Donora 1 // J'ai... besoin ! Qu'il me voit !

--Outfit-- Ce soir, je me sens nerveuse, mais aussi un peu survoltée. Mon cœur bat plus vite que d'habitude alors que je me prépare dans ma salle de bains, l’esprit plein d’idées qui papillonnent et se bousculent. Je me tiens devant le miroir, examinant mon reflet avec une attention inhabituelle. Je veux être parfaite. Pas trop, juste assez pour qu'il me remarque. Pour que ses yeux s’attardent un peu plus longtemps sur moi. Je prends une profonde inspiration et commence par brosser soigneusement mes cheveux, les laissant retomber naturellement sur mes épaules. Je les touche, les fais glisser entre mes doigts, cherchant à obtenir le rendu exact que je souhaite, léger et décontracté, comme si je ne m’étais pas trop attardée dessus, alors qu’en réalité je pourrais y passer des heures tant j'ai envie de me sentir jolie. Je choisis une tenue simple mais flatteuse, un jean et un petit haut noir, de quoi être à l'aise tout en mettant ma silhouette en valeur. Pas simple, quand on ne sait absolument pas sur quoi miser...

Ensuite, je m’applique à un maquillage léger : un peu de mascara pour ouvrir mon regard, une touche de rouge à lèvres rose pâle, et un soupçon de blush pour donner à mes joues un éclat naturel. Je prends du recul pour me regarder une dernière fois et mon cœur s'emballe un peu plus. Ce n’est pas extravagant, juste moi, avec un soupçon de plus. Mais j’espère que ce sera suffisant. Je prends ensuite un petit flacon de mon parfum préféré, celui qui sent la vanille et une petite note florale et douce, j’en vaporise délicatement derrière mes oreilles et sur mes poignets. Le parfum flotte autour de moi, doux et rassurant, comme une promesse secrète que je me fais à moi-même. Je ferme les yeux un instant, essayant d’apaiser mes pensées.

Mon plan est simple, presque naïf. Je sais qu’il rentre souvent tard, généralement les jours où il a l’air plus fatigué. Je me dis qu’il pourrait avoir besoin de quelque chose de réconfortant, comme un sourire ou une présence, même fugace. Alors, j’ai décidé d’être là, par "hasard", avec un prétexte en tête : une boîte de cookies tout juste sortis du four, encore chauds et odorants. Une excuse pour frapper à sa porte. Je les ai cuisinés en pensant à lui, mettant tout mon cœur dans la recette, espérant que chaque bouchée puisse transmettre ce que je n’arrive pas à exprimer en mots. Peut-être que c’est ridicule, mais je veux juste qu’il comprenne, sans que je n’aie à dire quoi que ce soit. Qu’il ressente un peu de la douceur que je rêve de partager avec lui. C'est débile ! Je peux le concevoir, mais je n'ai pas eu d'idée plus lumineuse et je ne peux décemment pas passer mes nuits entières à rêver de lui... sans faire un pas ?

Je me poste donc dans le couloir, un peu en retrait, pour ne pas avoir l’air de l’attendre sciemment, même si c’est exactement ce que je fais. Les minutes passent, et je sens une pointe d’anxiété m’envahir, me demandant s’il va vraiment rentrer, s’il va vraiment remarquer quelque chose, s’il va vraiment vouloir de ces cookies faits maison. Puis j’entends du bruit dans la cage d'escalier. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine. C’est lui. Il s'avance dans le couloir et je fais semblant d'être surprise, levant les yeux avec un sourire timide alors qu'il approche.

-"Bonsoir," je dis doucement, ma voix vacillante sous le poids de mon excitation retenue. Je tends la boîte vers lui, mes doigts légèrement tremblants. -"J’ai fait des cookies… Pour vous demander de me pardonner le bruit pour ma soirée d'anniversaire." Merde, mais qu'est ce que je raconte ? Je mords ma lèvre inférieure, nerveuse, mais j’essaie de garder mon sourire intact. C’est là, ce moment fragile suspendu entre nous, et je prie pour qu’il s’étire, qu’il s’épanouisse en quelque chose de plus. Je veux croire que c’est plus qu’un hasard. Que ce petit geste pourrait être le début de quelque chose, aussi minuscule soit-il. Qu’il pourrait voir au-delà de mes hésitations et sentir, tout comme moi, ce fil invisible qui me tire vers lui, jour après jour.

TENUE

Layla est au travail ce soir. Un client qui a très envie de se faire une soirée de rêve. En général quand les mecs n’ont aucune demande et allonge la thune, c'est qu’en général, ils ont juste envie d’une déesse qu’il n’aurait jamais pu avoir sans leur fric. C’est tout bénef pour Layla qui va pouvoir rallonger la facture du monsieur en fonction des demandes. Elle va le pomper comme il faut (je parle d’argent hein… Enfin quoique… ) je suis donc seul et ce soir je n’ai pas de travail de prévu. C’est aussi important de ne pas trop enchainer afin d’éviter d’avoir des performances à la baisse ou de la fatigue. Donc j’ai décidé d’aller entretenir la machine après un long sommeil, un repas équilibré à base de légumes. Le spectre de mon adolescence en surpoids fait que j’ai un dégout total pour le gras et les trucs à base de fromage fondu. Légumes et de l’eau. Voilà mon régime. Et pour couronner le tout, ce soir en fin de journée je décide d’aller m’entrainer. Je cours et je décide de me rendre ainsi à la salle de sport, mais elle était fermée… Travaux de nettoyage en profondeur… Oui, ils sont donc loués les locaux pour tourner un porno… Je pense à Venice Beach et a la zone de Workout mais c’est plein d’influenceurs qui veulent se montrer… Très peu pour moi. Je décide de me rendre au parc. Là je trouve des jeux d’enfants désertés. Je m’installe et commence à faire un tas d’exercices de pompes, tractions et abdos en passant mes jambes dans des endroits où je peux les faire la tête en bas. Au bout de deux heures, j’ai le corps ravagé de fatigue et je me remets en route vers la maison.

C’est donc transpirant et sirotant ma bouteille d’eau que j’arrive à la maison. J’ai mal partout et j’ai l’impression que mes jambes font environ 200 kg. Et je prends les escaliers et je m’efforce de monter les marches deux par deux. Je vais arriver chez moi quand la voisine d’en face me lance un bonsoir. Je l’ai déjà aperçu deux ou trois fois. Je la regarde rapidement, elle est plutôt canon, sa tenue est simple et très élégante. Elle a une belle silhouette. Elle tient une assiette de cookies dans ses mains et me dit qu’elle a fait des cookies pour me demander de lui pardonner le bruit pour sa soirée d’anniversaire. Elle a fait du bruit pour son anniversaire ? C’était quand ? Elle sourit et je regarde l’assiette… Merde non, je ne mange pas ça moi… Layla par contre elle va adorer.

« Oh heu… Et bien… Bon anniversaire en retard. Je vous rassure je vous ai à peine entendu. »

Pour ne pas dire pas du tout. Bon, je suis dégoulinant de sueur. J’ai besoin d’une douche en vitesse et je vois son plat de cookies comme un immense tas de sucre que je ne vais surtout pas manger. Bordel elle s’attend sans doute à ce que j’en prenne. J’en pique un, le plus petit, en lui souriant.

« Ce sera mon dessert merci. Vous allez faire tout l’immeuble comme ça ? »

Faire tout l'immeuble ? Il ne m'a pas entendue ? Evidemment... puisque cette soirée n'a pas eu lieu. Je reste là, devant lui, à le regarder de mes grands yeux dévorants et à happer l'air avec peine. Tableau ridicule qui s'améliore encore, quand je rougis graduellement. -"En fait... c'est de... demain. Et j'aurais été ravie que vous ... vous... vous..." JE crois que c'est trop pour moi ! Je réalise ce que je suis en train de faire et je panique totalement ! Depuis quand j'invente des bobards ? Il va s'en rendre compte et je serais dans sa tête "la voisine psycho". Panique !

-"Vous inviter !" Ok la fin de la phrase viens de sortir mais alors si il comprend quelque chose j'ai beaucoup de chance. -"Vous... vous ! Et elle !" Signe de tête vers sa porte et je ferme une seconde les yeux pour essayer de contenir les inepties que je débite, mais c'est trop tard. -"Je veux dire votre femme." Je ne sais même pas si ils sont mariés, enfin si, je suppose qu'ils ne le sont pas, parce qu'il n'a pas d'alliance ! Mais j'ai tellement honte de me jeter ainsi à la tête d'un homme en couple, que je pourrais rentrer dans un mur si j'en avais la capacité. Disparaitre ! Me soustraire à la puissance infinie du poids de son regard... -"Et merci ! Pour mon anniversaire... même si c'est pas en retard ! C'est mieux non ?" Nervosité maximale... et je parle et parle encore, alors qu'il a manifestement envie de rentrer chez lui et que je crois qu'il aime pas les cookies ! Il l'a pris comme si il allait le mordre ! Merde ! Plantée ! Mais qui n'aime pas les cookies ? Fais Chier ! Sourire un peu forcé, parce que je crois que je dévisse un peu mentalement et je hausse une épaule avant de me détourner vers ma porte. -"Vingt... vingt... heure trente si... si Vous... deux ou toi ou non pardon vous. Voulez !" Génial Clara, tu viens d'atteindre le top du top de la loose en une seule interraction ! Prix nobel de la connerie !

Dans mon esprit, elle a fait du bordel et elle a l’intention de se faire pardonner avec des cookies et je ne pense pas que cette assiette immense soit pour moi ? Non, ce serait beaucoup trop. Je ne mange rien de sucré. Je regarde la jeune femme et je ne comprends pas vraiment son attitude soudaine avec moi. Elle a une manière étrange de me regarder quand elle me lance qu’en fait, c'est demain et qu’elle serait ravie de… Error 404… Elle bug et je hausse les sourcils en inclinant doucement la tête comme pour lui intimer de poursuivre malgré sa difficulté évidente à l’éloquence. C’est là qu’elle m’invite. Donc en gros, elle porte de cookies aux voisins en prévision du bordel qu’elle compte faire ? C’est sans doute mieux qu’un mot dans l’ascenseur c’est sûr, en revanche ça fait un peu peur sur la quantité de bordel qu’on va avoir… Surtout si c’est proportionnel au nombre de cookies dans cette assiette. Je vais lui en faire la remarque quand elle rajoute « vous et elle » en désignant de la tête mon appartement. Puis elle rajoute qu’elle veut dire ma femme. Je souris amusé.

« Layla est mon amie et ma colocataire. Et elle travaille demain soir. »

Elle ne devrait rentrer qu’au matin d’ailleurs. Elle se remet à parler me remerciant pour son anniversaire mais qui n’est pas en retard du coup… Bah non puisque c’est demain visiblement. Puis elle panique et semble complètement incapable de parler. Mon Dieu que fait cette femme dans la vie ? J’espère qu’elle n’a pas besoin de parler sinon bonjour le bordel… Je souris et d’une main lui enlève l’assiette de cookies pour lui tendre la mienne avec douceur.

« On va se tutoyer ce sera plus simple. Donovan Smith enchanté, je viendrais donc à 20h30, dois-je emmener quelques chose ? Qu’est-ce qui vous ferait plaisir comme cadeau d’anniversaire chère voisine ? »

Je souris et tente de la détendre et une fois ma main récupérée je lui tends son assiette de cookies toujours persuadé qu’elle s’apprête à faire le tour de l’immeuble avec. J’espère que ça lui prendra moins de 45 minutes pour formuler une phrase. Je ne m’explique pas sa nervosité actuelle ? Phobie sociale ? Timidité maladive ? Une forme rare de stress influant sur son éloquence ? Et pourquoi je pense à ça moi ? Je ne suis pas médecin.

Je crois que ce qu'il vient de dire met un peu de temps à me monter au cerveau, mais quand c'est chose faite... mes yeux se mettent à briller sans doute 10 fois plus fort. Son amie et colocataire ! Pas sa petite amie ! Je devrais pas ressentir un si intense soulagement, parce que ça veut pas du tout dire qu'il est célibataire après tout ! Mais quelle nana accepterait une coloc aussi torride que la dite Layla ? Mon cerveau part en cacahuète tout seul, du coup dès que j'essaie de lui répondre je pars en balbutiements catastrophiques et en prime je l'invite à une fête imaginaire !

J'ai totalement fondu les plombs en fait ? En tout cas je continue et le laisse me prendre l'assiette des mains, finalement heureuse qu'il s'y décide, au lieu de regarder les cookies comme si ils pouvaient le mordre. Mais c'est pour me tendre la main et ça me rend totalement pivoine. Je ne perds pas l'occasion de glisser la main dans la sienne mais ça me met dans un tel émoi que je pourrais piétiner sur place de joie, si je n'étais pas consciente que j'aurais l'air encore plus dingue que présentement, ce qui n'a rien de facile. -"Clara. Clara Beaumont." Un petit signe de tête de dénégation pour lui indiquer qu'il n'a pas besoin d'apporter quoi que ce soit et ensuite je prends une grande inspiration avant de balancer tout à trac. -"Non je non, pas besoin de... non pas de cadeau... que tu ... que tu viennes c'est un cadeau." Pour ce putain d'anniversaire imaginaire... je suis un cas, c'est pas possible autrement ! Il me manque une case ! Je lui souris et je fais de nouveau non de la tête quand il me tend l'assiette de nouveau. -"Non, ils sont pour toi... et Layla." Sourire et un petit pas en arrière. -"A demain ?" Nouveau sourire, on me croirait presque en contrôle ! En tout cas jusqu'à ce que je passe la porte de chez moi et me mette à couiner comme une malade en trépignant. Je courre dans l'appartement et me jete sur mon lit sur le ventre pour y battre des pieds en faisant un -"OUiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii" plutôt flippant. Maintenant faut que je gère la fête ! Oh merde ! Mais je m'en fous il a dit oui !

Je crois que quand je viens de lui demander si on peut se tutoyer je viens de la vouvoyer derrière. Pourquoi la manière dont elle peut me regarder me fait aussi bizarre ? D’ordinaire je vois du désir, de l’envie sous différentes formes. Pourquoi elle me donne cet étrange sensation quand elle me fixe comme elle le fait ? Elle semble maladroite et ses pensées semblent désordonnées. Elle se présente et me dévoile un nom très Français. Finalement elle m’invite et me dit de ne pas emmener de cadeaux et que ma venue est un cadeau… Vraiment ? Je ne crois pas que qui que ce soit sur terre puisse penser une chose pareille de moi. Je me retrouve finalement invité demain avec une assiette de cookies énorme sur les mains. Je rentre chez moi et avant de fermer la porte j’entends un « OUIIIIIIIIIIIIIIII » intense de son côté. Attends, c'est quoi l’idée, elle en pince pour moi la voisine ? Ça semble assez probable… Bah de toute manière quand elle saura ce que je fais dans la vie, elle va probablement me voir avec dégout.

Je ferme la porte derrière moi et dépose les cookies sur la table avec par-dessus la cloche en plastique du micro-ondes pour qu’ils soient frais quand Lay’ rentrera. Je file à la douche et me délasse longuement. Je prends un livre et je lis un peu avant de dormir. Dans la nuit j’entends la porte. Je tends l’oreille si Layla dit attends je prends les capotes ça veut dire que je dois intervenir, car un mec l’a suivie. Elle file dans la douche et enfin je me réveille un peu au moment où elle arrive. Je me serre contre elle et l’enveloppe de mes bras. On s’endort comme ça.

La journée passe vite. Layla a des rendez-vous et doit aller au sport. Elle dévore une grande partie des cookies et moi… À force de voir cette assiette sous mon nez je finis par craquer et j’en mange un en gémissant de plaisir avant de m’insulter d’avoir bouffé du sucre et du gras et du sucre encore… Je me lance dans des abdos, des pompes et du cardio en intérieur histoire de dépenser tout ça rapidement. Je retourne à la douche et m’habille pour faire au mieux.

tenue

Il est 21h quand je toque à sa porte armée d’un bouquet de fleurs que je suis allé chercher histoire de ne pas débarquer les mains vides. Layla travaille encore ce soir et rentrera tard une nouvelle fois. J’attends devant la porte de Clara qu’elle m’ouvre.

» Besoin de compagnie
» Onle 1 // J'ai besoin de ton aide.
» Luciness // Besoin très clair de me défouler.

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