Jenna Jackson, je suis la petite dernière d'une famille nombreuse implantée à Fort Benton dans le Montana. Je suis arrivée sur le tard, mon frère ainé Eliott avait déjà quitté le cocon familial quand j'ai pointé le bout de mon nez. Mes soeurs ont très vite quitté la maison elles aussi. N'ayant pas grandit avec elles je n'ai pas tissé de lien particulier avec elle. En revanche avec mon frère Tom c'est une tout autre histoire. De dix ans mon aînée, il m'a accueillit dans la famille comme une véritable princesse. Extrêmement proche de lui il était à la fois mon protecteur et mon modèle. Mon pilier. Il me semblait à la fois si fort et indestructible que je n'imaginais pas que quoi que ce soit puisse l'ébranler.  
La vie tout entière de notre famille à été ébranlé le 11 Septembre 2001, j'avais sept ans lorsque mon frère aîné Eliott à perdu la vie. J'ai mis longtemps à réaliser que je ne reverrais plus jamais mon grand frère... qu'il ne m'attraperait plus à bout de bras pour me faire tournoyer quand il revenait à la maison. A cette époque la mort était pour moi quelque chose d'abstrait, que je ne parvenait pas à comprendre. Quand on m'a dit qu'il était dans les nuages et qu'il continuerait à veiller sur nous de là-haut j'y ai cru. Vraiment. J'ai souvent relevé mes iris vers les cumulus en espérant y voir se dessiner son visage. La naïveté d'un enfant est belle parfois.
J'étais qu'une enfant haute comme trois pommes, mais je me souviens encore de cette journée funeste. De cette télé allumée, avec des images que je ne comprennais pas. C'était grave... c'est la seule chose dont j'étais persuadée. Papa et maman pleuraient. J'avais jamais vu mon papa pleurer... je ne comprenais pas ce qui se passaient personne ne m'expliquais. Après tout j'étais si petite, je ne pouvais pas comprendre. Quand il est arrivé j'ai couru dans les bras de Tom, j'avais besoin d'être rassurée, j'avais besoin qu'on me dise que tout ira bien. La douleur que j'ai lue sur son visage quand il a comprit qu'on ne reverrait plus jamais notre frère est à jamais gravé dans mon esprit. Mon pilier c'était fissuré. Il n'a plus jamais été le même après cette épisode tragique.
Notre famille ne s'en est jamais remise. Comment est-ce que ç'aurait put être le cas ? La perte était trop grande. La famille c'est ressoudé, j'étais déjà considérée comme la petite princesse de la famille, mais après la perte d'Eliott le phénomène c'est amplifié. Les parents cédaient à tous mes caprices, me surprotégés d'absoluement tout. Mes frangines trouvent que les parents en font trop, qu'ils ne me rendent pas service en me gâtant ainsi, mais le mal était sans doute déjà fait. Tom avait tellement changé, il était encore là, mais il me montrait un visage que je ne lui connaissait pas. Dévasté. Détruit. Je voulais l'aider mais je ne savais pas comment. Son tempérament colérique et violent causé beaucoup de soucis au parents à part être présente pour lui je ne pouvais pas faire grand chose. Notre complicité ébranlée n'était plus la même, je souffrais de cette situation mais ce n'était rien à côté de ce qui allé suivre.
Quand il nous a annoncé qu'il partait pour l'Afghanistan... ça m'a fait l'effet d'un coup de poignard dans le ventre. Je n'ai pas dit un mot... j'ai ravalé mes larmes quand la colère était plus forte que la tristesse et le désespoir. Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi il nous faisait ça. Pourquoi il m'abandonnait lui aussi alors que j'avais terriblement besoin de mon grand frère. Je n'ai même pas eut le courage d'affronter son regard. Je suis partie m'enfermer dans ma chambre sans un mot, refusant de lui parler. Il c'est envolé à l'autre bout de la terre sans que je lui adresse un mot. J'ai refusé de lui dire au revoir. Tête de mule j'ai campé sur mes positions pleurant en silence pour que personne ne puisse entrevoir mon âme dévastée. Le haïr était tellement plus facile. Sam a essayé de me faire entendre raison, mais voyant mon obstination elle a finit par abandonner me traitant de petite peste ingrate. Qu'elle aille se faire voir ! !
Brillante je pouvais me permettre de faire les quatre cents coups au lycée. Je faisais partie de ses pestes  qu'on l'on apprécie que parce qu'elles sont populaires. Me faire remarquer par n'importe quel moyen me donnais l'impression d'exister. Je sais que c'est cliché mais j'étais la petite amie du quater back de l'équipe du lycée. Les autres filles rêvaient d'être à ma place, et attiser leur jalousies ça m'éclatais. Mais Scott ne me faisait pas vibrer, il me considérait comme un trophée et moi je restais avec lui parce que c'était facile. Je préférais les mauvais garçons... Il y avait ce type, toujours en retrait, un solitaire qui fumait en cachette derrière l'établissement. Une fois nous avions été collés ensemble, et s'il avait ce don pour m'agacer, il m'attirait tout autant. On s'envoyé chié, et cette animosité, c'est vite transformé en jeu. Avec Scott les choses allaient de plus en plus mal et nous avons finit par rompre quelques semaines avant le bal de fin d'années. Au fond je m'en fichais. Je ne suis jamais allé à mon bal de fin de promo, punie, je n'aurais pas dû sortir, mais j'ai fait le mur pour passer la soirée avec Jason. J'ai passé la meilleure soirée mémorable.
J'étais acceptée dans plusieurs université, mon dossier était excellent au niveau des résultats du moins... niveau comportement c'était une tout autre histoire... Maman à hurlait quand je lui ais annoncé que je ne voulais pas entrer à l'université. Pas tout de suite du moins. Je voulais prendre une année... peut être deux pour voyager, vadrouiller et découvrir le monde. L'idée ne venait pas entièrement de moi, c'est Jason qui m'avait soufflé cette idée. Nous voulions partir ensemble à l'aventure. J'avais dis huit ans et ça me paraissait être un si bon plan. Mes parents étaient contre mais je n'avais plus besoin de leur consentement. Je leur ais dit que je les aimaient mais je suis partie quand même. Les embrassant sur la joue avant de partir avec mon petit ami de l'époque sans me retourner.
Ca faisait presque six mois que je suis parti, tout en donnant très rarement de mes nouvelles qu'un drame arriva. Jason et moi étions dans une chambre d'hôtel miteuse au Brésil, vivant de petits boulots glané à droite à gauche. Nous vivions tout les deux dans l'insouciance et dans l'excès... sauf qu'un jour tout a dérapé. C'est après une soirée brûlante et décadente que Jason fait une overdose. Il est mort dans la chambre d'hôtel... dans la panique j'ai attrapé toutes mes affaires et je me suis tirée. J'ai appelé une ambulance et je les ai observer embarquer son corps dans une housse plastique cachée de l'autre côté de la rue. Je n'avais que deux options à présent, rentrer à la maison penaude... ou poursuivre ma route seule. Trop fière pour rentrer, ce choix n'en était pas un finalement. J'ai poursuivi ma route jusqu'en Europe, trouvant de petits jobs pour survivre jusqu'à ma destination suivante. J'ai vu du pays... j'ai fait des rencontre. J'ai profité de cette vie aussi longtemps que celà m'a été possible.
Quand je suis retourné à la maison, j'avais trop manqué à mes parents pour qu'ils m'en veuillent longtemps. Leur bébé était rentré à la maison. Je n'étais plus une enfant, mon retour était que temporaire, mais je les ais laissé profiter quelques mois, le temps pour moi de me ressourcer chez moi avant de reprendre enfin le chemin des études. Il était tant pour moi de prendre ma vie en main et de penser à mon avenir. J'ai remonté des dossiers, fait mes demandes jusqu'à ce que je sois accepté au sein du cursus de journalisme de l'Université de San Diego. J'ai mis longtemps à trouver ma voie, mais j'étais à présent sure de moi. J'ai la bougeotte, j'ai besoin de m'orienter vers une carrière qui bouge et qui est tout sauf monotone.
Aujourd'hui, je jouis pleinement des plaisirs de la vie étudiante. J'ai parfois du mal à me concentrer tant l'envie de profiter de la vie de manière insouciante est forte, mais je pense parvenir à jongler entre plaisir et étude plutôt bien. La seule ombre au tableau dans cette vie pouvant sembler idyllique, c'est Tom... il est à San Diego lui aussi et je met un point d'honneur à tout mettre en oeuvre pour l'éviter. Malgré le temps ma colère à son encontre ne s'est pas atténué, c'est même tout le contraire, elle c'est envenimé à un tel point que c'est difficile à imaginer. L'ignorer est plus facile, mais le faire enrager à la moindre occasion est aussi terriblement tentant.