Jazzee 4 // J - 2 avant l'enfer ?

--Outfit-- Assise à côté de Matthew dans la voiture, je ne me sens plus du tout avocate émérite ou co-présidente de la Fondation pour les droits de toutes les femmes. Je suis juste une femme, terrifiée, qui tente de ne rien laisser paraître. Aujourd'hui, nous nous rendons au tribunal pour une conférence de presse cruciale sur l'affaire Willnet. Cette affaire marquera toute ma carrière, car elle a été le point de départ de ma propre tragédie, où j'ai été enlevée et torturée, mais surtout parce qu'elle est en résonnance avec toute mon histoire, toutes les raisons qui m'ont poussée à devenir avocate... A vouloir défendre les gamines contre les prédateurs sexuels... Malgré la peur qui me noue l'estomac, je suis prête à tout risquer pour cette cause qui me tient tant à cœur. Mais putain ça ne rend pas ça simple ou facile pour autant.

J'ai choisi de m'habiller soigneusement pour cette occasion, en enfilant une robe rouge, comme un fétiche. Elle me donne une sensation de force et de détermination, même si mes doigts tapotent nerveusement sur mes genoux. Je sais que ce moment est crucial, non seulement pour moi, mais aussi pour toutes les femmes qui ont été victimes de violences et d'abus. Pour tous les mômes qui sont encore dans le système de "protection" de l'enfance. Matt conduit avec assurance, et sa présence à mes côtés me réconforte. Il est mon bras droit, mais il est également bien plus que cela. Nous sommes amoureux et amants, et son soutien inconditionnel me donne la force de continuer à me battre. Sa présence à mes côtés me rappelle que je ne suis pas seule dans cette lutte pour la justice et l'égalité. Qu'il est là pour assurer ma sécurité. Ma robe rouge c'est aussi un pied de nez, à ces salauds qui m'ont enlevée. Une façon d'être bien voyante, de revendiquer que je m'en suis remise, que je me tiens là, bien droite sous les regards et le feu des caméras.

Alors que nous approchons du tribunal, je sens l'excitation monter en moi. Je sais que cette conférence de presse est une opportunité de faire bouger les lignes dans l'affaire Willnet, de toucher le grand public et de susciter un débat national sur les droits des femmes. C'est un moment clé pour sensibiliser et mobiliser les gens, afin de faire pression sur le système judiciaire et d'obtenir justice pour toutes les victimes. Le poids de cette mission est énorme et je commence clairement à bader.

Malgré la peur qui m'accompagne, je sais que je suis prête à affronter les médias, à prendre la parole et à raconter cette histoire avec la conviction nécessaire et la détermination qui m'animent. Je suis prête Jo y a veillé.

En ce moment précis, alors que nous nous approchons du fronton imposant du tribunal, je me prépare mentalement pour ce qui nous attend. Je sais que ce ne sera pas facile, mais je suis prête à tout donner pour cette cause qui me consume. Aujourd'hui, je ne suis pas seulement Lee, mais aussi une voix pour toutes les femmes, tous les enfants, qui ont été réduits au silence. Et rien ni personne ne pourra m'arrêter dans ma quête de justice. -"Je suis complètement flippée Jazzboy." Ce surnom, il signe mon besoin de sa douceur et de son affection, il signe aussi que rien n'a changé entre nous. Je crois que c'est ce que j'ai besoin d'affirmer. Que dans l'habitacle, avec lui, rien ne peut m'atteindre. Mais déjà, reconnaître ma peur, c'est complètement dingue et inhabituel, ça va forcément le faire réaliser à quel point je suis bouleversée. J'ai traversé tout ça, je crois que je m'en remets, mais... j'ai cru mourir dans cet entrepôt et en cette seconde, ça me revient, par flash... la douleur... les odeurs... les menaces. J'en tremble, collée à la portière alors qu'il vient de se garer.

**LE STYLE**

Comment sait-on que l’on veut éperdument quelque chose ? C’est mon grand-père qui me disait ça. Et, alors que la main de Lee serre tendrement la mienne dans la voiture qui nous emmène au tribunal, je repense aux mots de celui qui était mon grand-père, mon modèle, mon ami et la seule figure paternelle que je n’ai jamais eu. Fils de pute et orphelin bien trop tôt, c'est cet homme qui je crois a beaucoup contribué à ce que je suis aujourd’hui. Si un jour, je le croise de nouveau, je lui dirai merci pour ce qu’il a contribué à faire de moi. Comme je me perds un peu en pensées, j’ai la sensation d’entendre sa voix me rappeler à l’ordre quand mon esprit divaguait. « Matt… Comment sait-on que l’on veut éperdument quelque chose ? » Je revois son sourire et j’entends le ton délicatement éraillé de sa voix caverneuse. « On le désire autant qu’on le redoute » et soudain, c'est l’image de son sourire qui me frappe. Je serre plus tendrement encore les doigts de Lee dans ma main. Elle est à sa place. Elle doit faire ce qu’elle veut et ça même si la peur la transperce de toutes parts. J’ai pris soin de m’habiller correctement et de me montrer impeccable et discret. Je suis son soutien, mais aussi son gilet pare-balles. J’ai mis des militaires et des ex-membres du FBI qui voulaient un extra en sécurité sur l’équipe de protection et je sais que je peux me reposer sur ces gars, que personne ne laisse rien au hasard et que Lee est plus importante pour moi que ma propre vie et que personne ne doit se relâcher ou baisser la vigilance.

Le trajet se fait en silence et Ted conduit sans un mot. Je ne veux être au courant dans mon oreillette que de choses qui seront importantes pour moi. Le fin gilet de Kevlar me rassure et le poids de mon arme au côté aussi. Les gars sont prêts en cas de besoin, mais la tension est palpable. Je fais mon possible pour masquer mes craintes. Lee avait été enlevé, mais cette fois, c'est moi qui m’occupe de sa protection et je ne suis pas un simple garde du corps. Je protège la femme que j’aime. Ça fait toute la différence. Elle brise le silence et me dit qu’elle est complètement flippée et m’appelle Jazzboy. Tous les signaux sont là. Je porte sa main à ma bouche et pose un baiser dessus en la regardant dans les yeux ?

« C’est normal, tu t’apprêtes à faire un massacre… »

Je n’ai aucun doute sur ses compétences et j’ai une confiance absolue et aveugle en elle. Alors oui, je suis serein de ce côté-là. Mais, d'un autre côté, je suis parfaitement sûr de mes compétences et de mon savoir-faire. Alors, tout compte fait, rien ne va mal. Je lui adresse un sourire radieux et sincère.

« … Pour le reste, c’est moi qui gère. Tu te concentres sur ta partie et moi sur la mienne et la meilleure équipe de l’univers fera tout rouler mieux que sur des rails. »

La voiture se gare et je marque un temps alors que c’est déjà l’effervescence autour de nous entre les flashs et les caméras, et les flics qui tentent de bloquer.

« Je passe devant. J’ouvre ta porte, tu marches derrière moi. Tu dois toujours te trouver à un demi bras de moi. Je fais le reste. »

Petit sourire assuré. J’ai envie de l’embrasser, mais on va s’abstenir devant les caméras. Je fais une ultime pression sur ses doigts et quitte la voiture pour la contourner avant de venir de son ôté. J’observe partout et dans mon oreille, j'entends « feu vert » j’ouvre et la cohue arrive. Je me place pour protéger Lee et la laisser sortir. Ensuite seulement, je fendrai la foule pour l’emmener.

C'est normal, tu t'apprêtes à faire un massacre... C'est con mais ça me permet immédiatement de mieux respirer. Comme s'il retirait un poids de ma poitrine. Ses lèvres se posent sur ma main et je lui adresse un sourire quelque peu tremblant mais qui ne demande qu'à s'affirmer. La suite me fait hocher la tête. Il gère, je le sais, c'est sa partie et il est d'une efficacité toute aussi redoutable que celle dont je peux faire preuve. Sauf que ça, c'est la théorie. Dans les faits, mon corps se souvient de la douleur et mon esprit me tourmente d'images de l'horreur de cette nuit là.

Serais-je toujours en vie sans l'intervention des hounds? Pas sure... Je ne sais pas si ils auraient pris le risque de faire de moi une martyre ? Parce que Jo n'aurait pas laissé passer ça ! Je le sais ! D'ailleurs j'en suis fière ! Parce qu'elle est très différente de moi, mais toute aussi convaincue, avec la même foi chevillée au bide. Je ferme les yeux, essayant de me raffermir à cette idée. Elle m'a choisie. Elle a décidé de me laisser seule dans la lumière quand c'est en fait notre travail commun qui va abattre ce système. La voiture se gare et je prends une longue inspiration avant de lui faire un petit signe de tête, signifiant que je suis prête. Il sort et je serre les dents avant de déposer sur mes traits mon masque professionnel.

Je ne laisserais pas l'angoisse me submerger. Parce que toutes mes réalisations en tant qu'avocate et co-présidente de la Fondation pour les droits des femmes, m'ont préparées à cet instant. Alors même si je me sens vulnérable, terrifiée par les souvenirs qui ressurgissent. Je dois le faire ! La portière s'ouvre et j'affiche un sourire rayonnant et assuré. Je quitte l'habitacle sans saluer le moindre photographe. Je ne suis pas sur un tapis rouge, il y'a de la gravité dans ma démarche et même si c'est un show parfaitement orchestré, c'est l'inverse qu'il faut signifier.

On va surmonter ça ensemble ! Je calque mes pas sur les foulées de Matt, contente qu'il s'adapte à mes talons en raccourcissant les siens. "Tu en es capable, Lee. Tu es forte et courageuse et tu vas tout déchirer." Petite voix dans ma tête alors qu'on arrive dans les escaliers et que je monte jusqu'au pupitre. Je laisse Matt se placer et attend un coup d'oeil de sa part pour m'avancer derrière. C'est ainsi que ça se passe, j'agis uniquement sur son ordre. Etonnant ? Non, parfaitement logique. Il est le garant de notre sécurité commune. Avantage? Il est le seul être sur cette terre à qui je remets ma vie sans me poser la moindre question.

Je le regarde juste une seconde, cherchant cette connexion si précieuse entre nous, et je sens sa présence m'envelopper, me donner la force de continuer malgré la peur. Il m'a aidée à guérir, à trouver la force de me battre pour cette cause qui me tient tant à cœur. Est ce qu'il le réalise? Est ce qu'il sait que sans lui je serais surement incapable de me tenir là ? La foule des journalistes s'assemble plus bas, mais je ne me sens plus effrayée, je clos les paupières l'espace d'une seconde et le calme se fait. Matt est là, et cela me donne la force de faire face à la lumière des projecteurs, aux questions des journalistes, et de raconter mon histoire avec conviction.

Je sais que cette conférence de presse est un moment crucial qui marquera toute ma carrière et, surtout, toute ma vie. Ma robe rouge me donne un regain de force et de détermination alors que je me lance. Quand je passe dans cet état d'esprit, je crois que je peux affronter n'importe quel défi. La peur est toujours présente, mais elle est désormais assourdie par la puissance de ma détermination à faire entendre la voix de toutes les femmes et les enfants qui ont été réduits au silence. Mes battements de cœur s'accélèrent, martelant ma poitrine comme une symphonie chaotique. Ma robe me semble à la fois légère et lourde, comme si elle portait en elle toute la symbolique de cette journée. Elle est le témoin silencieux de mon parcours, le témoin de cette tragédie qui a marqué mon existence à jamais. Un petit toussotement et je lève la main, réduisant tout ce petit monde à un silence bourré d'attentes.

-"Mesdames, messieurs, journalistes et défenseurs des droits de l'enfance,

Aujourd'hui, je me tiens devant vous en tant que co fondatrice de la fondation pour les droits des femmes, en tant qu'avocate, mais surtout en tant que voix pour toutes les victimes silencieuses du système de protection de l'enfance américain. Je suis ici pour dénoncer les manquements et les lacunes qui persistent depuis trop longtemps, nous privant de l'opportunité de protéger nos enfants de la souffrance et de l'injustice.

Mesdames et Messieurs, je ne peux pas rester silencieuse face à l'ampleur des défaillances qui gangrènent notre système. Vous ne le pouvez pas non plus ! Pas alors que chaque jour, des enfants sont maltraités, négligés, et parfois même torturés, sous les yeux d'un système qui peine à leur apporter l'aide et la protection qu'ils méritent ! Et parfois comme dans l'affaire Wilnett et dans le procès qui nous oppose au système, c'est encore pire ! C'est un représentant de ce système qui piétine et avili la pureté d'une petite fille. Cette petite fille, ces enfants, ils méritent que justice soit rendue, que le système soit enfin réformé en profondeur ! Que le gouvernement des états unis d'amérique prenne les mesures qui s'imposent." Pas la moindre note devant moi. Seulement ma foi, chevillée au corps et mes mains délicatement posée devant moi qui s'élèvent uniquement pour souligner tel ou tel propos. Je suis dans mon monde. Je veux convaincre et j'y mets tout mon charisme, tout mon sérieux ! On peut sentir que je parle avec mon âme tout autant qu'avec ma tête.

-"Les chiffres sont effarants : des milliers d'enfants placés dans des foyers d'accueil ou des institutions, sans recevoir les soins et l'attention dont ils ont désespérément besoin. Des milliers d'enfants laissés à la merci de prédateurs, qui se nourrissent de leur vulnérabilité. Des milliers de vies brisées, d'espoirs anéantis, et de rêves étouffés. Est ce que c'est ce que nous voulons pour nos enfants?" C'est terriblement étonnant à dire. Douloureux et porteur d'un espoir un peu fou. Je m'humecte les lèvres et secoue doucement la tête, les yeux brillants.

-"Pourtant, notre société n'a de cesse de clamer haut et fort que les enfants sont notre avenir. Mais que dire de cet avenir quand nous échouons si lamentablement à protéger nos enfants les plus vulnérables ? Comment pouvons-nous prétendre être une société évoluée et civilisée quand nous laissons nos enfants souffrir en silence ?

Nous devons agir, maintenant plus que jamais. Nous devons exiger un système de protection de l'enfance qui ne laisse personne de côté, qui ne tolère aucune défaillance, aucune complaisance. Il est temps de nous unir, main dans la main, pour protéger nos enfants, pour leur offrir la sécurité et la stabilité qu'ils méritent. Nous devons investir dans des ressources humaines et financières, dans la formation et le soutien de ceux qui sont en première ligne, ceux qui œuvrent au quotidien pour assurer la sécurité de ces enfants. Nous devons promouvoir une culture d'écoute et de bienveillance, où chaque signalement de maltraitance est pris au sérieux et chaque enfant est entendu.

Mesdames et Messieurs, nous ne pouvons pas détourner le regard, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cette réalité qui nous glace le sang. En tant que défenseurs des droits de l'enfance, nous avons le devoir moral de donner une voix à ceux qui sont trop souvent réduits au silence. Mon combat, notre combat ne s'arrête pas ici, il ne s'arrêtera jamais tant que chaque enfant ne bénéficiera pas d'un environnement sûr, aimant et protecteur. Ensemble, nous pouvons changer les choses, ensemble, nous pouvons briser ce cercle vicieux de souffrance et de négligence.

Je vous appelle à l'action, à la mobilisation, à l'empathie. Ne nous contentons pas de paroles vides, mais passons à l'action. Ne tolérons plus un seul jour de plus de souffrance pour nos enfants. Ensemble, nous pouvons faire bouger les lignes, nous pouvons redonner espoir à ceux qui en ont été privés. Ensemble nous pouvons leur offrir l'avenir qu'ils méritent !

Dans cette lutte cruciale pour l'avenir de nos enfants, nous pouvons créer un monde où chaque enfant grandira entouré d'amour, de sécurité et de dignité. C'est ce monde que j'appelle de mes voeux, c'est pour ce monde que je me tiendrais très bientôt aux côtés de l'une des victimes d'un système malade. Il doit changer ou disparaitre ! Tout ça n'a que trop duré !

Je vous remercie, pour votre attention."

Il n'y a pas que des journalistes dans l'assistance, il y'a aussi des militants, des gens du milieu associatif.... et je crois que c'est de là que démarre un tonnerre d'applaudissement. Alors je lève le menton, un air grave étalé sur les traits et j'attends qu'ils s'arrêtent pour me tourner vers les journalistes. -"Si vous avez des questions supplémentaires, c'est le moment." J'ai l'air à l'aise ? Je crois oui. Pourtant c'est là que ça peut se corser. Je dois être douée, si je veux emporter l'opinion et mettre réellement la pression au juge en charge de l'affaire. J'attends donc, mais un mouvement de foule attire mon attention sur la droite. Simple bousculade ou menace? Je n'en sais rien... putain je flippe !

C’est angoissant. J’ai beau avoir tout préparé, organisé, planifié… Tout peut partir en couille. N’importe quoi peut venir foutre la merde. Et le pire dans cette histoire c’est que c’est Lee qui sera visée… Mettre la femme que j’aime au-devant de la scène c’est terrifiant. Alors que je contourne la voiture, je prends le temps de respirer pour me calmer. Elle a déjà été enlevée et j’ai eu accès au dossier de l’affaire, j’ai vu les photos. J’ai vu Lee après son enlèvement… J’ai vu ce qu’on lui a infligé… J’en ai fait des cauchemars… Je suis résolu à me placer immédiatement devant elle si quelqu’un sort une arme. Mais soudain c’est la voix de Steve un de mes gars qui me valide qu’on peut la faire sortir. Je ne suis pas seul. J’ai une équipe et ils savent l’importance que la sécurité de Lee a pour moi. Une fois dans le tribunal, tout sera différent, les dangers seront moindres, mais je redoute ce temps d’exposition durant lequel elle compte faire une déclaration officielle à la presse avant d’accéder au tribunal… Mon ventre se serre alors que j’ouvre la porte. Lee en sort transfigurée par la détermination qui se dégage de son regard et de son attitude. Elle est torride. J’ai envie de l’embrasser parce que je sais que derrière ce regard et cette façade elle est en panique. Je lui envoie un regard plein d’assurance et un hochement de tête avant de fendre la foule. Elle est près de moi. Une pression dans mon dos et je me stoppe. Deux j’accélère le pas. Si elle tire ma veste deux fois c’est danger. Rien n’arrive. J’écarte les gens et les journalistes qui veulent poser des questions à la volée. Sans encombre, elle arrive à l’endroit que nous avons défini pour sa conférence de presse. Un tir en mouvement au milieu de la foule c’est risqué et foireux. Par contre là où on s’arrête un tir longue distance n’est possible que d’un certain angle et cet endroit est déjà couvert et sécurisé.

Enfin Lee se lance. Anxieux je l’écoute poser son discours alors que mes yeux vont et viennent et que les gars font des check sécurité toutes les 10 secondes. Le périmètre est verrouillé, bloqué et on a tout balisé. On a fait plus de chose que le service d’ordre du président aurait pu mettre en place pour ce genre de discours à cet endroit… ça va aller. Je dois me calmer. Alors que son discours se prolonge elle marque une pause. Un léger regard vers elle et je constate que l’émotion monte et que pourtant elle parvient à la contenir. Son discours continue. Magnifique et inspiré. Dictions impeccables. Arguments fins et pertinents. Quand elle termine j’ai le cœur tout en émoi car la femme que j’aime vient de m’époustoufler avec son discours. A l’oreillette toujours rien à signaler. Comme je le pense, personne n’oserait faire une tentative d’agression ou de meurtre. Ce serait vu comme une sorte de complot et je doute qu’on ne veuille la faire taire par la force. C’est plutôt la discréditer aux yeux de l’opinion public. Soudain une voix s’élève de la foule.

« Chelsea Niggle du Daily Mirror, n’est il pas totalement déplacé qu’une femme dont la vidéo des ébats sexuels en pleine rue décide de parler de dignité dans cette affaire ? »

Et pour ponctuer ça, un type crie un « SALOPE !!! » qui en fait marrer certains. Putain le pire c’est que je vois des mecs avec un sourire en coin. Les connards ils ont du se palucher copieusement en la regardant. Moi-même je suis tombé dessus mais j’ai coupé rapidement. Je ne pouvais pas voir cette femme que j’aimais en secret à cette époque se taper un autre mec. Je tente de garder mon calme même si mon poing se serre pour retenir cette colère qui monte. Alors c’est ça ? On va l’attaquer salement pour discréditer son message et son combat ? Soudain une autre voix s’élève.

« Max Stempton du tribunal Herald, est-ce que vous pensez que vous et votre fondation soient les plus judicieuses à défendre cette cause quand votre associée est une ancienne Call girl ? »

Des hués s’élèvent çà et là et je commence à grincer des dents.

Alors que je termine mon discours avec conviction, je ressens une montée d'émotions mêlées d'excitation et d'appréhension, je sais que le plus difficile va commencer. Chaque mot que je prononce a un poids immense et je suis déterminée à faire entendre la voix des enfants maltraités et négligés. Mon regard croise brièvement celui de Matt, et ses yeux me transmettent un soutien indéfectible qui me donne la force de continuer.

Soudain, une question perturbatrice surgit de la foule. "Chelsea Niggle du Daily Mirror, n'est-il pas totalement déplacé qu'une femme dont la vidéo des ébats sexuels en pleine rue décide de parler de dignité dans cette affaire ?" Ma première réaction intérieure est de laisser échapper un soupir exaspéré. La manière dont certaines personnes peuvent réduire une personne à un seul événement passé est à la fois décourageante et prévisible. Cependant, je garde mon sourire et réponds avec ce que je veux être un mélange d'intelligence et d'humour. -"Je vois que vous avez bien fait vos devoirs de recherche. La dignité est précisément l'une des raisons pour lesquelles je me bats aujourd'hui. Chacun de nous a un passé, mais cela ne devrait pas nous empêcher de nous engager pour un avenir meilleur. Et si vous voulez vraiment en parler, faisons-le, mais veillons à ce que cela n'éclipse pas l'importance de notre cause. A moins que vous ne fassiez partie des gens qui pensent qu'une femme qui se fait violer alors qu'elle était en jupe, l'a bien mérité? Excusez moi de considérer que ma façon de vivre ma sexualité n'a rien à voir avec mes qualités d'avocates. Excusez moi de considérer que la sexualité des femmes n'a pas à se cacher ou à s'excuser." Sourire acidulé à son encontre et j'enfonce le clou sous mon talons de quinze. -"J'entends complètement que ce ne soit pas l'éclate pour tout le monde."

Les questions continuent, abordant des sujets variés, allant de la réforme du système de protection de l'enfance à la manière dont nous pouvons sensibiliser l'opinion publique. À chaque question, je tente de répondre avec finesse et profondeur, mêlant des faits avec ma propre expérience personnelle. Mon cœur bat rapidement, mais je me sens en contrôle, guidée par ma conviction et mon engagement envers cette cause. J'y répond de mon mieux quand soudain, une voix s'impose dans la foule abordant le passé de Josephine, mon associée. "Max Stempton du Tribunal Herald, est-ce que vous pensez que vous et votre fondation êtes les plus judicieux à défendre cette cause quand votre associée est une ancienne call girl ?" La question est posée avec un ton de défi, mais je ne me laisse pas démonter. Mon sourire s'élargit légèrement, mêlant sarcasme et détermination féministe.

-"Ah, vous avez trouvé une façon créative d'aborder les préjugés et la stigmatisation, je vous en félicite. Ne pas perdre mon sourire, ni mon assurance. Je suis préparée à faire face à ce genre de questions et aux huées qui vont avec. Cependant, permettez moi de rectifier quelques points. Josephine, mon associée, a fait des choix pour survivre dans un monde au patriarcat tellement étouffant que des hommes comme vous considère avoir le droit de remettre en question une femme pareille." Je dois rester calme, écrasante de calme et de talent. Pour elle, pour notre cause, pour toutes les femmes qui ont eu un jour à faire au sexisme chevronné de certains mâles bas du front. -" Elle a ensuite transformé son expérience en une source de force et d'inspiration pour aider d'autres femmes à se relever. Je suis incroyablement fière de travailler avec une femme aussi courageuse et puissante. Laissez-moi vous dire que l'histoire de Josephine est celle d'une personne qui a transformé son passé en une force motrice pour lutter contre l'injustice et l'oppression. Si quelqu'un est bien placé pour comprendre les complexités des problèmes que nous combattons, c'est bien elle. Navrée si vous n'êtes pas en mesure de le comprendre, ça nécessite un peu de capacités de réflexion." Je suis à un petit poil de rien de l'insulter mais je m'en moque.

Mon regard parcourt la foule, se pose sur une caméra. Jo ne doit rien louper de cette conférence et je lui adresse un regard complice et solidaire. Je suis là pour la soutenir, pour rappeler que chacun a la droit de se réinventer et de faire la différence, qu'on ne définit pas un être sur son passé, qu'on ne peut pas insulter l'intelligence d'une femme sous prétexte que sa jupe est trop courte... Mon sourire redevient sérieux alors que je conclue ma réponse. -"Le passé de Josephine n'efface en rien son engagement sincère pour cette cause, ni sa capacité à contribuer de manière significative à notre mission. Nous nous battons pour une société qui offre des opportunités de rédemption, de croissance et de changement. Et je suis convaincue que les personnes comme Josephine, qui ont vu l'obscurité et qui ont choisi de faire œuvre pour la lumière, sont les voix les plus puissantes pour inspirer ce changement."

Des applaudissements retentissent et je sens une vague d'émotion m'envahir. Les questions continuent, mais je réponds avec la même détermination et la même conviction. Au fond de moi, je sais que c'est un combat crucial que nous menons, et je suis fière de faire partie de cette équipe qui ne recule pas devant les défis, qui affronte les préjugés et qui se bat pour un avenir meilleur pour tous.

La conférence se termine, et je ressens un mélange d'émotions : de la fierté pour avoir partagé ma vision, de la satisfaction d'avoir répondu aux questions avec grâce et intelligence, mais aussi de la tension liée à l'incertitude quant à la réaction du public et de la presse. Je me mets en tête de n'accepter plus que deux ou trois questions et je place une seconde la main dans mon dos, doigts croisés, signifiant qu'on arrive au bout de nos peines. J'ai hâte de débriefer, de savoir ce qu'il en a pensé, et aussi d'aller foutre un gros coup de pression au juge, forte de tout ce battage médiatique !

Le plus dur dans cette affaire ? C’est de garder mon calme… C’est de ne pas fendre la foule et d’aller distribuer baffes et coups à tort et à travers parce qu’il est totalement odieux de stigmatiser Lee ou la duchesse du cul serré comme c’est fait à cet instant. Ouais, elle a beau être une casseuse de noix de classe internationale, le premier qui s’en prend à Joséphine, je le démonte… J’ai la rage de rester là à écouter des insultes qu’on balance à Lee et Jo. Mais Lee est parfaite. Elle démonte chaque attaque avec brio et habileté. Parfois avec un peu de férocité aussi, mais ça reste tellement mesuré… Elle retourne l’opinion sans langue de bois et en faisant valoir un humanisme et une tolérance folle. Je soupçonne l’état de vouloir la discréditer, mais ne fonctionnera pas. Ils viennent de lui donner les clefs du succès. Je ne sais pas si ce sont les applaudissements ou l’air déconfit de nos deux « journalistes » qui me délectent le plus. Si je m’écoutais, j’irais enlacer la femme que j’aime pour la féliciter pour son aplomb et de sa superbe performance, mais ça ne serait pas de bon ton et ça anéantirait tout son discours. Nous reprenons notre route et dans son dos, elle me fait un signe. Je reprends ma route avec elle me retenant de sourire et en passant près d’elle j’effleure ses doigts en faisant une pression dessus par deux fois rapidement pour lui dire que j’ai vu son geste et que je l’ai compris.

Les gars me valident la progression dans l’oreillette alors que nous arrivons au palais. Ils vont passer en position deux et certains vont rester en surveillance distante. Je devance un peu Lee et arrive dans un petit bureau où nous allons attendre d’entrer dans le tribunal. Mon collègue me fait signe et va attendre devant la porte après que nous soyons entrés. À peine la porte fermée, je viens agripper Lee et l’embrasse avidement et passionnément durant de longues et douces secondes la, serrant contre moi. Ouais je déborde un peu de la mission, mais bon on est seul et un petit baiser ça donne du courage non ? Je me recule et pour justifier mon geste je lui lance.

« Tu es beaucoup trop sexy quand tu raisonnes les abrutis… »

Petit sourire charmeur en la regardant et je rajoute.

« … Et tu noteras que j’ai attendu qu’on soit seul pour te rouler une pelle… »

J’essaye de détendre l’atmosphère. De la faire souffler un instant de lui donner une petite parenthèse de récupération avant d’y replonger. Le tribunal c’est son domaine mais ça va être long et éprouvant. Je crois qu’un petit moment de douceur et de tendresse va lui donner un peu d’énergie avant de repartir au combat. Et puis un baiser me permet de lui dire sans un mot combien son discours était inspiré et inspirant. Elle a été parfaite et même si je sais qu’elle est merveilleusement compétente et douée dans son travail, je suis éblouie de l’avoir vu faire. Lee Sloan est décidément une perfection absolue…

C'est étourdissant à vivre, une pression énorme, l'envie de bien faire, la meute affamée de sang et de potins, prêts à se repaitre de moi et de notre fondation, à la première occasion. Pourtant je ne m'écroule pas, au contraire, à la limite même... Je crois que je donne le meilleur de ce que je sais faire. J'ai toujours été douée dans l'adversité, ça aiguise ma rage et mon esprit de compétition. Mais c'est aussi beaucoup plus risqué. Avoir la verve nécessaire pour tenir un argumentaire c'est à la portée du premier couillon venu, il suffit de répéter encore et encore... Mais rebondir, argumenter, trouver la faille et s'y engouffrer ? Là ça demande un certain talent.

Je mesure pas vraiment si j'ai réussi ou non, en tout cas pas avant que résonnent les applaudissements. Je souris et prends congé pour marcher derrière Matt, jusqu'au palais de justice. On entre dans le hall, puis dans le sas et enfin dans un bureau dont la porte se referme derrière nous. Je n'ai pas le temps de penser qu'il m'agrippe et que je me serre contre lui de toutes mes forces. Ma langue danse à la rencontre de la sienne et je couine doucement contre ses lèvres. Un baiser dévorant, avide et passionné qui résonne dans tout mon être.

Quand il se décolle, sa réplique me fait rire et je secoue doucement la tête. -"Ne te retiens jamais." Bon clairement ça aurait été d'un goût discutable face caméra... mais je m'en branle en fait. Je refuse que des diktats débiles aient le droit de définir qui je suis, ce que j'ai le droit ou non de faire. Je suis une femme, libre, jeune, pleine de fougue et d'envies et si ça leur convient pas ? C'est pareil. Je ne renierais ni ce que je suis, ni ce que je ressens pour lui. -"Tu m'as trouvé convaincante?" J'ai rarement besoin de me rassurer, mais en cette seconde, contrairement aux apparences, je n'en mène pas large.

Ma carrière se joue, en partie aujourd'hui, mais ça je crois bien que je m'en fiche. C'est plus grand que ça, clairement ça me dépasse. Je me sens investie d'une mission, qui me bouleverse, parce que j'ai été moi même la victime de ce système et que je me suis promis que ça n'arriverait plus, que j'arriverais à endiguer le phénomène. J'étais une enfant... une enfant abusée. Je sais quelle vulnérabilité ça implique, comme l'univers devient ensuite d'une hostilité folle. Je sais aussi toutes les failles que je dois à tout ça. Mon incapacité à m'ouvrir, au delà de ce que je suis prête à livrer de moi. Ma façon de m'enfermer loin, là où nul ne peut m'atteindre... Ma peur chronique de l'engagement... Tant de névroses contre lesquelles je lutte encore aujourd'hui. Je relève le menton, cherche son regard et ma main se pose sur sa nuque pour l'attirer à mes lèvres de nouveau. Je me rassérène à son contact, à son souffle et ça me permet de redescendre en douceur. -"Quinze minutes avant l'introduction auprès du juge. On était en direct, j'espère qu'il était devant son putain de téléviseur." J'ai un petit rire nerveux, tout en essayant de contrôler mon souffle pour rester la plus impassible possible. Avec lui je peux retirer l'armure, mais ce n'est pas fini, au contraire, ça ce n'était que l'avant-goût.

J’étais déjà fou d’elle, mais la voir dans son élément. Si digne et si droite dans ses chaussures, c'est absolument étourdissant. Oui je sais que je travaille avec elle et que je suis amoureux et que je n’ai aucune foutue raison de me montrer objectif quand je parle d’elle. Mais elle m’a clairement impressionné par son self control par sa manière de poser les choses et d’assumer sans pour autant baisser les yeux ou s’excuser. Elle est ici pour un travail et peu importe les éclaboussures elle le fera. Si j’étais déjà convaincu de son art de manier la langue et bien j’en suis maintenant totalement certain, Lee est une avocate au talent immense. Je la trouve tellement éblouissante que lorsque vient le moment de la faire entrer dans le tribunal et de quitter la foule, je dois me retenir de l’embrasser. Oui je sais, je suis impossible et j’imagine déjà le regard noir de la duchesse du cul serré devant sa télé en train de téléphoner à un tueur en série pour payer pour mon éradication.

Enfin dans une salle avant d’entrer dans le tribunal, je la prends dans mes bras à peine la porte fermée et l’embrasse à l’en étourdir délicatement. Je sais malgré tout la force que ça lui a demandée et j’ai besoin de rappeler à la femme que j’aime qu’elle puisse être chamboulée mais je suis là pour qu’elle s’accroche à moi pour reprendre son souffle. Elle me demande de ne jamais me retenir de l’embrasser même si dans ce cas précis devant les caméras ça n’aurait pas été la meilleure idée du siècle. Puis entre deux baisers, elle me demande si je l’ai trouvée convaincante ?

« Plus que ça… Je crois qu’à ce moment même avec un dossier béton, je n'aimerai pas me trouver dans le camp opposé au tien »

Ce qui m’arrange parce que je n'ai pas envie de changer d’équipe. Lee me regarde et m’attire par la nuque pour me donner un nouveau baiser comme pour se gorger de calme et d’une bonne énergie. La suite va être longue et éprouvante. Je ferais bien une vanne du genre « comme du sex avec moi » mais ce n’est pas le moment. Je laisse Lee me repousser délicatement et la voilà qui me parle du juge. Je souris amusé mes mains la tenant par la taille. Elle me parle pour évacuer sa crainte et ses espoirs. J’entends Mike me dire qu’un officiel arrive. Je donne un baiser sur son front et me recule avec un sourire. On toque à la porte et l’homme rentre pour nous dire que c’est l’heure. Je laisse passer l’homme et alors que Lee passe devant moi pendant que je lui tiens la porte, je murmure à son oreille quand elle passe a ma hauteur.

« Je t’aime Lee Sloan… »

C’est pour lui donner de la force et de l’énergie. Je marche derrière elle et nous pénétrons dans le tribunal. Il y a des caméras et je rebranche mon intercom. Je laisse Lee s’installer et je vais prendre ma place en retrait près du service d’ordre du tribunal en parlant à mes gars.

« On reste en alerte, ça va être long et chiant mais hors de question de baisser de vigilance »

Je continue de vérifier la salle du regard tout en revenant régulièrement à Lee. Je déteste la voir au cœur d’une tempête…

Le palais de justice s'étend devant nous, une forteresse imposante où se jouent les destinées, où va se jouer la mienne en tant qu'avocate, mais surtout celles de milliers d'enfants de ce pays. La pression qui pèse sur mes épaules est colossale, un fardeau à la mesure de l'enjeu, mais ça ne me tétanise pas, au contraire, ça me donne la force d'avancer et de faire face. Les murmures voraces de la meute médiatique, avide de sensations et de potins, résonnent encore dans mes oreilles. Je sais qu'ils attendent, là dehors, qu'ils guettent la moindre faille, la plus infime erreur pour se repaître de moi et de la fondation que je défends. Mais je ne leur ferais pas ce plaisir.

La porte refermée derrière nous, dans le creux des bras de Matthew, je peux me laisser aller, laisser tomber l'armure. Il m'embrasse et j'oublie mes craintes. Le temps s'étire et il me fait l'effet d'un baume apaisant sur de féroces brulures. Je ne peux résister à l'envie de lui demander ce qu'il en a pensé et sa réponse et au delà de mes espérances. Est il seulement conscient qu'il peut me faire un tel bien ? Je souris et plaisante, espérant que le juge a regardé ce plaidoyer, qu'il a pu entendre les clameurs de la foule.

Les murmures de la meute médiatique résonnent encore dans mes oreilles, mais l'éclat dans le regard de Matt me rappelle que je ne suis pas seule dans cette bataille. Un soupir de soulagement s'échappe de mes lèvres. Savoir que mes paroles ont été à la hauteur à ses yeux, apaise quelque peu la tension qui s'est emparée de moi. -"Merci." Il porte la main à son oreillette et avant même qu'il se recule, je lis dans ses yeux que l'intermède est terminé. L'avenir demeure incertain, suspendu entre les fils de la justice et les griffes acérées des médias, mais je suis prête à y aller.

Matt me dévisage, son regard scrutant au-delà des apparences, mesurant sans doute comment je vais. La porte s'ouvre sur un officiel qui annonce que le juge nous attend. Je sens la main de Matt sur la mienne, quand je passe devant lui un geste de réconfort dans ce tumulte. Une connexion établit entre nous, une alliance tacite contre les tempêtes qui menacent et ses mots à mon oreille. Je ferme une seconde les yeux, avant de lui offrir un regard d'une douceur éperdue et de suivre ce type dans le grand hall et vers la plus grande salle d'audience. Je pensais avoir un entretien préalable avec le juge, mais apparemment il faut sauter dans le grand bain, directement.

Un sourire déterminé se dessine sur mes lèvres quand les portes s'ouvrent devant moi. Les éloges de Matt résonnent comme une mélodie réconfortante, une harmonie dans le chaos qui nous entoure et je m'y accroche. Je me sens fière, non seulement de moi-même mais aussi de la cause que je défends et ça va me donner la force de donner le meilleur !

Les secondes s'égrènent, alors que je remonte l'allée centrale du tribunal, le temps qu'il me faut pour puiser dans cette force qui émane de notre union. Je sais qu'il est là, veillant à ma sécurité. Maintenant je dois plaider et éblouir tout le monde ! Je n'ai pas le choix ! Le brouhaha est intense, mais je m'en détache. La salle d'audience s'apaise finalement, comme d'un souffle tandis que le juge prend place derrière son imposant pupitre. L'air, épais de tension et d'attente, semble suspendu. Il m'invite à m'avancer et mes mains glissent sur le bois poli devant moi, et je prends une profonde inspiration. C'est le moment. Mon moment.

La Cour est maintenant en session, annonce le juge d'une voix grave, rompant le silence. Dans l'affaire opposant mademoiselle Willnet à l'état.

Il baisse le regard vers moi, et je m'approche, résistant à l'envie d'ajuster ma petite robe rouge. Je sais que je détonne, encore plus ainsi vêtue, et c'est exactement ce que je veux. La valeur d'une femme ne doit jamais se mesurer à celle de sa jupe, ou de son décolleté ! Je déplie la feuille que je tiens à la main et les yeux rivés sur la lettre entre mes doigts, je me tiens prête.

Maitre Sloan, vous avez la parole. Un sourire et ma voix, calme mais empreinte de gravité, résonne dans la salle. Je m'approche du lutrin, la lettre serrée contre moi comme un talisman. Les regards convergent vers moi, des avocats aux membres du jury, en passant par les curieux.

-"Votre Honneur, Mesdames et Messieurs du jury, citoyens de San Diego et du monde, aujourd'hui, nous nous tenons ici non seulement pour juger les actes abominables perpétrés contre une jeune femme, mais aussi pour questionner les failles d'un système sensé la protéger."

Je plonge mes yeux dans l'assemblée, cherchant à transmettre la gravité de cette cause. La jeune fille, dont l'ombre plane sur cette salle, n'est pas ici physiquement, mais sa voix résonne dans ces pages que je m'apprête à partager. -"Avant de débuter, un quelconque plaidoyer, permettez moi de donner la parole à celle qui, aujourd'hui, restera absente de ce prétoire, mais dont l'esprit résonnera dans chaque mot prononcé ici. Je suis son avocate, mais avant tout sa voix."

Je déplie la lettre avec respect, le papier frémissant entre mes doigts. Les yeux rivés sur le texte, je commence à lire les mots soutirés à une innocence brisée. Je lis l'horreur de ce qu'elle a subi, je détaille les faits avec une précision tout juste soutenable, avant d'en arriver à une conclusion qui si elle me sert un peu la gorge, ne me fait pas flancher.

"Je m'adresse à vous, À vous qui êtes assis là, comme à ceux qui ont été les témoins silencieux de ma douleur. Mon corps n'est pas ici, mais mes mots, mes cris étouffés, se sont frayés un chemin jusqu'à cette lettre. Je suis la voix de toutes les victimes, de celles qui ont peur de parler, de celles qui ont perdu espoir. Souvenez-vous de moi, même si mon visage reste dans l'ombre. Promettez moi que vous ferez tout pour que nulle autre n'ait à vivre ça."

Une lueur de détermination éclaire mon regard quand je le relève sur la salle, avant de venir fixer le juge. La salle a été suspendue à chaque syllabe, chaque virgule, comme si l'essence de cette jeune fille était présente parmi nous.

"Alycia a été plongée dans une obscurité qui aurait dû rester étrangère à un enfant. Et pire, ses cris ont été étouffés par le système qui aurait dû la protéger, mais aujourd'hui, à travers les décisions de ce tribunal, elle pourrait retrouver sa voix. Que sa douleur ne soit pas vaine, que chaque larme versée dans l'ombre serve à éclairer un chemin vers la vérité et la justice."

Un silence poignant s'installe, la lettre tremble légèrement entre mes mains. Je la replie soigneusement, le papier comme un écrin qui renferme la quintessence de l'injustice et de mon combat.

-"Votre Honneur, Mesdames et Messieurs du jury, la voix de l'innocence bafouée s'est exprimée à travers ces mots. Aujourd'hui, nous sommes tous témoins. Si nous ne faisons rien, nous sommes complices ! Soyons seulement témoins de la nécessité d'un changement, d'une réparation. Nous sommes ici pour insuffler une nouvelle vie à ceux qui ont été brisés, pour que la justice ne soit pas une illusion, mais une réalité palpable." Je me tiens là, la lettre à la main, affichant une aura que je ne crois pas avoir déjà eu auparavant. Investit au delà de tout, je suis seule pour affronter une tempête et je ne tremble pas ! Je n'ai pas peur ! Je suis prête et résolue. La bataille ne fait que commencer, mais dans cette salle de justice, l'écho de cette jeune fille résonne, affermissant ma résolution. Je regagne ma place, lentement, la démarche solennelle, cherchant des yeux ceux de l'homme que j'aime. J'ai besoin de sa tendresse, là maintenant, rien qu'une seconde, rien qu'un instant... Juste assez pour prendre une bouffée d'oxygène avant de plonger corps et âme dans la lutte.

La voir dans cet exercice, c'est un peu comme si elle dansait nu dans un champ de mine et qu’elle servait de cible à des tireurs embusqués. Lee Sloan est d’un courage et d’une détermination sans pareil, mais c’est douloureux de rester là et de la laisser tout faire toute seule. Quand nous nous retrouvons dans une pièce sécurisée en attendant, je coupe mon micro et ne peut entendre que les infos des autres et je me précipite sur elle. Si au départ j’ai cru que ce serait pour la soutenir, mais c’est moi qui avais besoin de sentir son corps enveloppé de mes bras. C’est abominable de devoir la regarder faire ça toute seule. Mais c’est elle qui me remercie et je crois que ni elle ni moi ne sommes serein malgré ce qu’on veut bien laisser paraitre. Alors que je me gorge d’audace au point de venir lui déposer un baiser sur les lèvres, mais rapidement l’info tombe et je lui fais signe. Nous devons y aller et après un contact visuel plein de sens, je me mets en route reprenant mon rôle de garde du corps. Je me retranche derrière mon armure et mon attitude afin de me montrer fort et solide. Je veux presque dissuader un tireur isolé de faire feu par ma sœur attitude. Parfois je me dis que j’aimerais être ce mec dans Avenger avec son bouclier. Ça serait tellement pratique. Quoique le costume fasse un peu Sado Maso non ? Puis franchement, il aurait dû se taper l’agent Russe dans son costume en cuir moulant au lieu de faire le boyscout… Bref, je m’égare.

Nous entrons dans la salle d’audience et c’est bondé. Avant même que j’ai l’idée de poser la question c’est Carl qui me parle à l’oreillette. « tout est vérifié soigneusement, je connais tous le monde aucune fausse identité j’ai mis la sécurité du tribunal sur les dents, j’ai un pote qui me devait une faveur » putain que j’aime le zèle qu’il met dans son travail. C’est moi qui lui dois une bière du coup… Nous prenons place et je suis forcé de laisser Lee. J’effleure des doigts sa hanche pour lui indiquer que je prends ma place. Près de l’entrée et ce qui me permettra de bouger durant l’audience si je remarque des choses. Cortez est de l’autre côté en miroir par rapport à moi et on a planqué dans le public Anna et Miguel pour faire bien. Les gars dehors sont en Stand By et les deux dans le tribunal aussi. Je regarde Lee s’éloigner vers l’imposante estrade où se trouvera le Juge bientôt. Je déglutis avec peine. Elle semble toute petite et magnifique. Une lueur diffuse dans les ténèbres et qui brille de sa clarté repoussant les ombres menaçantes… Je croise mes bras et commence mes vérifications, cherchant qui parle à qui ? De quelle manière. Les gestes discret, les attitudes, les expressions… Tout ce qui semble louche. Je met une pression particulière pour faire en sorte que rien n’arrive. En théorie rien ne devrais arriver mais je dois rester focus.

Le juge entre et annonce le début de l’audience et donne la parole à Lee. Je retiens mon souffle alors qu’elle se lève et commence sa plaidoirie. Je l’écoute et sa voix ne tremble pas. Elle rayonne d’assurance et de son savoir-faire. On dit qu’un soldat est dans son élément dans le feu du combat là où le novice redoute pour sa vie, le soldat sait quoi et comment faire. C’est un peu pareil pour elle. J’aimerais l’aider et ma place est derrière à la laisser danser dans son champ de mine… Elle joue à son rythme. Parle et expose. Elle va chercher les regards, consciente de son apparence et l’utilise bon escient. Elle ouvre la lettre et commence sa lecture. C’est fin mais sa voix change légèrement, comme si elle donnait une voix à Alycia à sa manière pour mener de l’empathie ou alors pour distinguer les propos de la lettre des siens, en tout cas l’effet est saisissant. Lee relève son regard et son attitude change. Sa voix redevient la sienne et dans une colère froide elle énonce alors ce qu’elle reproche à l’état et la raison de sa présence ici et de son combat.

Le silence est lourd et Lee tremble un peu mais range la lettre et contrôle parfaitement son émotion. Je suis sous le choc et complètement sous le charme. J’envie son courage, sa force et son talent. La déclaration qui met fin à la plaidoirie est sans appel. Elle ponctue à merveille le récit et offre une porte de sortie honorable à l’opposition. Je sais au fond de moi qu’ils auront des arguments contraires et pourtant à cet instant précis quand elle regagne sa place en silence je me dis que personne ne pourrait lui donner tort et que ça devrait s’arrêter là. Pourtant le membre du bureau du procureur de l’état Américain directement mandaté par la maison blanche se lève et boutonne le 2eme bouton de sa veste de costume. Il est assuré et se montre dédaigneux dans son attitude. Ce type remplace le procureur Lopez qui a été évincée de ce procès ce qui a mis l’état de Californie en rage. Le type se lève et commence soigneusement à démonter les arguments de Lee. Il joue et minimise, il fait le sympathique, il tourne Lee en ridicule sous entendant qu’elle est enflammée et déterminée mais qu’elle crée des responsabilités là où il n’y en a pas et joue avec ses propres mots. Il conclut et je le déteste car après sa parole j’en viens à croire que cette histoire n’est au fond pas aussi sombre et tordue que Lee semblait vouloir le faire croire…

Merde. Cette simple pensée m’arrache un sentiment de colère dont j’ai immédiatement honte. Comment je peux penser ça alors que je suis vent debout, fait et cause pour Lee ? Si ce mec est capable par ses paroles à retourner mon opinion qu’en est-il du groupe de jurés ? C’est diabolique et je comprends que l’adversaire ne face de Lee n’est pas un débutant et qu’aussi doué qu’elle soit elle a un adversaire de taille en face d’elle et ce type est doué. On dirait que l’état a mis le paquet sur l’aspect légal. Mais je préfère m’assurer qu’on ne se prenne pas de coups dans le dos. Et j’ai moi-même choisi mes gars après enquête pour m’assurer qu’ils ne subiront pas de moyens de pression du gouvernement… La voie de l’intimidation et de la violence physique n’est a priori pas celle qui est la plus plausible mais il faut palier à toute éventualité. Alors laissant à Lee le soin de mener la bataille, je me mets en quête de l’aider en lui évitant de penser à ce qui entoure le procès. Je regarde la salle et entends le « RAS » de chaque personne en poste de surveillance. Pour l’heure tout roule même si j’ai l’impression que dans le public quelques personnes sont vibrantes de rage suite au discours du procureur. Je mets mon poignet à hauteur de ma bouche et murmure.

« Place 8,43 et 22, faites une vérification numérique »

Les cameras de la salle d’audience permettent à mon gars au QG de faire le point sur ces trois personnes. Je vais avoir le rapport bientôt et mes agents en salle continue de faire mine de rien mais je sais que leurs regards et attentions sont aux bons endroits. Je laisse le procès continuer en attendant la vérification et je regarde ailleurs au cas ou pour ne rien louper. En cas de soucis je préviendrai l’officier de salle qui fera le nécessaire.

Je reviens vers ma place avec la sensation du devoir accompli, mais une peur au creux du ventre. J'ai besoin de remporter cette affaire, pas pour ma carrière ni même pour mon égo, mais pour guérir un peu des blessures du passé. Pour oser croire qu'un autre monde est possible, plus doux, plus safe pour les enfants placés à l'assistance.

Le silence persiste dans la salle d'audience après mes paroles. Un instant suspendu où chacun semble absorber la gravité des mots prononcés. Les regards des jurés, des avocats, du public et du juge eux-mêmes oscillent entre l'empathie et la réalité implacable des faits exposés. La lettre d'Alycia, repliée avec respect, reprend sa place sur le lutrin, comme un talisman qui porte en elle les échos de l'innocence bafouée. Je croise le regard de Matthew et je m'y accroche de toutes mes forces. J'ai besoin de sa douceur, besoin de l'admiration que je peux y lire. J'ai l'impression d'être ballotée par des forces immensément plus grandes que moi et je sais qu'il est le seul rempart qui puisse m'en préserver. Cet homme est bien plus qu'un phare dans la nuit, il est la lumière elle même. Un fin sourire éclot sur mes lèvres et je lui tourne le dos, reprenant ma place.

Le juge, un homme au visage impassible, observe attentivement, son regard scrutant chaque détail. Je le sens évaluer la force de mes arguments, la profondeur de mon engagement. Dans cet instant, la salle semble suspendue entre l'injustice passée et la promesse d'un avenir réparateur.

Mon regard se pose sur le juge, cherchant à capter son attention, à gagner sa compréhension et à le gagner à ma cause. La lettre entre mes mains devient le symbole de la lutte que je m'apprête à mener, la représentation tangible de l'innocence bafouée, je la pose devant moi, soigneusement, que la présence de ma jeune protégée soit tangible pour ces gens, comme elle l'est pour moi.

J'ai envie de le supplier de faire en sorte que la justice soit plus qu'une abstraction, de faire en sorte qu'elle soit un refuge, pour tous les enfants qui en auraient besoin. Alycia a eu le courage de lever la voix à travers ces lignes, qu'elle m'a confié et je veux être à la hauteur de cette bravoure.

L'opposition se lève pour prendre la parole, l'air satisfait, prêt à exploiter le moindre prétexte pour discréditer ma plaidoirie. Je sens la tension s'épaissir dans la salle, une atmosphère chargée d'anticipation. Mon regard reste fixé sur le juge, consciente que la manière dont je vais réagir à ces attaques peut influencer le cours de l'audience. C'est maintenant que la vraie bataille commence.

Maitre Sloan, avec tout le respect que je vous dois en tant qu'avocate, je m'interroge sur la pertinence de vos paroles dans ce tribunal. Une avocate au très sulfureux passé de mannequin lingerie, est-ce là la personne que nous devrions écouter pour défendre la justice? Pour plus fou encore la réformer?

Je ressens une pointe d'amertume face à ces attaques personnelles. Les murmures dans la salle augmentent, le bruissement de la meute médiatique semble se réveiller. Cependant, je m'efforce de conserver ma posture, de ne pas laisser transparaître la moindre hésitation.

-"Votre Honneur, je m'oppose à ce genre d'attaques personnelles qui n'ont aucune pertinence dans cette salle. Nous sommes ici pour discuter de la justice, pour donner une voix aux victimes, pas pour juger la vie personnelle des avocats. J'espère que nous pouvons rester concentrés sur l'affaire à l'examen," je réplique, ma voix calme et déterminée. -"Je comprends que la frustration soit parfois très difficile à gérer mais on est pas sensé pour autant en abolir toute notion de consentement." Je me tourne vers le type du bureau du proc et j'ai un sourire acide à son encontre. -"Terrible 21e siècle qui permet à des femmes aux moeurs légères selon les puritains de ne pas avoir à en rougir et surtout de refuser d'être muselées, n'est ce pas?"

Le juge, scrutant chaque mouvement, intervient finalement pour rappeler à l'ordre le procureur et rétablir le calme dans la salle. Je profite de cette pause pour reprendre la main, recentrant l'attention sur l'affaire en cours.

-"Mesdames et Messieurs du jury, je comprends que la défense cherche à détourner l'attention de l'essentiel. C'est logique tant leurs manquements sont terribles et inexcusables ! Cependant, rappelons-nous que nous sommes ici pour rendre justice à Alycia et à toutes les victimes qui ont souffert en silence. Rappelez vous ! Ne laissez pas ces distractions vous éloigner de votre mission première."

Je laisse planer un moment de silence, un appel à la réflexion dans la salle. Puis, reprenant ma plaidoirie avec une détermination renforcée, je réaffirme l'importance de se concentrer sur les faits, sur la quête de vérité et de justice. Je me lève et pose les mains à plat.

-"Alycia a traversé l'enfer, et c'est cela qui doit retenir notre attention. Ses souffrances ne sont pas diminuées par mon passé, et je continuerai à me battre pour elle et pour toutes les victimes, en dépit des distractions superficielles que l'on pourrait tenter de créer. Restons concentrés sur la mission que nous avons devant nous : rétablir la justice, redonner une voix à ceux qui ont été réduits au silence, et mettre fin à l'impunité. Je souhaite que sois entendu Warren Nicholson, à l'époque directeur du foyer dans laquelle cet enfant a été placée."

Je poursuis ma plaidoirie avec une fermeté accrue, espérant que mes paroles resonnent dans la salle et que l'attention se recentre sur l'essence même de cette affaire, la quête de justice pour Alycia et pour toutes les victimes. Il veut m'atteindre en disant qu'on peut trouver des photos dénudées de moi sur le net ? Bonne chance connard ! Je n'ai pas à rougir de ce que j'ai fait pendant mes études et j'assume pleinement d'avoir aimé cette période de ma vie. La vidéo... plus problématique est sensée avoir disparue et même si elle venait à ressurgir, je ferais face. Je suis une femme, moderne, libre, ardente et même amoureuse désormais et j'encule le patriarcat à qui ça pourrait ne pas convenir.

Face aux tentatives de dénigrement fondées sur des stéréotypes et des jugements superficiels, je choisirais toujours de réaffirmer avec fierté la valeur de la liberté sexuelle des femmes. En cette salle de justice, où l'écho des débats résonne, je tiens à rappeler que la vie personnelle d'une femme, son passé ou ses choix, ne devraient jamais être utilisés comme une arme pour affaiblir sa légitimité. La liberté sexuelle des femmes est un pilier fondamental de l'égalité des genres, une expression de leur autonomie et de leur droit à la maîtrise de leur propre corps. Et il ne faut pas oublier autre chose ! Alycia est une enfant, pas une femme !

-"Et je suis désolée, mais j'ajouterais votre honneur que la liberté sexuelle des femmes n'est pas une source de honte, mais une célébration de notre autonomie, de notre capacité à prendre des décisions éclairées sur nos vies. En tant qu'avocate, en tant que femme, je refuse de laisser des préjugés archaïques obscurcir la réalité de cette salle d'audience. En revanche si l'opposition est en capacité de confondre une femme et une enfant, je comprends mieux les problèmes qui se posent dans la gestion de l'aide sociale "

Je souligne encore et encore que la liberté sexuelle n'est pas synonyme de faiblesse, mais plutôt un élément clé de l'émancipation féminine. Les femmes ont le droit de vivre pleinement leur sexualité sans craindre le jugement, de revendiquer leur place dans tous les domaines de la société, y compris celui de la justice. En érigeant des barrières contre la stigmatisation, nous construisons un monde où les femmes sont libres de faire des choix sans subir de conséquences injustes. C'est l'essence même de ma fondation me battre pour la liberté et l'autonomie des femmes. Je veux que chaque femme puisse vivre sa vie sans être jugée, je veux un monde où la liberté sexuelle est célébrée plutôt que condamnée. Car la justice et l'égalité des genres vont de pair, et aucune femme ne devrait être limitée dans ses droits en raison de sa vie intime. C'est clairement un discours que je veux voir résonner non seulement dans la salle d'audience mais aussi au-delà, c'est surement fou et prétentieux, mais je crois que c'est mon message pour le monde.

Je suis en panique. C’est normal, j’aimerais faire valoir le « bon sens » et on en reste là, c’est simple et efficace et pourtant ce n’est pas la « justice » le pire, c'est que j’aimerais être avec elle en première ligne et que je la regarde se faire allumer par la défense sur des critères purement personnels. Ainsi parce qu’elle a porté de la lingerie, Lee est mise au ban de la société parce qu’elle n’a pas voix au chapitre. Ce puritanisme m’arrache les couilles avec un sécateur rouillé. Comme s’il existait un code secret. C’est comme l’éternel débat sur le féminisme. Je fini par dire que c’est propre a chacune et que le féminisme s’exprime de bien des façons… Bref ce type m’énerve. Elle s’oppose habilement aux propos de l’autre con et je crois qu’elle marque des points, il veut l’entrainer sur un plan personnel pour la discréditer comme ces « journalistes » dehors… Lee est rompu a l’exercice et j’avoue que j’ai un petit sourire quand elle déroule l’argumentaire claire et précis… Lee recentre le débat et martèle les faits sans aucune pitié pour le procureur qui prend sa dose au passage. Je savoure l’intensité du moment alors que je me concentre maintenant sur des mecs et j’attends la vérification alors que les gars se placent et d’autres continuent de vérifier la salle. A priori tout le monde a été fouillé ici et nous n’avons pas d’armes mais juste notre savoir-faire et des gilets de protection sur nous. On me donne un des détails sur les gars qui me posent soucis et je reporte mon poignet à ma bouche et murmure doucement.

« On reste en Stand By, Mark, tu gardes un œil sur lui les autres on reste vigilants. »

La journée passe et c’est éprouvant. Une semaine comme ça ? On va crever de stress non ? Bon okay les procès ne sont pas toujours de cette intensité-là mais j’avoue que là c’est corsé. Ça fait presque champ de bataille. À l’issus de la journée, on exfiltre Lee pour ne pas la laisser croiser les journalistes qui se seraient fait les dents sur comment la confronter et avec la fatigue on préfère la jouer malin. Nous nous retrouvons dans un hôtel sécurisé et avec l’équipe de nuit qui se déploie. Je me retrouve avec Lee dans la suite.Elle a son ordinateur ses affaires et tout pour bosser. On a mis les moyens de faire les choses comme il faut. Je retire ma veste et ma cravate la laissant évoluer dans la pièce. Je réalise que depuis le départ du tribunal nous n’avons pas parlé. J’étais concentré sur ma tâche et elle sur la sienne. Je la vois avancer et retirer ses talons. Je retire ma chemise, vire mon gilet pare-balle et le pose sur la table. Torse nu, j’avance vers elle pendant qu’elle me tourne le dos. J’ai besoin d’une douche, mais avant ça je viens derrière elle et passe mes bras autour d’elle. J’embrasse l’arrière de sa tête et la serre contre moi doucement laissant refluer la tension de cette journée en me délectant de son parfum et de son corps contre le mien.

« Comment tu fais pour gérer aussi bien ce genre de situation ? Tu es étourdissante mon amour. »

Et je pèse sans doute mes mots parce que croyez moi il faut vraiment être douée pour être capable de gérer ce genre de trucs c’est totalement dingue ce qui s’est passé aujourd’hui. Une semaine entière ça va être démentiel à supporter. On va prendre un mois de vacances après ça.

La séance est levée, j'ai l'impression que j'attendais d'entendre ça depuis des heures. Cette affaire est immense, elle me dépasse et la pression que je me mets s'ajoute aux autres enjeux, m'épuisant graduellement. Je réunis mes affaires et laisse le public quitter la salle avant de rejoindre Matt. Un long regard s'échange, dans lequel il peut surement lire mon soulagement, autant que mon épuisement.

On gagne une voiture et je me rencogne contre la portière, l'esprit focalisé sur cette première journée, rejouant la scène encore et encore, cherchant la faille, le moment où j'aurais pu être meilleure, plus incisive ou simplement distanciée... Je cherche et malgré tout je me sens assez assurée, je crois que j'ai géré. J'espère que mon associée sera du même avis, mais je n'ai pas tellement de doute. Le tout maintenant, ça va être de tenir sur la longueur !

Je laisse Matthew gérer, sans même poser de question. Je le suivrais au bout du monde les yeux fermés, il est le seul être sur cette terre qui m'inspire un tel sentiment de sécurité. On grimpe les étages dans un silence que je ne remarque même pas vraiment, mon esprit surement trop préoccupé. J'entre dans la suite et pousse un petit ouf de soulagement quand je me défais de mes talons. Je masse une seconde la plante de mon pied avant de fixer les yeux sur la baie vitrée et les lueurs de la ville qui commencent à s'imposer.

C'est dans cette contemplation que je sens son corps se fondre contre le mien, ses bras se refermer autour de mon corps et j'ai l'impression de pouvoir enfin inspirer à plein poumons. Je ferme les yeux et je sens un flot d'émotions monter. Pourtant je reste en contrôle et c'est un sourire taquin qui nait sur mes lèvres quand je l'entends. Je me retourne, entre ses bras, pour poser les lèvres sur son torse nu, avant de remonter les yeux en quête des siens. -"Chercheriez vous à me charmer monsieur Jasper ?" Petit froncement de nez et je me serre contre lui, je passe les bras autour de lui et m'agripper ainsi me fait un bien fou. J'ai l'impression d'une onde d'été sur une brulure à vif et je me gorge de cette douceur folle qui émane de lui. Ma bouche vient ramper dans son cou, mes bras se nouent à sa nuque et je chuchote. -"Parce que ça marche... vraiment bien." Un petit rire et je me recule pour planter les yeux dans les siens avant de lui tendre mes lèvres.

Savoir qu'il m'a trouvé à la hauteur, ça compte à un point que je ne saurais dire. C'est assez troublant d'ailleurs, de voir avec quelle facilité je peux manier les mots au prétoire, et comme je peux être incapable de parler quand il s'agit d'exprimer ce que je ressens. C'est surement mon histoire, inscrite au fer, qui m'a rendue ainsi. A la fois forte et fragile, capable d'affronter les tempêtes les plus atroces et de me sentir brisée à l'intérieur par un détail insignifiant aux yeux du monde... Ma sensibilité est ma force, elle me permet une réelle empathie pour les victimes, m'insuffle la colère la plus pure pour faire valoir leurs droits ! Je me dis de toute façon que rien n'arrive jamais par hasard et que l'histoire de vie que j'ai traversée m'a permis d'être là où je suis. Et spoiler alert ? Il n'y a aucun autre endroit où je me sente aussi bien. Evidemment... je ne parle pas de cette chambre d'hôtel, aussi luxueuse soit elle, mais bien des bras tendres et protecteurs de celui qui est à la fois mon amant, mon meilleur ami et ma personne préférée sur cette foutue planète.

Réaliser ça, c'est presque vertigineux et je sens pointer l'émotion de nouveau. -"Tu te rends compte que tu vas devoir me refaire l'effeuillage à un moment donné? Sans profiter que j'ai le dos tourné?" J'ai besoin de légèreté, je crois, alors la taquinerie nait toute seule. Il est habitué en même temps, je n'ai rien d'un long fleuve tranquille, loin de là. Dans ses bras, je me sens à la fois fragile et forte, vulnérable et invincible, c'est magique à expérimenter.

Les émotions en dent de scie de la journée s'entremêlent dans mon esprit, une montagne russe d'intensité qui me submerge. La tension, la colère, la frustration, mais aussi la tendresse, l'amour, la confiance... Tout est là, vibrant au plus profond de mon être. Alors au milieu de cette tourmente émotionnelle, je ne peux m'empêcher de réaliser qu'il a tout du phare dans ma nuit. Je lui lance un sourire espiègle, mes doigts caressant doucement sa joue, mes yeux plongeant dans les siens avec une intensité brûlante. C'est ma façon de trouver un équilibre, de ne pas me laisser submerger par la gravité de notre mission. Mais surtout, à travers chaque geste, chaque regard échangé, je lui transmets tout l'amour, toute la confiance que j'ai en lui. Il est mon roc, mon refuge, celui qui m'apporte la force et le soutien dont j'ai besoin pour affronter les tempêtes de la vie. Dans ses bras, je trouve la paix, la sécurité, la certitude que nous sommes plus forts ensemble, que rien ne peut nous arrêter tant que nous sommes unis.

Faire le vide après la tension. Marquer la transition avec le boulot. Voilà pourquoi on est ici et pas chez nous. On va changer de suite plusieurs fois pendant le séjour et l’idée est de nous amuser ou du moins de ne pas focaliser sur des moments qui vont nous rappeler le boulot. Évidemment pour Lee ça peut être compliqué de « lâcher » et c’est là que j’entre en scène et que je vais évidemment tout faire pour que madame Sloan soit déconcentrée au point de revenir au travail le lendemain avec une énergie nouvelle. Je sais qu’elle a assez travaillé pour être au taquet quoi qu’il arrive mais je veux qu’elle marque aussi la coupure. On se retrouve enfin seuls dans la suite et alors qu’elle se débarrasse de ses talons et moi de ma chemise et de mon gilet pare-balle, j’avance vers elle et lui fais une douce déclaration d’adoration en la serrant contre moi embrassant l’arrière de sa tête. Elle se retourne et les yeux brillants de malice, elle me demande si je cherche à la charmer et s’agrippe à moi avant de me dire que ça marque vraiment bien. Je souris et plantant mon regard dans le sien je lui lance en faisant mine de parler dans mon intercom imaginaire en mettant mon index sur mon oreille et prenant un air sérieux.

« Changement de plan les gars, la stratégie est grillée, fuyez je me charge de la bombe blonde »

C’est ce que ferait un héros ! Alors où est ma silver star ? Je referme mes bras sur elle et lui vole un petit baiser parce qu’il était temps de sentir ses lèvres contre les miennes. C’est alors qu’elle me demande si je me rends compte que je vais devoir refaire l’effeuillage parce qu’elle n’a pas pu le voir comme je l’ai fait dans son dos. Un sourire amusé sur le visage.

« C’est marrant c’est exactement ce que j’allais te demander sachant que je t’ai vue dans cette robe toute la journée et que j’ai terriblement envie de te l’arracher… »

Je souris et glissant mes mains sur elle, je trouve le zip de la robe et le lui descends avant de la débarrasser de sa robe baissant les yeux pour me rincer allègrement les yeux sur son corps qui m’affole et dont je raffole. Je me recule d’un pas et souriant je détache ma ceinture et déboutonne mon pantalon en la regardant. On va mettre de côté le boulot, le procès et le reste des préoccupations ce soir. Je vais juste l’aimer très fort et lui faire oublier tout le reste avant de la laisser s’écrouler de fatigue jusqu’au matin… Méthode de relaxation Matthew Jasper… J’ouvre mon pantalon et le laisse tomber avant de m’afficher dans un boxer noir très déformé.

« Prendrez-vous un peu de Tisane avant la douche ou directement pendant ? »

Je reviens vers elle et me colle à son corps, écrasant cette bosse orgueilleuse contre elle alors que ma langue glisse sans attendre dans sa bouche avec une avidité folle. Les mecs veulent souvent une bière en rentrant du boulot, moi je veux la femme que j’aime. La bière peut attendre. Je l’agrippe et la soulève contre moi la portant dans mes bras en la laissant décider de si ce sera la salle de bain, le premier mur qu’on croisera ou le canapé car la chambre est trop loin…

Elever l'impertinence au rang d'art, c'est clairement un talent inné chez cet homme. C'est un truc qui me plait chez lui, un des nombreux trucs en fait... Alors que je me plonge dans ses yeux, je sens le poids des responsabilités s'alléger peu à peu. Avec lui, je me sens prête à affronter tous les défis, à surmonter les obstacles, à parcourir les chemins incertains de l'avenir. Sa présence est un baume pour mon âme tourmentée, une lumière dans l'obscurité, un havre de paix au milieu de la tempête. Je ris à son jeu d'acteur et fronce le nez en le contemplant.

Je laisse un soupir de contentement s'échapper de mes lèvres, comme si chaque souffle était chargé de toutes les émotions que je porte en moi. Je me sens vivante, vibrante, électrique. Et c'est grâce à lui, à nous, à ce lien indéfectible qui nous unit. Dans un geste empreint de tendresse, il dépose un léger baiser sur mes lèvres, et je savoure la douceur de ce moment tout en bougeant doucement pour l'aider à me libérer de ma robe. C'est dans ces instants fugaces que je trouve la force de continuer, la détermination de poursuivre mon chemin. Il me recharge en énergie, en fièvre, en ardeur, en envie de vivre et d'avancer.

Nous sommes une équipe, un duo inséparable, prêt à affronter le monde main dans la main. Et quoi qu'il advienne, je sais que tant que nous serons ensemble, rien ne pourra nous arrêter. Car notre amour est plus fort que tout, plus fort que les épreuves, plus fort que la peur. C'est délicieux à ressentir, mais pas autant que la vue qu'il m'offre en cette seconde. Son sexe déformant son boxer, ce sourire étourdissant et cette phrase qui me tire un petit couinement d'envie. -"Avant, pendant... après..." Je murmure les mots dans son cou alors qu'il m'enlève du sol comme si je ne pesais rien, me serrant contre lui. -"Toujours." Un mot qui me fait rougir et je plante les dents dans ma lèvre inférieure en me redressant pour venir ensuite dévorer les siennes.

Alors, dans l'étreinte chaleureuse de ses bras, je laisse mon cœur s'emplir de gratitude et d'espoir. Car tant que nous serons ensemble, nous serons invincibles. Et c'est avec cette certitude que je me laisse emporter par la douceur de l'instant présent, baignée par la lumière de notre amour. Mes jambes s'enroulent à lui et je le laisse m'emporter où il le souhaite, ondulant des hanches pour me frotter lascivement à cette bosse orgueilleuse. Mon dos heurte le mur, à moins que ce soit une porte? Je ne sais pas... j'expulse l'air contenu dans mes poumons et je pousse un gémissement ardent en sentant son corps s'écraser plus fort contre le mien. -"Je veux... putain ce que je te veux." Lee Sloan incapable d'organiser ses pensées pour plaider sa cause? Voilà qui est nouveau, vous en conviendrez ! Mais la puissance des sensations qui naissent dans mon corps font taire tout le reste.

Je me sens emportée par un tourbillon de sensations, chaque fibre de mon être vibrant d'un désir ardent. Alors que les bras forts de Matt m'enlacent, je sens mon cœur battre la chamade, comme s'il voulait s'échapper de ma poitrine pour se jeter à corps perdu dans cette étreinte passionnée. Comme si il voulait se jeter à sa rencontre. Son souffle chaud caresse ma peau, éveillant en moi des frissons délicieux qui parcourent chaque centimètre de mon corps. Je me sens vivante, électrisée, comme si chaque contact, chaque effleurement était une promesse de plaisirs plus fous les uns que les autres.

Dans le creux de ses bras, je me sens femme, désirée, aimée. Et c'est dans cette fusion de nos corps, de nos âmes, que je trouve une émotion si pure, si intense, qu'elle en devient presque palpable. Chaque regard échangé, chaque caresse échangée, est chargé d'une tension électrique, d'un désir brûlant qui me consume. Je sens nos souffles se mêler, nos peaux se fondre, nos esprits se rejoindre dans une danse enivrante, passionnée. -"Je t'aime." Un murmure contre ses lèvres alors même que je suis happée par ce tourbillon de sensations, ce feu dévorant qui consume tout sur son passage. Et dans l'étreinte enflammée de nos corps, je me sens vivre, vibrer, exulter. Dans cet instant de communion, de désir partagé, je trouve une plénitude totale, une extase infinie. J'ai le corps en feu, le sexe palpitant de l'envie de sentir le sien fusionner nos corps. Mon souffle se fait court, mes mains agrippent sa chevelure et je l'embrasse à nouveau avec toute la passion du monde.

Légèreté, amour et plaisir. Je crois que je n’aurais jamais pu envisager une telle chose avec Lee, quand je repense à elle, à nous. Je réalise que j’ai cru des choses qui ne pouvaient pas me rendre heureux et quand elle a manqué de mourir suite à son enlèvement, j’ai décidé de revenir dans sa vie. J’ai cru mourir en la sachant mariée. Puis j’ai accepté qu’elle me considère comme transparent. Qu’elle ne sache jamais ce que je ressens depuis toujours pour elle. Je me disais bêtement que je pouvais être là et la regarder devenir heureuse et ne jamais moi-même l’être parce que jamais, elle me désirerait ou m’aimerait. Et nous en sommes là. Je suis son garde du corps lors de cette affaire dantesque et nous nous amusons avec plaisir comme pour compenser la tension de la journée. Je suis ne suis naïf, je sais que le gouvernement va négocier à un moment et je les pense assez futés pour parvenir à nous retrouver malgré ma technique du changement de suite chaque jour. Mais pour l’heure je crois que le boulot est bien fait et les équipes sont sur un roulement pour que tout se passe au mieux. Et pour l’heure j’ai besoin d’une soirée d’amour et de plaisir avec cette femme que j’aime au-delà de tout ce que je possède.

La serrant contre moi je la taquine pour qu’on change de mood et qu’on oublie un peu le procès et le reste, et je découvre que Lee est particulièrement réceptive à mon idée de changer d’ambiance. Elle s’amuse de mes délires et de mon approche alors que ma bosse formée sous mon pantalon est en train de lui caresser les fesses sans vergognes. Ses hanches ondulent à ma rencontre et je m’excite de plus en plus. Dire que j’ai du désir pour cette femme serait une sorte de mensonge. Je crois que je pourrais passer deux ans nu avec elle a ne fait que ça sans que j’éprouve la moindre lassitude. Lee est en fusion et me prend par surprise en me disant qu’elle m’aime. Mon dieu cette phrase simple est de nature à me retourner le cœur et me faire littéralement fondre de délice. Je tremble de joie alors qu’elle m’agrippe et m’embrasse sans retenue fourrant sa langue dans ma bouche qui répond de la sienne avec ardeur. Nos langues dansent follement alors que je réalise que j’ai agrippé ses fesses et que je la guide pour qu’elle se frotte contre ma bosse. J’ai chaud, je tremble, je suffoque, j’ai le cœur qui tambourine si fort qu’il va s’arracher de ma poitrine… Je glisse mes doigts derrière sa robe et baisse la fermeture Éclair.

Je glisse mes doigts derrière sa tête et la forçant à continuer le baiser, d’une main sur sa hanche je la guide. Je recule vers le canapé et une fois devant, je m’extirpe de mon pantalon et de mon boxer. Nu et déjà bien excité, je la débarrasse de sa robe par le bas et j’en profite pour lui arracher ses sous-vêtements en hâte pour l’avoir nue rien que pour moi. Ivre de passion et de plaisir, je m’agrippe à elle et m’allonge en la tenant contre moi en l’embrassant dans le cou. Je souris devant son air surpris de ne pas me sentir déjà à l’assaut de manière moins sage et lui dit.

« Oh oui je vais te salir un peu avant la douche, mais j’avais besoin d’une seconde à te sentir nue contre moi… »

Je souris et la serre doucement avant l’embrasser après de longues secondes à juste savourer son corps nu contre le mien. Mais avoir Lee Sloan nue contre moi est une torture délicate que je dois arrêter même si je crois que j’adore souffrir un peu de ce désir ardent avant de le soulager. Je guide doucement la jeune femme et la place sur moi la joue sur mon torse et agrippant ses fesses, je la fais coulisser doucement pour que son sexe se frotte tendrement sur ma verge raide alors que je soupire de sentir sa chaleur et sa douceur sur mon sexe sensible et transi de désir…

Le baiser éclate comme une floraison d'émotions, les pétales de désir s'épanouissant dans l'air chargé de passion. Ses lèvres, douces, chaudes et ardentes, trouvent les miennes avec une précision envoûtante, chaque caresse de sa langue est un parfum enivrant dans le jardin de mes sens. Cet homme me rend folle, je l'ai dans la peau à un point totalement fou ! Le moindre de ses gestes m'enivre, la façon dont il sourit, la petite lueur dans son regard avant qu'il éclate de rire ou ne joue au branleur provocateur... Il ne réalise sans doute pas à quel point ce que je ressens est grand et doux.

Sous ses mains expertes, ma robe glisse le long de mon corps comme une cascade de luxure, révélant la nudité de mon âme en même temps que celle de mon corps, offerte à lui dans un élan de désir irrépressible. Ses doigts délicats caressant ma peau, effleurent chaque centimètre de mon être, éveillant des frissons délicieux le long de mon échine. Il avance et me guide. Nous nous retrouvons sur le canapé, nos corps enlacés comme des lianes dans une danse éternelle. Mais ce n'est pas l'urgence de l'étreinte qui le guide, mais plutôt le désir de nous perdre l'un dans l'autre, de nous enivrer de cette proximité, de cette communion intime qui transcende les mots. Il me le dit... m'avoue avoir envie de me sentir contre lui et c'est une fleur de lave qui vient éclore sur mon coeur. C'est doux, chaud, complètement indescriptible tant ça me bouleverse. Je sens mon coeur manquer un battement, puis deux et partir dans une cavalcade passionnée.

Son souffle chaud contre ma peau est comme une brise parfumée, caressant mon âme et me faisant vibrer de plaisir. Ses lèvres dans mon cou, éveillent ma tendresse autant que ma passion. Je me laisse emporter par cette douceur, par cette tendresse infinie qui m'envahit, me submerge, me berce dans un océan d'amour. Je ne sais pas comment il fait ça ? Comment il fait pour savoir mieux que moi de quoi j'ai besoin ? Dans ses yeux, je vois la lumière d'une étoile, l'éclat d'un amour pur et sincère qui me touche au plus profond de mon être. Et dans cet instant de parfaite harmonie, je murmure un simple mot qui en contient tant d'autres. -"Merci."

Je pourrais continuer et lui dire : Merci d'être là, merci d'être toi, merci d'être l'essence même de tout ce qui est beau et bon dans ce monde tourmenté. Merci de m'aimer si tendrement, si passionnément, si infiniment. Merci d'être la réponse parfaite et insensée à tout ce qui me fait mal, merci d'être ma lumière dans l'obscurité, mon refuge dans la tempête, mon amant délicieux, l'amour de ma vie ! Merci pour tant de choses que j'en ai le vertige. Je pourrais disserter, je devrais sans doute, il parait même que je suis douée pour plaider. Mais là, dans le creux de sa chaleur je savoure simplement d'être à ma place dans le monde.

Parce que dans ses bras, je trouve la paix, la tranquillité, la sérénité d'un amour partagé, je trouve une sécurité que je ne pensais qu'illusoire. Je ferme les yeux, me laissant bercer par le battement régulier de son cœur, me laissant emporter par la douceur de son étreinte, me laissant aimer, tout simplement. Il nous fait doucement basculer, ma joue s'écrase contre son torse et j'ai un frisson qui dévale ma colonne, tandis qu'un gémissement rauque se fraye un chemin entre mes lèvres quand il vient agripper mes fesses pour me frotter lascivement à sa virilité. Je frissonne et un autre soupir vient peupler le silence de cette chambre, cocon rêvé pour expérimenter toute la passion qu'il m'inspire. Je me redresse, mes jambes se calent de chaque coté des siennes et je me cambre pour reproduire doucement ce mouvement. J'offre mon buste à sa vue, agité d'un souffle saccadé par l'envie dévorante qui pulse en moi, mes seins bougent lentement au rythme de mes mouvements de bassin, leurs pointes dardées désignant sans place au doute le feu dans lequel se trouve mon corps. -"Putain Matt !" J'ondule encore et quand mon clitoris se trouve écrasé entre nos deux corps j'abandonne un petit couinement tout en basculant la tête en arrière. Mes cheveux viennent caresser mes fesses et ses cuisses, je souris, reviens contre lui, pour l'embrasser férocement mais aussi pour bouger doucement de façon à sentir son extrémité à l'orée de mon antre. Je gémis et ma langue s'enroule à la sienne avant que je ne me redresse en m'empalant sur lui avec délectation, prenant tout mon temps, les yeux dans les siens, ne voulant rien louper de ce petit fendillement annonciateur de passion. J'aime cet homme, à en perdre la tête et le sexe avec lui a des allures d'épopée érotique. C'est comme si son corps avait été façonné pour transcender le mien de plaisir. J'ai une chance insolente ! Et putain ce que j'aime ça ! -"Alors... comme ça tu veux me salir ?" Provocation sur un ton qui montre bien à quel point cette idée me séduit.

Je prends mon temps. Je déguste Lee sous tous ses aspects. Cette femme est un trésor précieux et je mesure la chance que j’ai d’être celui qui fait battre son cœur. Je n’en reviens toujours pas parce que j’ai cru que je ne l’intéressais pas. Que j’étais pour elle le petit frère de sa meilleure amie. Qu’elle aimait me taquiner mais que si j’avouais mes sentiments elle éclaterait de rire et balayerait gentiment mes illusions… Et pourtant. Elle m’aime… Elle me le dit tellement souvent. Elle a même été très jalouse quand elle a cru que je me tapais deux femmes qui étaient ma filleule de 19 ans et sa petite amie. Et puis le souci, c'est que j’ai un type de femme très précis. Mon type c’est Lee Sloan… Alors quand on se retrouve nu après cette journée pleine de tension et qu’on se retrouve allongés sur le canapé, j’ai ce besoin impérieux de serrer son corps contre moi et de déguster la chaleur et la douceur de sa peau. De sentir sa poitrine contre moi. De m’enivrer de son parfum. Durant quelques secondes nous restons nus l’un contre l’autre sur ce canapé à juste écouter le silence divinement calé l’un contre l’autre et malgré mon désir ardent, j’aime ce calme et cette tendresse. Elle me dit merci et je viens chercher sa bouche avec tendresse pour un baiser délicat et plein de cet amour que j’ai pour elle.

Mais embrasser Lee Sloan c’est se jeter dans la gueule du loup le plus sexy de l’univers et rapidement allongé sous elle, je saisis ses fesses avec fermeté et je la fais onduler contre mon bassin qui se soulève et son intimité se retrouve glissant sur le plat de ma verge qu’elle accable de caresses délicates et perverses… Elle gronde de plaisir et je réalise que j’ai réveillé la bête sauvage en elle. Elle se cambre et se cale pour mieux me sentir glisser contre elle et jure en m’appelant alors que je suis très content de mon effet et que je souris malicieusement et la laisse se frotter contre moi sans ménagement. Je l’embrasse quand elle remonte et la revoilà ondulant avant de me prendre en elle lors d’un habile mouvement de bassin. Je tremble alors que j’envahis son corps du mien me retrouvant accablé de plaisir alors qu’elle me regarde et me demande si comme ça je veux la salir ? Mes yeux s’accrochent aux siens et je serre ses fesses dans mes mains puissantes. Je la soulève et la laisse retomber sur moi. Son corps encaisse l’onde de choc alors que ma queue tape au fond d’elle et que ses seins sursautent. Elle pousse un cri de surprise et je me redresse pour venir contre elle poser mon front sur le sien.

« On ne prend pas une douche propre non ? Et j’ai envie de te baiser dans cette douche de luxe… CQFD… »

Petit sourire malicieux et je la bascule en arrière sans douceur qu’elle se sente tomber. Son dos et sa tête tapent le matelas qui amortie la chute, mais je suis sur elle et toujours en elle. À peine peut-elle réaliser qu’elle a le visage au niveau de ma clavicule contractée par l’effort que je lui plaque un coup de bassins puissants et profonds qui claque contre son corps me plantant au fond d’elle. Je pousse le délice en recommençant avant de réaliser que je vais pouvoir me lâcher sans craindre de jouir trop vite… Je la martèle en baissant les yeux pour dévaler sa peau jusqu’à nos sexes unis. Bordel, je me vois en train de faire l’amour avec Lee, c’est mon sexe qui entre dans son corps. Je contemple ses seins, son corps qui accueille le mien. Je remonte et trouve son regard brillant, sa bouche entrouverte pour geindre. Je me penche et l’embrasse tendrement enroulant ma langue à la sienne avec douceur et passion alors que mon bassin prend toute la mesure de sa férocité et l’accable d’assauts puissants et passionnés. Je crois que je ne me sens jamais autant moi-même que lorsque mon sexe va et viens au fond du sien…

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