tendre la main... Parce que je ne suis pas vraiment moi, habillée comme ça à attendre je ne sais trop quoi.

-"Enchantée," c'est un début non ? C'est ce que je me dis en tout cas, en essayant de ne pas montrer à quel point mes mains tremblent. -"Il parait que vous êtes celui qui doit m'aider à me familiariser avec la mission et m'apporter tout le soutien nécessaire." Mon... agent de liaison? Je crois que c'est le terme qu'ils ont employé. Est ce qu'il me jauge avant de répondre ? Je n'en sais strictement rien. J'ai été choisie parce que je venais de débarquer en ville, donc inconnue au bataillon, même pour les meilleurs guetteurs des gangs de rues. Le fait que tout soit en prime parti en couilles et que je sois l'une des victimes de la drogue qui a été diffusée cette nuit là étant venu parachevé le tableau. Est ce qu'on m'a laissé le choix ? Pas vraiment non... C'est la merde ! J'aime pas mentir et on me demande de le faire H 24 ? En étant convaincante ? Approcher les hounds... trouver les labos de H et les faire disparaître, sur le papier c'est un bon plan non ?

@Jake Harris

Putain que c’est déprimant d’être une légende… Bon okay parfois ça permet de se faire bien sucer la queue par une petite nana fraichement sortie de l’académie de police et qui a les yeux qui brillent parce qu’elle me rencontre et qu’on lui a parlé de moi en cours… En général elle se laisse même sodomiser ces idiotes… Mais bon ce soir je suis de mission de formation avec cette que je vais appeler « petit cul de campagne ». Une rebelle de la campagne qui s’est tirée de son bled paumé pour la grande ville et qui veut prouver au monde… Blablabla… Elle a du sacrément assurer à l’école de police parce qu’elle se retrouve directement dans le service de la DEA en passe de tenter une mission d’infiltration. Et devinez quel connard est censé lui montrer comment faire pour ne pas tout chier lamentablement ? Ah oui parce que le district veut évidemment l’envoyer le plus vite possible. Je suis contre. Une putain de bleusaille se retrouve en mission infiltration chez les Hounds… A croire que le chef veut juste la faire buter cette putain de dinde…

**LOOK*

Alors que je suis censé la retrouver dans un bar, je regarde ma tronche dans la glace. Je me trouve vieux, mais alors que je vais enfiler ma chemise en lin d’un bleu léger je regarde le prénom de ma gamine tatoué sur mon coeur. Y’a une chose que changerais à ma vie actuelle… Non en fait deux. J’enlèverai ma gosse et je changerai de camp pour la cartel de Recobba. Je serais probablement déjà mort mais j’en ai rien à foutre. Je crois que je préfère crever avant ma gamine. Mais pour cette vie c’est déjà foutu… Pourquoi je me pointe quand même à ce rendez vous au lieu d’appeler cette bombe atomique de Hope pour me sucer la queue ce soir ? Parce que les yeux de cette conne de petite nouvelle me regardent comme si j’étais un putain de modèle et j’arrête pas de me dire qu’elle pourrait être ma fille. Putain c’est pas bon de vieillir en ayant arrêté autant de coups de poing avec ma gueule. Ça fait penser bizarrement… Je devrais me dire qu’elle est juste bonne et que l’enfiler sur ma queue doit être un délice. Ouais c’est mieux. Donc elle sera petit cul de campagne et pas autre chose. Je ferme ma chemise et c’est parti.

Je me gare pas loin et j’arrive au bar. Quand je rentre je la vois immédiatement. Putain c’est Stan qui a essayé de la bizuté en la déguisant en star du porno ou quoi ? Elle rêvasse et j’approche et aucune réaction. Je tente un « hey ? » et elle sort de ses pensées. Elle me regarde et me sourit. Sérieusement elle ne veut pas me claquer la bise aussi ? Elle me salue et me fait tout le topo sur pourquoi on est là… Je forme un pistolet avec ma main et mime le geste de tirer dans son front avec une bruit d’arme à feu réalisé avec ma bouche.

« Félicitation p’tit cul t’es officiellement grillée… Sérieusement tu es venue pour quoi faire ici ? Devenir une star du porno ? C’est quoi cette tenue ? Et puis a quel moment tu balances tout au premier connard venu ? »

Putain je lui dis de se tirer une balle dans la tête maintenant qu’on gagne du temps sans l’envoyer dans le grand bain ? Je roule des yeux et lui prends le bras pour l’attirer à l’écart.

« Putain t’es genre quoi ? Une merdeuse dont le papa politicien a été pris en flag à sucer son chauffeur pour qu’on te fasse une fleur pareil ? L’infiltration c’est faire aucune erreur et là j’ai même pas commencé à te tester que déjà tu chie dans la colle de la pire des manières. »

Bordel qu’elle fasse du porno plutôt que flic… Je replonge mes yeux dans les siens.

« On va recommencer, je vais aux chiotte pisser un coup. Quand je reviens trouve un moyen de créer le contact avec moi et par pitié met ce genre de tenue pour faire bander ton mec pas pour des missions d’infiltrations. »

Ça attire trop le regard. Il faut qu’on la voit sans la voir. Qu’elle attire le regard de la bonne personne pas que tous le monde la remarque comme un nez de clown lors d’un entretient d’embauche. Je me dégage et je vais pisser un coup. Je me lave les mains et soupire avant de sortir et d’aller me foutre au bar regarder un match de foot. Commanders contre les Bears… Putain autant aller faire une soirée Bingo dans un club du 3eme âge… J’ai envie de crever. Je commande une bière et attends en jouant avec mon briquet zippo doré aux motifs de crâne que j’avais piqué à Recobba. Aller p’tit cul de campagne envoie du lourd ou alors retourne dans ton patelin faire une chiée de gosses à ton connard d’amoureux d’enfance qui attends ton retour le cul sur son tracteur en se paluchant sur ta photo de profil Facebook…

Je me prends un skud, direct, sans la moindre sommation et putain de bordel ce que ça fait mal à l'égo. Je suis du genre première de la classe, depuis... toujours en fait. Donc me prendre une déculottée, d'entrée de jeu, par une légende... ça a du mal à passer. Je ferme ma gueule, mon arrogance mouchée par ma honte. A moins que ce soit par le charisme de ce mec... Non ! On va arrêter trois secondes de délirer et considérer qu'il est foutrement temps de se calmer le fiak !

Il reprend la parole et je crois que le côté vieux con paternaliste a raison de ma honte. Je relève le menton, lueurs assassines dans les yeux. -"Le premier connard venu ouais, j'avais pas bien mesuré ça d'entrée de jeu, c'est vrai." J'ai jamais eu ma langue dans la poche, jamais été la moins douée en répartie non plus, donc forcément ça fuse avant que je ne mesure vraiment à qui je parle. Non ! En fait je m'en branle d'à qui je parle, il a pas le droit de me traiter de haut de cette manière, qui qu'il puisse être.

-"Mon père est fermier et je pense qu'il a sucé moins de bites que toi donc tu vas te calmer sévère." Parce que oui, en prime je suis du genre colérique, encore plus si on s'en prend à ma famille. En revanche il a raison, j'ai tout faux, jusqu'à la tenue, ce qu'il prend bien soin de signaler. Faire bander mon mec? Donc monsieur vieux grincheux daigne au moins me trouver bandante? Je sais pas trop si ça me rend encore plus grognon, ou si ça fait passer la pilule. On s'en fout ! Monsieur grand seigneur me donne une seconde chance et comme j'ai l'esprit de compétition pour parfaire mon caractère de merde, je me dis qu'il est temps de montrer que je ne suis pas si mauvaise.

Alors je réfléchis trois secondes à ce que je peux faire pour ma tenue, avant de me dire qu'il peut envoyer son jugement et son patriarcat se faire foutre ou sucer des bites et je prends une longue inspiration. Je vais m'installer au bar, me fait servir une bière et je la sirote tranquillement. A côté de moi il y'a un type seul à qui j'adresse mon plus beau sourire. Je patiente, en buvant, mon esprit caracolant à mille à l'heure sans que je ne trouve d'approche suffisamment originale. Puis je réalise que je fais totalement fausse route. Si je veux que ça semble naturel... c'est clairement pas le moment de forcer. Il ne m'a pas demandé de le chauffer en mode Deutsch qualitat, mais d'attirer son attention. Alors quoi? Je sais le faire ça non ?

J'ai rien d'un boudin, parait même que j'ai tout pour faire une "pouf à motard" ! Donc technique toute féminine, attentiste à souhait? Pas idéal, il serait capable de m'envoyer à la gueule qu'il a pas la journée ! A force de me faire chauffer les fusibles et de m'énerver à trouver une solution je réalise que je viens de descendre ma bière comme une limonade. Le mec à ma droite a bien capté lui aussi et il m'en commande une nouvelle, écopant d'un sourire charmeur. Ce faisant je me tourne, ce qui me permet de lancer un coup d'oeil circulaire sur la salle. Juste histoire de remarquer où se trouve capitaine grinch. Ceci fait, je me lève, vacille un peu, me retient au comptoir et m'éloigne en un cat walk légèrement évaporé. Clairement j'ai l'air pompette, je le joue, plus que je ne l'éprouve, qu'importe. Enfin si... ça fait partie de ma petite idée. Je me rends au flipper, fouille dans mes poches et glisse mon sésame dans la machine, pour commencer à jouer. Je mets pas mal d'ardeur à jouer, forcément j'ai toujours aimé ça et je finis par mettre un coup de bassin dans la machine, pour éviter de perdre ma bille, gros tilt évidemment et je pousse un petit cri de dépit avant de reculer de trois pas, pour me trouver assise tout pile sur la banquette d'en face. -"Oh pardon !" Un sourire et je fais comme si je ne l'avais jamais rencontré. -"Cette machine est l'engeance du démon ! Je tiens à le dire." Nouveau sourire et je coule un regard sur le bar pour lever la main à destination du serveur, semblant clairement assoiffée. Alors connard ? On fait quoi maintenant ? Je ne le dis pas évidemment, mais ça me brûle quand même un peu la langue. -"J'aurais du commencer par bonjour non ?" Petit sourire désolé et je l'espère plutôt... mignon et j'attends ma sentence.

Non mais ce n'est pas vrai !? Cette espèce de dinde va se faire fumer en quelques secondes et je ne parle pas de recettes de cuisine. Va trémousser ton cul de déesse sur une barre de pole dance et laisse les vrais professionnels s’occuper d’infiltration. Putain, j'en viens à me demander comme de queues, elle a pu sucer pour se retrouver dans ma brigade ? Cette Nénette est jolie, mais ce n'est pas ce qu’on lui demande putain. Même quand une flic doit séduire pendant une infiltration, on lui donne quelques règles. L’autre là, elle arrive en mode « salut, je suis flic sous couverture. Apprends-moi à ne pas me faire découvrir… » ouais bah commence par pas dire que t’es flic sous couverture sombre conne. Mon effarement est un peu grandiloquent et j’en viens à l’insulter avec son père histoire de la réveiller un peu. Elle est bien trop tendre pour ce genre de mission… Évidemment, si elle ne fait pas de porno, c'est que tout va bien avec son papa, sinon elle ne serait pas en train de le défendre… Putain même ce genre de skud gros comme une maison, elle ne le voit pas venir ? Je soupire et propose de recommencer. Je lui redonne le scénario et une mission. Reste à voir si elle peut assurer.

Le pire, c'est que j’adore sa tenue, elle lui va trop bien. Mais elle est inadaptée à cette mission. Elle est trop criarde. Tous les mecs l’ont déjà remarquée. Il faut une tenue qui dit : sexy, mais faites moi pas chier. Comme ça on la regarde, mais c’est elle qui vient et si elle jette son dévolu sur un mec au moins personne n’osera les déranger. Je me lave les mains puisque ma prostate tient encore bon malgré les années. Je reviens à une table avec ma bière en bouteille que j’ai préalablement vidée dans l’évier des toilettes et que j’ai remplies d’eau à moitié. Je regarde blondie qui siffle sa bière comme si elle était dans une Oktoberfest… Bordel t’as raison Ptit Cul continue à faire de la merde, le mec au bout du comptoir attends patiemment le moment où tu seras cuite à point pour te ramener chez lui et profiter que tu sois pompette pour te baiser… Elle avance dans ma direction avec un catwalk… Non mais putain, tu vas me faire quoi après ? Une chorée des Pussycat dolls ? Je m’apprête à grogner quand elle effectue un virage parfait pour aller vers un vieux flipper. Elle joue en m’ignorant totalement, s’amusant comme si rien n’existait et donne des coups dans la machine avec son bassin. Un rapide regard me fait réaliser qu’elle attire les regards habilement sans les chercher. Je fais signe à la serveuse. Finalement, je troque ma bière à l’eau pour une bière. Elle me pose ma commande sur la table.

Ptit Cul fini par s’arrêter et tente de lancer la conversation avec moi. Je pourrais me la jouer vieux moche impuissant perdu au fond d’un bar un soir de semaine parce qu’il est en déplacement pro à San Diego alors que sa femme le trompe dans leur pavillon ? Non, je vais me la jouer mec de 40 ans sexy et ténébreux qui compte finir cette soirée en levrette avec elle dans une ruelle… Bon, elle est déjà plus fine dans son approche. Je la regarde et m’avance sur la table avec un demi sourire, posant mes avant-bras sur la table pour la regarder.

« Un bonsoir plutôt ? Moi, c'est Jake. »

Je lui tends ma main et c’est déjà bien mieux en guise d’approche, elle aurait pu faire autrement, mais là base est bonne, je trouve. On va pouvoir commencer à bosser, mais histoire de la mettre en difficulté, j'enchaine immédiatement en jouant le gros lourd.

« Alors ? Que fait une jolie fille comme toi dans ce trou à rat ? Besoin d’aventure ? De punir un ex en couchant avec le premier venu ? »

Et oui Ptit cul t’es canon à en crever alors forcément ça va te parler de cul et en général les gros lourds comme moi on n’est pas des foutus princes de Bridgerton. On est plutôt du genre bière, gras, baise moyenne et assiettes de Nachos… Alors ? On s’offusque ou on tient le personnage ?

Je bouillonne de colère, mais je dois fermer ma grande gueule et c'est presque ça le plus difficile. Je peux admettre que mon approche était pas la bonne, j'aurais pu me tromper de type et ça aurait été clairement un joli drama pour mon cul. Mais c'est pas une raison pour me parler comme si j'étais demeurée, encore moins pour se permettre de dire de la merde sur mon père. Je m'agace toute seule, à coups de bassin dans ce foutu flip' pour redescendre doucement. Je mime l'approche la plus what the fuck du monde mais apparemment ça passe puisqu'il me tend la main au lieu de m'envoyer chier.

-"Et moi Lili. Enchantée Jake." Sourire, papillonnement des paupières et je fais signe au serveur pour commander une autre bière quand il approche. Il reprend la parole et écope d'un haussement de sourcils amusé. -"Ma meuf serait sans doute déçue que je couche avec le premier venu." Je fais une moue dubitative avant de m'appuyer sur la table à mon tour. -"Surtout sans l'inviter." Ok je pousse... mais il a clairement l'air de penser que je suis une gamine incapable de jouer ce genre de jeu, alors ça me donne envie de lui faire fermer sa gueule.

Ma bière arrive et je la lève dans sa direction avant d'en boire une gorgée. -"Ce qui laisse comme option de décliner ton invitation." Je pointe la langue, récupère un peu de mousse sur ma lèvre supérieure et éclate d'un petit rire avant d'ajouter. -"Ou de ne rien lui dire." Petit numéro de charme? Oui sans doute. Signifiant que je suis bi ou lesbienne, le doute me permettant de trouver une voie de sortie assez royale en cas de besoin. Je ne compte même plus le nombre de fois où on a utilisé ce trip avec des copines. Un mec un peu lourd ? Ok je m'interpose et je te roule une pelle des enfers... Le blaireau moyen va te sortir un "chui pas jaloux" le pelo moyen va simplement reprendre le cours de sa soirée en s'excusant. Logiquement un mec n'a pas intérêt à se glisser entre deux lesbiennes... Deux filles bi par contre... là ça devient torride. Oh mais ! Pourquoi je me mets à penser à ça moi ? Je suis en train de passer un putain d'examen grandeur nature, c'est terriblement pas le moment. D'un autre côté, ça me libère du stress ! A moins que ce soit l'alcool ça ? Non... j'ai bu qu'une bière. Bon ok je l'ai descendue comme si c'était une putain de limonade, mais quand même !

Je sais pas ce qu'il compte faire... c'est un peu stressant. Parce que je ne sais pas dans quelle mesure je suis sensée me prêter au jeu. J'ai envie de bien faire, parce que j'ai clairement besoin de ses conseils. J'ai merdé fort, en m'embarquant dans tout ça. De base ce devait être pour quelques heures... maintenant je suis sensée les approcher à long terme, me fondre dans le paysage, apprendre des choses. Je comprends le but, ils dealent de la H et aussi surement cette drogue qui a tout fait partir en couilles à cette soirée. Mais je déteste l'idée d'être une balance. Illogique ? Oui complètement ! Mais ça me fout dans la merde. Parce que jouer la comédie, c'est pas vraiment dans ma nature et que je culpabilise d'être une traitresse. Puis y'a... ce gars. C'est la merde bordel !

Je lui ai vendu mon nom et voilà qu’elle me sert un pseudo… Audacieux, logique sans doute mais il ne faut commettre aucun impair. En cas d’infiltration prolongée, on utilise souvent notre vrai prénom pour éviter de faire des erreurs ou de ne pas réagir quand on nous appelle par notre nom d’emprunt. Elle papillonne du regard et visiblement, elle veut me la jouer séductrice, mais douche froide en me parlant de sa « meuf » et donc de son homosexualité, pas mal. Ça fait fantasmer pas mal de mecs mais elle rallume le chauffage d’un coup sec en disant que sa meuf serait déçue qu’elle couche avec le premier venu sans l’inviter… Bon visiblement y’a pas que la tenue de pornstar qui compte… ça en revanche c’est bancale. Imaginez que je lui balance de l’appeler rapidement pour une partie à trois… Elle va contacter qui ? Elle met une civile en danger et les flics ne vont pas prostituer les agents pour une mission. Elle continue de faire l’allumeuse avec sa langue jouant avec la bière. Je lui agrippe la nuque et sans prévenir je pose ma bouche sur la sienne et lui roule une pelle torride, même un peu de force… J’abuse ouais. La question est… Va t’elle me la jouer allumeuse et grimper sur moi à califourchon pour que je la traine dans les toilettes et la démonte ou est-ce qu’elle va me retourner une gifle ? Je me recule et trempe rapidement mon index dans son verre le maculant de mousse avant de faire une Pichnette du doigt pour lui asperger un peu le visage.

« Okay temps mort pornstar »

Je prends mon verre et avale une gorgée avant de lui dire.

« Primo, l’approche est déjà meilleure, t’es canon, tu le sais et en plus t’as du skill pour chauffer un mec. Le souci, c'est si il se passe ce que je viens de faire. Tu fais quoi ? Pire, il te dit okay appelle ta meuf. Si ça foire il va t’envoyer chier parce qu’aucun mec ne se contentera d’une nana seule qui vient de l’aguicher avec un plan à trois. »

Ou alors il va lui faire les pires trucs qu’il connaisse. Oui je sais je suis un indécrottable connard.

« Le souci avec ton approche c’est que je suis à deux doigts de t’attirer aux chiottes, dehors ou dans ma caisse pour te baiser. Si tu joues sur le sex tu t’exposes à devoir coucher. Or, ce que tu fais en infiltration ne peut pas être des choses illégales. Tu ne peux pas tuer quelqu’un et t’en tirer sans soucis. Franchis la ligne et tu changes de camp. »

Je me penche vers elle et lui dit.

« Dans le cas présent, coucher avec un mec c’est risqué car pour les flics tu va faire naitre le doute, ils se demanderont toujours si tu es loyale. Alors l’approche est chouette mais attention aux conséquences Pornstar… »

J’ouvre ma veste et lui montre mon flingue avant de venir lui embrasser le cou replongeant dans mon rôle.

« J’ai ma caisse garée plus loin, une BMW noire, prends mes clefs et attends-moi je nous récupère un peu de cash et on se tire au Mexique… »

Ouais pornstar, te voilà dans un cas de figure ou le vilain monsieur veut t’impressionner à faire le Badboy et va te mettre dans la merde en faisant un braquage qui va virer en fusillade et t’embarquer en cavale sans aucun moyen de te faire secourir… Réaction ? Mes lèvres effleurent la peau de son cou et je glisse ma main sur sa cuisse remontant vers son entrejambe…

Pornstar ? Je serre les dents et tente de ne pas lui montrer à quel point je peux être offusquée. Le mec est une légende, ok. Est ce que ça lui permet pour autant de me traiter en gamine inconséquente en mode vieux beauf paternaliste? Je ne crois pas ! Mes yeux plongent dans les siens alors qu'il me complimente sous forme de tacle. C'est une spécialité personnelle ? J'écoute pourtant attentivement, en me disant que c'est ni complètement con, ni complètement faux, mais que je déteste la forme.

Je crois qu'il m'horripile de plus en plus sévèrement. Et puis genre quoi ? Si y'a pas ma meuf ça perd tout son sel ? Il vient de me vexer ce con ! -"Arrête de m'appeler Pornstar." C'est très con. Je viens de lui désigner que ça me saoule, ce qui est probablement une sorte de tapis rouge pour l'inciter à en user et en abuser. J'en suis encore à assimiler ce qu'il vient de me dire quand il me montre son arme et replonge dans son rôle. Sa bouche dans mon cou me tire un petit frisson, que je contrôle pourtant. Il me caresse la cuisse, remonte lentement et cette fois je ne peux masquer mon trouble. Je glisse la main dans ses cheveux et les empoigne pour lui faire relever la tête et plonger dans ses yeux. -"Je n'ai aucune envie de Mexique et franchement braquer un bar ? C'est pas vraiment de nature à me faire vibrer, désolée." Je joue la froideur, le détachement. Une moue désabusée sur les lèvres, comme déçue. Je lâche ses cheveux et m'éloigne de façon très perceptible. -"Y'a vraiment des nanas qui ouvrent les cuisses parce qu'elles voient ton calibre?" Un petit rire et je reprends une gorgée de ma bière.

Je pourrais faire quoi ? Intervenir et c'est griller ma pseudo couverture, même si ce n'est qu'un putain d'entrainement. En plus je ne suis pas armée. Avoir mon arme de service, ce serait comme m'afficher un écriteau "je suis flic" sur le dos. Donc j'ai pas 36 options. Lui obéir et être complice d'un braquage... mauvais plan. Donc j'essaie de le piquer un peu au vif, pour qu'on se tire et qu'il me ramène à ses petits copains. C'est plus logique ça non ? J'en sais rien en fait ! J'ai grandi dans une ferme, dans un coin paumé, alors oui j'étais une pestouille au bahut et à la fac, du genre à faire les 400 coups. Mais clairement on était loin de la grande ville et de sa criminalité ! Je suis une sorte d'oie blanche, qu'on destine à infiltrer un gang. Je sais pas à quel moment ça leur semble une bonne idée ? Et puis y'a une phrase qu'il a prononcée qui me tourne en tête depuis... "coucher avec un mec c’est risqué car pour les flics tu va faire naitre le doute, ils se demanderont toujours si tu es loyale. " Est ce que c'est vrai ? Va t'on mettre en doute mon intégrité? Puis je réellement être loyale à mon job, quand j'ai clairement envie de le revoir... et pas pour le boulot ? Tant de questions, qui menacent ma sérénité et en font naître d'autres et encore d'autres ! Je viens de commencer dans ce putain de taff et j'ai déjà besoin de vacances ! Faut que je rende visite à mon frère, je crois que j'ai besoin d'un peu de normalité et de me reconnecter à ce qui est ma vie, la vraie. -"Tu veux pas qu'on bouge ?" Ça se tente, non ?

Putain… C’est délirant de voir que les mecs envoie une pépite comme elle en première ligne sans préparation. Elle tilt direct à l’appellation « Pornstar » à ton avis trésors pourquoi je te parle mal et joue les connards ? Bon en dehors du fait que j’en suis un… C’est surtout que je réalise le potentiel de cette nana et qu’on risque de la faire buter par manque de préparation. Pire la voilà qui finalement me dit carrément de ne pas l’appeler Pornstar… Putain t’es belle comme un ange mais retourne au paradis, t’es carrément pas prête pour affronter ce monde là… Puis alors que je tente de la foutre dans la merde ouvertement elle fait erreur sur erreur. Elle tente de me rabaisser mais ça ne fonctionne pas du tout. Elle n’est pas prête. Puis alors que le silence est pesant et qu’elle me demande si je ne veux pas qu’on bouge, je hoche la tête et paye avant de lui faire signe de me suivre. Une fois dehors je me grille une clope et m’approche de ma caisse en fumant le temps de faire le point. Finalement je me tourne vers elle et la regarde des pieds à la tête. C’est un diamant brut cette nana. Mais on n’a pas assez de temps pour en faire ce qu’il faudrait.

« Primo si un mec t’appelle Pornstar et que tu ne veux pas, cogne-le dans les couilles. La hiérarchie te donnera raison tu passeras pour une connasse mal baisée mais ça évitera qu’on te manque de respect. Avouer que tu n’aimes pas le surnom qu’on te donne c’est t’assurer de le porter à vie. Les mecs sont des cons. »

Je tire une taffe de ma clope et expulse la fumée dans l’air. Je la regarde dans les yeux et secoue la tête l’air dépité.

« T’es pleine de bonne volonté et t’as du talent mais… Tu es trop verte, tu manques de maturité pour faire ça… J’ai pas envie qu’on ramasse ton cadavre dans une semaine parce que t’aura fait une erreur à la con totalement évidente parce que t’as pas été préparée… »

Je jette ma clope au sol et l’écrase du pied avant d’ouvrir la porte de ma caisse pour me mettre au volant.

« Aller monte on va bouffer et voir comment on peut sauver tes miches »

Je vais devoir la former à la dur et très vite. Je dois m’assurer qu’elle s’en sorte parce que maintenant je suis dans la partie et que si elle merde ça va me retomber en partie dessus. Putain pour une fois qu’on a une recrue qui tient un peu la route on décide de l’envoyer jouer à la roulette russe avec un chargeur plein… C’est dramatiquement con.

Le pire dans tout ça ? C'est qu'il a raison. Je suis en rage, parce que je déteste qu'il ait raison, mais à l'instant même où je me suis plainte du surnom je l'avais clairement dans le cul. J'ai une tripotée de soeurs, y'a même pas besoin d'aller chercher chez les mecs bas de plafonds en fait pour le savoir. Mais je sais pas trop. Je crois que ça m'a un peu piquée au vif et c'est pas vraiment l'option souveraine pour réfléchir. -"J'ai été recrutée pour un one shot... sauf que ça a trop bien fonctionné et que dans l'état actuel de la situation il y'a peu de chance de réussir à intégrer de nouvelles têtes." Je récite globalement ce qu'on m'a appris. -"Ils ont tout verrouillé et d'après Bruce je suis moi même enfermée à l'intérieure." Ce vieux flic égrillard et rougeaud qui ne voyait pas en quoi je pouvais être mal avec l'idée de cette infiltration...

Le pire c'est que ma première soirée est vue comme un succès... mais ils en connaissent pas la moitié. Je rougis légèrement à cette pensée, mais clairement je ne peux pas vraiment aller sur ce terrain. Il l'a dit lui même, ma hiérarchie n'aurait plus confiance. En même temps... cette nuit là j'ai choisi la virée en moto plutôt que le recueil d'infos, donc je suis peut être juste pas du tout faite pour ces conneries. Je soupire et ne capte même pas qu'il y'a quelques compliments au milieu des trucs qu'il débite. Quand il me demande de monter dans sa caisse, j'acquiesce et gagne le siège passager. J'ai quand même réussi à éviter qu'il reste sur son idée de buter tout le monde pour tirer le blé, non ? Je lève les yeux au ciel en me fustigeant intérieurement. Je crois que je vis tout ça un peu trop intensément. Ces tests grandeur nature ça me tape sur le système. -"J'ai aucune envie que mon cadavre soit renvoyé à ma famille avec un joli drapeau." Ma voix est plus posée, moins provocatrice et je tourne vers lui un regard plus amène également. Clairement il me prend pour une gamine inconséquente, mais je ne le suis pas... alors je ne vais pas rentrer dans ce jeu. Ok je suis jeune, inexpérimentée et dotée d'un caractère de chiotte ! Clairement ça je ne peux pas le nier, mais je suis aussi très douée. J'apprends vite, je m'adapte et... je suis intelligente. Donc au lieu de tenter le concours de bite avec le vieux de la vieille, peut être que je peux essayer d'en tirer de quoi pas crever comme une conne. -"J'aimerais avoir 6 mois de formation devant moi. Mais la réalité c'est que je serais au Down demain. Et que si je veux en sortir vivante manifestement t'as quelques trucs à m'apprendre." Petit haussement d'épaule et quand il se tourne vers moi, je tente même un sourire qui se veut charmant. Il a l'air capable de jolies sautes d'humeurs, ce qui pourrait me perturber... mais en fait c'est con mais pour moi c'est une forme de terrain connu.

Putains de flics… Toujours ces débiles qui se prennent pour des dieux alors qu’ils envoient des gamines talentueuses au saloir… Le pire c’est qu’avec la bonne formation j’en fais une légende de cette petite bombe sexuelle… Et en même temps, il faut que comme toujours ils aient fait de la merde et que maintenant si ça tourne mal, elle sera placée dans le programme de protection des témoins, que sa famille sera dégagée et qu’elle ne le reverra jamais… Voilà la réalité et si je lui dis ça, pornstar va se foutre la pression et chier cordialement sa putain de mission parce que la pression sera trop forte. Elle accepte de monter dans la voiture et je roule à bonne allure direction le bord de mer. Alors qu’on roule elle m’avoue qu’elle ne veut pas qu’on renvoie son cadavre à sa famille dans un joli drapeau… Je me mords la langue ne pas lui dire que c’est le moins pire qu’elle puisse souhaiter… Si elle s’en sort mieux qu’on ne l’espère et qu’elle fait tomber tous les Hounds elle se prendra une balle par un petit connard passé entre les mailles du filet qui voudra se faire justice. Et ouais… C’est ça la réalité de se planter comme des merdes quand on fait bosser une bleue sur un truc trop haut level… Le pire c’est qu'à aucun moment ils se disent qu’ils vont la faire reculer et abandonner. Non, on est dans la merde et on creuse encore le fond de la cuvette… Je m’arrête sur un parking au bord de mer et coupe le moteur.

« Okay porn… Calista… On va dire que si on fait dans le traditionnel, tu seras mal préparée et ça va échouer parce que tu ne pas absorber 6 mois de préparation en une nuit. Alors on va le faire sans filet et en mode quitte ou double. »

Je suis ici pour une bonne raison, pas de micro, pas d’oreille indiscrète et au pire on peut croire que je me fais sucer par une pute dans une voiture. Je sors mon téléphone et l’éteint avant de le poser sur le tableau de bord. Je le tourne vers elle et lui dit alors.

« Raconte-moi comment t’as fait pour te placer près de McNamara et pitié me fait pas les vierges effarouchées. Soit franche si tu veux qu’on arrive à trouver quoi mettre en place qui te ressemble et qui te permettra de faire ton boulot sans te faire buter »

Et ouais on va tenter ça, c’est probablement la pire idée du siècle, on va oublier qu’on n’a aucune chance et foncer car sur un malentendu ça peut marcher non ? Non en fait je vais cesser de croire au père Noël. Je me dis juste que si elle doit se lancer dans cette opération de merde on va le faire à sa manière à elle parce qu’on n’aura pas moyen de faire mieux que ça. Advienne que pourra comme on dit. J’attends donc qu’elle m’expose son approche et la situation que je juge du « style » de la dame pour bien lui éviter de se faire mettre une balle dans le front.

Posée dans la bagnole je réfléchis et même si ce type m'agace avec sa façon de me traiter en gamine inconséquente, je n'oublie pas devant qui je me trouve. C'est une légende de l'infiltration, il a tenu son rôle pendant des années et à permis de démanteler tout un putain de cartel ! Je me demande si il a perdu son âme au passage, si il a trouvé ça facile de mentir à des gens qu'il côtoyait au quotidien ? Je me pose mille et une questions et je le laisse choisir notre destination. De toute manière il a pas l'air de spécialement apprécier qu'on le contredise et même si ça lui fait chier, j'ai besoin qu'il m'aide.

Quand il s'arrête, je relève la tête, pour découvrir un petit parking en bord de mer et je me tourne vers lui. Le début de sa phrase me fait serrer les dents, décidée à ne rien dire et finalement il se corrige tout seul et m'attribue mon prénom. J'ai un sourire qui doit faire un peu gamine au pied du sapin, mais je m'en fous, je suis contente. Mode quitte ou double ? Je me demande ce que ça signifie mais je laisse le questionnement de côté pour continuer à l'écouter.

La suite... me fout dans la merde. Il me demande comme ça au calme, comment je me suis placée auprès de McNamara et j'ai immédiatement des flashs très violents d'une nuit d'une perfection folle sur la plage. Je ne laisse rien paraître, à moins que mon sourire se fige un peu? En tout cas je ne rougis pas comme une midinette ce qui me semble être une bonne nouvelle. -"J'ai été missionnée pour approcher les hounds avant la soirée qui est partie en live avec cette nouvelle came. Je me suis pointée au down. Je devais faire en sorte d'accumuler des informations sur les lieux, mais aussi les personnes voisinant Wade et celle qui tient le bar, Rowan. Ils sont considérés comme étant les plus susceptibles de savoir ce qu'il est advenu de Murdoch Slaughter et McNamara est considéré comme étant le nouveau chef de meute." Probablement rien qu'il ne sait pas déjà, mais j'ai besoin de faire la part de ce que je peux dire, ou non. C'est pas parce que je l'admire qu'il est fiable et qu'il me dénoncera pas à la hiérarchie. Et... je crois qu'avec mes conneries je finirais à la circulation pour le restant de mes jours. Et j'ai pas un amour très particulier pour les putains d'aire d'autoroute donc va falloir la jouer fine. Grandir en étant la plus turbulente d'une fratrie, ça apprend quelques ficelles ceci dit, à moi de voir si elles sont si bonnes que ça.

-"Je me suis pointée là-bas et c'est lui qui m'a abordée. Il m'a offert un verre et on a discuté un peu. Je voyais pas comment aborder les Hounds autrement que par la moto et c'est surement pour ça qu'il m'a proposé une virée." Je parle avec un certain détachement, essayant de me montrer assurée et pro, mais je n'en mène pas large. Ne pas mentir, sans pour autant tout dire... vu le bourrin en face ça va pas être simple. -"J'ai accepté, j'aurais surement du rester dans le bar, mais ça matchait bien et je me suis dis que ce serait idéal pour y revenir." Alors clairement oui... depuis je crève d'envie d'y retourner, mais c'est plus lié à la chaleur dévorante dans mon ventre qu'à cette enquête de merde. Sauf que ! Le down est ultra verrouillé aux "étrangers" désormais et que moi... je suis juste la blondinette de McNamara, donc clairement pas une menace. C'est bien connu que les nanas blondes sont seulement des dindes sans cervelle... -"Depuis il a envie de me revoir à priori et comme le down est verrouillé ça fait de moi la seule flic de cette ville avec une entrée. La dernière à priori... les hounds l'ont retournée." On m'a parlé de cette fille, pour me mettre en garde et j'ai trouvé ça con ! Genre, moi ? Préférant me lier à des voyous ? Sauf que.... je suis plus aussi sure putain.

Elle pose son meilleur profil sur le siège passager et je démarre. Du coin de l’œil je réalise que j’adorerai être une putain de ceinture de sécurité juste pour me glisser entre ses seins… Blague à part, je roule. Je m’éloigne pour réfléchir et m’isoler avec elle. Okay sur le papier ça fait bizarre parce qu’on peut croire que je vais faire des trucs louches. Mais on est dans la merde en ce moment. Il faut pouvoir la tirer de ce mauvais pas tout en faisant attention. Elle n’a pas seulement infiltré les Hounds, cette conne est allée directement taper sur grand-papa putain. En une semaine elle s’est approchée de Wade McNamara. Ouais je sais l’occasion est trop belle, mais on envoie une putain de bleu à pleine sortie de l’école dans un truc de merde ou c’est la mort assurée et visiblement cette conne n’a aucun désir de faire la morte et de ghoster le chef des Hounds… Le pire c’est qu’elle me rappelle… Moi. Ce merdeux idéaliste sorti de sa campagne à la con qui se dit qu’il va être un putain de héros et qui se prend la vague en pleine gueule et qui réalise que la vie est une chienne et que le seul moyen qu’elle ne te baise pas c’est de l’attraper par les cheveux et de la baiser toi-même… Putain elle… Ma fille devrait avoir son âge. J’arrête la voiture et bien décidé à lui éviter les 4 planches et la morgue je lui demande de me raconter son « infiltration ». Elle entame le récit et elle ne cite personne. Ça j’aime pas. Puis elle me parle de Murdoch. Elle est sérieusement ? On l’envoie au casse-pipe pour un putain de boulot d’enquêteur ? Même pas pour faire tomber McNamara ? Mais quelle espèce de gros connard de bureaucrate à la con donne des ordres fini à la pisse ? Bordel on aura de la chance si elle s’en sort vivante…

Elle continue et me décrit son approche. Elle me parle d’un verre puis d’une virée à moto… Mon cerveau se met en mode alarme. Elle laisse un silence qui me fait scruter son visage et son regard. Je me mords la langue pour ne pas lui demander quel gout peut avoir la bite de Wade McNamara. Le pire c’est que je crois que cette dinde aime ce qu’elle a fait. Un peu comme moi à Mexico avec le gang de Recobba. Si les Stup n’avaient pas lancé une opération d’attaque au moment où je revenais de mon expédition punitive, j’aurais sans doute changé de camp… Elle parle de la flic qui a changé de camp. Elle n’était pas aussi profondément infiltrée que ça et puis surtout elle avait une histoire perso qui légitimait son dégout des flics… Je regarde la gamine avant de soupirer et de me passer la main sur le visage.

« Sors… »

Je prends mes clefs et les range dans ma poche avant de sortir et de faire quelques pas. La nuit est un peu fraiche et ça me permet de rassembler mes idées. Je prends une clope et sors mon briquet en or avec des motifs de crânes que j’avais piqué à Recobba. J’active un bouton secret qui brouille les micros et les réceptions. C’est mon truc perso pour éviter qu’on ne me baise. C’est sans doute pour ça que je fume encore. Je viens vers elle et crachant la fumée sur le côté, je lui tends ma clope si elle voulait une taffe.

« Qu’on soit au clair et moi, t’as baisé McNamara. »

Pas une question, une affirmation. Je tiens son regard et je comprends qu’elle franchit une putain de ligne rouge et que pour beaucoup de flics, ce serait mort.

« Et je crois que t’as aimé ça… Bon… Voilà le plan. Je ne vais pas t’apprendre comment charmer un mec, t’es suffisamment canon pour avoir du t’envoyer un bataillon de mec et leur avoir retourné la tête. Peu importe ce que t’as fais avec Wade t’as visiblement été capable d’aller directement le chercher sur ce terrain. Donc désolé de te le dire mais va falloir que tu ailles le jouer petite copine très câline. »

À la renaissance en Europe on appelait ça les courtisanes. Des femmes très belles aux mœurs légères qui savouraient maintes et maintes confidences sur l’oreiller. Je regarde Calista avec l’idée que c’est comme si on la prostituait mais visiblement le fait qu’elle soit un peu charmée par McNamara va aider.

« Bon écoute. Je vais devenir ton agent de liaison. Mais on va travailler en silencieux. C’est à dire que je te sors des fichiers de la police, on te trouve un job de merde un appartement, une vie. Tu fais ta petite vie avec McNamara et tu me donnes les infos. Trouve un boulot de serveuse dans un diner ce sera plus facile de venir te voir et prendre des infos on va mettre en place des codes pour les urgences et pour se parler. Et par pitié putain de bordel de merde, t’as assez fait de conneries alors… Tombe pas enceinte. »

Sors ? C'est une manie chez lui de pas tenir en place ? Je soupire et quitte le véhicule, me sentant plutôt mal à l'aise dans cette tenue finalement. Je regarde mes pieds, avec l'attitude d'une gamine prise en faute, ne relevant les yeux que quand il part clairement du principe que je me suis fait Wade... Ok c'est parfaitement exact, mais merde il sort ça d'où ? C'est madame irma réincarnée en flic bougon ou c'est comment ? Il me tend sa clope et je la prend pour tirer une bouffée du démon sans pour autant détourner les yeux.

Je devrais théoriquement être mortifiée, peut être même me justifier... mais j'ai plus quinze ans et c'est clairement pas mon père, donc même si je sais que ça peut me valoir la circulation pour les 12 prochaines années, je tiens son regard et m'endors sur sa clope. -"Tu peux t'en allumer une autre, j'ai besoin de celle là." La suite ? Il affirme que j'ai aimé ça et je me contente de hausser une épaule, genre, "ça te regarde?", tout en écoutant la suite. Il présente un tableau de moi qui n'est pas très reluisant, même si il n'est pas très éloigné de la réalité. C'est d'ailleurs surement pour ça que ça pique en fin de compte. Je ne suis pas fana de l'idée de renvoyer cette image de fille frivole...

Je serre les dents, je le laisse finir sa diatribe. J'ai rien à répondre, parce que je déteste ce que j'entends. Je dois "jouer" sa petite amie, ça pourrait sonner génial hein, je dis pas. Genre tu vas être payée pour jouer la meuf d'un mec qui te plait bien.. enfin beaucoup... enfin merde ! Je n'ai pas envie de jouer. Je suis une actrice totalement pourrav et j'aimerais bien "être"... pas "jouer" et merde je m'embrouille toute seule et je tire sur cette clope comme si c'était la dernière source d'approvisionnement en oxygène de toute cette foutue planète.

J'ai pas encore pipé mot qu'il déclare accepter d'être mon agent de liaison. Mais arrivé où on en est je sais plus si ça me fait plaisir ou si ça me fait chier. Le gars a capté en trois phrases que je me suis envoyée McNamara et dans le même temps il me croit capable de faire illusion auprès d'une bande de motards? C'est un peu beaucoup du suicide non ? La fin de son explication me laisse sur le cul et je fronce les sourcils avant de le pousser de la main sur le torse. -"Woow tu te calmes le cul trois secondes ? Tu veux pas me poser un putain de stérilet toi même non plus ?" Ok c'est immature, est sans doute hors de propos, mais il me chauffe à force avec ses grands airs. -"J'ai déjà été sortie des fichiers, j'y suis à peine entrée en fait... et putain pas un diner ! Un bar, de nuit, s'tu veux. Quoique selon tes plans c'est mieux si je suis libre la nuit non ?" J'ai bien compris le concept des confidences sur l'oreiller... l'ennui c'est que je me sens pas du tout de taille à jouer les traitres. Je suis dans une putain de panade noire en fait. -"Quels genres de codes?" Le mec me prend pour mata hari ? C'est sexy, j'dis pas, mais il sent pas que je panique sale là ?

Comment je sais qu’elle a aimé se taper Wade ? Je suis flic putain. Bon okay pas un putain de boyscout à la con mais un flic. Donc je sais observer. Les films de merde appellent ça « l’instinct du flic » c’est de la branlette intellectuelle. Un mec qui cache un truc a une manière de se tenir, de regarder. Je suis flic tu m’apprendras pas à regarder, pas plus qu’une nana sera capable d’expliquer à un mec comment il doit se secouer la queue après avoir pissé. Quand je lui tends la clope elle décide de la garder et moi j’ai pas l’envie d’en rallumer une. Parce que y’a peu de chance pour que Wade McNamara tombe dans le panneau plus longtemps. Elle est placée sur la guillotine et la lame tombera quand elle tombera… Mais elle va tomber. Elle le sait et moi aussi. On peut la tirer de là et la faire tout lâcher maintenant. Mais l’administration ne veut pas. Bref c’est la merde. Je monte en deux deux un plan dans mon cerveau de connard mal ajusté et ravagé par les coups que j’ai ramassés en tant que boxeur et lui donne ma vision de la situation et des cartes qu’on peut jouer ensemble. Que je peux être son agent de liaison. On peut mettre des codes en place et tout le reste. Je ne suis pas conventionnel et j’ai un statut de légende vivante. Je peux obtenir de m’occuper de son fiak même si je pense qu’on est clairement dans la merde.

Evidemment c’est chaud à encaisser et elle me le balance à la gueule à sa manière. Je crois que pornstar et moi on s’entend bien. C’est un peu moi au féminin… En plus jeune et plus gaulée… Non en fait plus jeune je devais être aussi canon qu’elle. Mais quand elle envoie chier mon idée j’aime qu’elle contrebalance avec la sienne. Putain… T’as du talent pornstar et t’as pas froids aux yeux. T’aurais pu être une grande si on t’avait pas envoyé à la boucherie… McNamara est un fils de pute qui ne fera pas de sentiment. Il va lui mettre une balle sans hésitation si il la découvre. On va jouer, serré putain.

« Genre tu rentres mon numéro dans ton tel au nom d’Oncle Jake et suivant comment tu me dis bonjours je sais que je fais débouler la cavalerie, ou que tout va bien ou que je t’exfiltre, ce genre de choses. Un code pour parler de tout et de rien en prenant des nouvelles de notre famille imaginaire et qui te permet de me donner des éléments… »

Ouais faut pas oublier qu’on ne va pas foutre une petite amie parfaite au connard de chef des Hounds, on est là pour lui baiser le cul avec un gode ceinture de 35 cm trempé dans de la sauce pimentée. Je tourne le regard vers elle et lui lance.

« Je sais que t’as peur. C’est normal et c’est même ce qui peut te sauver. Crois en toi. Joue ton personnage. N’enfreins pas la loi et j’essaye de faire en sorte qu’on fasse tomber ce connard et son organisation… »

Enfin si c’est ça qu’elle veut. Je suis bien placé pour savoir que les infiltrations ça peut vite devenir… Tentant… Très tentant… Demain je mets en place sa couverture et sa nouvelle vie et on se met en marche.

« Ah ouais… dernière chose, ça reste absolument entre toi et moi que tu suces la bite de McNamara. Personne d’autre ne doit savoir »

-"Oncle Jake, putain." Ma façon d'acquiescer, sans doute. Rien ne va dans cette histoire et je fais tout ce que j'ai promis de ne pas faire. Mes parents étaient pas fan de l'option police et ils m'ont recommandé trente mille fois de faire attention. Et j'ai promis putain ! Mais jamais je ne pouvais envisager que je me retrouverais embarquer dans un truc dix fois trop gros pour moi. Comment j'aurais pu ? Je devais juste aller prendre un verre dans un bar et ramener ce que j'aurais appris. C'était sensé en rester là et l'idée du one shot a clairement dérapé en one night...

Enfin one. En toute sincérité je ne suis pas du tout contre l'idée de remettre le couvert. Mais je ne peux pas faire ça... je ne peux pas coucher avec lui et de l'autre côté le balancer. Donc je deviens une taupe inutile, ou je renonce à la coucherie ? Sauf que ce que me dis Harris c'est que je vais carrément devoir jouer la petite amie parfaite ? Il est au courant que je vais risquer ma vie, ça je le mesure bien. Mais réalise t'il que j'y risque aussi mon coeur ? J'ai tout de la tornade sans attache, ça je le sais, et j'ai surement brisé quelques coeurs sur mon passage, sans jamais engager le mien. Mais là ? Rien que de penser à la façon dont son sourire creuse ses fossettes, à la manière qu'il a eut de prendre les commandes sur cette putain de plage... Je sais pas ce qu'il a de différent, mais je sais qu'il m'a touchée, d'une façon nouvelle.

Je me suis tellement mise dans la merde... -"Donc ma cousine, pour te parler de cette blonde qui est son second dans le bar ? Et ainsi de suite?" J'apprend vite, ce n'est pas un souci. -"Mon frère habite dans cette ville." L'info tombe, alors qu'il vient de me dire que c'est surement la peur que je ressens qui va me sauver le cul. -"Comment je peux faire pour qu'il soit... en sécurité. Surtout si il m'arrive quelque chose." Hors de question que mon Theo morfle pour les conneries de sa grande soeur. Il aura assez à faire pour consoler tout le monde si on me retrouve avec une balle dans la tête.

Je frissonne à cette idée, tandis qu'il recommence à rouler des mécaniques. -"T'es jaloux à ce point de ce que je fais ou non avec sa queue?" C'est puéril, je le sais, mais bordel il m'agace à m'avoir ainsi percée à jour. Je suis sensée le dire à personne mais manifestement c'est comme marqué sur ma gueule ! Donc merde ! Je crois que la panique monte et que ça me rend encore moins diplomate qu'à l'accoutumée en fin de compte. Je sais que coucher avec le grand patron du gang que je dois infiltrer est vraiment pas l'idée du siècle. J'ai envie de gueuler : Je sais, putain ! C'était stupide, une erreur monumentale, mais je ne regrette pas, ce qui est sans doute pire encore... Mais dans l'effervescence de cette nuit là, dans l'adrénaline de cette rencontre, je me suis laissée emporter par la tentation que représente ce mec.

Je sens son jugement brûler sur ma peau, à moins que ce soit ma propre culpabilité ? En tout cas ça me rend mordante. Je refuse d'être réduite à une simple faiblesse, à une erreur de jugement. Et je refuse qu'on me dicte ma conduite, tout en étant consciente que sans lui, mes chances de survie sont proches du néant. C'est la merde, putain. Je l'ai déjà dit ? Je redresse la tête avec défi, rencontrant son regard avec une intensité égale. Oui, j'ai commis une erreur, mais je ne suis pas faible pour autant. Je suis toujours, moi.

Ouais je sais, ça semble énorme. C’est comme lui dire : part à la guerre et n’emporte qu’une petite cuillère… Par contre vous me ferez penser à exploser le nez du connard qui a eu l’idée de l’envoyer dans la gueule du loup. Putain quand t’as une nana qui semble compétente tu t’arranges pour la mettre au niveau. Un diamant ça se taille et ça se soigne. Ça ne se traite pas comme un putain de verre teinté qu’on fout sur la première monture bas de gamme… Pourtant dans cette affaire je commets une erreur. A aucun moment je n’envisage que pornstar puisse avoir aimé se taper Wade et qu’elle va se retrouver dans un dilemme de merde à l’eau de rose. C’est stupide putain et pourtant à aucun moment je n’envisage qu’elle puisse être attachée à McNamara… Je réfléchis à plein de choses et elle résume l’idée globale. Putain elle a de la logique et de la suite dans les idées… Elle est naturellement douée la merdeuse… Putain c’est un gâchis merdique de l’envoyer sur ce coup-là. Elle me parle de son frère qui est dans cette ville. Elle ne peut pas lui parler de l’infiltration et si elle l’intègre à sa couverture elle l’expose. Je respire et réfléchis. On doit trouver un entre deux.

« On ne lui dit rien du tout, tu as du boulot, tu lui enverras un message de temps en temps avec ton tel perso que je vais garder, tu en auras une version dupliquée pour ton infiltration. Si tu le croises dit que c’est ton demi-frère et que vous ne vous entendez pas bien. Je m’arrange pour le faire surveiller pour qu’on évite de le foutre dans des coins ou tu te trouveras. »

Je me remets à réfléchir et lui parle de notre mise en place avant de la mettre en garde sur ce qu’elle fait de la bite de McNamara et de ne pas en parler. Elle me fusille du regard et me demande si je suis jaloux à ce point de ce qu’elle peut faire de sa queue. Je la regarde et soutiens son regard.

« Branche tes neurones Pornstar, aucun flic ne va te couvrir si tu laisses passer cette info. C’est entre toi et moi ne va pas t’en vanter partout ou tu va te faire lâcher. »

Pas par moi, mais sans le reste des flics on n’ira pas loin. Le pire c’est que c’est bancal et qu’on va avoir du mal à mener cette affaire à bien. Je soutiens son regard. Avant de croiser les bras. Putain il va vraiment falloir qu’elle apprenne à baisser les yeux et à cesser avec sa putain de fierté mal placée.

« Bon tu comptes faire ta tête dure ou on essaye de sauver ton petit cul de cette affaire à la con ? C’est pas gagné alors si tu commences à faire chier au moindre mot de travers on va jamais s’en sortir. Donc tu prends une inspiration et tu calmes ta panique. »

On doit poser une base de travail pour mettre en place la couverture. Il nous faut deux ou trois jours… Je peux mettre ça en place en priant pour qu’on puisse avoir le temps de mettre à en place. Je peux pousser quelques leviers et me faire rendre quelques services on a moyen de faire un truc pas trop dégueulasse.

« Aller ça va le faire, on a besoin d’infos pour la dope qui vient d’entrer, éventuellement ses fournisseurs, on ne va pas chercher à les faire tomber ça serait trop gros. On tient bon un mois et après tu lui brises le cœur et tu deviens une héroïne »

-"Non mais non c'est mort ! Je veux pas ne plus recevoir ses messages." Je n'ai pas choisi San Diego par hasard, même si je ne l'avouerais pas à mon petit con de frère pour tout l'or du monde. Et l'idée que ce soit ce mec qui lui envoie des messages en se faisant passer pour moi, ça me va pas. -"Theo ne marchera pas, si il me croise habillée comme une pute c'est évident qu'il va poser des questions et essayer d'intervenir." Donc ça va être à moi de la jouer fine et de faire en sorte de pas voir son joli minois au milieu de cette affaire. Il a l'air bien occupé avec sa coloc si j'en crois ce que raconte Ambre, faut espérer que ce soit vrai. Il reprend sur son obsession sur ce que je fais ou non de la queue de McNamara et je soupire en gonflant les joues. -"Bien un truc de mec ça, d'avoir besoin de se vanter d'avoir baisé tel ou tel cul. J'ai pas pour habitude de crier sur les toits quand je couche avec quelqu'un."

Et je ne suis pas assez bête pour ne pas comprendre que ça me desservirait sévèrement. La dernière flic passée chez les Hounds, était des mœurs et elle a tout plaqué pour embrasser la vie de l'autre côté de la barrière... On m'a seriné de faire attention, de ne pas perdre de vue l'objectif, de me souvenir que ce sont des criminels... J'ai tout fait foirer d'entrée de jeu en tombant sous le charme de Wade et en balançant tout aux orties. Je sais ! C'est pas la peine d'appuyer dessus, pour vérifier que ça fait mal, putain ! Le moindre mot de travers ? Il se fout de ma gueule avec ses grands airs ? Il me traite de pute depuis la seconde où j'ai fait sa connaissance et c'est moi qui monte sur mes grand chevaux ? Qu'il aille se faire détendre le fiak avec un poney et on en reparle !

Les répliques acerbes fusent sous mon crâne mais je me contente de serrer les dents et de sourire. Il reprend la parole et c'est la flic qui prend le relais cette fois. -"J'étais à cette soirée, je l'ai déjà dit à la hiérarchie. Wade n'y était pas... lui. " Putain je suis pas douée on sent la déception dans ma voix bordel. -"Je pensais l'y croiser mais bref !" Je m'enfonce? Oui c'est probable. -"C'était l'apocalypse, mais je ne crois pas que ce soit les hounds. Ils étaient les premiers à halluciner et ils n'auraient pas pourri leur propre fête." Je me suis retrouvée camée, à halluciner salement et finalement c'est ce qui m'a rendu irréprochable pour de nombreux chiens de l'enfer. Victime comme eux, bimbo du patron, qui se méfierait ? Je déteste ça, je déteste être une putain de traitresse, parce que ces mecs maintenant je les connais... Mais je ne peux pas trahir les flics ? Alors quoi ? Je suis dans la merde...

Bordel de merde. Si cette petite pintade est carrément bourrée de talent pour s’infiltrer et faire un vrai travail de flic, je peux clairement dire que son putain de caractère de merde va clairement pas lui faciliter la vie. La moindre pique la fait démarrer au quart de tour. J’ai presque envie de lui foutre des claques sur sa jolie gueule pour lui rappeler de faire marcher son putain de cerveau. Elle fait ce qu’elle veut de la queue de McNamara, si ça ne tenait qu’à moi, je légaliserais la pratique des agents qui couchent avec des malfrats pour ensuite les faire parler sur l’oreiller et les faire tomber. Ce serait carrément efficace, mais juridiquement ça n’est pas recevable et certains flics vont mettre alors en balance la fiabilité de l’agent. C’est stupide mais c’est comme ça. Putain et Pornstar est incapable de faire fonctionner son cerveau correctement. Elle vrille mais rapidement elle tente de se montrer intelligente et j’avoue qu’elle fait ça plutôt bien. Quand je vous le dit que cette merdeuse est pétrie de talent…

Elle me détaille rapidement ses conclusions sur la soirée des Hounds. Je partage son avis et son analyse. Et si c’était un mauvais fournisseur, un ex-membre qui se venge ? Une guerre interne ? McNamara qui bousille son propre camp pour mieux les souder autour d’un ennemi fantoche ? Je préfère envisager que les connards sont capables de tout et n’importe quoi ça éviter d’être surpris. Souvent dans la vie et contrairement aux films et séries, la réalité est très simple et pas aussi complexe que dans des scénarios mais ça ne veut pas dire qu’il faut négliger certaines ramifications. Je regarde pornstar et croise les bras.

« Donc autant dire qu’on ne sait rien avec certitude, ce qui te renvoie à ton rôle et à ton observation. Par contre, trésor, va falloir te préparer à deux éventualités… »

Je la regarde et marque une pause pour qu’elle prenne bien la mesure de ce dans quoi elle s’embarque. À l’heure actuelle, la hiérarchie a profité d’une occasion pour la pousser à gratter des infos avec une infiltration bancale.

« … Soit, on fait court parce que les infos sont sans intérêt ou la piste est froide et tu brises le cœur de McNamara, soit on t’infiltre pour une longue période et ça il va falloir le gérer et crois-moi… On n’est jamais prêt pour ce genre de choses… »

Je la regarde dans les yeux pour lire sa détermination ou ses peurs. Je préfère qu’elle soit sûre d’elle. Mais maintenant il est tard et on ne va rien résoudre ce soir. Demain je vais faire le nécessaire pour me mettre comme agent de liaison ou participer à son opération. C’est l’avantage d’être la star de la DEA et de l’infiltration, ça donne des avantages. Je regarde Pornstar et lui fait un signe de tête.

« Aller monte j’te ramène chez toi »

Il me saoule, putain ce qu'il me saoule. Parce qu'il a raison évidemment. Parce qu'il a vu clair en moi et que ça me fait chier. J'avais pas l'intention de coucher avec un hounds... encore moins avec le chef de file. Clairement c'était pas comme ça que j'avais envisagé mon début de carrière dans la police. Sauf que j'avais pas prévu que ce mec ait un sourire qui me fait fondre, qu'il soit exactement mon type de mec, physiquement évidemment, mais surtout à cause de ce tempérament qui me fait vibrer. J'avais pas prévu ça et je me suis mise dans la merde toute seule, de là à dire merci parce qu'il me fout le nez dedans, faut pas rêver non plus.

Je me reconcentre sur l'affaire et je lui fais le résumé de mes conclusions, qu'il semble partager et ce qu'il dit ensuite me tire un frisson. Lui briser le coeur ? Nan... y'a pas de raison qu'il... qu'il ait accroché, pas vrai ? Alors pourquoi cette idée me fait chier ? Parce que je suis pas du tout dans les bonnes dispositions. Je crois que j'ai ce mec dans la peau et que c'est bien parti pour me faire faire des conneries. -"Longue ?" Je prends une inspiration et je ferme les yeux avant de faire un petit signe d'acquiescement de la tête. Je crois que je suis pas prête pour ça et c'est surement ce qu'il lit dans mes yeux quand je les relève dans les siens. Incertitude, crainte, envie aussi... Je crois que je n'ai pas le choix de toute manière et que je vais devoir composer avec toutes ces nouvelles données.

Il propose de me ramener et je me contente de le suivre et de balancer le mégot dans la poubelle au passage avant de monter dans la voiture. -"Oncle Jake donc ?" Je souris et hausse une épaule. -"Frère de ma mère ? Ce qui explique le nom de famille différent." J'essaie de monter quelque chose de cohérent sous mon crâne pour ne pas faire de bévue. -"En revanche je garde mon téléphone. Et c'est même pas négociable. J'ai zéro contact chez les flics de toute manière, sauf deux trois potes de l'école de police et j'ai pas grandi ici, ils ne sont pas dans les parages et je peux tout à fait virer les numéros si nécessaire." Autant poser les bases de ce qui est non négociable à mes yeux, si on est sensés être proches et bosser ensemble. Parce que j'ai bien saisi que je suis une bleue et lui une légende, mais je n'ai pas pour habitude de m'écraser devant qui que ce soit. Alors faut croire que je le montre à ma façon ? Je ne sais pas trop. Il a tendance à exacerber mon caractère, avec sa façon d'être. En fait ce côté un peu bourru et bats les couilles, ce serait surement tout moi si j'avais des burnes.

Ça pue, c’est foireux. C’est un coup à perdre une jeune branleuse sacrément prometteuse. C’est une bleue. On envoie une gamine faire le boulot d’un agent préparé. Ça va foirer et elle va finir avec une balle dans la tronche. Parce que McNamara s’il se la joue en mode papa des Hounds, c’est un putain de Psychopathe et qu’il va la faire bouffer par des Rottweilers sur un terrain vague. J’ai les pires images en tête et ça me dérange profondément parce que j’ai vu les mecs des cartels faire des choses terribles à leurs ennemis, aux traitres et ça dissuade. Il faut avoir les couilles bien accrochées pour ne pas céder à la panique. Et c’est un putain de test, croyez-moi. J’en fais encore des cauchemars et je sais que j’étais en panique à l’heure de revenir près de Recobba… Puis y’a cet attrait pour l’ombre. Pour la facilité. Pour le sentiment de plénitude que ça donne de danser sur le sommet de la vague plutôt que de se battre pour ne pas se noyer… Mais alors que je la ramène, PornStar me démontre qu’elle est parfaitement capable de se démerder et qu’elle a un putain d’excellent instinct.

Elle me fait une mise en place logique et quoique simpliste elle coche toutes les cases de ce qu’on doit faire en infiltration. Elle prend des éléments à elle pour que ce soit plus parlant quand elle devra les évoquer. C’est vraiment prometteur… J’aurais aimé pouvoir la former et lui apprendre pendant 1 ans avant qu’elle se lance dans cette aventure, mais c’est maintenant et on n’a pas le choix. Je l’écoute parler et lui lance.

« Le nom de ta mère, le vrai. Parle-moi de ta famille, surtout de ceux que Wade peut croiser ici, base-toi sur des choses familières mais pas trop. On ne va pas t’inventer un rôle. Mais il faut éviter de mettre en danger tes proches au cas où… »

J’arrive alors chez elle et me gare devant avant de me tourner vers elle doucement.

« Monte dormir. Pas d’alcool pas de médicaments pour dormir. Tu te reposes et demain à 10h je viens te voir et on affine la mise en place. Essaye de dormir mais pas de substances. »

C’est mieux d’éviter de commencer sur ce genre de choses surtout que ça peut être long et qu’avoir de la fatigue c’est plus facile à gérer que d’avoir un cerveau embrumé par les substances surtout au début parce que ça risque de la foutre dans une merde qu’elle ne soupçonne pas encore. Et avant qu’elle ne quitte la voiture je lui lance.

« N’oublie pas, ne fais rien d’illégal car tu ne seras pas protégée. Si on te demande de tuer un mec pour prouver ta loyauté ne le fait pas et on t’exflitrera. »

Je préfère faire simple et lui éviter de croire qu’elle est protégée par son ordre de mission. Il faut qu’elle fasse en sorte de faire toujours son travail sans pour autant commettre des crimes. Parce que la fin ne justifie pas les moyens… Ce qui a tendance à me faire chier mais bon… Les gens le cul bien au chaud sur leurs fauteuils ne comprennent pas toujours la réalité du terrain.

Je ne sais pas dans quoi je m’embarque et je crois que je ne mesure pas toutes les conséquences, tout en ayant parfaitement conscience que c’est dangereux. Il pose des bases et j’intègre les données tout en lui répondant. -”Elle s’appelle Christine. Et mon père Benjamin, ils sont cultivateurs et éleveurs dans une ferme d'Appleton au sud de Green Bay dans le Wisconsin. On est 7 enfants, mais ici il n’y a que mon petit frère Theo.” Je crois que c’est ça, qui me fait le plus peur. L’idée que je puisse le mettre lui aussi dans la panade.

On roule et il finit par s’arrêter en bas de chez moi. -”Ok boss.” Petit clin d'œil et sourire, avant de me pencher pour déposer un bisou sonore sur sa joue. Après tout, on est censés être proches non ? Puis je crois que j’ai besoin de lui témoigner d’une part de reconnaissance. J’ouvre ma portière et m'extrais du véhicule quand il ajoute une recommandation qui me fait ouvrir de grands yeux. Ils pourraient vraiment me demander un truc pareil ? Je peine à envisager Wade de cette manière… J’ai vu son intensité, mais je ne parviens pas à l’imaginer violent ou méchant. Peut être que je me voile la face, je n’en sais rien, mais je crois que je m’en fous. Je ne suis plus capable de rationaliser, parce que le sourire de ce gars m’a rendue folle et que je rêve juste de plonger à nouveau dans ses yeux sombres.

Je lui fais un petit signe de la main et referme la portière. Me dirige vers ma porte d’immeuble et monte chez moi. L’envie de texter Wade me démange, je me contiens jusqu’à ma sortie de la douche et finalement je cède. Une photo de mes jambes, alors que je suis nue allongée sur mon lit. Mes mains errent sur mon corps et je me laisse emporter par la fièvre qu’il met en moi. Pourquoi je me prends à espérer qu’on me retire cette affaire ? Je rêvais de ce style d’affaire… et maintenant j’ai envie de tout autre chose. Je pars en couilles putain.

» Liv Eide - relation d'affaires et plan cul
» Jario 1 // Quand le plan tourne mal.
» Niven 1 // Encore toi ? C'est une manie ou quoi ?
» J'ai fais quoi encore? (Ness)
» Mais c’est quoi cette histoire ? | Megiella #1

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Tags
Recherche avancée