Deion Sanders

Je m’appelle Deion James,

Commençons par la base, j’ai eu une enfance compliquée… Ma mère était du genre à vouloir être la femme parfaite et mon père était un vrai gros con qui sans être alcoolique aimait bien boire et foutre des torgnoles à ses enfants quand ça ne filait pas trop droit. Disons que ma mère, c'était la gentille croyante accrochée à Dieu et aux valeurs de la femme au foyer des années 1500 (non je ne déconne pas) et mon père, c'est un connard qui met les pieds et son bide à bière sous la table pour bouffer un steak en regardant sa télé et qui vous met une tarte dans la gueule si vous faites trop de bruit. J’aime bien mes parents. Le contraste est marrant. Enfin disons que si l’un comme l’autre sont assez cons pour se supporter c’est leur affaire. J’ai une petite sœur du nom d'Hermione, autant dire que lorsque Harry Potter est sorti elle a eu du succès… Elle a 3 ans de moins que moi et s’entend pas si mal en fait. Je crois que le souci dans notre relation vient surtout de nos parents. Comme mon père a vu en moi une sorte de petit padawan à former à son image ma mère n’a pas eu d’atomes crochus avec moi et a décidé avec l’arrivée de ma sœur d’en faire une réplique d’elle-même.

Les choses ont changé quand j’avais 10 ans. J’étais en voiture avec mon père car ma mère n’avait pas pu rentrer assez tôt avec ma sœur. Elle lui avait donc demandé de me déposer chez le prêtre Michael ou elle passerait me prendre. Mon père avait bu et manqua un Stop. Une voiture nous percuta de plein fouet juste sur mon côté. J’ai fait une semaine de Coma. À mon réveil tout allait bien sauf que j’avais maintenant une particularité étrange, je ne suis plus capable d’éprouver la moindre peur. Plus rien n’arrive à me surprendre ou me faire peur. Et si dans les premiers temps ma sœur se cachait en essayant de me surprendre pour me faire crier, je restais désespérément calme. L’accident avait endommagé la partie de mon cerveau qui gère l’émotion de peur. Furieuse, ma mère décida de divorcer et nous emmena avec elle malgré que mon père n’ai fait aucune forme de résistance pour nous garder ma sœur et moi. Me voici donc coincé avec ma mère grenouille de bénitier et ma petite sœur qui emprunte son chemin.

À l’école je parais bizarre et je me bat souvent parce que personne n’arrive à m' intimider et que je me retrouve régulièrement à me battre seul contre 4 ou plus. Ouais les courageux ça attaque à plusieurs. Ma mère était furieuse de me voir dans cet état et me grondait, incapable de trouver des solutions même en allant voir le principal. Et puis quand on cherchait ma sœur, je sautais à la gorge des gens. J’allais voir mon père qui à force de me voir rentrer dans des états lamentables décida de m’inscrire à la boxe pour que j’essaye de me défendre. Effectivement l’absence de peur ça vous permet de mieux supporter les coups et de les rendre. Rapidement je trouvais pas mal de plaisir aux sports de combats et j’en essayais plusieurs autres. À la fin de la semaine j’avais juste le dimanche matin pour l’Église et le reste du temps, je faisais toute sorte de sport. J’aime vraiment ça. Je ne me fis plus embêter et m’efforçait de protéger ma petite soeur. C’est un peu con, mais je ne sais pas dire je t’aime et avec ma sœur, on ne s’entend pas trop parce qu’on est différent. Parfois j’aimerais bien qu’on s’apprécie, mais j’ai l’impression qu’elle avait peur de mon père et de la violence et moi j’étais trop proche de lui et trop violent.

Quand arriva la fin du lycée j’étais excellent en sport mais pas dans des disciplines qui pouvaient intéresser les universités pour une bourse d’étude. Je ne faisais pas de compétitions parce qu’il était un peu trop facile de me faire dégoupiller et j’avais tendance à chercher à massacrer le mec en face. Oui la mesure ce n’était pas mon crédo… Je tentais l’armée mais j’étais complètement incapable de respecter la hiérarchie. Quand un sergent instructeur essayait de m’intimider et que tout ce qu’il faisait, c'était me gueuler devant la tronche pendant 10 minutes sans respirer, il se prit un coup de tête qui fit sauter son nez et ses dents. Bref la hiérarchie très peu pour moi. Je me mis donc à bosser. Petits boulots sans qualifications mais qui pouvaient rapporter un peu. Je faisais beaucoup de sport et de sports de combats alors, on m’embauchait comme videur mais c’était occasionnel. Je n’aimais pas bosser de nuit parce que je voulais récupérer assez pour pouvoir être en forme pour l’entraînement.

C’est l’année de mes 22 ans que je pris ma première balle. Deux mecs en cagoule entèrent dans une supérette pour la braquer et comme je ne me jetais pas au sol avec les autres clients et le patron, l’un d’eux tenta de m’intimider. Le soucis c’est que même avec un flingue… Je suis incapable d’avoir peur. Il me posa son arme sur le front et avant même d’avoir fini son speech je l’avais désarmé d’un geste vif et envoyé au sol. Mon erreur fut de ne pas penser à son pote qui me tira dans l’épaule avant de se faire abattre par un flic qui venait d’entrer. Ma mère pria pendant des jours à mon cheveux alors que je me faisais gronder parce que je faisais sauter les points de sutures à force de taper des abdos dans mon lit pour passer le temps. Mon histoire cependant passa au journal télé et ma particularité psychique fut mise en avant. Quelques jours plus tard un responsable d’une boite de sécurité privée décida de me rencontrer pour m’offrir un boulot de garde du corps et d’agent de sécurité pour VIP. C’était plutôt cool car ça consistait dans la protection tout en me permettant d’avoir accès à des formations de combats moins rigides et violente que celles de militaires ou des flics. Je signais et trouvais un vrai plaisir à tout ça.

Cependant, ma mère se remaria avec un mec de la paroisse et ma sœur et moi nous sommes un peu éloignés. Elle me trouvait trop similaire à mon père. Pour elle j’étais violent et ça s’arrêtait là. Et ce qu’elle aimait encore moins, c’est que j’aille parfois boire des bières avec mon vieux. J’avoue que j’ai tendance à ne pas lui en vouloir. Même si je semble bizarre et qu’on pourrait me trouver handicapé par ma particularité, pour moi c’est… Propre à moi-même et je n’y pense pas. L’avantage c’est que comme je n’ai peur de rien, je n’envisage pas l’échec ou la peur de ne pas y arriver. Il m’est donc arrivé de prendre des cours de langues et des petites notions de quelques trucs comme le maintient ou des trucs qui peuvent me permettre de bien gérer mes interactions de boulot pour ne pas faire tache ou gros lourd.

Je commençais à bien gagner ma vie désormais et je rachetais un bateau dans la marina qui devint mon chez-moi. J’ai une moto et un bateau et j’y vie tellement bien. Je le sors une fois par an pour le réparer mais il est cool et pas d’impôts locaux… Juste la place au port. Du coup je me suis mis à la pêche. Le souci, c'est que ma sœur se détache de moi et j’essaye de garder le contact. C’est alors que je découvris qu’elle était avec un connard qui lui tapait dessus. J’ai alors proposé de m’occuper de lui et elle s’est fâchée après moi prétextant que je ne pouvais pas tout résoudre avec la violence. Le soir même je me suis pointé chez eux et ils ont eu l’air surpris. J’ai regardé le mec et lui ait proposé de lui servir de sac de frappe si ça lui disait. Que j’étais prêt à manger ses coups de poing sans broncher mais que je serais forcé de lui trancher les couilles s’il levait une seule fois la main sur ma sœur. Je lui tendais ma joue en guise de cible pour marquer notre accord. Le mec était un péteux et il ferma la porte. Je retournais chez moi et dès lendemain ma sœur était là avec ses valises. Nous avons passé deux semaines ensemble sur le bateau. Nous vivions ensemble sans vraiment nous parler mais ça nous faisait du bien. Elle se trouva un appartement et me prit dans ses bras me disant qu’elle m’aimait et qu’elle me remerciait. Je n’ai pas saisi toutes les subtilités de ce moment mais j’ai compris qu’elle était la seule personne que j’aimais et qui comptait vraiment pour moi.

Elle a fini par trouver un mec assez chouette Nate. Et ils ont eu Tim. C’est mon neveu. J’avais 26 ans quand il est né et j’ai cru mourir d’amour quand on m’a mis ce petit être dans les bras. J’ai compris que lui aussi j’allais l’aimer très fort et ce fut réciproque. La première chose que je fis c’est amener mon père pour voir son petit-fils et sa fille. Hermione fut toute heureuse et mon père en pleura. Il a depuis cessé de boire et de temps en temps il vient voir sa fille et s’occuper de son petit-fils qu’il aime beaucoup. Moi, je reste le frère un peu agaçant qui fait bouffer des glaces à son neveu au lieu de lui faire manger des légumes… Mais il aime bien ça mon Timmy et je crois que ma sœur aussi même si elle se fout une pression de dingue pour être la mère de l’année. Et puis il faut avouer que j’ai rien d’un tonton modèle. Mais je pourrais crever pour mon neveu que j’adore.

Bref, voilà qui je suis. Un trentenaire qui a un job qui lui fait mal physiquement, qui a une sœur maman d’un merveilleux petit garçon de 11 ans, je suis très irrévérencieux et je ne compte pas m’améliorer du tout. J’aime ma vie comme elle est et j’avoue que je n’ai pas vraiment de désir dans la vie. J’aime bien juste faire du sport à outrance et la vie sur mon bateau, mon job et ma moto.