Jade De Fontanges ∞ “Rien n’excite autant le sentiment du devoir que l’impossibilité de s’y soustraire.” (Tristan Bernard)

∞°∞ Je suis née le 13/08/1991 en France, sur les Terres paternelles, bébé arrivé en catastrophe ça m'a permis de naitre au château ce qui n'était pas arrivé depuis un sacré paquet d'années. ∞ Mes parents sont Louis Armand Philippe de Fontanges seigneur de Cauzan & Marie-Adélaïde Louise d'Harcourt. ∞ Je suis leur second descendant, deux ans après mon frère Aurel. ∞ Nous avons tous deux été nommés selon des pierres précieuses, par goût maternel. ∞ Mon nom complet est Jade Marie-Angélique de Fontanges. Je n'en use que rarement, n'ayant pas particulièrement envie de faire remarquer mon rang ou mon statut. ∞ Mes parents baignent dans les croyances des Templiers depuis toujours et ils n'ont pas été difficiles à convaincre de l'intérêt d'aller soutenir l'ordre de Los Angeles en s'installant en Californie. Pas trop près tout de même, privilégiant la discrétion, et puis nouant des contacts au fil du temps, pour le jour où l'essaim serait prêt à quitter la ruche de L.A pour créer un nouveau groupe, un nouvel ordre, à la gloire de Valmont. ∞ Leurs croyances me font peur, me sidère, je n'y adhère pas, mais me garde bien de le dire, je tiens à ma vie, à ma liberté aussi. Chèrement acquise... ∞ Mes études se font entre école privée et professeurs à domicile, mes parents convaincus que le système américain ne propose pas de contenu suffisamment qualitatif pour leur fille. ∞ Je m'y plie jusqu'à ce que j'ai l'âge d'entrer à l'université. J'ai décidé de mon cursus et qu'ils soient content ou pas, je ne cède rien. Mon père semble presque fier finalement de me voir lutter, bec et ongle pour ce que je veux. J'entre donc à l'université de San Diego ∞ Ma vie prend un tournant plutôt nouveau, je découvre la liberté, la vie des étudiants de mon âge, les sorties et la fête. Je me libère un peu du joug des templiers et , en janvier 2010, je suis des amies de l'université. Une course de rues... Je trouve ça aussi excitant qu'incongru, n'ayant pas pour habitude de transgresser les règles... ∞ C'est là que je le rencontre. Pendant cette course, enfin à la fin. Il en sort victorieux et je ne saurais l'expliquer mais je suis conquise par l'aura de son sourire. ∞ On parle, toute la soirée, jusqu'à tard dans la nuit, et il me raccompagne. Il n'est pas le premier mais... c'est tellement différent... ∞ Après ça, on se parle tous les jours, au téléphone, par messages... On se voit dès que c'est possible. C'est la parenthèse de douceur et de délicatesse dans ma vie si bien orchestrée. Quelques semaines plus tard il m'attire contre lui, à moins que ce soit moi qui ait fait le premier pas? Je ne sais pas très bien, ça n'a pas d'importance, ses lèvres sur les miennes et je soupire d'aise. Il devient peu à peu le centre de mon monde. ∞ Mes parents désapprouvent cette relation considérant qu'il n'est pas de mon rang et qu'il n'a rien à apporter aux templiers. Je lutte, ardemment, menton pointé en avant, descendant chacun de leurs arguments. ∞ Qu'importe ce qu'ils pensent, on s'aime, on fête nos un an et je commence vraiment à penser à l'avenir, à un nous qui se conjuguerait à l'infini. ∞ Quelques mois après nos un an, précisément le 11 Avril 2011, ma vie bascule, en même temps que la sienne. Liam a un accident, gravissime, son meilleur ami y laisse la vie, il est dans le coma. Je me précipite à son chevet, m'abatant sur le sol près de son lit la tête posée contre sa main. Je pleure, pendant des heures, jusqu'à ce que les parents de Liam appellent les miens. ∞ C'est mon père qui vient me chercher. Il décroche un entretien avec le médecin en charge de Liam et le couperet tombe, l'amour de ma vie ne remarchera plus jamais. Mes yeux n'ont même plus de larmes à verser. -"Je m'en fiche, qu'importe, du moment qu'il vive. Je vous en supplie, faites qu'il vive." Je ne perçois pas le rictus mordant qui s'affiche sur les lèvres de mon père avant qu'il ne me prenne par le bras et ne m'attire hors du bureau puis hors de l'hôpital. Sans la moindre douceur avec même une certaine violence, il est enragé sans que je ne comprenne pourquoi. Une fois l'habitacle de sa voiture avec chauffeur refermé autour de nous sa voix persiffleuse vient mettre fin à mes rêves. -"Jade ! Maintenant ça suffit ! Que tu t'entiches d'un tel freluquet passait encore quand il pouvait se tenir debout comme un homme. Maintenant ça s'arrête ! C'est intolérable." Sa voix claque, comme un fouet et je sursaute avant de répliquer. -"Je m'en fous, je m'en fous papa, je l'aime." Il se crispe et je sens bien, même avant qu'il ne parle que ma réponse ne lui plait pas du tout. -"Surveille ton langage." Il balaie mes larmes et mes propos d'un geste de la main. -"A la maison." Ordre pour le chauffeur. -"Ecoute moi attentivement, parce que je ne le répèterais pas. Tu ne reverras pas ce garçon. Il est hors de question que ma fille fraye avec un diminué. Si tu désobéis Jade, je veillerais à ce qu'il ne se réveille jamais, mais à ce que ses organes soient bien employés." J'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer. Je me redresse et la situation vrille. -"Tu n'es qu'une ordure ! Un détraqué ! Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. Espèce de salaud !" Je hurle et tente d'ouvrir la portière pour me jeter hors de ce véhicule il me retourne et je prend une gifle en plein visage. -"Je t'ai assez entendue."  Je ne réplique pas, abasourdie. Arrivée à la maison je cours monte à l'étage, me jette aux pieds de ma mère et supplie, qu'elle m'aide, qu'elle infléchisse la décision paternelle. Je ne m'attendais pas au petit rire aigrelet qui franchit ses lèvres avant qu'elle ne dise -"Pas trop tôt ! Il est temps que tu grandisses Jade." Mon monde s'écroule, l'homme que j'aime lutte contre la mort, et au lieu de me soutenir, ils m'arrachent à lui? Je sais qu'ils ne plaisantent pas, que je suis sous surveillance, même quand je ne la vois pas. Je tiens quelques mois, me tenant loin de ce lit d'hôpital sur lequel il lutte, alors que ça me déchire l'âme. Je change, oubliant ce que sourire veut dire. ∞ Je finis par partir, en Juin. A la fin de l'année scolaire. Rester aussi près de lui alors que je suis un tel danger, n'est pas possible. Je dois m'éloigner pour ne pas devenir folle, pour ne pas prendre le risque que mon père mette sa menace à exécution. Le choix est vite fait : ce sera Paris. ∞ Mettre un océan de distance entre mes parents et moi me semble une idée bénie. D'ailleurs je reviendrais les voir le moins souvent possible, préférant les croiser dans le fief familial auvergnat durant leurs rares visites. Pour moi, ils sont morts... ∞ J'ai obtenu mon master 2 dans l'école la plus prestigieuse du monde pour ce qui concerne la parfumerie. C'est une fierté immense et ma vie s'organise entre travail et plaisir. Je décroche un job chez Hermès et ma fierté ne connait plus de limite. Mon maitre à penser et moi, au sein de la même maison? L'une des plus grandioses du monde. ∞ C'est fin 2021 qu'Axel Dumas himself me convoque au siège, à Paris, pour me faire une offre que je ne peux pas refuser, même si elle m'impose de remettre les pieds au cœur du panier de crabe. ∞ Il m'offre d'être le "nez" à l'initiative du nouveau parfum de la marque, un parfum qui a déjà un nom : Californie et tout un background. La marque mise sur le Made in USA pour séduire la clientèle américaine et ma double nationalité est un atout de communication au service du parfum. Tout comme mon titre de noblesse, qui ajoutera la petite touche de charme à la française. ∞ J'accepte, rend mon appartement Montmartrois et prépare mes quelques affaires. Je ne suis pas très matérialiste, donc hormis mes matières premières pour le boulot et ma quantité faramineuse de fringues je n'ai pas grand chose à faire passer de l'autre coté de l'océan. ∞ Je n'ai nulle envie de revoir mes parents, mais je sais qu'ils seront informés de mon retour, donc je leur annonce, par un simple SMS : Opportunité professionnelle inratable, je serais en ville pendant quelques mois. ∞ Pas d'affection là dedans, de toute façon je n'en ressens plus une seule once, ces gens sont des monstres, que j'exècre. ∞°∞