A star is born -tara-

Tomber. Fuir. Se relever. Tomber encore. Sombrer. Relever la tête. Est-ce que c’est ça désormais ma vie ? Depuis quelques années j’en ai bien l’impression. Depuis que je suis entrée chez les Hounds, d’abord sous couverture ma vie a totalement changée, j’ai cette impression que c’était écrit que je devais vivre tout ce que j’ai vécu pour en arriver là, être là pour ma famille, la vraie, la seule, les chiens de l’enfer. On m’a appelée, je suis venue. Je n’étais plus en cavale, j’ai tout perdu pourtant, je ne suis plus grand-chose, avant j’étais flic, une putain de bonne flic, sans doute l’une des meilleurs sans vouloir me jeter des fleurs, mais tout le monde n’est pas du même avis, buter des Russes parait que ça fait tache sur le CV. J’ai tout perdu, ma plaque, mon job, ma carrière, ma retraite aussi… si Stan avait pas tout prévu je serais sans doute à la rue à l’heure qu’il est. Mais il était comme ça, pour certains détail, il voyait loin, il savait qu’on faisait un job dangereux lui et moi, surtout lui depuis que j’avais été démises de mes fonctions. On s’était mariés, par amour bien sûr mais pas seulement, mariés, on ne pouvait pas nous obliger à témoigner l’un contre l’autre et il est l’une des seules personnes à tout savoir de moi, enfin il l’était. J’ai encore du mal à parlé de lui au passé, mais mon mari n’est plus là et grâce à notre mariage je touche la pension que le SWAT vers aux conjoints de leurs membres butés en mission.

Depuis quelques mois cette vie-là est dernière moi, on s’était promis d’avancer s’il arrivait quelque chose à l’un ou à l’autre et c’est ce que j’essaie de faire, pas toujours avec succès je dois l’avouer. Maintenant que je suis revenue à San Diego que je squatte l’appart de Rowan, faut bien que je me fasse du fric par moi-même et je crois que j’ai trouvé quelque chose qui pourrait être totalement à l’opposé de ma vie d’avant, je crois que c’est ce dont j’ai besoin, un changement radical !

Arrivée à l’adresse indiqué sur l’annonce je m’arrête une seconde, tu vas vraiment faire ça Tara ? Un peu que oui ! On m’a toujours dis que j’avais un physique avantageux, que j’aurais pu être mannequin, alors allons voir si un pro serait du même avis ? Au pire il me rembarre, et je passe à autre chose. Dans l'ascenseur je jette juste un coup d'oeil à ma tenue, simple ni trop sobre, ni trop aprêtée, de toute manière si c'est des photos de charmes, la tenue que je porte actuellement n'aura pas grande importance. Arrivée à l’étage, je frappe contre la porte entrouverte et j’entends une voix balancer deux options, comme je suis là pour la première, j’entre sans vraiment hésiter. Le mec, en chemise hawaïenne se retourne et se présente, j’ai un léger sourire lorsqu’il se sent obligé de préciser qu’il est le photographe. "Tara, la peut-être futur modèle si la place est toujours à prendre ?" Je l’observe en attendant sa réaction.

Après avoir toqué, entendu l'invitation à entrer, je m'exécute et lorsque le photographe m'accueille je me présente lui demandant si la place de modèle est toujours à prendre. Il secoue la tête de manière positive avant de me confirmer par ses mots qu'elle l'était encore avant mon arrivée mais qu'elle m'est désormais attribuée. J'ai donc toutes mes chances, j'apprécie grandement mais je ne vais pas non plus sauter de joie comme une gamine à qui on décerne un prix. Sa prochaine question est on ne peut plus légitime pour savoir si j'ai déjà fait ce genre d'expérience. "Absolument pas … enfin si dans l'intimité mais jamais avec un professionnel, j'entame une nouvelle étape de ma vie et j'ai envie de sortir de ma zone de confort."

Lorsqu'il poursuit je ne peux m'empêcher d'éclater de rire lorsqu'il me dit ne pas me demander si je suis mineur ou non, je pose ma main sur ma bouche et fait mine d'être choquée. C'est ça dit tout de suite que je suis plus de première fraicheur ? Il me prévient que les clichés qu'il prend seront sexy, nus sans pour autant tomber dans le vulgaire. J'acquiesce d'un signe de tête avant de répondre à mon tour. "C'est pour cette raison que j'ai voulu répondre à votre annonce, je n'ai pas de problème avec mon corps ni avec la nudité, j'aime plaire, mais j'aime l'idée de me mettre à nue, vraiment pas uniquement retirer mes vêtements. Donc je suis totalement partante pour le genre de photos que vous faites." Accord verbal pour commencer, et en le voyant s'éloigner un peu et saisir un classeur j'en déduis rapidement que l'accord écrit ne va pas tarder à venir s'ajouter à celui-ci. Il me tend un contrat m'invitant à prendre le temps de le lire, m'indiquant un fauteuil et un canapé pour prendre place, restant dans les parages pour mes éventuelles questions.

Je vais m'installer sur le fauteuil, jambes croisées, je commence la lecture, ça m'a l'air de tenir la route, je parcours les diverses clauses en sachant très bien que, contrairement à des minettes qui viendrait s'adresser à lui sans avoir un peu de vécu derrière elle et un risque d'avoir une tâche sur leur CV si certaines photos sont dévoilées, moi tout ce que je risque c'est d'éventuellement faire bander les anciens collègues flics qui n'ont jamais réussi à me toucher. Et puis aujourd'hui je n'ai plus rien à perdre, tout à gagner, qui sait je vais peut-être me trouver une nouvelle vocation si ça se passe bien. Après quelques minutes à tout relire, je sors un stylo de mon sac et paraphe le bas de page avant de me relever et de venir lui rendre ma copie comme une petite collégienne bien sage. "Tout me semble en ordre, je suis prête à vous suivre et me laisser guider par vos talents artistiques. Alors dites-moi … comment se passe vos séances ?"

Un nouveau départ, une nouvelle étape de ma vie, c’est ce que je lui dit, ce qui est vrai mais je ne veux pas m’étendre sur le sujet, je ne veux pas parlé de mon défunt mari, je sais qu’il faudra bien que je parle de tout ça à quelqu’un mais pas à ce charmant photographe que je rencontre à peine. Je suis une Tara qui décide d’entamer ce nouveau chapitre en partant de zéro, je lui souris quand il me souhaite la bienvenue dans cette nouvelle étape de ma vie. Après tout, le deal c’était bien jusqu’à ce que la mort nous sépare, on savait tous les deux la puissance de cette phrase, avec nos vies, on savait que ce serait uniquement la mort de l’un de nous qui mettrait fin à notre relation, on était prêts à prendre le risque et c’est lui qui est parti avant moi. Alors je me dois de continuer ma vie, c’était aussi ça le deal, celui qui reste n’a pas le droit de se morfondre et doit se donner une nouvelle chance. Je ne fais qu’honorer les volontés de mon défunt mari, à ma manière.

J’apprécie sa manière de voir les choses et de travailler, le lui faisant savoir. "C’est de vous ça ? Si c’est pas le cas dites tout de même ou, ça en fait sans doute tomber certaines !" Je lui adresse un clin d’œil après tout avec son métier il n’a pas vraiment besoin de punchline pour que les femmes se déshabillent devant lui, mais après tout certaines femmes apprécient ce genre de petite phrase ou attention, moi je suis un peu plus directe en générale, j’étais romantique avec mon mari, c’est c’était dans une autre vie désormais. Me mettre à nu, me mettre nue devant lui ne me pose aucun problème et je le lui fais savoir. Je m’installe pour lire et signer le contrat avant de revenir vers lui et le lui remettre, lui confiant que tout est parfaitement en ordre de mon côté.

Il m’explique la manière dont se passe ses séances, je l’écoute attentivement et suis prête à me laisser guider par ce professionnel, je souris lorsqu’il me dit qu’il préfère tutoyer ses modèles, j’accepte d’un simple signe de tête. Alors que j’observe l’endroit, je me tourne ensuite vers lui lorsqu’il m’annonce et me montre mon premier cliché professionnel, je m’approche et fait une petite moue satisfaite en voyant le résultat. "Ma beauté, ton talent, peut-être qu’on va faire de belles choses ensemble !" Il me propose de retirer mes chaussures et de me désigne le canapé, me demandant de faire comme si je venais de terminer une longue journée. Je quitte mes talons et m’alanguis sur le canapé, je le lasse me guider alors qu’il s’approche de moi, je relève la tête, je le regarde, je crois que j’aime être dirigée de la sorte. En tant normal c’est moi qui tiens les rennes, des années à être flic à faire preuve d’autorité cela ne s’efface pas en quelques secondes, mais aujourd’hui je ne le suis plus, aujourd’hui je ne suis plus qu’une flic déchue qui se reconvertie, qui fait partie d’un gang et qui ferait tout pour cette famille que je me suis choisie. Mais là, laisser cet homme me guider, me donner ses ordres et lui obéir, je crois que j’aime ça. Je le regarde, je joue de mon regard avec le sien au travers de son appareil, comme si je tentais de capter son regard qu’il cache derrière l’objet. Alors que je passe ma main dans mes cheveux, il me conseille de ne pas le faire, de rester naturel. "À vos ordres maestro !" je m’alanguis, remontant l’une de mes jambes alors que mes mains passent au-dessus de ma tête alors que je tourne le visage vers lui. "Comment je m’en sors ? Tu penses que ça va donner quelque chose de bien ?"

Ma remarque sur sa punchline semble le faire sourire et rien qu'à cela j'ai la confirmation que ces quelques mots ne sont pas de son cru. C'est à mon tour de sourire lorsqu'il me demande si ça me ferait tomber moi. Je reste silencieuse quelques secondes avant de lui répondre "Je pourrais vous le faire croire, pour vous faire tomber vous peut-être." L'arroseur arrosé ? Je suis d'humeur joueuse aujourd'hui, intrépide, spontanée, sinon jamais je n'aurais poussé la porte pour venir ici, répondre à cette annonce et mettre un pied dans, peut-être, ce qui pourrait s'avérer être un nouveau chapitre de ma vie. Les papiers signés, remis, tout est en règle et nous pouvons commencer, il me shoot sans que je ne le remarque et vient ensuite me montrer ce premier cliché pris à la dérobée. J'aime ce que je vois, je ne suis pas de celle qui n'aiment pas se voir en photo, je sais que je pourrais faire tourner bien plus de têtes si je le voulais, mais même si désormais j'ai décidé de m'amuser, de faire mon deuil à ma manière, je n'en suis pas hautaine ou imbue de ma personne pour autant. Je suis une belle jeune femme, je le sais, je l'assume.

Ses explications sont claires, concises et je me plie rapidement à ses indications, je sais que si l'on veut un résultat qui soit au top, il y a bien entendu son talent mais la manière dont je le laisserai me diriger qui y sera également pour beaucoup. Installée sur le canapé, alanguie comme après une journée harassante puisque c'est l'atmosphère qu'il souhaite restituer, je le regarde, à travers son objectif, comme si parfois je voulais le transpercer pour percevoir ses iris de l'autre côté. Il a ce savant mélange d'autorité et de douceur dans la manière de donner ses ordres, je le questionne pour savoir comment je m'en sors et alors qu'il se relève, il me tend sa main que j'attrape pour le laisser m'aider à me relever, je souris, sincèrement touchée du compliment qu'il me fait en disant que cela a l'air naturel pour moi de faire ça. Je crois que le fait que je n'ai jamais vraiment eu de soucis avec mon image, la manière dont on me regarde, malgré les drames que cela a pu me faire subir par le passé, y est pour beaucoup.

Il me demande si je souhaite voir le résultat des premiers clichés sur un écran de plus grande taille et s'affaire à préparer le transfert des photos sur son ordinateur. "Je veux bien, je suis curieuse de me voir à travers ton œil d'artiste !" Il m'invite à m'installer et faire défiler les photos, me proposant de lui faire mes remarques pendant qu'il s'occupe de modifier les éclairages. J'observe son travail et je sui déjà ravie de ce que je peux voir sur l'écran, j'aime la manière dont il capte mon regard, j'aime les directives qu'il m'a données et je comprends en voyant le résultat ce qu'il cherchait à percevoir. Il revient vers moi et je relève mon visage vers lui. "Tu as vraiment un regard aiguisé, je sais que je peux me laisser guider sans crainte par tes ordres Maestro !" Je ne sais pas pourquoi mais je trouve que ça lui va bien, il me demande ensuite si j'accepte de me dénuer en retirant un vêtement de mon choix en me servant un verre et ça me fait sourire. "J'ai répondu à ton annonce en sachant le genre de photos que tu souhaitais faire, je ne vais pas refuser de me dévêtir, mais tu avoueras que je n'aurais pas beaucoup de chose à retirer." Je lui fais un nouveau clin d'œil, en effet je porte juste ma robe, il n'est pas sensé savoir qu'à part un tanga de dentelles noir je ne porte rien d'autre en-dessous mais je me dis que ça annoncera tout de suite la couleur, je ne suis pas pudique et je me sens à l'aise avec lui donc l'idée d'offrir rapidement ma poitrine à son regard ne me dérange pas.

"Tu sais que tu n'as pas besoin de me saouler pour que je retire mes vêtements … je prendrais un soda, et gardons l'alcool pour fêter la fin de notre première collaboration." Je le vois rapidement revenir avec un verre de soda que j'accepte et après y avoir juste tremper les lèvres, je retourne me mettre en place, le laissant me shooter à loisir alors que je pose le verre un instant sur la petite table basse proche du canapé, avant de passer mes mains sur ma nuque pour défaire ma robe, faisant glisser la fermeture dans mon dos que j'offre à sa vue. Je laisse le tissu glisser alors que je le regarde par-dessus mon épaule, plongeant mon regard dans son objectif avant de me tourner et laisser petit à petit l'étoffe glisser le long de mon corps, révélant ma poitrine libre de toute cage de tissu, je retrouvant finalement avec ma dentelle comme seul armure. Je m'assieds sur le canapé, reprenant le verre et buvant une ou deux gorgées avant de le reposer, m'allongeant à nouveau dans la position qu'il m'avait donné tout à l'heure. Je tente de capter son regard et je crois que j'aime ce que y déceler, j'aime le regard des hommes ou des femmes sur moi, quand j'ai décidé de m'offrir à leurs yeux uniquement. Quelque chose me dit que pour une première séance, cela s'annonce plutôt très bien.