Aela Jones - Il y a des liens plus fort que le sang

Ton nom est Aela, Aela Jones.


Tu es native de la Californie, de San Diego plus précisément. Ville où tu as vu le jour et où tu as connu une enfance et une adolescence rêvée. Vous voyez ces pubs américaines où la petite fille roule avec son vélo dans son quartier, le sourire mangeant tout son visage tellement il est grand ? Ça ressemblait assez fortement à toi, enfant. Une petite brunette, assez mignonne qui passe son temps à rire et à danser. Les yeux brillants d’innocence mais aussi de malice. Tu es la seule et unique enfant de Peter et Belinda Jones, si tes parents étaient un couple très amoureux, leur union n’a pu concevoir qu’un seul enfant. Durant des années, tu as vu ton père consolé ta mère en larmes sur le sol de la salle de bain. A de nombreuses reprises tu t’étais approchée le visage plein de larmes de ta maman entrainant les tiennes. Elle disait vouloir t’offrir plus que tout un petit frère ou une petite sœur, mais que la nature ne voulait pas réitérer son miracle. Tu comprendras des années plus tard, que son acharnement a bien failli lui ôter la vie, à force de désirer un enfant qu’elle ne pouvait plus porter.


Tu as donc grandi seule, avec des parents qui t’emmenait crapahuter un peu partout dans l’état dès qu’ils en avaient l’occasion. Compensant d’une certaine manière, cette vie de famille qu’ils auraient voulu plus nombreuses. C’est là-bas, que tu as connu les garçons. Ça a été le coup de foudre immédiat entre ces deux imbéciles et toi. Silas & Ryan. Ils étaient fous et toi, tu étais une gamine qui avait trop longtemps rêvé d’avoir des frères. Tes parents possédaient une maison secondaire, dans une forêt magnifique en bordure d’une rivière. Les garçons avaient le droit d’y venir y jouer avec toi, et même d’y dormir. Tes parents ne voyant aucun mal à ce que leur fille se lient d’amitié avec deux gentils et respectables garçons. C’était un endroit magnifique et au fur et à mesure des années c’était aussi là-bas que vous passiez de petits moments vous liant encore plus les uns aux autres.


Tes épisodes périodiques avec les garçons sont devenus plus réguliers à l’instant où tu es devenue collégienne, et que tes parents ont pris la décision de te laisser rejoindre tes amis dans le même établissement. A partir de cet instant, tu n’as plus jamais su te détacher d’eux. Silas et Ryan sont à tes yeux les meilleurs amis qu’on puisse vouloir. Ils sont tes confidents, tes protecteurs, ceux que tu appelles quand tu ne vas pas bien, que tu consultes lorsque tu es proie à des incertitudes, ceux qui te console lorsque parfois tu n’es pas aussi forte que tu l’aimerais. Entre vous, il n’y a jamais eu de binôme plus fort qu’un autre, chacun ayant parfaitement sa place. Après le collège s’en suivit le lycée, tu as commencé à remarquer comme les filles étaient attirées par tes acolytes. Comme à chacun de leurs passages dans les couloirs, ou durant les cours de sport, elles étaient subitement victime d’hyperventilation chronique. Comme on te regardait avec noirceur des que tu semblais trop proche de l'un d'eux. J'évite de vous dire comment tu étais considéré lorsqu'ils avaient le malheur d'être avec une nana. Etrange comme attitude même si tu n’étais pas aveugle. Silas devenait de plus en athlétique d’année en année, son impulsivité faisant de lui le parfait bad boy dont les nanas rêvées. Quant à Ryan, son regard semblait capable d’enflammer chaque jeune femme passant proche de lui, son corps se transformant peu à peu en une musculature parfaitement sculptée. Si tu persistais à les voir comme tes frères, tu reconnaissais avoir néanmoins une ou deux fois observés leurs corps en comprenant dans quelle mesure ils étaient en capacité de mettre toutes ces nanas en émoi. Tu étais régulièrement la source de commérages en lien avec ta proximité mais, tu t’effaçais toujours sagement lorsque l’un d’eux tombés amoureux, même si ce n'était pas toujours très simple émotionnellement.


La dernière année de lycée fut celle qui t’a éprouvée le plus. Tu savais que tu partirais pour NY, tu savais que pour la première fois depuis de nombreuses années, tu allais te retrouver telle que tu l’avais toujours été, fille unique. Ryan et Silas allait poursuivre des routes différentes, et votre trio allait devoir se séparer. C’était plus qu’une simple séparation pour toi, et tu as dû te consoler dans leurs bras bien des fois. Souffrant peut être ridiculement, aux yeux des autres, de tenir un peu trop à leurs amitiés. Leur dire au revoir a été un déchirement et une véritable douleur que tu n’as pas encore oubliée aujourd’hui. Tu as pourtant été forte, continuant de les suivre via les réseaux et par appels, messages. Tu ne pouvais pas te résoudre à ce qu’ils prennent de la distance, ils continuaient d’être tes piliers même à des dizaines de milliers de kilomètres de toi. Vous vous revoyez de temps à autre pour les vacances ou pour les fêtes et il a bien fallut te faire une raison que ça devait te suffire.


Tu as décroché ton diplôme dans l’histoire de l’art, avec une spécialisation sur la civilisation Mayas. Tu adores l’histoire et l’art qui en résulte, vestige d’un passé qui reste gravé dans les mémoires. Première de ta promotion, tu as eu le droit au poste rêvé à tes yeux. Tu as débuté dans le muséum de New York, plusieurs années en tant que guide d’abord pour te faire à l’établissement puis à la gestion d’exposition des œuvres, organisant aux passages plusieurs réceptions afin que le public puisse accéder et comprendre l’art. Ton job est une bénédiction mais tes partenaires de toujours te manquent. Quatre années plus tard, tu apprends que la direction du musée de San Diego se libère. Il t’a fallut une heure pour rédiger ta lettre de motivation, une journée pour qu’on te fasse une recommandation et que le poste te soit attitré. La simple idée de revivre à nouveau dans la ville que tu as idéalisé toute ton enfance, te réchauffe le cœur, l’âme. Ta vie est là-bas… Et tu comptes bien la reprendre.