Théo Barnett "la vie est un long fleuve tranquille"

Je m’appelle Théo Barnett,

J’ai vu le jour dans le Wisconsin à Green Bay, région proche du Canada et patrie des Packers. Ma famille vie à Appleton pas très loin de Green Bay. Ma mère était là-bas quand je me suis annoncé. Je suis né légèrement prématuré et on m’annonçait petit et malingre… On peut dire que la médecine s’est trompé sur mon cas. Je suis le fils de Christine et Benjamin Barnett. Mes parents se sont mariés très jeunes, car amoureux depuis le collège, ils sont agriculteurs et la ferme d’Appleton est dans la famille depuis trois générations. Mon père cultive de tout et possède des bêtes. Nous fournissons des restaurants et des marchés locaux. Je suis le seul garçon d’une famille de 7 enfants. L’ainée s’appelle Ambre, c’est une sorte de seconde maman pour nous. Elle a 27 ans et compte reprendre la ferme. Elle a du caractère, bien qu’elle soit la parfaite femme d’intérieur, elle fait galérer ses deux prétendants actuels. Maggie, 25 ans, vient ensuite. Elle a quitté la ferme, il y a peu, mais vie à Green Bay ou elle travaille dans un cabinet comptable et s’occupe de la ferme et va aider Ambre à reprendre quand elle le voudra. Charlize, c’est ma grande sœur, elle a 23 ans et étudie toujours dans une université d’histoire et de géopolitique. Elle ne sait pas ce qu’elle veut faire, mais avec son caractère, elle va broyer le monde sous sa botte. Elle est magnifique et tout le monde la veut. Filles comme garçons. Je suis très proche d’elle-même si on se bagarrait souvent. Comme j’étais à son lycée, elle n’arrêtait pas de m’engueuler et de me tenir loin même si elle était loin d’être la fille populaire de base. Elle est une sorte de justicière et déteste les injustices. Ensuite il y a moi, Théo, 21 ans, seul élément masculin de cette famille immense et croyez-moi, c'est pas facile d’être le seul mec. Sans parler de celles qui suivent et qui me considèrent comme un homme à tout faire. Je suis devenu expert en brossage et tressage de cheveux. Ma petite sœur qui suis s’appelle Louise, 16 ans. Elle est douce et fragile, rêveuse et introvertie. Elle s’est créé un look gothique pour se faire remarquer et surtout pour se donner une existence dans notre famille ou chacun peine à trouver sa place. Mais moi, je suis le seul capable de lui parler et de l’apprivoiser. C’est Charlize qui a le plus de mal avec elle et avec qui elle s’écharpe parce que ces deux là s’aiment follement. L’une envie la beauté et le charisme de l’autre quand l’autre aime son côté anticonformiste. Le souci, c'est pour se parler. Arrive ensuite les deux princesses. Ava, 10 ans, un petit ange blond sur le papier, mais tournez la tête un instant et elle aura probablement cramé un village parce qu’elle s’ennuie… Et Zoey, la petite dernière, 7 ans. Un ange, un pot de colle, une petite chipie merveilleuse qui fait des bêtises, mais qui est adorable et que je retrouvais dans mon lit 9 nuits sur 10 et 7 nuits sur 10 Ava venait avec elle. Et moi dans tout ça me direz vous ?

Et bien, je tente de faire ma place. Je suis le seul garçon et je me sens parfois à l’écart, parfois tellement demandé et tellement couvé d’amour par toute ma famille. Je crois que je suis heureux avec eux tous. Mon père et ma mère me donnent l’attention et l’amour dont j’ai besoin et je crois que j’ai été heureux durant mon enfance. L’adolescence a été ponctuée de plusieurs choses, mais je me suis découvert une passion pour le sport et le Football Américain. Avec mon physique déjà assez imposant à mon âge, je trouvais ma place dans l’équipe du collège puis du Lycée en tant que Tight-End, c’est un poste à la fois offensif et défensif. Je suis doux et gentil, mais en général sur le terrain, je deviens un fauve. Je suis le joueur qui renverse un match ou qui met en échec l’équipe adverse. Mais je ne suis pas la vedette de l’équipe, loin de là. Cette équipe est assez bizarre, je dois dire, le Quarterback se la joue vedette, car en plus son père est coordinateur offensif des Packers. Il est beau et populaire et les filles l’adorent. Puis viennent ses receveurs et ses runnings Back. Moi, je suis souvent boudé par ses passes. Il préfère courir quand ses receveurs sont marqués plutôt que de m’envoyer la balle. Moi, je m’entraine souvent avec les défenseurs et ce sont mes copains. En cours, je ne suis pas super doué, je dois l’avouer. Je m’efforce de bosser dur, mais ça ne rentre pas vraiment dans ma tête. Je suis peut-être un peu bête, d’ailleurs, j'ai entendu Charlize le dire à Maggie et j’ai entendu. C’est Ambre qui est venue me consoler dehors. Je dois avouer que les câlins de ma sœur ainée ont ce pouvoir magique de me réconforter. Mais le souci, c'est que de ce jour-là en pleine adolescence, c'est devenu la guerre avec Charlize. Tout était prétexte à nous disputer. Une fois alors qu’elle était allée rouler une pelle à un gars de mon équipe juste parce qu’on s’était disputé. En représailles, j'ai dragué une copine à elle et ça a un peu débordé… j’avais 15 ans et je me suis retrouvé dans la grange tout nu avec une fille. C’était dingue, mais Charlize nous a balancé de l’eau avec le tuyau d’arrosage pour qu’on se calme et a viré sa « copine »… Les relations ne se sont pas arrangées. En plus Charlize faisait rêver tous les garçons du lycée et du collège. Et moi, j'étais genre le petit frère de Charlize… Alors, j'ai décidé d’être Théo ! Je me suis mis à jouer comme si ma vie en dépendait et au Lycée, j'étais la pièce maitresse de l’équipe.

Dès ma première année, les universités venaient me rencontrer pour me recruter. J’aime le foot, mais je ne sais pas quoi faire encore. J’aimerais sans doute être pompier. Sauver des vies, ne pas être derrière un bureau… Mais je ne sais pas encore. C’est durant ma dernière année de Lycée que je suis tombé amoureux. Elle s’appelait Mary. C’était la nouvelle Charlize. La star du Lycée. Elle était avec Devon le Quarterback de l’équipe. Ils étaient le couple phare puis un jour la séparation. Et elle jette son dévolu sur moi. Je ne me souviens plus vraiment comment. Elle s’est mise à côté de moi en cours et petit à petit, on s’est fréquentés. Charlize s’est fâchée en l’apprenant me disant que j’étais un gros con de sortir avec une connasse pareil qu’elle se servait de moi uniquement. La dispute reprit et je m’efforçais de m’attacher à Mary de toutes mes forces pour faire chier ma sœur. Mary fut ma première fois et toute l’année, nous avons été ensemble. C’est quelques jours avant mon diplôme que ma famille désapprouva mon choix. Je voulais suivre Mary à Green Bay à l’université. Une université qui allait me couter cher et je n’étais pas un super élève, pas d’équipe de foot donc pas de bourse alors que je refusais des belles écoles et de belles équipes. J’avais envie de continuer à jouer, mais Mary était mon évidence absolue à cet instant. Je me disais que je ferais des petits boulots le temps que Mary ait son diplôme et malgré l’ambiance à la maison tout le monde accepta de me soutenir, sauf bien sur Charlize qui s’en alla de table à chaque fois. Je crois que j’ai cru profondément durant cette période que ma sœur me détestait.

C’est une semaine avant le Diplôme. Une semaine avant le bal de fin d’année que tout s’écroula. Mary me quitta pour retourner avec son Quarterback. Envolés nos rêves d’études à Green Bay, j’ai eu le cœur brisé. C’est sans doute lamentable, mais c’est ainsi. J’étais amoureux, du moins je le croyais, mais pas elle. Finalement, elle revenait à son amoureux. Le Quarterback. Devon, le héros du Lycée, le fils du coordinateur offensif des Packers… En plus de me quitter, le dernier match de la saison, nous l’avons perdu parce que Devon refusait de me passer la balle, j’ai fait mon maximum pour arracher la victoire, j’ai posé des soucis et malgré toute l’énergie du public et son soutien, j'ai perdu. Je suis resté deux jours enfermé dans ma chambre. Les matchs ont lieu le vendredi soir et j’ai passé mon week-end enfermé. Je fis une croix sur le bal de fin d’année, je ne voulais pas y aller. Je voulais finir l’école et m’arrêter sans savoir que faire. Mon père me dit de choisir une destination où j’avais des bourses. Que j’étais bon au Foot et que je devais continuer, que je pourrais apprendre un métier et choisir d’être Pompier si ça me chante. Mais je devais partir. Je regardais timidement les universités en cherchant la plus proche. Mais le cœur n’y était pas.

Le soir du bal de fin d’année, je bricolais sur le tracteur de mon père. Je m’occupais sans intérêt. Les gars de l’équipe qui n’avaient pas de cavalières m’ont proposé de venir et j’ai refusé. Je ne voulais pas voir Devon et Mary. C’est à ce moment que Charlize déboula. Elle faisait ses études à GreenBay et elle était revenue me voir. Elle me saisit sans un mot et me serra dans ses bras. Je fondais en larmes et la serrait contre moi. Elle m’avait prévenu et je n’avais rien écouté. Mais elle était désolée pour moi. J’ai dû la retenir pour qu'elle ne me traine pas au bal pour aller péter la gueuler de Mary et de Devon. Je passais la nuit dans un car avec ma sœur à parler avec elle de toutes ces années à nous disputer. J’avais perdu pas mal de choses finalement, mais l’essentiel était là. Je retrouvais ma sœur. L’été, je le passais à la ferme à travailler et à m'occuper. Charlize m’avait dit que je devais avant essayer de partir loin d’ici. D’aller là où j’aurais la plus belle opportunité et en même temps, Charlize pousse pour que je parte loin. Que je me détache de la famille pour vivre des trucs, pour expérimenter. Pour changer d’air. Que je vive pour moi. Être le seul garçon de cette famille, c'est délicat à porter. Je fais partie d’un tout, je suis un maillon de la chaine et je suis seul au milieu de tous parfois. Elle a raison. Suivant son conseil, je me décide pour l’université de San Diego. Tous sont sous le choc sauf Charlize qui me regarde en souriant les yeux pleins de fierté. Sans que je comprenne pourquoi elle semble croire que je ne vais pas m’épanouir dans le giron familial. Que j’ai grandi dans cette immense famille composée en majorité de filles et que j’ai besoin de temps pour moi. 32 h de voiture séparent Green Bay de San Diego. Les Torreros de San Diego ont été surpris de me voir accepter face à d’autres équipes, mais j’apprécie leur quarterback qui est encore là pour trois ans avant de tenter la Draft de la NFL. Du coup, c'est plutôt un bon coup pour moi.

Honnêtement, les deux premiers mois, j'ai cru mourir. On m’avait foutu dans une chambre de merde avec un colocataire qui passait son temps à fumer et à squatter les lieux avec tous ses copains et c’est copines. Impossible de bosser ou de dormir comme il faut. Le niveau de jeu et les études, tout était super hard et j’étais à la peine. J’ai manqué de tout abandonné, mais les filles se relayaient pour m’appeler et me donner de la force. À Noël, quand je suis rentré, j’ai réalisé que tous m’avaient manqués, mais j’avais fini par prendre mes marques. J’étais titulaire. J’avais un niveau scolaire suffisant et l'étude des civilisations commence à me passionner et je me rajoute avec plaisir des cours sur l’agronomie et l’environnement pour compléter mes savoirs. C’est plaisant de découvrir des domaines passionnants. Et le sport, c'est le pied. Le seul point noir, c'est le logement. Mais après une discussion avec mon père je me trouve un petit boulot dans un restaurant ou je fais la cuisine. Ça n’a rien de fou, mais ça me permet de manger un repas gratuit pendant le service et surtout ça me fait des sous pour un loyer, mais pas de suite. Je dois mettre de côté. La première année se passe bien. La seconde aussi. J’ai des notes correctes et le boulot marche bien, seule ma collocation dans ma chambre à l’université est un enfer. Mon voisin de chambre est de pire en pire et il n’est pas rare qu’il se serve dans mes affaires ou que je retrouve des gens qu’il connait en train de baiser dans mon lit. Mais tant que je n’ai pas 21 ans, je ne peux pas avoir mon propre domicile.

Ça y est j’ai 21 ans, je suis majeur et je peux donc pour ma 3eme année emménager dans un appartement. J’ai répondu à une annonce pour vivre en collocation avec deux femmes. Elles sont un peu plus âgées que moi, mais j’avoue que me retrouver à partager un espace commun avec des femmes ça me fait un bien fou. L’appartement est superbe, lumineux, spacieux, proche de l’université et j’ai une chambre pour moi tout seul. La seule grosse différence, c'est que les deux femmes avec qui je partage cet espace sont des anges de douceur, de gentillesse et de charme. Elles sont magnifiques et j’avoue que c’est particulièrement étourdissant de vivre avec elles même si j’essaye de me contenir parce que ça pourrait finir par créer des histoires. Mais bon à ce jour, si ma seule angoisse ou préoccupation, c'est de ne pas fondre de désir pour mes deux colocataires… On peut dire que ma vie est plutôt géniale non ?