It's been awhile since I first saw you. ∞ Romlah

It's been awhile since I first saw you.

mars 2023

Cantonnée au travail de bureau pour que je ne blesse plus personne après avoir merdé ok, mais je voudrais bien savoir qui est le décérébré qui a laissé ce mec débarquer au QG avec un couteau. Oui c’était un vieux qui paraissait avoir au moins cent ans, mais ce n’est pas une raison pour ne pas le fouiller quand il balance qu’avec son pacemaker il ne peut pas passer au détecteur de métaux. Résultat le gars s’est pointé, soi-disant avec des infos pour une de nos enquêtes en cours, quand j’ai entendu gueuler la gamine qui s’occupe du classement des dossier je n’ai pas mis dix secondes avant d’arriver devant elle, oui c’était totalement stupide, je n’avais pas d’armure et ce salopard à couper dans ma chemise et m’a fait une belle entaille. Merde elle était pratiquement neuve cette chemise !

C’était presque drôle la manière dont les collègues lui sont tombés dessus et lui ont passé les bracelets en ayant peur de le casser en morceau, merde sur le terrain à part le jour où j’ai merdé, je jamais été blessée, et il faut que papy ninja se pointe pour que je me retrouve avec un avant-bras en sang. La gamine me répète des mercis en boucles mais ça commence à taper bien que je presse sur la blessure. Le chef débarque de son bureau et vient voir l’ampleur de dégâts. "Tu dois surement avoir besoins de points … Max tu l’embarque aux urgences." "Non c’est trois fois rien, ça va s’arrêter Chef !" Ok à son regard j’ai compris que je dois la fermer et suivre Max qui me précède déjà dans les escaliers. Une fois dans la voiture, il me regarde et ouvre la bouche et je le fusille du regard. "Tu la fermes, me dis pas que toi tu l’aurais vu venir plus vite et que t’aurais pas reçu le coup … et putain qui c’est le con qui a laissé passé ce mec sans le fouiller ?"

Arrivés aux urgences il fait ce que je déteste, montrer sa plaque pour qu’on passe plus rapidement au triage. Une infirmière me dit de la suivre mais je désigne un mec avec la moitié de la face en sang. "Lui il passe avant moi, vous inquiétez pas je vais survivre encore un peu …" Max me lâche dans la salle d’attente et sort pour aller fumer ses clopes, ça m’arrange j’ai pas vraiment envie de lui taper la conversation. Après quelques dizaines de minutes une autre jeune femme vient me trouver. "Agent Hastings ? Vous pouvez me suivre, on va vous installer-là, je peux vous aider à enlever votre chemise ?" La question est rhétorique, parcequ’à peine je suis assise sur la ta table d’auscultation et qu’elle tire le rideau, elle enfile ses gants et s’affaire déjà à la retirer, elle a de la chance que je ne sois pas trop pudique, le rideau a beau être plus ou moins tirer, je me retrouve en jeans et soutien-gorge dans ce box. Elle observe la plaie sans la toucher et me dit aller chercher un médecin, je marmonne "Ouais allez-y je reste là à me vider de mon sang, pas de soucis je bouge pas …" Merde, il a trainé où son couteau en plus, il va me filer je ne sais quelles maladies du fond des âges ce vieux taré !

@Roman Purdy

Je suis en plein rush et croyez-moi ou pas… Mais j’adore ça. Depuis deux ans j’ai pas chômé avec ce tremblement de terre en nouvelle Zélande ou j’ai fait partie des secours et sans parler de tout ce que j’ai dû faire là-bas pendant deux ans. Du coup mon cerveau possède désormais cette étrange et captivante faculté à considérer que si je ne me mets pas le stress pendant une journée à courir de partout, je n’ai presque pas bossé et il me reste une énergie folle en fin de journée. J’adore quand ça bouge. Je vais sans doute changer d’avis avec l’âge, mais sérieusement j’adore enfiler mes chaussures de running pour avoir l’impression d’être sur un petit nuage toute la journée alors que je vais de tous les côtés. À peine le temps de me poser que j’enchaine j’ai même laissé ma petite interne un peu dépassée profiter de ma pause. Je sais que j’ai l’habitude de courir partout et j’adore ça, pire j’en redemande. Je vais donc de patient en patient. Un monsieur qui a fait un malaise et qui arrive pour être stabilisé avant d’aller au bloc. Une vilaine blessure au couteau, un cuisinier brulé par de l’huile bouillante. J’ai même dû taper sur l’épaule d’un mec qui s’énervait après un collègue en jouant de mon physique pour qu’il ferme un peu sa gueule le temps que l’agent de sécurité déplace son gros cul de 200kg pour venir prendre le relais. J’aime bien Larry… Quand j’aurai trouvé une équipe de rugby ici je vais l’embaucher, il fera un super talonneur. Je prends un dossier. Une flic blessée par arme blanche. Je prends le dossier, agent des stup Delilah Hastings, et bien en avant. On va faire petite prise de sang pour voir au niveau des infections mais on va lui donner un antibio et on va suturer ça et nettoyer.

J’ouvre le rideau et trouve une jeune femme très belle avec une vilaine blessure assise sur le lit médical en jean et en soutient gorge. Je souris amusé. Pas sur qu’elle se souvienne de moi… J’ai pris du muscle et des tatouages. Et ça fait deux ans… Le soir où je suis parti j’ai fait un détour par le bar de l’hôtel près de l’aéroport. Mon avion ne partait qu’à l’aube puisque c’était un vol de cargo militaire et j’avais du temps à tuer. Cette femme était là et après quelques échanges de paroles j’ai terminé cramponné à ses hanches à gémir de plaisir en la martelant. Ce qu’on appelle communément un coup d’un soir. J’avais son prénom mais pas ses coordonnées. Je la regarde rapidement, pas d’alliance. Parfait je vais lancer une vanne pour détendre l’atmosphère.

« Agent Hastings, Dr Purdy, je viens m’occuper de votre blessure. »

Je m’installe en face d’elle sur un tabouret à roulette et alors que l’infirmière sort je lui dis en souriant.

« C’est marrant la dernière fois tu n’avais ni ça ni tout ça… »

Dis-je en désignant sa blessure et son soutient gorge et son pantalon sans évidemment m’empêcher de sourire de manière amusé. C’était une chouette rencontre…

It's been awhile since I first saw you.

mars 2023

En entendant des cris venant des box voisins me fait rapidement comprendre que je ne suis pas dans les cas prioritaires et ça j’en avais déjà une petite idée. Je patiente et quelques minutes plus tard le rideau s’ouvre et l’infirmière revient avec un médecin, quand je relève la tête alors qu’il se présente et m’annonce venir s’occuper de ma blessure je me pince les lèvres en croisant son regard. Il vient s’installer sur un tabouret en face de moi et l’infirmière nous laisse, appelée ailleurs à plus urgent.

Cela fait deux ans, mais je n’ai pas oublié ses yeux, je les avais contemplés durant toute une nuit et je leur avais trouvé quelque chose de spécial. À ces mots, je le détaille un peu plus et j’ai un sourire au coin des lèvres. "La dernière fois tu n’avait pas tout ça non plus …" dis-je en pointant du doigt ses larges épaules et le tatouage qui dépasse de sa blouse. "Dr Purdy hein ?" Je me penche un peu et lui souffle "T’aurais du me le dire ce soir-là, ça aurait pu être sexy à crier en plein orgasme !" Je me souviens bien de cette nuit, je devais partir le lendemain pour quelques semaines à l’autre bout du pays, j’avais pris une chambre à l’hôtel, on s’est rencontrés au bar, le courant à bien passé et une chose en entrainant une autre, on a fini par passer la nuit dans ma chambre, au matin il n’était plus là. Un vrai coup d’un soir, juste un prénom et une nuit mémorable en mémoire.

Je lui tends un peu mon bras et le laisse enlever les compresses et observer la blessure, je l’interroge du regard avant de répondre à sa question silencieuse. "Un ninja d’au moins quatre-vingts ans qui a réussi à entrer au poste avec une putain de lame." Je sens qu’il va rire et c’est moi qui craque en premier, c’est tellement con comme blessure et je sais qu’on va me chambrer au poste, je peux déjà entendre Harris qui va me balancer son couplet que je veux tellement revenir sur le terrain que j’amène le terrain au bureau ou une connerie du genre dont il a le secret ! "Ça m’apprendra à jouer les héroïnes, mais je m’en serais voulu si la petite archiviste d’était pris un coup à ma place."

@Roman Purdy

Bon visiblement, elle me reconnait même si j’ai souvent été derrière elle, oui, je sais, je suis très adepte de la levrette… Je souris de réaliser qu’elle a noté les différences, mais qu’elle se souvient de moi. C’est une flic, elle a le sens de l’observation et une mémoire pas forcément trop merdique non ? Elle souffle mon nom de famille et s’approche de moi pour me murmurer que j’aurai pu lui dire ce soir-là que j’étais docteur et que ça aurait été sexy à crier en plein orgasme. Je souris et lui réponds d’un petit rire.

« Je sais mais ça aurait fait prétentieux non ? »

Appelle-moi docteur salope ! Et Bim une claque sur le cul. Non, c'était pas vraiment l’ambiance de cette soirée. J’étais un peu mal. J’étais blessé, triste, effrayé de partir et j’avais besoin de… Faire une connerie. Paige m’avait fait mal à en crever et baiser avec Delilah que je ne connaissais pas du tout c’était un peu comme me venger et me rappeler que je suis désirable. Bref c’était plutôt agréable en fin de compte même si avec le recul j’me dis que j’aurais sans doute pu éviter de m’envoyer en l’air quelques heures après avoir rompu avec la fille que j’allais demander en mariage et avant de prendre l’avion pour partir deux ans à l’autre bout du monde… Bordel ça fait scénario de film romantique de Noel ça non ? Je me redresse en souriant et observe son bras qu’elle me tend. Elle me parle de celui qui a fait ça et elle se met à rire. Les nerfs qui lâchent ? Peut-être un peu. Elle m’explique que ça lui apprendra à jouer les héroïnes mais qu’elle s’en serrait voulue que la petite archiviste se prenne un coup à sa place.

« La prochaine fois essaye de gagner le combat, c’est assez profond, mais tu as de la chance, je suis un super médecin et on devrait pouvoir éviter la cicatrice… »

Je prends un garrot pour lui installer et doucement je commence à lui nettoyer la plaie. On lui a donné un antidouleur et avant que je ne commence à soigner sa blessure je lui dis pour focaliser son esprit ailleurs.

« Alors comme ça on est flic… Et c’est courant chez les flics de se taper des médecins rencontré dans des bars ? Non parce que si c’est le cas on doit absolument organiser des soirées entre école de police et école de médecine… »

Je pouffe de rire à ma bêtise pour tenter de l’amuser un peu histoire qu’elle se détende, ce n’est pas grand-chose en fait. C’est profond mais les nerfs ne sont pas touchés. Du muscle et rien d’autre. Parfait.

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mars 2023

Je peux me targuer d'avoir une bonne mémoire, mon job m'y a formé même si depuis gamine j'ai toujours été du genre à capter les moindres petits détails, à me souvenir de choses qui pouvaient paraitre insignifiantes pour tout le monde. Alors j'avoue que même si depuis mon divorce je me suis un peu dévergondée, que j'ai multiplié les aventures ou coups d'un soir, certains je les ai rayés de ma mémoire, mais d'autres y sont resté dans un coin. Et même si avec Roman c'était une nuit torride, c'était une nuit, il y a deux ans et au petit matin tout ce que je savais de lui, à part son prénom, et ses performances sexuelles c'est qu'il partait je ne sais où et moi aussi. Aussi quand je découvre qu'il est médecin, je le taquine en lui disant qu'il aurait pu m'en parler que ça aurait pu être sexy en plein acte, ça aurait fait prétentieux selon lui, je me contente de hausser les épaules, et j'avoue que j'ai quelques images de cette nuit-là qui me reviennent en tête et déjà qu'il était pas mal du tout à l'époque, là avec ses muscles en plus, j'en viens à me demander s'il est encore plus performant ? Je chasse ces idées de mon esprit et lui tends mon bras en espérant que je n'ai pas trop de soucis avec celui-ci, alors que je lui parle de ce qu'il s'est passé pour que je me retrouve avec cette blessure.

"Promis la prochaine fois, j'esquive le papy ninja !" Je l'écoute me dire que c'est profond mais qu'il est un super médecin, qu'il devrait pouvoir éviter que j'ai une grande cicatrice. "Et ça c'est pas prétentieux ?" Un clin d'œil vient ponctuer ma phrase, je me souviens que cette première soirée, il me semble que ce soir-là aussi on s'était dit que c'était prétentieux de penser après un verre seulement que je l'accueillerais dans ma chambre, et pourtant … Je le laisse faire et observe ses gestes précis, je remercie le puissant antidouleur que l'infirmière m'a donné tout à l'heure sinon je sais qu'il aurait déjà reçu un torrent de jurons de toutes sorte si j'avais mal. Je sais, quand je suis énervée ou pas bien, j'ai tendance à ne pas faire dans la dentelle, ma mère m'a toujours dit que ce n'était pas beau dans la bouche d'une femme mais tant que ça soulage, pourquoi pas ? J'ai un léger rire lorsqu'il me demande si c'est courant que les flics se tapent des médecins rencontrés dans les bars. "Premièrement je ne savais pas que t'étais médecin, peut-être que j'aurais commencé à te chauffer même avant le premier verre … Deuxièmement, il me semble que toi non plus tu ne savais pas que j'étais flic ce soir-là, sinon peut-être que tu m'aurais demandé d'utiliser mes menottes … Et troisièmement je pense que ce soir-là on cherchait tous les deux la même chose et qu'on s'est très bien trouvés pour ça." Il avait un avion tôt le matin pour je ne sais où, moi je partais sur une affaire à l'autre bout du pays, on a profité de cette nuit torride sans penser à quoi que ce soit d'autre, sans rien se promettre et je crois que c'est pour cette raison qu'on s'est lâchés et que cette nuit m'est restée en mémoire. "T'étais à San Diego ces deux dernières années et on ne s'est jamais croisés, où tu parcourais le monde à la recherche d'autres flics à draguer dans les bars d'hôtels à proximité des aéroports ?"

@Roman Purdy

On va être clair, elle a une sacrée coupure et elle est loin de paniquer ou de tourner de l’œil, ce qui fait d’elle une sacrée guerrière, vous pouvez me croire. Je tente de voir si elle sent la douceur quand je touche autour de la blessure, mais non, on dirait que les médicaments anti-douleur ont déjà fait leur effet. Je suis donc en capacité de commencer à nettoyer et à suturer. Comme elle papote joyeusement avec moi et que je suis en train de faire en sorte de m’appliquer, je décide de la taquiner, histoire qu’elle détourne le regard de sa blessure que je m’apprête à suturer en lui parlant de cette nuit qu’on a passé ensemble y’a deux ans. J’écoute ses arguments et je ne trouve rien à redire. Sauf pour les menottes. Je ne suis pas certain d’aimer qu’on me les passe aux poignets. J’ai un peu tendance à aimer me sentir libre de faire et de me mouvoir à ma guise et si je peux comprendre que certains hommes aiment qu’on les attache et qu’une femme de poigne les dominent, je ne suis pas certain que c’est ce que je chercherai avec une femme et même si l’image de la policière sexy fait son effet, ça doit être pour elle un peu comme pour nous les médecins et infirmières avec les versions sexy que le porno véhicule. Donc, je me contente d’un sourire et de finir de nouer le premier point. On dirait qu’il va lui en falloir 10 ou 12 et je vais bien m’appliquer pour essayer de ne pas lui laisser une énorme cicatrice.

C’est alors qu’elle me demande si j’étais à San Diego ces deux dernières années et remarque qu’on ne s’est jamais recroisés… est-ce que ça veut dire qu’elle est revenue à l’hôtel près de l’Aéroport de temps en temps pour essayer de me revoir ? Puis, elle hasarde une quête de femmes flics à draguer à travers le monde, mais qui j’avoue parvient à m’arracher un sourire amusé.

« Rassure-moi, c’est pas comme ça que vous enquêtez ? Lancer les théories fumeuses pour tenter d’obtenir des aveux ? »

Je souris et achève le nœud du 2ème point de suture.

« Tu te souviens y’a deux ans le séisme en Nouvelle-Zélande ? J’avais besoin de m’éloigner de San Diego et j’ai bondi sur l’occasion de faire un truc bien en m’éloignant et j’y suis resté deux ans. Je t’ai croisée à quelques heures de mon vol. »

Je termine ce point-là et le suivant avant de lui demander avec un sourire un peu malicieux, ne lui jetant des regards qu’occasionnellement histoire de rester focus sur ma tâche.

« Et toi ? Tu as arpenté ce bar nuit après nuit à la recherche de cet inconnu d’une nuit ou tu avais oublié jusqu’à mon existence toute entière avant que je passe cette porte ? »

À vrai dire, je peux largement considérer que je suis parfaitement oubliable comme personne. Je n’ai pas vraiment d’égo en ce qui concerne ce genre de chose. Je reste un coup d’un soir et si j’avais été satisfaisant ou juste distrayant, c'est chouette, car c’était le but. Je ne suis pas le genre de mec qui pense qu’un petit coup de bite peut changer significativement des choses chez une personne.

It's been awhile since I first saw you.

mars 2023

Sagement assise sur le bord de la table d'auscultation, le bras posé devant moi sur une sorte de tablette, je l'observe s'occuper de ma blessure, je ne sens rien et je remercie la médecine moderne de ne pas m'obliger à devoir mordre dans un bout de bois pour supporter la douleur. Tout ce que j'espère en ce moment c'est de pouvoir retourner rapidement au boulot. Même si je sais déjà qu'on va me chambrer pour ma blessure j'en connais une qui va sans doute m'amener mon café pour les semaines à venir, quoi que je puisse dire ou faire. Elle est gentille mais elle est un peu naïve, je n'ose même pas imaginer ce qu'il aurait pu lui arriver si je n'avais pas bougé de mon bureau, elle se serait pris la lame et pas dans le bras, ça j'en suis certaine. Mais savoir qu'elle va me voir comme sa sauveuse durant un moment, je sens déjà que ça va me gonfler, quand ça arrive en dehors, sur le terrain, c'est un fait auquel je suis habituée mais au boulot, au bureau, c'est autre chose. Je repose mon regard sur ce que le sexy médecin est en train de faire, il s'applique et je me dis que je peux lui faire confiance pour que mon bras ne ressemble pas à un carnage.

Je souris lorsqu'il me demande si ce n'est pas comme ça que j'enquête. Je lève les yeux au ciel avant de le reporter sur les siens en lui répondant. "Normalement pas, mais parfois, le bluff c'est payant en interrogatoire, prêcher le faux pour obtenir le vrai, faut juste pas se planter." J'aime mener les interrogatoires, j'aime jouer la méchante flic parce que c'est pas là qu'on m'attend en générale, j'aime surprendre et plus que tout, j'aime mener mes enquêtes à bien. Mais les théories fumeuses j'aime ça aussi, parce que depuis que je suis sur la touche, je me suis plongée dans des anciens dossiers, des cold cases et parfois, c'est les idées les plus loufoques qui m'ont finalement mis sur une piste valable, alors pourquoi pas s'en servir, parfois c'est payant, pas toujours mais à un faible pourcentage.

Je continue de l'observer faire les points de suture sur mon bras, je ne détourne pas les yeux, je ne suis pas de celle qui va tourner de l'œil facilement, j'ai vu beaucoup de choses, beaucoup de choses bien plus horribles et insoutenables que la plaie qui a fleurit sur mon bras aujourd'hui, je suis rodée, certains diront insensible, sans cœur, mais non, je tiens juste le choc, je me défoule ou me décharge différemment mais je ne suis pas de marbre, bien au contraire. Je l'interroge pour essayer de comprendre comment durant ces deux dernières années on ne s'est pas recroisés, après tout il est fréquent que je passe à l'hôpital, que ce soit pour interroger une victime, amener un suspect, ou chercher des infos. Je hoche la tête de haut en bas quand il m'explique que lorsque l'on s'est rencontré il était sur le point de partir à l'autre bout du monde. "Y a pas que moi qui joue les superhéroïnes on dirait ! Faut qu'on monte un club !" Je peux comprendre l'envie de tout quitter, peut-être que je l'aurais fait moi aussi après mon divorce si j'avais pas merdé et que je m'étais pas retrouvée avec une jambe cassé et la mort de mon coéquipier sur la conscience, à ce moment-là j'avais envie de tout quitter mais d'une autre manière.

Un éclat de rire m'échappe lorsqu'il me demande si j'ai arpenté le même bar pour le revoir ou si je l'avais totalement sorti de ma mémoire. Rien que de repenser à cette nuit les souvenirs me reviennent assez nettement en mémoire et malgré moi je mords ma lèvre en le regardant. "Je n'ai pas pour habitude d'oublier les très bons coups que je rencontre, mais désolée de te décevoir, je crois que je n'ai jamais remis les pieds dans ce bar …" La nuit avait été mémorable, parce que c'était sans prise de tête, du sexe endiablé dont nous avons apparemment tous les deux besoin, avant de reprendre la route sans se poser de questions ni rien se promettre. J'y ai peut-être repensé une fois ou deux, en croisant un mec qui lui ressemblait, ou en prenant un vol à l'occasion je dois bien le reconnaitre. "Mais si tu me dis quand est ton prochain vol, je pourrai peut-être y faire un tour …" J'avoue que je ne serais pas remettre le couvert avec lui, et il a un peu changé physiquement, je ne serais pas contre faire une observation de son évolution musculaire d'un peu plus près.

@Roman Purdy

Je suis Dr Jovial. C’est le but de faire en sorte que les gens soient rassurés ou qu’ils aient un sentiment agréable avec moi car les urgences ça n’est jamais vraiment agréable, il faut le dire. Delilah est calme et détendue malgré tout et j’admire sa maitrise mais je continue de faire les sourires et les plaisanteries pour qu’elle pense à autre chose mais c’est marrant de retrouver une « ex » ou un « coup d’un soir » vraiment génial et d’échanger simplement sur ce qui est arrivé ce fameux soir. Elle plaisante facilement et se laisse faire sans se montrer douillette. C’est assez chouette et pratique je dois dire, ça évite de compliquer ma tâche. Je travaille en souriant relevant régulièrement la tête pour l’abreuver de sourire. Putain c’est presque comme au bar avec une personne qu’on aime bien tout en faisant des interventions médicales. Je vais sans doute réfléchir à un concept Tequila points de sutures… Mais non… Je vais faire des conneries au bout de la 3eme Tequila…

J’en viens à lui expliquer pourquoi j’étais à ce bar ce soir-là et pourquoi je suis parti 2 ans en Nouvelle-Zélande et bien loin du Pathos habituel dans ce genre de situation ou sans me demander pourquoi je suis parti ? Elle plaisante encore sans fouiller ce que je raconte. Je n’ai pas de secret à vrai dire, du moins sur cette partie de ma vie, mais je trouve particulièrement doux et délicat de sa part de ne pas creuser, même si j’aurais pas forcément mal pris la chose. Je lui demande si elle a ensuite arpenté les bars de nuit pour me retrouver ou si elle m’avait totalement oublié jusqu’à ce que je passe cette porte ? Un éclat de rire spontané accueille ma réplique et je la regarde pour récolter sa réponse. Elle me qualifie de très bon coup me rappelant qu’elle ne m’a pas oublié et qu’elle n’a pas remis les pieds dans ce bar. Je souris amusé.

« En même temps en dehors de notre rencontre, il n’avait rien de particulier »

Vient alors une proposition à demi masquée de « retourner au bar… » intéressant… Est-ce que la wonderwoman policière voudrait voir si deux ans plus tard, quelques tatouages et 10kg de muscles plus tard je suis toujours un bon coup ? Je coupe le dernier fil de sa suture et applique un bandage. Je souris et lui lance.

« Voilà tu n’es officiellement plus ma patiente. Tu va devoir prendre antibiotiques donc pas d’alcool. Par contre je termine dans 40 minutes et la machine à café de l’accueil est particulièrement mauvaise mais facile à repérer si tu m’attends. »

Je souris et me penche vers elle pour murmurer à son oreille. Je crois que j’ai définitivement pété un plomb ? Sans doute, mais bon j’avoue que sa proposition me fait envie.

« Ou alors si tu as trop de curiosité, on peut aller rapidement sur le toit du bâtiment pendant mes 5 minutes de pause avant ma fin de service ? »

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