Tanya Coyle ∞ Fille à papa ? Je crois pas...

Je m'appelle Tanya Coyle. Je viens de Los Angeles, en tout cas j'y suis née. D'un gars du Nebraska et d'une New Yorkaise, tu sens le bordel arriver ? Mais depuis quelques jours, San Diego est devenu mon terrain de jeu. À 21 ans, je suis une boule d'énergie, une petite tempête qui ne s'arrête jamais. J'ai ce feu en moi qui brûle sans fin, une envie irrépressible de vivre, de ressentir, de tout essayer. Ma mère, Mandy, m'a élevée à Los Angeles après que mes parents ont divorcé. Elle est du genre protectrice, trop peut-être, et j'avais besoin de respirer. Elle m'étouffait avec ses inquiétudes et son obsession pour une vie rangée et le fait que je réussisse mes études. Je crois que j'ai besoin de liberté et que l'autorité de mon "beau-père" menaçait de me faire fondre un plomb. J'ai dit que j'allais vivre à San Diego, elle a supposé que je partais chez mon père, mais en réalité, j'ai trouvé une colocation bohème près de la plage. Je voulais de l'espace, de l'air salé, des vagues, et la liberté de me réinventer. Pas un mensonge, simplement un non dit. La nuance est fine ? Oui, peut être, mais elle avait qu'à creuser !

Mon père, Tobias, est flic, capitaine du SWAT. Il est dur, exigeant, mais il a toujours voulu mon bien. Le problème, c'est qu'il est trop pris par son boulot pour vraiment comprendre qui je suis. Je crois qu'il a du mal à accepter que je sois devenue une adulte avec mes propres rêves, mes propres révoltes. Il ne sait pas que je suis ici pour découvrir qui je suis vraiment, loin de leurs attentes. Enfin il le saura, forcément, ma mère a jamais trop su fermer sa gueule, puis j'ai envie de le voir mon taciturne de père. Depuis p'tite c'est un peu "mon père ce héros" et je crois que j'ai envie qu'il soit fier de moi. Même si je le montre sans doute d'une drôle de façon.

C'est brouillon ce que je raconte, mais c'est ainsi que je suis. Toujours avec mille et une pensées en travers de la tronche et une capacité très modérée à filtrer. Alors que dire ? Que depuis que je suis gamine, je suis une passionnée de sport. À l'école, j'étais cette gamine qui ne tenait pas en place, toujours en train de défier les autres à la course ou à une partie de tennis improvisée. Mes notes étaient bonnes, mais ma tête était ailleurs. Je rêvais de victoires sur le court, de voyages, de liberté. Mon père me voyait peut-être comme une mini-lui, mais moi, je voulais être bien plus que ça. L'adolescence a été une période de révolte. J'étais volcanique, imprévisible, souvent en conflit avec ma mère. Je ne supportais pas les règles, je les brisais dès que possible. À 16 ans, j'ai failli me faire virer du bahut pour avoir organisé une manif sauvage contre l'administration. C'était ma façon de dire merde au système, de montrer que je ne rentrerais jamais dans le moule.

Mes relations avec ma mère se sont dégradées à cette époque. Elle voulait que je sois "raisonnable", que je me concentre sur mes études, mais moi, je n'avais qu'une obsession : le sport. Je voulais faire des études en sport, devenir coach, ou prof de sport, si j'arrivais pas à devenir athlète, mais elle ne comprenait pas. Pour elle, c'était une lubie, quelque chose qui me passerait. Elle voulait que je sois sage, que je prenne un chemin sécurisé. Mais je ne suis pas sage, je ne suis pas faite pour les chemins tout tracés. Pourtant j'ai cédé et j'ai pris socio. Je viens d'écluser ma licence à L.A et je crois que je n'en peux plus ! En arrivant à San Diego, je sens que tout est possible. Je suis toujours inscrite en socio à la fac, juste pour avoir une excuse pour être ici, mais ça ne me passionne pas vraiment. Ce que j'aime, c'est bronzer sur la plage, surfer sur les vagues, courir au lever du soleil. Je passe des heures à la salle de sport, à m'entraîner, à perfectionner mon jeu au tennis.

La coloc où je vis est géniale. C'est un mélange de personnalités excentriques, des artistes, des rêveurs, des gens qui, comme moi, cherchent quelque chose de plus. Je me sens à ma place ici, loin des attentes de ma mère, de l'autorité de mon père. Je suis enfin libre de choisir ma vie, de décider qui je veux être. Mais cette liberté a un prix. Parce que ça fait que quelques jours, mais parfois, je me sens perdue, déracinée, comme si je flottais sans ancre. Je sais que je déçois ma mère, que je ne suis pas la fille parfaite qu'elle aurait voulu. Mon père, lui, va falloir que je lui dise, putain. Je suis en train de me chercher, de me construire, de découvrir ce que je veux vraiment dans la vie. San Diego m'offre ce que Los Angeles ne pouvait pas : un espace pour respirer, pour m'exprimer, pour être moi, simplement. C'est une aventure, un saut dans l'inconnu, mais je suis prête à tout pour trouver ma place dans ce monde. Et j'espère qu'il va le comprendre.